ephra zoelie vikander

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Judicaël.
Il s'appelait Judicaël, mais elle l'a toujours appelé Judi. C'était moins porteur, c'est vrai. Beaucoup moins impressionnant. Et il y tenait, à faire grande impression. C'est pour cela qu'il n'y avait qu'elle qui avait le droit de l'appeler comme ça.
Judi avait dix-sept ans. Toute son enfance avait été bercée par les promesses de victoires qu'on chantait aux oreilles de chaque gamin du district un. Sa vie entière reposait sur les entraînements et les louanges qu'on lui faisait du Capitole qui l'attendrait à bras ouvert.
Tu seras un gagnant, mon fils. Il ne l'a pas comprise, Ephra, lorsqu'il a vu qu'elle ne participerait pas. Elle le lui avait promis, pourtant. Il tenait à la voir, sa sœur, sur cet écran. Alors lorsqu'elle n'a plus été éligible, c'est lui qui y a été. C'est lui qui a levé la main, qui a prononcé son nom clairement dans le micro, déchaînant les cris de la foule. 69ème édition.

« Il nous faut un gagnant, cette année. »
« De toute façon, ça ne pourra pas être pire que ce gamin de la 69ème édition.. M'souviens plus de son nom. Tu te rappelles de ces jeux ? 'Crevé au bain de sang. Quelle honte pour le district 1. J'comprend même pas comment sa famille ose encore se montrer aux fenêtres. »

QUE PENSES-TU DE LA RÉVOLTE ÉCHOUÉE ET DES REBELLES ?

Elle les revoit tomber les uns après les autres. Achevés d'une balle dans le crâne. Pluie de coups de feu. Nuisibles écrasés de la poigne de fer du capitole et de ses pacificateurs. Ils prétendent vouloir le bien des habitants des districts mais c'est à cause d'eux que la terre de Panem a été abondamment abreuvée de sang. La vérité c'est que ces bouseux se nourrissent d'espoir à défaut d'avoir du pain et que lorsqu'il leur en a été fourni en trop grande quantité, ils ont tenté de mordre la main qui les caressait. Ils se prennent pour des justiciers aimés du bas peuple, mais qui mieux que ces mêmes personnes qui les avaient aidé dans leur révolution ont été capable de les dénoncer lorsque l'heure des exécutions a sonné ? Une armée d'idéalistes. Ils n'auraient pas dû oublier à quel point l'Homme est un égoïste.

➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS EVENEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ?

En tant que pacificatrice elle a bien évidemment été sommée de participer à la répression. Le district 1 dans lequel elle officie en temps normal n'ayant pas été trop touché par la révolte si l'on excepte quelques évènements mineurs il lui a été demandé de rejoindre le district 4 par train afin de répondre aux assauts rebelles et d'éviter de perdre le contrôle d'un autre district. Elle fut notamment de ceux qui participèrent à l'exécution des quelques 150rebelles dont le cadavre fut donné en exemple à tout ceux qui auraient la stupidité de recommencer.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

Il s'approche d'elle les mains nouées autour de sa hache qu'il vient planter dans son dos avec la hargne de celui qui ne veut pas mourir ce jour.
Elle se réveille toujours de ce cauchemar les draps collés à la peau par la sueur froide des mauvais rêves, le souffle court, écarquille les yeux un instant, regarde si l'assassin se trouve sous le lit. Mais c'est sa mort à lui, pas la tienne, Ephra. Et pourtant ce jour là, il n'y aura pas d'éveil possible. Pas d'échappatoire. Ce sera fait et puis tout sera fini. Elle mourra pourtant dans le sang, Ephra. Parce qu'il ne peut pas en être autrement. Parce que c'est écrit et parce qu'elle l'a décidé, comme un contrat signé à l'encre vermeille avec la faucheuse. Une mort rapide pour qu'elle n'ait pas le temps de la voir arriver en personne et de sentir son souffle froid le long de son cou. Pour ne pas avoir le temps de songer et après ? alors qu'elle l'emporterait. Parce qu'elle a peur de la mort. Parce qu'elle préfère la donner.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Elle ne peut mourir pour personne Ephra.
Elle n'aurait même pas été capable de mourir pour lui.
Elle prétend pouvoir mourir pour le Capitole, pour la patrie, pour Snow, parce qu'on le lui aura demandé. Elle prétend que lorsque la mort viendra ce sera elle qui lui prendra la main, comme si c'était une vieille amie, comme si elle l'attendait depuis toujours. Mais il n'y a rien qui la terrifie plus que la mort. Elle tuerait n'importe qui, n'importe quoi, peut être même Judicaël une seconde fois. A quoi bon le savoir vivant alors qu'elle ne serait plus sur Terre pour en profiter ? Pour le toucher, pour lui parler ? Mais à l'heure même où il repose entre quatre planches, la question ne se pose même plus. Vikander ne pourrait mourir que pour elle-même. Et encore.

