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 I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !

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Erin Leventhorpe
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Erin Leventhorpe
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△ multicomptes : avery j. hawthorne
△ à Panem depuis le : 30/12/2015
△ humeur : perplexe
△ âge du personnage : vingt-six ans
△ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.


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MessageSujet: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeMar 31 Mai - 0:08


ADONIS & ERIN
in the back of my eyes

Erin évoluait péniblement parmi la centaine d’invités présents ce soir là. Son père resserra brutalement son étreinte autour de son bras, la sortant de sa rêverie. Elle esquisse un sourire à droite, puis à gauche, adresse un regard bienveillant à son ancien formateur. La voilà entourée de Pacificateurs, les uns plus gradés que les autres. Tout ce qu’elle avait toujours voulu éviter. Elle n’avait même pas été invité à la petite sauterie organisée ce soir là, mais son père et ses grands parents l’y avaient trainé, au nom de la « gloire familiale des Leventhorpe ».
Heureusement, elle n’avait pas eu à assister au discours de Blackbird-Crowley qui avait eu lieu seulement quelques heures auparavant. Son père avait lui même souligné qu’elle « n’était de toute façon plus concernée ». Il n’avait d’ailleurs pas tort.

Erin se tortilla nerveusement dans sa robe. Sa robe ? Pas le moins du monde ! Soigneusement empruntée à sa défunte mère. Une robe bien trop longue et serrée à son goût. Elle aurait aimé pouvoir se balader en pantalon, comme à son habitude, mais ce n’était pas tellement du goût de la soirée… Elle tira une fois de plus sur sa robe, brassant l’air de sa main gauche afin de ne pas étouffer. « Tu es très élégante Erin », lui avait susurré sa grand mère « C’est tellement dommage qu’une jeune femme comme toi soit charpentier ma fille… Tu as gâché le merveilleux héritage que tes ancêtres t’ont laissé… tu le sais non ? ». Elle l’avait ignoré, une fois de plus, le regard vide et les lèvres serrées. Parfois même elle regrettait son choix, elle regrettait d’avoir abandonné sa formation. Il lui arrivait de se demander où en serait sa vie si elle n’avait pas tout plaqué ce jour là. C’est sûrement pour cela qu’elle avait capitulé et qu’elle avait accepté de les accompagner à ce stupide cocktail… Grossière erreur. Une de plus !
Erin cherchait des yeux un regard amical ou compatissant mais il n’y en avait aucun. Elle ne croisait que des yeux ronds ou des regards mauvais. Elle était évidemment mal à l’aise, et la chaleur ambiante n’arrangeait rien à son cas. Son père batifolait comme un gamin à son goûter d’anniversaire. Son rang d’instructeur et son nom imposaient le respect, la grandeur.

« Je sors prendre l’air quelques minutes… », lui lança-t-elle après un moment, sentant la bile remonter jusqu'à sa bouche.
Son père lui jeta un énième regard suspicieux avant de lui désigner de la tête une porte fenêtre donnant un accès direct sur l’extérieur. Il n’en avait cure qu’elle soit à l’aise ou non, malade ou non. Elle n’était qu’une bête de foire de plus à ses yeux.

Erin se fraya rapidement un chemin jusqu’à la grande terrasse extérieure qui baignait déjà dans l’obscurité. Elle posa ses deux mains à plat sur la rambarde et soupira bruyamment.
Elle avait mal aux pieds, mal aux joues à force d’afficher ce large et faux sourire sur son visage, et maintenant, la nausée.

Spoiler:


Dernière édition par Erin Leventhorpe le Jeu 16 Juin - 10:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeMar 31 Mai - 13:31

      Take me home, where I belong.


    Tout cela, il ne pouvait plus le supporter. La seule raison pour laquelle il était là, c'était pour soutenir les pacificateurs, la seule famille qu'il lui restait. La seule famille qu'il espérait encore avoir. Pourtant entouré de visages familiers, il se sentait horriblement seul. Seul et complètement désespéré. Il n'avait qu'une envie c'était sortir d'ici, respirer l'air frais, fuir la soirée, fuir le monde entier. Ses yeux fixaient le sol, il était ailleurs, et sa main droite tenait un verre dont il n'avait même pas bu une gorgée. Il n'écoutait pas les murmures autour de lui, ces discours-là, il s'en foutait royalement. Il était là sans vraiment l'être. Pour faire bonne figure, il avait décidé de se présenter à la soirée. Juste pour la forme et montrer qu'il était là pour les siens. C'est tout. Ce genre de soirée mondaine, il ne pouvait plus. Il y avait comme un arrière goût des Hunger Games dans ces soirées. Comme un arrière goût de Silk Preston.

    Le regard vide, il se mordit les lèvres. Lorsqu'il ne semblait plus y avoir d'espoir, ses pensées allaient toujours vers Silk, comme pour lui rappeler qu'il avait vraiment tout foiré. Adonis cligna des yeux, essayant de se sortir de sa rêverie. Silk Preston n'avait pas sa place ici et de toute façon, elle aurait détesté cette soirée. Oh, oui, elle aurait détesté ; trop de pacificateurs, trop de politique et si peu d'alcool. Lentement, il porta son verre à ses lèvres et but d'une traite la moitié de son verre. C'était déjà trop. Il grimaça et chercha à se frayer un chemin vers la terrasse, posant sur une table qui trainait le reste de son verre. Il referma la porte derrière lui, le bruit avait cessé. Dehors, la chaleur de la journée était retombée et une bonne partie du District 2 dormait déjà. Il resta un moment à observer son district natal. Il ne s'y sentait plus chez lui. S'y était-il déjà senti chez lui ? Il n'en était plus vraiment sûr. Il recula jusqu'à ce que son dos heurte le mur et s'y adossa, la tête légèrement penchée sur le côté. Il chercha d'une main son paquet et sortit une cigarette qu'il alluma aussitôt. Le goût du tabac... Il ferma les yeux en soupirant par le nez.

    Le seul endroit où il s'était réellement senti chez lui, c'était contre elle. L'odeur de ses cheveux, ses lèvres contre son cou, ses mains sur ses hanches, son rire moqueur... Il avait perdu tout ça, bêtement. Je t'aimais tu sais, mais tu ne m'as jamais laissé faire. A ce moment-là, il avait levé son arme. Il n'avait pas réussi à appuyer sur la détente. Sa main tremblante s'était finalement abaissée et avec son visage impassible, sa voix cassée, il avait réussi à articuler :

    " - Pars. Ne reviens pas. Jamais. ".

    Il y avait souvent eu des mots de trop entre eux, des mots qui avaient dépassé leur pensée. Ils en étaient souvent venus aux mains. Ni l'un ni l'autre n'avait peur de souffrir. C'était d'être seul, qu'il avait peur. Et elle aussi. Mais là... Là, il n'y avait plus rien à faire. Elle n'était plus à lui depuis longtemps. Sans un mot, il avait rangé son arme et était parti. C'était la dernière fois qu'il l'avait vue. Il savait qu'elle était partie, loin, il ne savait où, mais il n'avait pas eu la force de retourner chez elle. Peut-être aurait-il la force d'y aller, cette fois. Quand il rentrerait au District 8, il y arriverait peut-être, à franchir la grille des vainqueurs pour aller chez elle. Juste pour voir. Juste pour se souvenir. Peut-être qu'il arriverait enfin à faire son deuil ; le deuil de Silk, le deuil de cette relation, le deuil de tout ce qu'ils n'auront plus jamais.

    Adonis rouvrit les yeux, crachant la fumée de cigarette en regardant la jeune femme qui venait le perturber. Il se redressa, les sourcils plissés. L'espace d'un instant, il crut qu'elle allait sauter. Avec le peu de lumière, il réussi tout de même à distinguer ses traits du visage. Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette :

    " - Ce que vous ressemblez à votre père. ".


    Il ne l'avait jamais vue d'aussi près, Erin Leventhorpe. Il l'avait juste aperçue de loin, quelques rares fois. Elle faisait partie de ces privilégiés du District 2, ceux qui ont vraiment une bonne situation, ceux qui ont été le mieux entrainés, ceux qui sont promis à un bel avenir. Adonis se gratta la tempe en la fixant. Il ne l'enviait pas, ou du moins, il n'enviait plus personne. En tout cas, il ne l'enviait surtout pas elle. Son père était un vrai tyran. Un pacificateur qui dirigeait ses hommes d'une main de fer. Il était à même de le dire, il avait été entraîné par cet homme lors de son recrutement.

    Il haussa les épaules en la regardant, de haut en bas, examinant sa tenue. C'était évident qu'elle n'était pas à l'aise. Lui non plus, n'était pas à l'aise, mais pour tout un tas d'autres raisons :

    " - Je ne savais pas que les civils étaient autorisés. ".
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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeMer 1 Juin - 13:30

ADONIS & ERIN
in the back of my eyes

Elle ne l’avait pas tout de suite vu, pensant être seule sur la terrasse. « Ce que vous ressemblez à votre père », lui dit-il calmement. Elle fit volte-face vers l’inconnu, lui lança un regard mauvais, mais se ravisa aussitôt. N’oublie pas que tu es entourée de Pacificateurs Erin… Tous adorent ton père, ou plutôt le respectent. « Merci », répondit-elle dans un souffle.
Elle s’approcha doucement, à pas de loups, tout en détaillant le mystérieux brun. Etait-ce un collègue de son père ? Une recrue ? Non, il était bien trop vieux… Ses traits étaient tirés et de petites cernes violettes, certes discrètes, ornaient ses yeux clairs. Il tirait sur sa cigarette avec délectation et il tenait dans son autre main un verre à moitié vide. Erin se sentait tout d’un coup un peu moins seule, elle avait la curieuse impression que l’homme n’était pas non plus très enchanté d’être ici. Sinon pourquoi serait-il seul à fixer le vide tout en buvant et en fumant ?
Erin secoua la tête. C’était une question stupide. Peut être s’était-il tout simplement éclipsé le temps d’une cigarette afin de ne pas ennuyer ses collègues. Tirer de conclusions trop hâtives n’était pas digne d’une Leventhorpe, pensa-t-elle.

Malgré sa froideur et son air supérieur, l’homme était élancé, avec deux grandes épaules larges et bien musclées. C’était un bel homme en somme.
Erin était physionomiste ; si elle l’avait déjà croisé, elle s’en serait sans aucun doute souvenue. Elle se racla la gorge et plongea son regard dans le sien. « Je ne savais pas que les civils étaient autorisés. ». Elle arqua un sourcil. Décidément l’homme ne manquait pas de culot ! « C’est mon mère qui m’a trainée ici. N’allez pas croire que j’en sois ravie… », répondit-elle sur la défensive.

« A qui ai-je l’honneur ? Je n’ai pas souvenir de vous avoir déjà croisé ? », ajouta-t-elle. Apparemment l’homme connaissait son père et elle, de surcroit. Ce n’était guère poli de ne pas se présenter et de commencer une discussion de la sorte. Mais elle avait eu l’habitude avec les Pacificateurs, et elle même avait pris le pli. Cette façon qu’ils avaient de constamment se sentir supérieurs et privilégiés. Cette manie qu’ils avaient de s’imposer et de vouloir diriger. Ce rôle allait comme un gant à son père… Mais elle… elle était bien trop faible et malléable. Elle n’avait pas l’âme d’un leader. Comme sa mère. Erin baissa subitement les yeux et son visage se déforma de tristesse. Depuis l’échec de sa formation, elle ne cessait de ressasser le passé, et de penser à sa mère. Si en étant pacificatrice, elle aurait aisément pu quitter le Deux pour commencer une vie ailleurs, il lui était maintenant impossible de partir sans devenir une fugitive. Mais la pression familiale était bien trop forte pour elle. Il fallait qu’elle parte absolument.

« Dans quel district êtes-vous ? », lui demanda-t-elle subitement, consciente que sa curiosité pouvait sembler déplacée.

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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeMer 1 Juin - 20:58

    Sa cigarette se consummait lentement. Il la savourait. La fumée, opaque, ondulait et finissait par s'évaporer dans l'air. C'était assez beau. Adonis n'avait pas quitté des yeux la jeune Leventhorpe qui semblait sur ses gardes. Elle avait de quoi l'être ; pour certains, être entourés de pacificateurs signifiait être en territoire ennemi. Il aurait aimé capter son regard mais la lumière était trop faible. Dommage. Il supposait qu'elle l'avait regardé avec des yeux ronds, surprise, ou bien les sourcils froncés, d'un air menaçant. L'un des deux, en tout cas, aurait été drôle. Ses lèvres se posèrent à nouveau sur sa cigarette et il en tira une longue latte, inspirant profondément la fumée avant de la recracher. Recraché, tout comme le " merci " de Leventhorpe. Elle n'avait pas l'air d'apprécier la remarque. Sûrement lui avait-on déjà fait remarquer plus d'une fois. Quand il était jeune, les collègues de sa mère lui prenaient le menton et affirmaient " tu as les yeux de ta mère ". Alors, il reculait la tête en grognant, le regard noir, en grommelant qu'il n'en avait rien à faire. Et il avait réellement rien à faire. Les traits de son visage, c'était bien la seule chose qu'il avait en commun avec sa mère. C'était pas faute d'y avoir mis du sien, de s'être donné corps et âme dans une relation qui n'était qu'à sens unique. Il avait essayé et il avait lamentablement échoué. Est-ce que c'était cela, qu'elle ressentait, Erin, avec son père ? Avait-elle tout essayé pour se faire aimer d'un père qui s'en foutait totalement ? Adonis pencha la tête sur le côté alors qu'elle avançait. Il aurait mieux fait de fermer sa gueule, comme d'habitude.

