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 REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent.

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REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Vide
MessageSujet: REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent.   REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Icon_minitimeSam 9 Aoû - 20:06






Il ne pouvait plus supporter cette chambre aux murs d'acier. Il passait son temps à fixer la porte aux multiples serrures, espérant qu'elle allait s'ouvrir pour ne plus jamais se refermer. Mais peu à peu l'espoir devenait plus mince, se perdait dans la folie des cauchemars qui le tourmentaient dès qu'il osait fermer les yeux, sombrant une fois de plus dans les bras de Morphée. A dire vrai, il n'avait plus aucune notion de l'heure. Et si au début il avait demandé l'heure aux docteurs qui venaient le voir chaque jour, se murant dans un silence dont il ne sortait que pour poser cette unique question, il avait depuis longtemps abandonné l'idée de connaître l'heure, et le silence était devenu total, mise à part les questions sur Alexiane. Et alors les jours s'étaient finalement confondus avec les nuits, à mesure que le temps passait. Il dormait beaucoup, n'ayant de toute façon plus rien d'autre à faire. Et les cauchemars le prenaient comme la terre devient boue. Il voyait l'arène à nouveau, il était dans l'arène à nouveau. Tous ces visages qu'il avait tué... tout ça pour quoi ? Il avait perdu son humanité, et c'était bien la seule chose qu'il avait gagné. Le sang prenait son dû, et comme à chaque songe, il hurlait lorsque la lance le transperçait, perdant une nouvelle fois pied. Combien de fois était-il mort en rêve, si semblables à la réalité, lui-même ne le savait pas. C'est à peine s'il avait encore pris la peine de vivre, allongé sur le matelas inconfortable de sa chambre. Ou était-ce de sa prison ? Difficile à dire. Il devenait fou, ainsi alité les yeux fermés et les lèvres serrées. Il était considéré comme fou, si bien que personne ne venait lui rendre visite à part les médecins dans leur blafarde blouse blanche que Reed voyait en horreur. Foutu district treize. S'il avait pu, s'il en avait eu la force, il serait parti. Il aurait tout fait pour quitter ces couloirs blancs, pour fouler l'acier une dernière fois.

« Reed ! » Il ouvrit les yeux, se releva, hurla. Sa voix. Encore. Comme chaque nuit. Les larmes roulèrent peu à peu, s'écrasèrent sur ses joues, vinrent baigner ses lèvres. Les cheveux bruns d'Alexiane étaient là, comme apparus par magie devant ses yeux encore ensomeillés. Il fixait ses yeux verts, illuminés par une lueur douce, chaleureuse. Si seulement elle avait pu être réellement là. Si seulement ce n'était pas qu'un rêve, qu'une apparition fantomatique et céleste destinée à le tenter, à le faire pencher. Les Enfers étaient là eux aussi. Il pouvait les sentir. Sentir cette acre odeur insupportable qui lui brûlait le nez. La bouche de la fausse Alexiane ne s'ouvrait que pour se refermer, les ténèbres emportant toute trace de joie qu'il devinait au creux de ses joues. Elles étaient ses cruelles geôlières et lui leur prisonnier, celui avec lequel on aime jouer quand tous les autres sont cassés, brisés, démantelés. A défaut d'être morts. Il aurait préféré, quelque part. La mort avait une saveur sucrée, à force de l'avoir attendue. Elle se faisait attendre, la garce, tapie dans l'ombre de l'espoir qu'il avait oublié, depuis. Et Alexiane disparut, ne laissant qu'un Reed perdu dans une chambre vide et silencieuse, trop silencieuse. La tête enfouie dans ses mains, il attendit, las des cauchemars, n'osant se rendormir de peur de voir encore sa mort ou le fantôme du passé qui le faisait plus souffrir encore que lui transpercé de part en part.

Il ne sut pas combien de temps s'était écoulé lorsqu'une voix résonna dans le couloir, de l'autre côté du mur où il somnolait. Enfin attendait puisque ses yeux demeuraient hermétiquement ouverts. La voix était sans nul doute masculine, empreinte de maturité et de sonorité. Il ne comprit pas tout, mais même si les mots lui venaient par bribes, il saisit leur sens. « Il est encore trop fragile, il lui faut du repos. Pas de visites jusqu'à nouvel ordre – des médecins, il n'en reçoit pas d'autres de toute façon. » Trop fragile. Il serra les dents et les poings, tentant de croire que les mots ne l'avaient pas atteint, qu'ils ne lui avaient rien fait. C'était faux, évidemment. Il voulut hurler, crier son désespoir mais les paroles ne vinrent pas, restèrent cloîtrées dans sa gorge en feu. La porte grinça. Reed ne bougea pas, les genoux remontés vers sa poitrine, le dos appuyé contre le mur. « Bonjour Reed, je suis le Dr. Reaper. Je suis ici pour vous aider. » Il lui suffit d'une phrase pour savoir qu'il allait détester cet homme. Il n'écouta pas celle d'après, ni même celle d'encore après, et la haine qui montait peu à peu en lui commençait à titiller la folie tapie dans son cœur. « Vous êtes sur la bonne voie, Reed. Nul doute que vous pourrez bientôt sortir. Le district treize sera ravi de vous avoir comme élément dans son armée. » Menteur.

Et il n'y eut plus rien d'autre que la folie qui prenait le pas sur tout le reste.

