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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| IV,I ≈ fill to me the parting glass, pepaire (d6) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: IV,I ≈ fill to me the parting glass, pepaire (d6) Mer 4 Juin - 8:10 | |
| ▽BUT SINCE IT FALLS UNTO MY LOT THAT I SHOULD RISE AND YOU SHOULD NOT I'LL GENTLY RISE AND SOFTLY CALL, GOODNIGHT AND JOY BE WITH YOU ALL La conversation avec Kylian m'avait étonnamment apaisée. Oui, j'allais mourir, oui, je ne sentais pas que personne ne me voulait de retour avec sérieux - mes parents n'avaient certainement pas compris tout ce que représentait leur fille aux Hunger Games -, mais au moins je n'étais pas complètement seule. Je n'étais pas totalement rétablie de mon choc et j'étais toujours aussi fragile, mes yeux s'emplissant d'eau de façon aléatoire, mais je sentais que je pouvais peut-être tenter de rejoindre le repas. Manger un peu, même si mon appétit était tout sauf grand. À vrai dire, je n'en avais pas du tout envie et préférais m'enfermer dans ma chambre jusqu'à ce que tout cela ne passe comme un mauvais rêve, mais je savais que c'était une attitude puérile qui ne me rapporterait rien. Et puis, il était temps de se l'admettre, j'avais été jetée du jour au lendemain dans l'épreuve de ma vie, et il m'était devenu impossible de fuir, même si je voulais bien en profiter pendant que je le pouvais encore. J'avais passé le repas dans le plus absolu des silences, et heureusement, même notre hôtesse dont j'avais complètement oublié le nom avait fini par se taire, écrasée sous le malaise de n'être visiblement écoutée par personne. Je me sentais épiée mais restais fixée sur mon assiette, faisant çà et là des montagnes avec mes boulettes de viande - je n'avais pas eu la foi d'expliquer aux serviteurs inquiétants que j'étais végétarienne - et mâchouillant la salade pendant une durée ridicule. Le ciel était devenu noir, et nous devions arriver au Capitole dans quelques heures, un peu avant minuit. Je n'avais pas le temps de dormir pour de vrai, mais je me prévoyais déjà une petite sieste, écrasée par la fatigue de mes pleurs interminables. Une fois que je finis la salade, je ne me fis pas prier et me levai de table en vitesse. J'adressai un pâle sourire à mon co-tribut, mais, incapable de croiser le regard du reste de l'équipe, partis sans même leur porter attention.
Je retournai à ma chambre et sautai directement dans mon lit, refusant d'éterniser cette journée déjà bien assez catastrophique. Je voulais tout simplement m'endormir, m'endormir le plus rapidement possible, et ne pas avoir à réfléchir sur tout ce qui m'attendais et tout ce que j'avais laissé derrière. Je voulais tout simplement la paix. Mais alors que j'étais étendue dans les draps confortables - mais moins que ceux de mon lit, à la maison -, je restai immobile, incapable de me forcer à éteindre la lumière. Parce qu'en un sens... j'avais peur. J'avais peur de me retrouver seule avec moi-même, dans l'obscurité totale. Même si ce ne serait que pour une poignée d'heures. Mais surtout... j'avais peur de m'endormir pour ce qui me paraîtrait comme dix minutes et d'ouvrir les yeux au Capitole, car à ce moment-là, je saurais que je ne pourrais même plus songer à ce qu'il y avait avant. Je restai donc figée, là, dans un lit encore fait, toujours vêtue de ma robe de Moisson et avec ma coiffure passée au stade de souvenir, le ruban menaçant de tomber à tout moment.