    " - C’est mon père qui m’a trainée ici. N’allez pas croire que j’en sois ravie… A qui ai-je l’honneur ? Je n’ai pas souvenir de vous avoir déjà croisé ? ".

    Un sourire éclaircit enfin son visage, ou plutôt, il se retint d'éclater de rire. Tout en gardant sa cigarette coincée entre son index et son majeur, il porta le dos de sa main contre sa bouche pour s'empêcher de pouffer. C'était bien la première fois qu'on ne le reconnaissait pas depuis qu'il avait été nommé à la tête du District 8. C'était bien la première fois surtout qu'on ne le reconnaissait pas depuis que les procès avaient été rendus publics. Il laissa retomber sa main et écrasa sa cigarette contre le mur avant de jeter le mégot par-dessus la rambarde :

    " - Vraiment ? Vous ne me reconnaissez pas ? J'ai presque envie de dire ; tant mieux pour vous ".

    Adonis pinça les lèvres et but le reste de son verre d'une seule gorgée en grimaçant, le posant dans un coin. Il ne le dit pas mais il était aussi ravi qu'elle, d'être à cette soirée. Soirée de merde. Il haussa les épaules puis posa ses mains sur la rambarde, observant d'un œil distrait ce qu'il y avait en bas. Il tourna à peine la tête lorsqu'elle lui demanda dans quel district il servait. Que pouvait-il répondre à ça ? Il était au District 8, bien sûr, mais il en avait perdu la charge. Relayé au rang de petit soldat dans un district où il ne se sentait même plus chez lui. Il souffla faiblement :

    " - Le District 8. ".

    Il s'humecta les lèvres et se racla la gorge avant d'enchainer :

    " - Si vous aimez les grands espaces verts, c'est loin d'être un endroit fait pour vous. ".

    Il se sentait vieux. Il se sentait fatigué. Lui, il rêvait bien d'un endroit au calme, dans une forêt ou près de l'eau, un endroit où il serait bien et pourrait se reposer, à l'abri des regards regards indiscrets. Surtout à l'abri des ragots et des mensonges. Le froid se faisait de plus en plus ressentir et il frissonna. Si seulement il pouvait s'en aller d'ici. Dans sa poche, il chercha une autre cigarette qu'il alluma aussitôt. Le feu de son briquet lui réchauffa le bout des doigts. Il se tourna vers elle et s'accouda à la barrière, relevant légèrement son menton :

    " - Sincèrement, vous ne me connaissez pas ? Le nom vous dira quelque chose alors... ".

    Il tira sur sa clope, comme pour laisser planer le suspense sur sa misérable existence :

    " - ... Adonis Nighstsprings. ".
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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeJeu 2 Juin - 18:59


ADONIS & ERIN
in the back of my eyes

Cet homme était quasiment en train de lui rire au nez et Erin trouva cela tout bonnement insultant. Qui était-il pour se montrer à ce point supérieur et dédaigneux ? On ne rit pas d’une Leventhorpe sans aller aux devants de terribles ennuis. Enfin ça, c’était avant. Avant qu’elle ne devienne une moins que rien. Elle resta dubitative un moment. « Vraiment ? Vous ne me reconnaissez pas ? J'ai presque envie de dire ; tant mieux pour vous », répondit-il avant de finir son verre d’une seule traite. Erin leva à nouveau les yeux vers lui et le scruta attentivement. Tant mieux pour vous ? Comment ça « tant mieux pour vous » ? Ca veut dire quoi ce genre de phrase énigmatique ? Et surtout à quoi bon demeurer si mystérieux ? Erin se mordit la lèvre inférieure, sa curiosité l’avait piquée une fois de plus. Elle voulait savoir son nom, d’où il venait, ce qu’il faisait - mis à part fouetter les gens sur la place publique, bien entendu -. Elle sourit intérieurement.

Après un temps, il ajouta : « Le District 8. Si vous aimez les grands espaces verts, c'est loin d'être un endroit fait pour vous. ».
Erin hocha la tête. Elle ne connaissait rien du District Huit, ni d’aucun autre district d’ailleurs. Bien sur elle avait vu les photos, elle avait appris leur histoire, mais elle n’était jamais sortie du Deux. Elle ne connaissait que les étendues verdâtres du printemps, asséchées par le soleil en été. Et bien que le Deux était un district relativement vaste, elle n’en avait jamais franchi les frontières. Son cœur se serra. Elle aurait voulu elle aussi partir, recommencer une vie loin de son nom et des Pacificateurs. Ici elle était comme enchainée, comme captive de cette vie dont elle n’avait jamais voulu. Beaucoup l’enviaient d’ailleurs, car elle n’avait manqué de rien. Sauf peut être d’amour, mais ça, c’était un autre problème.
Elle se pencha une nouvelle fois par dessus la barrière pour observer quelques passants qui se hâtaient jusqu’à chez eux. Rares étaient les habitants qui osaient encore s’aventurer dans les rues à une heure aussi tardive. Elle aussi aurait voulu rentrer, mais elle devait demeurer ici encore quelques heures, afin de ravir son père et ses grands parents. Le mystérieux inconnu se ralluma une cigarette aussi rapidement qu’il avait fini la première. Erin se pencha vers lui, captant enfin son regard dans la pénombre. « Sincèrement, vous ne me connaissez pas ? Le nom vous dira quelque chose alors... ». Il cracha un large nuage de fumée. « ... Adonis Nighstsprings. », murmura-t-il alors.

Adonis…

Erin fronça les sourcils et se détourna afin de fixer une nouvelle fois le vide.

Adonis Nighstsprings…

Elle connaissait vaguement le nom, car elle l’avait entendu quelques fois à la télévision, tard le soir quand elle rentrait d’une dure journée de labeur et que son père l’attendait encore dans la cuisine avant de la confronter. Parfois il montait se coucher silencieusement, non sans lui jeter un dernier regard noir. Parfois le ton montait assez rapidement, et le père Leventhorpe lui administrait une correction d’après lui « bien méritée ». Erin montait alors se réfugiait dans sa chambre, le poing serré. Il ne s’agissait que de coups épisodiques, mais suffisamment pour la marquer à vif, à vie. Le reste du temps elle restait quelques longues minutes devant le téléviseur à fixer les ridicules présentateurs de Capitol.tv.
Elle ouvrit deux grands yeux. Oui ! C’est là qu’elle l’avait aperçu alors ! A la télévision ! Le fameux scandale des procès publics des pacificateurs. Nighstsprings avait joué un rôle clé pendant la dernière purge et les récents évènements face aux forces rebelles. Il était soit disant jugé pour avoir été un tortionnaire cruel et sanguinaire, dont le funeste palmarès n’était que trop bien connu.

Adonis…

Elle se souvint de ces deux yeux clairs qui l’avaient transpercés à travers l’écran de son téléviseur. Elle en avait eu la chair de poule. Il avait l’air si intimidant et dangereux à l’époque… Rien à voir avec l’homme fatigué et silencieux de ce soir.
Erin se leva subitement de la rambarde et se tint face à lui. Elle resta un moment là, ses yeux plantés dans les siens puis pris finalement la parole : « Eh bien Monsieur Nighstsprings, vous avez bien une cigarette pour une pauvre petite civile, non ? ».

Elle lui adressa un sourire timide mais ces yeux ne quittèrent pas ceux du Pacificateur. Ce soir elle n’avait pas envie d’être la fille ratée des Leventhorpe, ni d’être une apprentie charpentier ou une pacificatrice déchue. Elle avait envie d’être elle-même, d’être une femme, et pour une fois, d’entretenir une conversation « normale » avec un autre être humain tout aussi « normal ». Elle ne pensait pas si bien dire…

Elle prit la cigarette et se pencha légèrement au dessus de la flamme du briquet qu’il tendait. Elle tira une longue bouffée sur sa cigarette, peut être trop longue, car elle se mit soudainement à tousser. Elle mit honteusement sa main devant sa bouche et avala péniblement. Elle n’avait jamais fumé, mais elle avait toujours trouvé ce geste plein d’assurance et d’une nonchalance terriblement attirante. « Bon, pour la séduction on repassera », pensa-t-elle en rougissant. Une fois sa toux calmée, elle tira une nouvelle fois sur la cigarette, de façon plus mesurée cette fois, et recracha une longue fumée blanche. Le goût n’était pas celui auquel elle s’était attendue, pas aussi mauvais en tout cas. Elle prit plaisir à tirer une troisième, puis une quatrième dessus, tout en prenant soin de ne pas quitter son interlocuteur des yeux.

« Oui, je n’avais jamais encore touché à une cigarette de ma vie, Monsieur Nighstsprings. Tout comme je n’ai jamais quitté ce pauvre District Deux… ». Elle marqua un temps d’arrêt et se mit à pouffer de rire. « Que je ne vous prenne pas à vous moquer de moi sinon… », dit-t-elle en passant une mèche blonde rebelle derrière son oreille droite.

Sinon quoi ? Elle se tut subitement et resta interdite. A quel stupide petit jeu jouait-elle ? Elle le connaissait à peine, il était Pacificateur et elle… elle n’en était pas une. Point à la ligne. Pire que ça ! Elle aurait pu l’être, peut être même plus célèbre que son père et que son grand père, mais elle avait lâchement abandonné sa formation pour s’enfermer chez elle et demeurer parmi le commun des mortels. C’est-à-dire, les pauvres.
Elle baissa les yeux et s’avança vers la porte pour vérifier que son père n’approchait pas. Il minaudait tranquillement au centre de la pièce avec quelques collègues. Il avait même sûrement oublié qu’il était venu avec sa pauvre fille. Voir même qu’il avait une fille. Elle se refrogna. Si lui pouvait passer une bonne soirée, il n’était pas question qu’elle se morfonde dans un coin avec pour seule compagnie un verre de mousseux et ses grands parents.
Avant que l’homme ne puisse piper mot, Erin se retourna vers lui avec un regard malicieux. « Je vois que votre verre est vide, et vous n’êtes sûrement pas en service ce soir, Monsieur Nighstsprings... », commença-t-elle calmement. « … vous voulez un autre verre ? », ajouta-t-elle avec un petit sourire en coin.
Elle se glissa jusqu’à la porte fenêtre et se retourna vers lui, tout en lui souriant.

« Allez ne faites pas cette tête Pacificateur Nighstsprings. C’est ma tournée ! »

Elle trouvait la blague plutôt bonne étant donné qu’il s’agissait d’un cocktail et que les boissons étaient offertes, mais elle décida de jouer la carte de l’assurance plutôt que de rester plantée là, à errer comme une âme en peine jusqu’à ce que son père lui dise - ou plutôt lui ordonne - de rentrer. La nuit ne faisait que commencer.

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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeVen 3 Juin - 0:15

      Holding on for your call
      Another drink just to pass the time
      I can never say no
      It's a different kind of danger



    Adonis ne put réfréner un sourire en coin en voyant les yeux de Leventhorpe s'exorbiter. Bien sûr qu'elle avait entendu parler de lui. Sa photo avait circulé dans tout Panem. D'ailleurs, ils avaient choisi de publier une vieille photo, l'une des seules photo de lui à vrai dire : celle à son entrée chez les pacificateurs. Une très vieille photo. Il était une toute autre personne, à l'époque. Ce qu'il avait pu changer... En bien ou en mal, il ne saurait le dire lui-même. Après tout, il n'avait jamais vraiment su ce qui était bien ou mal. Ce qu'il savait, c'était quand les choses lui faisaient du bien ou du mal. Mais les autres ? Comment pouvait-il le savoir ? Il y arrivait avant, parfois, avec Silk. Il se rendait compte, finalement, qu'il n'avait jamais vraiment su. Il pouvait feindre un rire, d'aller bien, alors pourquoi pas les autres ?

    Même si les gens l'avaient dévisagé dans la rue, peu de personnes avaient osé dire tout haut ce qu'ils pensaient d'Adonis et des atrocités qui étaient sorties au grand jour. Très peu de pacificateurs s'étaient rangés de son côté, très peu avaient tenté de le protéger ou même de l'aider. Il y avait eu O'Connor. Elle avait tout fait pour lui redonner du courage. Elle l'avait soutenue comme personne dans cette histoire et elle était certainement la raison pour laquelle Adonis n'avait pas subi de peine plus dure que celle qu'il avait reçu. Todd avait suivi aussi, comme un bon petit qui ne savait pas vraiment où il allait. Il ne pouvait pas le nier : il les aimait bien. Mais il ne pouvait pas leur parler. Pas de tout ce qui lui pesait. De toute façon, il n'avait personne à qui en parler. Il ne savait même pas s'il avait envie d'en parler. Oh, et puis merde, il ne savait même pas de quoi il avait envie...

    Leur regard se croisèrent. Elle s'approcha de lui, ils étaient face à face. Toujours accoudé à la rambarde, il releva un sourcil en constatant qu'elle était plus grande que Silk. Peut-être même plus grande que Loreley. C'était presque du gâchis qu'elle ne soit pas pacificatrice. Il sourit faiblement. Elle était sarcastique, elle avait du cran et elle était insolente. S'il avait tendu la main pour lui remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille, il aurait presque pu croire que c'était Silk. Même ce sourire timide après ce genre de remarque... Ça frôlait la démence. Il se mordit la lèvre et secoua la tête en ricanant légèrement. Il ne pouvait pas refuser. Il chercha dans la poche son paquet et lui tendit une clope qu'elle prit sans attendre. D'un geste machinal, il alluma son briquet au-dessus de la cigarette. Combien de fois l'avait-il fait pour Preston ? Il avait arrêté de compter. Il pencha la tête sur le côté en l'observant tousser. Il arqua un sourcil avec un petit sourire en coin. La petite Leventhorpe cherchait-elle à impressionner le grand Nightsprings ? Elle n'avait rien à prouver. Son nom parlait de lui-même :

    " - Sinon quoi ? ".