Il courait. Il ne savait pas par quel miracle il avait réussi à sortir, à s'enfuir, mais il courait et ce n'étaient plus les murs d'acier de sa prison qui l'entouraient. Derrière lui, le corps du médecin sans vie gisait sur le sol, son sang coulant à grands flots sur le sol blanc maintenant maculé de pourpre. Au loin, Reed courait sans savoir si c'était pour sa vie ou pour une quelconque raison sombre dont il n'osait pas avoir idée. Une nausée le prit soudain et il s'arrêta, à bout de souffle. La sortie. Il devait trouver la sortie. A tout prix. Désormais, sa prison n'en serait plus une. Promets-toi ça au moins, Reed, bordel. Il ne croisa personne, parcourant les couloirs en de grandes enjambées, ne se souciant que de sortir. Sortir, enfin. Voir le ciel, sentir l'air vriller ses poumons encore une fois. Des sensations interdites qu'il avait dû oublier en arrivant au district treize par l'hovercraft, à demi mort baigné de son sang, aussitôt enfermé pour calmer sa folie dans cette foutue chambre qui sonnait comme une camisole. Il courait. Il se sentait libre, même si l'extérieur n'était pas encore là, si près. Et la porte enfin se découpa dans l'ombre. Et il l'ouvrit, brisant la cage de l'oiseau enfermé depuis si longtemps. Depuis trop longtemps. Le soleil vint caresser ses yeux, agréable sensation après des mois en ne touchant que la peau des médecins qui venaient pour « l'aider », disaient-ils. Reed en doutait. Mais que pouvait-il faire d'autre, sinon de se soumettre, d'écouter sans sourciller leurs interrogations insupportables ? Les quelques personnes qu'il croisa le regardèrent, intrigués, mais aucun ne fit le moindre geste. Il n'était peut-être pas rare de voir un homme vêtu simplement courir en dehors du district, l'air hagard, les cheveux ébouriffés et la barbe qui avait bien poussé. Il espéra que personne n'allait le stopper, et fixa l'horizon. Au loin, il devinait une forêt, n'apercevant que l'orée, quelques arbres dont il distinguait le tronc et les branches avec peine. Il se mît à courir dans cette direction sans réellement savoir pourquoi. Il fallait qu'il coure, loin, loin d'ici. Plus il mettait de distance entre le district et lui, mieux il se sentirait. Aussi étrange que cela puisse paraître, il n'avait pas mal. Seule sa cicatrice, au niveau de la poitrine, le démangeait, mais c'était devenu une habitude. Il ne savait pas combien de temps il avait marché. Au bout d'un moment, quand il avait estimé être assez loin du district, il s'était arrêté, reposé quelques instants, puis était reparti en marchant, cette fois. Il baissa la tête vers ses pieds, en sang. Ils le faisaient souffrir, mais Reed continuait à marcher. Il tourna derrière un vieil arbre mort, entendit un bruit, se mît à courir. Avant de heurter quelque chose – quelqu'un, au milieu des bois, alors que les premières gouttes de pluie n'allaient pas tarder à tomber.


Dernière édition par Reed Brontë le Dim 15 Fév - 19:19, édité 3 fois
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Alexiane R. Hawthorne
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REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Vide
MessageSujet: Re: REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent.   REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Icon_minitimeDim 12 Oct - 11:40

C’est une mauvaise idée. Tu le sais aussi bien que moi.

Debout dans cette pièce trop grande pour contenir ta seule présence insignifiante, tu t’approches dangereusement de la fenêtre, jusqu’à effleurer celle-ci du bout des doigts. Tu as besoin d’air, Alexiane, tu as l’impression que tes poumons ne veulent plus se remplir, qu’ils ne font plus leur travail, parce que tu asphyxies. En réalité, t’es dans cet état depuis quelques semaines. Depuis que tu es sortie de cette foutue arène. T’arrives plus à respirer, t’arrives plus à sortir la tête hors de l’eau. Et ce n’est pas près de changer. Chaque jour, tu t’engouffres un peu plus profondément dans les ténèbres. Chaque jour, t’abandonnes un petit bout de toi-même. Et bientôt, il ne restera plus rien.

Tu pourrais. Tu pourrais ouvrir cette fenêtre et partir. Tu devrais, même. T’es qu’un oiseau en cage qui a besoin de retrouver sa liberté. Et il t’empêche de retrouver ta liberté. Le Capitole. T’es leur propriété maintenant. Tu n’as pas ton mot à dire, t’es juste à leur service. Et cette Tournée du Vainqueur ne fait que confirmer ton statut de pantin. Chaque geste est calculé, chaque mot sorti de ta bouche est l’œuvre des meilleurs discoureurs de Panem. Il n’y a que les regards adressés aux familles de tes victimes qui sont sincères. Un regard triste, un regard brisé à l’idée d’affronter ces familles dont tu as battu les enfants dans la course à la survie, ces familles dont, parfois, tu t’es toi-même chargée d’abattre les enfants. Tu pensais que ce serait facile. Tu pensais que t’arriverais à être cette même coquille vide que tu es depuis ta sortie des Jeux durant cette Tournée. Grossière erreur. Si tu n’étais encore pas totalement brisée par ton expérience au sein de l’arène, c’est désormais chose faite. Tu y arrives pas. T’arrives pas à regarder ces familles dans les yeux, à vanter les mérites de leurs enfants qui sont morts. T’arrives pas à vanter les mérites des morts que tu as infligés. T’arrives pas à vanter les mérites de ta victoire sur Zoé. T’arrives pas à vanter les mérites de la façon dont tu l’as lâchement trahie pour garantir ta survie.