Soudain, j'entendis la porte ouvrir. Mais je ne réagis même pas ; je n'étais qu'une loque et je m'assumais comme telle. Ce n'était probablement qu'un serviteur venu faire je ne sais quoi, de toute façon. Je contemplai donc obstinément le vide, avec tellement de ferveur que je commençai à remarquer les détails les plus anodins, comme le papier peint qui séparait un motif en deux d'une curieuse façon. Mais ça ne prit même pas cinq minutes. Même pas cinq minutes que quelqu'un s'éclaircit la gorge pour attirer mon attention - quelqu'un avec une voix féminine, car ce n'était définitivement pas celle de Kylian. Je me redressai paresseusement, passant une main dans mes cheveux défaits pour me dégager le visage. C'est un regard fatigué que je levai sur l'interlocutrice. Ma mentor. Je ne me souvenais même plus de son nom à elle non plus, les Jeux en général ne m'intéressant si peu que j'avais peine à me souvenir je participais à quelle édition.
"Qu'est-ce que vous voulez ? baillai-je. Je n'ai rien à vous demander. Vous devriez vous concentrer sur Kylian ; lui il a une chance. Pas moi. Alors j'aimerais bien avoir ma petite sieste avant qu'on arrive, merci."
Je me sentis aussitôt horrible.
"Désolée je... m'excusai-je. Je ne veux pas paraître impolie. Ce n'est pas dans mon habitude." - Spoiler:
Dernière édition par Claire W. Chayton le Sam 7 Juin - 17:25, édité 1 fois |
| | | Pepper-Swann Heavensbee △ correspondances : 569 △ points : 25 △ multicomptes : alexiane, hunter (leevy) △ à Panem depuis le : 03/10/2011 △ humeur : go fuck yourself △ âge du personnage : trente ans △ occupation : ancienne mentor, reconvertie en fugitive
| Sujet: Re: IV,I ≈ fill to me the parting glass, pepaire (d6) Sam 7 Juin - 15:43 | |
| La moisson n’est pas l’étape la plus contraignante de l’avant-jeux. Il s’agit de la rencontre avec les tributs, à mon sens. La moisson n’aide pas à se faire une vraie idée d’eux. Ils viennent d’apprendre ce qui est sûrement la pire chose qui puisse leur arriver, et on ne peut pas dire qu’à ce moment-là, ils renvoient la meilleure image d’eux –mêmes. Ceux qui fondent en larmes ne s’avèrent pas toujours être les plus faibles, et ceux qui semblent impassibles ne sont pas forcément ceux qui s’en sortent. Passée l’annonce de leur nouveau statut de tribut, une fois le calme revenu, il est plus aisé de se faire une véritable idée de ces jeunes, que ce soit par rapport à leurs personnalités ou leurs capacités. Alors, certes, certains se distinguent par leur comportement exécrable qui me donne souvent envie de les balancer par la fenêtre du train, mais d’autres s’avèrent être intéressants. Conscients de leur situation, ayant quelques capacités utiles et voulant s’en sortir. Il y a moyen de faire quelque chose avec eux. Et j’espère qu’il y aura donc moyen de faire quelque chose avec Claire. À la moisson, elle ne m’a pas laissée une bonne impression, la faute à ses pas hésitants et ses chutes en rejoignant l’estrade. Ceci dit, elle s’avère plutôt jolie, et l’apparence peut être un critère important lors des jeux. Que ce soit pour séduire les sponsors, ou les tributs. Quoi qu’il en soit, je ne compte pas rester sur ma première impression visuelle. Peut-être que cette fille est pleine de surprise.