Levi ouvrit la porte et me tira à lui, il me prit dans ses bras tout de suite, je pouvais sentir son cœur battre dans sa poitrine si fort que je n'en entendais presque plus le mien. Levi n'était pas du genre à montrer des signes d'affection, il devait vraiment être mal, il était surement comme moi, perdu ici, ne sachant quoi faire, dire ou même quoi penser.. Il s’excusa, oui mais de quoi, d'avoir été tiré au sort face à moi, que j'eux été tirer au sort ou bien que nous allions vers une mort presque obligatoire, a vrai dire, il y avait mille raison de s'excuser et savoir laquelle était la bonne était le cadet de mes soucis, je pouvais voir dans ses yeux une mélancolie certaine, il était difficile de voir autre chose que ses yeux tristes, et surtout lorsque l'on appréciait le jeune homme, cette vision n'était pas agréable du tout.. Alors je le serrais fort, ma mère m'avait une fois expliquer que la pression d'un corps sur un autre avait la capacité d'apaisé, alors je serais fort comme pour lui faire comprendre qu'il n'était pas seul, que j'étais là ici et maintenant et même si d'ici quelques jours nous allions devoir nous affronter, aujourd'hui et maintenant je n'en avais rien à faire..

Je ne savais pas à quoi m'attendre pour les jours à venir alors rester proche de Levi était par instinct la seule chose que je voulais, avec lui à mes cotés, c'était comme si nous étions toujours un peu au cinq, lorsque le matin nous allions ensemble à l'école, lorsque le soir, nous rentrions ou lorsque je lui glissais en douce mes devoirs pour qu'il puisse répondre aux questions, bref j'étais comme chez moi, mais le bruit du train, le luxe qui nous entourait nous ramenait à la réalité, nous n'étions plus ces deux enfants jovials qui se pensait immortel, nous n'étions plus ce deux amis qui se confiait et parlaient de tout et n'importe quoi.. La distance qu'avait mis Levi m'avait blessé car jamais je n'aurais été capable de faire cela, mais si pour lui, il valait mieux que nous prenions deux chemins distincts alors je suivrais le mien tout en espérant que dans l'arène, nous n'aurions jamais à nous affronter. Je me défaisais maintenant de ses bras et me redressais je souriais ce qui ne m'était pas arrivé depuis des lustres, je me sentais plus calme... Ainsi je dis à Levi

"Tu sais, je pense que les mentors avaient raison, nous devrions jouer de notre amitié, car même si le public ne nous apprécie pas, je serais plus calme avec toi à mes cotés" je pris ses joues dans mes mains et secouant sa tête sur les cotés " mon petit levinounet". Les mentors nous avaient donné de précieux conseils cet après midi, il n'y avait pas à dire, l'avenir n'était pas brillant mais au moins ces derniers jours m'auront permis de découvrir des gens bien, Payne, une femme un peu étrange mais aux milles qualités de cœur, Jaime, le lunatique mais qui à un bon fond et surtout partager du temps avec Levi celui qui à toujours été là pour me faire rire, la plus part du temps à ses dépends.. Je lâchais Levi et repris " Je sens que la nuit va être longue, je n'arrive pas à dormir et en plus, j'ai l'impression de courir après le temps, j'ai l'impression que je ne serais jamais prête à temps... et toi qu'en penses tu ?"

Je laissais Levi répondre, car le jeune homme devait lui aussi avoir beaucoup de chose à me dire...

Levi était tout comme moi assez perplexe, il n’avait pas encore réellement d’idée sur comment agir, je pouvais sentir la peur en lui, dès qu’il parlait, sa voix était plus sombre que d’habitude, et il me posait une question ma fois bien difficile, étais-je prête à tuer… Je ne savais pas trop quoi répondre, je prenais quelques instants pour réfléchir et durant ce laps de temps je vins m’assoire sur le bord du lit de Levi, à coté de lui, il me regardait dans les yeux, pour ma pars, je n’avais pas trop de difficulté, à tenir son regard, j’y étais habitué.. Après quelques secondes qui me semblaient être une éternité je repris donc mes mots.

