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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! | |
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Auteur | Message |
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Adonis Nightsprings △ correspondances : 2406 △ points : 12 △ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ humeur : Blasé. △ âge du personnage : 35 ans △ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08
| Sujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Lun 1 Aoû - 15:27 | |
| When I thought that I fought this war alone You were there by my side on the frontline And we fought to believe the impossible When I thought that I fought this war alone We were one with our destinies entwined When I thought that I fought without a cause You gave me the reason why
Sur sa peau brûlante, elle y déposait des baisers. Des tendres, des milliers de baisers. Il avait soif d'elle. Il avait envie d'elle, de tout son être, de toute son âme. Pour la première fois depuis ces deux dernières années, il se sentait vivant. Il se sentait à vif. Il n'était pas certain que ce soit une bonne chose, ayant déjà été bien trop déçu. Et puis, il ne la connaissait pas. Il ne la connaissait que depuis quelques heures seulement. Cette petite blonde aux yeux bleus. Cette petite blonde qui jouerait certainement avec son cœur. L'amour, ça faisait bien trop mal, ça faisait bien trop pleurer. L'amour, il n'en voulait plus. Ses va et vient s'intensifièrent, il ne la lâchait pas. Parfois, les lèvres d'Erin venaient se mêler aux siennes et il oubliait de respirer. Mais c'était bon, de suffoquer comme ça. Les yeux vivement fermés, agrippé à elle, son torse contre ses seins, c'était si bon.C'était presque trop bon pour être vrai. Etait-il en train de rêver ? Son esprit lui jouerait-il des tours ? C'était sa punition, c'est ça ? Une punition cruelle pour lui rappeler qu'il devait être seul, qu'il ne méritait pas, ne serait-ce que quelques secondes de plaisir ? Tant pis si cette punition divine ne durait pas. Il voulait en profiter. Il voulait en profiter avec elle.
La voix d'Erin s'éleva. Elle l'appelait, lui demandait de continuer, de ne pas s'arrêter. Il ne voulait pas s'arrêter. Il le lui avait dit : il faudrait le tuer pour cela. Elle ne voulait pas le tuer et lui, il ne voulait pas mourir. Pas maintenant, pas comme ça. Demain, si c'était ce que le sort souhaitait, il pourrait mourir. Pas maintenant. Pas entre ses cuisses. Il la sentait se serrer progressivement. Elle était brûlante de désir. Les mains d'Adonis parcourait les courbes de ses hanches pour remonter à sa poitrine puis empoigna son visage avant de lui rendre ses baisers. C'était intense. Comme si à chaque coup de reins, il menaçait de venir en elle. Et elle s'accrochait à lui, tantôt criant, tantôt murmurant. Mais elle tenta de l'arrêter d'un " non " susurré entre ses lèvres roses. Son front collé contre le sien, il sentait les doigts de la jeune femme caresser son dos, descendre dans le creux de ses reins. Un long frisson lui parcourut le corps. Il aurait pu passer des heures, les yeux fermés, allongé à se faire câliner, sa tête posée sur les cuisses d'Erin. Lui qui ne connaissait que la violence et le sang, les cris et les pleurs. Tout ça, il n'en voulait plus. Il voulait simplement sentir le souffle et les mains d'Erin tout contre sa peau.
Le son de sa voix était rassurant, réconfortant. Il garda ses mains sur ses petites joues rouges et l'embrassa en ralentissant ses mouvements de bassin. C'était leur secret, rien qu'à eux. Leur petit moment de bonheur dans un monde qui ne voulait pas d'eux. Et il l'étreignit, fort, fort contre lui. Il se retenait. Il retenait le monstre en lui et tout ce qu'il voulait en ce moment même, c'était de lui faire plaisir à elle. Une fois le monstre en cage, il n'y avait plus qu'eux. Ses mouvements s'étaient calmés mais n'avaient cessé jusqu'à la sentir se crisper. Il n'était pas sûr que ce soit des larmes qui coulaient ou bien l'eau qui les éclaboussait. Étaient-ils réellement en train de pleurer, tous les deux ? C'en était pathétique. Mais depuis le temps, Adonis savait qu'il l'était, ce n'était pas si grave. Il laissa échapper un grognement appréciateur contre ses lèvres, refusant de la lâcher alors qu'à son tour, il venait.
Il lui fallut plusieurs secondes pour reprendre son souffle, après avoir rompu le baiser. Il avait posé son front dans le creux de son cou et avait fermé les yeux, savourant pleinement se moment. Ce court moment de pur bonheur avait effacé des années d'angoisse et de tristesse. Il avait oublié à quel point le sexe pouvait être bon. Ses mains lâchèrent le visage d'Erin et il se tint à ses épaules. Sa respiration s'était calmée et il releva la tête pour l'observer. Il y avait encore des petites larmes au coin de ses yeux, des petites larmes qu'il vint embrasser. Il s'approchait cruellement du soleil et il était en train de se brûler. Ceux qui disaient de lui qu'il n'avait pas de cœur, c'était faux. Il en avait trop. Et ça le consumait. Il donnait bien trop vite son cœur et son âme car trop avide d'amour. Tout ce qu'il voulait, c'était être aimé. Je t'aimais, mais tu ne m'as jamais laissé faire. C'était faux, Silk. C'était faux. Il n'y avait rien de plus faux que cette affirmation qu'elle avait osé proférer. Il avait tout donné, tout. Et tous l'avaient trahi. Morts, disparus, évanouis dans la nature. Est-ce qu'elle s'en irait, elle aussi ? Dis-moi, Erin, est-ce que toi aussi tu me trahiras ? Tout serait tellement plus simple si lui aussi pouvait trahir aussi facilement. Ses lèvres déposèrent un baiser sur ses paupières et il lui caressa ses longs cheveux blonds mouillés. C'était lui qui s'enfuirait, cette fois. Il devait s'en aller, retourner au District 8 et certainement que, plus jamais, ils ne se reverraient. Lentement, il se retira d'elle et s'écarta. Si seulement elle avait pu le tuer. Si seulement elle avait appuyé sur sa tête et l'avait noyé. Il n'aurait eu plus jamais mal.
Ses yeux se plantèrent dans ceux de la jeune femme. Et maintenant ? Ils allaient partir, chacun de leur côté ? Ils allaient faire comme si de rien était ? C'était sûrement mieux pour elle. Je vais rentrer au District 8, comme un paria. Je vais retourner dans ce qui me sert de " chez moi " et me perdre encore un peu plus. C'était un beau rêve, qu'ils avaient eu. Juste un rêve. Et ce silence qui durait et le mettait sincèrement très mal à l'aise. Il détourna le regard et s'humecta les lèvres :
" - Je... Te ramène à la fête ou... ".
Ou quoi ? Qu'espérait-il ? Il n'y avait pas d'autre option. Et puis, elle était une Leventhorpe. Même s'il récupérait son titre de chef pacificateur, il n'était rien d'autre qu'Adonis Nightsprings, un carrière du 2, un gamin misérable qui n'avait rien trouvé d'autre à faire que de devenir pacificateur. Parce qu'il était dépourvu de passion ou d'ambition. Il n'avait rien à lui offrir. Elle n'avait peut-être pas envie qu'il lui offre quoi que ce soit. Il se faisait des idées, encore une fois. Je t'aimais, mais tu ne m'as jamais laissé faire. Personne ne pouvait l'aimer. Personne n'avait envie de rester avec lui. Il était maudit. La preuve : tous ceux qu'ils touchaient mourraient ou disparaissaient. Il avait touché Erin. Elle devait être maudite, maintenant, elle aussi...