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de lui adresser la parole depuis que nous voyageons en train, mais je ne compte pas attendre plus longtemps. Je lui laisse quelques dizaines de minutes de répit après le repas, avant de finalement débouler dans sa chambre, sans même en demander la permission. Elle ne semble pas remarquer ma présence, raison pour laquelle je me racle brièvement la gorge pour lui signifier ma présence. « Claire. » Je l’interpelle, au cas où elle me prendrait pour un des nombreux muets à son service. Elle se redresse péniblement et j’aperçois son visage fatigué. Va falloir qu’elle s’habitue à la fatigue. « Qu'est-ce que vous voulez ? Je n'ai rien à vous demander. Vous devriez vous concentrer sur Kylian ; lui il a une chance. Pas moi. Alors j'aimerais bien avoir ma petite sieste avant qu'on arrive, merci. » Première impression : mauvaise, bravo jeune fille. J’espère que ce petit ton employé envers moi est simplement le résultat d’un sommeil écourté (bien que j’en doute), parce que si elle s’avère vraiment imbuvable, les seules conseils que je veux bien lui donner, c’est comme se trancher efficacement la gorge. « Ne me fais pas croire que tu arrives à dormir. » Je hausse les épaules. Je suis passée par là. Au six, nous ne sommes pas entraînés pour être des machines à tuer, et même si elle est visiblement issue d’une famille financièrement aisée, je doute qu’elle ait été entraînée. Ce n’est pas vraiment dans nos mœurs de vouloir participer aux jeux, ou de vouloir y envoyer ses enfants. Alors que notre nom est tiré au sort, ce n'est pas la joie le premier sentiment qui nous enveloppe. « J’en ai rien à foutre de Kylian, ce n’est pas mon tribut. » Alors chance ou pas de s’en sortir, il est le dernier de mes soucis. Gemma s’occupera très bien de lui, j’en doute pas. « Désolée je...Je ne veux pas paraître impolie. Ce n'est pas dans mon habitude. » « J’espère bien, parce que ne t’avise pas de me reparler de cette façon. » Je dramatise, elle ne m’a pas non plus insultée, mais il faut qu’elle reste à sa place, à savoir celle d’une tribut. Si elle commence à penser de telle façon, persuadée qu’elle est vouée à la mort et pensant de ne pas avoir besoin d’aide, on ne va pas s’entendre. Je donne pas mon temps à quelqu’un qui réagit ainsi. Le respect, cela marche dans les deux sens. Si elle n’est pas capable de m’en montrer, je ne vais pas lui en donner. « Je n’ai aucune envie de perdre mon temps, Claire, alors si tu veux te la jouer solo, pas de problème pour moi, dis-le moi clairement et je retourne à mes occupations. » Et ainsi, le problème est réglé. Je croise mes bras tandis que je lui fais face, ne la quittant pas du regard. Elle doit me penser froide, mais qu’importe, je ne suis pas là pour être son amie. « Mes conseils ne te sauveront pas forcément la vie, il est même probable que ça ne soit pas le cas, mais tu veux vraiment être lâchée dans cette arène sans avoir les bases nécessaires à ta survie ? » Ceci dit, elle me semble plutôt intelligente, si elle ne cède pas à la panique, les connexions dans son cerveau doivent pouvoir se faire, beaucoup mieux que ce fut le cas pour des tributs des années précédentes, Fenugreek par exemple, pour ne citer personne. Faut dire que ce gosse était un cas à part, le genre à être capable de courir en direction d’un couteau en pensant qu’on l’épargnerait. Quoi qu’il en soit, intelligente ou pas, quelques conseils ne lui feraient pas de mal. Il faut cependant qu’elle soit consciente que mes conseils n’assurent pas sa survie, ça, ça dépendra d’elle et d’elle seule. « Bon, alors ? Je prends la porte ou tu as quand même un minimum envie de t’en sortir ? » Si c’est le cas, elle peut dire au revoir à son envie de faire la sieste, car je ne compte pas la lâcher. Et si ce n’est pas le cas, et bien, soit, je trouverais bien de quoi m’occuper lors de mon séjour au Capitole.