    Sinon quoi ? Elle n'avait pas les armes pour le blesser. Adonis haussa les épaules. Il savait que c'était pour plaisanter et préférait le prendre comme tel. Il avait l'impression d'être blasé de tout, même d'une simple blague pour détendre l'atmosphère. Il soupira :

    " - Je ne me moquerai pas seulement si on évite de parler de pacificateurs et de politique, hein ? ".

    Il la fixait droit dans les yeux. Il n'y avait pas si longtemps, il aurait éclaté de rire, aurait plaisanté sur ça avec elle ou même : ses yeux auraient trahi son envie de rire. Ses yeux avaient perdu de leur éclat et reflétait bien à quel point il n'avait plus goût à rien. Cette fois, elle baissa les yeux la première. Il tourna la tête. C'était dur de se remettre dans le bain. Il ne savait plus comment parler aux gens, il ne savait plus comment s'y prendre pour créer des liens. Elle était la fille de celui qui l'avait entraîné, ils avaient grandi dans le même district, ils avaient de quoi discuter mais il semblait incapable d'ouvrir la discussion. Il n'était pas sûr de ce qu'il avait vraiment envie mais il aurait aimé être capable de lui parler. D'avoir quelque chose, de passer un moment avec un autre être humain qui ne le jugeait pas et qui faisait table rase. Il avait envie de tout reprendre à zéro, de lui tendre la main et de lui dire " bonsoir, je suis Adonis, enchanté ". Il claque sa langue sur son palais avant de la regarder à nouveau. Ses lèvres s'entrouvrirent, il aspira l'air mais aucun son ne sortit de sa bouche. Pourquoi c'était si dur, d'être simplement un homme ? Si seulement il pouvait arracher son costume de pacificateur et n'être que lui. Mais s'il arrachait son uniforme, il finirait certainement par s'écorcher vif.

    Une chance pour lui, la blonde était entreprenante. Cette fois, c'était à son tour d'ouvrir en grand les yeux, surpris. Il tira une longue latte sur sa cigarette et se gratta la temps de sa main libre. Après tout, il n'avait rien d'autre à faire et quitte à s'ennuyer, autant le faire à deux :

    " - Et bien... Pourquoi pas ? Je viens avec vous, Civile Leventhorpe. ".

    Il était temps qu'il remette un pied dans la vraie vie. Il finit aussi vite qu'il put sa cigarette et la jeta par-dessus la terrasse. Il vint rapidement vers elle et lui ouvrit la porte, lui lançant un sourire de petit merdeux :

    " - Il faut bien que quelqu'un vous ouvre la porte. ".

    Il voulait retrouver l'homme qu'il était, il voulait vivre comme jamais. Ce soir était l'occasion de faire table rase du passé. Il lui emboîta le pas et se faufila à l'intérieur de la grande salle. Il avait l'impression de revenir deux ans en arrière, lors de sa nomination en tant que pacificateur en chef du District 8. Trop de monde. Trop de pression. Tout le monde le regardait. Du moins, il avait l'impression que tout le monde le regardait. Les lèvres entrouvertes, il dévisagea un serveur qui passa près de lui. Non, il ne pouvait vraiment plus vivre dans ce genre de monde. Il n'arrivait pas à mettre la main sur un regard familier. Tout le monde parlait et parlait... Ses yeux s'arrêtèrent sur ceux d'Erin. Il avait envie de vomir et il ne pouvait même pas appeler à l'aide :

    " - Je... Pardonnez-moi... ".


    Se frayer un chemin hors de la foule, le plus vite possible. Il se surprit même à pousser quelques personnes au passage. Il était dehors, enfin. L'air frais du soir lui fouettait le visage et il ferma les yeux, s'adossant au mur le plus proche. Ses jambes, tremblantes, menaçaient de lâcher. Il avait fui. Mais c'était trop tôt, trop tôt pour se retrouver seul face au monde. Il se laissa glisser le long du mur en soupirant. Il avait raté sa chance avec Erin Leventhorpe. Il avait tout foiré. Ou peut-être pas. La porte d'entrée claqua et lorsqu'il leva les yeux, elle était là. Il plissa les sourcils sans comprendre.

    Non, elle ne ressemblait pas tant que ça à son père. Elle était plus douce, plus compatissante et plus généreuse que lui. Et bien plus jolie, aussi.
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Erin Leventhorpe
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Erin Leventhorpe
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△ à Panem depuis le : 30/12/2015
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△ âge du personnage : vingt-six ans
△ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.


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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeVen 3 Juin - 15:50

ADONIS & ERIN
in the back of my eyes

Aurait-elle pu l’impressionner ? Aurait-elle pu avoir une chance face à lui ? Aucune, c’était perdu d’avance. Alors quoi ? Elle s’appelait Leventhorpe. Elle en portait simplement le nom, elle n’en avait absolument pas le mérite. Peut-être qu’elle l’aurait eu, qu’elle serait devenue une grande pacificatrice, qu’elle marcherait droit dans les pas de son père et de sa mère avant elle. Qu’elle aurait rencontré un homme avec qui elle fonderait une famille un jour. Mais toutes ses chances s’étaient réduites à néant le jour où elle avait ouvert les yeux, qu’elle était allée voir son formateur pour lui annoncer qu’elle quittait l’école le soir même.
Elle était redevenue quelqu’un d’ordinaire, d’affreusement ordinaire. « Une vraie déception », avait dit son père. Il se pinçait l’arrête du nez en soupirant. De sa main libre, il tapotait nerveusement sur la table de la cuisine. Il était une vraie bombe à retardement, prêt à exploser. Il s’est tout à coup mis à crier, toujours plus fort, comme un hystérique. Il ne comprenait pas, il était outré, ce n’était qu’une petite fille gâtée, une ratée, une égoïste, elle réduisait tous les efforts de cette famille à néant pour rien.
Erin s’est alors enfermée dans sa bulle, elle l’entendait mais ne l’écoutait plus. Il avait beau hurler à s’en casser la voix, elle n’en avait cure. Elle resta simplement assise là, silencieuse, pendant des heures, plusieurs jours même.
Elle avait envie de fuir, de prendre ses jambes à son cou et de ne plus jamais revenir… Mais elle n’en avait pas encore la force. Elle avait essayé d’aller de l’avant et de grandir sans elle, sans repères, mais elle se sentait incroyablement seule. Son père ne l’élevait pas, il se contentait de lui donner une succession d’ordres. Fais-ci, fais-ça. Jamais un mot doux, jamais un conseil. Erin n’avait eu qu’à se battre, rendre coup pour coup. Mais elle était fatiguée, elle avait marre de briller sous les feux des projecteurs. « La fille Leventhorpe », « l’Héritière ». Ce n’était pas elle. Elle n’était encore qu’une enfant, une enfant sans mère… avec un manque d’affection de la taille d’une planète. Un vide sidéral. Un néant à la place du cœur. Non pas qu’elle n’en ait pas… mais elle n’en avait jamais eu besoin.

« Sinon quoi ? Je ne me moquerai pas seulement si on évite de parler de pacificateurs et de politique, hein ? », répondit-il en soupirant.

Erin ouvrit grand ses yeux. Elle ne s’attendait pas à une réponse de la sorte. Bien sûr elle n’était pas experte en relations humaines, mais tout de même. Elle avait déjà vu ses collègues rire entre eux et blaguer. Quand quelqu’un nous sourit et blague, la réponse la plus politiquement correcte est au moins d’esquisser un sourire. Le pacificateur planta son regard vide dans le sien.
Erin secoua la tête et entreprit de leur chercher à boire, ce qu’il accepta assez vite, à sa grande surprise.
Il termina rapidement sa cigarette et la devança pour lui tenir la porte. « Il faut bien que quelqu'un vous ouvre la porte. », lui dit-il en souriant.

Premier sourire. Erin s’en souviendrait encore pendant longtemps, elle ne se rendait pas encore compte à quel point c’était inestimable de voir sourire un tel homme. Elle lui retourna son sourire et entra rapidement dans la salle.
Il était derrière elle, la suivant de près. Elle se retournait de temps à autre pour vérifier qu’il était toujours là. Elle croisait quelques regards mauvais, d’autres plus insistants. Elle baissa les yeux. Ils devaient sûrement se demander ce qu’elle lui voulait, le boulet des Leventhorpe, à s’accrocher comme ça à un homme aussi respectable que le Pacificateur Nightstprings. Elle ne le connaissait pas, mais il était certainement très haut gradé - du moins c’est ce qu’elle avait déduit de l’importance de son procès. Elle, elle n’avait rien. Elle n’avait rien à offrir, rien à faire à part scier du bois et réparer des charpentes. Elle se baladait au milieu de ces hommes et de ces femmes mais elle n’avait rien en commun avec eux. Elle devait assumer son rôle de bête de foire jusqu’au bout, en silence, en courbant le dos bien rond, qu’on puisse la fouetter.
Elle se retourna subitement cherchant le regard d’Adonis, comme pour se raccrocher à un dernier espoir. Il était blême, tout transpirant. Il passa subitement au rouge et ouvrit la bouche pour n’en sortir qu’un son quasiment indescriptible : « Je... Pardonnez-moi... ». Et il sortit. Sans un autre regard. Il avait l’air d’un animal en cage, il se jeta littéralement au dehors.
Elle vit la porte se refermer derrière lui. Il avait disparu, aussi vite qu’il était apparu d’ailleurs. Erin ouvrit grand la bouche puis se ravisa. Elle couru jusqu’au buffet, attrapa deux bouteilles et sortit aussi vite que possible. Elle croisa le regard effaré de son père au passage mais l’ignora. Elle claqua la porte à bout de souffle.

Il était là, assis contre un mur. Son regard pénétrant était toujours fixé sur elle. Elle sentit un frisson la parcourir. Elle lui adressa un petit sourire timide, posa les deux bouteilles à ses pieds et se débarrassa rapidement de ses talons qui la faisaient affreusement souffrir. Elle les jeta dans un bosquet, puis ramassa les bouteilles et s’élança vers lui.

« Je ne pensais pas qu’un homme de votre âge était encore aussi rapide ! »

Elle arriva à sa hauteur en deux temps trois mouvements. Elle lui décocha un sourire ravageur et souffla. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas piqué un tel sprint.

« Je ne sais pas ce qu’on vous donne à manger dans le Huit, mais ça m’intéresse ! », ajouta-t-elle en pouffant.

Elle jeta un coup d’œil rapide à la bouteille. Sa pêche n’avait pas été si mauvaise ! Une bouteille de rouge et une autre de mousseux. Elle lui tendit la bouteille de mousseux et s’occupa rapidement de l’autre. Elle l’a prit par l’arrière et la frappa doucement contre le mur à plusieurs reprises. Le bouchon sorti au bout de quelques secondes. Erin porta la bouteille à sa bouche avec un grand sourire victorieux. Puis lui tendit.

« Vous vouliez déjà me fausser compagnie Pacificateur Nightstsprings ? Je suis ennuyeuse à ce point », dit-elle avec un petit sourire en coin.

Elle planta son regard dans le sien. Elle sentit une vague de chaleur parcourir son corps, comme une brise malheureuse qui lui remonta du bas du dos jusqu’à la nuque… mais elle devait rester impassible. Cet homme était certes charmant, mais c’était un inconnu. Ils ne se connaissaient ni d’Adam ni d’Eve. Ils n’avaient sûrement rien en commun, que leur solitude. Leur immense solitude. Elle se sentait tellement seule… et déjà saoule ? Elle sentait le rose lui monter aux joues.

« Je connais quelques endroits… », commença-t-elle timidement. Elle leva les yeux vers lui et se racla la gorge. « Je connais des coins où l’on pourrait être tranquilles… je connais ce district comme ma poche ! », ajouta-t-elle en se massant doucement la nuque.
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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeSam 4 Juin - 0:49

      All I want it's
      All I need is
      To find somebody
      I find somebody


    Ses jambes étaient pliées, ses coudes posées sur ses genoux et sa tête relevée. Il la fixait, droit dans les yeux. Il n'arrivait pas à détacher son regard d'elle. Sa bouche, légèrement ouverte et ses yeux grands ouverts lui donnaient l'air d'un poisson hors de l'eau. Il ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Elle l'avait suivi ? Elle avait couru après lui, bouteilles à la main, pour le rattraper ? Elle voulait réellement passer du temps avec lui ? Combien de temps, cela faisait-il, qu'il n'avait pas passé la soirée comme ça, avec une femme ? Ou plutôt, avec une toute autre personne ? Il avait beau chercher dans ses souvenirs, cela remontait au moins avant sa nomination en tant que chef pacificateur du District 8, il en était certain. Bien avant, sûrement. La seule personne avec qui il voulait passer du temps à l'époque, c'était Silk, mais c'était loin d'être réciproque. Il pouvait la comprendre. Puis il était arrivé ce qui était arrivé et elle était partie. Et lui, lui, pauvre de lui, il était resté seul dans son District. Il dirigeait comme un roi dans son District. Un roi, seul, qui n'avait pas grand chose au final. Finalement, il s'y était fait, à la solitude. Il s'y était habitué et elle était même devenue sa meilleure amie. Mais là, en regardant Erin se ramener avec ses bouteilles, il suppliait la Solitude de s'en aller. Il La suppliait de laisser une chance à la blonde et ses deux bouteilles.

