|
fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
|
| You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah | |
| Auteur | Message |
---|
| Sujet: You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah Mar 26 Aoû - 11:18 | |
| ♬I HURT MYSELF TODAY TO SEE IF I STILL FEEL I FOCUS ON THE PAIN THE ONLY THING THAT'S REAL Ils disent qu’il n’y a pas de mot pour décrire ce qu’on ressent lorsque l’on perd un enfant. Je dirai que c’est faux. Je dirai qu’il y a un mot qui me vient. Ce mot, c’est vengeance. Je ne pense plus qu’à ça depuis la Moisson : comment me venger. Comment leur faire payer le départ de Zeena ? Comment m’y prendre pour les faire souffrir autant que j’ai souffert de voir son nom sortir de cette maudite urne ? Comment faire le plus de dégât avant qu’ils m’arrêtent ? Comment les punir ?
Hier, elle est partie pour de bon. Elle n’est plus seulement quelque part très loin de moi à présent, elle n’existe plus. Sa lumière s’est éteinte. Elle est à jamais hors de ma portée. Je ne pourrai pas la rattraper et la ramener à ses frères qui l’ont attendue de pied ferme. Ils me rendront sa dépouille prochainement. Un Pacificateur est venu m’expliquer les démarches qui allaient suivre. Il m’a dit de ne pas m’en faire, que la mise en terre était gracieusement prise en charge par le Capitole. Il s’attendait à ce que je le remercie je crois… Il a eu l’air vexé que je ne le fasse pas en tout cas. Mais même si je l’avais voulu, je n’aurai pas pu ouvrir la bouche. Si je l’avais fait, j’aurai commencé à hurler et je me serai jeté sur lui. Je l’aurai dévoré. Je lui aurai arraché sa langue trop pendue avec mes dents, j’aurai déchiqueté son nez, je l’aurai bouffé vivant. A la place, je me suis muré dans le silence et j’ai attendu qu’il me libère. Il a du voir quelque chose dans mon regard parce qu’il m’a dit en me quittant que je serai surveillé de près à présent et qu’il valait mieux que je file droit, parce que j’avais encore quatre enfants à ma charge. Comme si je l’ignorais.
En vérité, ce détail m’a fugacement échappé quand j’ai vu Zeena être sauvagement assassinée. Elle est devenu le centre de tout mon univers. Elle est devenue ma seule raison de vivre. Non… La venger est devenue ma raison de vivre, peu importait le reste. Peu importait Yavan et Shem et Jezrah et Ezio… Seul Zee comptait. Seul Zeena compte. Zee qui vient d’être tuée par un des siens, par son propre co-tribut. Tuée par le Capitole. Ils paieront tous. Si le gamin remet un jour les pieds au onze, je m’en occuperai personnellement. Mais je sais qu'après aujourd'hui, je n'en aurai certainement pas l'occasion. Je n’ai plus que Zee et ma vengeance, je n’ai plus rien à perdre. J’essaye de me concentrer sur les garçons, d’oublier ce genre de pensées, de les chasser, mais elles reviennent plus puissantes encore. Elles sont plus fortes que ma volonté de continuer à vivre pour élever mes garçons. Je ne peux penser qu’à ça. Je ne peux penser qu’à elle… Ma douce, ma jolie, ma rieuse, mon innocente petite fille qui hier encore était à mes côtés et qu’ils m’ont arrachée. Ma précieuse Zeena. La femme de ma vie. Mon joyau.
Je n’ai pas été capable de soutenir les regards larmoyants des garçons. Je n’ai pas supporté l’accusation silencieuse dans l’expression de Jezrah, le désespoir dans les yeux de Shem, le besoin d’Ezio d’être câliné et rassuré, les rires incongrus de Yavan. Je ne les ai pas supporté, tous autant qu’ils étaient. J’ai fuis. C’est plus simple comme ça. Je les ai embrassé une dernière fois et puis j’ai confié leur garde à notre voisine. Elle aussi a dû voir quelque chose dans mon regard parce qu’elle a essayé de me retenir. Elle m’a attrapé par le bras et a serré au point de laisser des marques sur ma peau. Elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit que si je ne revenais pas, elle laisserait mes garçons mourir de faim, qu’elle ne ferait rien pour eux. Je sais qu’elle a tenté de me dissuader, qu’elle ne les laissera pas mourir de faim. Je dois y croire. C’est plus facile d’y croire… Je l’ai repoussée, doucement, et elle a finit par lâcher prise et me traiter d’idiot, en pleurant. Je me suis détournée et j’ai marché.
Je me suis arrêté face à l’hôtel de ville. Les Pacificateurs me font face, au repos. Ils blaguent entre eux. Ils parient sur les prochains morts. Ils parlent du fils de chiens qui a brutalement mis fin aux jours de ma belle petite fille. Certains trouvent ça choquant, critiquent sa façon de faire et se plaignent que ce n’est pas correct et d’autres disent que ça fait partie du jeu et qu’au moins, personne ne s’y attendait à celle-là. Ils rient. Je les entend rire et essaye de faire remonter à la surface celui de Zeena. Elle avait un rire doux. Elle dissimulait souvent le bas de son visage quand elle riait, comme si elle avait honte… C’était le geste le plus charmant qui soit… Elle ne rirait plus. Alors eux non plus.
Ma main se referme sur le manche de ma hachette. J’aurai le temps d’en tuer au moins un par surprise. Le second, je le tuerais avant qu’ils réalisent ce qui se passe. J’aurai le troisième parce qu’il ne sera pas assez rapide. Je n’ai aucune garantie d’en tuer autant, aucune garantie d’en tuer plus. De toute manière, je n’en tuerai jamais assez. Mais c’est un début. J’essaie de ne pas penser au fait que Zee n’approuverait pas. Elle n’a jamais aimé ce principe de vengeance. Elle pardonnait tout le monde, elle était une adepte des secondes chances. Elle était la gentillesse incarnée. Je ne suis pas ma fille. Je suis sa vengeance. Et ma main vengeresse va s’abattre sur une poignée de Pacificateurs.
Je m’avance, mes doigts s’ouvrant et se refermant sur le manche de mon arme que je dégainerai au dernier moment. J’entends le rire de Zeena. Je peux le faire.