- Spoiler:
c'est trop meugnon elles ont leur petit nom
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| Sujet: Re: IV,I ≈ fill to me the parting glass, pepaire (d6) Dim 8 Juin - 6:54 | |
| ▽BUT SINCE IT FALLS UNTO MY LOT THAT I SHOULD RISE AND YOU SHOULD NOT I'LL GENTLY RISE AND SOFTLY CALL, GOODNIGHT AND JOY BE WITH YOU ALL Elle me faisait peur, presque autant que tout ce qui m'entourait présentement. Son ton était froid, dur ; le ton de quelqu'un qui avait vu nombreuses de ses pupilles passer de vie à trépas, mais qui avait l'expérience requise pour avoir réussi à en ramener une sans même avoir atteint la trentaine. Oui, elle me terrorisait ; mais c'était peut-être la meilleure mentor dont disposais le Capitole, une mentor qui non seulement était appréciée mais brillait dans son métier. Sauf qu'on ne polit pas la pierre sans force et frictions, tout comme on ne parfait pas la vie sans épreuves - Pepper-Swann Heavensbee n'allait pas me traîner comme un bébé, n'allait pas être celle qui allait me réconforter comme Kylian. Ça me faisait mal, c'était dur, et je n'en étais que plus perdue, mais n'était-ce pas pour mon bien ? L'idée même de la mort m'effrayait tellement que je n'arrivais même pas à me pencher sur la question. Pepper avait raison, je ne trouverais jamais le sommeil, la torsion en mon ventre à chaque fois que je réfléchissais accidentellement me prévenant de tout sauf des spasmes de douleur misérables.
"J’espère bien," me répondit-elle face à mes excuses, "parce que ne t’avise pas de me reparler de cette façon."
Aïe. Je baissai les yeux, coupable et meurtrie, incapable de trouver quoi que ce soit à répondre. Je ne me reconnaissais plus du tout, me transformait déjà en une espèce de gamine sauvage sans éducation alors que j'étais d'ordinaire si douce et attentionnée. Je me rendais compte à quel point en situation de crise je pouvais devenir égoïste, et je me détestais pour ça, oh, je me détestais... Ma nausée me reprit, mais pas comme si j'allais vomir. Juste mon corps qui semblait me dire que je n'étais pas supposée être là, qui me criait de m'enfuir même si j'étais enchaînée par des liens invisibles.
"Je n’ai aucune envie de perdre mon temps, Claire, alors si tu veux te la jouer solo, pas de problème pour moi, dis-le moi clairement et je retourne à mes occupations."
Mon expression changea du tout au tout pour glisser vers la panique, même si aucun son ne parvint à franchir mes lèvres. J'avais trop peur, j'étais trop confuse et voulais dire trop de choses en même temps, mais même si j'avais réussi, à quoi cela m'aurait-il servi ? À allonger ma sentence ? La vérité était que je ne voulais pas me retrouver toute seule. En fait, je n'avais jamais eu l'intention de me la jouer solo. J'avais juste eu envie de disparaître, qu'on m'oublie et que tout soit plus facile de cette manière. Mais... mais je savais maintenant que c'était impossible, et que c'était ridicule de ma part de me permettre de penser comme ça.
"Mes conseils ne te sauveront pas forcément la vie, il est même probable que ça ne soit pas le cas, mais tu veux vraiment être lâchée dans cette arène sans avoir les bases nécessaires à ta survie ?"
J'avais envie de riposter, j'avais envie de ne pas être qu'une pauvre gamine en détresse devant la grande vainqueur, j'avais envie d'être capable de résister. Mais je n'en étais pas capable. Quand est-ce que j'en avais été capable ?
"Bon, alors ?" me fit-elle comme ultimatum. "Je prends la porte ou tu as quand même un minimum envie de t’en sortir ?"
Je n'arrivais pas à bouger, restant restreinte comme je craignais l'être. Je n'arrivais pas à bouger, à répondre, à faire quoi que ce soit qui pourrait m'aider. Allais-je être dans cet état-là une fois dans l'Arène ? La peur allait-elle me prendre, glaciale dans mon échine et chacun de mes os, et me pétrifier en me jetant droit vers la mort ? J'espérais avoir été assez bonne pour avoir accès au Paradis. Je croyais au Paradis. Du moins, je m'accrochait de tout coeur à cette idée, incapable de supporter celle d'une torture éternelle ou, pire, du vide absolu.
Je ne voulais pas vivre le Vide.
