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Sujet: Hello, alone, it's you and me againt (Wyoming) Mer 13 Aoû - 22:50
Wyoming ∞ Fleur
It has been a beautiful fight. Still is.
« BLUESTONE ! » Elle sursaute, Fleur, alors qu’elle reprend son ouvrage. Elle est fatiguée de passer ses heures à coudre des vêtements et ses poumons ne cessent de lui faire mal depuis qu’elle respire cet air infect. Elle lève les yeux au ciel avant qu’un soupir ne s’échappe instinctivement de ses lèvres, bornée. « C’était quoi, ça ?! » Son corps est parcouru d’un frisson sous l’effet de la surprise alors qu’elle sent la main du chef de l’usine serrait soudainement son poignet. Fleur, dix-sept ans, et déjà l’art et la manière de chercher les problèmes. Elle s’en fout, Fleur, d’habitude. Mais pas aujourd’hui, pas maintenant que la sonnerie marque la fin de la journée et qu’elle n’a pas, vraiment pas, le temps de rester ici. « J’avais avalé une poussière. » Fleur, elle plonge son regard sombre dans celui de l’homme, bien plus grand qu’elle mais elle lui tient tête, toujours. Il soupire bruyamment avant de la repousser, sans aucune délicatesse contre l’une des tables de l’usine. « Tu me rangeras les affaires avant de partir ! » Elle le regarde, ébahie et clairement pas d’accord. Mais pour une fois, elle se raisonne. Seule, comme une grande. Alors elle attend à peine que l’usine se vide pour débarrasser les affaires au plus vite. Vraiment, elle va être en retard, elle le sait. Alors elle accélère encore avant de quitter l’usine sans demander son reste.
Elle est en retard. Encore. Comme toujours. Parce que Fleur passe sa vie à être en retard, incapable de respecter un horaire quelconque. Pourtant, elle arrive rapidement près de la Gare et s’arrête. Fleur doute. Elle regarde ses mains abîmées par le travail et croise son regard fatigué dans le reflet d’une vitre. Et si… Et si Wyoming n’était plus la même ? Et si les Jeux avaient tué tout ce qui faisait de Wyoming une personne dont été si proche la jeune Fleur ? Elle avait eu un choc, Fleur, quand elle avait vu Wyoming sur l’écran la première fois, pendant l’interview. De la voir si… différente, tellement trop maquillée. « Je pense qu’elle va bientôt arriver ! » Fleur s’approche doucement, toujours en proie à ses doutes alors qu’elle écoute distraitement les paroles des habitants du district. Elle. Wyoming. La gagnante des Jeux. Et Fleur ne peut s’empêcher de repenser à leur vie, d’avant. Aux journées passées à l’usine à s’étouffer ensemble dans cet air irrespirable, à tous ces moments où Wyoming avait tenté de protéger Fleur de ses innombrables envies de rébellion. A tous ces moments où Fleur avait poussé Wyoming dans des idées bien trop farfelues… Elle savait, Fleur, que plus rien ne serait pareil. Que Wyoming n’aurait plus jamais besoin de travailler à l’usine et que leurs destins avaient pris une tangente bien étrange. Mais Fleur, elle était heureuse. De se dire que Wyoming allait bientôt arriver, vivante. Qu’elle s’en foutait peut-être, au fond, qu’elle soit différente si elle était vivante. Des jours, à la regarder mourir de froid sur cet écran, à se sentir si impuissante à regarder son amie risquer sa vie. Obligée de regarder ce spectacle morbide en imaginant chaque jour la façon dont elle pourrait mourir. Mais elle ne l’avait pas fait. Elle était vivante. « Là, regardez ! » Et Fleur l’entend au loin, le bruit du train sur les rails et elle ne doute soudainement plus. Parce que c'est Wyoming. La tempête Wyoming. Et que le sang sur ses mains et les diamants du Capitole ne l'auront peut-être pas transformé.