JE VIENS D'UN MILIEU aisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE n'a jamais manqué. DU COUP, MON NOM N'A plus aucun RISQUE D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE pacificatrice ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ça. JE SUIS DANS LE 1ER DISTRICT. AYANT 26ans JE ne peux plus PARTICIPE(R) AUX HUNGER GAMES. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Il se tient droit au centre de sa plate-forme, regard figé, menton levé. Elle frémit. L'excitation de le voir réaliser ce pour quoi il avait été créé. Gagner. Il est beau, Judi, dans sa tenue de tribut. C'est facile de voir qu'il les domine tous. Qu'il est le seul vainqueur possible. Comme une évidence. L'orgueil lui dévore le cœur en cet instant. C'est mon frère. C'est mon frère ! Le compte à rebours se meurt. Il s'élance en même temps que les autres dans une unité parfaite. Elle ne voit que lui. Roi au milieu de ce troupeau de condamnés. Il y a tous ses espoirs à elle, dans cette arène. L'espoir de devenir la sœur de ce grand gagnant. Elle le voit déjà rentrer au district pour la tournée. Faire un beau discours tout préparé mais ce ne sera pas grave, du moment que c'est lui qui prononce ces mots, ils seront beau. Ce sera parfait. Il se penche, gracile, attrape du bout des doigts une arme. T'as raison de prendre la lance, Judi. Je t'ai toujours dit que c'était l'arme qui t'allais le mieux.
Et il surgit derrière lui. D'un coup. Une ombre qui couvre ce tableau parfait de sa noirceur animale. Qu'est-ce que tu fais, putain ? Sa hache vient s'abattre contre la nuque de son Judi. Une fois. Deux. Le sang pleut. « ARRÊTE ÇA ! ARRÊTE ÇA PUTAIN ! » Elle hurle. Son cœur s'arrête comme si c'était à elle qu'on venait d'arracher la vie, de trancher la tête. Mais c'est elle qui meurt, elle sent le sang couler sur ses joues. Il l'a tuée. Elle passe une main sur son visage humide. Hémoglobine incolore qui s'échappe de ses yeux. Judi est mort.

Course contre la montre. Contre la mort. Elle a l'impression que ses jambes vont la lâcher. L'abandonner, et alors elle va se trouver con, au sol, à terre comme bien des fois, misérable. Mais pas cette fois et pas ce soir. Elle allonge ses foulées alors que son gibier commence à peiner, dis-moi c'est la fatigue ou la peur de mourir qui t'arrache des souffles saccadés ? Elle fatigue aussi Ephra, ses poumons en feu qui manquent d'imploser. Tenez bon. Tenez. Elle le voit chuter. Se précipite au-dessus de lui avant qu'il n'ait le temps de se relever. Elle attrape son bras et le lui tord violemment dans le dos, sur le point de le lui briser. Lui écrase la tête contre le sol. Tu fais moins le malin, maintenant ? Est-ce que tu la sens, la mort ? Elle est là, juste là. Ta mort, c'est moi. « J'voulais pas, j'voulais pas.. » Un presque-sourire se dessine sur son visage alors qu'elle sent son souffle lui revenir petit à petit. Cette satisfaction d'être le dominant et pas le dominé. « Tu ne voulais pas quoi ? Cracher sur le capitole et ses dirigeants qui pourtant t'ont donné tout ce que tu as ? » Elle se penche et loge ce murmure au creux de son oreille. Elle n'a pas besoin de croire à son discours. L'important c'est qu'il ai un impact sur lui. Elle tord davantage son bras et écoute distraitement la plainte qui s'échappe de ses lèvres qui supplient le pardon. « Ne me tuez pas.. » Savoure, Ephra. Son sourire s'élargit d'avantage. « Quelle raison j'aurai de t'épargner ? » Avoue-le. Dis-le, que tu as peur de mourir, que ça te terrifie, que t'en cauchemarde jour et nuit. Que c'est pire que tout, que la mort te suis, qu'elle habite chez toi et qu'elle partage ton lit, comme une partenaire imposée. Dis-moi que je ne suis pas seule et que tu es aussi terrifié que moi. « J'ai une famille.. »
La détonation lui vrille les tympans avant d'être dévorée par le silence pesant que laisse la faucheuse sur son passage. Le sang lui tâche les mains qu'elle essuie distraitement sur son uniforme avant de se relever. Elle contemple le cadavre un instant, impassible, avant de tourner les talons. Qu'il serve d'exemple. Où de bouffe pour charognard. Peu lui importait
Moi aussi, j'avais une famille.