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Sujet: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Jeu 18 Sep - 19:32
Anastasia Phoebe Lundgren
❝ The most we can hope for is that what we want is worth the evil we do. ❞
Regardez-moi. Regardez-moi et dites-moi ce que vous voyez.
Certains vous diront qu'ils ont vu le vainqueur en moi. Affablée de ses parures scintillantes. Parmi eux, quelques uns se souviennent encore de mon incroyable impression alors que le Capitole entier m'avait accueillie moi, une petite carrière d'à peine quatorze ans représentant le pourtant très réputé district un. Personne n'avait cru en moi. Personne n'avait cru en mes capacités. Et ce fut pourtant armée d'un sublime onze que je pourfendis l'arène, il y a de cela vingt et unes années. La cinquante-septième édition des jeux de la faim porte mon nom. Ils s'en souviennent encore: Anastasia Phoebe Namara. Tout le monde s'en souvient, en fin de compte. Parce qu'un vainqueur ne tombe jamais dans l'oubli, au contraire des autres tributs que nous avons, ou non, décimé dans notre arène. Malgré mon jeune âge, j'ai tué pour vaincre. Une notion qui ne me fait ni chaud, ni froid, aujourd'hui encore.
Certains vous ont peut-être dit alors qu'ils ont vu le monstre en moi. Que de mes frêles petites mains, j'en porte encore le sang de mes victimes. Ma victoire a eu un prix: toute seule, j'ai massacré la moitié des tributs. Comment ai-je fait, me direz-vous. Et bien, quand toutes les opportunités vous sont octroyées, vous en profitez, n'est-ce pas ? Et je suis passée par tous les moyens possibles et inimaginables pour triompher. Je suis une femme pleine de ressources, intelligente et maligne. Quelques personnes s'amusent à me traiter de vipère. Mais n'est-ce pas ce que je suis, après tout ? Un serpent qui siffle dès que le danger se fait sentir... C'est bien une sale habitude que j'ai développé à ma sortie de l'arène: ne jamais baisser ma garde, et surtout ne jamais se fier à tout le monde. Ne dit-on pas qu'il faut mieux être seul que mal accompagné ? Tous les vainqueurs sont des monstres, en réalité. Mais je pense être le meilleur exemple de la monstruosité qui nous habite: à cause de l'arène, de MON arène, j'ai changé. Physiquement. Autrefois, le noir m'allait à merveille. Aujourd'hui encore, je regrette ce que l'arène m'a fait perdre. Je suis devenue aussi blanche qu'une sculpture, à cause d'une dégénérescence mélanique survenue il y a de cela une dizaine d'années. J'ai perdu toutes mes couleurs. Je suis devenue comme la neige en hiver, éphémère. Mes yeux sont devenus aussi rouges que les lentilles que les Capitoliens s'amusent à porter dans leur quotidien excentrique. En clair, le Capitole a réussi à me transformer en l'une des leurs. Au grand péril de ma vie. Une chose que je leur en voudrai éternellement, même s'ils m'ont sauvée la vie.
Cependant, vous auriez probablement entendu les autres parler de moi comme d'une louve blanche, en perpétuelle protection pour ses proches. Et c'est ce que je suis: une mère. Une mère pour mes tributs. Une mère pour le seul que j'ai réussi à ramener: Tywin Nasuada. Une mère pour toute ma patrie qu'est le district un. Et je suis avant tout une mère pour Rosalyn, l'adorable petite fille que j'ai mis au monde sept ans plus tôt. Malgré mon statut très prisé de vainqueur, j'ai quand même eu le temps de m'offrir une vie confortable, et surtout joyeuse. Je ne compte même plus les années avec lesquelles je passe ma vie aux côtés de mon mari, Logan Lundgren. Vous le connaissez sûrement, il s'agit du chef pacificateur du district un. Pourtant, je vous encourage à ne pas écouter ce que les gens disent à son propos. On le dit aigri, médisant avec tout le monde, mais c'est un homme au cœur très sensible. Et personne ne pourra me faire changer d'avis, pas même vous. Je suis redevable envers mon époux, pour la merveilleuse renaissance qu'il m'a offert. Éternellement redevable.
La majorité des gens s'accordent à dire qu'ils ont surtout vu la femme que je suis. Sensible. Gentille. J'ai le cœur sur la main, malgré le passé sombre qui m'habite. D'une extrême politesse, vous penserez sûrement que je ne veux du mal à personne. Détrompez-vous. Je sais mordre. Très fort. Pour moi, quand un mal est fait, l'heure est toujours à la vengeance. Et la vengeance est un plat qui se mange congelé. Je n'oublie jamais un tort, et je sais le rendre au centuple. Voilà ma plus grande force: je peux être crainte de tous sans jamais hausser le ton, dans un sourire sincère. Le Capitole m'a ainsi conditionnée pour ne jamais pardonner à autrui. Offensez-moi, et je vous rirai en pleine figure. Blessez-moi, et je m’assiérai sur vos cadavres. Détruisez-moi, et je renaîtrai toujours de mes cendres. Car je suis tel un phénix: je peux mourir pour renaître encore plus forte. Toujours plus forte.
Alors maintenant regardez-moi. Regardez-moi et dites-moi ce que vous voyez.
about games and relative.
➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?