"Attends," réussis-je à plaider. "J'ai... j'ai besoin d'aide."
Ma voix s'était brisée dans ces dernières paroles. Je ne savais pas en quoi j'avais besoin d'aide, je ne savais pas pourquoi j'avais envie de me battre même si tout était peine perdue et que plus rien ne m'attendais hormis la honte, au Six. Mais je ne pouvais plus me permettre de réfléchir ainsi. Comme une proie. Il fallait que je trouve un moyen d'éviter les prédateurs, préférablement en prenant soin de ne pas en devenir une moi-même.
"Qu'... Qu'est-ce que je dois faire ?" l'implorai-je. - Spoiler:
J'ai pas l'impression d'apporter beaucoup au RP
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| | | Pepper-Swann Heavensbee △ correspondances : 569 △ points : 25 △ multicomptes : alexiane, hunter (leevy) △ à Panem depuis le : 03/10/2011 △ humeur : go fuck yourself △ âge du personnage : trente ans △ occupation : ancienne mentor, reconvertie en fugitive
| Sujet: Re: IV,I ≈ fill to me the parting glass, pepaire (d6) Lun 16 Juin - 0:19 | |
| Le repas s’était déroulé dans un silence presque gênant, ainsi je n’ai pas eu l’occasion de discuter avec Claire, ni même avec l’autre tribut. Celui-ci ne m’intéresse pas particulièrement puisque Gemma est censée s’en occuper, mais à voir la façon dont Claire m’accueille, j’espère que ma camarade est mieux lotie avec son tribut. M’enfin, si Claire comptait me décourager en se montrant sur la défensive, c’est peine perdue. J’en ai vu d’autres en plus de dix ans dans le rôle de mentor. Des plus arrogants, des plus agressifs. Et avec les années, j’ai appris à faire la part des choses. Au départ, j’étais qu’une gosse de dix-sept ans qui ne savait pas comment gérer ses tributs et qui partait en courant plutôt que d’affronter mes responsabilités. Mais les choses ont bien changées depuis. Claire peut remballer son attitude, ça ne marchera pas avec moi. Et je ne me gêne pas pour le lui faire comprendre. Si elle n’est pas prête à écouter mes conseils, très bien, je ferais demi-tour. Mais au fond de moi, j’espère qu’elle va changer d’avis. On ne peut pas dire que ce soit un plaisir de venir au Capitole désormais, d’autant plus que je suis consciente que certains soupçonnent ma réelle appartenance politique. Ainsi, j’ai besoin d’elle autant qu’elle a besoin de moi. J’ai besoin d’elle comme couverture, pour montrer à quel point je suis motivée et que je prends à cœur mon rôle. Et surtout, j’ai besoin qu’elle ait loin dans les Jeux, j’ai besoin qu’elle n’hésite pas à tuer… Cela peut paraître égoïste, mais nous vivons dans un monde d’égoïste. J’ai besoin d’elle pour servir mes intérêts.