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| | | Erin Leventhorpe △ correspondances : 1251 △ points : 52 △ multicomptes : avery j. hawthorne △ à Panem depuis le : 30/12/2015 △ humeur : perplexe △ âge du personnage : vingt-six ans △ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.
| Sujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Mar 2 Aoû - 11:51 | |
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Arm yourself because no-one else here will save you The odds will betray you And I will replace you You can't deny the prize it may never fulfill you It longs to kill you Are you willing to die? The coldest blood runs through my veins You know my name... Adonis déposa un chaste baiser sur son front puis il s’éloigna doucement. Elle avait fait de même, instinctivement. Un silence s’installa. Un malaise, presque palpable. Erin se mordit la lèvre inférieure, blessée et interdite. Leur petite parenthèse était terminée, leur « idylle » s’arrêtait là. Elle jeta un rapide coup d’œil à sa main droite et ne vit aucune alliance. Son cœur eut un raté, elle n’y avait même pas pensé avant… Alors quoi ? Il allait rentrer chez lui au Huit, et elle allait rester là dans le Deux. A tailler le bois et à se morfondre sur ses échafaudages. Elle n’était rien, juste « la fille de » et lui avait certainement tout. Peut être même avait-il quelqu’un. Cette pensée lui donna la nausée et elle détourna les yeux lorsqu’elle croisa son regard. La magie avait laissé place à de l’amertume. Il fut le premier à rompre le silence qui régnait :
« Je... Te ramène à la fête ou... »
Erin soupira puis se força à le regarder dans les yeux. Comment ça « ou » ? Ou quoi ? Ils allaient rester là et parler de la pluie et du beau temps ? Lovés l’un contre l’autre, les doigts entremêlés ? Transpirants d’amour ? D’amour ? « Mais ce n’était que du sexe Erin. Les hommes comme lui n’aiment pas. Ils n’aiment pas les femmes comme toi. », se dit-elle intérieurement. Son cœur se serra une nouvelle fois. Elle avait joué les femmes fatales, les séductrices sanguinaires, quand au final, elle n’était qu’une petite fille mal aimée. Une ratée. Oui elle aurait voulu rester ici avec lui encore des heures, attendre que le jour se lève et qu’il la raccompagne chez elle… Elle aurait voulu qu’il lui fasse l’amour encore, même plusieurs fois ! Qu’il la prenne toute la nuit et qu’il ne la laisse jamais. Mais le silence s’installait encore, pesant. Elle savait que les heures n’étaient plus que des minutes et que bientôt il s’en irait. Ils vivraient leurs vies chacun de leur côté, et un jour peut être il l’oublierait. Il oublierait qu’il avait été son premier, qu’elle lui avait donné ce qu’aucun autre n’aurait jamais.
« Oui. Je voudrais pas que mon père remarque mon absence… », dit-elle froidement.
Sans plus attendre, elle se hissa hors de l’eau et se mit à la recherche de ses vêtements. Sa robe trainait là, contre le rebord, avec son linge. Enfin ce qu’il en restait… la robe était en lambeaux. Les effets de l’alcool s’étaient dissipés, et lorsqu’elle revêtit le morceau de tissu qui appartenait jadis à sa mère, encore trempée, elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle avait honte, elle se sentait mal. Mal à la tête, la nausée, et mal au… cœur ?! Elle avait la poitrine qui se serrait à chaque respiration, elle le sentait. Il fallait qu’elle parte, au plus vite. Elle n’en pouvait plus de voir son corps nu, ses yeux clairs et ses cheveux d’ébène si bien plaqués en arrière. Elle se surprit à le détailler encore, à s’imaginer caresser doucement chaque parcelle de son corps. Le désir remonta en elle presque instantanément. Leurs regards se croisèrent encore, lui aussi la voulait, et lui aussi était visiblement mal à l’aise. Erin entrouvrit légèrement sa bouche rose, mais elle se ravisa. Tout ce cirque était une mauvaise idée, une terriblement mauvaise idée.
« Je pense que je vais plutôt rentrer chez moi… Vu l’état de ma robe… je suis pas sûre de pouvoir me présenter comme ça… », dit-elle en jetant un regard timide à sa poitrine, largement découverte.
Elle plaqua ses deux bras contre ses seins, comme quelques heures auparavant et elle avait rougit, comme la petite pucelle qu’elle avait toujours été. Rien n’avait changé au bout du compte… ou presque. Cette nuit était comme un rêve, un secret qu’elle garderait tout contre elle la nuit lorsqu’elle ne trouverait pas le sommeil. Oui mais voilà, ce n’était qu’un rêve, rien d’autre. « Fais toi une raison Leventhorpe… », pensa-t-elle.
Elle attendit que l’homme sorti de l’eau pour lui tendre la main, froidement. « C’est peut être mieux que nos chemins se séparent ici, Pacificateur Nightsprings… ». Elle était impassible, du moins en apparence, car tout son corps se crispa. Elle poursuivit rapidement pour ne pas lui laisser le temps de répondre : « Je ne vais pas abuser de votre temps… et il ne serait pas sûr que vous vous trimballiez avec une civile presque nue à cette heure-ci ! ». Elle se perdit dans ses yeux bleus. Elle le suppliait presque. Les mots sortaient de sa bouche mais elle était avide, elle s’asséchait presque. « Les gens pourraient en tirer des conclusions… », conclu-t-elle à bout de souffle. Son contact était électrisant, Erin en avait les mains moites. Elle n’y avait pas fait attention avant car elle était trop éméchée et la lumière était trop mauvaise ; mais là, à la lueur du lac, elle vit à quel point il était beau. Adonis était beau. Elle aurait tout donné pour passer ses doigts sur les traits fins et marqués de son visage et de sa mâchoire légèrement carrée. Mais elle ne pouvait pas bouger. Il l’avait paralysée, encore une fois.
« Je vais rentrer. », souffla-t-elle en rougissant. Fuir. Il fallait fuir, l’homme était dangereux, il lui avait répété cent fois. C’était la seule solution...
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| | | Adonis Nightsprings △ correspondances : 2406 △ points : 12 △ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ humeur : Blasé. △ âge du personnage : 35 ans △ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08
| Sujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Ven 12 Aoû - 20:57 | |
| Come feed the rain 'Cause I'm thirsty for you love Dancing underneath the skies of lust Yeah, feed the rain 'Cause without your love my life Is nothing but this carnival of rust
Leur regard était glaciale, impassible. Est-ce qu'elle feignait, elle aussi, de s'en moquer complètement ? Il avait peine à soutenir son regard. Ses yeux aussi froid que l'hiver. Ses yeux qui le faisaient frissonner et lui donner envie de pleurer. Ce petit instant de plaisir devenait peu à peu une sorte de torture. C'était cruel, bien trop cruel. Les sourcils plissés, il baissa les yeux. Et comme la reine des glaces qu'elle était, elle avait accepté de se faire raccompagner. Il avait, soudainement, terriblement froid. Il entendit les clapotis de l'eau lorsqu'elle se hissa à la surface et il se rapprocha enfin du rivage. Elle avait accepté. Il était temps que leur chemin se sépare. Mais je ne veux pas. Je ne veux pas m'en aller. Je ne veux pas qu'elle s'en aille. Je fais toujours les mauvais choix. Il mettait sa confiance aux mains de personnes qui étaient prêtes à le trahir sans aucun scrupule. Il donnait son cœur à des personnes qui le lui écraseraient d'une simple pression. Il laissait libre cours aux personnes pour jouer avec son esprit. Au final, elle avait peut-être joué avec lui. Elle l'avait appâté avec sa virginité, titillé le monstre en lui pour mieux le jeter après. Ça n'était pas très grave, c'était un homme. Les hommes baisaient et jetaient, pourquoi pas les femmes, après tout ? Il ne devrait même plus être surpris. C'était ce qu'avait fait Silk. Adonis se mordit la lèvre et, comme un leitmotiv, il se répéta les derniers mots de Preston.