Vous savez ce qui est terrible, ce n’est pas de souffrir ni de mourir, mais de mourir en vain. C'est ce que je n'arrête pas de me dire depuis que je suis ressortie victorieuse de l'arène. Tant de tributs ont péri de mes mains... Et pour quoi ? Pour moi. Je connais des personnes qui ont déjà tant donné pour mon humble personne. Et je ne suis pas égoïste. Je sais que je suis capable de mettre fin à ma vie déjà si remplie pour les membres de ma famille: le district un est tout ce que je chéris le plus. J'ai vieilli, j'ai mûri, je sais ce qui vaut la peine d'être vécu. Et j'ai toujours de l'espoir. Je pourrais mourir pour ma fille, pour mon mari, pour mes mentors, pour mon unique tribut vainqueur. Il faut vivre puis il faut mourir, le reste est à notre choix.
➺ QUEL EST TON OPINION SUR LES PACIFICATEURS, LEUR RÔLE, LEUR COMPORTEMENT ?
Lorsque vous avez un mari chef pacificateur, il est parfois dur d'avoir une opinion objective sur cette question. Du plus loin dont je me souvienne, les pacificateurs m'ont toujours parue comme des protecteurs. Leurs tenues blanches me fascinaient à l'époque. De mes yeux de petite fille ébahie. Je peux le voir encore aujourd'hui dans ceux de ma fille Rosalyn. Ils inspirent le respect. Ils inspirent l'autorité. Je sais qu'à leurs côtés, je me sens en sécurité. Pourtant, j'ai conscience que certaines de leurs pratiques ne sont pas correctes. D'ailleurs, je ne demande jamais à Logan si lui aussi travaille de cette manière. C'est confidentiel, et même vainqueur des jeux, je dois savoir rester à ma place. Les pacificateurs sont une bonne chose pour les districts, mais ils peuvent tellement mieux préserver la paix par d'autres moyens...
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?
Le bonheur est une notion bien trop abstraite pour la qualifier en son essence pure. Tellement de choses, tellement de personnes peuvent contribuer à notre bonheur... Il est peut-être ce à quoi on aspire le plus, dans la vie. Avant, je ne croyais pas au bonheur, tout simplement parce que je pensais que la vie s'acharnait sur moi. Pourtant j'ai eu la chance de sortir victorieuse de l'enfer qu'est l'arène. J'ai eu la chance de connaître un succès auquel je ne m'attendais pas. Aujourd'hui, je ne sais pas si je peux prétendre au bonheur. J'ai pourtant une vie bien remplie, une vie que tout le monde aimerait posséder. Une famille, un travail, une notoriété. Ce sont ces petits plus dans mon quotidien qui font que je veux encore croire au bonheur. Même quand l'avenir est incertain. Même quand l'argent ne fait pas le bonheur.
➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?
Ah... La moisson. Vous savez, avant je n'y prêtais pas fort attention. Le district un est reconnu pour son volontariat et ses carrières sur-entraînés. J'en étais moi-même une. Alors je ne m'inquiétais jamais. J'étais juste curieuse de savoir qui allait représenter fièrement le district dans les jeux. Et puis, avec le temps, rencontrer des futurs morts m'est de plus en plus difficile. Ma fibre maternelle s'est considérablement développée à la naissance de ma fille Rosalyn, et je ne peux pas m'empêcher de me comporter comme une deuxième mère avec mes tributs, avant de les envoyer se faire charcuter. J'ai honte. J'ai honte de m'attacher si facilement à ces enfants. Mais n'est-ce pas ce qui fait de moi une femme ? Malgré mon physique disgracieux, je suis humaine. Avec des sentiments. Et il m'est déjà arrivé plusieurs fois de pleurer à la mort d'un des miens. Chaque année, c'est la même rengaine. Et pourtant chaque année, je me dis qu'ils peuvent y arriver.
➺ SERAIS-TU CAPABLE DE TUER POUR PARVENIR A TES FINS ?
En ma qualité de vainqueur, il m'est déjà arrivé de tuer pour parvenir à mes fins. Dans l'arène, j'ai massacré la moitié de mes adversaires, par tous les moyens possibles et inimaginables. Je ne tarissais jamais d'idée. Je connais la mort. Je l'ai fréquentée. Et je sais qu'elle mérite d'être assénée lorsque la fin est justifiée. Aujourd'hui encore, je suis prête à refaire couler le sang s'il le faut. Nous, vainqueurs, l'avons déjà fait par le passé, alors le refaire n'est pas une contrainte. C'est une absolution. Une notion qui s'est gravée dans mon esprit comme de l'encre du Chine sur du parchemin brûlé.
➺ A QUOI ASPIRES-TU LE PLUS DANS LA VIE ?
Sachez une chose: l'homme ne peut jamais aspirer à une seule chose. Il sera toujours en perpétuelle recherche de tout ce qui peut lui être bénéfique et profitable. Pour ma part, je possède un grand sens de la famille. Autant ma famille personnelle que le district un. Je suis telle une louve protégeant sa meute. Quiconque tenterait de menacer ma patrie en paierait le prix. Je possède la gloire. Je possède la richesse. Je possède la notoriété. J'ai pour ainsi dire une vie bien complète. C'est un tout. Je suis parfaitement pleine et pourtant, je ne serai jamais satisfaite de ce que j'ai. Le désir ne peut être comblé par le besoin. Je connais mes limites. Je connais les barrières qui freinent ma quête d'aspiration. On n'aspire pas à être normal, c'est plutôt quelque chose dont on veut sortir.
JE VIENS D'UN MILIEU FAVORISE, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE ABONDANTE. DU COUP, MON NOM AVAIT 3 CHANCES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE MENTOR ET POUR TOUT VOUS DIRE, JE M'EN CONTENTE ASSEZ BIEN. JE SUIS DANS LE 1ER DISTRICT. AYANT 35 ANS J'AI DEJA PARTICIPE AUX HUNGER GAMES ET JE NE SAIS JAMAIS A QUOI M'ATTENDRE CHAQUE ANNEE. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT. TOUT DOUX LES AMIS. UNE FEMME PAREILLE NE PEUT PAS MOURIR.
reality is here.