    Adonis cligna des yeux, toujours ébahit. Elle avait viré ses chaussures plus loin. Elle restait quand même plus grande que la moyenne. Son sourire était sincère et s'il n'était pas aussi mal, il aurait certainement souri aussi.

    " - Je ne pensais pas qu’un homme de votre âge était encore aussi rapide ! ".

    Il secoua la tête avant de la basculer en arrière. Son crâne heurta faiblement le mur. Il voulait sourire, vraiment, mais là, c'était trop dur. Son visage restait crispé dans l’impassibilité. Il ne se supportait plus, à agir comme ça. Toute sa vie, il avait chercher le contrôle ; le contrôle sur lui, le contrôle sur les autres. Il l'avait eu, l'espace de quelques instants, puis l'avait perdu. Ou bien ça n'avait été qu'une illusion. Mais la femme en face de lui n'en était pas une :

    " - J'ai donc l'air si vieux que ça ? ".


    Il se massa le menton, sa barbe commençait à repousser. Oui, il était vieux. Bien plus qu'elle, il en était sûr. Il était vieux et était de retour dans le District qui l'avait vu naître et grandir. Il prit la bouteille qu'elle lui tendait et l'examina. Du mousseux. Pas mal :

    " - En tout cas, c'est pas du mousseux qu'on nous donne à boire. ".

    Le District 8 n'était ni pauvre, ni riche. Il n'était ni trop mal loti ni bien loti. C'était juste un petit district assez mal vu, surtout après les évènements avec les rebelles. Son regard s'assombrit. Il évitait de penser à ces évènements-là. Ça faisait trop mal, même après deux ans. Il y avait gagné mais y avait beaucoup perdu aussi. La victoire sur les rebelles avaient un goût amer. Tout depuis avait un goût amer sur sa langue. Il espérait tout de même savourer un peu ce mousseux qui avait dû coûter une fortune. Il tourna la tête et l'observa ouvrir la bouteille. C'était une technique. Pas mal. Il accueillit la bouteille ouverte d'une main et but, tout comme elle, au goulot, une bonne gorgée. De bonnes bouteilles. La fillette avait bien pioché.

    Son regard était intense, il pouvait presque se perdre dans le bleu de ses yeux. Ses joues prirent une couleur pourpre. Il n'arrivait pas à déterminer si elle feignait la candeur ou non. En tout cas, si c'était le cas, elle était une excellente actrice. Quelque chose dans le fond de ses tripes lui disaient qu'il pouvait se fier à elle. Non, j'ai trop accordé ma confiance. Les autres ne doivent jamais voir ce que je ressens. Je ne dois plus donner ma confiance, comme ça. Je perds à chaque fois... Mais ses mots, ses gestes, son visage... Il fit claquer sa langue contre son palais en secouant la tête :

    " - Miss Leventhorpe, vous m'avez percé à jour : je fuis devant l'ennui. ".

    Il leva la bouteille comme pour trinquer et but une autre gorgée avant de lui tendre la bouteille :

    " - Non, en fait, j'ai du mal avec ce genre de soirée, c'est tout.".

    Pourquoi sentait-il le besoin de se justifier ? Il n'avait pas à le faire. Il l'avait déjà assez fait pour les procès. Pourtant, il l'avait fait. Il ne l'avouerait pas mais il se sentait comme un enfant pris en faute. Fuir. C'était la pire chose qu'un homme comme lui pouvait faire et c'est ce qu'il continuait de faire, encore et encore, après toutes ces années. Il fuyait lâchement. Ce qu'il n'avouerait pas non plus, c'était qu'elle n'était en rien la cause de cette fuite. Non, il ne le lui dirait pas car il connaissait les filles comme elle. Il savait ce qu'elles faisaient : elles se servaient de ce genre d'informations à leurs avantages.

    Cette fois, ce n'était tout simplement pas possible de se retenir de rire :

    " - Oh, vous connaissez des endroits ? Des endroits pour être tranquilles ? Dites-donc, Leventhorpe, vous ne seriez pas en train de me faire la cour ? ".

    Il rit plus fort encore. C'était presque adorable, cette petite pointe de gêne dans ses gestes et dans sa voix après une proposition pareille. Certes, elle ne lui proposait sûrement pas d'aller baiser dans une ruelle sombre, mais ça y ressemblait fortement. Il souriait tout en se mordant la lèvre inférieure, la fixant, cherchant à la mettre mal à l'aise :

    " - Alors, comme ça, vous connaissez le District 2 comme votre poche ? ".

    Il se releva avec peine et se retrouva face à la jeune femme. Peu de distance les séparait ; lorsqu'elle respirait, il pouvait sentir les effluves de vin. Elle devait être pompette, la petite. Il se pencha sur elle, son nez effleura le sien, puis hocha la tête sur le côté pour murmurer à son oreille :

    " - Breaking news, Leventhorpe : je suis né ici. ".

    Il se redressa, un sourire au coin des lèvres. Elle lui donnait envie de sourire. L'envie de vomir était partie, il ne tremblait plus et sa tête ne tournait plus. La crise de panique était loin derrière lui, loin derrière eux. Il mit ses mains dans les poches de son uniforme et recula d'un pas sans la quitter des yeux :

    " - Mais, allez, pourquoi pas ? Montrez-moi vos coins tranquilles. Qui sait ; je ne les connais peut-être pas. ".


    Il fit la moue en haussant les épaules :

    " - Ou alors je suis tellement vieux que le District a bien changé. ".

    Il sourit de toutes ses dents. Il lui renvoyait la balle, enfin. Il lui avait fallu partir du bâtiment, de cette foutue soirée pour enfin respirer. Pour enfin essayer d'être lui-même.
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Erin Leventhorpe
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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeMar 7 Juin - 22:57


If you wanna play it like a game,
so come on come on let's play...
'Cause I'd rather waste my life pretending
Than have to forget you for one whole minute

Erin lui jeta un regard en coin. Il n’avait pas l’humour facile, ce vieux pacificateur. Enfin vieux, elle le taquinait surtout… Il avait l’air d’avoir la trentaine, pas beaucoup plus. Ce qui le vieillissait, c’était surtout cet air strict et blasé qu’il se trimbalait depuis tout à l’heure. « Miss Leventhorpe, vous m'avez percé à jour : je fuis devant l'ennui. », lui dit-il. La jeune femme se pinça les lèvres. Elle était particulièrement enjouée ce soir, surtout à à cause de l’alcool, mais s’il continuait comme ça, elle reprenait ses bouteilles et elle le laisserait seul avec sa mauvaise humeur. « Non, en fait, j'ai du mal avec ce genre de soirée, c'est tout. », s’était-il finalement ravisé. Erin plongea une nouvelle fois son regard azur dans le sien. Moi non plus je n’aime pas les autres. Je ne me suis jamais sentie bien en société… mais bizarrement, avec vous, je me sens bien. Bizarrement bien.

Adonis…

Sa tête tournait un petit peu et sa chaleur corporelle montait doucement. Elle répétait inlassablement son prénom dans sa tête, elle trouvait qu’il sonnait incroyablement bien, comme une douce mélodie, comme une promesse que l’on se fait du bout des lèvres… Du calme ! Oh ! Erin leva les yeux au ciel. Elle était trop frêle et bien trop peu habituée à boire pour tenir correctement l’alcool. Elle se passa la main dans les cheveux comme si de rien n’était, pour se donner une contenance.

« Oh, vous connaissez des endroits ? Des endroits pour être tranquilles ? Dites-donc, Leventhorpe, vous ne seriez pas en train de me faire la cour ? Alors, comme ça, vous connaissez le District 2 comme votre poche ? Breaking news, Leventhorpe : je suis né ici. ». Il s’était lentement approché d’elle sans la quitter des yeux. Si elle était déjà rouge de honte et à cause des vapeurs de l’alcool, elle était maintenant écarlate. Il riait maintenant, à gorge déployée. Il la prenait surement pour une petite sotte. A quoi pensait-elle ? Proposer à un homme qu’elle connaissait depuis une bonne trentaine de minutes d’aller se balader main dans la main dans un district où tout le monde la connaissait, et connaissait surtout la honte qu’elle avait jetée sur cette famille. Elle avait juste envie de rester avec lui. Pas forcément de parler, mais juste d’être là, physiquement avec lui.
Il se pencha vers elle, fondant droit sur son visage, lui glissa ces quelques mots à l’oreille. Sa respiration se coupa. Il était si proche d’elle, il n’avait jamais été aussi proche depuis le début de la soirée. Pendant un instant, elle cru qu’il allait l’embrasser, elle l’avait même espéré, l’espace de quelques secondes. Elle ferma doucement les yeux. Elle sentait son souffle contre son cou, le parfum de ses cheveux, la tiédeur de sa peau. Puis, plus rien. Il s’était écarté d’elle avec un large sourire.
Erin rouvrit les yeux, elle allait défaillir. Elle sentait ses jambes se dérober sous son poids et retint rapidement à une barrière. Si c’était un jeu auquel il jouait, elle n’en connaissait pas les règles… pas encore. Elle rougit une fois de plus - si c’était seulement possible de rougir encore plus ! - et soupira.

« Je ne savais pas que vous étiez originaire du Deux, Monsieur Nightsprings… Oubliez donc cette proposition stupide… ma langue se délie facilement avec l’alcool. Je ne voulais pas vous manquer de respect... et encore moins vous faire la cour... », dit-elle froidement. Elle avait retrouvé la parole, mais était mortifiée de honte. Elle osa un bref regard dans sa direction, il souriait toujours.

« Mais, allez, pourquoi pas ? Montrez-moi vos coins tranquilles. Qui sait ; je ne les connais peut-être pas… Ou alors je suis tellement vieux que le District a bien changé ! », reprit-il en haussant les épaules.

Erin inspira longuement. Soit cet homme prenait un malin plaisir à jouer avec ses nerfs, soit il était tout aussi doué qu’elle en relations humaines, c’est-à-dire très mauvais. Il était hors de question qu’elle tente un énième rapprochement. Elle lui avait proposé un verre, lui avait ensuite couru après pour finalement lui demander s’il voulait lui tenir compagnie pour une petite escapade nocturne à travers le district. On ne pouvait pas faire plus clair. Enfin si, on pouvait, juste pas Erin. Elle ne savait pas, elle n’avait jamais été aussi proche physiquement d’un homme auparavant. Mis à part son père, ou les autres recrues, lors des luttes en corps à corps ou autres entrainements, mais là, ce n’était pas pareil.
Elle sentait les vibrations dans son corps, elle sentait cette douce chaleur la parcourir à nouveau. Elle le voyait dans les yeux du mystérieux pacificateur. Il n’était pas très joyeux, ou très loquace. Mais il était bien plus que ça. Elle voyait ses lèvres bouger sensuellement à chaque mot qu’il prononçait, ses mains qui dansaient harmonieusement lorsqu’il s’agitait, et ses yeux clairs qui brûlaient intensément.
Elle voyait tous ces signaux, elle les interceptait parfaitement… C’était soit ça, soit elle était infiniment trop bourrée pour comprendre quoi que ce soit à la situation.

« Je… je ne sais pas… », murmura-t-elle.

C’était quoi ça ? On bégaye comme une ado apeurée maintenant ? Non Erin, tu es une femme. Une vieille fille, mais roulée comme une femme, une vraie. Elle avait la chance d’être particulièrement fine et musclée, grâce à sa formation et au rythme de vie que son père lui avait toujours imposé. Cette robe noire lui allait comme un gant, même si elle, elle ne s’y sentait pas particulièrement à l’aise. Autant tirer avantage de ces courbes qu’elle avait toujours maudites dans le passé. Et pour cause, elle aurait toujours voulu être un homme, cela aurait facilité pas mal de choses…
La jeune femme se rapprocha de Nightsprings et fit mine d’épousseter la veste du pacificateur. Elle lui jeta un regard malicieux et poursuivi :

« Je connais deux trois coins, un près du grand arbre mort ; qui est vraiment glauque mais bien isolé, il y a également la réserve, qui doit être déserte ce soir… ». Elle lui adressa un regard entendu, elle-même avait du surveiller la réserve lors de ses gardes de nuit à l’Ecole. Vu qu’ils étaient quasiment tous à la mairie, la voie était libre. « Mais mon endroit préféré est de loin les grottes, au nord de la ville. Il y fait frais en été, et personne n’ose jamais y aller… tout le monde dit que c’est hanté, mais je sais que ce sont des conneries ! ». Erin but une nouvelle gorgée de vin et s’adossa contre un muret. « J’y vais depuis que je suis gamine, je n’ai jamais eu aucun problème ! Il y a même un petit lac intérieur… C’est vraiment impressionnant à voir ! C’est très calme… » ajouta-t-elle du bout des lèvres.

Erin lança un regard interdit à son interlocuteur. Elle se sentait totalement désinhibée par l’alcool.