« Suis-je prête à tuer… » Je marquais déjà un arrêt dans ma phrase, « Oui, je pense, tu sais, cette discussion avec les mentors m’a fait comprendre que si nous n’étions pas actifs nous allions surement mourir, regarde Sage, sa technique n’aurait pas marché sans le garçon du onze qui s’est sacrifié pour elle. Alors oui, j’utiliserais toutes mes forces même si elles doivent être utiliser contre une autre personne.. » A m’entendre, on aurait pu me prendre pour une carrière. « Mais, je vais tempérer ce que je viens de te dire, je vais chercher à éviter les conflits le plus possible car en face à face, je n’ai aucune chance, pas la moindre micro chance de survivre alors je devrais les prendre par surprise pour avoir une chance. » Je me stoppais de nouveau « Et puis je ne leverais jamais la main sur toi, même si il ne restait plus que nous deux, je préférerais partir le plus loin possible de toi pour ne pas avoir à t’affronter et je laisserais l’arène avoir raison de l’un de nous, tu comprends ce que je veux dire n’est-ce pas ? »
Oui, je savais que j’avais promis de le faire survivre, mais je sais tout autant que je n’aurais pas la force de mettre fin à mes jours, alors je laisserais mère nature d’avoir raison l’un ou de l’autre. Je me relevais du lit, le poing serré et repris la parole

« Mais tu dois me faire une promesse, si je viens à mourir dans cette arène et que tu survies, alors je veux que tu dises à mes parents de te considérer comme leur fils, je leur ais dis de prendre soin de ta mère si nous ne revenions pas, je sais qu’elle peut parfois ce sentir seule alors si je meurs, j’aimerais savoir que quelqu’un les surveilles un peu.. » Je lui faisais face maintenant « Et aussi promet moi, dans l’arène, survie ! Si nous ne pouvons être ensemble physiquement le premier jour, cache toi, je te chercherais » Je n’avais pas fini mon petit discours « Et enfin, je t’en conjure, ne va pas à la corne d’abondance lors du lancement des jeux, je sais que tu cours vite mais même si nous sommes deux, nous n’aurons aucune chance alors prend un objet assez proche de toi et pars de cacher. Tu es d’accord avec ce plan ? »

Les paroles de Levi me touchait, j'aimais ce garçon, pas d'un amour teinté d'attirance, non, je l'aimais comme un frère, comme un ami.. J'avais confiance en lui autant que j'aurais confiance en ma famille. Il n'était jamais dure dans ses mots avec moi, il cherchait toujours à être de bonne complaisance. Ce garçon valait de l'or.. Il me fit remarquer qu'il y avait des enfants d'a peine douze ans dans les tributs, et pour lui lever la main sur eux était impensable. J'étais plutôt d'accord et je répondis

"Je comprend, pour ces gamins, je ne serais jamais la première à les attaquer, mais si l'un d'eux s'en prend à toi ou à moi, alors je n'aurais pas le choix. J'ai compris une chose grâce à nos mentors, je ne confierais pas ma vie au hasard et encore moins aux autres tributs. Si un gamin essai de s'enfuir, évidemment, je ne le pourchasserais pas et il est même probable que j'essaye de stopper son agresseur mais si le gamin me menace, c'est qu'il n'a plus rien d'un gamin, il n'a plus rien d'innocent.. Alors oui, je tuerais même un gamin si il le faut."

Levi reprit son discours, il m'expliquait qu'il ne voulait pas être un poids pour moi dans l'arène, qu'il ne voulait pas que je le cherche si cela pouvait me mettre en danger. Mais quelque soit l'endroit, dans cette arène, nous étions tous en danger, nous n'avions aucune sécurité nul part.. Il semblait perdu beaucoup plus que moi, il ignorait même son plan d'action, partir en se disant je verrais bien était dangereux, mais comme nous ignorions tout de l'arène, un plan devait rester large pour permettre de l'adapter. Je ne comptais pas aller à la Corne d'abondance, cela était sure, mais je récupérerais surement quelques objets autour de moi, ceux qui sont le plus éloigné. Une couverture avec beaucoup de chance, un sac à dos si vraiment j'en avais l'opportunité certaine. Je sentais dans la voix de Levi comme de la résignation, comme si il se sentait condamné, comme si, il avait déjà renoncé. Instinctivement je le pris dans mes bras, l’enlaçant très fort contre moi, cette fois je pleurais, réellement, mes larmes n'étaient pas feinte, elles n'étaient pas celles de la moisson.. Je lui dis la voix coupée de sanglots

"Dis pas des trucs comme ça mon Levi, tu vas survivre, je veux pas voir ton visage dans le ciel durant les jeux, je veux pas que tu me quittes, je ne veux pas que le Capitol ait raison de toi.." Je reprenais un peu mon calme "Et non je ne t'abandonnerais pas dans l'arène, même si tu ne me vois pas, je ne serais jamais loin, toujours à veiller sur toi tu m'entends ?!"