Tragie au rapport Avouez, mon bridé va vous manquer.
Dernière édition par Anastasia P. Lundgren le Mar 30 Sep - 23:16, édité 12 fois
Invité
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Jeu 18 Sep - 19:34
tell us your story.
Impossible de vivre avec, et impossible de naître sans.
J'entends les pleurs effarés d'Alistair depuis ma chambre. Les murs de la maison n'ont jamais été insonorisés, ce qui rend la discrétion au point zéro dans les pièces. Du haut de mes sept petites années, grande comme trois pommes, je m'extirpe de mes draps pour aller voir mes parents. Mon petit frère de cinq ans mon cadet réclame le sein de ma mère depuis trop longtemps, et je ne comprends pas pourquoi elle n'est pas encore venue apaiser sa faim. Lorsque je tourne la poignée de la chambre, la porte émet un grincement désagréable et je rentre ma tête dans mes épaules, de peur de me faire gronder par les gouvernantes. Si elles apprennent que j'ai quitté mon lit à une heure si avancée de la nuit, je crois qu'elles ne me le pardonneraient jamais. J'ai toujours eu une éducation stricte. Ça fonctionne comme ça chez les Namara: au centimètre près. C'est que mon père, Hershel Namara, a une réputation à tenir. Et malgré mon jeune âge, tout le district un me connaît déjà. Je suis la fille du maire, lui-même marié à une comptable officiant dans une bijouterie cotée de la région. Notre situation financière fait de nombreux envieux. Tout le monde aimerait habiter à notre place, et gagner suffisamment leur vie pour ne pas se soucier du froid, de la faim et de la pauvreté. Je n'ai pas choisi de naître dans l'aisance, mais j'ai surtout appris à ne pas me plaindre de ce que la vie m'a offerte. Surtout pas.
Une odeur de fumée parvient jusqu'à mes narines, et mes yeux commencent à piquer. J'ai l'impression que les pleurs d'Alistair se sont intensifiés, et je n'ai même pas eu le temps d'apercevoir le lit double de mes parents qu'une personne m'attrape par la taille avant de m'installer sur son épaule, comme un vulgaire sac à patates. J'ai poussé un cri de peur, jusqu'à ce que mon regard s'entrechoque avec celui de Martia, une de mes gouvernantes. Je la vois apposer son index sur ses fines lèvres gercées. Silence. Ce n'est pas un kidnapping. Mon instinct d'enfant tend à croire ce que me fait comprendre Martia. Je me suis toujours sentie en sécurité à ses côtés. La suite se passe assez rapidement: notre petit groupe dévale les escaliers qui grincent sous nos pieds lourds, puis nous traversons le salon tapissé pour finalement nous échapper de la bâtisse, comme si nos vies en dépendent. Je suis restée cramponnée aux épaules de Lilnius, notre majordome -car oui je l'ai reconnu depuis le temps-, et de mes yeux de biche effrayée j'admire le terrifiant spectacle qui s'offre à nous depuis l'instant où nous avons foulé la pelouse tondue du jardin. Ma maison est en train de brûler. C'est comme si les flammes mangent le bois. Et dans ce malheureux spectacle, des silhouettes se dessinent dans l'intensité des flammes. Un nouveau groupe de rescapés. Parmi eux se trouvent mon père et mon petit frère qui crie toujours à pleins poumons. Mais Maman... Maman est introuvable. Entre les pleurs, les quintes de toux dues à la fumée et le désespoir se lisant dans certains regards, je peux clairement entendre des rires. Des rires fous. Et plus loin se tient une jeune femme toute décoiffée, la peau noire de suie, sautillant devant ce qui reste de la maison. Cette fille, je la reconnais entre mille: Jéjé la folle, comme l'appellent les gens communément, de son vrai nom Jehona. Cette orpheline est connue pour sa schyzophrénie et sa bipolarité. Elle a un sérieux problème avec l'autorité, et sa forte tendance pyromane ainsi que son comportement actuel me laisse penser que c'est elle qui a provoqué cet incendie. Deux semaines plus tôt, la petite supérette du coin a été sujette au même destin funeste que notre maison. Nul doute à présent: Jéjé la folle a commis ce crime.
Le lendemain, après que les pacificateurs soient venus éteindre le feu, j'ai appris que ma mère est restée coincée sous des débris de la maison. Elle n'a pas survécu. Jehona a été abattue sur la place publique le matin même, son implication évidente. Mais tout le district un a mis sa culpabilité au placard au profit de son désordre psychologique. L'affaire a vite été classée, et notre famille a dû reprendre sa vie malgré ce traumatisme. Alistair ne se souviendra probablement pas de cet incendie à cause de son jeune âge, mais moi j'en garderai une trace indélébile dans mon esprit. Depuis ce fameux soir rouge, le feu me terrifie. Même les petites flammes dans notre nouvelle cheminée me donnent une peur bleue. Mon père a eu beaucoup de mal à accepter la mort de ma mère, mais son poste de maire l'aide à tenir le coup. Le travail lui permet de s'évader, alors qu'en nous regardant Alistair et moi il ne peut s'empêcher de voir le visage de Maman. Mais il continue d'être un père pour nous, il n'a jamais failli à son rôle. C'est comme ça chez les Namara: on se serre les coudes dans n'importe quelle situation. Nous sommes toujours là l'un pour l'autre. Même à sept ans, c'est une notion qui me parait évidente. Car nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons.