« Je sais que vous êtes surement trop vieux et trop blasé pour tout cela, mais j’aimerais vraiment aller jeter un petit coup d’œil à cette grotte… Qu’en dites-vous ? On pourrait y passer un peu de bon temps … ? ». C’était à son tour de minauder et de battre des cils. Ses propositions étaient tout bonnement déplacées et bien trop salaces pour elle. Elle se donna un peu plus de courage en buvant une bonne gorgée de vin. Elle attrapa ensuite la bouteille de mousseux des mains de Nightsprings. Le pacificateur était bien plus réceptif aux taquineries et aux affronts directs. S’il voulait jouer au plus fort, elle aussi possédait un tas d’armes bien affutées…

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Adonis Nightsprings
DISTRICT 8
Adonis Nightsprings
△ correspondances : 2406
△ points : 12
△ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy
△ à Panem depuis le : 01/04/2012
△ humeur : Blasé.
△ âge du personnage : 35 ans
△ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08


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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeDim 12 Juin - 2:25

      Swallow my breath
      And take what is mine
      I'm giving you all
      I'm giving you all


    Ce qu'elle pouvait être jolie, à rougir... Cette femme avait vraiment quelque chose. Erin avait un visage très expressif et en fait, à force de l'étudier de près, Adonis se rendit compte qu'il pouvait déterminer si elle feignait ou non ses émotions. Ses lèvres pincées, son regard qui brillait, son nez qui se retroussait dans une petite moue d'enfant... Il pouvait le deviner, oui. Mais ce qu'il y avait dans sa tête... C'était tout autre chose. Il ne détachait pas son regard du sien. Trop captivant, trop envoutant... Il s'était déjà noyé dans ce genre de regard et ça ne prédisait rien de bon. Il avait un don pour s'attirer des ennuis avec les personnes qu'il fréquentait. Ça avait été le cas de Jeremy, ça avait été plus ou moins le cas avec Silk, sans compter ses " autres petites conquêtes " qui avaient valu l'objet d'une enquête. Il ne devait pas merder. Pas avec elle. Il savait qui était le père de la jolie blonde et il y avait peu de chance pour qu'il s'en sorte indemne de cette histoire s'il venait à poser ses mains sur elle. C'était une évidence qu'il avait envie de la toucher. Une femme comme elle, il faudrait être fou pour ne pas en avoir envie. Et puis, quand il y pensait : depuis combien de temps n'avait-il pas eu de relations intimes avec quelqu'un ? Dans sa perversité, sa monstruosité qu'il essayait d'enfouir au plus profond de lui depuis quelques années, il espérait qu'il n'y ait pas que sa jolie langue qui se délie avec l'alcool.

    Il continuait à reculer à petits pas, la regardant intensément, jusqu'à se figer complètement. Était-elle en train de changer d'avis ? Possible. Il était loin d'être séduisant, loin d'être avenant même si dans les deux cas, il avait fait des efforts pour cette soirée qui n'avait pas lieu d'être. Il avait réussi tant bien que mal à plaquer ses cheveux en arrière, ce qui lui donnait un air beaucoup plus strict que d'ordinaire, un air beaucoup plus féroce et macho aussi. Ses yeux bleus perçants étaient cernés, ça, il n'y pouvait rien. Il avait décidé de ne pas se raser, remarquant que sa barbe de quelques jours le vieillissait grandement. Son uniforme était bien ajusté, ses bottes cirées... Le parfait petit soldat. Il se massa le menton. C'était clair qu'elle ne flirtait pas avec lui pour sa gueule. Et si être vue en compagnie d'un pacificateur était bon pour elle ? Pour papa ? Il secoua la tête faiblement pour chasser l'idée.

    Elle s'avança vers lui et épousseta sa veste. Il la laissa faire. Ils avaient le corps et des pensées d'adultes mais ils avaient le cœur et les émotions de petits enfants. Ils se cherchaient, ils se titillaient comme pour savoir qui aurait le dessus sur toute cette mascarade, pour se sentir un peu moins seuls.

    " - Je connais deux trois coins, un près du grand arbre mort ; qui est vraiment glauque mais bien isolé, il y a également la réserve, qui doit être déserte ce soir… ".


    Il connaissait ces endroits. Petit, il allait souvent jouer près du grand arbre mort. On pouvait dire que c'était l'une des " attractions " du district. Ce grand arbre avait des allures d'ancien dieu oublié qui, avec le temps, avait fini par s'éteindre. La réserve ? Il y avait pas mal baiser lorsque les cadets quittaient les lieux exceptionnellement. Ces endroits étaient clichés. Il pencha la tête sur le côté en réfléchissant, le regard un peu ailleurs. Clichés mais isolés. Clichés mais pleins de souvenirs.

    " - Mais mon endroit préféré est de loin les grottes, au nord de la ville. Il y fait frais en été, et personne n’ose jamais y aller… tout le monde dit que c’est hanté, mais je sais que ce sont des conneries ! ... J’y vais depuis que je suis gamine, je n’ai jamais eu aucun problème ! Il y a même un petit lac intérieur… C’est vraiment impressionnant à voir ! C’est très calme… ".


    Les grottes... Il pouvait confirmer que l'été était la période idéale pour s'y rendre. Il y avait passé, des journées, là-bas, quand il était jeune. Quand il était encore insouciant. Quand rien d'autre ne comptait que de passer du bon temps avec des amis, avec sa sœur. Karunta était toujours dans ses pattes. Ses parents la lui refilaient pour être tranquilles et souvent, sa sœur et lui en venait aux mains lorsque l'un ou l'autre n'écoutait pas. Mais quand il s'agissait d'aller aux grottes, sans les parents, ils se mettaient toujours d'accord. Cela faisait parti des rares souvenirs qu'il avait de sa sœur, des souvenirs joyeux. De bons souvenirs qui lui meurtrissaient le cœur. Et dans ces moments-là, ce qu'elle pouvait lui manquer... Perdu dans ses pensées, il se mordit la lèvre inférieure.

    " - Je sais que vous êtes surement trop vieux et trop blasé pour tout cela, mais j’aimerais vraiment aller jeter un petit coup d’œil à cette grotte… Qu’en dites-vous ? On pourrait y passer un peu de bon temps … ? ".

    Elle battait des cils. Elle jouait. Elle était comme une lionne qui lui tournait autour et attendait la bonne occasion pour bondir sur sa proie. Il s'extirpa de sa rêverie et la fixa droit dans les yeux :

    " - Les grottes. Les grottes, ça m'a l'air bien. ".


    Elle...

    Erin...

    Elle et ses propositions sans détour. Ne joue pas trop avec le feu... J'aurais trop peur de te brûler.
    Il s'avança jusqu'à se retrouver face à elle, à nouveau. D'un revers de main, il lui effleura la joue, lui remettant une boucle blonde derrière son oreille. Son geste était lent. Il voulait apprécier le contact de sa peau. Sa voix rauque s'éleva :

    " - Je suis vieux et blasé... Mais je sais encore comment on " passe du bon temps ". Et vous, Miss Leventhorpe ? ".

    Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il se pencha sur elle, collant complètement son corps au sien, brusquement, tout en lui lui tenant la nuque. Sa bouche se posa contre son oreille et il murmura :

    " - J'espère que tu n'auras pas trop peur dans les grottes car il n'y aura personne. Juste nous. Personne ne saura où tu te trouves. Personne à part moi. ".

    Il pouvait sentir sa poitrine contre son torse, sentir les battements de son cœur, son souffle et son odeur... Personne à part moi. Il aurait aimé poser ses mains sur ses hanches, les remonter lentement, lentement jusqu'à caresser ses seins. Il aurait aimé faire comme il en avait l'habitude ; la plaquer contre le muret et la prendre là, tout de suite, sans plus attendre. Il aurait aimé être le monstre qu'il avait toujours été juste pour avoir le courage de remonter sa robe le long de ses cuisses, de les lui écarter et de la baiser comme elle le réclamait. L'entendre crier, soupirer, gémir... Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait plus. Ce qui était souvent bon pour lui ne l'était pas pour les autres. Il la lâcha, lentement, se rendant compte qu'il la tenait peut-être un peu trop fort. Tout de même : il avait réussi sentir l'odeur de ses cheveux.

    De quelques pas, il recula, la regardant droit dans les yeux. Faites qu'elle ne voit pas Ô combien je suis un poison...

    " - Si tu veux toujours y aller. Si tu n'as pas peur du grand méchant loup. ".

    Si tu n'as pas peur que je te fasse du mal... Erin, refuse... Si tu savais comme je vais te faire souffrir... C'est ce que je fais. C'est ce que je suis. C'est ce que j'aime. Et je me déteste tellement pour ça...

    Adonis leva sa main et la lui tendit :

    " - Alors ? ".

    Erin...
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Erin Leventhorpe
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Erin Leventhorpe
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△ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.


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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeVen 17 Juin - 12:55


My heart... Your skin
This love... I'm in
We don't arrive without a suprise
You're right... I'm wrong
Be free... Be long
Intimate sight has come into light

Il la fixait intensément tout en se mordillant la lèvre inférieure. Erin sentait son sang bouillir en elle et elle manquait cruellement d’air. Elle n’avait jamais joué à ce jeu dangereux, ce jeu de la séduction ; tout simplement parce qu’elle n’en avait jamais eu l’occasion. Bien sûr elle était charmante, même dans un uniforme bien cintré, avec ses boucles blondes et ses grands yeux bleus… mais elle n’en avait jamais eu envie. Elle était froide et appliquée, terne ; ainsi les hommes ne la regardaient pas. Elle ne prenait pas non plus la peine de se mettre en valeur. Chaque jour elle attrapait un pull difforme et enfilait le même pantalon pour aller au travail. Pas la peine de niaiser. Elle allait devenir charpentier, pas mannequin.

« Les grottes. Les grottes, ça m'a l'air bien. », lui dit-il dans un souffle.

Sa gorge se serra une fois de plus. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’ils allaient se baigner tranquillement tout en papotant de la pluie et du beau temps ? L’homme est un pacificateur, un pacificateur ayant quelques démêlés avec la justice… pas un enfant de chœur !
Il se rapprocha subitement d’elle, et elle sursauta presque. Ils ne cessaient de se rapprocher, de se toucher, de se séduire de façon plus ou moins subtile. Ses doigts passèrent doucement sur sa joue qui s’empourpra immédiatement à son contact. L’homme la recoiffa du bout des doigts. Elle en eut la chair de poule.

« Je suis vieux et blasé... Mais je sais encore comment on " passe du bon temps ". Et vous, Miss Leventhorpe ? », ajouta-t-il.

Erin ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit. Elle demeurait face à lui, pensive, silencieuse, interdite. C’était exactement ce à quoi elle pensait justement. « Passer du bon temps », non justement, elle ne le savait pas. Du moins, pas dans le sens dans lequel ils l’avaient tout deux sous-entendu. La jeune femme se mordit les lèvres et soupira. Elle savait passer du bon temps seule… mais pas à deux, justement. Pourquoi ? Parce qu’elle était archi vierge, voilà pourquoi. Une petite vierge effarouchée, une allumeuse d’un soir qui fait des propositions tendancieuses du bout des lèvres sans vraiment y penser. Une vierge bourrée qui plus est ! Quel spectacle désolant. Elle l’avait quasiment amené jusqu’ici, elle l’avait attiré avec ses grands yeux bleu brillants, elle avait attisé le feu en lui en un battement de cils… et maintenant il allait bien falloir qu’elle lui rende la pareil et qu’elle passe à la casserole.
Erin n’eut pas le temps de répondre que le pacificateur l’attira violemment contre lui et lui murmura au creux de l’oreille :

« J'espère que tu n'auras pas trop peur dans les grottes car il n'y aura personne. Juste nous. Personne ne saura où tu te trouves. Personne à part moi. »

Erin poussa un petit cri, tel le jappement d’un minuscule animal effrayé. Il était si près, collé à elle, penché sur sa nuque. Elle aurait voulu répondre à son étreinte, s’agripper à ses cheveux sombres gominés et plaqués, mordre sa mâchoire – sur laquelle on pouvait voir apparaître une charmante barbe de trois jours – et se frayer un chemin jusqu’à ses lèvres fines… Mais elle demeurait immobile, tétanisée par son étreinte et ses menaces. Qu’essayait-il de faire ? De la charmer ? De l’effrayer ? La jeune femme était tout simplement tiraillée par ces deux sentiments.
Son ton avait changé, son attitude aussi. Il se dressait là, tout contre elle, comme un roc. Il avait presque pris quelques centimètres de plus et ses yeux clairs luisaient dangereusement. Oui, cet homme était sûrement « dangereux » Erin… comme tous les autres pacificateurs après tout, non ?! Rares étaient les agneaux dans les rangs du Deux. Donnez un peu de pouvoir à une personne déchirée par la haine, l’envie et l’avarice et vous verrez se dresser devant vous une toute nouvelle espèce de monstres. Erin aurait du faire partie du lot elle aussi. Elle qui avait découvert le corps sans vie de sa mère au dessus de son lit, elle qui avait toujours été rongée par l’angoisse et la haine. Elle se reconnaissait tellement en lui. Elle était si réceptive au moindre de ses mots, au moindre de ses gestes. Son corps tout entier brûlait de désir… ou bien de peur ? Elle n’arrivait plus à distinguer l’un de l’autre.

Erin se racla difficilement la gorge alors qu’il s’éloignait doucement d’elle. Il lui soufflait le chaud puis le froid. La violence puis la douceur. La jeune femme vacillait doucement dans la folie…

« Si tu veux toujours y aller. Si tu n'as pas peur du grand méchant loup... Alors ? »

La jeune blonde leva les yeux vers lui et lui jeta un regard de défi. Elle n’était sûrement pas la première pucelle à croiser sa route, pour sûr ! Il devait se délecter de la voir perdre la face comme ça, alors qu’elle s’était évertuée à lui tenir tête toute la soirée. Elle n’était plus une enfant, mais encore moins une femme. Elle n’avait jamais connu les plaisirs charnels et la chaleur d’un homme entrer en elle, et les petites caresses timides qu’elle s’était administrée n’était qu’une triste consolation. Pour autant, elle n’avait pas peur du loup, aussi grand et méchant soit-il. « Même si ce loup, c’est toi, Adonis », pensa-t-elle. L’homme lui tendit une main :

« Vous les pacificateurs… tous les mêmes », soupira-t-elle. « Vous pensez tous être des mauvais garçons parce que vous baisez dans une réserve après une bonne bouteille de whisky ou parce que vous mettez une fessée à une bande de rebelles… c’est pathétique ».