" - Je pense que je vais plutôt rentrer chez moi… Vu l’état de ma robe… je suis pas sûre de pouvoir me présenter comme ça… ".
Ses yeux allèrent de la jeune femme aux habits en lambeaux par terre. Sur le coup, à la déshabiller vulgairement, à déchiqueter ses vêtements comme un animal, il n'avait pas pensé au retour. Un lourd soupir s'échappa de ses lèvres et il acquiesça en détournant le regard avant de se hisser à son tour hors de l'eau. Pour cela, il avait accepté la main tendue d'Erin. Une nouvelle souffrance qu'elle lui infligeait par son contact. Il était ridicule. Il n'y avait plus rien à attendre d'elle. Oh, oui, son contact le fit tressaillir et semblait lui brûler la peau. Presque aussitôt, une fois sur la terre ferme, il lâcha sa main, restant aussi froid possible. Restant aussi froid qu'elle. Ils étaient deux cœurs de pierre, l'un en face de l'autre. Deux cœurs de pierres qui pleuraient seuls, dans leur coin.
" - C’est peut être mieux que nos chemins se séparent ici, Pacificateur Nightsprings… ".
Et ses mots n'en finissaient pas de l'achever. Il n'avait pas réussi à la regarder droit dans les yeux. Le menton relevé, les narines dilatées, la mâchoire serré – comme son cœur – et le regard vide, il avait acquiesçait. Mieux valait se taire pour le moment. Son esprit n'était pas encore complètement opérationnel et il n'était pas sûr de pouvoir aligner deux mots sans que ses sentiments ne l'emportent. Colère, frustration, tristesse, angoisse, désespoir... Il n'était pas sûr, non.
" - Je ne vais pas abuser de votre temps… et il ne serait pas sûr que vous vous trimballiez avec une civile presque nue à cette heure-ci ! ".
C'était certain qu'avec ses " antécédents judiciaires ", mieux valait pour ce qu'il restait de sa réputation, qu'il ne soit pas vu avec une femme à moitié nue. Adonis pinça les lèvres et leva les yeux pour la regarder. A nouveau, en silence, il acquiesça.
" - Les gens pourraient en tirer des conclusions… ".
Ses mots le tuaient, lentement. Plus elle parlait et ses mots sonnaient comme des poignards qui s'abattaient sur lui. Mais ce n'était que du sexe... Ce n'était sensé être que ça. Mais à chaque fois, il se prenait un peu trop au jeu, son cœur aussi. Et il se perdait. Il se perdait tellement qu'il en devenait fou, encore plus qu'il ne l'était déjà. Serait-elle la dernière ? La dernière à finalement l'achever ? A écorcher son âme et ce qu'il restait de son amour ? Oh oui, Erin, tu le tuais, lentement. Et entre tes doigts, il y avait son cou que tu pressais tout doucement, avec amour, frôlant ses lèvres une dernière fois, dans un dernier baiser. Et ça le tuait, lentement.
" - Je vais rentrer. ".
Non. Il aurait voulu dire non, le crier, le hurler pour que la terre entière l'entende. Non, ne rentre pas. Non, pars avec moi. Non, reste avec moi. Ils étaient là, à se fixer. C'était dangereux. Elle avait abattu si rapidement toutes les barrières qu'Adonis avaient tenté d'ériger. Des murs, de couches épaisses, qui s'étaient effondrées tel un château de cartes. Ses mots, le son de sa voix, ses yeux bleus au regard profond comme les abysses et ses doigts qui glissaient sur sa peau comme pour la lui arracher. Comme pour lui appartenir. Oh, Erin, tu me tues. Et puis, comme une évidence, il s'approcha d'elle : sa main se posa sur la joue de la blonde et il déposa un baiser sur ses lèvres. Un baiser presque chaste. Un baiser d'enfant. Un baiser pur, trop pur pour ce qu'était et représentait Adonis. Il aurait voulu lui dire non. Il aurait voulu rester dans ces grottes à tout jamais. Il y faisait si bon et elle était si jolie, Erin, au clair de lune, les cheveux mouillés, avec des petites gouttes d'eau qui ruisselaient sur ses seins. Elle était belle. Mais qui il était, lui, pour l'obliger à rester avec un monstre ? Qui il était, lui, pour l'obliger à souffrir comme il souffrait, à vivre une vie de misère ? Il n'était rien. Il n'était personne. Il n'était qu'Adonis, un homme, un pacificateur parmi tant d'autres. Il n'était qu'un cadavre de plus qui foulait le sol et elle... Elle était belle, elle était forte, elle était tout ce qu'il ne serait jamais.
Ses doigts se détachèrent et se faufilèrent dans ses longs cheveux blonds alors que ses lèvres touchaient à peine les siennes. Il sentait son souffle contre et se mêler au sien. Un souffle chaud, vivant dont il voulait puiser la force. Sa voix s'éleva dans un murmure rauque :
" - Si tu pars, je meurs. ".
C'était égoïste. C'était du chantage. Mais il allait devenir véritablement fou. Il l'était déjà ? Son nez frôla sa joue et il vint enfouir son visage dans le creux de son cou. Nus l'un contre l'autre, à nouveau. Elle le tuait, encore et encore. Il mourrait, un peu plus, chaque fois qu'il se trouvait contre elle, chaque fois qu'elle s'éloignait de lui. Malgré tout, il voulait profiter, encore un peu. Juste un peu. Profiter de sa présence. Il aurait toute l'occasion du monde de se laisser mourir après. Ses bras l'encerclèrent et il l'enlaça. Il sentait sa poitrine contre son torse et son cœur battre. Elle pouvait le repousser, elle pouvait le détester, il s'en fichait : il profitait juste une dernière fois d'un peu d'amour, d'un peu de la seule chose qu'en réalité il réclamait. Et dire que c'était tout ce qu'il voulait...
" - Ne rentre pas maintenant. Reste encore. Juste un peu. ".
Sa voix se faisait implorante. S'il te plait. Adonis se laissa glisser le long de son corps, ses lèvres s'abattant sur la poitrine d'Erin, descendant jusqu'à son nombril alors qu'il posa ses genoux à terre. Ses mains se crispèrent sur les hanches de la jeune femmes avant de s'attacher au bas de ses reins. Sa joue se plaqua contre le bas de son ventre alors qu'il fermait violemment les yeux. Il la serrait, tout contre lui, à genoux, comme une ultime prière. Comme si le sort allait lui accorder un ultime moment de bonheur, à lui, le chien du Capitole. Comme si une femme comme elle se laisserait sombrer à ses côtés :
" - Reste encore un peu et ensuite... Fais ce que tu veux de moi. ".
Fais ce que tu veux de mon corps et mon âme, cela m'est égal : je suis déjà mort.