On tue les tigres pour leur peau et les assassins pour l’exemple.
« Réfléchis. Prends ton temps. » Voici le petit message qui accompagne l'onguent que mon si précieux mentor, Jagger Wild, vient de m'envoyer dans le petit parachute. C'est ce qu'il n'arrête pas de me dire, depuis que je me suis ruée vers l'estrade lorsque mon nom a résonné dans tout le district un, et ce malgré les regards désapprobateurs de mes aînés et de mes instructeurs. Ils l'ont tous dit: je suis trop jeune pour partir aux jeux. Je suis trop jeune pour m'en sortir. Alors ils ont jeté leur dévolu sur Kratos, mon co-tribut de quatre ans mon aîné. Lui, il est à la hauteur des attentes de notre district. Moi, tout le monde me voit encore comme la fille du maire, enrôlée chez les carrières dès que j'ai eu l'âge requis afin de justement me détacher de cette étiquette que les gens ont tendance à me coller sur le front. Parce qu'ils ne me voient qu'en mon père. Et j'ai envie qu'ils me reconnaissent comme étant Anastasia Namara, rien d'autre. D'ailleurs, c'est bien pour cette raison que je n'ai pas cédé ma place à la moisson. J'ai grimpé les marches avec la ferme intention d'obtenir mon heure de gloire. Maintenant, tout le monde ne jure que par mon prénom au Capitole. Depuis ce merveilleux onze obtenu aux entraînements, j'ai su tirer mon épingle du jeu. Kratos a peut-être récolté un glorieux dix, je n'en reste pas moins supérieure. Supérieure et terriblement imprévisible. Qui a cru que mon corps de poupée cache une tueuse sanguinaire ? Voilà pourquoi je n'arrête pas de me répéter une chose: ne jamais se fier aux apparences.
Je ne sais pas ce que les juges ont fait cette année, pour créer une arène pareille. Tout n'est que désert et désolation. Pour cette cinquante-septième édition des hunger games, la terre est aride. Elle craquelle sous mes pas. Il y a quelques points d'eau, mais difficile de les trouver à cause du brouillard quasi-permanent. Je combats dans un champ de geysers gazeux, et je me suis déjà fait avoir avec les fumées toxiques et corrosives. Ma jambe droite est toute cloquée, je n'ai pas pensé à récupérer une combinaison au bain de sang. C'est pourquoi, adossée à un rocher écailleux, je m'applique à masser vigoureusement mes blessures à l'aide de l'onguent que vient de m'offrir Jagger, respirant profondément dans mon masque à gaz. Evidemment, il est impossible de survivre dans cette arène sans les précieuses bombones d'oxygène disséminées autour de la corne d'abondance. C'est particulièrement frustrant de devoir se déplacer avec quelque chose qui doit nous maintenir en vie. Si par malheur je veux me débarrasser de mon équipement, je finirais par mourir d'étouffement. C'est ce qu'il s'est passé pour Kratos. Cet abruti a pensé que j'y passerais avant lui, mais il a eu tort. Lui qui s'est montré toujours si condescendant avec moi n'a récolté que ce qu'il a semé. Et je dois bien avouer que c'est de ma faute. Un soir, j'ai percé un trou dans le tube qui relie sa bombone à son masque. Le temps a fait le reste du travail. Les autres carrières ne se sont doutés de rien, et la nuit suivante, ça a été à leur tour de mourir de mes mains. J'ai récolté des fourmis rouges quand je suis tombée sur une fourmilière, à mon tour de garde. Au prix de morsures irritantes, j'ai pu remplir tout un petit baluchon, une sorte de bourse qui a contenu des gâteaux séchés. Gâteaux que j'ai englouti dès le premier soir, je dois le reconnaître. En pleine nuit, j'ai pu libérer les petites bêtes dans les bombones d'air des endormis. Et au petit matin, je les ai découverts raides, gisant dans leur propre bile, et surtout morts. Les coups de canon ont retenti petit à petit. Mourir asphyxié par des fourmis rouges, je crois que c'est une grande première dans les hunger games.
