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△ correspondances : 1696 △ points : 2 △ multicomptes : - j. baÿs-galor △ à Panem depuis le : 09/10/2011△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées. △ âge du personnage : - vingt-quatre ans. △ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie
Sujet: i'm always tired but never of you (avaden) Mar 7 Juin - 18:00
i'm always tired but never of you I don't mean no harm, I just miss you on my arm
C'est quand ils éteignent les lumières que le monde prend vie. Tout d'un coup l'obscurité, incomplète mais bercée de teinte grises qui évoquent des formes, des lieux, des gens, s'empare de la pièce et laisse les choses en suspends. Le temps arrêté, qui laisse place à nouvelles idées, de nouvelles envie. Le grincement des pas dans le couloir et la main qui se dessine à travers le verre abîmé de la porte, qui entre dans la pièce et qui, d'ou mouvement travaillé, coupe les lumières de la chambre. Alors, allongé sur le dos, les bras repliés contre ma poitrine, je me dis que plus le temps passe et moins cette obscurité m'effraie. Éteindre les lumières, fermer les yeux. Dans ma tête tout prend vie et un nouveau chapitre s'ouvre chaque soirs, constitués des moments de ma journée ou bien de souvenirs qui ne s'effacent pas. Ma mère, courbée sur mon lit qui passe sa main dans mes cheveux et qui me répète d'une voix triste "tout ira bien tu sais". Du haut de mes six ans je ne comprend pas ce qu'elle veut dire, mais je m'en fous parce que ça main dans mes cheveux me permet de m'endormir. Elle est jamais revenue après cette nuit là. Je me suis endormis comme ça, sans penser au ton triste de sa voix. Depuis mes six ans je n'ai le droit qu'à une lettre, le jour de mon anniversaire, où elle me dit qu'elle pense à moi et qu'elle m'aime, toujours. Je crispe mes mains sur ma poitrine, agrippant le t-shirt blanc qui officialise la relation que j'entretiens avec l'infirmerie. Il ne reste qu'une semaine avant ma prochaine évaluation, celle qui décide si oui ou non je peux quitter cet endroit. Clarke fait des pieds et des mains pour m'aider à me préparer. Je pourrai vivre cent vies et ne jamais mériter ce qu'elle à fait pour moi.
Les cales sur mes paumes ont formés des remparts durs mais qui ne me font plus souffrir. J'ai appris à dé-serrer les poings et à ne plus enfoncer mes ongles dans les plis que mes doigts forment. Petits pas par petits pas. Le plus dur reste de trouver le sommeil, et même si je cauchemarde de moins en moins à propos de sa mort il reste quand même présent dans mon esprit, mais dans choses moins sombres qui me permettent de ne pas me réveiller en sursaut. Dans la chambre voisine j'entend les chuchotements de Nielsen qui prédis l'avenir des gens en finissant toujours ses phrases par "de toute façon on va tous crever ici". Je l'aime bien, il est discret et lui il me regarde dans les yeux plutôt que de baisser le regard. Trois mois qu'il est là, enfermé dans sa chambre à chuchoter pendant la nuit. J'imagine qu'il est dans un état pire que le mien, du moins je crois. De mes doigts, sur la surface lisse du mur, je dessine des formes au hasard qui me viennent à l'esprit. Tous les matins on à le droit à des brides d'informations venant de l'extérieur des sous-terrains. Le nouveau président est mort, tout comme Coin. J'aurai du sourire, être heureux d'apprendre sa mort. La vérité c'est que je m'en fous presque, tout ce que je sais ce qu'elle mérite tout ça, elle à pris trop de vie elle aussi. Et puis, dessinant toujours sur le mur du bout du doigt, il y à aussi l'offre du gouvernement, celle de rentrer à la maison.
La maison. La mairie à été incendiée l'année dernière, il ne reste plus rien qu'une chaise de bureau qui à sûrement été volée depuis le temps. Je peux pas rentrer chez moi. Même si il ne reste plus rien du chef rebelle j'ai fais trop de conneries pour que le gouvernement me pardonne. Pour vivre heureux, vivons cachés. Nielsen chuchote toujours, des choses que je n'arrive pas à entendre à travers les murs. Mais je suis sûr qu'on finira tous par crever ici.
Les premières semaines ils ne nous donne pas de miroir. Je pensais que c'était pour pas qu'on puisse briser le verre pour en finir avec tout ça, en fin de compte je pense que c'est parce qu'on ne supporterai notre propre image. Mes joues sont moins creusées, la balafre qui court toujours de mon oreille à mon menton réside maintenant en harmonie sur mon visage. Et puis, surtout, j'ai repris du poids. C'est plus facile à dire qu'à faire, parce que les premières semaines on a rien envie de manger, et le fait même de soulever une fourchette demande trop d'effort. Mais quand la raison revient peu à peu on se rend compte qu'on à faim, tout le temps. On mange pour aller mieux, pour oublier. Je laisse couler l'eau sur mes doigts avant de les passer nerveusement sur mon visage, sur ma nuque. C'est la première fois que je sors de mon plein gré, et que les médecins ne trouvent rien à dire pour me retenir. Je dirai pas que ça mieux, mais entre le moi d'aujourd'hui et celui d'il y a peine une semaine un énorme fossé c'est dressé.
Je troque mon fidèle t-shirt "blanc fou" contre une chemise, et ça me fait me sentir normal à nouveau. C'est con, simple, mais ce sont les petites choses qui nous font avancer ici. Dans le couloir le personnel s'agite, il faut tenter - à nouveau - de raisonner l’irraisonnable, d'aider des gens qui ne comprennent plus le sens de leur vie. Au début je pensais ne pas vouloir aller mieux, que je m'infligeais tout ça pour me punir d'une chose que j'avais pas pu empêcher. Et puis finalement j'ai compris, je ne pouvais pas aller mieux parce que je ne comprenais pas les choses. Il faut se les répéter, tout le temps, pour se sortir de là. 1) Mon père est mort, 2) C'est pas de ma faute, 3) Il ne m'en veut pas, 4) Je vais aller mieux. Clarke passe la tête dans l’entrebâillement de la porte et m'adresse un sourire. « Comment je suis ? » Je ne sais pas quoi faire de mes bras, j'ai tout perdu de cette posture que j'avais avant, mais ça reviendra avec le temps. La jeune fille m'accorde une parole bienveillante avant de redresser le col de ma chemise. Je déglutis nerveusement alors que mes pas me dirigent vers les escalier. Trop longtemps que j'attend, je peux pas tout faire foirer. Il me faut rassembler tout le courage dont je suis capable pour enfin déposer mes phalanges et cogner deux fois contre la porte qui abrite l'appartement que j'ai un jour partagé avec Avalon. 5) Retourne la chercher.
Sujet: Re: i'm always tired but never of you (avaden) Mer 26 Oct - 21:38
Partir ou rester. Un simple choix. Mais un choix aux enjeux sérieux et aux conséquences irréversibles. Partir, c’était s’offrir une nouvelle vie. Une nouvelle chance. Mais une chance de quoi ? De vivre dans un district sous le joug du Capitole, sous le joug des pacificateurs, sous le joug des Hunger Games ? Cela pouvait paraître ridicule. Et pourtant, c’était aussi une chance de vivre. Vivre, tout simplement. Ne pas être enfermé dans un labyrinthe d’obscurité. Exister. Etre soi-même. Etre libre. Rester, c’était subir. Subir la vie que le Treize m’avait attribuée. Un logement, un travail, un emploi du temps. C’était comme si on devait prendre rendez-vous avec nos proches lorsqu’on souhaitait les rencontrer. Par chance, je ne souhaitais pas les rencontrer. Mais rester, c’était surtout vivre en sécurité. L’absence de pacificateurs, la présence de nourriture, d’un abri toujours décent. Une vie sans intérêt, certes, mais une vie. Et c’était bien mieux que l’incertitude qu’offrait ce nouveau gouvernement. Partir ou rester. Pourquoi cette question me hantait-elle tant ? J’avais pris ma décision, et ce depuis bien longtemps. Regrets ou remords, le choix était fait.