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| | | Erin Leventhorpe △ correspondances : 1251 △ points : 52 △ multicomptes : avery j. hawthorne △ à Panem depuis le : 30/12/2015 △ humeur : perplexe △ âge du personnage : vingt-six ans △ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.
| Sujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Jeu 1 Sep - 12:55 | |
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Can I hold you one last time To fight the feeling that is growing in my mind I know I did us both all so wrong I know I'm not always all that strong... « Si tu pars, je meurs. »
Elle le sentait au fond de ses tripes, comme un glas malheureux qui résonnait en elle. La sonnette d’alarme était en marche. Fuis. Cours. Marche. Respire au moins. Erin secoua la tête et se rendit compte qu’elle avait retenu sa respiration depuis bien trop longtemps. Ecarlate, elle essaya d’articuler « Je ne comprends pas… » d’une voix bien trop aigüe pour elle. Il s’était approché d’elle, avait passé une main électrisante dans sa longue chevelure de blé. Son cœur battait à la chamade alors qu’elle soutenait son regard clair. A mesure que son visage s’approchait du sien, elle en mémorisa chaque centimètre, chaque pore, chaque détail qui le composait. Bien sûr qu’elle comprenait. Cet homme, cet inconnu, était en train de s’ancrer en elle, littéralement. Sa peau s’imprimait contre celle de la jeune femme, son souffle s’écrasait contre sa bouche. Elle répondit à son baiser avec pudeur, mais avec une passion toute nouvelle qui la dévorait dangereusement. Elle gazouillait, elle pétillait.
Il l’enlaça calmement puis ajouta : « Ne rentre pas maintenant. Reste encore. Juste un peu. ». Erin grimaça et s’écarta un peu de lui, suffisamment pour voir son visage. Elle ignorait quelle heure il était et combien de temps leur petite escapade avait duré. Son père était peut être déjà rentré, peut être l’attendait-il assis à cette même table où il avait l’habitude de s’asseoir maintenant. Il avait la porte d’entrée en ligne de mire, elle ne pouvait pas l’éviter… il le savait. Il en abusait. De cette peur, de cette violence. Son estomac se tordit. Et si quelqu’un les avait suivis ? Si on avait déjà informé son père ? Il était peut être même déjà en route pour les grottes.
Adonis s’agenouilla devant elle, et colla son visage contre son ventre encore engourdi par leur aventure aquatique. « Reste encore un peu et ensuite... Fais ce que tu veux de moi. ». Son pouls s’emballa. Il fallait qu’elle rentre. Le père Leventhorpe s’occuperait d’elle au moment voulu… Mais pour Adonis, cela pouvait même être pire. Elle bafouilla une excuse bidon et se défit de son étreinte rapidement. Comme un animal apeuré, recroquevillé au fond d’une cage, qui montrait les dents. Elle avait peur. « Adonis… » commença-t-elle à demi mot. Mon père est fou, c’est un vieux con, violent de surcroît … Il veut ma mort, physique et mentale, alors si je ne pars pas maintenant, tu seras mort avec moi et ça ... Elle interrompit ses pensées et croisa le regard implorant du beau pacificateur. « Je… je ne peux pas. Il faut que je rentre chez moi. Si ça se sait… », poursuivit-elle rapidement, sentant les larmes lui monter aux yeux.
Tu vas pas te mettre à pleurer quand même ? Pourquoi ? Parce que tu viens de te faire déflorée par un Apollon ? Parce que tu en veux plus ? Tu en veux encore ? Mais tu peux pas, hein ! T’es comme la Cendrillon du mauvais district. Les douze coups ont sonné, il est l’heure de rentrer. Papa t’attend pour te briser les os.
Elle se pencha vers lui et l’étreignit encore. Elle aurait voulu qu’il puisse lire dans ses pensées pour y voir son cœur qui saigne depuis tant d’années. Avant, c’était sa mère qui la protégeait jour et nuit. Mais elle n’avait pas su faire, elle n’avait pas compris comment. Plus aucun mur ne s’était dressé entre elle et son père. Plus personne n’avait arrêté ses coups. Puis elle l’avait déçu, elle l’avait mis plus bas que terre. Elle avait tâché son nom à jamais. Les coups, elle les méritait désormais. Erin retint une nouvelle fois ses larmes, et parcouru le corps encore nu d’Adonis de ses mains avides. Sa peau était si douce et ses doigts rencontrèrent quelques balafres ou cicatrices. Ô Adonis ! Son corps était comme une gourmandise pour la jeune Leventhorpe. Maintenant qu’elle avait goûté aux plaisirs de la chair, elle n’avait plus que cela en tête. C’était le plus beau des exécutoires, le plus efficace aussi. Loin de tout, loin de son père et de sa vie morose, blottie dans les bras de son amant, Erin se sentait enfin revivre. Elle empoigna sa virilité et se mit à le masser à nouveau. Elle couvrit sa bouche de baisers douloureux, jusqu’à être à bout de souffle. Elle souffrait, souffrait de vivre et d’aimer. Elle qui avait déjà tout perdu. Sa mère, son avenir. Elle ne voulait plus rien perdre encore. « Baise moi encore ! », lui dit-elle d’une voix rauque.
Elle avait soigneusement évité d’utiliser ce mot. « Amour ». « Faire l’amour ». Fais-moi l’amour Adonis ! Redonne moi goût à la vie ! A cette vie de merde que l’on m’a donné, alors que je n’avais rien demandé. Certes, elle avait fait des choix. Bons ou mauvais, elle avait tourné le dos aux pacificateurs et à leur appétit sanguinaire. « Baise moi, puis ramène moi chez moi », ajouta-t-elle en se laissant retomber en arrière, impassible. Elle ignorait tout de cet homme, pourtant elle en voulait l’intégralité. Le corps et l’âme. Cet homme était à elle rien que cette nuit et elle se délectait de la saveur de sa peau. Ses muscles saillants et son torse imberbe qu’elle parcourait du bout des doigts, s’arrêtant au niveau de son cœur qu’elle sentait battre contre sa paume. Ses yeux bleus rencontrèrent ceux du pacificateur. Ce mot encore, résonnant en elle comme une promesse, comme un constat affligeant. Amour.
« Fais moi l’amour s’il te plait », murmura-t-elle. Le mur s’écroula. Des larmes.
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| | | Erin Leventhorpe △ correspondances : 1251 △ points : 52 △ multicomptes : avery j. hawthorne △ à Panem depuis le : 30/12/2015 △ humeur : perplexe △ âge du personnage : vingt-six ans △ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.
| Sujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Jeu 1 Sep - 14:17 | |
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| | | Caesar Flickerman △ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011 △ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
| Sujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Jeu 1 Sep - 14:17 | |
| Le membre 'Erin Leventhorpe' a effectué l'action suivante : ~ lancer de dés
'dé enceinte' : 1 |
| | | Adonis Nightsprings △ correspondances : 2406 △ points : 12 △ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ humeur : Blasé. △ âge du personnage : 35 ans △ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08
| Sujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Lun 12 Sep - 17:00 | |
| " - Adonis… Je… Je ne peux pas. Il faut que je rentre chez moi. Si ça se sait… ".
Si ça se sait ?
