✤ TOURNEE DU VAINQUEUR les jeux sont désormais terminés, place à la tournée du vainqueur qui met à l'honneur andro graham ! plus d'informations ici. ✤ INTRIGUES panem ne cesse de changer avec de nombreux événements inouïs. découvrez le volume 6. ✤ MISES À JOUR une nouvelle règle a été instaurée. merci de prendre connaissance de celle-ci ainsi que les autres nouveautés ! ✤ MISSIONS ET QUÊTES toutes les missions ont été lancées ! rendez-vous dans ce sujet pour toutes les découvrir. ✤ SCENARIOS voici quelques scénarios qui n'attendent que vous: rebelles. liam hemsworth pacificateurs. boyd holbrook district 13. cobie smulders & chris hemsworth vainqueurs. gemma arterton & elle fanning d'autres scénarios gagnants de la loterie à venir !
△ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011△ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
Sujet: IV,1. la moisson du district sept Sam 17 Mai - 11:37
« La Moisson approche. La tension dans les districts est à son comble, et chacun fait de son mieux pour paraître détaché. Parmi les plus jeunes, il y a ceux qui sont terrifiés à l'idée d'entendre leur nom appelé, et il y a ceux qui trépignent d'impatience de pouvoir participer à ces Jeux. Les habitants sont invités à rejoindre l'hôtel de ville de leur district. Les préparatifs sont déjà terminés, et l'endroit grouille de Pacificateurs, prêts à intervenir au moindre débordement. D'un côté, les adultes, ceux qui ne sont plus éligibles se rassemblent, anxieux à l'idée de voir leurs enfants partir. De l'autre, il y a les potentiels tributs. Au centre de la grand place, une estrade se tient, prête à accueillir l'hôtesse Aurelia Ganitt. Sont déjà présents, le maire Henry Agnesea(pnj), ainsi que les mentors Ethan Fawks-Williams et Gargaria Khloe-Miller. »
Vous pouvez déjà poster après ce message, des rp courts de préférence. Tous les habitants des districts sont invités à participer. La suite arrivera dans l'après-midi, avec l'annonce des tributs féminins. Soyez patients, et puisse le sort vous être favorable.
Caesar Flickerman
△ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011△ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
Sujet: Re: IV,1. la moisson du district sept Sam 17 Mai - 16:31
Premier tirage tribut féminin
« La population du District Sept est enfin rassemblée devant l'hôtel de justice, prête à entendre la Moisson. Et le moment que certains redoutent, et d'autres attendent avec impatience débute. L'hôtesse, Aurelia Ganitt, apparaît et salue la foule. Après quelques banalités d'usage, il laisse place aux écrans géants présentant avec passion et dévouement le Capitole. Cette ville qui épargne chaque année un tribut pour le couvrir de richesse, cette ville qui a sauvé douze districts d'une révolte. Alors que la projection prend fin, le symbole de Panem apparaît et l'hymne retentit. A peine est-il terminé que l'hôtesse déclame la phrase incontournable du début de la Moisson. “ Joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort vous être favorable ! ” Et comme le veut la tradition, c'est le tribut féminin qui est choisi en premier. “ Commençons par les dames! ” L'hôtesse s'approche de la bulle de verre, et sort sa main avec un petit papier où se trouve le nom du tout premier tribut de cette nouvelle édition des jeux.
“ Ambre Galeoni! ” »
Aucune autre personne ne peut se porter volontaire puisqu'Ambre souhaitait participer. Postez à la suite tout comme précédemment.
Ambre L. Galeoni
△ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013△ âge du personnage : 18 y.o
Sujet: Re: IV,1. la moisson du district sept Lun 19 Mai - 23:12
Confiante. Tu serais presque confiante, Ambre. Confiante jusque dans ton allure, dans ces marches que tu grimpes avec couardise. C’est qu’elle avait évolué en un an, la petite. Et elle venait tout juste de prendre un an supplémentaire dans les dents. Une revanche de plus sur les autres. Une revanche de plus sur la vie. Une magnifique journée, vraiment. Dommage qu’elle soit gâchée par un événement aussi sempiternel que nécessaire. Mais c’est pour la dernière fois, promis. Elle se l’était promis. D’une manière ou d’une autre, son sort serait scellé à l’issue des prochaines minutes. Tu serais presque heureuse d’en finir avec tout ça, Ambre. Dix-huit années que tu fais le con sur la Grande Place, à prier pour qu’une autre soit l’élue. A ce niveau, il s’agissait presque d’une révélation divine. Quelqu’un d’autre, n’importe qui, du moment que ce ne soit pas elle. Et après, la corvée des petits papiers serait terminée pour de bon. Il suffisait juste d’être patient pour quelques minutes encore, de faire preuve d’une ultime bonne volonté.
