Quoi de mieux qu'une soirée pour Halloween chez le Président lui-même pour te montrer, toi qui n'avait plus fois en rien ni personne.

Tu avançais dans le jardin et au rez-de-chaussée, Brooke à tes côtés, souriant à chaque personne qui tu croisais. Ta robe noire, longue et lourde, traînait derrière toi. Tu ne sentais même pas la dose assez impressionnante de fond de teint blanc que tu t'étais mis sur le visage, tellement tu t'occupais de ce qui se passait autour de toi. Tu poussais quelques fois sur ta coiffe, noire, cornée, qui descendait jusqu'entre tes sourcils en un V parfait, pour ne pas la faire tomber devant tes yeux bleus, clairs, rendus plus effrayant par la couleur de ta peau. Brooke reste discrète, mais elle arrive à convaincre tout le monde avec brio. Elle sourit, elle aussi. Elle ne parle, mais elle se donne un air intéressée et aimable. Tu sers des mains, étreint certaines Capitoliennes que tu as déjà vues ou que tu connais bien - des mannequins, des actrices, des sponsors, tous viennent te saluer, tous plus terrorisants et maquillés que les autres complimenter ton costume, complimenter la nouvelle gagnante qui se tient à tes côtés. Au bout d'à peine une heure, tu as mal aux joues tellement ton sourire est déployé. Tu finis par t'adosser contre un pilier, un verre à la main, alors qu'un Capitolien a demandé à Brooke de lui accorder une danse. Tu penses être tranquille, alors tu te masses les joues. Tu n'en peux plus de sourire à tous ses idiots, tu n'en peux plus de ta robe qui pèse sur tes épaules.

Tu entends une petite voix fluette et des talons s'avancer vers toi. Iris. La très chère hôtesse du District Huit. Lors de la victoire de Brooke, alors que tu ne pouvais penser qu'à la mort de ton autre tribut, elle ne tenait plus en place. Elle sautillait dans toute la résidence, excitée comme une puce à l'idée de passer un an sous les caméras. Elle était devenue hôtesse quand tu étais devenue mentor - et elle était persuadée que ça vous avait liées tout spécialement, que ça vous rendait les meilleures amis du monde. Elle t'a pris les mains, et a déclaré qu'il fallait absolument que tu rencontres quelqu'un. Elle t'a fait traversé la foule qui s’agglutinait dans la demeure du président sans lâcher ta main, t'attirant jusqu'au buffet. Elle a toussoté de la manière la plus ridicule possible, et un jeune homme s'est retourné. La vingtaine, tout juste, ou peut-être un petit peu plus. Tout de noir vêtu, exactement comme toi. Tu ne savais absolument pas qui c'était, et tu n'en avais rien à faire, jusqu'à ce qu'Iris prononce son nom.

Byrn.

Alors que ton visage avait commencé à vagabonder un peu partout autour de toi, il s'est vite reposé sur le visage de l'inconnu. Tu n'as pas laissé ta bouche s'ouvrir en grand sous l'effet de la surprise, pour ne pas montrer à Iris quoique ce soit. Tu n'arrivais pas à croire que je me retrouvais devant le fils de la légende rebelle du Capitole. Tout le monde connaissait cet homme. Sa mort avait fait beaucoup de bruit. Il avait aussi fait beaucoup de bruit de sn vivant, d'ailleurs, et c'était de ça qu'il était mort. J'hochai la tête alors que l'hôtesse m'informait de son tout nouveau poste de coach sportif. J'ai tendu la main, souriante, peut-être un peu trop :

❝ Un honneur ! ❞