Alors, si elle ne change pas d’avis, j’essayerais de la convaincre de mon mieux, sans lui montrer l’importance que cela peut avoir pour moi. Mais je ne pense pas devoir en arriver jusqu’ici, en général il suffit d’une légère menace, celle de faire marche arrière si cela ne l’intéresse pas, pour convaincre les réticents. C’est aussi simple que cela, car chaque tribut peut être différent, mais chacun ne rêve que d’une chose : survivre. Et même s’ils sont conscients que les chances autant que les capacités ne sont pas de leur côté, ils veulent essayer, et c’est tout à leur honneur. « Attends. » « Ne me tutoie pas. » Je dis froidement, toujours debout en lui faisant face. Je ne suis pas là pour être son amie. Si elle en cherche un, elle est mal tombée. J’ai aucune envie de lier des liens avec mes tributs. Ils ne sont que de passages la plupart du temps, autant les traiter comme tel. Elle parvient finalement à rajouter quelque chose après que je l’ai coupée. « J’ai… j’ai besoin d’aide. » Elle dit d’une voix qui ne laisse que peu de place à l’imagination concernant le bordel qu’il y a dans sa tête. Et bien tiens, on ne s’en doutait pas. J’acquiesce silencieusement. Elle a besoin d’aide, comme plus de la moitié des tributs ici, si on enlève les carrières et ceux qui ont bien trop de fierté pour avouer leurs faiblesses. « Qu’… Qu’est-ce que je dois faire ? » J’aime mieux cette attitude. Elle est encore hésitante – trop – mais elle est décidée à ne pas se laisser abattre. Du moins, pas encore. Tout peut changer au moment où elle sera envoyée dans l’arène. Peut-être que tous les conseils du monde ne l’aideront pas si elle cède à la panique. « Tu vas commencer par me dire ce que tu sais faire de tes dix doigts. Que ce soit des plus ou non, je veux tout savoir. » Il ne faut surtout pas qu’elle oublie de me préciser ce dont elle est incapable, car il est également important de se concentrer sur ses ‘’moins’’, et ça, beaucoup l’oublient. Je dois dire qu’à première vue, je suis dans l’incapacité de citer ne serait-ce qu’une seule de ces potentielles capacités. Elle me semble être le genre de personne qui se sert plus de son cerveau que du reste, et même si cela peut être particulièrement utile dans l’arène, ce n’est pas suffisant. « Aussi, j’ai besoin de savoir si tu penses faire des alliances ou non, si tu comptes te rendre au bain de sang, et surtout, si tu es prête à tuer. » C’est peut-être là la chose la plus importante. Plus que toutes les capacités du monde ou une volonté de faire, c’est la base de la réussite aux jeux. Et à première vue, je ne suis pas certaine que Claire soit prête à ce sacrifice, car il s’agit bien du sacrifice d’une partie de sa personne.
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je suis désolée, c'est naze
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| Sujet: Re: IV,I ≈ fill to me the parting glass, pepaire (d6) Lun 16 Juin - 4:21 | |
| ▽BUT SINCE IT FALLS UNTO MY LOT THAT I SHOULD RISE AND YOU SHOULD NOT I'LL GENTLY RISE AND SOFTLY CALL, GOODNIGHT AND JOY BE WITH YOU ALL Son ton glacial lorsqu'elle m'ordonna de ne pas la tutoyer ne fit que confirmer son pouvoir d'intimidation sur moi. Je n'était pas habituée du tout à ce que l'on me parle de la sorte, que l'on m'impose une distance aussi établie, même si d'ordinaire j'avais le réflexe d'user des mesures de respects envers mes figures d'autorité. Elle avait raison, en un sens, et même si elle pouvait me sembler terrifiante et qu'elle grugeait lentement le peu de confiance en moi qui me restait, elle demeurait ma mentor, et il me fallait l'assimiler. Peut-être son âge m'avait-il fait croire qu'en étant plus proche de moi, je pouvais me permettre plus de libertés ; je n'avais aucune idée de son attitude devant la caméra, n'étant pas vraiment du genre à écouter la télévision. Mais de ce que j'avais entendu, elle était réputée assez douce, chose que je ne manquerais pas de faire savoir à ces idiotes qui croyaient tout ce qu'on leur disait. Et puis... Et... Puis... Je me souvins alors que ces idiotes en question m'avaient abandonnée. Et que j'allais fort probablement vers ma mort prochaine. De quoi me mettre une nouvelle bouffée acide en travers de la gorge, une bouffée piquante qui me fit mal aux yeux d'amertume. Mais je réussis à lui demander de l'aide tout de même, capitulant déjà devant mon tout premier combat. Je n'étais vraiment pas faite pour toute cette adversité et le mal qui semblait suinter de chaque parure faussement accueillante, digne d'un vieux film d'horreur. Je serrai les dents, prête à recevoir une sentence probablement trop dure pour ma frêle charpente et mon coeur de verre.
