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 (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs)

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(IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs) Vide
MessageSujet: (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs)   (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs) Icon_minitimeJeu 5 Juin - 10:08




it's a win-win situation

Le Capitole est paisible en cette heure de sombres présages. Les tributs sont tous installés pour défiler, dans leurs tenues brillantes et pimpantes, leurs maquillages qui sont aussi rassurants que les clowns du Capitole. Leurs mentors prodiguent quelques derniers conseils, puis s'effacent pour laisser les stylistes et les hôtesses s'occuper des dernières retouches. On pourrait croire que tous les vainqueurs des saisons précédentes chargées d'encadrer les tributs de l'année partent dans des directions éparses… Et pourtant, une partie d'entre eux se retrouvent dans un salon spécial, insonorisé, molletonné, doté de tout le confort qu'un vainqueur pourrait attendre. Dans la pièce, se trouvent d'autres vainqueurs, qui ne sont plus mentors mais ont été approchés par Jove Goodshepherd dans les années précédant cette édition des Jeux. Un grand écran, installé dans un coin de la pièce, en hauteur, rediffuse en direct les jappements de Caesar Flickerman, et le défilé en lui-même. Mais ça n'est pas ce qui occupe les personnes présentes dans cette pièce. Jove Goodshepherd est le premier à s'asseoir dans un fauteuil en cuir noir, présent depuis plusieurs années dans cette pièce qu'un de ses amis du Capitole a bien voulu lui obtenir. Sortant un cigare de la poche intérieure de son blazer blanc, il invite les autres personnes présentes à l'imiter et à se mettre à l'aise. Il allume l'extrémité du cylindre de tabac et aspire une bouffée. Lorsqu'il l'expire, c'est aussi pour annoncer les règles du jeu.

« Vous savez tous très bien pourquoi vous êtes là, alors faites pas les cons. Si on se fait pincer par le Capitole, je ne donne pas cher de vos têtes. Pour les petits nouveaux venus, soyez gentils avec vos camarades et ne vous foutez pas sur la gueule ici. Pendant que vos poulains se pavanent pour le bonheur du Capitole et des téléspectateurs, il s'agit de rappeler la base. » Il s'avance, les coudes sur les genoux, en regardant tour à tour chacun des gagnants présents dans la salle. « Ces paris sont clandestins. Les personnes présentes ici sont les seules à savoir qu'ils existent et doivent le rester. Je suppose que vous avez déjà regardé avec vos tributs la gueule des autres participants, mais ça ne fait jamais de mal de les revoir, et pas enfarinés comme aujourd'hui. »

Il ouvre l'accoudoir de droite et manipule la télécommande intégrée pour zapper sur la télévision et faire s'afficher les portraits des tributs, un par un, dans l'ordre alphabétique. Le numéro du district est affiché à côté, pour information. Jove est cynique et les mentors ne parient pas toujours sur leurs poulains. Certains se regardent en chiens de faïence, peut-être qu'ils se demandent ce que font d'autres vainqueurs ici. Mais qu'importe, qu'importe.