De l’air. Vite. Tu dois sortir d’ici, au plus vite. Tu ne peux pas passer par la porte d’entrée, elle est gardée précieusement pour éviter, justement, que tu t’échappes. Ton regard se porte à nouveau sur la fenêtre. Une petite chute ne te tuera pas, t’a survécu à plus que ça. T’arriverais même à courir avec une cheville cassée, instinct de survie oblige, il ne t’a pas encore quittée. Alors tu ne réfléchis pas plus. Tu ouvres cette fenêtre qui est la seule chose qui te sépare d’une liberté fraichement retrouvée, et tu sautes. Deux étages. Tu t’égratignes en tombant dans les buissons en bas, mais rien de grave à signaler. Et tu cours. Tu cours à ne plus pouvoir t’arrêter une fois que tu t’es assurée que personne ne t’a remarquée. Tu cours, comme si tu n’avais aucun but, aucun espoir, comme si la course est la seule chose qui peut te maintenir la tête hors de l’eau dans l’immédiat. Mais tu sais où on va, tu sais où je te mène. Le district treize. Il n’est pas loin. Il est là, tapis dans l’ombre, à quelques kilomètres de cet endroit. Il est probablement sécurisé, pour pas que les gens lambas comme toi puissent s’en approcher. Ni le Capitole ni eux le voudraient, de toute façon. Mais tu sais qu’il existe, tu sais qu’il est là quelque part. Tu sais qu’il est là-bas. Alors tu cours, encore et toujours. C’est que ton expérience dans l’arène t’a permis d’acquérir une certaine résistance en ce qui concerne l’endurance. Mais la vraie raison, c’est que ton esprit est complètement détaché de ton corps. T’es bien trop occupée à savourer cet air de liberté pour t’occuper de la fatigue de ton corps. Jusqu’à ce que celle-ci te rattrape, que tu trébuches sur l’une des pierres et que tu te rattrapes dans un fracas contre un arbre fin, faisant trembler ses feuilles. Heureusement que t’es perdue au milieu de la forêt et que ta présence ne risque pas d’être remarquée. Du moins, c’est ce que tu croyais. Jusqu’à ce que t’entendes un autre bruit presque aussitôt, des bruits de pas. Tu te retournes pour en deviner la provenance, mais tu n’as pas le temps de porter ton regard sur les alentours que ton corps rencontre le sol dans une chute légèrement douloureuse qui ne manque pas de te désorienter.

À terre quelques instants, tes premières pensées ne se dirigent pas vers une potentielle blessure que la chute aurait pu t’infliger – t’es plutôt résistante à la douleur, maintenant – mais à la possibilité que la personne t’ayant heurtée te reconnaisse, ou pire, que ce soit un gardien de l’ordre. Tu n’as rien à faire là, Alex, tu en as conscience, et tu as conscience que tu encours de graves ennuis si l’on vient à te reconnaître. Ce serait dommage d’avoir survécu dans cette foutue arène pour être abattue quelques semaines plus tard, simplement parce que ta curiosité s’est faite trop forte, tu ne crois pas ? Tu ne tardes pas à te relever, à essuyer tes mains salies par la terre sur ton pantalon. Tu t’apprêtes à détaler aussi rapidement que tu t’es relevée, quand, l’espace d’un instant, ton regard croise brièvement celui de la personne t’ayant mise à terre. Tu ne distingues pourtant pas clairement ses traits, mais tu n’en as pas besoin.

Tu as reconnu ce regard. Tu as reconnu Reed.

Ton cœur rate un battement. Peut-être deux, si ce n’est trois. Tu es complètement bloquée, incapable de bouger, tandis que l’espace de quelques secondes, tu n’es même plus vraiment là. Sans prévenir, ton corps se met à trembler de toutes ses forces. Tu es en état de choc, ma pauvre Alex. Tuer des gens ne t’a pas mis dans un tel état, mais le revoir, lui, si. Tu ne devrais pas être aussi surprise, pourtant. Tu as eu vent des survivants du district treize. Tu as eu vent de la survie de Reed. Mais tu ne l’as jamais revu. Tu n’as jamais su si on s’était joué de toi en le proclamant vivant ou si c’était bien réel. Et là, la réalité te frappe de plein fouet. Ce n’est pas des conneries. Il est vivant et il se tient, là, devant toi. Vivant. Tu as encore de la peine à associer ce mot avec Reed, toi qui avait fait ton deuil, ou du moins essayer. Mais il est vivant. « Reed… » Tu as tant de choses à lui dire, mais c’est le seul son qui parvient à franchir tes lèvres. Son prénom. Pour t’imprégner encore un peu plus de la réalité.


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REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Vide
MessageSujet: Re: REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent.   REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Icon_minitimeVen 31 Oct - 19:44






Il avait l’impression de vivre à nouveau, pour la première fois depuis… depuis quand ? Quand avait-il perdu son humanité, en réalité ? Quand il était mort ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce n’était pas la mort, selon lui, qui l’avait ainsi changé. Lorsqu’il avait senti la lance briser sa peau, lorsqu’il avait senti son dernier souffle et que son cœur s’était doucement arrêté, comme la pluie après une tempête, il était encore humain. Il lui restait une once d’humanité. Même après les meurtres. Même après l’arène. Alors que toutes ces conneries l’avaient changé en une bête féroce qui ne cherchait plus qu’à tuer pour sauver sa peau. Ils ne voulaient tous que ça, après tout, sauver leur peau pour revoir enfin leur famille, leurs proches, les personnes à qui ils tenaient. Pouvoir enfin, enfin les serrer dans leurs bras, leur dire à quel point l’amour était important. Il aurait voulu revoir Alexiane, une dernière fois. L’embrasser. Arrêter les conneries, arrêter de se voiler la face. Tu l’aimes, espèce d’idiot. Il baissa les yeux, ignorant ses émotions. Il regardait les arbres, la forêt, pour ne pas affronter le tumulte de sensations qui brisaient son échine en silence. Il voyait de l’espoir là où il n’y en avait plus. Plus Reed avait questionné les médecins sur Alexiane, plus ils s’étaient tus, et moins il en avait su. Leur silence avait réveillé sa rage. Plusieurs fois, ils avaient fini avec des ecchymoses. Reed se souvenait de ses accès de colère. Il venait tout juste d’en être la victime, encore une fois. Mais étrangement, cela ne le dérangeait pas. Il aurait fait beaucoup pour la liberté. En souvenir du passé, il aurait pu devenir une autre personne, perdre à nouveau son humanité s’il avait fallu, tout cela pour la liberté. Pour courir comme il le faisait maintenant sans cordes autour des bras, des jambes, du cou. Un homme enfin libre. Pourtant, cette idée changeait. La liberté avait changé. Trop pour qu’il ne reconnaisse ses traces de pas dans une neige inexistante, trop pour qu’il la serre dans ses bras comme une vieille amie que l’on n’a pas vu depuis bien longtemps. Et sur ses lèvres s’étira un sourire, quand il sentit les branches le griffer, le fouetter, à mesure qu’il s’avançait encore et encore dans la forêt. Il était vivant. Il se sentait vivre. Et cela lui faisait un bien fou.