Je ne vois pas l’autre arriver par ma droite et attraper tout à coup mon poignet.
|
| | | Julian K.Kennedy-Fawkes △ correspondances : 268 △ points : 0 △ multicomptes : Reed, Charlie & Gold △ à Panem depuis le : 30/03/2014 △ humeur : Anéanti. △ âge du personnage : 31 ans. △ occupation : Chef rebelle du District 7, incarnation de la Rébellion dans tout Panem.
| Sujet: Re: You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah Mer 3 Sep - 0:15 | |
| La petite fille était morte dans la nuit. Il n’avait pas eu besoin d’assister à ces sordides retransmissions télévisuelles pour apprendre la terrible nouvelle, lui qui s’était juré de ne plus jamais regarder ces Jeux immondes, il lui avait suffit de tendre l’oreille. Tout le monde ici ne parlait plus que de ça, et surtout, de la trahison odieuse de son co-tribut qui, au lieu de la protéger, s’était empressé de retourner sa lame contre son petit corps. Et même si beaucoup maudissait le garçon pour son acte impardonnable, Julian savait qu’en réalité, leur colère était principalement tournée vers le Capitole, qui, année après année, obligeait vingt-quatre gamins à s’affronter dans une Arène jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un, tout en imposant à leurs proches le spectacle effroyable de leur mort.
Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Un survivant. Un rescapé. Un miraculé. Mais un tueur. Un monstre. Une âme brisée. Il le savait, Julian, puisqu’il était pour toujours et à jamais l’un d’entre eux. Lui aussi avait tué. Trois fois. Trois fois de trop. Mais il voulait tellement rentrer chez lui, retrouver les siens, ses parents, son jumeau, qu’il aurait été capable de n’importe quoi pour s’en sortir. Même du pire. Lui aussi avait ôté la vie d’une petite fille, treize ans tout au plus, parce que son seul crime avait été de vouloir le dépouiller de ses maigres provisions pendant son sommeil. Ce n’est qu’une fois trop tard qu’il s’était rendu compte qu’elle n’était même pas armée. Haute comme trois pommes et maigre à faire peur, elle n’était pas une menace, il aurait pu la maîtriser sans lui faire le moindre mal. Et pourtant, son cerveau n’avait pas encore assimilé les informations que son poignard était déjà enfoncé jusqu’à la garde dans le ventre de sa pauvre victime. Il avait senti le sang chaud et poisseux dégouliner le long de ses doigts, il se souvenait de cette odeur métallique, acre, qui l’avait aussitôt pris à la gorge. Et cette peur, cette peur viscérale qui lui nouait les tripes, et qui se disputait au soulagement d’avoir frappé le premier. D’être encore en vie. Oui, même plus de dix ans après, il se rappelait de chacun de ses détails avec une précision affolante, et pourtant, il ne se rappelait même plus de son nom, et les traits juvéniles de son visage s’étaient depuis longtemps dissipés dans les brumes de sa mémoire. C’était sans doute ça, le pire. Il l’avait oubliée, et ce fut comme s’il l’avait tué une seconde fois.
Ses parents l’avaient haï, bien sûr. Ils avaient même sûrement souhaité sa mort. Julian ne leur en voulait pas, il comprenait. Il aurait probablement réagi de la même manière, s'il avait été à leur place. S’ils étaient toujours en vie aujourd’hui, que pensaient-ils à présent du chef rebelle qu’il était devenu ? Lui en voulaient-ils toujours autant, ou soutenaient-ils secrètement sa cause ? Dans un grognement, Julian envoya balader ces pensées d'un mouvement de la tête. Inutile de se torturer l’esprit avec des questions qui ne connaitraient jamais de réponse. Le rebelle vida son verre d’un trait avant de se lever – Avery devait être loin à présent. Le chef rebelle du Onze lui avait donné rendez-vous dans ce bar miteux, où les habitués ne cachaient pas leur haine pour le Capitole et où les Pacificateurs eux-mêmes n’osaient pas s’aventurer. Pas sans une petite armée, en tout cas. Par mesure de sécurité et pour ne pas éveiller les soupçons (après tout, Avery était connu ici, puisqu’il était le frère de la Grande Gagnante des 75ème Jeux de la Faim), ils n’étaient pas repartis ensemble – autant ne pas risquer que deux chefs rebelles soient capturés en même temps. Ce serait un coup dur pour la rébellion. Une fois dehors, il rabattit précautionneusement sa capuche sur son visage pour dissimuler ses traits ; depuis que son portrait était placardé à chaque coin de rue dans tout Panem, n’importe qui pouvait le reconnaitre n’importe où et se déplacer au grand jour était devenu extrêmement risqué. Par chance, il s’était mis à pleuvoir, si bien que son allure ne choquerait personne.
Alors qu’il essayait de se mêler discrètement à la foule, un homme à sa gauche attira subitement son attention. Ce n’était pas tant l’homme en lui-même qui accrocha son regard, mais plutôt la hache qu’il tenait à la main. Plutôt inhabituel de se balader dans les rues avec une arme, non ? Enfin, quand on n’était pas recherché par tous les Pacificateurs de ce pays, se reprit-il en sentant le poids rassurant du pistolet glissé entre son dos et son jean. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre ce que l’homme avait en tête. Un carnage. Le groupe de Pacificateurs à plusieurs mètres d’eux semblait être la cible de toute sa rage et sa colère ; il le devinait à la façon qu’il avait de les fixer, et aux mouvements de ses doigts qui se crispaient spasmodiquement sur le manche de sa hache. Le chef rebelle se devait de prêter attention aux moindres détails afin de pouvoir anticiper pour ne jamais se laisser surprendre, mais le Vainqueur des Hunger Games, lui, savait voir ce qui passait inaperçu aux yeux des autres. Et avant que cet idiot ne commette la bêtise de sa vie – et la dernière, très vraisemblablement -, il surgit de nulle part et lui attrapa fermement le poignet pour l’empêcher d’agiter sa hache à tout va, tandis qu’il agrippa son pistolet de sa main libre avant de lui braquer le canon dans le dos, histoire de le décourager de toute riposte imprudente. Julian l’entraina dans une petite ruelle sombre, à l’abri des regards, avant de le relâcher – mais il ne rangea pas son arme pour autant, simple précaution. S'il pouvait éviter de se prendre un coup de hache au passage...