Elle s’approcha à son tour, repoussant la main du pacificateur au passage. Elle était totalement désinhibée par l’alcool : « Tu te prends pour le grand méchant loup, Adonis ? T’en fais pas pour moi va ! J’en ai vu d’autres ! Je dois te rappeler qui est mon père peut-être ?!... ».
Elle allait trop loin. Trop de détails. Ça allait encore lui retomber dessus. Son visage se tordit de douleur, si elle continuait sur cette lancée elle allait certainement se mettre à pleurer comme une enfant. Erin jaugea rapidement la bouteille de rouge qu’elle tenait toujours en main et la finit d’une traite. Elle n’avait pas envie de continuer à se plaindre à cet inconnu, aussi séduisant était-il – d’autant plus à lui, merde ! – ou à se justifier. Son père était un monstre, elle était l’enfant d’un monstre, dans une famille de monstres. Point.
« J’men suis prise des bonnes raclées… majeure ou non. Des raclées à ne plus pouvoir en bouger, allongée comme une merde sur le sol, à implorer ta mère… Je sais qui sont les pacificateurs Adonis. Tu à l’air d’un ange comparé à certains ! », ajouta-t-elle dans un rire mauvais. Elle était si sûre d’elle… pourtant elle se trompait tellement. Elle n’imaginait pas un seul instant qu’elle venait de se jeter dans la gueule d’un autre loup. Un de plus.

Et elle se mit à marcher. Ses pieds commençaient à souffrir mais elle n’y fit pas attention. Elle les tremperait dans l’eau plus tard si elle en avait l’occasion. Adonis arriva à sa hauteur, elle se tourna rapidement vers lui :

« Et si je t’avais dit non ? Ça n’aurait rien changé de toute façon hein ? C’est pas comme si j’avais réellement le choix ! ».


***


Quelques minutes plus tard ils arrivaient tous deux à l’entrée des grottes. De grands panneaux rouges signalaient l’interdiction d’y entrer, pourtant la jeune femme enjamba sans grande difficulté les grillages barrant le passage. Sa robe resta accrochée dans les barbelés. Erin, tout en pestant, tira plusieurs grands coups dessus. Le tissu céda assez rapidement, dévoilant ses jambes blanches maigrichonnes, couvertes de coupures et de bleus, presque jusqu’à l’aine. On pouvait deviner le bout de ses sous-vêtements, déchirés eux aussi. Elle rougit une fois de plus et scruta le visage du pacificateur pour voir s’il la jugeait. Ils restèrent là un moment à s’observer en silence puis la jeune femme s’approcha de lui, et se hissa sur la pointe des pieds pour poser doucement ses lèvres sur celles d’Adonis. Un baiser timide, furtif, presque bizarre. Elle n’avait jamais encore embrassé un homme. Elle se sépara aussitôt de lui et planta ses yeux bleus dans les siens.

« Si je disparais ce soir, mon père te retrouvera, Adonis. Une vingtaine de personnes nous ont vu flirter sur cette terrasse ce soir, et une bonne vingtaine de plus nous a vu quitter l’hôtel de ville ensemble… », lui murmura-t-elle du bout des lèvres, tout en passant ses doigts le long de la manche de son uniforme d’ivoire. Elle se délectait de pouvoir prononcer son prénom, si mélodieux. Elle s’imaginait le lui crier, allongée nue dans ses bras. Erin sourit : « Ces endroits, bien isolés certes, sont connus de tous. On me retrouvera quoi qu’il arrive. ».

Elle se tint bien droite face à lui, comme pour l’embrasser à nouveau mais s’arrêta à quelques centimètres de sa bouche : « De toute façon Adonis, tu peux me faire ou me dire ce que tu veux ce soir… je n’ai pas peur de toi. J’ai l’impression que tu adorerais me faire peur. Peut-être que c’est ce qui t’excites… mais si tu deviens menaçant, je n’hésiterais pas à t’enfoncer une grosse pierre dans le crâne… mon vieux… ».

Erin continua sa route dans la pénombre de la grotte puis se retourna vers l’homme pour l’inciter à la suivre.

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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeDim 19 Juin - 14:06

      With her sweetened breath, and her tongue so mean
      She's the angel of small death and the codeine scene
      With her straw-blonde hair, her arms hard and lean
      She's the angel of small death and the codeine scene


    Erin. Son prénom sonnait comme un pays lointain, sauvage, dangereux mais terriblement reposant. Un pays qu'il ne savait comment atteindre. Tout avait l'air si compliqué avec elle. Elle jouait autant avec lui qu'il jouait avec elle. Ce n'était même plus de la séduction : ils étaient en chasse. Mais qui était la proie ? Adonis commençait à douter d'être le chasseur dans cette histoire. Sa main retomba sur sa cuisse, son sourire n'était plus. Il lisait sur son visage une douceur extrême mais sa langue... Impossible que seul l'alcool soit fautif. Elle était sans peur, alors ? Ou insouciante ? Naïve, sûrement, crédule... Elle connaissait les pacificateurs mais elle ne connaissait pas Adonis et ce n'était pas un spot de Capitole TV sur les procès qui pourrait éclaircir le monde sur la psyché d'Adonis Nightsprings. Il haussa faiblement les épaules, presque dépité. Après tout, qu'est-ce qu'il en avait à faire de ce qu'on pensait de lui, de ce qu'on croyait de lui ? Il savait pour sûr ce qu'il n'était plus et il était loin d'être le genre de pacificateur qu'elle décrivait. Non, il ne l'était plus. Trop amer, trop troublé, trop triste et trop seul pour ça. Même si la jolie blonde lui plaisait, même s'il rêvait de violence et de sexe, il n'était même pas sûr de pouvoir. C'était sa punition pour tout ce qu'il avait commis. Il aurait aimé tendre à nouveau la main, la supplier de la lui prendre et de la lui serrer. Juste ça. Juste ce geste, cette proximité, cette chaleur dont il avait horriblement besoin. Mais c'était comme ça... C'était comme ça et il ne pouvait rien y faire. Même elle, que pouvait-elle y faire ?

    Sa main resta froidement contre son flanc, il ne bougeait pas. Impassible, il ne dégageait plus rien. Oui, il était pacificateur. Il ne comprenait pas la compassion et pourtant il aurait pu se mettre à genoux face à elle pour en exiger de sa part. Comprend-moi ! Comprend mes maux ! Mais oui, Erin. Adonis était un loup parmi tant d'autres. Un loup qui avait perdu sa meute. Oh, il continuait à y croire, en sa petite doctrine. Il continuait à penser dur comme fer que les pacificateurs étaient tout ce qu'il lui restait. Il y avait O'Connor, Todd, Crowley-Blackbird, Pyke et tant d'autres. S'il y avait beaucoup de monstres dans sa liste, il s'en foutait. Il avait l'illusion, comme ça, de faire parti de quelque chose. Il avait l'illusion, en pensant à ces noms, qu'il n'était pas si seul finalement. Ses yeux glacials la fixaient. Il n'était plus très sûr de vouloir jouer avec elle. Comme un enfant, lassé d'un jouet. Comme un enfant qu'on aurait grondé. Si seulement elle savait... Si seulement elle pouvait comprendre... Pitié... Dans le paradis qu'elle décrivait, il n'y avait pas de place pour les anges. Il esquissa un faible sourire et secoua la tête. Il n'était pas un ange, non. Et si elle venait à savoir ? Penserait-elle encore que son père est le pire des enfoirés à la mettre plus bas que terre ? Penserait-elle encore qu'Adonis était un ange comparé aux autres ? Il préféra garder le silence. C'était mieux. Pour elle comme pour lui. Surtout pour lui. Elle se mit à marcher et il pinça les lèvres.

    Dans sa marche, elle se retourna et lui fit face :

    " - Et si je t’avais dit non ? Ça n’aurait rien changé de toute façon hein ? C’est pas comme si j’avais réellement le choix ! ".

    Son regard s'assombrit. Celui d'Erin aussi, sûrement ; il n'avait pas pu le voir dans la nuit. Adonis n'était ni un ange, ni un monstre en vérité. Il n'était ni l'un ni l'autre, non, juste un petit garçon perdu qui cherchait désespérément quelqu'un à qui s'accrocher pour ne pas se noyer. Il s'avança à son tour et passa à côté d'elle sans un regard, marchant en direction des grottes. Elle n'aurait pas pu dire pire mots contre lui :

    " - On a toujours le choix. ".

    C'était faux.

    ***

    Leurs pas avaient étaient rapides. Ils arrivèrent jusqu'à l'entrée des grottes. Ça, par contre, c'était nouveau. Il n'y avait jamais eu de panneaux et d'entrée interdite. Ses yeux se plissèrent. Finalement, il y avait des choses qui avaient changé, ici. Il avait vieilli et le district avec lui. Il pencha la tête en arrière pour contempler l'immensité des grottes. A l'époque, elles avaient quand même l'air bien plus grandes. Il avait détourné son attention de la jeune femme une seconde et elle était déjà de l'autre côté. Il arqua un sourcil, un petit sourire moqueur au coin des lèvres : sa robe s'était pris dans la grille. Elle tira, tira jusqu'à ce que le tissu cède et se retrouva les fesses à l'air. Il retint un rire, son poing contre sa bouche. A son tour, sans peine, il enjamba la barrière et épousseta son uniforme. Face à elle, il sourit pour lui montrer sa supériorité. Moi, je ne me suis pas accroché au grillage. Moi, je suis plus fort. Il n'était vraiment qu'un enfant. Un enfant pris au dépourvu. Elle s'approcha furtivement et se hissa sur la pointe des pieds pour toucher ses lèvres des siennes. Surpris, il cligna plusieurs fois des yeux. Il n'avait rien de chaste, rien de pur et pourtant, ce bref baiser lui fit monter le rouge aux joues. Une chance que les lieux soient mal éclairés. Il se frotta la joue d'un air boudeur. Elle était pire que lui, à passer du chaud au froid, comme ça. Elle se permettait de l'embrasser et de cracher son venin à la gueule juste après. Il suivit du regard ses doigts fins qui se baladaient sur sa manche, soupirant d'agacement par le nez. Il avait tué pour moins que ça. Il avait fait souffrir pour moins que ça.

    A nouveau, elle se pencha sur lui, comme pour l'embrasser mais s'arrêta. Par automatisme, il avait entrouvert les lèvres, les refermant tout de suite après, serrant les dents. Elle avait du cran ou alors c'était de la stupidité. Il n'arrivait plus à savoir, avec elle. Il ne savait plus du tout sur quel pied danser.

    Tu es loin, tellement loin d'être un ange, toi aussi...

    Adonis resta silencieux, observant la jeune femme marcher devant lui. Ses courbes ondulaient dans sa robe déchirée, son déhanché était un appel au péché et lorsqu'elle se tourna vers lui, il put apercevoir dans son regard tout ce qu'il y avait de plus mauvais dans ce monde. Il voulait lui faire mal. Il voulait la voir saigner, l'entendre crier, pleurer, implorer. Il voulait arracher ce qu'il restait de ses vêtements pour l'humilier. Il voulait caresser la peau de ses cuisses, lécher ses seins comme un animal. Il voulait la posséder, la rendre comme lui, lui montrer...Et elle verrait alors comme c'était difficile d'être lui. Il attendit qu'elle se remit en marche, dos à lui, pour prendre son propre visage entre ses mains. Il n'avait pas le droit, il n'en avait plus le droit de faire ces choses-là. Ces choses-là étaient bien pour lui mais mal pour les autres. Putain, ce qu'elle lui donnait envie. Je veux juste être libre. Libre de tous mes démons. Mais peut-être pas ce soir. Il releva la tête et la suivit d'un pas lent, le dos légèrement courbé, la tête relevé. Il ne devait pas oublier qui il était, avant : le chasseur.

    Sans bruit, il se glissa derrière elle et lui attrapa le poignet pour la tenir, son autre main venant se poser sur son cou. Il la tenait, elle était à sa merci. Elle était à lui. Juste pour ce soir. Ses lèvres se collèrent à son oreille, son souffle était bruyant, rauque. Les pacificateurs n'étaient que des animaux sauvages, après tout. Domptés, juste assez, juste ce qu'il faut, par le Capitole. Il souffla contre elle :

    " - Peut-être que je m'en fiche, d'être attrapé. Peut-être que je m'en fiche de te tuer, de te faire tout ce que je veux et après d'être attrapé. Peut-être que je n'ai plus rien à perdre. ".

    Enfin la vérité. Il n'avait plus rien à perdre. C'était ça, qui était effrayant. Il la tenait fermement contre lui :

    " - Tu ne sais rien de moi, de qui je suis, et toi... Toi tu viens avec moi, loin de tout. ".

    Sa main glissa de son cou jusqu'à son épaule pour la lui dénuder d'un geste vif. Ses lèvres se posèrent dans le creux de son cou et il embrassa sa peau nue avant de la lui mordiller. Elle jouait un jeu dangereux, trop dangereux pour elle. Adonis n'était pas sûr de pouvoir se contrôler. Cela faisait trop longtemps. Il avait tout fait, tout essayé pour mettre en cage le monstre dans son cœur. Elle l'avait réveillé. Elle et ses grands yeux bleus. Elle et ses boucles blondes. Elle et son corps de femme-enfant. Ce qu'il aimerait la sentir trembler tout contre lui... Il la lâcha finalement en ricanant avant de défaire son propre uniforme. On a toujours le choix. Il voulait lui laisser le choix de se jeter elle-même dans la gueule du loup. Un choix qui n'en serait pas vraiment un, au final. Sans aucune pudeur, il se déshabilla et laissa ses vêtements sur le côté avant de se glisser dans l'eau du lac. Il mit la tête sous l'eau un instant puis la sortit en plaquant ses cheveux en arrière avec ses mains. Il la fixait, tapotant la surface de l'eau avec la paume de ses mains :

    " - Ne t'inquiète pas. Je n'ai pas prévu de te tuer. Pas tout de suite, du moins. ".