« Bien entendu, vous avez le droit de ne pas parier pour cette édition, surtout si vous me devez encore du fric. Et, que ça soit clair aussi pour les bleus : ces paris ne sont pas du sponsoring intra-vainqueurs, faut pas déconner. Ça me semble être évident, mais ça ne fait jamais de mal de le rappeler. J'attends vos paris avant l'évaluation, bien sûr : on est tous passés par l'Arène, on devrait quand même être capables en quelques coups d'œil de savoir quels sont les merdeux qui vont crever dans les premiers, et lesquels sont les plus susceptibles de s'en sortir et de rejoindre notre caste élitiste. » Un ricanement mauvais s'échappe d'entre ses lèvres. Il sait qu'il a l'attention de ses homologues, et ça lui plait. Il sait aussi que c'est lui qui édicte les règles et il s'en réjouit d'autant plus que ça lui donne une sensation de toute-puissance. D'un coin de l'œil, il surveille Clyde Griffin, qui n'a pas l'air particulièrement ravi d'être là, et Elyas Chesterfield qui tire une sale gueule. La langue de Jove claque contre son palais. Il se redresse de toute sa hauteur, pour donner les derniers renseignements utiles. « Pour les paris, vous pouvez vous adresser à Clyde Griffin, mon associé que vous commencez à connaître, ou bien à moi. Une fois l'évaluation passée et les résultats révélés, il sera trop tard. Ne tardez pas trop, bien sûr. » Il exhale une taffe du cigare, puis son regard revient sur Chesterfield et il l'apostrophe, moqueur : « Elle est mignonne, ta sœur. Mais ça m'étonnerait qu'elle s'en tire, hein. » Ses lèvres dévoilent un sourire carnassier. Celui de l'homme dont le cœur s'est détruit lorsque sa sœur a été égorgée sous ses yeux lors des 27e Jeux. Celui qui a oublié, ce que c'est, qu'avoir une famille. Celui qui a perdu peut-être toute humanité, ou en tout cas toute capacité de ressentir de la compassion. Il s'approche de lui et murmure, cruel : « Faut dire aussi que tous les tributs du D9 ont eu des morts bien connes depuis que t'es mentor. »
Et c'est lui qui parlait de ne pas se foutre sur la gueule avec les autres vainqueurs. Faites c'que je dis, mais les règles ne s'appliquent pas à ma divine personne : voilà la devise de Jove "Connard" Goodshepherd.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs)   (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs) Icon_minitimeJeu 5 Juin - 13:01


KISS MY ASS.


Le reste du temps, il s’en foutait éperdument, c’est vrai. Mais cette fois, pas vraiment.

Assis dans son fauteuil, membre à part entière du demi-cercle dressé dans cette salle aux murs insonorisés, Clyde regardait Jove s’exprimer avec son habituel flegme, et son ordinaire absence de tact. Les mots étaient coincés au fond de sa gorge. Depuis qu’il était arrivé, il avait bien tenté de les laisser s’échapper. D’informer le vieux vainqueur de sa condition, et de son absence de disposition à parier cette année. Il ne voulait pas faire ça. Il ne pouvait pas. Il ne se sentait tout simplement pas. C’était plus fort que lui. Beaucoup plus fort. Fallait qu’il se casse de là.

Pourtant, il ne bougeait pas. Son poing contracté, ses ongles rentrés dans sa paume et lui délivrant une désagréable sensation de douleur. Son menton restait appuyé sur ses doigts repliés, son coude sur l’accoudoir. Et il regardait les portraits des tributs, petit rappel de tous ceux qui avaient été pigés cette année. Lorsque le portrait de Mallory — Sky — passa sur l’écran, il ne put s’empêcher de détourner la tête, se raidissant instantanément. Il s’y attendait. Bien entendu. Il savait que cela arriverait. Elle faisait partie des tributs. Et son visage devait bien apparaître, à un moment ou un autre. Mais même préparé, même avec cette idée en tête, cela ne parvenait pas à lui ôter toute la douleur qu’il pouvait ressentir.

Les paroles de Jove continuaient de résonner à ses oreilles. Mais ses dents venaient de trouver son poing, et il se mit à mordre la tranche de sa main, sans trop se rendre compte de son geste. Désespoir. Chagrin. Et l’envie de lui faire ravaler son orgueil et sa prétention, à ce vieux con. « Pour les paris, vous pouvez vous adresser à Clyde Griffin, mon associé que vous commencez à connaître, ou bien à moi. Une fois l'évaluation passée et les résultats révélés, il sera trop tard. Ne tardez pas trop, bien sûr. » Clyde passa sa main sur son visage, exaspéré par les paroles de Jove. Son associé. Mais quel titre flatteur. Flatteur, mais dont il ne voulait pas. Il voulait juste qu’on lui foute la paix. Pour la première fois, il avait envie qu’on le laisse s’occuper de ses affaires. Et d’être seul. Seul. Mais il n’eut pas la force de protester. Il n’avait plus la force de rien.