J'étais toujours dans ses bras, j'étais triste, depuis notre départ c'était la première fois que je prenais conscience que Levi pouvait ne pas revenir, que nous pouvions ne pas revenir ni l'un ni l'autre, le district cinq nous pleurerait quelques semaines puis nous serions oubliés et à la prochaine moisson, nous serions remplacer par de nouveau tributs prêt à mourir eux aussi. Je le serrais encore plus fort et lui glissais à l'oreille

"Tu sais, j'ai peur...."

Levi ne savait même plus quoi dire ni penser. Il avait déjà déversé un flot de paroles, et sentait sa gorge bien sèche. Il était à court de tout : d’idées, de pensées, de raisonnement. La raison, c’était difficile de la garder dans cette situation. Malgré tous les efforts possibles. Il grimaça légèrement, serra un peu plus fort la jeune fille dans ses bras. Il savait qu’il viendrait à la serrer dans ses bras une dernière fois. Peut-être qu’elle serait même la dernière personne avec qui il pourrait se permettre cette intimité avant de sombrer dans la mort. Cette pensée était sombre, mais c’était hélas la seule pensée réaliste qui arrivait à se former dans son esprit perturbé. Il la laissa pleurer contre lui, retenant ses propres larmes, et caressa affectueusement son dos, pour tenter de calmer ses sanglots.


« C’est normal, d’avoir peur. J’ai peur, moi aussi. », Souffla-t-il, s’écartant légèrement pour regarder son amie dans les yeux. Yeux embués de larmes. Il se mordilla la lèvre inférieure un bref instant, n’étant pas sûr de savoir comment formuler le fond de sa pensée. La peur. Il la connaissait bien, la peur. Il avait eu l’occasion d’en discuter avec Sage, de cette peur. Cela lui avait appris beaucoup, cela lui avait aidé à se forger sa réflexion, mais c’était difficile de mettre des mots sur cela et d’annoncer ainsi le fond de sa pensée. Il prit une profonde inspiration, posant sa main sur l’épaule d’Ellyn, de manière réconfortante.


« Tout le monde a peur. Les autres tributs, je suis certains qu’ils sont en train d’avoir peur, en ce moment. Mais c’est bien d’avoir peur. Il vaut mieux avoir peur que de céder au Capitole et devenir une espèce de coquille stérile et vide d’émotion. », Annonça-t-il, presque dans un murmure. Parce que bêtement, il n’a pas envie de partager ces propos avec quelqu’un d’autre qu’Ellyn. Ces mots, il ne les prononcera plus jamais dans sa vie, parce qu’ils sont juste là pour elle. Un fin sourire vint se dessiner sur ses lèvres, presque timide. Sourire dans ce genre de situation est presque déplacé, mais il en ressentait le besoin incontrôlé. Il s’écarta de la demoiselle, prêt à reprendre la parole.


« On apprendra à gérer cette peur ensembles, lors des entraînements. Pour l’instant, ne pensons pas à l’arène. On a déjà des tas de choses à faire avant de se retrouver dedans. », Rajouta-t-il, en songeant au défilé, les entraînements, tout ce qui étaient encore devant eux. Cela ne lui plaisait pas, mais leur laissait au moins le temps de se préparer, puisque s’en était le but. Puis, ils en avaient besoin. Enfin, surtout Levi, qui était une vraie allumette, qui avait peu de chance face à des carrières ou même autres tributs de Districts plus défavorisés.

« On ferait mieux de se reposer. On arrive bientôt au Capitole. », Annonça-t-il finalement. Il ramena une nouvelle fois Ellyn contre lui, en une brève étreinte. « Retourne te reposer dans ta chambre. Mais n’oublie pas que dès que tu as besoin de moi, tu peux venir me voir. Ici, quand on sera au Capitole… N’importe quand. D’accord ? On est ensembles dans cette histoire. Ca sera notre avantage. »

Il s’écarta d’elle, lui adressant un sourire affectueux. Mine de rien, elle l’avait calmé. Il y a quelques instants encore, il se torturait l’esprit. Et en faisant tout pour la calmer, il s’était calmé aussi. Il se sentait juste fatigué, pas encore tout à fait prêt à affronter les jours qui arrivaient. Mais au moins… Il n’était pas seul.