Adonis n'osa pas relever les yeux. Il n'osa pas la regarder. Sa tête restait tout contre son ventre, son regard fixant un point sans réellement le regarder. Il était ailleurs, quelque part entre ici et là. Il s'était toujours demandé s'il finirait par complètement perdre la raison. Son esprit était malade, d'une maladie que personne ni rien ne pouvait soigner. Il avait longtemps cru que c'était la faute du système et c'était la raison pour laquelle il s'y était abandonné. Parfois, en se regardant dans le miroir – lorsqu'il le pouvait – il se murmurait qu'il était la seule cause de sa folie et qu'il n'y avait personne d'autre à blâmer. Et puis, quand il se sentait fatigué, qu'il fixait le plafond de ses yeux glacés et qu'il n'était plus sûr de rien, il s'autorisait à rejeter la faute sur les femmes de sa vie. Sa mère ne s'était jamais vraiment préoccupée de lui. Il était le fils aîné, celui qui portait le nom de son père, un héritier qui, s'il le devait, mourrait en ce nom qu'il n'a pas choisi. Formé, formaté, entraîné pour survivre à l'arène et rien d'autre. Et il avait échoué, il n'avait pas pu aller dans l'arène. Était-ce de la honte qu'il avait lu dans le regard de sa mère lorsqu'elle avait posé les yeux sur lui une fois la Moisson terminée, une fois ses dix huit ans passés ? Il s'était passé la corde au cou et avait plongé. Pourquoi son père l'avait sauvé ? Sa mère n'avait même pas bougé. Il avait été épargné pour souffrir pour le restant de ses jours ? Parce que ça n'avait pas été assez et que ce ne serait jamais assez ? Il s'était engagé chez les Pacificateurs, en pensant faire la différence. Sa mère n'avait rien dit. Il avait été l'un des meilleurs – si ce n'était le meilleur – de sa promotion. Sa mère n'avait rien dit. Et puis, sa sœur était morte. Elle avait réussi là où il avait échoué. Elle l'avait abandonné et il lui en avait voulu, toutes ses années, pour des raisons obscures, pour des jeux et des paroles d'enfants qui n'avaient plus lieu d'être. Il ne lui avait jamais dit combien il l'aimait. Elle ne saura jamais combien il s'en voulait.
Et dans son étreinte, il projeta Silk sur Erin. Combien de fois l'avait-elle câliné comme cela, l'avait-elle pris dans ses bras comme son enfant et le berçant jusqu'à ce qu'il puisse s'endormir sereinement ? Combien de fois avait-elle murmuré des mots doux avant ou après une énième bataille entre eux, avant ou après un peu d'alcool et de sexe ? Dans les gestes de la blonde, il y avait quelque chose de réconfortant et cruel à la fois. Adonis ferma les yeux. C'était bon, c'était doux, c'était tout ce qu'il voulait. Mais comme Silk, elle s'en irait sans un regard et avec des mots qui blessent. Des mots qui peuvent torturer l'esprit et le corps. Il voulait plaquer ses mains sur ses oreilles pour ne plus jamais les entendre, ces mots qui brisent. Oh, Erin, si tu savais comme ça me fait mal. Si ça se savait... Elle avait tout à y perdre. Il ne pouvait pas lui en vouloir, pas vrai ? Il n'en avait pas le droit. Parce que le nom des Nightsprings était à tout jamais synonyme de monstruosité et que c'était entièrement sa faute. C'était compréhensible qu'elle ne veuille pas être vu en sa présence, qu'elle ne veuille pas être assimilée à ce déchet qu'il était et qu'il serait jusqu'à son dernier souffle. Il comprenait. Il devait se résoudre au fait qu'il resterait seul et que ce n'était qu'une fille de plus à ajouter à son palmarès d'une seule nuit.
Une fille de plus. Il aurait aimé qu'elle ne soit pas juste une fille de plus. Il aurait voulu qu'elle soit plus... Mais il devait la laisser partir. La laisser partir... Il se relèverait, poserait sa veste d'uniforme sur ses petites épaules et la ramènerait jusqu'à chez elle, ou bien la laisserait rentrer seule. Et ensuite, lui aussi rentrerait. Seul. Il retournerait au District 8, comme si de rien était. Personne ne doit savoir. C'est mieux pour elle. C'est mieux pour moi. Il prit appui sur sa jambe pour se hisser mais en fût empêché. Elle glissa sa main entre ses cuisses et attrapa son sexe. Adonis tourna la tête vers elle, bouche bée. A quoi tu joues, Leventhorpe ? Ça te plait ? Ça te plait de jouer avec moi ? Ça te plait de me détruire ? Ça devait être marrant, de s'amuser avec le cœur et les émotions d'un détraqué. Après tout, il le méritait bien, non ? Puis ses lèvres se posèrent sur les siennes, possessives, violentes. Des baisers humides qui n'avaient rien de tendres. Des baisers qui s'intensifiaient et se voulaient plus intrusifs alors que sa main continuait ses va et vient. Il soupira par le nez et il ferma lentement les yeux. Il se sentit partir : il se laissait totalement aller. Oui, il allait la baiser. Il allait lui faire regretter tout ce qu'elle lui faisait ressentir. Il allait s'y donner à cœur joie ou sombrer, une fois de plus.
Erin se laissa tomber en arrière. Son regard avait presque l'air vide. Comme si elle s'en fichait. Elle voulait juste encore un peu de baise et ensuite je la ramènerai à papa. C'était tout ? Un instant, il l'observa. Il devait avoir l'air aussi impassible qu'elle, à la fixer longuement comme une vulgaire pute. Je... Non... Je ne veux plus de ça. Ce n'est pas d'un coup d'un soir dont j'ai besoin. Je veux exister. Je veux vivre. Je ne veux plus survivre. Fais-moi me sentir vivant, Erin. Pitié. J'en ai besoin... Ou sinon, plus rien ne vaut la peine ?
" - Fais-moi l'amour s'il te plait ".
Un murmure. Un sanglot. Des larmes.
Elle avait réussi. Elle venait de le briser, complètement. Elle venait de faire ce que seules les femmes de sa vie avaient réussi à faire : le briser en mille morceaux. Tu m'as tué, Erin. Il cligna des yeux et leva une main qu'il posa sur la joue de la blonde :
" - Shh... Ne pleure pas... ".
Lui aussi, avait murmuré. Il caressa doucement sa joue pour la rassurer, la calmer. Que pouvait-il faire ? Comment faire ? L'amour lui faisait du mal et il ne savait que faire du mal. Ses mots, ses choix. Il finissait toujours par faire mal. Mais peut-être que, s'il pensait très fort à faire quelque chose de bien, peut-être que... Peut-être que ça pourrait marcher ? Il y arriverait ? Il se positionna au-dessus d'elle, sans s'arrêter de câliner sa joue, et il se pencha pour embrasser ses lèvres, puis ses joues et enfin ses yeux. Ses larmes étaient salées. Il ne voulait pas qu'elle pleure :
" - Personne ne saura rien, je te le promets. Personne... Si c'est ce que tu veux. ".
Il déglutit, prit un instant pour considérer tout cela. C'était dur de se concentrer, surtout dans des conditions comme celles-ci. Leur regard se croisèrent à nouveau. Il était au-dessus d'elle et pour une fois, c'était lui qui berçait. Il l'aida à se redresser et la pris tout contre lui, posant ses lèvres contre sa tempe :
" - Je... Je ferais tout ce que tu voudras, okay ? Vraiment tout. Si tu veux qu'on recommence, on recommence. Si tu veux que je te ramène maintenant, je le ferais. Mais ne pleure pas. Je ne veux pas te voir comme ça... ".
Je ne veux pas te voir comme ça parce que ça fait mal. Ça me fait mal. Je ne sais pas quoi faire. Je veux juste...
" - Je veux juste que tu te sentes bien. ".