Mais ses yeux clos qui respiraient l’air pur, et son cœur qui vacillait, empli de bonheur, de nostalgie, mais empli de tant de mélancolie, ne l’empêchent pas de tomber, s’écrasant contre quelque chose, quelqu’un. Au-dessus de lui, au-dessus d’eux, le ciel gronda. Et Reed ouvrit les yeux. Merde, pensa-t-il aussitôt. Il avait dû faire demi-tour mais ne s’en était pas rendu compte. Il venait de rentrer au district treize, malgré lui. Contre son gré, il était revenu dans sa prison. Et il venait de tomber sur un garde. Sans doute allait-il être mis dans une autre chambre. Avec un peu de chance, le corps du docteur qu’il avait tué n’avait pas encore été découvert. Il ne pouvait compter que sur cette maigre chance, désormais, pour s’en sortir. Le district treize ne voulait pas de traîtres qui tuent et s’enfuient alors qu’on essaie de les soigner. Reed n’était pas un traître. Il voulait simplement sa liberté. Ironique, vu que son nom avait été tiré à la Moisson. A partir de ce moment-là, goodbye la liberté, il aurait fallu dire. Mais tout ce temps elle était restée cloîtrée, prostrée, au fond de son corps, hurlant ses maux sans pouvoir sortir et crier au loup. Et la bête sauvage s’était cachée. Attendant le bon moment pour sauter, déchirer les gorges et laisser couler le sang sans une once de pitié.

Il ne comprit pas tout de suite ce qui se passait. Sans doute parce que la douleur de ses pieds le faisait souffrir, et son esprit n’était concentré qu’à l’apaiser par tous les moyens possibles. Aveuglé par le sang qui séchait, tombait en gouttes sur le sol. Il allait se confondre en excuses, ou bien frapper jusqu’à ce qu’un autre sang jaillisse, et qu’il puisse s’enfuir pour ne plus revenir en arrière, quand leurs yeux se croisèrent. Ce fut la fin. Reed fut projeté dans le passé, passant à travers une vitre qu’il n’avait pas envie de briser. Il avait de nouveau sept ans. Sept maigres ans qui le rendaient si innocent. Comme si le monde n’avait pu le brusquer, faire sortir la bête humaine de sa cage. Et son humanité était encore là, elle jouait avec lui comme une peluche dont on ne se sépare plus. Elle était plus jeune, mais elle était là, elle aussi, jouant dans le sable. Tout semblait si réel. Reed aurait presque pu tendre la main pour frôler la sienne, mais il fut rattrapé par la réalité, ou il rattrapa la réalité – peu importait – et eut un moment de choc pendant lequel il ne put faire le moindre geste. Ses membres, prostrés et immobiles, essayaient en vain de se tirer de ce silence gestuel, mais il n’y pouvait rien. Il était bloqué, marbré. « Reed… » C’est sa voix qui le sortit de cette torpeur, cette voix qu’il n’avait plus espéré.

Alexiane. Elle est là, juste devant lui. Ses cheveux bruns, ses yeux émeraude, son petit sourire. Son visage qui ne peut être que parfait. Son regard, plus que tout. Il ne sait pas quoi dire. Il est incapable de dire quoi que ce soit et ne sait pas ce qu’il peut dire. « Alexiane… non, impossible, je dois rêver. C'est ça, oui, j'hallucine, c'est la faute de ces putains de médocs. » Il se recula. Renia ses paroles, son apparition. C'était impossible qu'elle soit là, en face de lui, après tout ce temps. Qu'ils aient été aussi proches l'un de l'autre et que des barreaux les aient séparés. Impossible. Il posa ses deux mains sur sa tête, la secoua, répétant toujours la même chose. « Non, non, non, non, impossible. Non, non, non. » On aurait presque dit un fou qui venait de se rendre compte que tout était fini, qu'il était mort et que plus rien ne subsistait. Mais heureusement pour Reed, pour une fois la chance était de son côté. Il n'était pas mort – pas une deuxième fois, en tous cas.