    Il ne détachait pas son regard d'elle et attendait qu'une chose : qu'elle se mette nue devant lui. Il s'humecta les lèvres, regardant son corps déjà bien dénudé. Il regretta que, jusqu'ici, il s'était retenu avec beaucoup de peine de la toucher. Il leva sa main et lui fit signe de venir le rejoindre :

    " - Allons, ne sois pas timide, Erin. Tu n'as pas envie que je te fasse crier ? ".
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Erin Leventhorpe
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Erin Leventhorpe
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△ à Panem depuis le : 30/12/2015
△ humeur : perplexe
△ âge du personnage : vingt-six ans
△ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.


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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeVen 24 Juin - 16:28


I want you to breathe me in
Let me be your air
Let me roam your body freely
No inhibition, no fear
How deep is your love?

Il s’était glissé dans son dos, tout contre elle, et sans prévenir il attrapa violemment son poignet gauche, puis renferma son autre main autour de son cou. Son cœur eut un raté et sa respiration se fit haletante. Elle regretta amèrement ses paroles provocatrices et son attitude aguicheuse, pourtant, elle n’attendait plus que cela. Elle se mit à l’implorer intérieurement, à quémander son du. Elle était à genoux, à genoux devant lui à lui demander de l’aimer. Elle le sentait jusqu’au fond de ses entrailles. Elle le désirait. Pour la première fois de sa vie, elle désirait un homme, plus que tout.

« Peut-être que je m'en fiche, d'être attrapé. Peut-être que je m'en fiche de te tuer, de te faire tout ce que je veux et après d'être attrapé. Peut-être que je n'ai plus rien à perdre. », lui murmura-t-il d’une voix rauque.

Erin ouvrit subitement les yeux. Tout comme il venait d’allumer un brasier en elle, elle sentait à présent ses membres se raidir face à la froideur de ses mots. Les lèvres du pacificateur se mirent à déposer une liasse de baisers doux mais passionnés sur le long de son cou. Il attrapa un pan de sa robe et l’arracha d’un geste vif, appliqué. La poitrine dénudée, la jeune blonde se sentit subitement mal à l’aise et gênée. Elle se cambra en arrière, tenta de se défaire de l’étreinte forcée de l’homme, mais elle ne fit que s'offrir d’avantage à son détracteur.

« Tu ne sais rien de moi, de qui je suis, et toi... Toi tu viens avec moi, loin de tout. », lui dit-il au creux de l’oreille.

Erin poussa un soupir de détresse, mêlé à un râle de plaisir. Son corps tout entier brulait de plaisir. Elle sentait chacun de ses membres se disloquer totalement au contact d’Adonis.
C’était vrai, il avait cruellement raison. Elle ne savait rien de lui, et elle avait bêtement accepté de le suivre. Pire encore ! C’était elle qui l’avait aguiché toute la soirée et qui l’avait convaincu de venir dans cette grotte, loin de tout, loin de tout le monde. Il n’avait fait que de lui répéter toute la soirée à quel point il était dangereux, solitaire et cruel. A quel point la vie l’avait usé, et à quel point il n’avait rien à perdre. Erin s’était attachée à lui, comme une moule à un rocher, elle avait jeté son dévolu sur lui.
Elle sentait ses lèvres parcourir sa peau comme une piqure vive et douloureuse. Sa tête valsa en arrière. Elle allait céder à la folie.
Est-ce qu’il allait la tuer alors ? C’était ça son plan ? Combien de temps mettrait-elle jusqu’à l’entrée de la grotte d’ailleurs ? Arriverait-elle à le semer jusqu’au Deux ? Et qui la croirait d’ailleurs ? La jeune Leventhorpe, bien trop prude et frigide dans les bras d’un homme, d’un pacificateur de renom. Il ne manquait plus que ça. Son père en profiterait pour la foutre dehors une bonne fois pour toute.

Toujours la même douleur lancinante, cette chaleur désinhibitrice qui naissait entre ses cuisses. La jeune femme ouvrit les yeux alors que le pacificateur s’écarta brusquement d’elle. Elle se retourna doucement, cachant sa poitrine de ses bras et regarda l’homme se déshabiller vivement. Elle observa chacun de ses gestes comme si elle les découvrait pour la première fois. Son cœur battait à la chamade, elle sentit ses joues rosir à mesure que son corps nu se dévoilait. Puis, sans prévenir, il sauta à l’eau. Alors qu’il remontait à la surface, il lui jeta un regard malicieux et lui fit signe de le rejoindre. « Ne t'inquiète pas. Je n'ai pas prévu de te tuer. Pas tout de suite, du moins. Allons, ne sois pas timide, Erin. Tu n'as pas envie que je te fasse crier ? », lui dit-il sans quitter son sourire.
Erin hocha la tête et l’observa silencieusement. C’était un vrai prédateur ce Nightsprings, un vieux loup. Il lui tournait autour depuis tout à l’heure, la menaçait de mort puis la couvrait de milles baisers. Elle se mordilla la lèvre inférieure, visiblement préoccupée. C’était son moment. Soit elle acceptait bien gentiment de se jeter dans la gueule du loup, soit elle prenait ses jambes à son cou. Le temps qu’il sorte de l’eau et qu’il se lance à sa poursuite, elle serait largement sortie de la grotte depuis. Elle jeta un regard nerveux derrière elle. Elle l’entendait tapotait sur l’eau, chaque clapotis lui rappelait un petit peu plus à quel point elle avait été naïve et imprudente.

Elle se tenait là au bord de l’eau, face à lui, quasiment nue. Avait-elle vraiment fait preuve d’imprudence ? « On a toujours le choix », lui avait-il dit plus tôt. Elle  avait fait « non » de la tête en soupirant, pensant que c’était joué d’avance et qu’ils allaient sûrement s’envoyer en l’air puis rentrer chacun chez eux. Pourtant elle l’avait vu dans ses yeux, elle avait vu cette lueur dangereuse briller dans son regard. Le choix… Oui, elle avait eu le choix de fuir à plusieurs reprises ce soir, pourtant pas une seule fois elle n’y avait songé. Elle avait joué avec le feu comme on joue avec une allumette quand on est enfant. Inconsciemment, elle avait toujours eu envie de se brûler. Elle, la petite vierge du Deux, la fille maudite, l’enfant indigne. Toutes ces étiquettes lui avaient toujours collés à la peau. Mais lui non plus ne la connaissait pas, il la jugeait, la jaugeait depuis avant, mais il n’arrivait pas à lire dans ses yeux, la souffrance avec laquelle elle arrivait encore à tenir debout, à quel point elle s’évertuait à lui tenir tête… Tout ça pour qu’il l’aime ? Pour qui la prenne, physiquement, mentalement, qu’il la prenne de tout son être pour ne plus la laisser partir ? Peut-être l’avait-elle prévu, toute cette mascarade sensuelle et torride, tout ça pour… la mener à la mort ?

Erin laissa retomber ses bras le long de son corps, laissant apparaître deux seins ronds, un ventre d’ivoire, plat et légèrement musclé. On voyait ses côtes saillantes, des griffures et un petit hématome par ci et là. La jeune femme plongea ses yeux bleus dans ceux d’Adonis, et laissa retomber ce qui restait de sa robe à terre, avec son linge. Elle resta un moment là, à le regarder silencieusement, entièrement nue devant lui. Ne voyait-il pas ? Il fallait qu’il lise en elle, qu’il comprenne !
Pourquoi n’était-elle pas encore partie, quand tout ses sens lui criaient de s’éloigner au plus vite de cet homme, cet homme bien trop dangereux et toxique, à qui elle s’apprêtait à donner sa vertu. A quoi bon ? A quoi bon chipoter quand on est pourrie jusqu’à la moelle ?

Elle entra dans l’eau doucement. Elle plongeait dans son regard clair, son regard avide et malicieux. Elle se laissait totalement porter par ses lèvres bien trop douces, bien trop gourmandes. Il ne ressemblait à aucun autre homme, ou alors elle venait d’ouvrir les yeux pour la première fois. La jeune femme nagea jusqu’à lui et s’accrocha à son cou, et l’embrassa avec passion. Elle était prise d’une fièvre toute nouvelle, d’un désir déroutant pour cet homme brisé, cet homme mystérieux, dont oui, elle ne savait rien. Et elle n’en avait rien à faire justement.

« Si tu dois me tuer, fais le bien s’il te plait. Fais ça doucement », lui murmura-t-elle contre ses lèvres.

Elle mordilla les lèvres d’Adonis avec ardeur, accrochant ses mains dans ses cheveux sombres et trempés. Elle n’arrivait pas à décrocher son regard de celui du pacificateur. Elle était morte de peur, morte d’envie et de désir. Ses jambes s’enroulèrent doucement autour du bassin de son partenaire, alors que ses lèvres allaient de son cou jusqu’à sa bouche charnue, puis jusqu’au creux de son oreille. Elle se mit à murmurer son prénom au fur et à mesure qu'elle le sentait contre elle.

Adonis...

Erin laissa sa tête tomber en arrière, offrant généreusement sa poitrine aux petits soins du pacificateur. Si elle devait mourir ce soir, autant en profiter un minimum, non ? Elle lança un regard en coin à Adonis, puis se mit à rire à gorge déployée.

« Je suis vierge, au fait ! », lâcha-t-elle dans un râle de plaisir, laissant trainer sa main jusqu’à l’entre jambe de l’intéressé. « J’ai pensé que ça te ferait marrer de savoir que tu allais dépuceler la fille Leventhorpe, Nightsprings », ajouta-t-elle dans un sourire, poursuivant son petit massage sous l’eau.

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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeLun 4 Juil - 14:46

      Love yourself. Forgive yourself.
      You can't love and forgive other people
      if you don't first of all
      love and forgive yourself.


    Dans le creux de ses mains, il avait encore l'impression de sentir son corps onduler. Son esprit torturé lui envoyait des images. Des images de plus en plus violentes, puissantes, enivrantes. Des images qu'il ne pouvait ôter de sa tête, qui dansaient et lui rappelaient ce dont il avait besoin. Tout ce dont il avait envie. Ce qu'il était. Oh, Erin, si tu savais. Si tu savais dans quoi tu es tombée. Tu serais partie. Tu serais partie et tu m'aurais, toi aussi, abandonnée. Tu m'aurais laissée là, seul. J'aurais pleuré. J'aurais pleuré parce que tu m'aurais montré Ô combien je suis un monstre. Mais en restant... Tu t'exposes au danger. Tu t'exposes réellement au monstre. Malgré tout, il ne voulait pas être un monstre, il ne voulait plus l'être. Cela pesait trop sur sa conscience. C'était trop de douleur, trop de souffrance et il n'était plus capable d'encaisser ce fardeau. Il n'en était plus capable. Il avait beau jouer le dur, il avait beau sourire en coin, ricaner, agir comme si cela ne le touchait pas, comme s'il était invincible, il n'en avait pas moins mal. Ses yeux fixèrent la jeune femme, impassible. Elle restait plantée là, ne bougeait pas. Elle le regardait. Ses bras finirent par retomber le long de son corps, un corps presque maigre. Un corps de petite fille de district, de petite fille qui n'avait pas eu le temps de grandir correctement, de petite fille battue et entraînée à survivre. L'espace d'un instant, les sourcils d'Adonis se plissèrent. Serait-ce de la compassion ? Il compatissait à ce corps meurtri ? Lui qui avait fait bien pire et à plus jeune qu'elle... Peut-être que cette fois-ci, c'était différent. Elle ne représentait pas la même chose. Avec elle, ce n'était pas pareil. Ses lèvres s’entrouvrirent lorsqu'elle se retrouva totalement nue face à lui. Erin le fixait de ses grands yeux bleus. Il fit de son mieux pour soutenir son regard mais ses yeux se détachèrent lentement des siens pour s'attarder sur son corps. Il la scruta, les sourcils légèrement froncés. Il avait pour habitude de s'attarder sur les seins d'une femme lorsqu'elle se retrouvait face à lui mais tout ce qu'il voyait là était les bleus, les blessures et autres cicatrices qui venaient tapisser son corps.

    Il se sentit comme un voyeur et, honteux, il baissa la tête. Adonis, celui qui faisait frémir le District 8, celui qui effrayait les enfants et qui détruisait des familles... Oh, ce qu'il avait pu changer, oui. Il secoua la tête. Il était allé trop loin. Il allait toujours trop loin et après, il ne savait plus. Après, il se perdait et n'était plus capable de réfléchir correctement. Il ne savait plus ce qui était bien ou mal. Est-ce que c'était bien, pour lui, d'être là avec elle ? Et pour Erin ? Est-ce que c'était bien de se retrouver face à un monstre pareil. Pourtant, la jeune femme se laissa porter et glissa dans l'eau. L'eau épousait ses formes. Il avait entendu parler des histoires que l'on racontait dans le District 4 de ces femmes au charme et à la voix irrésistibles : il suffisait d'un chant pour ensorceler les hommes, aussi forts soient-ils. Ces femmes, qui vivaient au fond des eaux, qui promettaient aux hommes de les aimer pour le restant de leur vie. Ces femmes qui promettaient bien des choses... Et puis, une fois vulnérables et tombés dans leurs filets, les hommes se faisaient dévorer. Erin avançait dans l'eau jusqu'à se retrouver à sa hauteur, face à lui. Ses bras maigres s'enroulèrent autour du cou du pacificateur et vint coller son corps contre le sien. Leurs lèvres s'effleurèrent, se touchèrent et se mêlèrent dans un baiser. Elle sentait l'alcool. Il adorait ça. Elle recula légèrement sa tête pour murmurer contre ses lèvres. Te tuer ? Je ne le pourrais pas. Je n'en serais pas capable. Toi, par contre, ne dévore pas trop mon corps, mon cœur et ce qu'il reste de mon âme... Il leva la main et lui caressa la joue, remontant sa main jusque dans ses cheveux pour y glisser ses doigts. Ne m'entraîne pas au fond de l'eau... Je m'y suis déjà noyé, tant de fois...