« Tu cherches à te faire tuer, abruti ?! », gronda-t-il d’une voix menaçante. « Qu’est-ce que tu comptais faire au juste avec ta pauvre hache, contre des Pacificateurs armés jusqu’aux dents ? » Ceci dit, il devait reconnaitre que l’homme avait du courage. Mais le courage n’était rien sans une once de bon sens, ce que ce type, visiblement, ne possédait pas. |
| | |
| Sujet: Re: You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah Sam 13 Sep - 14:11 | |
| I HURT MYSELF TODAY TO SEE IF I STILL FEEL I FOCUS ON THE PAIN THE ONLY THING THAT'S REAL Mon cœur manque un battement. Ma bouche s’assèche subitement et le temps se fige. Je ne peux pas avoir échoué si près du but. Je ne peux pas quitter ce monde sans emporter quelques uns de ces assassins sans scrupules avec moi. Je ne peux pas partir avant d’avoir craché sur le Capitole. Ils ne peuvent pas toujours gagner. Statistiquement, c’est impossible, non ? Mon estomac se contracte douloureusement et je sens de la bile remonter dans ma gorge, brûlant mon œsophage sur son passage. Mais ce n’est rien à côté de la brûlure dans ma poitrine. Je n’arrive pas à y croire. C’est trop injuste. C’est trop… C’est juste trop. Ma vue se brouille, mes jambes semblent perdre toute force, toute volonté d’avancer. A la place, je recule, entrainer sans vraiment en avoir conscience par l’individu qui a surgit de nulle part.
Je revois le sourire de Zeena le jour de sa naissance. Elle n’avait pas pleuré. J’étais mort de trouille, Sondra n’arrêtait pas de demander ce qui n’allait pas chez elle, mais rien ne clochait chez ma parfaite petite fille. Alors que je tenais son corps minuscule dans mes grandes mains de paysan, ses yeux avaient rencontrés les miens et m’avaient engloutis tout entier. Je m’étais laissé submerger par leur force tranquille, par leur pureté. Elle m’avait remué les tripes, le cœur avec cette simple paire d’yeux. Elle m’avait paralysé, possédé. Je lui avais appartenu corps et âme à cette seconde… Et aujourd’hui encore, je me retrouve paralysé, figé par son image scellée sur ma rétine. J’ai peur qu’elle s’efface. J’ai peur de la perdre pour de bon. Alors je m’accroche à son souvenir, à son premier à sourire, à tous ceux qu’elle m’a offert de bon cœur. Quand ils me grilleront la cervelle pour me faire disparaitre, ils l’effaceront aussi. Ses frères continueront à nous faire vivre aussi longtemps qu’eux-mêmes vivront, mais combien de temps cela représente-t-il ? Ai-je précipité leur fin en me présentant sur la grand place avec ma hachette ? Ils vont comprendre qu’elles étaient mes intentions et me le feront payé, c’est certain…mais de quelle manière ? Ai-je signé l’arrêt de mort de mes garçons ?
« Tu cherches à te faire tuer, abruti ?! » La voix me reconnecte brusquement à la réalité. Le visage de Zeena vole en éclat et je ne parviens pas à m’y raccrocher. Tout se dissout, comme après un rêve. J’en hurlerai bien de frustration… « Qu’est-ce que tu comptais faire au juste avec ta pauvre hache, contre des Pacificateurs armés jusqu’aux dents ? » J’ai retenu mon souffle depuis que la main de l’homme me faisant actuellement face s’est refermée sur moi. Je ne saurai dire depuis combien de temps. Suffisamment pour être pris de vertige à présent que mon cerveau s’oxygène à nouveau. Mon cœur s’accélère dans ma poitrine en feu, mes oreilles tintent désagréablement et ma vue se brouille quelques instants. Le décor a du mal à retomber. Je connais ce secteur comme ma poche et pourtant, j’ai du mal à m’orienter. Il y a un instant, je faisais face à une poignée d’homme que j’étais prêt à abattre, je faisais face à mon destin, à une fin proche et maintenant… Maintenant je ne sais plus vraiment.
L’autre perd patience et me répète sa question avec la même intonation agacée. Je reste silencieux, guettant ses réactions, essayant de décrypter la scène et de comprendre ce qui est en train de se jouer. Il ne porte pas l’uniforme des Pacificateurs, mais rien ne garanti qu’il n’en soit pas un. Il est peut-être simplement de repos. Mais pourquoi ne pas m’avoir abattu froidement sur la place publique ? Pour ne pas choquer les habitants et risquer un soulèvement ? Ca ne tient pas la route. Qui me défendrait ? Personne ne s’est soulevé quand Leevy a tranché froidement al gorge de ma petite fille… Je ne suis rien ni personne. Et pourquoi ne pas me livrer à ses camarades ? J’observe l’arme qu’il tient entre ses mains. Pas celle d’un de nos Gardiens de la Paix… Mais là encore ça ne prouve rien. Il est contrarié, ça se voit, mais je ne sis pas exactement ce qui le chiffonne. Et pourquoi m’avoir amené dans cette ruelle et ne pas me pointer son arme sur la tempe ou me garder en joue. Il n’a pas rangé son arme, certes, mais il n’est pas sur le point de m’abattre non plus. Je ne sais pas quoi penser de tout ça. Tout ce que je sais, c’est que je n’ai pas été au bout de mes projets et qu’il faut pourtant que je le fasse. Je le dois à Zee, à sa mère, à tous les autres.
Alors je finis par reprendre a parole d’un ton aussi froid que celui de mon interlocuteur. « Je compte faire ce que j’aurai dû faire le jour où ils l’ont moissonnée. Ca ne me la rendra pas, mais ils paieront. Et si tu n’t’écartes pas d’mon chemin tout de suite, qui que tu sois, tu paieras aussi. » Et pour imager mon propos, je fais pivoter ma hachette dans ma main et raffermie ma prise sur le manche travaillé.
|
| | | Julian K.Kennedy-Fawkes △ correspondances : 268 △ points : 0 △ multicomptes : Reed, Charlie & Gold △ à Panem depuis le : 30/03/2014 △ humeur : Anéanti. △ âge du personnage : 31 ans. △ occupation : Chef rebelle du District 7, incarnation de la Rébellion dans tout Panem.