"Tu vas commencer par me dire ce que tu sais faire de tes dix doigts," me commanda Miss Heavensbee. "Que ce soit des plus ou non, je veux tout savoir."
Je soupirai, à la fois soulagée et inquiète. Cette question, je me l'étais posée maintes fois de puis mon arrivée dans ce train. De quoi étais-je capable ? Avais-je seulement le minimum requis pour éviter la mort ? Avais-je seulement un seul talent peut-être utile une fois là-bas, une seule chance, même minime, de m'en sortir ? Je n'en savais que trop rien. La peur me rongeait l'estomac, la tête, le foie. J'étais une lâche, une peureuse, trop émotive. Je n'étais pas spécialement grande, encore moins imposante. J'avais de bonnes notes, mais était-ce seulement comparable aux tests psychiques que je pourrais endurer ? Il fallait me l'admettre : j'étais faible, j'étais minable, et je ne durerais pas trente seconde. J'étais une cause perdue, un échec pitoyable, et je me sentais mal pour Miss Heavensbee autant que pour Kylian ou le reste de l'équipe, ou même du district Six en entier. Je n'étais pas taillée dans le bois qu'il fallait pour couler une couronne d'or ; je n'étais que parures. Ça me faisait mal, ça me donnait encore plus le goût de pleurer, mais c'était la vérité. La seule consolation que je pouvais trouver, c'était que dans un certain sens, j'avais sauvé la vie des petites filles de douze ou treize ans qui auraient pu être à ma place en étant pigée. Des familles étaient toujours heureuses grâce à moi, indirectement. Et ça apaisait ma mort, en quelque sorte.
"Je ne suis pas vraiment douée en rien..."
Piteuse, j'enfouis mon visage entre mes genoux ramenés contre ma poitrine, le regard perdu dans le vague de mes couvertures où je détaillai avec attention les motifs floraux. Je sentais le regard pesant de ma mentor sur moi, je la sentais me déshabiller avec un mélange de dédain et de déception. J'étais désolée, tellement désolée, mais je n'étais pas celle qu'il lui fallait. Je n'étais pas celle qui allait ramener la gloire du district. Et je m'en voulais, oh je m'en voulais, mais qu'est-ce qui pouvait le changer ? Me battre ? À quoi bon ? Je ne survivrais pas dix secondes. Et les lieux sauvages me terrorisaient tellement que même si je fuyais le combat, je finirais tuée par ma propre lâcheté.
"Je suis une peureuse", claquai-je. "J'ai pratiquement peur de mon ombre, et je suis loin d'être forte. Les petits espaces et la noirceur me donnent des sueurs froides et je suis la personne la plus nerveuse que je connaisse. J'enchaîne les crises de panique. Je n'ai jamais été habituée à la faim ou même à l'isolation ; j'ai toujours été entourée par du positif, même s'il était factice."
Ma voix avait failli briser dans ces derniers mots. Je sentais les larmes remonter au fur et à mesure que je découvrais à quel point je n'étais rien d'autre qu'une perte de temps. Tout ce que j'avais fait, tout le travail que j'avais mis pour me bâtir une vie n'avait servi strictement à rien, et je me retrouvais dans une situation dans laquelle je n'avais aucune aptitude valable. Je repris, avec colère, cette fois :
"Je suis fragile, trop douce. Trop émotive. Dès que quelque chose me vexe, je deviens une fontaine de larmes ; même chose quand je suis heureuse. Je suis végétarienne autant parce que je suis révulsée à l'idée de faire du mal à un animal que parce que je déteste le goût."
La frustration me faisait pratiquement vibrer. Je voyais à présent à quel point j'étais faible. Mais je continuai.
Je continuai.
"Je suis dépendante des autres," criai-je presque. "Bornée, princesse. I-Il faut toujours que les gens pensent du bien de moi ou je brise. Je suis une petite gamine qui croyait aux contes de fées jusqu'à aujourd'hui, naïve et stupide à souhait. Je fais confiance à tout le monde et m...m'attend à ce qu...qu'ils s-soient... tous... g-gentils."
