Les paysages défilés heure par heure. Je ne saurais dire combien de frontières j'avais franchise. La seule chose dont je pouvais être certaine était que mon district était désormais bien loin derrière moi. J'étais fatiguée, si fatiguée. Cela faisait bien quatre jours que je vagabondais à travers champs et forêts pour rejoindre la région du secteur primaire de Panem. Ma destination était le district des grains et céréales. Le 9. J'avais reçu une missive de la part des rebelles de mon district. M'était portée volontaire en tant que messagère, mon objectif était de porter une information confidentielle aux rebelles du 9. J'avais l'interdiction d'ouvrir enveloppe cachetée. "Les jeunes novices comme toi n'ont pas à savoir les plans des supérieurs" m'avait-on dit. Mais cela ne me déranger guère. Je risquais déjà ma vie en m'aventurant hors du 5 alors si c'est pour courir le danger de mourir parce que je connaissais des informations capitales non merci je m'en portais très bien sans.
Le climat avait changé depuis mon départ. Cela prouvait que j'avais quitté la frontière des districts du secteur secondaire où se situe le 1, 8 et bien évidemment mon district natal. La faim et la soif s'ajouter à ma fatigue. Je ne rêvais ne serait-ce que d'une miche de pain pour calmer mon estomac noué. Mais plus je pensais à me remplir la pense et plus la dure réalité m'était douloureuse! Cependant je ne perdais pas espoir, ma destination finale n'était plus très loin. Oui. Au loin je pouvais apercevoir le grillage électrifié surmonter d'un "9" pittoresquement peint sur du bois abîmé par le temps. À ce que je voyais les habitants du 9 ne semblaient pas plus riches que chez moi.
Me voilà enfin nez à nez avec mon plus grand obstacle. Le mur électrifié. Au-delà de cette muraille de fer grésillant et décoré d'une couronne de barbelé se trouvait la forêt du district. C'était là, juste là devant moi, mon point de rendez-vous avec un rebelle du coin. Je regardais à travers la grille pour vérifié si personne ne pouvait me voir passer. Rien à signaler à ce que je voyais.
Grimpant à un arbre je m'agrippais habilement aux rames du saule qui semblait être le seul arbre aux branches passant par-dessus la barrière des environs. Une fois que la branche soit trop fine pour supporter mon poids je me vis dans l'obligation de sauter. De toute manière j'avais pris l'habitude de frôler le brisement de coccyx à chaque saut périlleux. Je savais donc à peu près bien retomber. Une fois sur pied je lâchai un profond soupire. Me voilà arrivée! Enfin!
M'assayant sur un rocher en hauteur, j'attendais l'arrivée de mon récepteur de missive.