Let me help you

Maïwenn & Rafie

Je n'arrive pas à penser à autre chose. La moisson. Cet après midi. Mon fils n'a pas encore un an que le capitole lui hôte déjà son père pour quelques semaines. Mais c'est vrai...il ne faut penser, ni dire du mal du capitole. Mylo barbouille des petits mots, je l'attrape et l'installe contre moi. Du bras disponible j'attrape son petit sac d'affaires. Couches, lessives, biberon, tétine? Ou est la putain de tétine. Arrête de me crier dans les oreilles Mylo. Il pleure. Il aime pas me voir énervé, ni paniqué. Oui, me voilà paniquant pour une putain de tétine. Je le pose par terre. Restes calmes Mylo, papa reviens. Je grimpe les escalier quatre à quatre, entendant le petit hurler. Ma tête va exploser. Dans la chambre? Je jette les oreillers dans tous les sens et secoue les draps nerveusement. Sous le lit? Que de la poussière. MAIS OU EST CETTE TETINE. Je n'ai pas le temps. Mylo hurle toujours en bas. Il n'aime pas quand je le laisse seul. Moi, j'aime pas quand il pleure. Alors je descend les escaliers aussi vite que je les ai montés. Cuisine! Je prend Mylo dans mes bras, le sac et cours dans la cuisine. La tétine est sur la table, accompagné d'une vieille purée pour bébé, datant de trois jours. Mylo se calme doucement dans mes bras, je range la tétine et prend la porte arrivant ainsi dans le village fantomatique des vainqueurs du district douze. Je me sens terriblement seul ici. C'est presque effrayant.
Je traverse le village rapidement, en berçant un peu mon petit garçon. Arrivé dans la veine, les quelques regards sont braqués sur nous. Ils nous guettent nous diriger vers la maison des Bates. J'espère ne trouver personne à part Rose. Une gentille vieille dame du nom de Luija me fait une signe de main. Elle ne me parle que depuis la naissance de Mylo. Peu de temps après ma victoire, elle m'avait crachée dessus. Quel miracle cet enfant...

Je me retrouve devant la porte, la main hésitante. Toquer? Ou laissez mon fils entre les mains incertain de ma pauvre mère. Toquer. Deux fois. J'attends. Rose a dix neuf ans aujourd'hui, elle sera donc hors de portée. Cela me rassure je l'apprécie. Ev est normalement la baby sitter de Mylo mais ayant malheureusement encore possibilité d'être moissonnée, je préfère savoir Mylo entre de bonne mains bien certaines. J'entends des pas au travers de la porte et souris doucement. Des pas leger. Rose. Elle ouvre grand la porte.

"-Hey...désolé de passer déranger et tout ça, tu es peut-être occupé non? Je peux repasser fin'..."
Je bafouille.  Sans avoir alcool ou drogues dans le sang il m'est toujours difficile de m'exprimer face à des gens. Mais elle le sait. Elle me connaît.

"- Le truc c'est que la moisson... tu vois? Je..."

Peux rentrer? Me voilà avec mon air d'idiot. je sais même plus c'que j'disais.

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Rose & Noa

La Moisson. Elle arrivait et Rose n'était pas prête de la voir s'abattre sur ces autres enfants qui n'avaient rien demandé. D'un côté, elle était vraiment soulagée de ne plus être à la place de ces gosses. Avoir enfin ses dix neuf ans était un soulagement incroyable pour la jeune Bates. Mais le fait d'assister tout les ans à ces Jeux stupides l'agaçait à un point incroyable. Elle en avait marre de sortir à l'extérieur pendant la diffusion des Jeux pour rendre sur le perron à la vue de tout ce sang.
Rose avait un goût amer et désagréable dans la bouche ainsi qu'une gorge trop sèche. C'est donc avec un verre d'eau à la main qu'elle alla s'assoir à la table du salon où les Bates prenaient leurs repas. Mais la jeune fille était seule dans la maison familiale, une fois de plus... Ses longs doigts osseux tapotaient le bois de la table et regardaient les murs aux couleurs ternes avec une lassitude déconcertante. "Fais quelque chose Rose. Ne reste pas ici à ne rien faire !" disait une petite voix à l'intérieur d'elle même. Sortir ? Non... Si c'était pour se balader à l'extérieur avec un foulard crasseux sur le nez et la bouche pour ainsi ne pas respirer trop de poussière, il valait mieux rester à l'intérieur ! Et puis, où irait-elle ? La jeune femme opta finalement pour un peu de dessin. Il restait peu de papier mais beaucoup de charbon d'un feu que son père avait allumé la veille. Elle en prit donc un bout qu'elle fit tourner entre ses doigts avant de rejoindre la table, sa feuille de papier à la main. Et elle dessina... Rose aimait les portraits. Elle fit donc un croquis appliqué de deux yeux aux longs cils... Le charbon était plutôt grossier pour le genre de travail minutieux que la jeune femme aimait faire.
Soudain, alors qu'elle allait faire glisser son pauvre morceau noir contre le papier pour dessiner le haut d'un nez, on frappa à la porte. Elle se redressa, toute droite et se leva faisant deux pas vers la porte. Enfin, elle ouvrit. Elle eut la surprise de tomber sur Noa Wayne, le Vainqueur de la 74th édition des Hunger Games. Le Vainqueur du Douze. Rose le connaissait un peu et avait déjà parlé avec lui à plusieurs reprises. Comme bon nombre de Vainqueurs, après les jeux, la jeune Bates avait crut comprendre que Noa buvait et se droguait beaucoup. Elle éprouvait beaucoup de pitié envers le jeune homme ; surtout que celui ci avait un fils d'à peine quelques mois qu'il tenait dans ses bras avec amour.