Ce fut à cet instant que le vainqueur eut la merveilleuse idée d’apostropher Elyas. De le provoquer, plus qu’autre chose. Les yeux de Griffin se posèrent sur le vainqueur du neuf. Et bien que n’ayant aucune raison de l’être, il se sentit visé. Mallory non plus n’était pas grande. Pas bien épaisse. Jolie. Mais elle n’avait probablement pas la moindre chance de s’en sortir vivante selon les critères de Jove. Au même titre que Virani. Alors, brusquement, Clyde ne put s’empêcher de se lever d’un bond. Et d’exploser. Désolé Chesterfield. Tu lui foutras ton poing dans la gueule après si t’en as envie. Mais moi, j’en peux plus. « C’est bon putain. Ta gueule. Ta gueule. » Debout, il fit deux pas vers Goodshepherd. Il se moquait bien de l’insulter. Il te moquait bien de péter un câble devant tous les vainqueurs présents. T’étais pas non plus connu pour ton calme, n’est-ce pas ? « Il est pas v’nu ici pour que tu lui remues le couteau dans la plaie avec toute ta merde. Fous-lui la paix. » Il se rendait compte de l’absurdité de ses paroles. Qu’il était en train de se donner en spectacle, et ce de la manière la plus stupide qu’il soit. Mais il ne pouvait plus s’en empêcher. Les larmes étaient plus ou moins montées, mais pas une ne sortit ; d’ailleurs, on ne les remarquait pas. « Laisse-nous gérer nos conneries, et occupe-toi des tiennes. » Il aurait été capable de frapper. Il craquait. « Tu sais quoi ? J’en ai ras le cul. Tes paris, tu peux t’les foutre là où j’pense. T’as qu’à trouver quelqu’un d’autre pour devenir ton super associé. » Ce-disant, il mima les guillemets du bout des doigts, un air railleur peint sur les traits. « Moi je remballe. Pas la peine de venir me voir pour prendre les paris. J’irai pas balancer vos petites affaires, mais comptez pas sur moi pour participer. Pas c’t’année. » C’t’année, j’y arrive pas. J’ai trop mal. Je ne peux pas.

J’te connais, Jove. Tu vas m’incendier, tu vas p’t’être me claquer la gueule devant tout le monde. Mais franchement, tu crois que j’en ai quelque chose à foutre de ce que tu penses ? De ce que tu fais ? Que tu m’frappes ou que tu me rabaisses, comme le petit con que tout le monde voit ? C’est c’que tu dis qui m’écœure. On n’a pas tous la même manière de gérer la douleur et d’affronter l’inévitable. Si chez toi la connerie marche pour le faire, alors tant mieux. Avec moi, ça prend pas.


Ce sentiment de malaise. Mais ça fait du bien, de dire non. Ça fait du bien, d’ouvrir son claque-merde, un peu. Il n’en pouvait plus. Et l’inévitable s’était produit. Il avait craqué. Enfin, il avait dit non. Le prix de l’affront ne tarderait pas à retentir. Mais en attendant, il avait été clair. Direct, et précis.

Cette année, c’était niet.


code (c) about today.


Dernière édition par Clyde H. Griffin le Jeu 31 Juil - 10:31, édité 1 fois
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Reed Emerson
DISTRICT 11
Reed Emerson
△ correspondances : 1464
△ points : 11
△ multicomptes : Charlie la Pacificatrice, Juju le Rebelle & Gold la rêveuse (Ex Elyas)
△ à Panem depuis le : 09/01/2013
△ humeur : Se sent vide et abandonné, désespéré par la chute de Coin et l'échec de la rébellion.
△ âge du personnage : Vingt-six ans
△ occupation : Sniper dans l'armée du Treize


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MessageSujet: Re: (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs)   (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs) Icon_minitimeJeu 5 Juin - 22:09

C’est le regard vide, le cœur qui saigne et l’âme en deuil qu’assis dans un canapé, j’attends nerveusement la  retransmission télévisuelle du défilé. Cette exhibition annuelle ne manque jamais d’enflammer les foules, somme toute déjà  conquises à la cause de ces valeureux Tributs qui se feront massacrer les uns après les autres dans des gerbes de sang sous leurs cris amusés. Qu’importe la façon dont ils vivent et dont ils meurent, tant qu’ils assurent le spectacle. Mon cœur tambourine dans ma poitrine au rythme des coups de mon pied sur le sol. Tu vas l’allumer, cette putain de télé, Jove !, mais l’écran de télévision reste obstinément noir et Jove sourd à mes supplications.