Tuer ne me fait pas peur. Tuer m'apporte même une sorte de satisfaction inégalée. Je suis fascinée par le fait qu'il soit si facile d'ôter la vie d'une personne. Surtout celle de ceux qui ne voient rien venir. J'ai décimé mes alliés. J'ai décimé tous les tributs que j'ai croisé. Un matin, malgré que la gamine du Dix ait réussi à me désarmer, j'ai tellement serré fort son cou que mes ongles se sont plantés dans sa gorge. Au final, mes pouces se sont enfoncés si profondément dans sa gorge que le sang a giclé sur mon masque à gaz. En fin d'après-midi, c'est à l'aide de ma petite hache que j'ai délogé la tête du garçon du sept de ses épaules. Et le pire dans tout ça, c'est que je n'ai pas de remords. Aucun. J'ai continué à tuer autant de fois que nécessaire, augmentant terriblement mon compteur jusqu'à frôler la moitié des tributs initialement présents dans l'arène. Je n'y pense pas une seule fois, et je me concentre à appliquer l'onguent sur ma cuisse cloquée. Aujourd'hui, c'est le dernier jour. Je suis prête à en finir. Il ne reste que deux autres tributs hormis moi. Deux garçons et moi. Je sais que je peux y arriver. Je sais que je peux me venger de toutes les réflexions qu'on m'a fait depuis le jour de ma moisson. Pour une fois, je peux avoir les yeux plus gros que le ventre. Les juges ont eu l'excellente idée de remplacer les geysers de gaz par des remontées de lave. Et lorsque je me suis rapprochée de la corne, à la simple vue des colonnes de feu, j'ai paniqué. Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à l'incendie de mon enfance. De ma maison qui s'ébranle par les flammes. La lave jaillit dans des jets puissants. Un des deux garçons s'est littéralement fait couper en deux sur la verticale. Sa pauvre moitié s'est écroulée au pied du trou, et cet événement m'a figée sur place. « Réfléchis. Prends ton temps. » J'essaie de me concentrer sur le message de Jagger. L'autre garçon en a profité pour m'attaquer. Evidemment, il a vu que j'ai perdu pied, et je me retrouve avec le masque à gaz fendu en deux, et mon tube d'oxygénation scindé. Je ne peux plus compter sur une respiration saine. Je m'empresse donc de me débarrasser de la bombone, plus légère dans mes mouvements. L'air est difficilement respirable avec les cendres de la lave et le brouillard épais, ainsi que la vague de gaz toxique que les juges ont répandu depuis leur salle. Mais je tiens bon. Mon adversaire arrive à me blesser plusieurs fois avec ses couteaux. Ma hachette me ralentit, et je finis par courir jusqu'à l'intérieur de la corne pour prendre de quoi mieux riposter. Mais il me suit, bien que plus lent. Au final, nous nous sommes retrouvés sur la corne d'abondance, en plein combat. Ma tête a plusieurs fois heurté le métal luisant de la conque, alors que je tiens fermement la pioche que j'ai pu attraper plus tôt avant que l'autre tribut ne me rattrape. Le meilleur moment est celui où le garçon a finalement glissé, et quand j'ai planté la pointe de ma pioche dans son abdomen. La seconde suivante, je l'ai tout simplement éviscéré. Je lui ai déchiré le tronc du nombril jusqu'à ses clavicules, dans un geste brusque, jusqu'à ce que je perde le manche de la pioche de mes mains. Le coup de canon a ensuite retenti dans l'arène, et je ne me suis jamais sentie aussi soulagée de l'entendre. Parce que c'est enfin fini. J'ai prouvé à tout le monde que je ne suis pas la fille du maire, carrière trop jeune pour triompher. J'ai esquissé un large sourire de soulagement avant de m'écrouler près de ma victime, assommée par le gaz toxique. Une plongée dans un néant que j'ai toujours redouté.
A mon réveil, je vois Jagger tenir ma main froide. Amarinda, mon autre mentor, est juste derrière lui, le regard bienveillant. Si je les vois ici, ça veut dire que j'ai réussi. Que je ne suis pas morte. Je balaye la pièce de mes yeux fatigués. Oui, j'ai réussi. Je suis au Capitole, en soins intensifs. J'ai gagné. Je suis la vainqueur de ces interminables jeux. Je vais pouvoir rentrer à la maison et montrer à tout le monde que je ne suis pas mon père. J'ai écrit ma propre histoire. J'ai tracé mon chemin du sang de mes victimes, ces vauriens qui ont cru pouvoir se passer d'une gamine. Je ramène mon regard sur Jagger, serrant mon poing au creux de sa main. « J'ai réfléchi... J'ai pris mon temps... » ai-je écorché faiblement dans mon masque à oxygène. Je l'ai vu sourire et hocher la tête, avant que mes yeux ne se referment. Je ne me suis jamais sentie autant en sécurité auparavant. Mais maintenant je suis une des leurs. A quatorze ans à peine, j'ai pourfendu l'arène, peut-être plus sauvagement que d'autres. Mais j'ai fait couler le sang. Et à présent, je porterai éternellement la couleur rouge sur mes mains. Si j'avais tué un homme, j'aurais été une meurtrière. Mais j'ai tué des dizaines d'hommes, et on fait de moi une héroïne. Alors, où est la logique ?
Le monde est un grand bal où chacun est masqué.
Je me tiens là, face à ce miroir accroché au mur de ma chambre. Mon regard se perd dans l'image que je reflète, et je glisse lentement mes doigts arachnéens dans ma chevelure clairsemée de blanc. Je l'ai remarqué il y a quelques temps déjà, quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Et ce depuis ma sortie glorieuse de l'arène. Le plus dur a été de me reconstruire à la tournée. Voir tous ces visages me dévisager soit de dégoût, soit d'admiration, c'est une chose qui reste encore gravée dans ma mémoire. A l'époque, j'étais jeune et encore ignorante de l'enfer que je vivrais. J'étais comme sur un petit nuage, à croire dur comme fer aux promesses faites par le Capitole. Aujourd'hui, je vois juste une femme qui s'effrite au fur et à mesure que ses couleurs disparaissent. Et la jeune fille qui était heureuse de représenter fièrement son district s'est envolée. Je lève les yeux au plafond dans un rire désabusé. Qu'advient-il de nous, vainqueurs ? Assister chaque année à la mort d'un des miens, ce n'est pas ce à quoi j'aspirais, au départ. Combien d'années ont passé sans que le district un n'a eu de vainqueur ? Je finis par m'éloigner de ce miroir de l'épouvante avant de m'isoler dans ma salle de bains. Grâce à la dernière technologie omniprésente au Capitole, je peux aisément camoufler le terrible mal qui me ronge. En quelques minutes, je retrouve la noirceur naturelle de mes cheveux avec une permanente, avant que des légers jets d'auto-bronzant tournoient autour de ma silhouette fine et nue. Un peu plus tard, me voici dans une robe des plus originales, maquillée et parée de mes plus beaux bijoux. Je refais ensuite face au miroir, me reconnaissant beaucoup plus, accoutumée à l'artifice de la capitale. Ce camouflage est quasi parfait. Je me sens bien mieux, plus à l'aise dans ce corps de jeune femme dans la force de l'âge. Je me demande si je lui plairais, dans cette tenue. A lui. Cet homme qui a fait irruption dans ma vie comme une tornade en pleine action.