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Dernière édition par Reed Brontë le Dim 15 Fév - 19:19, édité 1 fois
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Alexiane R. Hawthorne
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REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Vide
MessageSujet: Re: REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent.   REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Icon_minitimeLun 29 Déc - 19:18

Tu mets quelques secondes à te relever, les quelques secondes qui t’ont permis de mesurer l’ampleur de la situation si l’on vient à te retrouver dans les forêts du district interdit. Une chose est certaine, on ne te tuera pas comme ces fuyards qu’on abat d’une balle dans la tête. Non, ils ne le peuvent pas. Et en réalité, ce n’est pas rassurant. Car ils vont te faire payer. Le Capitole va te faire payer ta petite escapade nocturne, s’imaginant déjà – probablement – que tu as des liens avec ces enfoirés de rebelles. On te le fera payer, en t’infligeant des douleurs que la mort ne pourra pas t’éviter. Parce que c’est bien ça, le problème, maintenant. T’es une survivante. Et le souci, avec les survivants, c’est que leur instinct de survie est bien plus fort que leur envie d’y laisser la vie. T’en sais quelque chose, Alexiane. Alors faut que tu déguerpisses d’ici le plus vite possible, avant que l’on t’attrape pour t’enfermer dans une pièce sombre et humide en t’infligeant une multitude de douleurs physiques et psychologiques. Oh, tu arriveras à les supporter, tu es plus à ça près, j’en suis la preuve vivante, mais ce n’est pas pour autant que tu as envie de revivre cela. Tu as suffisamment donné dans l’arène, ce n’est pas pour payer aujourd’hui à cause d’une foutue escapade nocturne ou de tes prétendus liens avec les rebelles. C’est ironique, d’ailleurs, quand on sait à quel point tu ne portes pas ceux-là dans ton cœur. Il y a qu’une seule raison qui t’a amenée jusqu’ici. Une seule raison, mais la plus valable de toutes. Lui. Sans cette raison, tu ne serais jamais venue là, ou peut-être pour exploser leurs beaux souterrains. Tu les détestes, les rebelles. Tu détestes Coin. Tu détestes sa foutue annonce à quelques secondes de la fin du compte à rebours, pour signaler que le district treize est toujours vivant. Tu la détestes pour avoir sauvé certains de tes camarades quand tu pensais naïvement que le seul moyen de sortir de cette arène, c’était d’ôter la vie à tes adversaires. Si tu avais su, t’aurais abandonné rapidement, tu aurais laissé un tribut s’occuper de ton cas. T’aurais saisi la chance de garder ton humanité. Mais elle t’a ôté cela, Coin et tu ne pourras jamais lui pardonner, bien même si elle a ramené à la vie la seule personne pour qui tu aurais pu donner la tienne.

Tu te relèves, ton regard s’agite de droite à gauche à la recherche d’une issue de secours que les bois pourraient t’offrir. Et puis, finalement, tes prunelles se déposent sur celles de ton assaillant. Une fraction de secondes, peut-être même moins, et tu l’as reconnu. Reed. Tu as le souffle coupé, ton cœur rate des battements, tu redeviens l’espace de quelques instants la gamine peu sûre d’elle et cédant facilement à la panique que tu étais avant d’entrer dans l’arène. T’es un sacré numéro, Alexiane. Capable d’enfoncer ton arme dans le corps d’un adversaire sans broncher, mais complètement paumée quand tu croises le regard de Reed. Parce que ce n’est pas juste Reed. Ce n’est pas juste un prénom, une silhouette. C’est lui, tout simplement. Lui que tu n’as pas revu depuis des années, lui que tu pensais mort jusqu’à ce que Kathleen t’annonce qu’il est bien vivant, terré dans les souterrains du district treize. C’est lui. Du moins, tu essaies de t’en persuader. Parce que la vérité, même si tu veux pas l’admettre à ce moment-là, c’est que c’est lui sans vraiment l’être. À défaut de pouvoir prononcer le moindre mot, tu te contentes de le dévisager comme un sculpteur qui décortique son œuvre pour ne pas passer à côté du détail qui gâchera tout. Il est comme toi, Reed. Il est écorché. Il n’a plus rien à voir avec le gosse que tu as connu. Pas que tu pensais qu’il serait toujours le même – non, loin de là, vu que tu l’imaginais, il y a encore peu, dévoré par les vers – mais la réalité est brutale et choquante. C’est plus le même. Et même le soin de sa voix, quand il se décide à dire quelque chose à son tour, n’a plus rien à voir avec celle que tu as connue il y a quelques années. Et tu sens ton petit cœur – parce qu’aussi étonnant que cela puisse paraître, t’en a encore un, même si on sait toutes les deux qu’il te sert qu’à titre fonctionnel, vu que tu n’as personne qui l’occupe – se briser en un million de morceaux. C’est différent, de se voir dans un miroir, de s’assumer brisé par la vie, par les jeux, que de voir les effets sur quelqu’un d’autre. Sur quelqu’un à qui tu tiens. Putain, qu’est-ce qu’ils lui ont fait… Parce que t’es pas conne, Alex, tu sais que le treize n’est pas innocent dans la transformation de ton ami. Il y a les jeux, c’est certain, t’es passée par là même si tu n’as pas connu la même issue que lui, mais le treize, ces enfoirés, ils ont fait quelque chose. Ils sont tellement aveuglés par leur désir de vengeance qu’ils s’en fichent bien des pantins qu’ils utilisent. Reed a été leur pantin. Tu le devines sans même lui poser la question. « Qu’est-ce qu’ils t’ont fait… » Tu murmures, tes prunelles plantées sur son visage. C’est de leur faute. Sinon, pourquoi n’aurait-il pas essayé de te contacter avant ? Pourquoi t’aurait-il oublié ? Ça ne peut pas être volontaire. Parce que si ça l’est, tu sais que tu le détesteras plus que de raison. Tu le détesteras… ça me fait rire, moi, parce qu’on sait très bien que tu n’arriveras pas. Et cesse de vouloir me faire taire, tu sais bien que je suis implantée dans ton esprit et que je ne compte pas déserter les lieux. T’es tellement concentrée sur moi que tu n’as pas même écouté ce qu’il vient de te dire. Tu as entendu le son de sa voix, mais ses paroles sont entrées dans une oreille pour ressortir par l’autre. T’es pitoyable, tu le sais ça ? Tu le retrouves enfin, et t’es même pas en mesure d’écouter ses premiers propos, ses premiers mots depuis que tu lui as dit au revoir, dans cette petite pièce, après la moisson du district onze. Faut croire que j’ai raison, t’es qu’un monstre d’égoïsme, Alexiane, tes intérêts avant ceux des autres. Tu soupires, ça ne change rien. Et tu reportes ton attention sur Reed, sur ton Reed dont, bien même s’il a changé, tu ne peux pas décoller tes yeux de sa silhouette. Il se recule, machinalement tu fais un pas en avant, faudrait pas qu’il t’échappe. Pas encore. Il pose ses mains sur sa tête, il la secoue, tu restes muette. Qu’est-ce qu’ils lui ont fait, bordel. « Non, non, non, non, impossible. Non, non, non. » Tu avances encore, tu as l’impression qu’il t’échappe. Tu ne sais pas comment réagir. Tu sais comment tuer les gens, tu sais comment faire de leur vie un enfer, tu sais comment sourire selon les circonstances. Mais tu ne sais pas comment te montrer humaine, quel triste constat. Alors, puisque ta conscience t’a lâchée depuis longtemps – mais moi je ne compte pas partir, Alex – tu préfères écouter ton corps, agir avec lui. Tu poses tes mains sur les siennes, tu les abaisses pour qu’il te voie. Pour qu’il sache que tu n’es pas qu’un mirage, que t’es là pour rester, maintenant. C’est con à dire, tu ne sais pas exactement comment il a changé Si ça se trouve, il te déteste – ce serait logique, tout le monde te déteste désormais – ou il veut t’effacer de sa vie et tu lui forces la main. « C’est réel. » Tu prononces de ta voix brisée et peu sûre d’elle. D’habitude, tu n’hésites pas, t’es pas du genre à prendre des pincettes. Mais là, t’es une gamine. Ses mains toujours dans les tiennes, tu profites de ce contact retrouvé. Et peu importe si ça ne lui plait pas, peu importe s’il n’aime plus être touché, t’es prête à prendre le risque. T’es prête à t’accrocher à lui, peu importe si c’est douloureux. Ça te fait plus peur, maintenant.
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REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Vide
MessageSujet: Re: REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent.   REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Icon_minitimeDim 15 Fév - 19:21