Je survole l’assistance d’un rapide coup d’œil, et malgré les visages connus que j’aperçois et vers lesquels je me serais naturellement tourné, aujourd’hui, je ne ressens pas le besoin de me mêler à la foule. Pas cette fois. A vrai dire, je ne sais même pas ce que je fais ici ; l’ambiance y est mauvaise, malsaine, et ça empeste l’hypocrisie et le cynisme à des kilomètres à la ronde. J’ignore quel réflexe absurde m’a poussé à rejoindre mes pairs alors même que je voudrais prendre mes jambes à mon cou pour fuir loin d’ici, loin d’eux, de leur immoralité et de leur absence totale de compassion qui me retournent l’estomac à m’en flanquer la gerbe. Leur rassemblement en ces lieux n’a rien d’une « réunion d’anciens élèves », pas plus que ce n’est une visite de courtoisie entre collègues de travail et amis de toujours. Les véritables raisons de leur présence ici sont bien moins glorieuses. Pour certains, c’est l’appât du gain, pour d’autres, c’est pour tromper l’ennui qu’ils parient sur l’issue incertaine du massacre à venir comme s’il ne s’agissait que d’un jeu. Mais oui, c’est vrai, c’en était un ; j’avais parfois tendance à l’oublier. Moi, je n’avais plus aucune raison de me trouver ici, et pourtant, j’étais là, fidèle au rendez-vous, le cul vissé dans ce canapé hors de prix, à espérer je ne savais quoi. C’était peut-être l’habitude qui avait guidé mes pas, ou peut-être était-ce cette envie de fuir ces responsabilités qui m’étaient tombées sur le coin de la gueule sans crier gare. Ou peut-être que j’étais là parce que j’étais comme eux. La même ordure.

Les paroles de Jove glissent sur moi comme l’eau sur un rocher. Je les connais, ces conneries, pour les avoir déjà entendu par le passé. Et plus d'une fois. Oui, j’ai parié. Oui, je me suis parfois réjoui du meurtre sordide de certains tributs, parce que leur décès me rapportait un gros paquet de fric. Aujourd’hui, les imaginer se réjouir de la mort de Virani me révulse au plus haut point, me donne envie de les frapper, encore, et encore, jusqu’à briser le moindre des deux-cent-six os de leur squelette. Que penserait Virani si elle apprenait que j’ai longtemps pris part à cette sinistre mascarade ? Et Kathleen ? Comment réagirait-elle en apprenant que j’avais misé gros sur sa victoire ? Je passe une main sur mon visage en soupirant. Comment j'avais pu tomber si bas ?

« Elle est mignonne, ta sœur. » La voix du vieil escroc me ramène brutalement à la réalité. « Mais ça m’étonnerait qu’elle s’en tire, hein. » D’un bond, je me lève du canapé, poings serrés, prêt à lui faire ravaler ses mots et quelques dents au passage, mais il enchaine et ne me laisse pas le temps d’encaisser. « Faut dire aussi que tous les tributs du D9 ont eu des morts bien connes depuis que t’es mentor. » Jeremiah. Kathleen. Loa-Skann. Serena. Mattys. Des noms, parmi tant d’autres, qui me reviennent aussitôt à l’esprit, des visages qui se rappellent à mon bon souvenir. Et c’en est trop, sa remarque suffit à me faire perdre mon sang-froid. Il a raison, c’est ça le pire, c’est ça qui fait le plus mal. Je me jette sur lui pour lui faire regretter ses paroles, mais quelqu’un me retient par le bras, m’empêche de lui démolir le portrait. Je me débats vigoureusement mais l’autre tient bon et ne lâche pas prise. Jusqu’à ce qu’une voix masculine intervienne dans ce conflit qui pourtant, ne le concerne pas.

« C’est bon putain. Ta gueule. Ta gueule. Il est pas v’nu ici pour que tu lui remues le couteau dans la plaie avec toute ta merde. Fous-lui la paix. » Je suis tellement surpris que quelqu’un prenne ainsi ma défense que j’en oublie jusqu’à mon désir de vengeance. Je me calme, interdit, et l’homme qui me ceinturait pour m’empêcher de foncer dans le tas relâche finalement son étreinte. Je tourne la tête en direction de ce soutien inattendu et je reconnais aussitôt Clyde, le mentor du Deux, un homme plus âgé que je n’ai personnellement jamais côtoyé.