Panem avait tellement changé, et le Treize aussi. Coin n’était plus. C’était même à se demander si le Treize était encore. Vivre dans ces souterrains n’avait plus la même saveur depuis… je ne savais même plus. Ironique ce choix d’expression. Plus la même saveur. A croire que le Treize avait eu un quelconque intérêt un jour. Sans doute pas, ou du moins, c’est ce que j’aimais croire. C’était plus facile. Passer à autre chose. Oublier. Ces vieux souvenirs étaient si éloignés de ma routine d’aujourd’hui, on aurait dit un rêve, ou peut-être une autre vie. Et que dire de mon temps dans le district. C’était une sensation étrange de repenser à tout cela. M’imaginer à nouveau là-bas, ou m’imaginer à nouveau avec lui. M’imaginer. Voilà tout ce qu’il me restait. A part le travail. Le travail le plus ennuyeux du monde. Pourtant, j’avais appris à l’apprécier. Pas par intérêt, mais par gratitude. Je travaillais dans des conditions correctes, ou même de bonnes conditions, ce qui n’était pas le cas pour beaucoup dans cette nation. J’avais un toit, des repas réguliers. Bref, j’avais beaucoup. Et j’étais là à me lamenter, à me plaindre que j’avais tout perdu. J’aurais tout donné il y a quelques années pour la sécurité d’aujourd’hui. Mais que valait-elle vraiment cette sécurité ? Que valait-elle quand il ne restait plus que moi ? J’avais tout le monde à côté de moi, mais personne à mes côtés. Par choix, par hasard, par dépit. Le dernier, sans doute. On ne pouvait pas dire que j’avais fait grands efforts, peut-être même l’inverse. On ne changeait pas les bonnes vieilles habitudes. Passivité, ma plus grande amitié.
Nul besoin donc d’expliquer les raisons de ma présence ici, dans mon petit appartement, seule, alors que d’autres profitaient des instants avant le couvre-feu pour se réunir. Ou partir à la rencontre d’un ami, d’une sœur, d’un parent. Je préférais être seule. Aucune contrainte, aucune attente. Je ne pouvais ni décevoir ni tromper. Seule. L’unique adjectif qui semblait me convenir. L’unique situation dans laquelle j’excellais. Mais fuir les autres ne rendait-il pas les choses plus difficiles ? Ne rendait-il pas la solitude plus difficile à vivre, à supporter ? Bien sûr que si. Mais c’était tellement plus facile. Ne rien faire, attendre, rester passive. Attendre que la tempête passe, quitte à ce qu’elle empire, c’était le seul risque que j’étais prête à encourir. Pathétique, peut-être. Faiblesse, sans doute. Peur, certainement. Mais ce spectre de la déception me hantait, me paralysait. Et si je faisais ceci mal ? Et si je ne faisais pas cela assez ? Il n’y avait plus tout cela quand on était seul. Au départ, on ressentait cela comme une libération. Mais ce n’était qu’un piège. Un piège qui se retournait vite contre nous, contre moi. Et quand on s’en apercevait, il était bien trop tard. On se retrouvait dans cette bulle où tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais la réalité était ailleurs, en dehors de cette bulle. Et quand on daignait regarder à travers, la culpabilité envahissait tout. Alors on se promet de ne plus dévier le regard, de rester concentrer sur nos occupations. Parfois accaparantes, parfois vaines. Mais à un moment, cette bulle éclate. Puis la réalité se veut bien plus dure, plus franche. Et on se dit : Quand est-ce que tout a dérapé ?
Soudain, je me réveille. Ou je sors de mes pensées. Difficile de savoir tellement j’étais partie loin ce soir-là. D’habitude j’attendais que le temps passe, je rangeais, ou je gribouillais sur un bout de papier dérobé, ou plutôt emprunté, à la salle où je travaillais. Mais rien de bien intéressant. On pouvait parfois y voir des mots, des dessins approximatifs, ou juste des traits dans tous les sens. Cela dépendait de mon humeur sans doute. De toute façon, je ne m’y attardais jamais. Ces papiers finissaient en général sous mon lit, quand j’étais trop apathique pour faire l’effort de me lever – c’est-à-dire souvent – ou à la poubelle. Puis je me suis rappelée. Quelque chose m’avait fait émerger de mes pensées. Un bruit, un objet tombé, une annonce peut-être ? Ils se souciaient bien peu de la tranquillité des habitants ici. Au cas où, je me levai de ce lit devenu mon meilleur ami et confident depuis longtemps, sans doute trop longtemps. J’hésitais entre arborer une tête d’enterrement ou un sourire dans l’optique où j’allais rencontrer ceux qui se chargeaient de la bonne gestion du district. Ou peut-être ceux qui se chargeaient de vérifier que tout le monde suivait les instructions. Bref, je divaguais. Ce n’était rien de toute façon. J’allais ouvrir la porte, ne voir personne dehors, ni soldat, ni voisin, n’entendre aucune annonce et finir par me rendre compte qu’un objet de la salle d’eau était tombé. Fin de l’histoire. Si seulement. A peine avais-je ouvert la porte que je sentis un verre d’eau glacé s’écouler tout le long de mon dos. Il n’était plus question de sourire, ni même de tête d’enterrement, mais d’une seule chose. La stupéfaction.
Je ne savais pas ce que je devais faire. Sourire ? Parler ? L’inviter ? Je ne pouvais pas faire comme si de rien n’était. Comme si je revoyais un ami après quelques mois de séparation forcée. Parce que toutes ces affirmations étaient erronées. Mais que faire autrement ? M’excuser ? Me justifier ? Pour quoi ? Pour qui ? Pour moi ? Ou tout simplement, lui dire. Sans doute pas le bon choix, pas maintenant, pas ici. Mais avais-je vraiment ce choix ? Ne lui devais-je pas la vérité après tant de non-dits ? Si seulement j’étais encore la Avalon d’il y a quelques années. Celle qui lui aurait fermé la porte au nez et se serait dérobée en espérant que le problème se règle de lui-même. Mais j’étais une adulte à présent, j’avais mes responsabilités, et les adultes y faisaient face. Surtout quand cette responsabilité avait fait bien plus d’efforts que moi, ne serait-ce que pour frapper à cette porte. « Tu… tu veux entrer ? » balbutiai-je. C’était sans doute la pire accroche pour des retrouvailles, mais c’était mieux qu’un « bonsoir » ou un « comment ça va ? » des plus maladroit. Enfin, je croyais. J’avais bien une autre idée pour ne pas avoir à trouver les mots justes, mais là n’était plus ma place. Depuis bien longtemps.
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696 △ points : 2 △ multicomptes : - j. baÿs-galor △ à Panem depuis le : 09/10/2011△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées. △ âge du personnage : - vingt-quatre ans. △ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie
Sujet: Re: i'm always tired but never of you (avaden) Mer 15 Fév - 16:34
i'm always tired but never of you I don't mean no harm, I just miss you on my arm
C'est le carrefour d'une vie, celui dont on ne connait pas les issues et qui - pourtant - sera le point d'ancrage de mon existence. Il n'y a que des portes de sorties sur mon passage, que des issues qui me mèneront à ce que ma vie pourrait être. Le choix de tout laisser tomber, de me laisser courber l'échine sous le poids des regrets, de n'être plus que l'ombre d'un homme que l'on ne remarque même plus. Et puis le choix de faire face, de tendre les mains dans le noir en espérant un jour trouver la lumière. Mes mains tremblantes agrippent le col de la chemise dans laquelle je me sens ridicule. Un bel habit pour un garçon dont les cicatrices couvrent le corps, les poings encore marqués par les crevasses, les cales dures que renforcent les mains. On dirait un mauvais clown, une blague perdue d'avance dans un paysage sérieux. Mais c'est le choix que je fais, les dents serrées, le souffle court qui crée de la buée sur le miroir.