Brisé, cassé, démantelé. Le voilà, le tribut du district onze qui a participé aux Hunger Games, soixante-douzième édition. Le voilà, l’enfant que personne ne se préparait à voir revenir, excepté Alexiane. Le voilà, l’adorable garçon dont on vantait si souvent les mérites. Le voilà, celui en qui elle avait placé ses espoirs, tous ses espoirs, dans un geste naïf. Le voilà, celui qui maintenant n’est plus rien, si ce n’est un écorché qui a déjà trop survécu. Le voilà, cet être devenu bouée perdue dans l’océan des morts. De tous ces morts auxquels il a donné, pour certains, donné le coup de grâce. Et maintenant ? Maintenant, il survit encore. Brisé, cassé, démantelé. Il ne se ressemble plus. Ses cheveux hirsutes lui donnent l’air d’un fou, sa démarche trop hésitante rappelle ses pas incertains dans l’arène. Il ne ressemble plus qu’à l’ombre de lui-même, cette ombre qu’il traîne désormais nuits et jours, cette ombre enlacée, dont les souffles mesurés semblent chuchoter au creux de son cou qu’il est temps, qu’il est temps que la barque se noie, qu’il est temps de laisser couler le navire. Que la lance doit le transpercer mais ne pas le laisser vivre. Qu’il doit mourir, une bonne fois pour toutes. On l’a bien fait mourir, dans les prisons d’acier du treize. Il en a bouffé, des médicaments au goût acide, amer, qui lui brûlaient la gorge sans pitié. Il en a bouffé, des visites des médecins qui n’espéraient que trop peu sur son rétablissement. Personne n’est attiré par l’espoir, ici. Ce n’est pas habituel. Ici, on est soldat. Par défaut, on rejoint la rébellion. Sans forcément le choisir, on devient armé, les yeux perçants, marchant en rang. Tel le prédateur qui chasse sa proie, lentement, avec précision. Les prunelles fixées sur l’antilope blessée, qui tangue. Qui tombe, et c’est fini. Il est sur elle, ses crocs tombent, mordent. Le cœur de la bête s’arrête. Le sien vibre, frémit et danse. Brisé, cassé, démantelé. C’est à peine s’il arrive à penser, alors qu’Alexiane le fixe, l’observe, le dénude malgré lui pour voir apparaître son âme écorchée. « Qu’est-ce qu’ils t’ont fait… » Lui-même n’en a pas la moindre idée, tout semble s’être enchaîné si vite. Dès sa mort, du moins son dernier souffle passé, après avoir reçu la lance du tribut, l’hovercraft l’a emporté loin, si loin du bain de sang qu’est devenue l’arène. Il n’était qu’un tribut, Reed, qu’un mort parmi vingt-trois autres. Personne n’avait fait attention à lui dans les districts, et sa disparition, bien qu’ayant provoqué applaudissements de la plupart des Capitoliens, n’avait pas été regrettée. Il ne s’était réveillé que plusieurs heures plus tard, au treize, dans ce qui allait être pour plusieurs mois sa prison. Il avait cru devenir fou, être arrivé aux Enfers, mais non, il était encore vivant. On l’aimait bien, Reed, pendant les Jeux et il n’avait pas eu de mal à se trouver des sponsors grâce à son corps, à sa musculature, à sa bouille, mais il n’était pas le préféré des juges, loin de là. Peut-être était-ce pour toutes ces raisons que le treize l’avait choisi, qu’il avait choisi d’en faire un soldat pour la rébellion ? Pour l’espoir d’un nouveau lendemain ? L’espoir, pendant les Jeux, il s’était caché au district onze. Il était maigre, certes, mais Alexiane s’y était agrippée fermement. Elle seule avait maintenu cette once d’espérance, avait désiré plus que tout le retour de son meilleur ami.