S'il te plait, dis-moi ce dont tu as vraiment besoin. Dis-le-moi, tout simplement, je t'en prie. Dis-moi ce dont tu as envie et je le ferais. Je veux juste...
" - Ça ne veut certainement rien dire. Je veux dire... Cette nuit, tout ça. Ça ne veut peut-être rien dire et demain matin, tu auras oublié. J'aurais peut-être moi-même oublié mais je n'ai pas envie de fuir, pour une fois. Alors dis-moi. Dis-moi ce que tu attends de moi. Dis-moi et je le ferais. Sans une once d'hésitation. ". |
| | | Erin Leventhorpe △ correspondances : 1251 △ points : 52 △ multicomptes : avery j. hawthorne △ à Panem depuis le : 30/12/2015 △ humeur : perplexe △ âge du personnage : vingt-six ans △ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.
| Sujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Sam 24 Sep - 16:29 | |
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My mind's a jungle, it's dark and wild A simple touch sets me on fire Take you away, far from what you know Take me away to my golden throne. Il s’était penché sur elle et butinait son visage de doux baisers salvateurs. Mais les sanglots la secouaient, et Erin se mit à hoqueter de plus belle. Elle avait honte, peur et mal à la fois. Un mal presque physique, qui la prenait de toute part. Elle s’était offerte à cet homme, cet inconnu, sans pour autant demander son reste ; mais maintenant qu’ils étaient sur le point de se quitter et de retourner à leurs vies chacun de leur côté, elle était prise de panique. Qui était-elle pour compter ? La « fille de », la petite blonde aux yeux bleus et à l’allure si fragile. Elle n’avait rien d’une femme fatale, de ce genre de femme qui vous ensorcèle et qui vous hante toute votre vie. Elle n’en avait pas le charisme, encore moins le physique. Elle était quelconque. Une ratée de plus dans le district deux.
« Shh... Ne pleure pas... Personne ne saura rien, je te le promets. Personne... Si c'est ce que tu veux. », lui dit-elle doucement.
Erin ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit. Avait-elle mal interprété les intentions du pacificateur ? Perplexe, elle continua à l’observait en silence, buvant chacune de ses paroles. Elle le regardait s’agiter au dessus d’elle. Ses lèvres qui remuaient dans une parfaite symphonie. Il la releva sans difficulté, du bout du bras, et elle vit une nouvelle fois ses muscles saillants. La jeune femme avait la gorge sèche et le cerveau en ébullition.
« Je... Je ferais tout ce que tu voudras, okay ? Vraiment tout. Si tu veux qu'on recommence, on recommence. Si tu veux que je te ramène maintenant, je le ferais. Mais ne pleure pas. Je ne veux pas te voir comme ça... Je veux juste que tu te sentes bien », ajouta-t-il enfin.
C’était le pompon, la cerise sur le gâteau. Le néant. Voilà d’où elle revenait. De nulle part. Sa mère avait été jusqu’à présent la seule à lui montrer une once de tendresse et d’attention. Elle avait été la seule à la bercer comme cela. Bien sûr son père l’avait été aussi dans le passé… Il y a très longtemps ! Mais depuis que sa femme avait pris la décision de mettre fin à ses jours, le semblant de père qu’il avait été avait quitté ce monde là avec elle. Ainsi, tout ce qu’elle avait toujours connu des hommes, c’était les coups de son père et sa cruauté, les regards en coin de ses camarades de classe et de formation, les mains baladeuses de certains de ses collègues et les sous-entendus peu ragoûtants de son patron… Voilà les hommes qu’elle avait connus jusqu’alors. Pas les plus fins, pas les meilleurs. Rien à voir avec le brun ténébreux qui lui faisait face, encore en tenue d’Adam. Erin avait beau cligner des yeux et déglutir, elle n’en revenait pas. Si elle n’avait pas eu peur de passer pour une cruche, elle se serait même pincée.
« Ça ne veut certainement rien dire. Je veux dire... Cette nuit, tout ça. Ça ne veut peut-être rien dire et demain matin, tu auras oublié. J'aurais peut-être moi-même oublié mais je n'ai pas envie de fuir, pour une fois. Alors dis-moi. Dis-moi ce que tu attends de moi. Dis-moi et je le ferais. Sans une once d'hésitation. », déclara-t-il du même ton.
Erin n’était même pas sûre de pouvoir garder la face devant son paternel et ses collègues le lendemain. Elle avait l’impression que c’était marqué sur son front, qu’on ne voyait que ça, comme le nez en plein milieu de la figure. Comment allait-elle pouvoir l’oublier ? Oublier cette nuit ? Son corps contre le sien et sa bouche la dévorant de toute part… et ses yeux clairs, son regard inquisiteur et avide. Le voulait-elle seulement, l’oublier ? Là était la question… que voulait-elle vraiment ? Elle s’était laissée guider par son instinct, son envie, son désir. Elle l’avait attiré ici sans grande conviction, sans même imaginer un seul instant que cet homme ne puisse lui montrer un quelconque intérêt. Elle n’avait jamais été autre chose qu’un corps, un corps de femme, un corps meurtri. Allait-il l’oublier ? Sans aucun doute, et cette pensée lui serra le cœur. Comment lui en vouloir ? C’était un bel homme, un pacificateur de surcroît. Il avait certainement connu des dizaines de femmes ! Erin voyait bien le succès qu’avait son père auprès de la gente féminine. Un succès inquiétant et déroutant. Toutes ces femmes qui le craignait et le désirait à la fois… Oui. Elle aussi était terriblement intimidée par ce Adonis Nightsprings et elle le désirait tout autant. Il y avait cette force qui émanait de lui, cette froideur… et cette douloureuse sensibilité. Qu’est-ce que je veux vraiment ? se répétait-elle en boucle. Elle ne cherchait pas l’amour, juste un corps contre lequel se reposer, une âme, un égal. Un paradis. Est-ce qu’Adonis pourrait lui donner tout cela ? « Je vais te tuer... Mais pas tout de suite », lui avait-il dit. Elle grimaça en repensant aux menaces qu’avait proférer son père à son encontre.
« Ramène moi alors… », dit-elle d’une voix éteinte.
C’est pas comme si c’était le prince charmant après tout. Ils venaient de s’envoyer en l’air, pas de pique-niquer dans un champ, les doigts entrelacés et les yeux dégoulinant d’amour. Et elle avait adoré ça. Elle avait adoré la sensation de sa peau contre la sienne et de ses doigts puissants, intrusifs, menaçants. Elle avait adoré le séduire et le défier. Oui, elle avait adoré se faire baiser de la sorte. La jeune blonde jeta un regard en coin à son partenaire et ne put se retenir de rougir, une fois de plus. Il fallait qu’elle parle, qu’elle s’explique. Elle en avait conscience, mais les mots ne venaient pas. Face à l’attente du pacificateur, Erin prit son courage à deux mains et se lança :
« Je sais pas ce que je veux. Je ne te connais pas… à part ton nom, je ne sais rien. Et toi non plus, tu ne sais rien de moi ! Tu connais mon père, ma famille et les bruits de couloirs… mais tu ne me connais pas MOI ! Tu n'es pas obligé... »
De m'aimer? Elle s’était presque étouffée sur ce dernier mot, les mains plaquées sur le torse et les joues roses. Elle secoua la tête et attrapa un bout de chiffon de sa robe et tenta de se revêtir. Il n’y avait pas grand chose à savoir de plus sur elle dans le fond… Taciturne et rancunière, froide et solitaire… Voilà la femme qu’elle était devenue. Rien de particulièrement vendeur et exultant. Elle s’est mise à taper du pied d’impatience. Mal à l’aise et perplexe, elle aurait voulu se cacher dans un petit trou de souris et disparaître.