| Sujet: Re: You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah Mer 8 Oct - 23:35 | |
| D’instinct, Julian assura fermement sa prise autour de la crosse de son arme, paré à ouvrir le feu au moindre mouvement de hache qui lui semblerait suspect. Après tout, il n’était pas impossible que l’homme cherche à se venger de celui qui l’avait empêché d’accomplir ses noirs desseins, à moins qu’il ne soit tout simplement fou et assoiffé de sang, prêt à frapper le premier venu pour assouvir sa folie meurtrière. Ceci dit, il préférait éviter d’en arriver là, un coup de feu attirerait irrémédiablement l’attention, alors qu’il cherchait désespérément à se fondre dans la masse. Provoquer un coup d’éclat inutile quand on était l’homme le plus recherché de tout Panem n’était pas vraiment une idée brillante. Mais rien ne se passa, et un instant de flottement s’installa progressivement entre les deux hommes qui, sur la défensive, se jaugeaient mutuellement du regard, chacun essayant de deviner les intentions de l’autre. Ami ou ennemi ? Le rebelle profita de cet instant de répit pour examiner plus attentivement le maniaque à la hache ; grand, musclé et d’allure peu commode (sourire un peu ne te ferait pas de mal, mon grand), il faisait assurément parti de ceux qu’il valait mieux ne pas trop emmerder si l’on tenait à ses dents. Pas vraiment d’humeur loquace non plus, il ne répondit pas à sa question, et si son mutisme l’agaça, Julian ne s’en étonna pas pour autant. Garder le silence en de telles circonstances témoignait d’une certaine forme de sagesse et de bon sens, car qui irait décemment confier ses plans au premier venu croisé dans une ruelle sordide ? Mais quand même, quelle mouche avait bien pu le piquer pour qu’il se mette en tête de s’en prendre seul à une bande de Pacificateurs armés jusqu’aux dents ? Bien sûr, certains ne supportaient plus la dictature de Snow et prenaient les armes pour se dresser contre le Capitole, il en était en quelque sorte le principal instigateur, mais ce que cet homme avait cherché à faire, c’était du suicide. S’il tenait tant que ça à se donner la mort, il y avait des tas d’autres solutions à sa disposition, et toutes étaient infiniment moins… sanglantes.
« Je compte faire ce que j’aurai dû faire le jour où ils l’ont moissonnée. », finit-il néanmoins par lui concéder.
Merde fut la seule pensée cohérente qui lui traversa l’esprit à ce moment-là. Et en un battement de cœur, il ne tarda pas à faire la connexion avec ce qu’il avait entendu plus tôt dans la journée : la petite fille du Onze était morte dans la nuit, égorgée sans pitié par son co-tribut. Merde, réitéra-t-il. C’était bien sa veine, de tous les hommes du District Onze, il avait fallu qu’il tombe précisément sur le père de la malheureuse. Car ça ne pouvait être que lui, pas vrai ? Il revoyait la haine dans son regard, ses doigts crispés sur le manche de sa hache, préparant mentalement son attaque contre les Pacificateurs… tous les morceaux du puzzle se mettaient en place. Julian rangea aussitôt son arme, désormais convaincu que l’inconnu ne représentait aucune menace directe. Ils jouaient dans le même camp. Le rebelle aurait aimé lui apporter un peu de réconfort, l’assurer de son soutien, lui présenter ses condoléances, faire quelque chose, n’importe quoi… mais rien ne lui vint, et il resta stupidement planté sur ses deux pieds, à chercher des mots qui de toute façon, n’apaiseraient pas les tourments de ce père privé à tout jamais de sa fille, sacrifiée sur l’autel de la violence pour la distraction des élites de ce monde. Alors il se tut et ne dit rien, parce qu'il n'y avait tout simplement rien à dire en de pareilles circonstances.
« Ça ne me la rendra pas, mais ils paieront. Et si tu n’t’écartes pas d’mon chemin tout de suite, qui que tu sois, tu paieras aussi. », le menaça-t-il, déterminé à accomplir sa triste besogne jusqu'au bout. « Te faire tuer ne la vengera pas, et tu le sais aussi bien que moi. », essaya-t-il de le raisonner d’une voix calme. « Et massacrer un ou deux Pacificateurs non plus. Ce ne sont que des pions sur l’échiquier, à peine tombés, ils sont aussitôt remplacés. Mais moi, j’ai les moyens de t'aider à obtenir ce que tu veux. » Julian jeta rapidement un regard à droite et à gauche pour s’assurer que personne ne leur prêtait attention, puis il releva la capuche qui dissimulait son visage pour s’afficher au grand jour. Mais pas plus de quelques secondes, parce qu'il ne voulait pas prendre le risque inconsidéré d'être reconnu. Simple précaution. « Je suis sûr que tu me reconnais. » Ce qui n’était pas vraiment difficile étant donné que sa photo était placardée dans les rues de chaque District. « Suis-moi, rejoins la lutte, bats-toi à nos côtés, c’est le meilleur moyen de venger ta fille et d'honorer sa mémoire. » C’était un accord où ils étaient tous les deux gagnants ; Julian recrutait dans ses rangs un homme qui, il le pressentait, détenait un fort potentiel rebelle encore inexploité, et lui pourrait venger sa petite fille en luttant pour renverser le gouvernement en place, ce même gouvernement qui avait injustement instauré les Jeux de la Faim il y avait déjà soixante-dix-huit ans de cela. Soixante-dix-huit années de soumission docile au Capitole, mais il était temps de changer les choses, et d’inverser la donne. Et Julian jurait sur tout ce qu’il avait de plus cher qu’il ne s’accorderait aucun répit tant que des enfants innocents seraient envoyés à la mort comme des bêtes à l’abattoir.
« Kennedy-Fawkes. », se présenta-t-il, même s'il était certain que l'homme connaissait déjà son nom « Julian, pour mes amis. Snow, lui, m'appelle l'ennemi public numéro un. »
Hj : Désolée pour ce caca |
| | |
| Sujet: Re: You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah Ven 10 Oct - 19:18 | |
| I HURT MYSELF TODAY TO SEE IF I STILL FEEL I FOCUS ON THE PAIN THE ONLY THING THAT'S REAL « Te faire tuer ne la vengera pas, et tu le sais aussi bien que moi. Et massacrer un ou deux Pacificateurs non plus. Ce ne sont que des pions sur l’échiquier, à peine tombés, ils sont aussitôt remplacés. » Je ne veux pas entendre ça. Je ne veux pas l’entendre me dire ce que je sais effectivement déjà. Je ne veux pas avoir à penser aux conséquences de mes actes. Je ne veux plus me projeter et voir plus loin que le moment présent. Je me sais égoïste, je sais quel mal je vais faire à mes garçons, mais je ne peux pas rester impassible. Je ne pourrai plus me regarder en face si je n’agis pas, ou les regarder eux. Je ne peux pas laisser passer ce qu’ils ont fait. Je ne peux pas le tolérer et si je ne fais rien, ce serait comme si j’approuvais. Ce serait accepter la mort de Zeena, la cautionner. Je ne peux pas. Je ne peux simplement pas. Et je n’ai aucune envie de me justifier auprès de cet inconnu qui me fait face et s’est immiscé entre moi et ma vengeance. Je ne suis pas certain d’aller au bout de ma menace et de le tuer, mais l’assommer pour parvenir à mes fins, j’en suis tout à fait capable. S’il ne me laisse pas faire, je n’aurai pas d’autre choix que celui de l’écarter de mon chemin par la violence. Je n’aime pas l’idée de me retourner contre l’un des miens, mais je le ferai. C’est tout de même bien ma veine… Ici, la solidarité n’est souvent qu’un mot, on applique le principe de « chacun pour soi ». Il a fallut que je tombe sur le seul habitant du onze doté d’une conscience et d’un sens de la fraternité.