Mais maintenant qu’il était là, en face d’elle, ses yeux révulsés par les médicaments que le district treize lui avait donné, les iris rougies par la douleur, par la folie, il ne la reconnaissait plus. Ou du moins croyait-il que rien n’était réel. Pourtant tout l’était. Les cheveux bruns de la vainqueur, ses yeux émeraude, son visage si doux et si beau sur lequel il aimait tant poser les yeux. Il n’a même plus assez de force pour laisser les larmes s’échapper. Elles ne peuvent couler sur ses joues les perfides, comme si elles voulaient lui sucer le sang tel des vampires. Alexiane fait un pas tandis que lui recule ; c’est comme un ballet que ni l’un ni l’autre ne peuvent arrêter, comme une danse machinale incessante qu’ils ne peuvent plus contrôler. Elle pose ses mains sur les siennes, tentative de le ramener, de le réveiller, de lui rappeler quelque chose ou au moins de tenter de le faire. Reed lève les yeux. Impossible de savoir s’il est vraiment là ou si ce n’est encore que son ombre. « C’est réel. », qu’elle essaie de lui faire comprendre. Reed est là. Il écoute, mais ne sait comment réagir. Une larme tombe de son œil droit, se faufile jusqu’à son cou, lentement. Au-delà de ses yeux, il espère que tout ceci n’est pas un rêve, qu’il n’est pas en réalité tapi dans sa prison, attendant une autre visite, médecin quelconque qui sera venu lui dire de se reposer encore une fois. Il espère, et cette fois-ci c’est lui qui porte l’espoir de leur amour retrouvé ; il n’a pas envie de la perdre, son Alexiane, pas encore. Il avait eu trop de mal à savoir si elle était vivante ou pas. On ne lui avait rien dit, au district treize, il était resté sans nouvelles durant des semaines, des mois. Comme si c’était trop dangereux de le mettre dans la confidence, dans son état. C’est sûr, il aurait pu tout dévoiler sur les agissements du treize au Capitole une fois évadé et quelques soldats laissés pour morts sur son chemin, poignardés ou étranglés, alors que Reed Brontë, fou de son état, aurait parcouru des kilomètres pour revoir sa meilleure amie et faire l’espion du Capitole. C’est certain. Alors, devant elle, il n’est sans doute pas là. Absent, il est perdu dans l’abime et dans les méandres de la folie voulue par le district treize. Derrière ses yeux agités, derrière son cœur complètement détruit, il n’a plus de réaction. Elle est loin pour lui, sa parfaite petite vie au district onze avec Alexiane. Pourtant, lorsqu’il lève les yeux et croise son regard, que ses mains serrent leur emprise sur celles de la jeune femme, qu’il fait un pas dans sa direction, il ne se contrôle plus. Pas même lorsque ses lèvres viennent baigner celles d’Alexiane Hawthorne, la brune du onze qui a gagné les Jeux, dans un baiser avide, passionné comme jamais il n’a osé lui en donner avant son départ pour l’arène. Et les larmes se mettent à couler, enfin, ses mains viennent se poser sur le visage de la jeune femme, il se rapproche, fait corps avec elle. Et malgré les médicaments, malgré l’absence, malgré la peur, malgré la mort, malgré tout, ce n’aurait pu être plus beau.
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Alexiane R. Hawthorne
DISTRICT 11
Alexiane R. Hawthorne
△ correspondances : 11154
△ points : 75
△ multicomptes : hunter, pepper-swann (leevy, ivory)
△ à Panem depuis le : 08/05/2011
△ humeur : indifférente
△ âge du personnage : vingt-deux ans
△ occupation : mentor


can you save me?
statut: célibataire, coeur occupé par un revenant
relationships:


REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Vide
MessageSujet: Re: REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent.   REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent. Icon_minitimeDim 3 Mai - 1:43

Tu es en train de sombrer Alexiane. Et tu emportes Reed avec toi. À moins que ce soit l’inverse.

Tu l’observes, tu le détailles, tu as besoin de graver cet instant dans ta mémoire défaillante. Tu peines à te souvenir de celle que tu étais à son contact, quand vous étiez encore deux gosses un peu stupides du district onze, qui n’aviez pas conscience de la réalité de Panem et surtout des Hunger Games. Ils n’ont de jeux que leur nom, vous en avez tout deux fait l’amère expérience. Tu te souviens plus de celle que tu étais, tu te souviens pas non plus de celui qu’il était. C’est flou, c’est juste des bribes de souvenirs qui te reviennent de temps à autre, quand ton esprit décide de s’apaiser, quand tu le forces à s’apaiser à coup de médicaments, quand tu me forces à me taire. Car en temps normal, il y a plus rien. Il y a plus rien de joli, de joyeux, d’agréable. C’est juste un puits de ténèbres qui ne possède pas de fond. Il y a du sang, il y a des armes, il y a des morts, il y a des larmes. Il y a les Jeux. Plus que les Jeux. Et même les beaux moments sont éclipsés par la violence, cette violence qui, paradoxalement, est la seule qui te maintient en vie. Quand tu penses à la bienveillance et au soutien de ton frère, tu te souviens de son regard à ton retour des Jeux. Quand il y a le visage de Reed qui apparait, tu te rappelles de la vie quittant son corps, tandis que tu t’époumonais devant ta télévision, incapable de sauver ton meilleur ami, pouvant juste observer la mise en scène du Capitole. Quand le sourire de Zoé refait surface, tu revois sa mort. Celle que tu lui as donné car elle était nécessaire à ta survie. Et pour offrir un spectacle au Capitole, contre ton gré. Quand quelques rares personnes te remercient pour l’année de nourriture que tu as rapportée, tes cicatrices se font plus douloureuses, plus tranchantes, plus ouvertes. Il n’y a rien de bon là-dedans, pas même moi. Alors tu t’imprègnes de l’image de Reed, parce que c’est nécessaire, parce qu’il faut qu’il ait quelque chose de bien dans ton esprit, qui te donne l’impression d’être toi-même quelqu’un de bien, alors que l’on sait toutes les deux que cela n’arrivera pas, Alexiane. Tu aimerais une belle image, juste une, pour être comme les autres, pour ne pas vivre qu’à travers la violence. Mais il faut te rendre à l’évidence, même le visage de Reed est marqué par celle-ci. Il n’a plus rien à voir avec les quelques souvenirs que tu as de lui, ceux-ci peuvent désormais disparaître à jamais et être remplacé par ses traits d’aujourd’hui. La violence, toujours la violence. Les Jeux, toujours eux. Mais c’est pas important, c’est pas le plus important qu’il soit brisé, qu’il ne soit plus lui-même. Tu l’es tout autant que lui.