La vie à changée, le treize aussi. Coin n'est plus là mais les idéaux qu'elle à laissés derrière elle semblent être le fer de lance de la nouvelle équipe. C'est les mêmes idées, pas les mêmes personnes. Pendant un instant j'ai cru que les nouveaux apporteraient des idées claires, de paroles plus sensées que celle de la femme qui a tué mon père. Et puis les mots restent, sont épelés d'une autres façon. Quand l'évaluation prendra fin, que mon corps aura parfaitement guéri, il faudra reprendre cette vie - si longtemps mise de côté - et affronter les démons que j'essaie toujours de noyer. Les paroles de Nielsen, les ombres sur les murs de ma chambre et la voix de Clarke qui me rassure. Les petites choses, les petits pas du quotidien qui redonne confiance, qui me font reprendre du poids. C'est tellement stupide de fêter une victoire alors que tout ce que l'on fait c'est tenir une fourchette correctement, manger de façon normale et ne plus rejeter la nourriture comme un poison. Ce sont des étapes, des pierres blanches dans ma vie, dans ce carrefour auquel je fais face.
La vérité se cachait dans les cernes sous mes yeux, ces cernes qui font de moi le pantin d'un sommeil que je n'arrive plus à recouvrir. Et pourtant tout était plus simple dans le noir, sans l'agitation et les bruits. Il y a les mots de Nielsen, qui s'accrochent contre les parois fines des murs qui séparant les chambres. La nuit tout prend vie, les lumières n'agitent plus mon visage fatigué, et je ne suis plus obligé de regarder les autres me descendre du regard. Mais les regards sont parfois chaleureux, cherchent à retrouver en moi un semblant de bonheur qui me semble si loin. Parfois je pense à ce que serais ma vie si je n'étais pas parti, si j'avais tenu mon rang dans le neuf. Les rebelles, à la maison, doivent penser de moi que je ne suis qu'un lâche qui a abandonné la lutte alors que la colère grondait plus fort dans les cœurs. Sans doute. Et cette lâcheté me colle à la peau alors que le col de ma chemise sert ma gorge nouée de stress. Je pourrai revenir, me cacher dans les maisons voisines, mais pour quoi ? Qui serait encore prêt à m'accueillir les bras ouvert si je ne suis même plus capable d'assumer le rôle qu'ils m'ont donné il y a de ça quelques années.
Il me faut tout le courage du monde pour déposer mon poing contre la porte, et les gouttes de sueur qui perlent sur mon front tentent de me dissuader de faire un pas de plus. Dans quelques minutes la porte s'ouvrira et je devrai faire face à toutes les choses que j'ai essayé de fuir durant les derniers. Je ne pense qu'au regard qu'elle va me donner, aurai-je droit à du dégoût, de la honte, de la surprise, de la peur ou du bonheur ? Toutes les parties de mon corps me crient de faire volte face, de me dérober à cette issue que j'ai imaginé si longtemps dans mon esprit. Mais le courage, la stupidité peut-être, suffit à me faire rester. Dans ce grand carrefour il n'y a qu'elle que je vois. C'est comme ça, je l'aime sans compter et malgré les épreuves. Avalon pourrait détruire mon cœur, le laisser - en lambeaux - à mes pieds, et je trouverai toujours le moyen de remettre cette faute sur moi. Sa vie à elle serait sans doute plus simple sans moi. L'attente me tue à petits feux, et mes mains se cramponnent au tissu de mon pantalon, effaçant la moiteur. Quand la porte s'ouvre c'est la tempête qui s'abat, et la seule chose que je distingue dans son regard c'est la surprise qui me fait déglutir. Mes lèvres s'entrouvrent sans que je ne trouve les mots alors que la blonde prend les devants, ce ton de surprise ne disparaissant pas de son visage. « Tu… tu veux entrer ? » Je cogne mes doigts entre eux, la sueur colle mes vêtements alors que je fais un pas dans l'appartement.
Les souvenirs me remontent dans la gorge, et la bataille se livre dans mes yeux. Il y a tant de chose dans cet habitacle qui ont changés. La froideur règne et je reconnais à peine l'endroit que j'ai pourtant partagé avec elle. « Excuse moi de te déranger à cette heure, j'aurai voulu venir plus tôt mais je crois que les médecins sont attachés à moi. » J'ose un sourire qui se dérobe vite alors que mes doigts continuent de ce cogner entre eux. Dans ma tête il y a ce discours que j'ai tant de fois répété, je connais toutes les phrases par cœur et pourtant je suis incapable de lui dire quoi que ce soit. Mon palpitant s'emballe, mes yeux désertent ceux d'Avalon tandis que je me balance d'avant en arrière comme un pantin. « Je voulais juste que tu saches que euh, je passe mon évaluation la semaine prochaine. Celle qui détermine si je dois ou non rester là-bas. » Mes mains se calment enfin alors que mes yeux détaillent la pièce. Il n'y a plus rien de moi ici, j'ai disparu de la chambre. « On m'a beaucoup aidé alors je pense que je suis prêt pour les questions, ça sera pas pire que la torture. » Les paroles dérapent et je regrette déjà les mots à peine sortis d'entre mes lèvres. « Et je voulais surtout m'excuser alors.. voilà. » C'est fou de penser que je pourrai défier des armées juste pour son sourire et que, à cet instant, je ne trouve même pas les mots pour lui faire comprendre que ma vie ne vaut vraiment plus rien sans elle à mes côtés.
Avalon R. Sweenage
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Sujet: Re: i'm always tired but never of you (avaden) Mer 15 Fév - 23:38
Une porte ouverte et c’était tout un petit monde qui s’effritait. Je ne pouvais plus prétendre être indifférente à ce qui m’entourait. Je n’en avais que faire du Treize, de sa pseudo-armée ou de sa politique chaotique. Qui était aux rennes ? On ne le savait même pas. Peut-être même que personne ne l’était. Il était temps de quitter ce navire avant qu’il ne coule, et de préférence selon des termes choisis. Pas par défaut, par dépit. Mais ça voulait aussi dire quitter certaines personnes. Des personnes qui avaient compté et qui comptaient certainement encore, pour un bon bout de temps. C’était difficile, mais nécessaire. Je n’avais plus ma place ici, je ne l’avais même jamais eu. Tant de sécurité, de quiétude. Et pour quoi ? Les promesses du district Treize avaient été mensongères. Il était temps de faire face à la réalité, d’ouvrir les yeux. Aucun avenir n’était disponible ici, si ce n’est l’attente vaine d’une liberté qui n’allait jamais venir. Et rien ne vous donnait l’impression d’être à la maison. Mais je ne leur en voulais pas. Au moins, eux, ils avaient essayé. C’était bien plus que tout ce que j’avais fait et ferai dans ma petite vie.
Comment rester indifférente devant lui alors qu’il avait fait tous ces efforts pour venir là ? Revenir là ne devait pas être chose aisée, cet appartement prenait une tout autre allure une fois qu’il y était rentré. Une allure à laquelle il ne fallait pas que je pense. C’était déjà assez difficile d’être dans la même pièce, seuls, obligés de faire attention l’un à l’autre. Je n’avais pas besoin de tous ces souvenirs que j’essayais depuis bien longtemps de refouler au fond de moi-même. Comment rester indifférente à sa présence ? J’avais beau l’ignorer, l’éviter autant que possible, rien n’était oublié. Quiconque me connaissait ne pouvait en douter. Je le laissai donc entrer dans ce qui avait été autrefois notre chez nous.