« Mais moi, j’ai les moyens de t'aider à obtenir ce que tu veux. » Sa phrase m’interpelle autant que son attitude prudente. Je suis son regard tandis qu’il observe les alentours pour s’assurer de notre intimité, et lorsque mon regard croise à nouveau le sien, mon cœur a un raté. Je connais son visage. Tout le monde le connaît à Panem et pour cause, il est placardé un peu partout dans les rues. Le chef de la résistance… Je fais face à Julian Kennedy-Fawkes,. Mais si ma respiration se fait plus haletante et si les battements de mon cœur s’accélèrent, ce n’est pas parce que je suis impressionné. Je n’ai pas peur de lui non plus, ou des conséquences d’une telle proximité entre moi et l’ennemi public numéro un, comme il prend plaisir à se présenter un instant plus tard, une fois son visage à nouveau dissimulé sous sa capuche. Si mon palpitant s’emballe au point de rendre ma poitrine douloureuse, c’est à cause de la vague de rage qui me submerge tout à coup. Mais elle n’est pas venue seule. Mon vieil ami le désespoir s’est invité lui aussi. Encore qu’on pourrait considérer qu’il ne m’a jamais quitté…
Je reste hébété face à l’homme qui guette ma réaction et m’observe sans plus prononcer un mot. Je ne sais même pas de quelle manière procéder. Je n’arrive plus à raisonner clairement, respirer est même devenu compliqué pour mon esprit embrouillé par ce flot de données et d’émotions qui me parviennent. Julian Kennedy-Fawkes… Je me suis répété mentalement ce nom des milliers de fois, sans jamais oser le prononcer à haute voix. L’homme par qui tout a commencé. L’homme par qui tout s’est terminé… Je fais face à l’homme à cause de qui ma femme, la mère de mes enfants, m’a été arrachée. Je revois le visage de Zeena m’accueillant, son frère dans les bras, et me faisant comprendre que Sondra n’était plus. Je la revois, ravaler ses larmes et son chagrin pour gérer le mien, pour tout gérer… Tout ce temps… Tout ce temps que j’ai gaspillé, où je n’ai pas su profiter de ma fille, sans savoir que je m’apprêtai à la perdre elle aussi…
Mon poing s’abat sur le visage encapuchonné de mon interlocuteur et, sans perdre une seconde de réflexion, je me jette sur lui et le fait basculer au sol, abandonnant ma hachette qui tombe bruyamment sur le sol. Installé à califourchon sur son corps, je frappe à nouveau, poussant un grognement de rage et de frustration mêlées. C’est sa faute. Tout ce qui arrive est sa faute. J’ai perdu ma femme à cause de ses idéaux. J’ai perdu ma fille parce que lui et les siens ont échoués à renverser ce gouvernement qui nous oppresse depuis trop longtemps.
Il ne voulait pas me voir tuer de Pacificateurs ? Le voilà exaucé. C’est lui que je vais massacrer.
|
| | | Julian K.Kennedy-Fawkes △ correspondances : 268 △ points : 0 △ multicomptes : Reed, Charlie & Gold △ à Panem depuis le : 30/03/2014 △ humeur : Anéanti. △ âge du personnage : 31 ans. △ occupation : Chef rebelle du District 7, incarnation de la Rébellion dans tout Panem.
| Sujet: Re: You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah Mar 23 Déc - 11:40 | |
| En révélant son identité à son interlocuteur, Julian s’était attendu à tout un tas de réactions, mais certainement pas à celle qui allait suivre. La surprise, l’effarement, l’embarras, l’engouement, l’incompréhension, la peur, aussi, de rencontrer en chair et en os un ennemi de Panem ; tout ça, il l’aurait parfaitement compris, mais pas un seul instant il n’avait envisagé que l’homme puisse ressentir une telle colère à son égard. Bien que rage serait un terme plus approprié pour qualifier le déferlement de violence qui s’abattit sur le jeune rebelle, en même temps que le poing de son agresseur. Surpris par la vivacité de l’assaut, le premier coup au visage le sonna, et Julian n’eut pas le temps – ni même l’idée à vrai dire – de riposter que déjà il se retrouva au sol, affalé dans la boue, maîtrisé par cet homme qui semblait lui vouer, aux vues des coups qu’il continuait à lui porter alors qu’il était à terre, une haine toute personnelle. Rapidement, le goût métallique et âcre du sang lui envahit la bouche tandis qu’il cherchait vainement à se défendre de cette attaque aussi brutale que fulgurante. Au moins, l’homme lui avait fait grâce de l’attaquer à mains nues, et non pas avec sa hache qui aurait fait autrement plus de dégâts, ce pour quoi Julian lui en était silencieusement reconnaissant. Il tenta de s’emparer de son arme coincée dans son dos, mais ne parvint même pas à l’atteindre et dû se résigner à encaisser les coups jusqu’à ce que ses doigts trouvent le manche de la hachette que l’homme avait laissé tomber dans le feu de l’action. Dans un grognement primitif, il abattit la hache sur la tempe de son agresseur – du côté plat, bien évidemment. Il ne voulait pas le tuer, même s’il devait reconnaitre que dans l’immédiat, l’idée était plutôt tentante. Profitant de cette distraction, il se débarrassa de son bourreau en le faisant rouler sur le côté, puis se remit immédiatement sur pieds, son arme à feu déjà en main, pointé vers son agresseur. De l’autre, il essuya le sang et la boue qui, mélangés à la pluie, ruisselaient abondamment sur son visage décapuchonné, tout en jetant un rapide coup d’oeil dans la rue passante d’à côté, pour s'assurer que leur petite altercation n’avait pas attiré tous les regards. Mais dissimulés dans l’ombre des bâtiments alentours, personne ne les avait remarqués. Pour le moment.