« Il se fait vraiment tard... Adonis… et je ne veux pas t’ennuyer encore plus… Je peux rentrer seule ! Vraiment… ne t’embête pas va… », dit-elle sans sourciller. « A cette heure-ci, y’a plus personne dans les rues du Deux. Puis je suis Erin Leventhorpe. Ils ont tous peur de mon père, personne ne se risquera à m’accoster… », ajouta-t-elle dans un rire forcé.
Elle l’implorait presque du regard à présent. Pourquoi ? Comment ce Nightsprings avait-il pu l’ensorceler ainsi ? Son corps le réclamait toujours, et pourtant, on pouvait encore voir la trace de ses larmes sur ses joues. Ils jouaient ensemble, puis l’un contre l’autre. Comme deux aimants ils s’attiraient puis se rejetaient à la fois. Une valse tragique et volée, à l’abri des regards.
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| | | Adonis Nightsprings △ correspondances : 2406 △ points : 12 △ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ humeur : Blasé. △ âge du personnage : 35 ans △ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08
| Sujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Dim 18 Déc - 18:18 | |
| I wish you were here Don't you know, the snow is getting colder, And I miss you like hell, And I'm feeling blue I've got feelings for you, Do you still feel the same? From the first time I laid my eyes on you, I felt joy of living, I saw heaven in your eyes In your eyes Adonis se figea. Son cœur manqua un battement et le souffle lui en fût coupé. Ses yeux étaient grands ouverts, comme ses lèvres. Il devait bien être maudit, il n'y avait aucune autre explication. Lentement, il baissa la tête en serrant discrètement les dents. Il était d'une stupidité maladive. Et dire qu'on disait qu'il n'était qu'un monstre dépourvu d'âme, un insensible à la douleur des autres. Non,c 'était faux. Tout cela était faux. C'est parce qu'il ressentait trop. Il y avait ce surplus d'émotions qui lui tiraillaient le corps et le cœur. Il avait trop mal, bien trop mal et il ne lui restait qu'un goût amer dans la bouche. Le goût amer d'une énième déception. Elle voulait rentrer. C'était tout ce qui comptait. Elle l'oublierait. Elle rentrerait chez elle, s'écroulerait sur son lit et s'endormirait pour se réveiller au petit matin en pensant à un douloureux cauchemar. Adonis n'était rien d'autre qu'un cauchemar, une ombre noire qui planait sur les hommes et les femmes. Un fantôme de plus dans un monde déjà crevé. Ne pleure pas. Où étaient donc passés les doigts de Silk qui caressaient sa peau ? Où étaient passés ses mots doux pour le réconforter et le consoler comme on le fait pour un enfant ? Avait-il tout perdu avec elle ? Avait-elle fini par tout emporter ? Son estomac se serra. Elle lui jeta un regard en coin. C'était pire que tout, pire que de le regarder droit dans les yeux.
Lentement, l'homme releva la tête pour la contempler. Ils ne se connaissaient pas, elle avait raison. Et si lui, à part son nom, son père et les quelques rumeurs qui circulaient à propos des Leventhorpe, il ne connaissait rien d'elle, elle n'en savait pas plus sur lui. Elle pouvait le nommer du bout des lèvres, avoir entendu un minimum des procès mais ne saurait jamais à quel monstre elle avait affaire. Le regard d'Adonis se durcit. Non, ils ne se connaissaient pas. Voulait-il vraiment savoir ce qui se cachait derrière ce petit bout de femme ? Avait-il vraiment envie de connaître ses troubles et son passé ? Et elle ? Avait-elle envie de connaître tous les démons qui l'habitaient ? Si elle pouvait seulement plonger ses yeux dans les siens et voir Ô combien ils étaient froids. Il n'avait plus qu'à tendre la main et effleurer ses boucles blondes. Réchauffe-moi, s'il te plait. Réchauffe mon cœur et mon corps, repousse mes démons que je puisse enfin respirer. Mais elle lui couper les souffle. Mais elle lui coupait le souffle à chaque mot, chaque geste. Que pouvait-il faire de plus ? Qu'avait-il à dire de plus ? Il n'y avait plus rien. Les rêves d'un soir venaient de s'envoler. Il n'y avait plus d'espoir, plus pour lui en tout cas. Adonis se mordit les lèvres. Leurs yeux se rencontrèrent enfin puis se détournèrent. Elle s'était rhabillée du mieux qu'elle put mais elle avait l'air toujours aussi dénudé. Il se releva à son tour, ramassant ses affaires et terminant de se rhabiller.
D'un geste nonchalant, il lui tendit sa veste, la tête basse, et soupira :
" - Prend ça. Si on te voit avec, tu n'auras qu'à dire que c'est celle de ton père. Et tu n'auras qu'à la brûler, la jeter, la découper, en faire ce que tu veux une fois chez toi. ".
Son ton était froid. Froid comme la nuit, froid comme son cœur. Il n'attendit pas qu'elle la prenne et la lui mit de force sur les épaules. Dans le fond, ce n'était pas tant pour la protéger qu'il la lui avait donnée mais pour qu'elle la garde. Il avait espoir qu'elle la garde. Qu'est-ce qu'il espérait ? Qu'elle respire son odeur, la nuit, en serrant la veste tout contre elle ? Qu'elle se colle contre la veste, nue, ses doigts entre ses cuisses en imaginant que c'est lui ? Il était vraiment stupide.
Son épaule frôla la sienne tandis qu'il la dépassait, marchant jusqu'à la sortie de la grotte. Il enjamba la barrière, comme ils avaient fait en entrant et se retrouva dehors. Il releva le menton pour observer le ciel. Il méritait tout ça. Pas de rédemption pour quelqu'un comme lui. Il n'en avait pas le droit. Ses poings se serrèrent alors qu'il baissa la tête. Ils ne se connaissaient pas mais lorsqu'il se retourna, se retrouvant face à elle, il se rendit compte à quel point ils étaient similaires. Tous les deux ne savaient pas vraiment ce qu'ils voulaient. Ils voulaient juste sentir la chaleur... Une chaleur qu'ils n'avaient pas, qu'ils ne connaissaient pas. Ce fois, il effleura ses cheveux. Je ne t'oublierai pas, ça, c'est sûr :
" - Tu ne m'embêtes pas, tu le sais ? ".
Ses mots étaient sortis, comme un souffle. Il aurait voulu lui dire qu'il reviendrait, pour elle. Il aurait voulu lui dire qu'elle pouvait lui envoyer du courrier, qu'ils s'appelleraient. Des désirs d'enfants qui ne donneraient rien, au final. Il s'humecta les lèvres, sans la regarder, ses doigts toujours dans ses cheveux :
" - C'est bientôt les Jeux. J'y serais, pour sûr... ".
Est-ce que tu les regarderas ? Est-ce que tu les regarderas, juste pour apercevoir un pacificateur dans la foule ? Juste pour me voir, moi ?
" - Regarde-les, s'il te plait. ".