C’était si étrange de le voir ainsi. Fut un temps où j’étais celle qui le trouvait si impressionnant, et voilà les rôles qui semblaient s’inverser. « Excuse moi de te déranger à cette heure, j'aurai voulu venir plus tôt mais je crois que les médecins sont attachés à moi. » Je le vis s’essayer à sourire. Mon dieu, qu’est-ce que ça m’avait manqué. Un sourire, et voilà toutes mes certitudes voler en éclat. Comment quelqu’un de sain d’esprit pouvait se dérober face à ça ? Comment était-ce possible ? Que m’était-il arriver pour prendre une décision si folle, une décision irréversible, impardonnable. J’étais soulagée qu’il ne puisse pas soutenir mon regard puisque je n’en étais pas plus capable que lui. On aurait dit deux gamins qui avaient fait la pire bêtise du monde et n’osaient regarder personne, trop honteux, trop anxieux. Ou seulement deux amants qui ne se comprenaient plus. « Je voulais juste que tu saches que euh, je passe mon évaluation la semaine prochaine. Celle qui détermine si je dois ou non rester là-bas. » Je le laissais s’exprimer sans le couper. Il n’était pas venu jusque là pour ne pas avoir l’opportunité de dire ce qu’il voulait. Je devais au moins avoir la décence de le laisser parler avant de lui avouer. Alors je me contentais d’attendre, bêtement, d’écouter et de le regarder tristement pendant qu’il observait les ruines de notre histoire. Ou plutôt comment j’avais essayé de tout enlever, cacher. La stupéfaction laissait rapidement place à la gêne. Je touchais frénétiquement mes mains, mon visage, sans doute dans l’espoir de cacher quelque émotion qui trahirait mon malaise. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir lui dire ? Était-ce vraiment le moment de lui dire ? Sans doute pas, mais il allait l’apprendre un jour ou l’autre. Autant que ce soit par moi. C’était certainement égoïste de ma part, de lui faire cela avant son évaluation. Oui, ça l’était, mais s’il n’était pas capable de supporter cette décision, il valait peut-être mieux que cela se produise maintenant... Non, je ne pouvais pas. « On m'a beaucoup aidé alors je pense que je suis prêt pour les questions, ça sera pas pire que la torture. » Je fermai les yeux dans l’espoir d’y cacher une larme qui essaya en vain de me trahir. Que cherchait-il à faire ? M’inspirer de la pitié ? Me faire culpabiliser ? J’avais merdé, et en beauté, oui. J’étais aussi responsable que ceux à qui il avait fait face dans les districts. Je me détestais encore plus. Mais la décision était prise. Avalon, ça fait bien longtemps qu’il n’est plus à toi. Cette phrase qui résonne. C’était ma faute. Je l’avais abandonné. « Et je voulais surtout m'excuser alors.. voilà. »
Il faisait tout ça pour toi Avalon. Pour toi. Et tu allais le remercier de la pire des façons. Combien de fois l’avais-tu laisser seul, abandonné ? Combien de fois aurais-tu dû lui tenir compagnie pendant tout ce temps à l’hôpital ? Combien de fois avais-tu échoué ? Et pourtant, il était encore là. Encore et toujours. Pourquoi faillait-il que tu sois toujours aussi cruelle et injuste ?
Je voulais dire quelque chose de réfléchi, de sensible. Après tout, il était venu jusque là faire ce que peu aurait fait. Mais rien ne venait. Comment pouvais-je alors que je venais de me prendre la réalité en pleine figure ? Adieu le petit monde d’indifférence où tout était plus facile à oublier. « Je peux pas te laisser dire ça. » Je soupirai et m’assis en espérant me libérer d’un poids qui ne faisait que s’alourdir. « T’excuser ? Toi ? Je sais pertinemment que tout ça, tout ça là… c’est de ma faute. J’ai pas voulu t’écouter, te comprendre. » dis-je avec dégoût. J’étais vraiment tombée bien bas. Croire que j’étais une meilleure personne depuis mon arrivée dans le Treize. Quel beau mensonge. « Tout allait bien avant… avant que je gâche tout en me pensant plus intelligente que tout le monde. J’ai dit des choses horribles, j’aurais dû te soutenir, t’aider. J’aurais dû venir… j’aurais dû être là. » Tant de j’aurais dû, mais jamais il n’y aurait assez de regrets. J’osai enfin le regarder, bien que ma vision fût brouillée par des larmes de colère. Envers moi. « Je peux pas, je peux plus. » Et pourtant, j’avais fini par l’avouer. « Je m’en vais. Je m’en vais Aiden. » Un pincement au cœur en prononçant son nom, ou plutôt une lame bien acérée. Et ce serait sans doute bien pire pour lui quand il comprendrait ce que cette simple phrase voulait dire. Pourquoi étais-je si mal si c’était la bonne décision ?
Spoiler:
Je pensais faire durer le suspens un peu plus longtemps mais ça torture trop Avalon ! All the feels
Aiden S. Bregstone
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Sujet: Re: i'm always tired but never of you (avaden) Jeu 16 Fév - 13:04
i'm always tired but never of you I don't mean no harm, I just miss you on my arm
La porte se dérobe, laisse entrevoir le visage de la jeune femme que je ne peux m'empêcher de fixer. Tous ses traits me sont familiers, je connais chaque recoins de son visage, et pourtant je continue de la fixer comme on regarde le soleil après des années passées dans l'obscurité. Ma voix se bloque, mes pensées sont comme des vagues qui inondes mon esprit et dans lesquelles je ne cesse de me noyer. Avalon fait le premier pas, m'invite à l'intérieur alors que je n'ai même pas encore prononcer un seul mot. Les souvenirs sont des poignards que je prend en plein cœur lorsque je rentre dans l'appartement. Il n'y a plus rien de moi, que des murs blancs et meubles uniformes, l'arrière-goût de notre couple me reste coincé dans la gorge alors que j'avance lentement, les mains toujours agitées. Mon regard est fuyant, cherche un point d'ancrage que le treize ne m'as pas encore enlevé. Dans cette chambre il n'y a rien que la froideur qui a du habiter la jeune femme pendant de si longues semaines, et cette austérité démonte les bouts de moi encore debout que j'essaie de renforcer pour ne craquer devant elle. La gorge est encore nouée, les mots difficiles à prononcer, et les doigts qui claquent les uns contre les autres ne font que renforcer cette atmosphère glaciale.
J'ai tout oublié du discours que j'ai tant de fois répété dans mon esprit. Des nuits, longues et blanches, passées à refaire les phrases pour qu'elles sonnent le plus vraies et sincères possibles. Et tout ce que j'ai maintenant ce n'est que des mots, balancés les uns après les autres sans aucun sens. Mes yeux se ferment, ma respiration s'agite alors que je balance mon corps d'avant en arrière. On est que des gamins, qui n'osent pas se regarder dans les yeux, qui souffrent en silence de cette absence qui a créée des barrières entres nos vies. Il n'y a plus que des ronces entre nous, des morceaux de vies qui ressemblent à des rêves. Mon sourire se brise, retombe en demi lune triste contre mes lèvres alors que je viens gratter cette barbe naissante que j'aurai du raser. Tous mes muscles se tendent, piégés dans mon corps, alors que je ne rêve que de passer mes bras autours de son corps et d'effacer les traits de fatigue sur son visage, comme avant, quand on était heureux.
Alors je déballe min discours, toutes ces choses qui sont restées bloquées dans ma gorge et entre mes lèvres. L'évaluation qui se prépare, l'aide que j'ai reçue afin d'éviter les pièges et de pouvoir enfin rayer mon nom du carnet de l'infirmerie. Je ne veux plus être un patient, ni un soldat, juste un homme capable de vivre sa vie sans avoir peur de devenir fou à la moindre occasion. Quelqu'un de bien que l'on peut regarder dans les yeux sans avoir peur de le voir se transformer en coquille, vide et fermée. Mes lèvres dérapent sur le mot "torture" et je sens le froid qui s'empare un peu plus de l'appartement, piégeant nos deux corps entre les murs. Je ne vois que les yeux d'Avalon qui se ferme et les larmes qu'elle essaie de retenir. Les regrets s'installent au milieu du paysage ravagé, dans les décombres de ce qu'étais notre vie avant la mort. Et ma parole cesse sur ces excuses que j'ai tant de fois voulu lui dire, sur cette justification qui - dans mes pensées les plus folles - posera la première pierre d'une nouvelle histoire. Avalon, comme la lumière dans les vagues que j'ai si longtemps attendu, ce phare aux couleurs apaisantes, bouée dans les marées de mon esprit. Avalon qui se referme, comme avant, qui prend le temps de s'asseoir pour éviter de sombrer. J'ai du mal à retenir la tristesse, mais les cernes sous mes yeux font barrages au chagrin qui menace.