    Ses lèvres, ses mains, sur son corps, dans ses cheveux. C'était une torture. Il la sentait nue contre lui, il ne pouvait plus résister. Juste une fois... Juste cette fois... Juste elle. Et elle se mit à rire. Il arqua un sourcil en la fixant. Il n'y avait pas pire moyen pour faire débander un homme. Puis, ses yeux s'ouvrèrent en grand. Vierge ?

    " - Ça ne me fait pas vraiment marrer de dépuceler la fille Leventhorpe. Ton père me tuera, c'est sûr. ".

    Mais qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Il s'en fichait. Tout ce qui comptait, c'était qu'ils soient là, l'un contre l'autre, dans l'eau, nus. C'était, sincèrement, tout ce qui comptait pour lui, pour le moment. Comme pour la faire taire, il lui empoigna le menton et l'embrassa avec ardeur. Les doigts d'Erin s'attardèrent sur son sexe et le caressèrent. Pour une pucelle, elle n'était pas vraiment timide et osait tout. Ce n'était pas désagréable. Cela faisait bien trop longtemps qu'on ne l'avait pas touché comme ça, qu'il n'avait pas senti quelqu'un contre lui. Il lâcha son menton pour venir l'enlacer, la serrer fort dans ses bras, comme s'il avait peur qu'elle s'en aille. Ses mains, posées dans le creux de son dos, descendirent lentement jusqu'à ses reins puis ses fesses pour les lui empoigner. Il sentait sa poitrine, tout contre la sienne, se soulever au grès de sa respiration. Il ne la connaissait pas. Combien de fois cela lui était-il arrivé de baiser des filles, juste comme ça, des inconnues qu'il ne reverrait pas ? Combien de fois avait-il pris son pied, juste par le simple fait de les faire crier ? Il ne la connaissait pas, elle était comme les autres. Ou peut-être pas. Ses lèvres contre les siennes, sa langue jouant contre la sienne, leur souffle se mêlant et s'entremêlant. Il ne la connaissait pas mais voulait tout d'elle. Regarde-moi. Ressens-moi. Détruis-moi et reconstruis-moi. Il la rapprocha d'elle, comme si c'était possible de la sentir encore plus contre lui et avança jusqu'à la rive pour la coincer contre un rocher. Même si elle finissait par lui dire " non ", même si elle se débattait, criait et n'en avait plus envie, il n'était pas sûr d'être capable de la laisser partir. C'est ce que je suis... Son corps brûlait contre le sien. Ses lèvres se détachèrent des siennes pour venir embrasser chaque parcelle de son visage, son cou, ses épaules, ses clavicules et ses seins. Le souffle court, il l'obligea à écarter les cuisses d'une main puissante, trop violente :

    " - Il faudra me tuer pour m'arrêter. ".

    Ses doigts glissèrent sur l'intérieur de ses cuisses. Elle avait la peau douce et même l'eau n'y changeait rien. La peau douce et blanche. Elle était précieuse... Il fit remonter ses doigts lentement jusqu'à son sexe, son regard bleu plongé dans le sien. Non, ses yeux se faisaient plus sombres, plus noirs... Il la voulait. Il voulait la posséder. Il caressa son sexe avec deux doigts, la respiration plus vive :

    " - Je suis sérieux. Tu devras me tuer si tu veux m'arrêter ".

    La voix rauque et le regard sombre. Il était vraiment un monstre, après tout. Et elle... Elle était la sirène des histoires que contaient les marins. Sa sirène, à lui, rien que pour une nuit. Ses doigts continuèrent de la caresser, son nez tout contre le sien avant de l'embrasser à nouveau. Le goût de ses lèvres, il n'en revenait pas : il pourrait facilement en devenir accro. Il retira sa main et vint frotter son sexe contre le sien avant de la pénétrer d'un coup de reins. Il pouvait confirmer qu'elle était réellement vierge. Ce qu'elle était serrée, tendue et crispée. Pardonne-moi si je te blesse, pardonne-moi si je te fais pleurer. Mais c'est tout ce que je connais. Silk. Même avec elle, tout était brutal, tout était une raison pour se faire mal. Ils s'étaient apprivoisés mais la douceur, ni Silk ni Adonis ne connaissait. Ils avaient eu beau essayer, personne ne leur avait montré comment il fallait faire. Entièrement en elle, il lui agrippa les hanches, y enfonçant ses doigts dans sa peau claire, et entama de vifs va et vient. Erin, tue-moi si je te blesse. Tue-moi, s'il te plait.
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MessageSujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 !   I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Icon_minitimeMer 6 Juil - 16:04


Cover your crystal eyes,
And feel the tones that tremble down your spine.
Cover your crystal eyes,
And let your colours bleed and blend with mine.

Elle répondit à son baiser d’abord timidement, puis sa langue se mit à valser contre celle d’Adonis. Il la repoussa rapidement contre le bord de l'eau et se colla à elle.
Elle sentait son corps frémir contre le sien et ses muscles saillants qui se resserraient doucement autour d’elle. Elle était comme prise au piège, impossible pour elle de se défaire de la délicieuse et brutale étreinte de l’homme. Ses mains trouvèrent rapidement les cheveux noirs si soyeux du pacificateur. Erin tira doucement dessus, tout en lui mordillant la lèvre inférieure. Elle ne savait pas comment faire, son corps frêle de petite vierge cherchait encore le chemin ; mais elle se laissa bercer contre lui. « Ton père me tuera, c’est sûr », avait-il dit. Il n’avait pas tort. Son père n’avait pas une très grande estime d’elle, pour sûr, néanmoins il n’admettrait jamais qu’on touche à sa fille, à son unique héritière, de cette façon. Il la punirait, encore plus fort que toutes les fois précédente, et il abattrait Nightsprings d’une balle dans le crâne. Elle grimaça au fur et à mesure que la scène se déroulait dans sa tête.
« Je ne dirai rien, à personne... », murmura-t-elle doucement contre ses lèvres.
Elle ne savait pas trop quoi ajouter d’autre. Elle le connaissait à peine. Pourquoi lui ? Elle cherchait encore des réponses, mais son sang bouillonnait dans ses veines, tambourinait contre ses tempes. Elle sentait des muscles encore inconnus se crisper au creux de son ventre dans une douleur à la fois vive et délicieuse. Elle voulait le supplier de la prendre ici dans l’eau, de posséder chaque centimètre de son corps comme personne ne l’avait jamais fait auparavant.

Les mains du pacificateur s’abattirent sur ses cuisses, exigeantes, expertes ; et les écartèrent encore plus largement. Erin retint sa respiration et plongea ses yeux bleus dans ceux d’Adonis. Ses joues rosirent rapidement et sa bouche forma un petit « o » surpris.
« Il faudra me tuer pour m'arrêter », siffle-t-il entre ses dents.
Elle n’avait aucune envie de le tuer – « pas maintenant » comme il avait dit, cette pensée la fit sourire – et encore moins envie de l’arrêter. Son cœur battait à tout rompre. Elle n’arrivait ni à penser, ni à parler. Sa bouche s’ouvrit doucement, mais aucun son ne sortit. Elle haletait. Elle sentit les doigts de l’homme le long de sa cuisse, glissant dangereusement jusqu’à son intimité. Elle était au bord de la convulsion. Jamais encore une autre personne qu’elle ne l’avait touché juste . Encore moins un homme. Un homme au corps si parfait et aux mains si habiles.
Elle renversa sa tête en arrière et se cogna violemment contre le rebord. Elle n’avait cure de la douleur, elle n’y pensa même pas. Sa tête tournait et la picotait doucement, mais elle ne pouvait penser à autre chose qu’à ces doigts. Ses doigts. « Je suis sérieux. Tu devras me tuer si tu veux m'arrêter », répéta-t-il tout en la caressant.
Erin ramena sa tête en avant et ouvrit les yeux. Elle colla doucement son front contre le sien et lui lança un regard noir, un regard où se mêlaient détresse et désir. Que pouvait-elle faire contre lui ? Il était bien plus musclé et fort qu’elle. Il le savait ! Elle n’était qu’une proie effrayée, une proie de plus qui avait dansé avec le diable, joué avec le feu. « Attention, éloigne toi ! Tu vas te brûler ! » avait crié sa conscience, mais elle ne l’avait pas écouté, une fois de plus. Et voilà la situation critique dans laquelle elle se trouvait. Et quelle situation… son corps ondulait contre celui d’Adonis, et elle se frotta vigoureusement contre son érection. Erin se mit à gémir. Est-ce qu’elle voulait vraiment qu’il arrête ? Avait-elle le choix ? Une fois de plus, elle aima à penser que non, que même si elle s’écartait de lui maintenant, il ne la laisserait pas partir. Il la rattraperait rapidement, et la violerait dans cette grotte sordide, à même le sol. Cette pensée lui arracha un soupir.
Les yeux écarquillés, elle se laissa doucement se remplir de lui et s’accrocha à lui, plantant ses ongles dans sa nuque et dans son dos comme si sa vie en dépendait, comme si elle risquait de tomber dans le vide si elle le lâchait. Erin se sentait remplie face à l’homme à qui elle venait d’offrir sa vertu, la seule chose que personne d’autre ne pourrait jamais avoir. Jamais plus.
Adonis…

Elle se laissa porter contre lui, lui qui la pilonnait violemment à chaque coup de reins. Elle prit un instant, immobile, pour s’habituer à ce nouveau corps étranger en elle, puis soupira de plaisir.
« T’arrête pas ! », gémit-elle en se jetant à nouveau sur sa bouche.

Elle le sentit ressortir avec une lenteur infinie, et voulu lui crier de ne pas partir, de ne pas la laisser comme ça. Maintenant qu’elle y avait goûté, elle voulait que cette sensation ne disparaisse jamais. Elle voulait rester ainsi pendant des heures, juste lui en elle, si profondément. Pourtant il s’enfonça une nouvelle fois en elle, et cette fois-ci, elle poussa un cri. C’était une sensation indescriptible, une douleur incomparable, mais exquise. Elle sentait son corps répondre à l’homme, ils bougeaient à l’unisson. Une vague de chaleur la traversa. Elle plaqua ses deux mains sur le visage de son partenaire, le transperça de son regard azur : « Encore », dit-elle d’une voix rauque.

Etait-ce vraiment sa voix ? Elle même ne se serait même pas reconnue. Elle sentait le poids de son corps sur le sien, elle arrivait à peine à bouger pour répondre à ses assauts, de plus en plus profonds, de plus en plus rapides. Elle tentait de tenir de la cadence, le corps à la merci de cet être dont elle ne connaissait que le nom.
Elle sentit tout son corps se crisper subitement et elle se recroquevilla contre lui, sa bouche trouvant rapidement son cou, qu’elle entreprit d’embrasser et de mordiller doucement. Elle avait envie de le supplier. Mais le supplier de quoi ? Elle même ne savait pas… Elle était perdue dans un océan de confusions et de sensations. Chaque parcelle de son corps était si réceptive, presque en ébullition. Elle bougeait toujours, au rythme des pénétrations d’Adonis et de son souffle saccadé. « S’il te plait, encore ! », le supplia-t-elle en pleurant.
Elle voulait qu’il l’habite, qu’il la pénètre toute entière. Jamais de sa vie elle n’avait connu pareille sensation de bien être et de plaisir. Sa poitrine se gonfla soudain. Elle sentit un sanglot monter en elle, un sanglot déchirant, une explosion menaçante. Elle cria plus fort, criant son nom juste contre sa bouche, contre ses oreilles. A chaque coup, elle sentait son corps qui s’abandonnait, son esprit qui vacillait dangereusement vers la folie.

« Non ! », soupira-t-elle doucement. Mais l’homme continua à la pilonner de plus belle, le visage déformé par le plaisir. Il se figea soudain, mais elle le rassura rapidement. « Je veux arriver en même temps que toi… », lui murmura-t-elle en rougissant. Elle l’embrassa doucement, caressant le derrière de sa tête du bout des doigts, descendant jusque dans son dos, qu’elle commença à masser délicatement. Elle voulait embrasser chaque partie de son corps, le couvrir de baisers, le mordre, le griffer et le frapper. C’était ça, la folie ?

Son corps se raidit subitement, et elle le sentit encore plus vivement en elle, comme la première fois. La bouche entrouverte, elle se mit à scander son nom, à l’implorer. Adonis… Adonis s’il te plait… S’il te plait ne me fait pas mal… Ne me laisse pas… Pas comme ça… Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Tout se bousculait dans sa tête, et le douloureux sanglot qu’elle retenait depuis avant s’échappa. Elle explosa autour de lui, le visage mouillé de sueur et de larmes, sa bouche contre la sienne, dans un ultime râle salvateur.
Ils ne faisaient plus qu’un.

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