« Laisse-nous gérer nos conneries, et occupe-toi des tiennes. Tu sais quoi ? J’en ai ras le cul. Tes paris, tu peux t’les foutre là où j’pense. T’as qu’à trouver quelqu’un d’autre pour devenir ton super associé. Moi je remballe. Pas la peine de venir me voir pour prendre les paris. J’irai pas balancer vos petites affaires, mais comptez pas sur moi pour participer. Pas c’t’année. », poursuit-il, trahissant ainsi le fond de ma pensée. Je le fixe plus longtemps que je ne le devrais, puis reprend mes esprits et me retourne vers Jove, sur qui je pointe un index vengeur. « A l'avenir, surveille tes arrières, l’ancêtre. Parce que je vais pas te rater. » Une menace ? Non, une promesse.
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Silk Preston
DISTRICT 8
Silk Preston
△ correspondances : 1057
△ points : 0
△ multicomptes : Fenugreek (✝) Auden (D2)
△ à Panem depuis le : 01/04/2012
△ âge du personnage : 32 ans


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MessageSujet: Re: (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs)   (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs) Icon_minitimeMar 10 Juin - 2:31

Elle était familière avec le deuil, avec la douleur de la perte. C’était pendant longtemps quelque chose qu’elle n’avait fait qu’effleurer du bout du doigt. Elle était trop jeune pour se souvenir de la mort de ses parents, n’avait jamais connu son frère. La première perte qu’elle avait eu à subir avait été la perte d’elle-même. Et il n’y avait aucun moyen, rien qui pouvait apaiser cette peine-ci. Elle ne se possédait pas elle-même, ne s’appartenait plus depuis longtemps. Et c’était plus facile ainsi, d’être à la merci d’autres. Elle n’avait plus d’identité, elle n’avait plus rien d’autre qu’une étiquette. Tribut, vainqueur puis pute. Au Capitol on est toujours au service de quelqu’un. Et il fallait quelque chose de plus fort que du courage pour oser prendre l’initiative de ne plus l’être.

Elle voyait la lassitude sur les visages autour d’elles. Ils étaient tous des survivants d’une guerre sans soldats, des victimes qu’on avait érigées en héros. La cigarette entre ses lèvres se consumait doucement. Elle écoutait Jove, un discours qu’elle avait entendu. Elle se contenta d’intervenir d’un « Jove… » las et moralisateur lorsqu’il continua sa diatribe sur la sœur d’Elyas Chesterfield. Elle ne le regardait même pas, trop habituée aux manies de son mentor. Elle dévisagea plutôt avec un désintérêt certain les morts vivants autour d’elle. Ils avaient tous une manière différente de vivre la chose. Pour certains c’était la colère, pour d’autres une indifférence toute relative. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle foutait là, à part suivre Jove comme toujours.

C’était lui qui s’était mis en tête de lui apprendre les rudiments de la vie au Capitol. On ne pouvait pas faire un plus piètre professeur. Il ne respectait rien d’autre que lui-même (juste dans ses bons jours) et l’avait laissé sombrer dans ses vices sans même esquisser un geste pour l’en empêcher. Il avait vu l’alcool dans son verre, était au courant pour la morphling dans ses veines et la fumée dans ses poumons. Il prétendait ne pas savoir pour la prostitution, mais elle n’était pas assez idiote pour penser qu’il n’était pas totalement conscient de ce que son ancienne tribut pouvait bien faire. Pourtant, il était venu la chercher au Capitol après qu’elle ait essayé de se foutre en l’air, il avait été présent, il l’avait aidé à maintenir la tête hors de l’eau quand Silk ne voulait qu’une seule chose, qu’on l’y enfonce un peu plus. Elle n’en était pas tellement surprise, ils se ressemblaient beaucoup au final, même s’il n’avouait jamais une telle chose. Il n’avait pas posé de questions auxquelles elle n’aurait pas pu répondre. Et si elle avait essayé de lui parler de Swain, il lui aurait certainement ri au nez. On ne parle pas de sentiments, on ravale ses pleurs et on fait bonne figure. C’était exactement ce qu’elle essayait de faire, le but qu’elle cherchait à atteindre en venant parader ici. Et qu’importe que les bracelets trop nombreux à ses poignets ne cachent pas intégralement ses cicatrices, qu’importe que la perte de sang transparaisse encore sur son visage blême, elle était là. Vivante ou presque.