Leurs corps s’écrasent, sans aucune délicatesse. Mais avec une telle force que cela n’est pas grave, tant qu’elles sont l’une avec l’autre. Elle s’en fout, Fleur, de ses mains qui se posent soudainement sur elle pour la repousser. Parce qu’elle est là, Wyoming, dans ses bras. Bien là. Et plus rien n’a de sens dans sa tête si ce n’est l’inéluctable vérité que son amie est vivante. Et c’est beau. Cette explosion de joie au fond de son ventre. « J’ai… J’ai cru que tu reviendrais jamais. » Sa voix, elle trésaille un peu. Parce qu'elle a les larmes aux yeux et le cœur qui bat si fort...Parce que le soulagement est soudainement là, explosant dans chaque recoin de son corps. Parce que Fleur, elle se rappelle encore trop bien, le jour de la Moisson. Elle avait peur, Fleur. Bien plus qu’elle ne l’aurait admis. Pour elle et pour les quelques personnes dont elle était proche. Cela faisait bien peu de monde face à tous les enfants du district. Les chances étaient si minces qu’elle avait cru rêver en entendant le prénom de Wyoming résonner soudainement sur la Grand Place. Elle n’avait pas compris, Fleur, quand elle avait ressenti cette haine soudaine en elle. Parce qu’une fois encore, le Capitole venait abattre son pouvoir au nez de Fleur, comme pour lui montrer une fois de plus que non, Fleur, tu ne peux rien faire contre eux. La brune relève doucement la tête, étouffant cette envie soudaine de pleurer. Puis les mains sur son dos se font plus oppressantes encore et elle se retourne, lançant un regard noir au Pacificateur qui tente de protéger Wyoming de cette cinglée. Parce que c’était différent maintenant, parce qu’elles n’appartenaient plus au même monde. Mais peut-être, peut-être que si elles essayaient fort, cela ne changerait pas tout.
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Sujet: Re: Hello, alone, it's you and me againt (Wyoming) Jeu 14 Aoû - 11:27
How can we pretend we never met ?
« Qu'est-ce que tu feras, Wyoming, quand tu rentreras au District Huit ?»
A cette question, des centaines d'images défilent dans ta tête. Tu enlaces tes proches, tu rie avec Bembrook, tu passe la grille qui sépare la limite du district des étendues de plaines qui t'ont toujours semblé infinies avec Fleur, tu restes des heures assises dans l'herbe fraîche avec Saad, tu prends un bon petit déjeuner chaud avec tes parents, dans ta grande maison... Quand tu rentreras au District Huit, tu vas vivre. C'est tout ce que tu veux. On t'en a donné la chance, et tu vas la saisir. Mais tu ne peux pas répondre ça à Caesar Flickerman. Plus maintenant, alors que tu es devenue l'un des leurs.
« Je vais prendre un bain, avec de la mousse et des bulles. Et le plus de mousse possible. Qu'en pensez-vous ? »
Cric, crac.
Ce son se jouait en boucle à l'intérieur de mon cerveau. Comme le bruit d'une horloge, mais en beaucoup moins gracieux, beaucoup plus agaçant, et encore plus lourd de signification.
Cric, crac.
Ce bruit, pour certains, c'était celui d'une branche qui se brisait sous leurs pieds. Moi, c'était des os que mon pied avait brisés, écrasés. Ce bruit, pour moi, c'était le bruit d'une vie, celle que j'avais ôtée, la seule que j'avais ôtée. J'ai sursauté quand la porte de ma chambre a coulissé.