« Je peux pas te laisser dire ça. » Le discours tombe en miette, s'effrite alors que mes mains trouvent refuge dans mes poches au lieu de venir blesses mes paumes comme avant. Je voudrais pouvoir lui parler, lui dire que tout ça c'est fini et que toute la colère et la tristesse qui m'habitait avant sont en train de disparaître. Mais, de nouveau, la gorge se sert alors que l'esprit ironise. Elle n'est jamais venu te voir, alors qu'elle aurai pu tout changer. D'un mouvement de la tête je chasse la voix qui se mets à rire, requin dans les vagues prêt à jaillir. « T’excuser ? Toi ? Je sais pertinemment que tout ça, tout ça là… c’est de ma faute. J’ai pas voulu t’écouter, te comprendre. » Mes lèvres se pincent, devant la vérité que je ne voulais pas entendre mais qui est la seule chose vraie dans cette austérité pesante. « C'est pas grave, je sais pas si j'aurai réagis autrement si ça avait été toi. » Mensonges, tu aurai été là Aiden, toujours. « Tout allait bien avant… avant que je gâche tout en me pensant plus intelligente que tout le monde. J’ai dit des choses horribles, j’aurais dû te soutenir, t’aider. J’aurais dû venir… j’aurais dû être là. » Un sourire triste s'affiche sur mon visage alors que tout me pousse à venir prendre place à ses côtés, à passer mon bras en travers de ses épaules afin de mettre un terme à tout ça. Mais rien n'y fait, je reste là, comme un con, regardant avec platitude la jeune femme se détruire avec les mots. Je voudrais lui dire qu'elle à tort, que plus rien ne compte maintenant sauf les personnes que l'on deviendra demain, et tout s'effondre avant de passer le cap de mes lèvres. « Je peux pas, je peux plus. Je m’en vais. Je m’en vais Aiden. »
L'épée au dessus de mon tête tombe, découpant mon cœur qui se brise aux pieds d'Avalon et des décombres de notre histoires. Le froid s'engouffre sous l'armure que j'ai dressé contre mon corps, et toutes les heures passées à répéter cette discussion sont jetées dans le néant qu'est devenu notre relation. Mon corps ne suit plus la cadence, s'effondre lentement contre le meuble derrière moi. Un pantin dont on a coupé les fils. Plus rien, que des miettes que les autres dispersent dans le vent sans penser à moi. Un rire ironique, fin, s'échappe d'entre mes lèvres alors que mes mains viennent déboutonner le le col de ma chemise qui m’oppresse. « J'ai passé tellement de temps à choisir cette fichue chemise c'est... » Le rire ne s'arrête pas. Je suis juste un fou en fin de compte. « C'est pathétique. » Mon rire se coupe alors que l'armure sur mon corps s'effondre elle aussi, laissant à nu mon cœur meurtri. « Le pire c'est que tu sais très bien que moi je ne peux pas rentrer. » Cette colère s'empare de mon visage, de mes yeux qui commencent à se tremper de larmes interdites. « Tu choisi encore la fuite plutôt que de me choisir moi. » Je me redresse, trouve le courage de l'affronter, forçant ses yeux à fixer les miens qui deviennent rouge. « T'avais promis Ava. T'avais promis de plus le faire et pourtant c'est tout ce que tu fais depuis que je suis revenu. Tu fuis sans penser à moi. » Je me retourne en hâte, prêt à défoncer la porte, à sortir de ce cauchemar, et pourtant mes pas se bloquent, la main sur la poignée. Les ruines en cendres autours de nous que je voudrais reconstruire.
Avalon R. Sweenage
△ correspondances : 13212 △ points : 2 △ multicomptes : dely, ridley, dahlia △ à Panem depuis le : 23/04/2011△ humeur : mélancolique △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : garde d'enfants
Sujet: Re: i'm always tired but never of you (avaden) Jeu 16 Fév - 21:11
Pourquoi tout ce que j’approchais tournait à la catastrophe ? Pourquoi ne pouvais-je pas réussir, ne serait-ce qu’une seule fois, à faire quelque chose de bien dans ma pauvre existence ? Là était sans doute la raison à cette décision absurde. Il valait mieux partir avant que tout ne soit détruit. Avant que tous ceux qui m’étaient proches ne regrettent me connaître. Tant pis si cela voulait dire les laisser, les abandonner, et tout recommencer à zéro, seule. C’était ce que j’étais ici de toute façon. Seule. Autant l’être chez moi, et pouvoir profiter de ce qui me manquait tant : l’air. Pouvoir respirer, ne plus me sentir enfermée. Je ne réalisais pas encore la portée de ce simple choix. Quelle naïveté. Les années passaient mais certaines choses non.
Cette fois-ci, au moins, j’étais honnête. J’aurais pu aller dans son sens, jouer le jeu, changer d’avis. Mais ce n’aurait été que repousser le désastre. J’étais coupable de bien des choses, et même si je n’avais jamais eu de sang sur mes mains, c’était tout comme. Chaque décision que je prenais menait à quelque chose de pire. C’est pour cela que je devais partir. A moins que ce soit cette décision la mauvaise. Mais comment savoir ? J’en avais assez d’attendre que le temps passe, d’espérer que les choses s’arrangent. Elles ne s’arrangeraient jamais. Les lueurs d’espoir n’y changeraient rien. Partir était la seule et unique solution pour arrêter de couler petit à petit dans ce bateau chancelant.
Les sacrifices étaient pourtant énormes, je n’en prenais vraiment conscience qu’à présent. S’en aller était facile, laisser des personnes derrière l’était bien moins. « C'est pas grave, je sais pas si j'aurai réagis autrement si ça avait été toi. » On savait tous les deux que ce n’était pas vrai. Il suffisait de voir qui avait risquer le plus depuis notre rencontre, qui avait encouragé l’autre sans égoïsme. Lui, il avait toujours été là. On ne pouvait pas dire la même chose de moi. Mais je saluais tout de même la tentative. Il avait vraiment l’air d’aller mieux, je m’en voulais tellement. Mais il fallait que ça sorte. Je déballais ce que j’avais sur le cœur, la vérité que j’avais pris trop de temps à avouer. A m’avouer. Et il ne répondait pas. Il était d’accord, tout le monde était d’accord. Je n’avais toujours été qu’une pauvre fille égoïste, et je le prouvais encore aujourd’hui. Incapable de comprendre une nouvelle fois que je faisais une bien belle erreur. Mais je lâche le morceau quand même.
Je redoutais sa réaction, à raison. Serait-ce là le coup final de notre histoire ? Il avait fait tout ce chemin, avait parcouru et surmonté tous ces obstacles pour que je finisse par briser ce qui était sans doute son dernier espoir. Je méritais tout ce qui allait se passer à partir de maintenant. De la surprise, de la tristesse, de la colère. Peut-être même de la haine. Ou tout à la fois. Mais jamais je ne me serais imaginé ce rire et ces paroles. « J'ai passé tellement de temps à choisir cette fichue chemise c'est... C'est pathétique. » S’il y avait quelqu’un de pathétique ici, ce n’était sûrement pas lui. Mais je n’avais pas le droit de le couper. Je n’avais plus le droit de lui dire ce qu’il devait penser. J’essayai de m’approcher, en vain. Je sentis sa déception immense quand il s’appuya contre le meuble. Si seulement je pouvais changer ces derniers mois. « Le pire c'est que tu sais très bien que moi je ne peux pas rentrer. » Était-ce, au fond, vraiment pour ça ? Le fuir ? Partir là où il ne pouvait pas me suivre ? Était-ce une façon de le punir ? Pour quoi ? Pour cette fille ? Ou était-ce une façon de me punir ? De lui laisser une chance d’être heureux, sans moi. Mais je n’avais pas prévu qu’il viendrait jusque là, qu’il viendrait me donner une nouvelle chance. Qu’est-ce que j’avais pu être bête. « Tu choisi encore la fuite plutôt que de me choisir moi. » Je me sentis obligée de le regarder, je n’avais que ce que je méritais. Je devais le supporter, je devais l’encaisser. Mais je ne pouvais empêcher ce regard déjà perdu dans les larmes, le suppliant de ne pas partir. Comme si j’avais le droit de le retenir après mon annonce. « T'avais promis Ava. T'avais promis de plus le faire et pourtant c'est tout ce que tu fais depuis que je suis revenu. Tu fuis sans penser à moi. » J’étais en colère contre moi-même plus que lui, parce qu’il avait raison. Je m’étais trouvé tant d’excuses pour ce départ, mais la vérité était que je ne m’étais souciée que de ma petite personne. Pas une pensée sur les conséquences, pas une seule, si ce n’était que je serais enfin libre de ce labyrinthe morose et obscur. Je sentis l’angoisse monter lorsqu’il fit volte face et prit le chemin de la sortie. Je me levai avec précipitation et lui attrapai le bras dans un geste de dernier espoir. Un geste inhabituel pour moi, dont je ne saisissais pas la brutalité. Mais c’était ma dernière chance.