Elle leva les yeux au ciel et soupira longuement. Ils faisaient un spectacle navrant, avec leur indignation mal placée ils n’étaient pas si regardants les années précédentes. Elle laissa échapper un rire sec et bref. C’était toujours plus douloureux lorsque le visage sur l’écran était familier, lorsqu’on aimait la personne envoyée à l’abattoir. Mais les autres tributs, ceux qui étaient morts et ceux qui mourraient dans la 79ème édition, ou dans la 150ème, eux aussi avaient une famille. Tous les tributs qu’ils avaient dû tuer pour en arriver là, tous les enfants qu’ils avaient du massacré pour se tenir ainsi debout et parier des billets tachés du sang d’innocents. Et qui pensait à eux ? Qui se souvenait de leurs noms une fois les jeux terminés ? Elle releva la tête et observa les visages sur l’écran. Elle était une mauvaise parieuse vraiment. Elle avait de l’argent, trop d’argent, à dilapider. Et elle pariait sur tous les tributs sans exception. Elle pariait toujours un peu plus sur ses propres tributs, pour se persuader elle-même d’y croire encore. Elle avait beaucoup misé d’argent sur Castiel il y a deux ans, sur les jumeaux et la Skenandore l’année précédente. Mais les autres ? Qui se souciait des autres ? L’histoire est écrite par les vainqueurs et on oublie le nom des perdants.

Elle ne se leva pas, laissant Jove assumer ses conneries, claquant simplement la langue contre son palais en signe de désapprobation et alluma une autre cigarette.

« Si vous voulez vous entretuer, on pourrait demander aux juges de vous remettre dans l’arène. Je suis sûre que çà plairait à tous ces connards du Capitol. Imaginez le spectacle : l’imberbe,  le chauve et le vieux croulant. Pas que je fasse l’erreur de parier sur l’un de vous trois. Ou alors si, Jove est pire que la teigne. Il serait bien capable de tous nous enterrer avec ses discours interminables de merde. On finirait par mourir d’ennuis. »  

Elle sourit de toutes ses dents, ironique, et se leva pour se servir un verre avant de se rasseoir dans le siège le plus proche de celui de Jove.
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N. Ethan Fawks-Williams
DISTRICT 7
N. Ethan Fawks-Williams
△ correspondances : 442
△ points : 6
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△ à Panem depuis le : 15/07/2013
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△ occupation : mentor


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MessageSujet: Re: (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs)   (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs) Icon_minitimeJeu 31 Juil - 16:27



IV-II ; Vainqueurs parieurs
Parions drôle

Une drôle de réunion, rien d’autre ne peut être dit sur cette mascarade. Depuis cette année où j’ai gagné – ou l’année d’après pour être exact – j’en ai entendu assez facilement parler par les contacts des autres vainqueurs. Pour être exact, l’information passait réellement vite parmi notre groupe. Groupe auquel nous nous sentons d’appartenance mais aucun lien autre que la pourriture de tous qui nous empreignent sur nos ongles, d’un fil immaculé et si invisible.
Adossé contre un siège de cuir, collé au mur de l’obscurité de la pièce, écoutant tout et à moitié rien, regardant les verres, mirant les yeux de tous, du bleu au marron, du marron au vert, du vert au gris, de la sympathie au vomitif, toutes les sortes de gagnants au monde pouvait s’écraser dans cet pièce et leur argent bravant notoriété et caractériel les changeait tous du tout au tout, tel des salopards qui pourraient s’entretuer dans une arène ne comptant que des vainqueurs. Si un jour cette idée pouvait germer dans l’esprit de notre bien aimé président, je n’hésiterai plus à empoigner mon arc et l’invitation à nous rejoindre ? Cette envie de tuer, celle qui avait disparu il y a plusieurs mois, elle renait pendant ces jeux. Pourquoi vouloir participer en tant que mentor si c’est pour cette haine qui brûle envers le Capitol ?

Silk « Si vous voulez vous entretuer, on pourrait demander aux juges de vous remettre dans l’arène. Je suis sûre que çà plairait à tous ces connards du Capitol. Imaginez le spectacle : l’imberbe,  le chauve et le vieux croulant. Pas que je fasse l’erreur de parier sur l’un de vous trois. Ou alors si, Jove est pire que la teigne. Il serait bien capable de tous nous enterrer avec ses discours interminables de merde. On finirait par mourir d’ennuis. »>

Un réveil aux grands songes, un regard ouvert à la lumière, un corps qui se lève de son siège, une chemise décollée du cuir, et un bras qui se déplace sur l’épaule de sa voisine vivante, des yeux regardant le vieux connard du groupe.