[…]
Tu pris pleinement conscience de ce que l’on te refusait. La seule question qu’on te laissait fut « pourquoi ? ». Pourquoi avoir attendu autant ? Dix-huit ans que tu manques de crever d’à peu près tout dans ce district. Tu aurais pu mourir cent fois que personne ne s’en serait aperçu. Pourquoi maintenant ? Pourquoi t’arracher maintenant la victoire ? La coïncidence était trop douce, trop belle pour être vraie. Les choses n’étaient jamais aussi simples. La simplicité n’avait que pour but de rendre les images illusoires. Car c’est ce qu’elle était, une image. D’abord retransmise sur écran, bientôt en papier glacé. Qu’on distribuera telle la bonne parole, inlassablement. Qu’on allait prendre le temps d’assimiler, de mastiquer. Elle finira mâchée, de toute façon. On allait la bouffer toute entière. La jeune fille se senti stupide d’avoir voulu y croire. De croire qu’on la laisserait vivre parmi les estropiés et les âmes ravagées parce qu’elle était différente. Ses doigts tremblaient ; elle en senti le frémissement sur chaque centimètre. Ses lèvres minces s’étaient closes au moment où elle s’était rendue compte que la peur la consumait entièrement, dans une synchronisation digne d’être vue. Une sorte de ballet parfait dont la représentation ne faisait que commencer. Et cette fois, elle en était le personnage principal. Comme une cruelle ironie, Freaks s’aperçut qu’elle ne s’était jamais sentie aussi peu actrice de sa propre vie. Après avoir passé la majeure partie de sa courte existence à nier l’évidence, elle venait d’apprendre à ses dépens que Destin se jouait de tout, et surtout des ignorants.
Combien de temps s’était-il écoulé ? Dix secondes, peut-être quinze ? Maintenant cela en faisait vingt. Vingt secondes de moins à vivre. La notion du temps était distordue. Plus il passait, moins elle avait l’impression d’y être. C’était comme si on avait placé là une autre personne. Livide, la jeune fille croisa le regard d’Ethan afin de reprendre un peu contenance. Cela ne marchait pas. Chaque seconde devenait précieuse. Combien de temps encore avant que son cœur ne saute ? Combien de temps encore avant que ses intestins ne se liquéfient ? Ni Isaac ni Laurel ne sauraient l’aider en cet instant précis. On appela son nom une deuxième fois comme pour en intensifier la portée dramatique. Et au fond d’elle, elle savait qu’il n’y avait plus rien à faire. Si ce n’est se regarder mourir, de l’autre côté de l’écran. Confortablement installée dans cette mascarade. Livide et pâle comme la mort qui t’attends, Ambre. C'est en courant qu'elle rejoint l'estrade. Elle venait de gagner cinq secondes.
Caesar Flickerman
△ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011△ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
Sujet: Re: IV,1. la moisson du district sept Sam 24 Mai - 16:30
Second tirage tribut masculin
« Ambre Galeoni s'avance rapidement vers l'estrade. A son grand malheur, aucune jeune fille n'a le courage de prendre sa place pour lui sauver la vie. Cependant l'hôtesse accueille avec un grand sourire la nouvelle tribut et se retourne en direction de la foule. “ Notre tribut féminine est donc Ambre Galeoni ! ” L'impatience se fait sentir dans les rangs, les personnes présentes souhaitant connaître l’identité du co-tribut de la jeune femme. “ Passons à ces messieurs! ” L'hôtesse se dirige cette fois-ci vers la bulle de verre contenant les papiers des jeunes hommes. Après quelques secondes, il sort un petit papier, qu'il déplie précieusement.
“ Isaac Tanner! ” »
Aucun volontariat n'est possible puisque le tirage au sort a été effectué parmi les tributs masculins potentiels du district sept. Postez à la suite tout comme précédemment.
Caesar Flickerman
△ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011△ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
Sujet: Re: IV,1. la moisson du district sept Sam 31 Mai - 13:22
fin de la moisson
« Après le tirage au sort de la jeune Ambre Galeoni, Isaac Tanner est appelé comme tribut masculin. Il rejoint donc l'estrade où se trouvent déjà l'hôtesse et Ambre. “ Voici les tributs du district Sept : Ambre Galeoni et Isaac Tanner. ” L'hôtesse clôture la moisson par le fameux “ Puisse le sort vous être favorable! ” , et entraîne les deux tout nouveaux tributs dans l'enceinte de l'hôtel de justice où ils pourront recevoir des visites de leurs proches avant de quitter peut-être définitivement leur district d'origine. »
La suite des évènements arrivent très bientôt avec les adieux aux proches et le voyage dans le train. Rendez-vous ici pour plus d'informations. Il vous reste quelques jours pour poster à la suite.