« Viens avec moi... » Je ne réfléchissais plus clairement, je ne pensais plus. Mes paroles se frayaient avec difficulté un chemin entre quelques sanglots pathétiques. « Je… je trouverai une solution. Je… je sais pas on trouvera quelque chose pour expliquer... » C’était là les paroles d’une désespérée qui n’était plus en maîtrise d’elle-même. C’était impossible, je le savais, au plus profond de moi-même. Je n’étais pas dupe. Je ne savais même pas comment ça finirait avec moi, alors avec lui… Un rebelle connu, au crimes et délits sans doute plus nombreux qu’il avait pu me dire. C’était impossible. Mais c’était la seule solution envisageable pour moi. « Je peux pas, je peux pas rester ici. C’est trop dur. » On aurait dit que les pires tortures s’étaient déroulées en cet endroit. Mais peut-être qu’être seule était le véritable tourment qui me hantait. Je ne supportais plus cette monotonie, cette apathie constante. Partir était la seule alternative. Ça l’avait été, ça ne l’était peut-être plus. Trop d’idées, trop de pensées. Je ne réfléchissais plus, ou probablement trop. « S’il te plaît Aiden. » J’étais tombée bien bas à le supplier alors que c’était à moi de prendre mes responsabilités. Étais-je en train de tourner folle ? « S’il te plaît... » Toujours agrippée à son bras, je devais avoir l’air des plus stupide. Mais je ne pouvais pas le lâcher, je ne pouvais pas le laisser partir.
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696 △ points : 2 △ multicomptes : - j. baÿs-galor △ à Panem depuis le : 09/10/2011△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées. △ âge du personnage : - vingt-quatre ans. △ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie
Sujet: Re: i'm always tired but never of you (avaden) Ven 17 Fév - 12:58
i'm always tired but never of you I don't mean no harm, I just miss you on my arm
A quel moment de notre vie le quotidien est-il devenu si lourd à porter ? Je n'arrive pas à comprendre ce qui as pu changé, je n'arrive pas à saisir le moment où tout est parti de travers. Est-ce mes fautes qui nous ont conduis jusqu'ici, ou les siennes ? Quand mon regard se dérobe au sien il fini par se perdre sur les murs qui nous enserrent et qui portaient, avant, tous les souvenirs et les instants d'allégresse que nous avions partagés. Maintenant il n'y a plus de rien de moi ici. Avalon a repoussé tous les souvenirs de ma présence pour se protéger, alors que moi je les accrochaient dans mes rêves pour ne pas les perdre. On avait grandis, d'un coup, sans s'en rendre compte, et tout c'était brisé à nos pieds. Je passe une main anxieuse contre mes joues creusées, témoins de ma perte de poids, sans arriver à trouver les mots pour commencer cette conversation. C'est plus dur encore d'être en face d'elle maintenant, car tout mon corps me pousse à la prendre dans mes bras sans attendre. Ce droit, cette chance que j'avais de la compter dans ma vie s'est brisé lui aussi le moment où je suis parti. C'est peut-être moi, en fin de compte, qui laisse tomber les gens.
L'hésitation dans nos mots, nos gestes, renforce cette atmosphère pesante qui m'écrase et me fait suffoquer. Il y a tant de chose que je voudrais dire, voudrais faire, et pourtant tout mon corps se bloque et mes yeux ne cessent de fuir les siens. Clarke m'avais prévenu, que les choses pourraient être longues, que la confiance ne reviendrai pas d'un coup comme par magie et qu'il faudrait du temps. Et pourtant j'ai cette impression sordide de ne plus avoir beaucoup de temps, d'être coincé entre deux fuseaux et de ne pouvoir rien faire. Je suis là, dans le présent avec elle, mais aussi coincé dans ce passé que je voudrai rayer de ma vie. Deux endroits, deux esprits qui s'affrontent en moi et qui m'empêchent d'avancer.
Je m'ose à un sourire qui se dérobe bien vite alors que mon discours s'étale devant la jeune femme. Tant de fois répété devant le miroir, écrit sur des lignes dans un cahier que je cache consciencieusement, parce qu'il est le témoin de cette faiblesse dont je veux me défendre. Les mots sortent les uns après les autres sans ordres logique et pourtant le fait de lui parler apaise cette tempête qui déferle en moi. Bouée dans une mer déchirée que je saisi à bras le corps pour ne pas me noyer. Pendant des semaines j'ai assisté, sans pouvoir faire quoi que ce soit, à ma propre noyade. Et quand l'impression de faire surface à nouveau s'installe ce n'est que pour une courte durée. Les paroles d'Avalon sont une énième vague qui viens soulever mon corps et me foutre la tête sous l'eau. Je perds pieds, je m'enfonce dans les marées, les tempêtes, et quand tout mon corps semble enfin comprendre les signaux de détresse, il s'effondre contre le meuble en signe d'abandon. Tant de fois répété, le beau discours, tant de courage rassemblé pour frapper à cette porte. La seule réaction de son esprit est ce rire ironique qui s'échappe d'entre mes lèvres alors que je passe une main rapide sur mon front. Foutue chemise, qui sert mon cou, et que dont je détache à la hâte les boutons. Je ne supporte plus tout ce poids qui s'enfonce sur mes épaules et me fait courber l'échine. Et mon cœur se soulève, regain de tristesse alors que je plonge mon regard dans celui d'Avalon. Ils sont plein de rancœur, mes yeux rougies par la peine, mais elle le supporte, se l'inflige à elle comme une punition qui me brise un peu plus le cœur. Elle pense qu'elle le mérite, et - malgré tout - peut-être que moi aussi.
Il faut que je sorte, de cette pièce, de cette histoire que j'ai inutilement tentée de faire renaître alors que les cendres ne sont mêmes pas éteintes. Mon corps se fige, main sur la poignée alors que la jeune femme m'attrape le bras. C'est comme un décharge, ça me prend là où la douleur avait élue domicile, ça réchauffe, ça brûle. Tant de fois j'ai espéré pouvoir la sentir à nouveau contre moi, et ce contact me brise comme il me fait renaître. « Viens avec moi... » La main sur la poignée de la porte, je me fige sous la proposition ensorcelante d'Avalon. Et ses doigts serrés contre mon bras, sa voix qui me supplie suffise. Je détache ma main, pose quelques instants ma tête contre le bois de la porte. « Je… je trouverai une solution. Je… je sais pas on trouvera quelque chose pour expliquer... » Les paroles sont insensées, pourtant si douces à entendre. Même avec toute la bonne volonté du monde, avec l'aide des amis qu'il me reste à la maison, jamais je ne pourrai remettre un pied là-bas tant que la guerre n'aura pas pris fin. Je reste muet, interdit, et pourtant mon corps se retourne pour faire face à la jeune femme. Mon regard à cessé de fuir, mes bras encerclent sa taille parce que je ne veux plus attendre, plus jouer le gamin effronté alors que je veux que sa peau contre la mienne.