Regarde-moi. |
| | | Erin Leventhorpe △ correspondances : 1251 △ points : 52 △ multicomptes : avery j. hawthorne △ à Panem depuis le : 30/12/2015 △ humeur : perplexe △ âge du personnage : vingt-six ans △ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.
| Sujet: Re: I picture your face in the back of my eyes (adonis-erin) NC -18 ! Mar 24 Jan - 17:59 | |
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I bow down to pray I try to make the worse seem better Lord, show me the way To cut through all his worn out leather I've got a hundred million reasons to walk away But baby, I just need one good one to stay. ♫ Erin eut l’impression que tout le poids du monde s’écrasait sur elle alors qu’il déposa sa veste sur ses épaules. Ses jambes frêles et engourdies menaçaient de céder. Il soufflait le chaud puis le froid sur elle, et ce petit manège incessant lui faisait tourner la tête. Ou alors était-ce la fatigue ? Elle ne savait plus. Le jour allait bientôt se lever sur Panem, on devinait presque quelques rayons de soleil qui se frayaient un chemin à travers la nuit noire. Ils se tenaient à nouveau face à face, là où quelques heures auparavant, leur idylle était née, là où leurs corps avaient pris feu. Car oui, c’était bien ça qu’Adonis avait déclenché en elle, un feu, un incendie ravageur, une folie dont elle ne connaissait pas encore les limites. Elle ne cessait de se répéter intérieurement que cet homme était visiblement dérangé, qu’il avait l’air bien trop menaçant et que son comportement aurait pu paraître aux yeux des autres comme bien trop politiquement peu correct… Mais elle s’en fichait. Elle s’en était toujours vraiment fiché de l’avis des autres. Et encore, elle restait polie. Il y avait quelque chose de mort, d’éteint, dans le regard de cet homme, et pourtant elle n’était pas folle ; elle pouvait y voir danser les flammes du désir. Que pouvait-elle faire contre lui ? Contre ça ? Pouvait-elle vraiment lutter ? En avait-elle seulement envie… ? « Merci. », souffla-t-elle simplement. Elle ne trouvait plus les mots. Elle qui d’habitude ne manquait pas de répartie, elle qui trouvait toujours quoi dire. Un silence s’installa, puis après quelques minutes, Erin leva les yeux vers son amant d’un soir, vers l’âme brisée qui lui faisait face. Ils avaient l’air malins tous les deux. Deux écorchés vifs, des inconnus qui se rencontrent et se défont, deux corps entremêlés qui se torturent et qui s’aiment à la fois. C’était la vie, non ? Les Leventhorpe n’avaient certainement pas signé pour une vie paisible dans ce monde, pour vivre la vie comme un long fleuve tranquille. Il fallait qu’elle s’y fasse ; qu’elle oublie toutes les princesses, toutes les histoires d’amour qu’on avait pu lui conter étant enfant. Bien qu’elle n’y avait jamais cru, ces mensonges s’étaient nichés au creux de sa tête, au fond de son cœur. Et ils l’avait fait… ils avaient engendré ce monstre qui vous ronge de la tête au pieds, ce malin qui vous dévore sans que vous vous ne vous en doutiez : l’Espoir. Adonis lui effleura les cheveux du bout des doigts, et bien qu’elle ne bougeait toujours pas, son corps entier était comme électrifié par son contact. Oui, ils ne connaissaient pas, mais leurs corps étaient à présent connectés et ils s’appelaient à l’unisson.
Les yeux rivés sur ses lèvres, Erin essayait désespérément de se concentrer sur ses mots, mais elle buvait ses paroles sans véritablement les entendre. Ses pensées vagabondaient du bout de ses doigts qui palpaient doucement le tissu de la veste, de ses lèvres encore fiévreuses, à ses cuisses ecchymosées par leurs étreintes nocturnes… Elle ne passerait pas la nuit. Elle le savait. Soit son père l’attendrait calmement le doigt sur la gâchette, prêt à mettre fin à son calvaire ; soit elle mourrait dans la nuit étouffée dans ses draps, anesthésiée par le chagrin. Il fallait que les mots lui reviennent et qu’elle trouve le moyen de le retenir, que ce soit pour une nuit ou deux, ou trois. Il fallait qu’il reste. Mais il allait partir, et l’abandonner à son tour. Elle entendait ses mots maintenant, bien distinctement. Les Jeux. Il allait repartir pour de bon alors, accomplir sa besogne de Pacificateur au Capitole. Loin, très loin du Deux, très loin d’elle. Alors c’était ça, les plans d’un soir ? Les histoires sans lendemain ? Un bon coup de rein et un au revoir timide du bout des lèvres. Elle en avait la nausée. Prise de panique, elle se cramponna à sa main, interrompant sa douce caresse.
« Tu n’auras qu’à venir la chercher, ta veste. Ici. Chez moi. », dit-elle tout aussi froidement que lui, mais ses yeux bleus embués la trahissaient. Pourquoi devait-il absolument partir ? Pour aller en baiser une autre ? Son cœur se serra une fois de plus. La jalousie. Le désespoir. Encore. Le souffle qui venait à manquer à ses poumons tout doucement.
« Je ne regarde jamais les Jeux, Adonis. Je n’aime pas ça les gamins qui tombent comme des mouches… », ajouta-t-elle en le fusillant du regard. Jadis, elle aurait plutôt dit qu’elle n’en avait rien à foutre de « ces gamins », mais elle avait récemment changé d’avis. Ou plutôt, ses hormones l’avaient forcée à changer d’avis. Bientôt vingt-sept piges, encore vierge, mais pourtant elle aussi avait rêvé de fonder une famille. A quoi bon faire des enfants pour les envoyer à la mort ? De gré ou de force ? Erin secoua la tête. « Et pis d’abord, qu’est-ce tu vas faire aux Jeux ? T’es un vainqueur, c’est ça ? T’es devenu un mentor ? ».
Elle feignait l’indifférence et le mépris mais pourtant elle n’avait qu’une envie, c’était de se jeter à ses pieds, de se foutre à genoux et de le supplier de rester là, de ne pas l’abandonner à son triste sort de pouilleuse du Deux. « Emmène moi, je t’en prie, emmène moi loin de lui. Loin d’ici », voilà ce que son cœur lui criait, mais par pudeur, et par fierté surtout, elle se contentait de le toiser silencieusement. « Qui est-ce que tu vas rejoindre au Capitole, hein ? Sois honnête, dis moi plutôt comment elle s’appelle… », cracha-t-elle après un moment.
Après le désir, les larmes et les coups, c’était la rage qui pointait le bout de nez. Toujours sans un mot, Erin se mit à dévaler la pente qu’il avaient remonté quelques heures auparavant et qui menait jusqu’aux abords du district. Elle allait pas se la jouer jeune demoiselle en détresse et ex-vierge pathétique jusqu’au bout. Fallait arracher le pansement d’un coup sec, sans prévenir, histoire que ça fasse mal sur le coup, mais que ça arrête de saigner. C’est ce que son père lui aurait dit, de son air suffisant et moqueur, il l’aurait jugé comme il le faisait si bien. Même gamine elle ravalait ses larmes, une fois de plus ou de moins, ça ne changerait rien. Il était hors de question qu’elle le retienne, qu’elle devienne ce genre de femmes là. L’amour, c’était bon pour les faibles et pour les incompétents. N’était-elle pas devenue ce genre de personnes d’ailleurs ? En renonçant à sa carrière de pacificatrice et à la fierté de ses proches, n’avait-elle pas tiré un trait sur sa destinée ? Elle ne se retourna même pas pour voir s’il la suivait, et sans s’en rendre compte elle s’était mise à courir. Fuir, c’était la solution, c’était ce qu’elle aurait du faire beaucoup plus tôt d’ailleurs ! Mais n’était-il pas trop tard pour ça… ?
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