« On arrive bientôt, mademoiselle. »
J'ai hoché la tête et ai souri au Pacificateur alors qu'il refermait la porte de ma chambre mobile. Une semaine s'était passée depuis que j'étais sortie de l'arène, et j'avais déjà pris l'habitude de sourire à n'importe qui. Souris, chérie, c'est la clé. Mon équipe de préparation ne me l'avait que trop répété. J'ai soupiré une fois assurée que personne ne pouvait plus m'entendre le faire, et me suis tournée vers le miroir qui ornait le mur, à ma gauche. Mes yeux ont parcouru mon visage rendu parfaitement lisse par le Capitole, mes cheveux blonds devenus soyeux, doux, presque scintillants, mon corps un peu plus mince qu'avant, résultats du régime à base de lemmings que j'avais été contrainte d'adopter, mes mains aux ongles polis, ma robe rose pâle qui faisait ressortir mon teint de porcelaine. Et le visage que j'avais avant, celui qui était un peu sale, tiré par le travail, creusé par l'air infect de l'usine, mes cheveux emmêlés, mes ongles crasseux, mon corps voûté, me revint en mémoire. Seuls mes yeux étaient restés les mêmes, ils étaient les seuls que je reconnaissais. Car je ne reconnaissais pas la fille qui se regardait dans le miroir de ce train. Cette fille qui allait rentrer chez elle.
Silk est venue frapper à ma porte et m'a crié d'aller me poster devant la sortie du wagon. Alors que je marchais derrière elle dans les couloirs, elle m'a dit qu'il ne fallait pas que je sois surprise des regards des gens, et j'ai acquiescé. Je me doutais bien qu'il n'allait pas simplement me voir comme une survivante, mais comme une gamine dont le Capitole avait fait sa poupée, sa nouvelle princesse. J'ai inspiré un grand coup alors qu'un mur apparaisse, un mur ou le chiffre huit était dessiné, blanc, énorme. Huit.
J'étais chez moi.
Cric, crac. J'ai secoué la tête.
J'avais à peine posé le pied sur le quai de la gare que des bras m'ont entouré le cou, et qu'un corps s'est presque encastré dans le mien. Les cheveux bruns qui se sont emmêlés sur mon visage me chatouillèrent un peu la peau, et l'odeur qu'ils dégageaient me fit sourire. J'ai serré mes bras autour de sa taille. Des mains se sont emparées de ses épaules, manquant de me griffer le visage, mais je l'ai sentie résisté, se tortiller pour s'en débarrasser, et les mains sont parties un peu. J'ai resserré mon étreinte encore un peu plus, et j'ai senti des sanglots dans sa voix de mon amie et dans ma gorge. Je l'ai doucement repoussé pour que nos visages puissent se faire face. C'était tellement irréel, de la revoir, là, alors que la dernière fois que nos yeux s'étaient croisés, ils étaient en train de pleurer, et j'allais droit vers la mort. Elle avait été la dernière à venir me voir, la dernière chose qui me reliait à mon District. Et elle était la première à venir me serrer dans ses bras, alors qu'elle n'en avait pas le droit. J'ai ricané silencieusement. C'était Fleur.
« Moi aussi, j'ai cru que j'reviendrais pas. Que j'te reverrais jamais. »
J'ai passé une de mes mèches dorées derrière mon oreille, et j'ai essayé de sourire sans qu'aucune larme ne glisse de son poste et se retrouve à couler sur ma joue. En vain. La première en a entraîné une autre, et encore une autre, pour que mon visage se retrouve trempé de gouttes de tristesse. Ou de bonheur. Plutôt de bonheur, oui.
Le Pacificateur est revenu quand il a vu que nous ne parlions plus, et je l'ai prié du regard de la laisser tranquille. L'avantage des Pacificateurs d'un district comme le notre, c'était qu'ils comprenaient. Il s'est reculé de nouveau, et j'ai essuyé mes joues avec mes pouces.
« T'as réussi à pas te faire torturer, j'espère ? »
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Sujet: Re: Hello, alone, it's you and me againt (Wyoming) Lun 18 Aoû - 14:53
Wyoming ∞ Fleur
It has been a beautiful fight. Still is.
