Deverell était mort. Bonne ou mauvaise chose ? J’en avais aucune idée. Mais au moins, cette chère Coin allait tomber avec. Je me demandais bien ce qui lui était passé par la tête en préparant un attentat de cette envergure. C’était l’action la plus stupide du monde. Certes elle avait fait tomber la tête du Capitole, mais la sienne allait sûrement suivre. Et franchement, je la voyais mal se sacrifier pour la cause. Elle ne valait pas mieux que les capitoliens. Bref, elle était la pire des dirigeantes rebelles. Si les autres m’avaient écoutée, ce fiasco n’aurait jamais eu lieu. Les représailles n’allaient pas tarder. Et je ne pensais pas si bien dire à cet instant.

« Aujourd’hui, cela ne fait plus aucun doute. Des rebelles se proclamant membres d’une armée illégale ont cherché à saboter la rencontre entre M. Deverell et Mme Coin et ont réussi. » Cette Augusta Cranelow savait très bien user des mots pour accuser tous les rebelles et non ceux qui avaient participé à cet attentat. Je n’avais pas envie d’être associée à ce raté. C’était ridicule. Si de vrais rebelles, et pas ces pseudos politiques qui s’essayaient à des jeux trop compliqués pour eux, avaient tenté quelque chose, cela aurait été un véritable succès. Personne n’aurait été arrêté. Mais l’égo de cette Coin était si énorme, ça faisait pitié. Et ses moutons encore plus.

« Une fois la vérité dévoilée et justice rendue, Panem verra de nouveaux Hunger Games. Panem verra l’ascension d’un nouveau vainqueur, ou d’une nouvelle vainqueur, qui fera honneur à son district et montrera une image forte de loyauté et de réussite à chacun d’entre nous. » Et voilà. Bravo Mme Coin. Bravo ! Je n’avais jamais haï quelqu’un à ce point depuis bien longtemps. Elle se vantait de vouloir agir pour la nation, pour les citoyens. C’était ça « agir pour la nation » ? C’était facile de faire n’importe quoi et de ne pas se soucier des conséquences quand on était caché dans des souterrains. J’espérais qu’elle allait payer pour ses actes. Tant pis si c’était le Capitole qui la jugeait et non ceux qui le méritaient.