Despina Nyx Braunstein

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Surtout ne le dites à personne mais je crois que je pourrais mourir pour Sage. Elle est cette amie, cette amante, cette emmerdeuse que j'aime tant. Elle ne le sait pas. Je crois qu'elle ne doit pas le savoir, pour notre bien. Mais oui, je pourrais mourir pour elle, pour la protéger, pour nous protéger. Elle m'apporte tant de bonheur dans ce monde parfois si violent. Elle est celle qui parvient à me faire sourire et enrager en quelques secondes d'intervalle. Pourtant nous sommes différentes, nées dans deux mondes différents. Mais à ses côtés je me sens bien. Elle représente à mes yeux la force et le courage. Alors oui, secrètement je crois que je pourrais mourir pour elle.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Ai-je réellement le choix ? Après tout je suis la styliste du 5ème district. Les jeux font partis de notre vie à tous. Je baigne dedans depuis que je suis née et depuis l'âge de 4 ans je regarde les jeux. La violence m'effraie et me répugne, mais pour des raisons strictement personnelles. Ce que je préfère durant les jeux se sont les préparatifs, la présentation au Capitole bref tout ce qui me concerne, moi et mon métier. J'aime le luxe et j'aime faire parader mes tributs. Alors oui j'aime visionner les jeux, mais lorsque cela devient trop sanglant, je préfère détourner les yeux.

➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ?

Les vainqueurs sont des êtres extrêmement méritants  mes yeux. Après tout je ne pourrais pas survivre dans un tel jeu. Je crois que je trouverai la mort en quelques secondes seulement. Mais eux, ces vainqueurs parviennent à trouver la force de se battre, de tuer, de lutter pour leur vie, pour leurs proches. Je les admire énormément. A mes yeux ils ne sont pas des êtres comme les autres. Ils sont certainement supérieurs à nous tous, habitants du Capitole. Ils sont forts, impressionnants, intelligents, ils n'ont peur de rien. Oui c'est de l'admiration que j'ai pour eux, de la fascination même. Je me demande comment ils parviennent à ne pas avoir peur de toute cette violence. Enfin peut-être ont-ils peur …

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Le bonheur ? Le bonheur est ici, au Capitole. Le bonheur c'est de naître dans une famille riche, d'avoir tout, tout le temps, n'importe quand. Le bonheur c'est de ne manquer de rien, de manger à sa faim. Le bonheur c'est de voir des personnes faire des courbettes pour vous saluer en espérant vous plaire. Le bonheur c'est se retrouver au lit avec elle et son corps parfait. Le bonheur c'est de créer des tenues magnifiques qui seront portées par des personnes incroyables. Le bonheur c'est de vivre, tout simplement. Alors oui je crois au bonheur. Je vis en plein bonheur, je nage dedans. Le bonheur il faut se le créer, partout, en tout temps.

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

Je suis nerveuse. Je suis excitée. Le temps de la moisson c'est pour moi le moment où tout commence réellement. Certes mon travail s'est déjà fait plus tôt, alors que j'imagine les tenues pour le District 5. Mais la moisson me permet de rencontrer les personnes que je vais habiller et suivre, ceux que je vais sublimer. C'est pour moi une période de stresse car tout doit être parfait. JE dois être parfaite. Je ne peux me permettre aucun faux pas, aucune bavure, aucun faux pli. La Moisson marque le commencement d'une période de pression, de festivités également. J'aime ça autant que cela m'angoisse.[/size]

tell us your story.