Fleur a toujours détesté les Jeux, d’aussi loin qu’elle puisse s’en rappeler. Parce que ça lui faisait d’abord peur, peur d’être un jour moissonnée et de devoir mourir. Puis elle avait grandi, Fleur, perdu son frère aux mains du Capitole. Alors elle n’avait plus peur, la jeune, juste une haine qui grandissait chaque jour. Elle avait haï les Jeux un peu plus chaque année, regardé les familles du District 8 pleurer la mort de leurs enfants. Parce que les enfants du Huit, ils ne gagnent pas. Et pourtant, Wyoming est là. Wyoming avait tué pour gagner et c’était clairement le dernier souci de Fleur. Parce qu’ils l’auraient probablement tous fait s’ils avaient été à sa place. Parce que serrer Wyoming dans ses bras malgré son crime n’est rien. Peut-être que oui, cela faisait de Wyoming un énième pion sur l’échiquier du Capitole. Mais c’est toujours Wyo, aux yeux de Fleur. C’est toujours l’adolescente avec qui elle avait passé des nuits au fond de l’usine, à étouffer chaque seconde un peu plus jusqu’à l’épuisement. Parce qu’elles n’oublieraient pas, ni l’une ni l’autre. Elles se l’étaient promis.
Puis leur étreinte s’est doucement relâchée pour qu’elles puissent se faire face. Et le cœur de Fleur, il bondit dans sa poitrine. Parce que ce n’est plus vraiment Wyoming. Ses cheveux d’ordinaire attachés en une tresse faite la veille sont… différents. Blonds, d’un blond si doré qu’il ne peut pas être naturel. Son visage n’est plus tout à fait le même non plus, il ne ressemble plus à ceux des habitants du District, à ceux qui sortent tout juste de l’usine. Elle a changé, Wyoming. Et Fleur, elle le sait bien. Que la victoire de Wyoming ne serait pas sans conséquence. Parce que Wyo, maintenant, elle est admirée par tout Panem, par tous les Capitoliens. « Moi aussi, j'ai cru que j'reviendrais pas. Que j'te reverrais jamais. » Pourtant, Fleur le sent bien, que Wyoming est encore là. Peut-être différente mais qu’elle n’est pas devenue folle. Pas encore. Elle sait aussi que leurs chemins se séparent ici, en quelque sorte. Et ça lui fait si mal, à Fleur, de sourire quand même. Parce que son corps ne sait plus, s’il est triste ou heureux. Triste de retrouver une amie et de la perdre en même temps. Parce que plus jamais, Wyoming ne sera avec elle à l’usine. Et les larmes ont fini par s’échapper et elles ont pleuré. A deux. Parce que c’était trop. Parce que Fleur, elle ne savait pas gérer tout cela, toutes ces émotions. Elle était tellement plus douée pour mentir, pour cacher ses émotions. Mais pas là. Les mains du Pacificateur se sont reposées à nouveau sur les épaules de Fleur. Et elle aime pas ça, Fleur, qu’on la touche comme ça, comme si elle n’était qu’un vulgaire objet au milieu de la route. Alors elle s’apprête à se dégager de cette étreinte mais les mains se retirent d’elle-même. Elle ne comprend pas, Fleur, avant de voir le regard de Wyoming sur le Pacificateur. Ca aussi, ça change. Parce que Wyoming, ce n’est plus une simple habitante. Parce que les Pacificateurs sur le quai de la Gare, ils ne sont pas là pour faire décoration. Ils protègent Wyoming. « T'as réussi à pas te faire torturer, j'espère ? » Un sourire doucement amusé s’étire sur les lèvres de Fleur. Comment lui dire que la regarder mourir un peu plus chaque jour avait été insupportable pour Fleur ? Au point qu’elle avait tout d’abord refusé de les regarder. Mais ça ne lui avait pas suffi, à la rebelle. A la calmer et à apaiser sa conscience. Parce que son amie était là-bas. Que Wyoming avait toujours été la première à la protéger et que Fleur ne pouvait rien faire pour lui rendre. Alors Fleur, elle s’était levée et avait crié, encore et encore, que le Capitole était mauvais, qu’il fallait se lever pour se révolter. Devant le regard médusé du reste des habitants, agglutinés