Je dus m'arrêter parce que mes pleurs m'empêchaient d'aligner deux mots. Mais j'avais encore tellement à dire, tellement à hurler jusqu'à ce que ma gorge ne fende en deux. Mon âme elle-même me faisait mal, ne demandait qu'à sortir de mon corps. Je n'arrivais pas à exprimer tout le dégoût que je m'inspirais à ce moment, toute la haine qui m'habitait. J'avais honte, j'avais si honte, mais je ne me souciais plus du regard de ma mentor. Elle en avait vu d'autres, et je ne serais certainement pas sa dernière ; ce serait un autre qui prendrait sa place d'instructeur. Alors je me réservais le droit de m'accorder un peu de justice, un peu de vengeance envers ma propre idiotie. Je restai là, pendant ce qui devait être une trentaine de secondes mais qui me parut durer plusieurs minutes, démolie parmi des couvertures qui n'étaient pas les miennes, loin de la maison et de tout ce que j'avais connu. Je voulais tellement, mais tellement revenir à l'époque où tout me semblait bien, redevenir aveugle, cruche comme une poire et tout oublier pour ne vivre que mon conte de fée fabriqué en usine. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais plus. Ma respiration repris lentement un rythme normal, régulier. Mes yeux, fermés, ne laissaient plus sortir de larmes. Je reprenais contrôle. Mais il fallut encore un long silence avant que je ne reprenne la parole.
"J'suis assistante-infirmière," dis-je d'une voix à la fois rauque et blasée. "Je suppose que ça peut compter pour quelque chose."
Je pris une longue inspiration pour me ressourcer, puis dans une expression à la limite de la velléité, tentai de continuer.
"Je... Suis plutôt agile. Je veux dire, j'ai fait du cheerleading presque toute ma vie. Ça doit aider, en un sens."
Je laissai s'échapper un petit rire jaune, moi-même désespérée devant mes réponses à la place de Miss Heavensbee. Elle voulait ma mort, c'était sûr, et je la comprenais. Il n'y avait pas d'espoir. Puis, je me souvins... Je me souvins que j'avais peut-être un talent. Un seul. Mon visage muta en un air concentré, comme quand j'essayais de comprendre un livre particulièrement compliqué.
"Je suis douée avec les gens," établis-je avec plus d'assurance. "C'est mon quotidien, faire semblant et sourire pour simuler le bonheur. Depuis que je suis toute petite. Et puis... je sais comment fonctionnent les concours... de beauté ?"
J'avais l'impression d'avoir dit de la grosse merde. Si je pouvais encore, j'aurais éclaté de rire, mais j'étais trop épuisée pour continuer. Il n'y avait que ce satané point vide sur les couvertures, ce point vide qui capta à nouveau toute mon attention alors que Miss Heavensbee admirait à quel point sa tribut était une incapable. Quand elle posa une nouvelle question, je l'entendis à peine.
"Quoi ?" répondis-je. "Oh euh, je ferais pas de mal à une mouche. Genre, je pleure quand mes amies s'égratignent le coude."
Je n'avais même plus l'air de m'en soucier. À vrai dire, la situation me paraissait tellement risible que mon attitude avait changé d'elle-même ; une attitude que je n'avais jamais adopté auparavant, et qui m'aurait valu une bonne gifle de la part de mes deux parents, à condition qu'ils eussent été un minimum violents. Je soupirai pour une énième fois.
"Va pour les alliances alors," grommelai-je. "Peut-être que je pourrai convaincre tous les tributs d'être mes amis et attendre que l'orage passe."
J'avais voulu faire une blague, mais au point où j'en était, je n'étais même plus sûre si j'étais sérieuse ou non. - Spoiler:
T'inquiète, c'est parfait De toute façon ma réponse aussi est trop de la merde MDRRR :')))
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