Nash « Et je me ravirai de prendre alliance avec la jolie brune et monsieur cendré pour tuer grand-père d’un coup de flèche dans l’œil. Ou dans la bouche si ça peut permettre de la lui faire fermer pendant ses dernières secondes. Peut-être qu’Elyas pourrait empoigner sa célèbre hache et te découper le cou. Ou alors que Mademoiselle attendra de t’écraser les cordes vocales avant que tu puisses dire une nouvelle merde ? Après tout, on peut facilement créer un garrot dans l’arène. »

Un sourire hypocrite et ma tête se retourne vers l’oreille de la femme où je souffle doucement mon nom, Ethan, avant d’enlever mon bras de son épaule et marcher jusqu’à la table, écrasant mes poids.

Nash « Dis-moi grand-père, tes petits tributs, ils veulent crever avec quoi ? Une épée dans le dos ? En sautant du haut d’un arbre ce serait tellement plus comique venant de mon tribut. On pourrait peut-être dire que je lui ai appris mon suicide et pas la survie. Ou alors de plusieurs couteaux dans l’œil ? Pour finir à en forcer un à mains nues en plein cœur ? Si tu veux être drôle à parier, ne pari pas sur le gagnant, pari sur la cause de la mort de tes chers petits. Et à partir de là tu deviendras officiellement un monstre. Un monstre très drôle. »

La dernière phrase était dite avec une voix tellement grave, tellement monstrueuse, une phrase que seuls les monstres peuvent prononcer en étant sérieux.
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http://www.mockingjay-rpg.net/t8885-nash-i-never-meant-to-start-a-fire-alors-je-commence-a-reranger-mon-linge-tout-seul http://www.mockingjay-rpg.net/t6108-07-ethan-white-wine-please http://www.mockingjay-rpg.net/t6114-07-nash-ethan-fawks-williams
Alexiane R. Hawthorne
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Alexiane R. Hawthorne
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△ humeur : indifférente
△ âge du personnage : vingt-deux ans
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MessageSujet: Re: (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs)   (IV - interlude) it's a win-win situation (vainqueurs parieurs) Icon_minitimeDim 24 Aoû - 17:21

Tu n’as rien à faire ici, Alexiane. J’espère que tu t’en rends compte.

Ta place n’est pas ici, au milieu de ces monstres qui prennent plaisir à parier sur la mort prochaine de jeunes gens, des tributs, alors que toi tu étais une il n’y a pas si longtemps. Tu es en mesure de te mettre à la place de ces gosses, peut-être mieux que quiconque dans cette pièce, car au final, ça date de hier, pas vrai ? Tu envies leur ignorance. Leur innocence. Ils ne la garderont pas longtemps, c’est un fait, mais ils sont encore un peu naïfs. Ils ne se doutent pas du sort qu’ils vont bientôt subir, ils ne se doutent pas que leur humanité va leur filer entre les doigts avant même qu’ils puissent s’en rendre compte. Ils ne se rendent pas compte que cette humanité, ils ne la retrouveront pas en gagnant. T’en as la preuve face à toi, aujourd’hui. Tu comprends pas, tu ne comprends pas pourquoi ils peuvent parier ainsi sur la mort des tributs, de leurs tributs. C’est encore trop récent, ça fait encore trop mal. Surtout quand tu penses que certains d’entre eux ont dû prendre des paris quand toi, t’essayais de pas crever dans cette foutue arène. Qui dans cette pièce avait parié pour ta victoire ? Qui a parié que tu allais tenir à peine deux jours ? Tu es curieuse de le savoir, ne serait-ce que pour coller ton poing dans le visage de ceux qui n’ont pas cru en toi. Pourtant, ils ne te remarquent pas. Accoudée contre un mur au fond de la pièce, tu observes et tu te tais. Tu cherches à comprendre comment on peut être aussi cruel. Ces mêmes gagnants qui ont subi la même épreuve que toi, qui ont été marqués d’une manière ou d’une autre, les voilà qui agissent comme ceux qu’ils détestent.

