On y est enfin. J'attendais ce jour avec impatience à vrai dire. J'avais beau regarder ce qu'on disait des autres tributs, cela ne me permettait pas d'en savoir assez sur eux. Et ses entraînements étaient le seul moment où nous étions tous ensemble avant les jeux. C'était ma dernière chance d'en savoir un peu plus sur ces personnes. Mais je devais aussi faire attention à ce que je faisais. Je n'étais pas le seul ici à analysé chaque tributs, je le savais. Et il y avait aussi ces carrières qui repérait à l'avance leurs cibles. Et j'avais déjà tout prévu. Je devais éviter les ateliers qui étaient mes points forts, tel que la survie ou l'agilité. Ou faire semblant d'être moyennement doué. Je devais aussi éviter de me frotter de trop prêt à l'atelier au corps à corps. Je savais déjà que je risquais gros face aux carrières. Rick, mon meilleur ami, était un carrière et je l'aidais quand il en avait besoin. Je peux vous dire que je me retrouvais assez souvent à terre. Pourtant, il fallait que je progresse. Peut-être qu'en trouvant quelqu'un d'aussi faible que moi, personne ne ferrait attention.

Cela faisait au moins trente minutes que je restais là, à observer les autres. Je n'arrivais pas à me décider. Car avant de foutre mes faiblesses sur le dos d'un autre, je devais sympathiser avec lui. Donc m'intéresser à lui. Et ce n'était pas mon point fort, Avril ou Dahlia en avait été témoin. Mais oui, elle était là la solution ! Pourquoi devrais-je me fatiguer alors que je connais déjà quelqu'un ? Enfin, connaître est un bien grand mot. Nous avons discutés dans le train, ainsi que dans notre logement. Alors de là à dire que nous nous connaissions... Mais je pouvais au-moins lui faire confiance. Au fond, je l'aimais bien, elle semblait avoir bon fond. Et je pense qu'elle ferrait un bon allier. Elle n'avait pas l'air aussi stupide que certaines filles de notre district. Et j'espère ne pas me tromper. Enfin, même si je faisais fausse route, je n'avais pas d'autres alternative.

Je sortis alors de mes pensées pour la chercher du regard. J'ai pas eu besoin de chercher longtemps puisqu'elle se trouvait juste en face de moi. Je crois qu'elle me parlait. Et une fois de plus je n'écoutais pas. Bon, cette fois-ci ce n'étais pas volontaire. « Excuses-moi, j'étais dans mes pensées... » dis-je en secouant la tête pour me concentré sur ce qu'il y avait autour de moi. Je ne savais pas comment aborder le sujet. Je n'ai jamais été doué pour discuter avec les gens. Mes amis me le reprochaient souvent. Ils avaient beau me dire que ci ou ça ne se disait pas, que cela se disait autrement ou que ceci n'était pas quelque chose d'apprécié, je faisais toujours les mêmes erreurs. C'était comme si mon cerveau rejetais ce système que nous imposait la société. Bon, comment aurait fait Rick ? Essayons comme ça : « On devrait rester uni jusqu'à la mort. Tu peux compter sur moi. Vraiment. » Était-ce correcte ? Je l'espère.

Je regarde ensuite autour de nous. Personne ne prêtait vraiment attention à nos petites personnes. Tant mieux. « Peut-être qu'on pourrait... Je ne sais pas, se séparer, travailler un atelier et apprendre à l'autre le soir ce qu'il sait ? » dis-je en observant les autres. « Je ne sais pas si c'est autorisé, mais je m'en fou un peu... » soupirais-je en posant mon regard sur elle. « L'important c'est de survivre après-tout, non ? » Je lui souris pour la mettre en confiance. Elle devait sûrement de méfier. Après-tout, j'étais plus que distant depuis la moisson, je ne l'écoutais pas - ou à moitié et je restais dans mon coin. Mais j'étais déterminé à me battre pour que l'un de nous deux aille le plus loin possible. Je fini par croiser les bras en me tournant vers les ateliers. « Alors, que faisons-nous ? ». J'avais l'impression de parler à une personne que je connaissais depuis longtemps et pourtant, je ne l'avais jamais vu. Peut-être qu'elle était venue à la boutique pour que je lui fabrique ou répare quelque chose ? Elle ou un de ses proches. Dans tous les cas, j'en avais aucun souvenir.