Julian reporta ensuite son attention sur le barbu à ses pieds. S’était-il trompé sur cet homme, avait-il fait une erreur de jugement ? En comprenant qu’il était sur le point d’attaquer des Pacificateurs, il en avait déduit son appartenance au mouvement rebelle. Mais un rebelle n’aurait-il pas été, si ce n’est content, au moins emballé d’en rencontrer le meneur ? Cet homme avait l’air tout sauf ravi de le voir. L’avait-il attaqué parce qu’il était un ennemi de Panem ? Allait-il le dénoncer aux autorités ? Si c’était là son projet, Julian n’aurait pas d’autre choix que de le tuer sur place. Il n’aimait pas s’en prendre à des innocents, et encore moins à des pères éplorés, mais sa présence au Onze ne devait être éventée sous aucun prétexte. « C’est quoi ton putain de problème ? », siffla-t-il entre ses dents. « Je croyais que tu voulais venger ta fille ! » Or, et selon toute vraisemblance, ce n’était pas Julian qui l’avait envoyée se faire massacrer dans l’Arène comme une bête de foire. « Si tu ne voulais pas de mon aide, il suffisait de me le dire. », renchérit-il, vexé dans son orgueil de mâle de s’être laissé avoir aussi facilement. Et c’est qu’il cognait fort, le bougre. C’était un véritable miracle qu’il ne lui ait pas pété le nez.
Hj : Désolée, c'est un peu court |
| | |
| Sujet: Re: You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah Mar 30 Déc - 16:55 | |
| I HURT MYSELF TODAY TO SEE IF I STILL FEEL I FOCUS ON THE PAIN THE ONLY THING THAT'S REAL Mes mains finissent par se refermer sur sa gorge et je serre. Je veux voir son visage virer au noir, sa langue sortir de ses lèvres pleine de poison dont il se sert pour mettre le feu au poudre. Cette foutue langue qu’il n’a eu qu’à agiter pour créer un soulèvement qui a été fatal à la femme que j’aimais et a laissé cet insupportable vide dans mon existence et celle de ma famille. Tout ça c’est sa faute ! SA PUTAIN DE FAUTE ! Il faut qu’il paye, il faut qu’il crève ! Je sens sa veine palpiter follement contre la paume de ma main alors que son pouls s’est accéléré sous le coup de l’adrénaline. Je plonge mon regard animé de rage sur son visage de plus en plus rouge et qui, bientôt, laissera apparaître des marques là où je l’ai cogné. Je veux qu’il me regarde. Je veux qu’il voit ce qu’il a fait de moi, ce que sa foutue révolution a engendré. Je veux voir ses yeux s’injecter de sang et s’exorbiter quand ses poumons cesseront de fonctionner et son cœur de battre. Je veux voir la vie le quitter. Mais il ne me regarde pas. Son regard est fuyant, comme s’il cherchait quelque chose, comme si…
Je perçois son mouvement trop tard et vois du coin de l’œil quelque chose se rapprocher de mon visage, trop rapidement pour que je puisse parer l’attaque. Et puis c’est l’explosion de douleur. Je me laisse dévorer par elle. Elle éclipse la rancœur et tout le reste. Je perds pied. Je me sens basculer, prend vaguement conscience du sol dans mon dos, de la pluie qui inonde mon visage et imbibe mes vêtements pendant que je contemple le ciel nuageux de mes yeux embués de larmes. OU alors est-ce la pluie ? Non, ce sont des larmes. De douleur ? Une douleur qui n’est pas que physique malheureusement. Je reste étendu, pris de nausées, sonné, les bras en croix sur le sol de plus en plus boueux. Mes paupières se ferment un instant et mes larmes viennent se mêler à l’eau de pluie qui continue de dégringoler sur ma carcasse vide. Mes forces m’ont abandonnées. Moi qui, un instant plutôt, me sentait capable d’affronter tout un groupe de pacficateurs à mains nues, d’étrangler un type, je ne me sens même pas capable de supporter le poids de mon propre corps. Je ne peux pas remuer le moindre muscle…
Je n’ouvre même pas les yeux en entendant la voix de l’homme s’élever quelque part au-dessus de moi. « C’est quoi ton putain de problème ? Je croyais que tu voulais venger ta fille ! » m’apostrophe-t-il, furieux. Je ne me sens pas plus la force de lui expliquer que celle de soutenir son regard. Je ne me sens plus la force de rien. Tout ce que je veux, c’est me reposer. Dormir. Rejoindre Zee et Sondra. Rozabel aussi peut-être… Je réalise seulement à cet instant que ce qui m’importe en réalité depuis le départ, ce qui motivait mon geste, ce n’était pas la volonté de tuer un maximum de monde, c’était juste de faire assez de grabuge pour être certain d’être exécuté… « Si tu ne voulais pas de mon aide, il suffisait de me le dire. »
Je rouvre les yeux, apaisé par cette constatation, cette vérité toute simple que j’essayais sans trop d’efforts de dissimuler à ma propre conscience. Mon regard azuré croise immédiatement le canon de l’arme tenue par le rebelle et pointé vers mon visage. Je le fixe calmement durant de longues secondes, encore sonné par le coup qu’il m’a asséné, avant de finalement prendre la parole d’une voix qui me paraît lointaine. « Tu n’vaux pas mieux qu’eux… Tu as les mains pleines de sang toi aussi… Tu as le sang de ma femme sur les mains… » je coasse en sentant l’émotion m’étreindre tout à coup. « Elle est… Elle… Elles… » Mais je suis incapable d’aller plus loin. Je ferme les yeux à nouveau, sentant les larmes monter. Je suis trop las pour parvenir à me contrôler, trop abruti par le coup qu’il m’a mis il y a un instant. Je veux qu’il se tire, qu’il disparaisse de ma vue. Je suis incapable de le faire s’éloigner moi-même, je n’ai même plus envie de le tuer à présent. Je veux simplement qu’on me foute la paix. Qu’on me laisse à ma douleur. Pas la douleur provoquée par le l’impact de ma hachette contre mon crâne qui me donne l’impression de vibrer encore, mais une douleur plus profonde, dans ma poitrine, à l’endroit où est censé se trouver mon cœur. Je reste vautré sur le sol, conscient de l’image pathétique que je renvoie à celui que j’étais sur le point de tuer et dans l’incapacité de faire quoi que ce soit pour y remédier.