Tu détestes leur comportement, et pourtant tu es là. Tu ne sais pas trop pourquoi. Il faut croire que tu n’as plus grand-chose à perdre, et ce n’est pas comme si tes journées sont particulièrement chargées. Au contraire d’autres, tu n’as pas su trouver une activité afin de t’occuper à la suite de tes Jeux. Enfin… Officieusement, t’en as bien une d’activité, qui consiste à envoyer les gens six pieds sous terre. C’est pas très sain, tu sais. C’est peut-être bien pour ça que t’es là aujourd’hui, afin de prendre part à une activité normale – si l’on peut appeler ça normale – qui te permettra de faire semblant d’être comme eux. Mais tu l’es pas, tu le sais très bien. Tes ongles s’enfoncent dans tes paumes, faut que t’arrêtes, ça va bientôt saigner. Mais tu t’en fiches. La violence, la souffrance, c’est le seul truc qui te fait te raccrocher encore à la vie, alors ses paris sont adaptés, non ? Et c’est pas comme si tu as quelque chose à perdre, c’est pas comme si t’étais la meilleure mentor du Capitole, ça se saurait si c’était le cas. Zeena et Leevy, tu vas essayer d’attirer des sponsors pour soutenir tes deux protégés – plus particulièrement Zeena sachant que Leevy n’est qu’un connard fini – mais les paris, ça te permet de prendre de la distance. De rendre les choses moins réelles qu’elles le sont déjà. Enfin, si paris il y a, car c’est clairement mal parti. Tu bouges pas quand les esprits commencent à s’échauffer, tes émotions ne trahissent pas tes pensées. T’aimes bien Jove à première vue, la brune du huit aussi, mais les autres sont ridicules. Tu lâches même un petit rire d’où tu es, même si t’es pas sûre qu’ils le remarquent, même si t’es pas sûre qu’ils t’aient remarquée depuis que tu es là. Ils sont ridicules. Ridicules de prendre conscience de la situation seulement maintenant. Quand toi t’étais l’objet de paris, ça n’a pas fait le tour de leur petit esprit que peut-être, c’était mal ? Qu’on ne parie pas sur la mort des gens comme ça ? C’est un peu tard pour en prendre conscience. Et pourtant, ils sont plus âgés que toi. Même Elyas, cet enfoiré qui a participé à l’assassinat de ta sœur, qui a deux ans de plus que toi, n’a pas la mentalité qui va avec son âge. Et encore, lui, on peut lui pardonner d’être con, mais les autres, qui ont passé la trentaine ou qui s’en approche, ce n’est pas juste ridicule, c’est pathétique. Tu n’es pas objective Alexiane, tu en as conscience. Tu as la haine qu’il ait fait de toi un spectacle, les citoyens du Capitole suffisaient, t’avais pas besoin que les gagnants s’y mettent aussi. Mais ce changement d’opinion d’une année à l’autre, ça te dépasse. Pour autant, tu les laisses s’entretuer, fait le spectacle. Il n’y a pas de raison que tu ne sois pas spectatrice pour une fois. Tu attends que ça se calme, qu’ils ne soient plus prêts à se sauter à la gorge. Et tu te décides à faire remarquer ta présence. « C’est intéressant, cette façon de retourner sa veste alors que ça ne vous a jamais préoccupé jusqu’à cette édition. » Tu t’en fous de ce qu’ils pensent, faut bien que quelqu’un leur balance la triste vérité en pleine gueule. « Si vous n’êtes pas en mesure de supporter l’envoie de votre grande copine d’enfance ou de votre sœur dans l’arène, il fallait passer votre chemin. » Message directement adressé à Elyas. Toi aussi, tu peux agir de façon immature, bravo. Et ce n’est pas comme s’il avait eu de la pitié de la tienne de sœur, tu ne vois pas pourquoi tu devrais en avoir pour la sienne. « Je suis ici pour parier, et j’aimerais le faire sans que votre conscience qui s’est soudainement réveillée m’en empêche. » Tu t’avances un peu, de façon à mieux apercevoir Jove. « On commence ? » Tu lui demandes. T’es sûr que lui au moins, sa conscience est tranquille, pas comme les autres emmerdeurs.
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