Logan. Ou du moins, le pacificateur Logan Lundgren. Quand je l'ai rencontré, il n'était qu'un simple adolescent du district quatre, encore éligible à la moisson. Mais le destin a voulu que lors de ma tournée, j'ai croisé son chemin. Et que malgré les remarques désobligeantes et les regards hautains de ses camarades, il a toujours attisé ma curiosité. C'est surtout à ce moment-là, je m'en rappellerai peut-être toute ma vie, quand, en admirant la vue imprenable du district de la pêche depuis l'acropole, il est apparu près de moi pour m'encourager et me préserver des commentaires de ses amis. A l'époque, j'étais bien naïve, et j'ai osé éprouver quelque chose pour lui que c'en était obsédant, au point même de retourner chez lui chaque année, pour que finalement on m'annonce qu'il est enrôlé chez les pacificateurs, ces gardiens de la paix qui ne parlent qu'avec leurs armes. Déçue, j'ai essayé de me concentrer sur mon statut de vainqueur, avec les services que je dois rendre au Capitole afin de rester encore dans les esprits des habitants. Je vous assure que j'ai réussi à l'oublier, parfois. Mais le destin s'acharne, il ne me laissera jamais en paix. Je l'ai revu. Un jour de moisson, au district un. J'ai très vite compris qu'il a été affecté chez moi. N'est-ce pas une heureuse coïncidence ? Il s'occupe de toute l'équipe de préparation du district des joyaux désormais. Je le vois en permanence. Et c'est toujours un peu plus que mon cœur chavire pour cet homme froid mais terriblement charismatique. J'ai honte d'éprouver une telle attirance pour ce pacificateur. Je m'observe encore quelques minutes dans ce miroir, à imaginer sa réaction s'il me voit ainsi apprêtée. Puis je me tiens plus droite et je quitte mes appartements afin de rejoindre de nouveau la gloire. Car aujourd'hui, j'ai enfin ramené quelqu'un. Mon premier poulain. Mon digne successeur: Tywin Nasuada.
Je suis nostalgique. Je reste en retrait, aux côtés de Jagger et d'Amarinda, alors que tout le Capitole s'arrache le jeune blondinet amnésique. Je le vois hésiter, sourire malgré lui. Il me rappelle la jeune fille que j'étais à ma sortie de l'arène. Je souris en coin, mes doigts s'entremêlant devant moi. Les flashs affluent par vagues, les sponsors vantent leur participation active à la victoire de mon tribut. Je ne dis rien, mais je sais qu'il a conscience que nous sommes là derrière lui, prêts à le réceptionner en cas de faiblesse. Ses jeux ont été éprouvants, tout comme les nôtres. Je connais ça. Je ne peux connaître que ça, la faiblesse. Mais tomber est permis. Se relever, par contre, est ordonné. Je me dis que ça ne fait que commencer pour Tywin, mais je sais qu'il a les épaules suffisamment fortes pour affronter sa tournée et l'apogée de sa popularité. Il devra, à mes côtés, vivre l'incapacité à sauver nos tributs si la mort les fauche trop tôt. Il devra vivre avec le poids de ces morts sur la conscience. Il devra leur dire au revoir avant de les voir embarquer dans l'hovercraft, les voyant peut-être pour la dernière fois. Mais j'ose espérer avant tout que son statut de mentor ne le détruira pas, comme il me consume moi petit à petit. Le mal me guette, je le sais et je le sens. J'en ai conscience. Je ne sais pas combien de temps je vais encore tenir à ce rythme-là, à me cacher derrière une apparence que je ne possède désormais plus. A l'intérieur, je me meurs. Et je suis mélancolique. Mais j'aime le goût des larmes retenues, de celles qui semblent tomber des yeux dans le cœur, derrière le masque du visage.
Quand on n'a rien à perdre, on peut bien tout risquer.
Lorsque je me tire de mon sommeil, ouvrant mes yeux difficilement, je côtoie toujours ce même décor depuis des mois interminables où la maladie a eu raison de moi. Un jour, j'ai tout simplement défailli. Mon esprit n'a plus répondu rien, et j'ai dû habiter l'inconnu du néant pendant des semaines. Le Capitole s'est arraché la nouvelle, et le président a pris la décision de me transférer dans le meilleur hôpital de Panem, à la capitale. Parce que les soins du district un m'étaient inutiles. Mon état de santé s'est nettement dégradé en quelques jours, et je suis désormais méconnaissable. Suite à des examens poussés par les plus compétents du pays, la nouvelle est vite tombée: dégénérescence mélanique. Une sorte de cancer de la peau qui a progressivement ôté le peu de couleurs qui me restaient. Quand je me suis extirpée de mon coma, les médecins m'ont mise face à la terrible réalité de mon être: j'ai changé au cours de mon profond sommeil, et j'ai eu extrêmement peur de moi-même. Qui est donc cette femme devant cette glace ? La peau ravagée par la blancheur de la neige, d'autant que sa chevelure autrefois noir de jais, semblable à de l'ébène ? Que suis-je devenue ?