devant l’écran de la Grand Place. Elle avait pris cher, Fleur. Et aujourd’hui encore, la douleur dans son dos lui rappelle encore sa merveilleuse idée. Mais elle ne regrette pas, Fleur. Même si elle sait bien, au fond, que ça n’a pas servi à grand-chose. « Tu sais bien que j’attire les problèmes tous les jours… » Un rire étouffé par ses larmes s’échappe des lèvres de Fleur. Elle ne tient pas à lui raconter tout de suite, pas maintenant. Parce qu’elle veut que Wyoming se repose et qu’au moins, elles se retrouvent loin des Pacificateurs. « En tout cas, j’aime beaucoup…ta robe. » Un sourire ironique se dessine sur les lèvres de la jeune fille. Elle n’en veut pas à Wyoming, d’avoir gagné, loin de là. Elle ne lui en veut pas non plus, d’être riche maintenant dans ce district si pauvre. Parce qu’elle a juste envie de passer son temps avec Wyoming, et aussi de l’embêter, comme elles avaient passé leurs temps à faire…
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Sujet: Re: Hello, alone, it's you and me againt (Wyoming) Mer 27 Aoû - 15:00
How can we pretend we never met ?
J'ai un peu froncé les sourcils quand elle a répondu à ma question. On était incapables de dire si on était heureuses, tristes, où les deux à la fois. Elle souriait, mais elle pleurait. Moi aussi. Elle a même ri un peu, après qu'elle ait parlé, mais on aurait dit un rire puissant, qui n'arrivait juste plus à rester derrière les lèvres de Fleur. Un rire rebelle, comme elle. J'ai souri à mon tour, sans vraiment savoir pourquoi. Parce qu'en vrai, au creux de ma tête, une voix répétait sans cesse la même question que je n'osais pas poser.
Qu'est-ce que t'as fait ? Qu'est-ce qu'il t'ont fait ?
Elle n'avait pas l'air plus fatiguée que d'habitude, ou plus mal en point. Mais comme elle l'avait si bien fait remarquer, quoiqu'elle fasse, elle était sûre d'avoir mal. Au cheveux, au dos, aux bras... Chaque cellule de son corps, à l'heure d'aujourd'hui, avait déjà souffert de la colère du Capitole. Il ne se passait pas un jour sans qu'on ait quelque chose à lui reprocher, à elle et à sa grande gueule. Alors que la seule chose qu'on lui reprochait, c'était d'être maligne. D'être intelligente. De connaître et les problèmes, et les solutions. Et ça, le Capitole ne pouvait pas le permettre. Parce que pour lui, il n'y avait pas de problème, donc aucune raison de chercher les solutions. Ça s'arrêtait là. C'était aussi simple que ça. Pour eux. Pour nous - pour Fleur - ça allait beaucoup plus loin. Je n'ai pas pu m'empêcher de poser mes mains sur ses joues et d'essuyer les quelques larmes qui demeuraient sous ses yeux avec mes pouces. J'étais chez moi. J'étais vivante. J'ai souri un peu plus à l'entente de son compliment, même si je savais pertinemment ce qu'il voulait dire. Ça devait lui faire drôle, à Fleur, de me voir comme ça, habillée comme une poupée.
« Y en a une dans le train... Elle t'irait bien. Je l'ai mise dans ma valise, comme ça je pourrais te la donner. »
C'était le moins que je puisse faire. Je n'allais pas m'arrêter à lui donner une robe, évidemment que non. Mais je voulais qu'elle comprenne qu'elle était toujours l'espèce de petite soeur qu'elle avait toujours été. Que je n'allais pas rester cloîtrée dans ma maison immense avec mon argent, mes robes et mes bijoux. Que quand j'étais au Huit, j'étais Wyo en pantalon et manches longues, les cheveux dans le dos, les yeux curieux, comme toujours. Mon argent, je lui en donnerais un peu. A elle, à mes parents, à Bembrook, à Saad peut-être... Avais-je le droit ? Je m'en fichais. Le Pacificateur a clamé qu'il était temps que j'aille saluer tout le monde, que je devais aller voir mon nouveau domicile, et qu'ensuite j'aurais du temps. J'ai hoché la tête avant de rapporter mon attention sur mon amie.