"-Hey...désolé de passer déranger et tout ça, tu es peut-être occupée non? Je peux repasser fin'..."

Noa bafouillait, comme il en avait l'habitude. Rose lui adressa un sourire compréhensif pour lui faire comprendre que cela ne lui posait aucun problèmes. Et puis son dessin pouvait attendre...

"- Le truc c'est que la moisson... tu vois? Je...
- Entre... Ne t'inquiète pas, tu ne me déranges pas. Tu m'expliqueras tout une fois à l'intérieur, dit-elle d'une voix douce et calme.

Rose attendit que le Vainqueur fasse deux pas dans la maison avant de refermer doucement la porte derrière elle. Elle réajusta une mèche de ses cheveux bruns et invita le jeune homme à s'assoir. Ce n'était pas souvent qu'elle recevait un Vainqueur dans sa maison ; non, à vrai dire, elle n'en avait jamais reçu et ne savait trop comment se comporter. Toujours aussi droite et discrète, Rose s'assit sur sa chaise et s'adressa à Noa.

- Alors. Dis moi ce que je peux faire pour toi. Quel est le problème avec la Moisson ?

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Rose & Noa

Sans Mylo je ne serais pas là. Je serais nulle part. Probablement au capitole à me droguer, me réjouissant de la moisson. Car oui, au capitole on se réjouit de voir ces enfants mourir. On se réjouissait de n'en sortir qu'un seul, fier avec plein de sang sur les mains. Et une année j'ai été celui là. Celui qui avait massacré huit tributs. Un meurtrier qui tenait dans ses bras un bébé. Un bébé qui lui aussi pourrait très bien devenir un meurtrier aussi. Car c'est ce que le capitole veux.

Et j'ai peur. J'ai peur de cette moisson, de me retrouver loin de Mylo pendant plusieurs semaines. J'ai peur de perdre quelqu'un. De guider mes tributs pour les voir mourir...ou revenir, car je sais que un de mes tributs revient...il sera changé à jamais. Le capitole le rendra tarer. J'en suis la preuve.
Rose me laisse passer, je me gratte derrière l'oreille nerveusement en serrant un peu plus Mylo contre moi. La maison est plutôt charmante, quoi que petite et un peu abimé. Elle ressemblait étrangement à ma maison d'enfance. Rien à voir avec ma GRANDE maison vide de vainqueur.
- Alors. Dis moi ce que je peux faire pour toi. Quel est le problème avec la Moisson ?
Elle s'assoit sur sa chaise. Je regarde autour de moi légèrement perdu, mais je vois qu'elle fait un signe de tête vers le canapé. Je m'assois lentement, de peur de casser quelque chose. Tout parait si fragile. J'en oublie presque ce que je voulais dire.

- Bon...Tu sais avec la moisson, les jeux... tout ça. Je serais loin de Mylo et je ne peux pas le confier à ma mère. 'puis jcrois qu'il t'aime bien. Il rigole bien quand il te voit. Et sa baby sitter peux encore être moissonné du coup...
Je baisse un peu le regard. Gêné de la demande. Et tout de même inquiet de laisser mon fils. Je sais qu'elle s'en occupera très bien. Mais je suis totalement paumé sans lui.
- Tu accepterais de Garder Mylo le temps des jeux? Il a personne ici...et je serais rassuré s'il est avec toi.
Je lui lâche un petit sourire embarrassé. Les jeux feront vraiment tout pour nous séparer.

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Rose & Noa

Noa s'assit sur le canapé de manière assez délicate, comme si le canapé était en papier. Rose le regarda, s'installer et l'écouta attentivement :

- Bon...Tu sais avec la moisson, les jeux... tout ça. Je serais loin de Mylo et je ne peux pas le confier à ma mère. 'puis jcrois qu'il t'aime bien. Il rigole bien quand il te voit. Et sa baby sitter peux encore être moissonné du coup...

Rose comprit mais n'accepta pas de suite. Le Vainqueur semblait terriblement gêné et désespéré. Probablement à l'idée de ne plus voir son fils pendant les Jeux. La jeune femme aux cheveux bruns n'arrivait pas à comprendre ; elle n'avait jamais protégé ou prit soin quelqu'un, dut moins pas très souvent, trop occupée à ce qu'on la protège ou que l'on prenne soin d'elle.

- Tu accepterais de Garder Mylo le temps des jeux? Il n'a personne ici...et je serais rassuré s'il est avec toi.

Rose fut gênée de la dernière remarque de Noa. Elle n'était pas habituée à recevoir des compliments et cela la mettait terriblement mal à l'aise. Elle se mit donc à tripoter une mèche de ses cheveux en regardant de tout les côtés. C'était la première fois qu'elle allait garder un bambin aussi longtemps. Mais Mylo avait l'air d'être un adorable petit garçon. Devant le sourire gêné de Noa, Rose ne put que sourire à son tour avant de déclarer, ravie :

- Je... J'en serais ravie. Vraiment. Il a l'air adorable et je m'en occuperais bien sois en sur. Je demanderai une autorisation aux Pacificateurs pour t'envoyer des lettres quand tu seras là bas. Comme ça tu seras informé de l'état de Mylo...- petit silence pesant - Tu avais autre chose à me dire peut être, à propos de Mylo ?

Rose avait toujours été prudente. Peut être que le petit garçon était allergique ou autre...