Dernière édition par Elishah Kenway le Sam 7 Mar - 21:11, édité 1 fois |
| | | Julian K.Kennedy-Fawkes △ correspondances : 268 △ points : 0 △ multicomptes : Reed, Charlie & Gold △ à Panem depuis le : 30/03/2014 △ humeur : Anéanti. △ âge du personnage : 31 ans. △ occupation : Chef rebelle du District 7, incarnation de la Rébellion dans tout Panem.
| Sujet: Re: You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah Mer 4 Mar - 11:33 | |
|
Hj : Désolée, c'est nuuuuuul
De sa main libre, Julian se massa doucement la gorge, à l’endroit même où le barbu avait méchamment resserré sa prise, incrédule et pas vraiment fier de s’être laissé surprendre aussi facilement par un homme qui n’avait probablement pas le moindre entrainement militaire. Mais il venait d’en faire les frais, la haine et la colère pouvaient être d’excellents combustibles, capables de mettre le feu aux poudres en un battement de cils, et pouvaient le cas échéant décupler les forces plus efficacement que n’importe quoi d’autre. Sur la défensive, il plaça son index sur la gâchette de son vieux revolver, prêt à presser la détente au premier mouvement qu’il jugerait suspect, mais la rage de tuer semblait complètement avoir déserté son adversaire qui ne s’était toujours pas relevé, et qui paraissait même se complaire dans la boue. Et même s’il savait qu’il n’y avait aucune raison de se réjouir de ce spectacle navrant, Julian devait bien reconnaitre, non sans une once de culpabilité, que cette vision l’apaisait, le confortait dans ses positions de vainqueur, lui que cet inconnu surgi de nulle part avait réussi à blesser dans son orgueil de mâle. Pire encore ; son orgueil de guerrier.
« Tu n’vaux pas mieux qu’eux. Tu as les mains pleines de sang toi aussi… », lui balança-t-il sans préambule, et Julian pourrait presque entendre le tintement métallique de la cloche retentir à ses oreilles tant ses mots lui firent l’effet d’un formidable uppercut en pleine mâchoire. Ding Ding. Victoire par KO. C’était lui qui se trouvait à terre, en position de faiblesse, et pourtant, c’était Julian qui était à genoux. Le rebelle ouvrit la bouche pour se défendre, comme un enfant pris en faute, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Parce qu’il ne savait tout simplement pas quoi lui répondre pour réfuter son accusation. Il prit alors quelques secondes pour reconsidérer sérieusement la question. Le barbu avait-il raison ? Serait-il possible que lui et ses méthodes ne vaillent guère mieux que celles de Snow en personne ? Après tout, qui était-il pour sciemment demander à des centaines d’hommes et de femmes de mourir pour lui, de verser leur sang pour sa cause ? La réponse lui sauta aux yeux comme une évidence.
Rien. Il n’était rien, ni personne. Juste un gamin qui avait eu la malchance de voir son nom tirer au sort, comme tant d’autres malheureux avant lui, et qui s’était mis en tête, peut-être un peu naïvement, de libérer son pays du joug tyrannique du Capitole. Et pourtant, les faits étaient là, indéniables : aux quatre coins du Pays, des rebelles de tout horizon acceptaient de mourir en son nom. Pour cette cause commune qu’ils défendaient corps et âmes, au prix de leur vie. Ces hommes et ces femmes étaient-ils tous morts pour rien, comme le barbu le laissait-il entendre ? Il refusait de le croire. Ni même d’envisager que les choses puissent ne jamais changer, que tous leurs efforts aient été vains. Il croyait sincèrement en ses idéaux et ses principes, certain qu’ils pourraient bâtir tous ensemble un monde meilleur. Sans oppression, sans violence, sans crainte de représailles, sans famine. Et sans Jeux de la Faim. Cela prendrait peut-être cinq, dix, vingt, cent ans, mais il ne perdait pas l’espoir de renverser cette infâme dictature qui faisait de leur vie un Enfer depuis bien trop longtemps.
« Tu as le sang de ma femme sur les mains… Elle est… Elle… Elles. », persista-t-il d’une voix lasse, éteinte, comme tout le reste de son corps et de son âme devait probablement l’être à l’heure actuelle. La détresse de cet inconnu le toucha, mais qu’y pouvait-il ? Dans ce genre de situation, il n’y avait tout simplement rien à dire, ni rien à faire. Car rien de ce qu’il dirait ou de ce qu’il ferait n’atténuerait son chagrin et sa douleur d’avoir perdu sa femme et sa fille dans un combat qui n’était pas le sien. Rien de ce qu’il dirait ou de ce qu’il ferait ne l’empêcherait de le haïr de toutes ses tripes. Il avait besoin de quelqu’un à blâmer, à maudire pour la mort de ses proches, et Julian accepta d’endosser le mauvais rôle, si cela pouvait un tant soi peu le soulager. Qu’importe, il avait l’habitude.
Avec le temps, Julian avait appris à vivre avec sa conscience entachée, ensanglantée par les dommages collatéraux que sa guerre personnelle semait inévitablement dans son sillon. Il s’en était voulu, au début, et puis il avait fini par comprendre que s’accuser de tous les maux de la Terre n’y changerait rien, qu’il fallait savoir parfois accepter l’inacceptable.
« Oui. Tu as raison, j’ai du sang sur les mains. Celui de ta femme, peut-être. Celui de ta fille, sûrement. Comme celui de tous ces adolescents qui sont morts dans ces Arènes parce que je n’ai toujours pas réussi à empêcher ces maudits Jeux. Alors écoute-moi bien, peu importe le temps que ça prendra, peu importe les efforts qu’il faudra faire, mais je ne m’arrêterai pas avant d’avoir renversé le Capitole. Ou d’être tué. Et si tu as un problème avec ça, alors tu as un problème avec moi. », répliqua-t-il furieusement. Un problème qu’ils pouvaient régler ici et maintenant, si l’envie lui en prenait.