4 ans – Premier Hunger Games. C'est à cet âge que j'ai pu regarder mes premiers Hunger Games. Père décida que j'étais assez grande. Je ne me souviens pas de grand chose. Ce qui m'a marqué le plus fut les tenues, les feux d'artifices, les présentations. J'étais éblouie par ce show, par la beauté qui s'en dégageait. Mes yeux d'enfant brillaient de mille feux mais se remplirent bien vite de larmes lorsque le sang se mit à couler. Si mère voulait que je cesse de regarder, père en décida autrement. Et ce fut sa main s'abattant sur mon visage qui me fit retenir mes larmes. Pourquoi ? Car je n'avais pas à pleurer. Je devais être une digne fille riche du Capitole, me moquant de ces jeunes perdus dans les jeux. Alors je regardais, forcée. Alors je faisais des cauchemars, chaque nuit.
9 ans – 59e  Hunger Games. Elle était jeune, mais elle était belle ! C'est la première fois que je vis Sage. J'ai tout de suite su qu'elle gagnerait. J'ai tout de suite su que nous pourrions nous rencontrer un jour. En tout cas je me fis la promesse de croiser son chemin. Je me mis même à lui dessiner une robe. Père ne supporta pas que je m'intéresse autant à elle et il me gifla à nouveau. Il désespérait avec moi. J'étais capricieuse et exigeante. Je me prenais déjà pour une dame alors que je n'étais qu'une gamine. J'étais l'aînée, je devais montrer l'exemple, mais je n'en avais rien à faire. Car tous les jours durant les jeux je pus contempler Sage.
15 ans – J'ai trouvé ma voie. Père n'eut pas d'autre choix que de l'accepter. Il céda à mes caprices, à mes envies. La mode était tout pour moi. J'aimais créer, inventer, dessiner, couper, coudre. J'aimais les paillettes, les diamants, les couleurs. J'aimais voir les corps défiler dans des tenues absolument parfaites. Déjà à cet âge j'aimais créer et faire poser mes amies. Déjà à cet âge je savais ce que je voulais. Alors il m'acheta tout ce qui m'étais nécessaire, il me fit travailler avec des grands de la mode, m'entraînant dans ce monde que je voulais mien. J'avais besoin en permanence de la fierté de mon père. Et, lorsque quelque chose ne lui plaisait pas, ses mains venaient rougir mes joues, me plongeant dans un état de peur profonde.
18 ans – L'indépendance. Ou presque.  Père, ne supportant plus les voilages, les tissus, les perles, il décida de m'offrir mon appartement et mes locaux pour construire mon monde, ma mode, mon entreprise. J'étais aux anges. Mais bien évidemment la grosse fête que j'avais organisé pour mon aménagement ne fut pas au goût de père. Et à nouveau les coups tombèrent. Je devais être parfaite. Il fallait que je le sois où jamais je ne pourrais quitter son emprise.
20 ans – La concrétisation.  Cette année là vit naître mon entreprise. J'étais enfin la patronne de monde de la mode. Une énorme soirée fut organisée au Capitole, soirée que père paya entièrement, fier de moi. Tout le monde fut invité, n'importe qui aimant un tant soi peu la mode pouvait venir, savourer le champagne, les petits fours et les défilés dévoilant mes créations. Ce fut cette année là que je fis la connaissance de Sage, celle que j'avais tant admiré l'année où elle participa aux jeux. Un rêve venait de se réaliser. Mais hors de question pour moi de le montrer …
Dès 21 ans – La conquête de Sage. Des amants j'en avais, beaucoup, sans jamais me fixer. Et une année après l'avoir rencontré, Sage fut payée pour être ma maîtresse. Son corps parfait m'appartenait le temps de quelques heures ou d'une soirée. Et les mois passèrent. Les années même, ne nous séparant pas.
25 ans – Mes premiers Hunger Games. Les 74èmes jeux marquèrent mon ascension dans le monde des jeux et de la mode, faisant de moi la styliste du D5, celui de Sage. Pas bête n'est-ce pas ? Tout était bon pour rester près d'elle. Ce fut pour moi un grand moment. Ce fut magique. J'en avais tant rêvé … qui a la chance de dire un jour qu'il a pu réaliser son rêve, son fantasme ? Moi je peux !
Depuis ce jour – Une vie de rêve ou presque.Tout n'est pas toujours rose. Car même aujourd'hui du haut de mes 29 ans, je peux encore réveiller la colère de Père qui n'hésitera pas à abattre sa main rude sur mon visage parfait. Lorsque cela arrive j'use et abuse du maquillage pour cacher les éventuelles marques. Mais rien ne peut entacher mon bonheur. Je suis encore la styliste du D5. Sage et moi sommes extrêmement proches. Elle n'est plus ma prostituée. Enfin … parfois lorsqu'elle m'agace, lorsque nous nous disputons, je lui balance des billets au visage en la remerciant pour sa prestation. Mais Sage est tellement plus pour moi : mon amie, mon amante, ma confidente. Je m'inspire d'elle en permanence, je l'entraîne dans des défilés. Nous pouvons passer des heures à parler ensemble, à s'aimer aussi. Mais je cache mes sentiments. Jusqu'ici elle ne s'est jamais rendu compte de quoi que ce soit.