Un monstre. Je suis devenue le monstre du Capitole. Ils n'ont pas voulu me le dire, ces gens en blouse blanche. Mais je sais que c'est de leur faute. A Snow. Aux juges. Aux sponsors. Lorsque j'ai dû combattre dans ce désert toxique quelques années auparavant. Et ils croient bien réparer leur faute en me sauvant la vie, les frais médicaux astronomiques à leur charge. Mais ils oublient les dommages collatéraux. Les victimes de cet immondice. Je ne me reconnais plus. Mes proches ne me reconnaissent plus. Même Logan, avec qui je partage une relation amoureuse depuis que Tywin a achevé sa tournée, me regarde toujours avec cette pointe de curiosité. Et je souffre. J'ai mal. Cet acharnement thérapeutique m'épuise, même s'il montre des résultats probants. Ces chiens ont bien fini par résorber la dégénérescence mélanique, mais c'est trop tard désormais. Je suis condamnée à porter le blanc pour le restant de mes jours. Je suis condamnée à fuir le soleil comme dans les histoires de vampires. Je suis condamnée à regretter la Anastasia d'avant, avec ses couleurs et son charme. Ils m'ont transformée en bête de foire, et je ne supporte pas les regards qui se posent sur moi. Quand je suis enfin seule, comme maintenant, je pleure. Je frotte désespérément ma peau d'albâtre dans l'espoir qu'elle redevienne rose, comme une pêche. Mais la vérité sera toujours là: l'arène m'a aliénée jusqu'à la moelle, et il n'y a aucun moyen d'y échapper. Aucun. Jamais. Jamais je ne me détacherai de ce que je suis devenue aujourd'hui.
Le lendemain, après une visite chaleureuse de Jagger Wild, c'est au tour de mon compagnon de me border. Il a toujours cette manie de faire des ronds avec son index sur le dos de mes mains, alors qu'il réfléchit. Installée dans mon lit d'hôpital, comme à mon habitude depuis que j'ai été admise ici, j'évite son regard. Je fuis ses mots. Et je fuis son amour, parce que je ne crois pas ce qu'il peut bien me dire pour me remonter le moral. En clair, je lui en fais voir de toutes les couleurs. La détresse m'habite, et un sentiment de rejet s'est installé au plus profond de mon cœur. Pour faire simple, je ne comprends pas comment Logan peut éperdument m'aimer et m'accepter si moi je ne peux pas m'accepter telle que je suis aujourd'hui. A force de discussion, la colère s'est emparée de moi, et je n'ai pas pu m'empêcher d'arracher mes mains des siennes en haussant le ton. « Ne vois-tu pas que je ne suis plus la même ?! Comment puis-je te mériter avec ce corps ?! » ai-je hurlé dans la chambre stérilisée, en plein sur sa figure. Haletante, j'ai fini par lui tourner le dos, ramenant mes mains tremblantes sur mes bras aussi blancs que le reste de ma peau. Je retiens mes larmes. Je retiens toute la rancœur que j'éprouve envers ma propre personne. Je ne m'aime pas. Je ne m'aime plus. Je ne peux pas continuer à prétendre espérer une vie meilleure alors que les toxines de mon arène m'ont anéantie. J'aurais voulu que mon aimé tourne les talons pour quitter ensuite la pièce, mais il n'en est rien. Bien au contraire. Il s'est levé de sa chaise, contournant mon lit pour me refaire face, alors que j'ai bien montré que je ne veux plus le regarder en face. Je me laisse emporter par l'extrême douceur dont il fait preuve lors de nos échanges à l'abri des regards. Il serre mes mains dans les siennes, son souffle réchauffant ma joue blanche. « Je ne t'aime pas pour ce que tu parais... Je t'aime pour ce que tu es. » a-t-il ensuite déclaré. J'ai relevé mon regard électrique sur le sien si tendre, avant qu'une bague ne s'entrechoque entre nos yeux. Une bague. Étincelante, comme la preuve d'amour éternel. La seconde d'après, j'ai enfin cru à ses mots. J'ai enfin cru au soutien qu'il m'a toujours démontrée. Parce que je me sens enfin prête à renaître. Je me sens enfin prête à devenir Anastasia Lundgren. Et si l'aimer pour toujours est le meilleur moyen pour réapprendre à m'aimer, je suis d'ores et déjà prête à prendre ce risque. J'impose ma chance, je serre mon bonheur et je vais vers mon risque. A me regarder, ils s’habitueront tous. Ils s'y habitueront.
La crainte gouverne le monde, et l'espérance le console.
Mon père a quitté notre monde après avoir donné sa bénédiction pour mon mariage avec Logan. Le cancer l'a emporté dans sa dernière année de loyal service à la mairie. Avec Alistair, nous nous faisons à son absence désormais. Mon petit frère a un mental d'acier, surtout depuis qu'il a rejoint les rangs des pacificateurs. Moi, j'ai pu tenir le coup surtout grâce à mon mari. Je n'ai aucune honte à dire qu'il est mon point de repère dans ma vie. J'ai retrouvé une stabilité que je n'aurais jamais cru obtenir par le passé. J'ai très vite pu faire le deuil de mon père en alliant mon rôle d'épouse et de mentor pour les jeux de la faim. J'ai appris à être plus forte face à l'adversité. Surtout en ce qui concerne les regards des autres à propos de mon physique. Quoi, je suis toute blanche ? Oui, et alors ? Je reste humaine, comme vous tous ! Avec des qualités et des défauts. Je pallie mon handicap corporel par un esprit en fer forgé. Je me concentre sur mes proches. Sur mon travail. Sur ma famille. En effet, après de longs mois d'incertitude, j'ai donné naissance, non sans difficulté, à ma fille: Rosalyn. Le Capitole m'a pourtant précisé que ma maladie a affecté ma fertilité, mais quelle joie ai-je pu ressentir à la découverte de ma grossesse. Rosalyn est un cadeau du ciel. Tout ce à quoi j'ai aspiré dans mon renouveau. Un second souffle dans ma vie interminable et toujours semée d'embûches.