« Je peux pas, je peux pas rester ici. C’est trop dur. » Instinctivement je viens déposer mon front contre le sien, prenant le temps de respirer son odeur qui fait remonter les souvenirs dans mes yeux. Je veux plus attendre, plus perdre de temps dans des histoires qui ne trouveront sans doute jamais de fin. « Je sais. » Ma voix se perds, se brise contre la peau de la jeune femme alors que je passe une main contre sa joue. Les barrières se détruisent, les masques tombent. Je pourrai essayer de toutes mes forces sans jamais arriver à me détacher de sa présence. Avalon, la tempête dans mes pensées et la lumière rassurante qui me quitte sans cesse. « S’il te plaît Aiden. » Ce ton de supplice me tue, découpe des morceaux de moi, me laisse avec des trous béants dans la poitrine. « S’il te plaît... » La tristesse s'accumule derrière mes paupières alors que je ferme les yeux pour déposer un baiser contre son front. C'est plus fort encore que tout l'amour que je peux lui porter, ça me détruit, me brise. Mon corps se détache du sien et je trouve refuge sur le lit qu'elle à quittée quelques secondes plus tôt, repliant mes jambes contre mon corps, passant une main rapide sur mon front pour en effacer la sueur. « Je pourrai pas passer la frontière. A la minute où je poserai les pieds au neuf je serais arrêté. Au mieux jeté en prison, au pire pendu aux yeux de tous. » Ma tête s'appuie contre le mur derrière moi alors que, du regard, je supplie la jeune femme de venir me rejoindre. Je ne veux plus être seul avec ma folie. « Si tu savais comme je voudrais pouvoir te dire oui, là, maintenant. » Je suis fatigué, de vivre cette vie qui n'a pas de sens et de toujours trouver des pierres sur mon passage. Plus je franchi d'obstacles plus ceux qui suivent sont immenses. « Est-ce que tu t'en vas à cause de moi ? » En travers de la gorge je ressens la tristesse, et la peur d'entendre les prochaines paroles d'Avalon. Je t'en pris, reste.
Avalon R. Sweenage
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Sujet: Re: i'm always tired but never of you (avaden) Mar 21 Fév - 0:15
Pathétique. C’était le mot qui semblait résumer le mieux notre rencontre. Chacun y trouvait un sens, différent, mais il semblait évident que nous étions tous les deux d’accord. Ça faisait bien longtemps que ce n’était pas arrivé. Ironique, non ? C’était quand il n’y avait plus aucun espoir de réconciliation que nous étions sur la même longueur d’onde. J’étais tellement en colère contre moi pour avoir joué les aveugles tout ce temps. Jouer, oui. J’avais refusé de voir la situation dans laquelle nous étions, en imaginant que j’étais seule. A longueur de temps. Mais la vérité était que j’étais devenue seule par mon unique décision. Moins de rencontres, moins de sorties. Si on pouvait dire qu’il y avait des sorties par ici. Je me disais seule, et j’avais fini par le croire. Mais le monde bougeait autour de moi, et voilà qu’il venait d’éclater ma bulle de mensonge et faux-semblants. Exit la pauvre fille qui s’apitoyait sur son sort, il fallait assumer maintenant.
J’avais souvent rêvé cette scène. Il revenait, me disait qu’il avait fait des erreurs, qu’on avait fait des erreurs, mais que nous ne devions pas nous préoccuper du passé. Il revenait vivre là, dans cet appartement qui reprenait des allures de maison, de famille. Et… c’était si stupide. Le temps avait passé et rien ne s’était produit. Il n’était pas venu. Nous n’étions plus nous. Mais je ne l’en blâmais pas – à moins que ce ne soit encore un mensonge que je n’avais pas réalisé. Au contraire, je m’en voulais, à moi. Tous ces mois passés dans une chambre d’hôpital, sans doute plus étroite que mon quotidien, tous ces mois à attendre que je vienne, en vain. J’aurais dû le rejoindre, le soutenir, au lieu de rester dans mon coin qu’il ne daigne se bouger. Comme si c’était à lui de le faire, et pas à moi. Mais ça, Avalon, tu as du mal à l’accepter. Et que dire du fait d’avouer la vérité qui se cachait derrière cette absence. Sans doute ridicule, insignifiante. Mais pas pour toi.
J’avais l’air d’une désespérée quand je déballais mon sac et le suppliais de venir avec moi. Enfin, je n’en avais pas que l’air. Il fallait vraiment être tombé bien bas pour sortir de telles absurdités, sans réfléchir. Mais c’était un peu ma marque de fabrique. Toujours agir ou parler sans penser aux conséquences parfois désastreuses. Il suffisait de se retourner vers le passé pour voir que tout n’était qu’échec sur échec depuis bien longtemps. Des décisions, des actes, de la passivité. Quelque soit le choix, il était presque immédiatement défectueux. Mais c’était bien plus simple de s’en rendre compte plus tard. Le problème était de le faire sur le moment. Ce que je ne faisais clairement pas en l’implorant de partir avec moi.
A ma grande surprise, mes supplications fonctionnèrent. Je m’étais attendue à ce qu’il me prenne pour une folle en faisant une telle proposition, qu’il me remette à ma place et s’en aille sans se retourner. Je ne le reconnaissais plus. Ou plutôt, j’avais oublié qu’il était bien plus compréhensif et patient que moi. J’avais oublié qu’il avait toujours été là pour moi afin de me rendre la vie plus facile. Plus facile oui, mais c'était surtout plus facile de me souvenir de moi comme celle qui avait raison et les autres comme ceux qui ne faisaient jamais ce qu'il fallait. « Je sais. » Alors je me repris tout dans la figure quand il passa ses bras autour de moi et tenta de m’apaiser. Une partie de moi se sent heureuse, pour la première fois depuis bien longtemps. Heureuse, parce qu’il allait accepter. C’était certain. Il n’était pas parti en claquant la porte, la colère s’était évanouie. Il allait venir, et c’était tout ce qui comptait. Mais au fond, je ne connaissais que trop la vérité. Elle se moquait de moi, me ricanait dans la tête et s’évertuait à gâcher ce moment. Tu es trop bête, jamais il ne viendra avec toi. Et même s’il le voulait, il ne pourrait pas. Et ça recommençait dès la seconde où il me quitta pour s’asseoir sur le lit. Il ne veut plus être avec toi, il ne supporte même plus d’être à tes côtés. « Je pourrai pas passer la frontière. A la minute où je poserai les pieds au neuf je serais arrêté. Au mieux jeté en prison, au pire pendu aux yeux de tous. » Elle avait raison, cette petite voix, il ne viendrait pas. C’était le couperet final. Il l’avait dit, ce que je craignais, ce que je savais. Il ne pouvait pas. Il avait raison oui, mais je ne pouvais m’empêcher de me torturer l’esprit. Tant de tourments alors que la solution était si facile à trouver. [color:b938=#firebrick]« Si tu savais comme je voudrais pouvoir te dire oui, là, maintenant. » Pourquoi ne le faisait-il pas alors ? Je lui avais dit qu’il y avait une solution, il y en avait toujours une. Il me fallait juste du temps pour la trouver. Je sentais aussi qu’il voulait que je le rejoigne. Mais je ne pouvais m’y résigner. Pourquoi rendre les choses plus difficiles ? Je restais à ma place, l’esprit toujours embrumé par des espoirs vains qui m'empêchaient de réfléchir correctement.
« Est-ce que tu t'en vas à cause de moi ? » Silence. Je ne savais même pas quoi lui répondre. Je devais lui dire que ce n’était pas à cause de lui, et c’était la vérité. A moins que… Non, c’était vrai. Ce n'était pas à cause de lui. Mais ce silence avait été bien trop long. « Non... » Trop long, parce que j’avais douté. Et si j’avais douté, c’était parce que quelque chose n’allait pas. On pouvait l'entendre dans ma prise de parole. « Non, c’est pas à cause de toi... » dis-je en m’approchant finalement de lui, espérant qu’il ne me tiendrait pas rigueur de ce retard. « C’est… c’est moi. Je ne supporte plus cet endroit, je veux aller dehors. Je veux ressentir le vent, le soleil, la pluie. Je veux sortir, je dois sortir. » Tu t’entends Avalon ? « Je, je je... » Tu n’as toujours pensé qu’à toi. Tu sais très bien que cette décision va aboutir à un nouveau désastre. Qu’est-ce que tu crois ? Sœur d’une tribut sauvée des jeux, d’une rebelle liée à l’un des fugitifs – et accessoirement ancien vainqueur – les plus recherchés, ancienne compagne d’un rebelle qui avait provoqué bien trop de problèmes pour les pacificateurs… Autant dire que tu les accumulais, et pas qu’un peu. Tu n’allais certainement pas faire long feu là-bas, quoi que tu dises. Mais ça, ça t’était bien égal tant que tu partais de cet endroit de malheur. Tant pis si ce n’était que pour en trouver un autre. Tu cherchais à fuir quelque chose, quelqu’un. C’est à cause d’elle, avoue. Je le regardai, en tentant si pitoyablement mal de cacher mes mains tremblantes. Peur, angoisse, tristesse. Le choix était large. Pourtant, il y avait une évidence. Je n’avais pas menti, certes, mais j’avais omis certaines choses. Certaines choses qui ne lui plairaient pas et dont j’avais encore la présence d’esprit d’occulter. J’aurais toutefois dû intégrer depuis longtemps que ça ne fonctionnait pas avec lui. Jamais.