« T'as qu'à m'attendre au portail du Village. Comme ça, on la verra toutes les deux, cette cabane. »
Je lui ai claqué un baiser sur sa joue encore un peu mouillée avant de suivre les Quatre Pacificateurs qui m'entouraient. Une fois sur la grand-place, j'ai souri, j'ai salué, j'ai enlacé certaines personnes, certaines m'ont félicitée, certains m'ont posé plein de questions, et certains m'ont juste regardée, dégoûtés par ce qu'il voyait, par la personne que le Capitole avait fait de moi. Je n'y ai pas fait attention. J'ai juste essayé de faire le plus vite possible, parce que je savais que Fleur m'attendait, assise près du portail. Quand la foule s'est dissipée, une heure et demie plus tard, et que les assiettes de pâtisseries ne contenaient plus que des miettes, j'ai marché jusqu'au portail. Par moment, là où la terre n'avait pas recouvert la pierre, mes talons résonnaient, puisque les rues étaient désertes. Les clés que le Maire m'avait données étaient dans mes mains, et je les entendais tinter à chaque pas que je faisais. J'ai aperçu les cheveux de Fleur, et sa silhouette un peu courbée, alors j'ai bifurqué un peu pour l'atteindre. J'ai sorti un financier fourré à je ne savais quoi et je lui ai tendu.
« Voilà pour toi. J'pouvais pas le laisser là-bas alors que tu devais sûrement en vouloir un... »
Parce que, elle, elle crevait encore de faim.
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Sujet: Re: Hello, alone, it's you and me againt (Wyoming) Sam 4 Oct - 22:31
Wyoming ∞ Fleur
It has been a beautiful fight. Still is.
Fleur, elle n’était pas certaine. Pas certaine d’avoir sa place ici, ni même de faire partie de ce nouveau monde qui s’offrait à Wyoming. Et ça lui foutait la trouille, à l’adolescente, de s’imaginer un jour sans Wyoming. Combien de temps avaient-elles pu passer ensemble, combien de fois Wyoming avait tenté de raisonner encore un peu plus l’esprit déjà rebelle de Fleur ? Cela n’avait jamais réellement calmé Fleur, ni même calmé son désir inassouvi de vengeance. Pourtant, Wyoming était bien plus qu’une simple amie pour Fleur, bien plus qu’une voisine d’usine et de galère. Elle avait été sa bouée après la perte de son frère, elle avait été celle qui avait, à sa façon, empêché Fleur de dériver loin, trop loin pour sa propre survie. Jusqu’au jour de la Moisson où elles s’étaient serrés l’une contre l’autre, une dernière fois, avec dans les yeux le terrible augure d’un dernier au revoir. Parce qu’elles n’y croyaient pas. Parce que Wyoming, gamine du district huit, n’avait apparemment aucune chance. Et pourtant, elle était là. Pas vraiment elle mais quand même. « Y en a une dans le train... Elle t'irait bien. Je l'ai mise dans ma valise, comme ça je pourrais te la donner. » Un sourire étire le visage de Fleur, son visage marqué par les larmes mais un visage qui sourit, amusé. Parce que Fleur, elle ne met pas de robe. Pas plus que Wyoming n’en mettait auparavant. Qu’est-ce qu’elle ferait, elle, d’une robe ? Pourrait-elle réellement continuer de chasser, de travailler avec un bout de tissu si mal ajusté ? Mais Fleur se contenta d’hocher doucement la tête. Parce qu’elle voulait repousser encore un peu cette réalité qui lui paraissait si douloureuse. Elle voulait juste être heureuse, heureuse de retrouver celle qu’elle considérait presque comme une moitié. Mais déjà, le Pacificateur refit irruption, déclarant qu’il était temps que Wyoming rejoigne les autres. Qui, eux, avaient sagement attendu sur la Grand Place, à l’inverse de Fleur. « T'as qu'à m'attendre au portail du Village. Comme ça, on la verra toutes les deux, cette cabane. » Fleur, elle hocha simplement la tête, essuyant d’un revers de main les larmes toujours présentes sur ses joues rosies. « Amuse-toi bien. » La jeune, elle ne savait pas vraiment. Si Wyoming appréciait ce nouveau monde ou pas. Une part de Fleur aurait aimé que Wyoming continue à haïr le Capitole mais elle savait bien que ce n’était plus pareil maintenant. Que même si la blonde ne soutenait pas le Capitole, elle ne pourrait jamais vraiment le leur montrer. Un sourire aux lèvres, elle laissa la nouvelle Gagnante s’éloigner avec les Pacificateurs tandis qu’elle prit le chemin du Village.