Invité
Sujet: Re: IV,1. la moisson du district sept Sam 31 Mai - 19:56
Je déglutis. Elle. Son nom résonne à mes oreilles dans un écho déchirant. Elle. Ces deux mots, comme en suspens, pèsent lourd dans l'air. Elle. Je manque d'oxygène. Elle. Jetant des regards autour de moi, je vois l'assistance féminine pousser des soupirs de soulagement. Je vois leurs épaules s'affaisser. Je vois leurs corps se calmer. Je vois leurs peurs s'envoler. Elle. Rompant le silence, Ambre court. Elle. Droit vers l'estrade, ses pas martèlent le sol à une allure folle, soulevant un peu de poussières. Elle. Ambre monte les marches, droite, le regard loin. Elle. Au-dessus d'elle, le ciel, sombre, se couvre de nuages noirs. Elle. Son visage est retransmit sur l'écran géant. Elle. Livide. Elle. J'observe ses traits sur l'écran géant. Elle. Mon cœur se serre. Elle. Il bat à une vitesse folle. Elle. Je souffle. Pourquoi elle ? Mon regard se tourne vers les caméras, braquées sur elle. Les battements réguliers de mon cœur, tambourinent dans ma tête.
« Passons à ces messieurs! » Le monde chancèle et tourne autour de moi, mes mains tremblent, autant de peur que de colère, je ne bouge plus. « Isaac Tanner ! »
Et jusque-là, je me croyais invincible. Thorn, le gars que rien ne touche, que rien ne prend. Juste un pion parmi tant d'autres pour le capitole, cette fameuse épine propre au rosier. Et me voilà jouet. Lancé dans cette stupide mascarade avec elle. J'aurais pu être désigné pour y aller avec n'importe qui l'autre. Le district grouille de filles. Mais il faut que ce soit elle. Elle. Certains dans l'assistance doivent se demander qui est-ce fameux "Isaac". C'est drôle comme "Thorn" est devenu plus qu'un surnom. Mais je sens quand même les regards braqués sur moi. J'entends les murmures. J'entends les soupirs et les sourires. Je ne peux pas leur en vouloir, et je ne leur en veux pas. Il faut les comprendre. Moi aussi, je souriais en échappant à la mort. Je ne me tourne même pas pour regarder Laurel. Je ne peux pas affronter son regard. Pas maintenant. Je m'avance donc vers l'estrade, tel un condamné à mort ; quelle ironie, c'est ce que je suis. Poussant quelques gamins trop heureux d'avoir rechapé à l'arène, je remonte la place jusqu'à l'estrade. Silencieux, mais la tête haute. Droit. Regardant devant moi. M'approchant d'Ambre, je ne peux parler. Discrètement, quand les caméras sont braquées sur l'hôtesse qui dit : « Voici les tributs du district sept : Ambre Galeoni et Isaac Tanner. » ; je lui prends la main. Mais je ne sais pas si c'est pour la rassurer, elle, ou pour me rassurer moi. Ambre me connait, elle sait que je ne suis pas un grand amateur de relation tactile en public. Dans l'intimité d'une chambre, je n'dis pas, et ça dépend avec qui, mais disons que la situation présente n'est pas la même que celle d'une soirée où l'on tue le temps comme on le peut, bien au contraire.