Aiden S. Bregstone
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Sujet: Re: i'm always tired but never of you (avaden) Jeu 23 Fév - 20:13
i'm always tired but never of you I don't mean no harm, I just miss you on my arm
Des grands discours, de l'espoir qui était né dans mes rêves, il ne restait que des morceaux abîmés, abandonnés sur le sol de cet appartement. Il est rempli de souvenirs comme des cauchemars. Les murs portent encore les traces du temps d'avant, celui où les choses n'étaient pas aussi compliquées. J'avais l'impression de ne plus être à ma place, de n'avoir plus aucun droit sur les souvenirs que l'on avaient façonnés. Ils sont présents mais ne m'appartiennent plus, parce que je ne mérite pas de les avoir. Lequel d'entre nous était plus méritant que l'autre ? Moi j'avais fermé les yeux alors qu'elle m'avait apporté toutes les preuves, qu'elle avait dit tout les mots pour ne pas que je parte. Et elle, elle était restée dans l'ombre au moment où j'avais eu tant besoin d'elle. Les fautes sont marquées au fer rouge, sur nous, sur ces visages que l'on arrive plus à rendre heureux. Je donnerai des années de ma vie pour la voir sourire, et pourtant tout ce que je récolte n'est que de la tristesse et de la pitié. Pitié pour l'homme que je suis devenu, qui ne mérite aucunement toutes ces belles choses que l'on pouvait dire sur lui. Les épaules sont lasses, les dés jetés et le sort déjà prévu.
J'en pouvais plus. Des jeux, des remords, de chercher à comprendre sur qui devoir rejeter la faute alors que tout les partis étaient coupables. C'est la sentence pour s'être trop aimer, trop vite, trop jeunes. On avait tout donner sans s'attendre aux obstacles, en pensant que l'amour serait suffisant, qu'il briserait tout et qu'on aurait jamais à s'inquiéter. Et maintenant on est là, à se regarder en chien de faïence en attendant que l'un fasse le premier pas. Elle veut partir, ça me brise le cœur de savoir qu'elle ne peut pas rester, même pas pour moi. Pourtant je comprend, j'abdique. Si la seule façon pour Avalon d'être heureuse est d'être loin de moi alors au diable mes sentiments. Comme toujours. Mon corps se bloque quand je sens sa main qui m'agrippe, qui me plonge dans cette réalité que je cherche à fuir.
J'aurai du lui cracher mon venin, faire remonter toutes ces choses que je garde cachées de peur de la blesser. Mais je ne peux rien, je ne suis qu'un pantin dans les bras de la jeune femme et dans son regard je croise cette tristesse qui me déchire. Et je sens le destin qui se moque de nous, qui s'amuse à nous tirer si loin l'un de l'autre pour qu'il n'y ait plus rien que des ombres dans notre histoire. Mes mains se fixent contre son corps, ma voix se fait douce, mes lèvres effleurent la peau de son front. Douce violence qui me prend les tripes. Il ne restera plus rien de moi quand la vie aura fini de me faire perdre la tête. Comme les fous je déambulerai sans raison dans les couloirs, on me jettera du pain pour faire taire mes histoires qui finiront toujours mal.
Mon corps se détache du sien parce que je ne supporte pas ce contact brûlant, parce que ça n'est pas assez pour calmer la tempête qui se joue dans mon esprit. Je veux tout, comme avant, quand c'était encore beau. Instinctivement je replie mes genoux contre mon corps, balayant des doigts les petits cicatrices sur mes bras. C'est si apaisant de penser au neuf que, pendant une seconde, j'oublie que je ne pourrai jamais y retourner. Plus de maison, plus de famille, tout ce qui m'attend là-bas n'est que tas de cendres poussiéreuses. Du regard je supplie la jeune femme de prendre place à mes côtés, pour contrer ce froid qui nous sépare désormais, mais elle ne fait rien. En tendant l'oreille on pourrait entendre les liens qui se brisent entre nous. « Imaginons qu'on arrive, que je puisse passer la frontière sans me faire arrêter. » Et si simple, d'y croire. Peut-être que ça marcherait, que tout le monde n'y verra que du feu et que je pourrai revenir. Mes espoirs se brisent d'eux mêmes contrer les rochers alors que j'affiche un sourire usé. « Qu'est-ce que je fais après ? Dès que les pacificateurs viennent je me planque dans l'armoire ? » Je lève mon regard vers la jeune femme, qui se tient toujours à l'écart, loin de moi. Un sourire un peu triste, un peu con, s'affiche sur mon visage de gamin fou, puis s'efface. La question me brûle les lèvres, écorche ma gorge, et il me faut rassembler tout le courage et la bêtise qu'il me reste afin de pouvoir lui poser. J'ai besoin de savoir si Avalon s'en vas à cause de moi, si c'est ma présence qui l'insupporte au point qu'elle doive partir. Je m'en remettrai peut-être pas, mais j'ai besoin de savoir. Quand je peux enfin la formuler c'est le silence de la jeune femme qui m'achève. Cette hésitation fait grimper le sel dans mes yeux alors que je tire un peu plus mes genoux, les collant contre mon menton. « Non... » C'est hésitant, tremblant et ça m'arrache un frisson qui fait saigner ma peau. Elle s'en vas à cause de moi.
« Non, c’est pas à cause de toi... » Malgré moi j'affiche un demi sourire plein de mauvaise foi alors qu'Avalon s'approche du lit, de moi et de mon corps sur lequel les cicatrices sont des demi lunes qui se foutent de ma gueule. « T'as pas l'air si sûre. » Je lui adresse un regard, ni méchant ni bienveillant, juste celui que je peux poser sur elle sans me transformer en monstre de colère. « C’est… c’est moi. Je ne supporte plus cet endroit, je veux aller dehors. Je veux ressentir le vent, le soleil, la pluie. Je veux sortir, je dois sortir. » Les paroles de la jeune femme me heurtent, parce que je les comprends, parce que - comme elle - je voudrai pouvoir sentir la pluie sur mon visage. J'esquisse un nouveau sourire, celui-ci est empli d'un bonheur triste, et dépose l'arrière de ma tête contre le mur. On est comme deux ombres qui ne peuvent pas s'atteindre, bloqués derrière des murs et des barricades. « Ouais, je peux comprendre. » C'est juste ça maintenant, des paroles que l'on se lance, des regards teintés de secrets qu'on se dira jamais. J'ai peur, j'ai froid. « Pourquoi t'es jamais venu Avalon ? » Je brise le silence, accordant à la blonde un regard qui s'attarde sur ses yeux, ses lèvres et la courbe de son cou. Ça aussi j'ai besoin de le savoir, pour aller mieux ou pour sombrer définitivement. « Personne n'est venu tu sais. Ni toi, ni Billie, ni Rumer, ni Raven... Personne. » Mes mains viennent frotter mes yeux, tentant d'apaiser le sel et la marée. Que Clarke. Et mes pensées se figent alors que, dans mes pensées, le visage de la brune apparaît comme la réponses à toutes ces questions sans réponses. Une boule se forme dans ma gorge alors que je me redresse un peu. « Est-ce que tu t'en vas à cause de Clarke ? » J'ai le regard d'un enfant perdu, je m'accroche au lit en faisant glisser mes doigts sous le matelas comme j'ai l'habitude de le faire avec le canapé qui trône dans le cabinet. Tout me paraît clair maintenant, et quand mon corps se tourne pour faire face à Avalon je comprend. Tu vois Aiden, c'est pas de ta faute tout ça.
C'est la sienne.
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Sujet: Re: i'm always tired but never of you (avaden)