Caleb Henry Delgado

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Je n'ai qu'une chose à dire : Esther. Je ne sais même pas si elle sait que j'existe, si elle m'a déjà remarqué, si elle m'a même vu une seule fois dans sa vie. Moi je la vois tous les jours ou presque. On a grandit dans le même coin du district, mais je crois qu'elle ne s'en est jamais rendue compte. Et pourtant, je sais tout d'elle et de ce qui la tourmente, et si je devais mourir pour quelqu'un, ce serait pour elle, parce que je supporte pas de la voir comme ça.

➺ QUEL(S) PETIT(S) PLUS T'AIDE(NT) DANS LA VIE (OU LES JEUX) ?

Je suis doté d'une certaine agilité. Ça m'aide dans mon boulot, et je pense que ça m'aiderait dans les jeux si j'étais un jour tiré au sort. Il ne me reste plus qu'une année de toute façon. Je grimpe aux poteaux électriques plus vite que mes collègues, et je suis rapide dans mes déplacements. J'ai pas mal de force aussi, mes muscles ayant été développés grâce à mon travail, mais ça ne veut pas dire que je saurai tuer quelqu'un à mains nues. Je pense ceci dit pouvoir me défendre au moins un moment.

➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ?

Je ne peux pas dire qu'on soit malheureux. J'ai une bonne place, un boulot qui me plait, risqué certes, mais qui me permet de vivre et d'aider ma famille. On vit à six sous le même toit et ce n'est pas tous les jours facile, mais on s'en sort et c'est tout ce qui compte. J'aimerai quand même un peu de calme parfois, et de solitude, d'intimité même. Mais c'est ça, la vie de famille. Au moins, j'ai une famille, aussi imparfaite soit-elle…

➺ QUEL EST TON OPINION SUR LES PACIFICATEURS, LEUR ROLE, LEUR COMPORTEMENT ?

Je les déteste. Je les hais. Je les abhorre. Ils sont exécrables et font tout pour se faire détester. Un jour ils auront des problèmes. Ils ont battus mon père à mort devant tout le monde, sans la moindre raison. Est-ce que c'est leur véritable rôle ? Je pensais qu'ils étaient là pour faire régner l'ordre dans les districts, mais quelque chose me dit que c'est bien plus que ça. Mon père avait-il compris quelque chose qui m'échappe encore ?

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Oui j'y crois, dur comme fer, aussi certain que le ciel est bleu et que mon sourire rend ma mère un peu moins triste chaque jour. Le bonheur, mes parents le connaissaient quand mon père était encore en vie, j'en ai été témoin pendant seize ans. En attendant, je ne sais pas si je suis vraiment heureux, mais je sais qu'un jour tout ça s'arrangera. Et si Esther y était pour quelque chose, ce serait encore mieux !

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

Je suis surexcité parce que je sais que mon nom est inscrit plus de fois qu'il ne faudrait à mon âge. Avec tous les tesserae que j'ai fait cette dernière année pour aider ma mère à nous garder auprès d'elle, sans qu'elle ai à se sacrifier, j'ai plus de chance d'être tiré au sort que mes frères et sœurs réunis. Mais c'est un moment que j'appréhende aussi, parce que ça voudrait dire qu'il y aurait un risque maximum que je ne les revois plus jamais, ni Esther.

JE VIENS D'UN MILIEU banal mais famille nombreuse, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est disponible, mais parfois plus rare. DU COUP, MON NOM A 34 RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT, car j'ai fait beaucoup de tesserae. J'EXERCE LE MÉTIER DE lignard ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime beaucoup. JE SUIS DANS LE 5ÈME DISTRICT. AYANT 17 ans JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'attends la prochaine moisson avec impatience. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

J’ai un frère et une sœur plus âgés. J’ai un frère et une sœur plus jeunes. Je suis celui du milieu, la parfaite neutralité, le tampon lors des disputes. Notre père était notre héros, un Vainqueur parmi d’autres, des Hunger Games d’il y a presque trente ans. Il n’en parlait pas beaucoup, nous rappelant chaque jour l’horreur des « jeux » et ce que cela impliquait. Nous rappelant qu’il avait dû tuer vingt-trois jeunes gens comme lui, qui se battaient pour leur vie. Nous rappelant que tuer, c’est mal. Après son retour au District 5 il avait épousé ma mère et ils avaient fondé une famille. Par chance, aucun de nous n’avons jamais été moissonné, et c’est un pur hasard, je dois bien l’avouer. Puis un jour l’an passé, des Pacificateurs (ce nom ne leur va pas du tout si vous voulez mon avis) l’ont arrêté dans la rue, attaché à un poteau au centre du District et l’ont fouetté jusqu’à ce que son corps et son cœur cèdent. Je me rappelle la lueur de détermination dans son regard. Il me fixait, comme s’il voulait me faire passer un message. C’était à moi désormais de prendre soin de la famille, de veiller sur eux. Mais pourquoi moi ? Pourquoi pas mon frère et ma sœur ainés encore à la maison ? Qu’est-ce que j’avais de si spécial pour que mon père me choisisse moi, plutôt qu’un autre de ses enfants ?

D’aussi loin que je me souvienne, c’était avec moi que mon père passait le plus de temps. On se promenait pendant des heures quand on ne travaillait pas, à discuter d’un tas de choses anodines… du moins elles l’étaient à mes yeux, mais peut-être pas tant que ça finalement. Parfois on ne parlait pas vraiment, on regardait simplement les gens, et on se moquait d’eux gentiment. Il n’y a que dans ces moments-là que je voyais mon père rire de bon cœur, comme si plus rien n’avait d’importance, comme si la faim n’existait plus, comme si l’ombre éclatante du Capitole ne planait pas au-dessus de Panem et que ces souvenirs n’étaient plus que des mauvais rêves qui n’avaient jamais existé. Il me parlait souvent du District 13 et je ne comprenais pas vraiment ce qu’il voulait dire… Je ne comprends toujours pas, mais quelque chose me pousse à vouloir en savoir plus à ce sujet.

Alors depuis la mort de mon père, je fais des tesserrae, d’une part pour nourrir ma famille, mais aussi et surtout pour avoir une chance supplémentaire d’être tiré au sort et pouvoir aller au Capitole. Ce n’est pas encore pour cette année, mais qui sait, peut-être l’année prochaine…

Et puis, il y a Esther. Mais ça, c’est une autre histoire.