Appuyée contre le portail du village des vainqueurs, Fleur avait profité de sa solitude pour réfléchir. D’aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, elle avait toujours été un peu comme ça. Solitaire. De toute évidence, elle avait refusé de mettre les pieds sur la Grand Place. C’était ça ou elle aurait trouvé un moyen de gâcher le retour de Wyoming. Alors malgré son esprit rebelle, elle était restée à distance, laissant ainsi à Wyoming le retour qui lui était dû. Perdue dans ses pensées et toujours appuyée contre le fer du portail, Fleur releva la tête en entendant des bruits de pas. Ses lèvres s’étirent doucement lorsque Wyoming arriva près d’elle. « Voilà pour toi. J'pouvais pas le laisser là-bas alors que tu devais sûrement en vouloir un... » Du bout des doigts, Fleur prit la pâtisserie entre ses mains. Et elle se trouva… bête. Parce qu’elles avaient l’habitude de partager. Combien de fois avaient-elles économisé pour partager un pain sucré, toutes les deux assises dans la prairie ? Ce ne serait plus le cas maintenant. Alors Fleur la remercia du regard, incapable de trouver les mots. Elle ne savait plus, ce qu’elles faisaient là toutes les deux. Et elle savait aussi que Wyoming était probablement aussi perdue qu’elle, sûrement même plus. Mordant dans le financier, Fleur ne put s’empêcher de faire remarquer, amusée « S’il y a une chose au Capitole qu’on peut accorder, c’est qu’ils se débrouillent pas mal niveau repas… » Rire. Parce qu’il n’y avait plus que ça aux yeux de Fleur. Plus que ça alors qu’elles avançaient toutes deux côte à côte dans les allées du village. Bientôt, elles se retrouvèrent face à la nouvelle maison de Wyoming. Même si le mot maison semblait soudainement bien insignifiant face à cette habitation d’un autre temps. Les deux jeunes adolescentes se regardèrent, interdite. « J’te promets, Wyo… Qu’on s’en sortira quand même. » Fleur, elle n’avait trouvé que cela à dire. Parce qu’elle essayait de se rassurer, elle mais aussi Wyoming. Wyoming qui se retrouver dans un monde si effrayant dont elle ne devenait qu’un pion. Un pion qui devrait lutter pour ne pas montrer. Ne jamais montrer que le Capitole l’a eu. Et Fleur, elle voulait se rassurer. De ne pas perdre Wyoming. De ne pas perdre la seule qui savait comprendre, la seule qui savait à quel point elle ne pouvait pas se conformer au Capitole. Sans un autre mot, elles entrèrent dans la maison, à deux. Peut-être qu’à deux, elles seront suffisamment fortes. Peut-être que leur chemin ne se séparerait pas ici, pas maintenant.
FIN
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Sujet: Re: Hello, alone, it's you and me againt (Wyoming)