Vous l’êtes ensemble, et c’est ça, le plus important.

Pourtant, tu peux pas t’empêcher d’être emplie de haine à l’idée que le district treize soit à l’origine de l’état de ton ami, de ton roc, de ton double. C’est pas le Capitole. Le Capitole a ouvert la brèche ; le treize a creusé. Sans quoi il t’aurait contacté avant. Il aurait tenté du moins. Il n’aurait pas pu t’abandonner. Il n’aurait pas pu t’abandonner alors qu’il savait que sa perte allait t’anéantir. Il n’aurait pas pu t’abandonner alors que tu t’es retrouvée à subir la même épreuve que lui. Il n’aurait pas pu. Le treize, lui, le peut. Ils l’ont façonné à leur image, parce que ça les arrangeait. Et tant pis pour ceux à qui ça déplait, tant pis pour toi, Alexiane. Ils lui ont fait ça, ils sont responsables du fait qu’il n’accepte pas ta présence, qu’il recule quand tu t’avances, qu’il pense que tu es un mirage. Il ne faut pas qu’ils te mettent en colère à travers lui. La colère, ça te réussit pas. Pas du tout. Alors à travers Reed ? Ils viennent de commettre la pire erreur de leur vie. Tu peux encaisser les coups. Physiques ou psychologiques, t’encaisses sans rien dire, mais tôt ou tard, tu les rends. Tu peux encaisser, mais il y a une chose qui est sacrée ; Reed. Tu dirais bien que ton frère l’est aussi, mais le dégoût qui se lit dans ses yeux te fait te comporter de manière égoïste. Il n’y a plus d’Avery. Il a juste toi et Reed. Lui, il peut comprendre, il peut te comprendre. Et c’est bien la seule personne, car toi-même tu n’y arrives pas, pas sans mon aide. Il faut que tu l’apprivoises, il faut qu’il t’apprivoise, car sans lui tu n’es rien. Sans lui, il n’y a plus que la haine et la violence. C’est ton seul et ton dernier espoir. Il faut qu’il te reconnaisse, il faut qu’il accepte ta présence. Alors tu t’accroches, tu ne lâches pas l’affaire, tu lui parles, tu t’avances en sa direction, tu prends ses mains dans les tiennes. Il peut te frapper si ça lui chante, il peut t’insulter, il peut t’étrangler. T’accepte les coups. Tu les rendras plus tard à quelqu’un d’autre. Il peut faire ce qu’il  veut de toi, du moment que ça l’aide à mettre une identité sur ce toi. Il serre tes mains. Il peut les broyer s’il le souhaite. Il peut en faire ce qu’il en veut. Tu t’en fiches, car le plus important est ce contact. Sa peau contre la tienne. Un contact réel, voulu, pas comme ceux qui te battaient dans l’arène ou ceux qui t’ont réparée comme un vulgaire machine à ta sortie de l’arène. Il lève les yeux, il t’observe. C’est son regard. C’est plus celui de la machine formatée par le district treize, c’est celui de Reed. Reed, le gosse des voisins insupportable que tu as tenté d’aider. Reed, celui qui t’a tendu un piège parce qu’il n’aimait pas être redevable. Reed, celui avec lequel tu as écumé les endroits interdits du district onze pour mettre une sensation sur le terme liberté qui t’était totalement inconnu. Reed, l’ami parti aux Jeux sans que tu puisses mettre un mot sur les sentiments que tu ressentais pour lui. C’est Reed. C’est lui.

Et la suite va vite. À peine le temps d’esquisser difficilement un sourire – pas parce que tu ne le veux pas, mais parce que tu ne sais plus comment faire – que ses lèvres viennent rencontrer les tiennes. Un mouvement de recul, furtif, par réflexe. On t’approche plus pour ton bien. Les contacts se terminent toujours dans la douleur. Mais pas celui-ci. Alors tu te laisses son corps guider le tien, tu le laisses s’approcher comme tu aurais voulu qu’il te laisse le faire quelques instants auparavant. Tes lèvres s’accrochent aux siennes, tes mains au tissu qui recouvre son torse. Tu ne veux pas risquer de le laisser s’échapper, tu veux le sentir plus près de toi encore. Car les actes valent mille mots. Alors tu t’accroches à lui, toujours plus fort. Tes mains effleurent son torse, sa nuque, sa joue. Maintenant qu’il est prêt de toi, tu as besoin de le sentir, d’être certaine qu’on te l’enlèvera plus. Et ce moment, tu l’as attendu, tu l’as rêvé, sans jamais penser qu’il arriverait.

Et la haine, la violence, la colère ont fait place au désir.
C’est peut-être ça, se sentir vivante.
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REEDIANE ₪ Aux encres des amours, les navires se déchirent.

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