Cela fait sept ans aujourd'hui que ma fille émerveille mon quotidien. Et si du côté de ma vie personnelle, tout semble aller pour le mieux, en ce qui concerne mon statut de vainqueur c'est plus difficile à vivre. Depuis Tywin, je n'ai pu ramener personne. Pas de nouveau poulain. Avec le temps, j'ai développé un instinct maternel assez puissant, et je ne peux pas m'empêcher de prendre sous mon aile les tributs du district un chaque année. Quand leur mort est trop douloureuse à supporter, il m'arrive de verser quelques larmes avant de trouver du réconfort contre l'épaule de mon cadet. C'est qu'il a bien grandi cet enfant... Je reste aujourd'hui profondément proche de Tywin. Même si quelques années, Amarinda me relaie, je ne peux qu'aimer la complicité qui s'est installée entre nous tous vainqueurs. Une sorte de seconde famille dont je ne peux me passer. On me dit souvent trop émotive, à m'attacher inutilement aux tributs, mais comment voulez-vous que je garde la tête haute quand j'élève une fille de sept ans, potentielle moissonnée d'ici quelques années ? Je ne lui souhaite pas d'emprunter ma voie, celle des carrières. Je ne lui souhaite pas de connaître mon expérience dans l'arène et tout ce que ça a engendré. A force d'y réfléchir, je me dis que ce serait tellement mieux de vivre dans l'idée que ce ne serait pas à nous d'enterrer nos enfants. J'ai toujours voulu être mère, mais pas pour avoir à subir les obsèques de ma chair et de mon sang. J'aspire à toujours vouloir le meilleur pour Rosalyn, mais pas à suivre mes traces ensanglantées. Une notion dont j'ai du mal à parler avec Logan, qui lui ne peut pas passer un été sans être scotché devant son écran, à commenter avec délice tous les épisodes sanglants. Je suis lassée. Je suis fatiguée. Et je suis profondément angoissée à l'idée d'assister à la mort de mes propres enfants. Alors je calque cette peur dans les tributs que je materne depuis le train jusqu'au dernier soir, après la traditionnelle entrevue télévisée. Je me dis chaque année que ça ira. Qu'ils peuvent le faire. Qu'ils sont entraînés pour ça, contrairement à certains districts plus défavorisés. Mais la peur ne peut pas être contrôlée si l'espoir est trop faible. Je tends à y croire. Je tends à un avenir meilleur, radieux, où personne ne vivrait dans cette crainte constante de perdre la vie. Parce que nous aimons mieux mourir chaque heure de la crainte de mourir, que mourir une fois.
Dernière édition par Anastasia P. Lundgren le Mer 1 Oct - 1:19, édité 11 fois
Invité
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Jeu 18 Sep - 19:39
YEAAAH ! Rebienvenue caca ! Tu fais peur...
Invité
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Jeu 18 Sep - 19:42
Re welcome je te nem
Invité
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Jeu 18 Sep - 19:49
Invité
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Jeu 18 Sep - 19:59
Oh gosh, hâte de découvrir ce que vous nous avez préparer avec vos Lundgren Re-bienvenue aussi, bon courage pour ta fiche
Gwendal K. Jamshed
△ correspondances : 546 △ points : 6 △ multicomptes : thybalt, raven, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 17/06/2014△ humeur : faussement détaché △ âge du personnage : trente ans △ occupation : maire du district trois
can you save me? statut: célibataire et entretenant sa réputation de coureur de jupons. relationships:
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Jeu 18 Sep - 20:00
Je sens que ce perso va envoyer du lourd (re)bienvenue
Gold A. Flickerman
△ correspondances : 186 △ points : 26 △ multicomptes : Reed, Charlie & Julian. △ à Panem depuis le : 09/09/2014△ humeur : Angoissée. △ âge du personnage : Vingt-cinq ans. △ occupation : Styliste pour le Quatre, je possède ma propre boutique au centre-ville.
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Jeu 18 Sep - 20:15
Rebienvenue mon yoyo (tu resteras à jamais Yoyo pour moi)
Invité
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Ven 19 Sep - 0:00
Merci à tous, je vous aime d'amour (et toi encore plus Logan ) Ça avance doucement ! Lentement, mais sûrement
Swain Hawkins
△ correspondances : 5710 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 18/06/2012△ humeur : I'm a fucking monster. △ âge du personnage : 38 y.o.
can you save me? statut: It doesn't hurt me anymore. relationships:
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Ven 19 Sep - 15:12
Re J'adore cette actrice dans Defiance. Good choice.
Invité
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Ven 19 Sep - 18:31
Alexiane R. Hawthorne
△ correspondances : 11154 △ points : 75 △ multicomptes : hunter, pepper-swann (leevy, ivory) △ à Panem depuis le : 08/05/2011△ humeur : indifférente △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : mentor
can you save me? statut: célibataire, coeur occupé par un revenant relationships:
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Sam 20 Sep - 1:19
Rebienvenue parmi nous Bonne chance pour cette fiche Je file te réserver Jaime pour la semaine
Invité
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Lun 22 Sep - 18:23
oh mon dieu Yorell, ta fiche est sublime et la demoiselle aussi Bref, bienvenue !
Invité
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Mer 24 Sep - 17:42
Merci les amours J'ai enfin commencé l'histoire Plus que quatre parties 8'D
Invité
Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness. Sam 27 Sep - 16:32
Yoyo, jô t'aimme !
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Sujet: Re: Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness.
Anastasia ♫ A farewell to my shadow is not my death; it’s my rebirth in darkness.