|
| | |
| Sujet: Re: You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah Lun 9 Mar - 16:13 | |
| [quote="Elishah Kenway"] I HURT MYSELF TODAY TO SEE IF I STILL FEEL I FOCUS ON THE PAIN THE ONLY THING THAT'S REAL Il ne dit rien et mes yeux sont trop embués par mes larmes et la pluie qui continue de s’abattre durement sur mon visage pour que je parvienne à distinguer l’expression de Julian. Je suppose que mes mots l’ont atteint, mais ça n’a plus tellement d’importance à présent. J’ai renoncé autant à l’envie de le tuer qu’à celle de le blesser. Tout ce que je veux, c’est sentir la chaleur apaisante de Zeena contre moi. Je veux la voir. Je veux l’entendre. Son rire, sa voix fluette, sa respiration alors qu’elle s’endort… Je veux entendre son petit cœur si fragile battre sous sa poitrine… Mais ça n’arrivera pas. Alors je ne sais plus quoi attendre, je ne sais pas quoi faire. Quoi faire d’autre que resté vautré dans la gadoue, aux pieds d’un des nombreux hommes qui ont contribués à mon malheur. Je me sens aussi las que lâche. Une partie de moi essaie sournoisement de me rappeler que j’ai quatre garçons qui m’attendent, quatre garçons bien en vie qui compte sur moi, qui souffrent eux aussi, mais je ne veux pas plus l’écouter maintenant que précédemment. Je ne peux penser qu’à Zeena. Qu’à son absence mordante. Et je me laisse dévorer, incapable de ne rien faire d’autre. Je me laisse couler, moi qui suis déjà une épave condamnée. Je m’enfonce dans la terre boueuse, celle dans laquelle nous sommes de toute manière tous condamnés à retourner. Cette terre que j’ai toujours aimé, dont je me suis amoureusement occupé et qui nourrissait ma famille. Celle-là même dans laquelle on enfouira bientôt le corps glacé de ma petite fille… Je n’ai aucune envie de voir ça. Je ne le supporterai pas.
« Oui. Tu as raison, j’ai du sang sur les mains. Celui de ta femme, peut-être. Celui de ta fille, sûrement. Comme celui de tous ces adolescents qui sont morts dans ces Arènes parce que je n’ai toujours pas réussi à empêcher ces maudits Jeux. Alors écoute-moi bien, peu importe le temps que ça prendra, peu importe les efforts qu’il faudra faire, mais je ne m’arrêterai pas avant d’avoir renversé le Capitole. Ou d’être tué. Et si tu as un problème avec ça, alors tu as un problème avec moi. » Je ne crois pas avoir de problème avec ça. Pas avec le fait que lui soit tué dans ce combat qu’il mène depuis des années. Mais alors que j’y songe, je réalise l’énormité de mes propos. D’autant que je suis déjà arrivé de moi-même à cette conclusion, que je me suis déjà largement culpabilisé pour cela… Parce que, oui, si la Moisson a eu lieu, si Zeena a dû participer aux Jeux de la Faim, c’est parce que les rebelles ont échoué… Et s’ils ont échoués, n’est-ce pas en partie de ma faute ? Si je m’étais soulevé avec eux, si nous nous étions tous dressés contre le Gouvernement, comme un seul homme, peut-être que les choses auraient été différentes. Zeena serait encore en vie… Ou peut-être pas. Si elle avait été exécutée sommairement pour me punir d’avoir participé à la révolution tuée dans l’œuf précédemment, m’en serai-je davantage voulu qu’aujourd’hui ? Je n’en suis pas certain. Je n’en sais rien. Et si c’était un de mes garçons qui était mort pendant que je guerroyais ? Sondra aurait peut-être quand même été tuée…et peut-être que Yavan n’aurait pas survécu cette fois. Mes mains aussi sont pleines de sang. Celui de ma fille, celui de tous ces enfants que j’au autorisé le Capitole à nous arracher… Celui de tous ces inconnus, ces anonymes que j’ai laissé nos pacificateurs abattre publiquement, pour l’exemple. Suis-je encore plus coupable que Julian ?
Mes sanglots s’espacent sans que j’en prenne vraiment conscience. Mes yeux clairs, rougis par les larmes, se braquent sur le ciel orageux. Je distingue la silhouette de l’homme qui me surplombe et se détache dans un coin de mon champ de vision. Mais je ne veux pas penser à lui. Je ne veux pas le voir. Je le fais disparaître. Je sais que c’est idiot, que c’est impossible, mais c’est Zeena que je cherche là-haut. Ma petite fille à qui j’ai promis que si elle venait à mourir, elle rejoindrait sa mère dans le ciel. Je lui ai promis que nous nous y retrouverions tous, un jour… Je pensais être celui qui l’attendrait à l’époque. Je refusais catégoriquement d’envisager un scénario différent. Les gouttes s’estompent peu à peu et cessent bientôt de s’écraser sur ma carcasse. Un rayon de soleil transperce tout à coup les nuages, nimbant mon visage crasseux d’une douce lumière. Je ferme les yeux, incapable de supporter sa luminosité. Zeena.
Quand je les rouvre, papillonnant des paupières, Julian Kennedy-Fawkes se tient toujours devant moi, guettant mes réactions, tendu. Je renifle bruyamment, ravale mes derniers sanglots, encore bouleversé. Je me sens épuisé, engourdi. Comme après une dure journée de labeur. Mais cette fois, je ne pourrai pas l’oublier en allant me blottir dans la couche de Sondra après avoir embrassé chacun de mes enfants… Le Capitole m’a a jamais privé de ce droit qu’était le mien. Il m’a dépossédé de ce que j’avais de plus précieux. Et il va devoir en assumer les conséquences. « Je n’ai aucun problème avec ça » j’articule alors à l’adresse de Julian, entre mes mâchoires crispées par la rage qui reprend peu à peu le dessus sur mon chagrin. La pluie n’a pas repris, mais les nuages continuent d’être noirs, chargés de menaces. Je me redresse lentement, essuyant mon visage de mes mains qui, en fin de compte, sont encore plus crasseuse. Je donne l’impression d’avoir tenté de maquiller mon visage pour aller mener une quelconque bataille. Des peintures de guerre…
Je pourrai lui expliquer mes raisonnements, lui expliquer pourquoi j’ai l’air de changer d’avis sur son compte. Ce n’est pas tout à fait exact ceci dit et je continue à le tenir pour responsable de tout ce gâchis. Cet affreux gâchis… Mais il n’est pas le seul responsable. Il n’est pas LE responsable. Je ne dois pas oublier qui est mon véritable ennemi. Notre ennemi à tous. Le Gouvernement.
Après quelques instants, je vois la main de Julian se tendre vers moi, quelque peu hésitante, même s’il semble veiller à ne rien laisser filtrer sur son visage. Nos regards se croisent. Je ne sais pas ce qu’il voit dans le mien. La résignation ? Le chagrin ? La colère ? Le mépris ? La détresse ? Peu importe. J’attrape sa main et d’une impulsion, il m’aide à me relever. Gardant sa main dans la mienne, mon regard toujours enfoncé dans le sien, je reprends la parole. « Elishah Kenway. C’est mon nom » je lui indique d’une voix rauque, encore un peu cassée par mes pleurs de tout à l’heure.
|
| | |
| Sujet: Re: You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah | |
| |
| | | | You can have it all, my empire of dirt #julian&elishah | |
|
Sujets similaires | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|