N. Ethan Fawks-Williams
△ correspondances : 442 △ points : 6 △ multicomptes : joshua g. wheatfield △ à Panem depuis le : 15/07/2013△ humeur : de la mousse △ âge du personnage : vingt cinq △ occupation : mentor
Sujet: Re: IV,1. la moisson du district sept Mar 3 Juin - 21:11
Moisson du district 7
Stoïque, droit, les mains jointes sur le devant du corps, m’empêchant de me balancer vers l’avant ou l’arrière pour garder honneur et crédibilité. Inébranlable, un regard vague qui s’enfonce sur les amis du berger des montagnes de l’ancienne religion romaine. Des yeux dansant au milieu des moutons du Capitole. Une envie de vomir sévère. Ouais. Vous n’êtes que des moutons. Aujourd’hui c’est l’abattoir, préparez vos têtes. J’ai juste envie de resserrer mes dents à ces images qui reviennent. Un flou, des rêves nocturnes qui deviennent réels, levés, en journée, des scènes horribles qui me passe par la tête. Foutue merdier. Pourquoi sommes-nous nés en ce temps ? J’ai envie d’effacer tout ça. Commençons par les dames et puis quoi encore. La pauvre conne qui viendra sur l’estrade ici crèvera bien vite de toute façon. Pourquoi ? Gargaria. Elle n’a jamais pu sauver quelqu’un à part moi. Je n’ai jamais voulu lui demander. Comment elle m’a sauvé ? J’en sais rien, elle a rien foutu. Depuis ses jeux, elle a complètement craqué la pauvre. Bordel que je veux gueuler ! Pourquoi je ne peux pas ? Parce qu’il y a l’autre pimbêche qui fouille dans les papiers. Son cul est tellement rebondi que c’est même pas du papier à chiotte qu’elle y a mis mais le carton du supermarché complet ! Oh, et d’ailleurs, cette année, il y a moi. Le petit con qui se faisait remplacé par la mère gagnante. Sa fille est morte l’année dernière, horrible. Une famille déchirée, horrible. De toute façon, j’avais déjà annoncé à la télévision que je venais. Néanmoins, j’ai cru comprendre que Gargaria, pour une fois, elle avait bougée l’année dernière… Une première. Je crois. La mort d’Athos a dû lui faire un choc. Elle avait essayé de s’en occuper comme un véritable mentor et il est mort. J’espère que ce choc sera bénéfique pour le tribut qu’elle aura cette année. Assez bénéfique pour le faire survivre au moins au bain de sang. Eh ! Je prendrais bien un bain. Oui, je n’ai pas eu le temps de rester ma petite demi-heure dans mon bain ce matin. Pourquoi ? Je me suis réveillé en retard et il y a cette connerie de moisson ! Et de toute –
Hôtesse ▬« Ambre Galeoni ! »
Je souffle. J’ai envie de perdre l’équilibre, mais je n’y arrive pas. Mon pied ne veut pas s’écraser à l’arrière, mes bras ne veulent pas faire un mouvement trompeur. Je la regarde. J’ai envie d’écraser la sale tête de la présentatrice sur son micro et lui faire bouffer le papier du tribut avec l’urne qui va avec. Une pulsion de violence. Je me retiens. Mon regard croise celui d’Ambre. Ambre, tu as sans doute été celle qui m’a fait venir ici. Voulais-tu me présenter ta propre mort ? M’accuser de celle-ci ? Me faire culpabiliser ? Elle monte les marches. Rien ne peut être pire maintenant alors annonce le tribut male, pouffe.
Hôtesse ▬« Isaac Tanner ! »
Et c’est qui lui au juste ? Le beau gosse monte sur scène. Et bien dis donc, je sais pas si il y a rien de plus qui pourrait m’impressionner aujourd’hui, mais il est bien droit pour quelqu’un qui va mourir tué dans une arène monstrueuse. Rien de pire ? C’est ce que je croyais, vraiment. Isaac, Ambre, ils se prennent la main. Est-ce un signe de solidarité ? Non… S’il vous plait… Faites qu’ils ne se connaissent pas. Faites qu’ils n’ont pas une relation amicale… Ce serait sans doute la chose la plus horrible que l’on est vu. Saloperie de Capitole…
Gargaria-Khloé P. Miller
△ correspondances : 999 △ points : 0 △ multicomptes : léo. (04) △ à Panem depuis le : 10/11/2012△ âge du personnage : 31 ans. △ occupation : mentor.
Sujet: Re: IV,1. la moisson du district sept Sam 7 Juin - 19:12
On dit que les monstres ne sont pas réels. On dit qu'ils sont là pour faire aux enfants. C'est cruel de faire peur à des enfants. Mais les monstres sont là et tu vis parmi eux tous les jours, parce que tu es l'un de leurs et que tu mérites ce qui t'arrive.
Le miroir est trop grand. Il touche le sol et le plafond, et s'étend sur presque tout le mur. Il y a exactement le même sur le mur d'en face, si bien que leur reflet mutuel donne l'impression que la salle n'a pas de fin, et qu'il y a une armée de Khloé dans la pièce. Chacune des filles de l'armée tient dans la main droite une robe vert lichen et dans la gauche un ensemble noir. Et c'est symboliquement que tu choisis le noir.
Quand tu sors de la salle des miroirs, les silhouettes des pacificateurs apparaissent derrière le verre de la porte d'entrée. Tu baisses la tête, exaspérée. Comme si j'allais m'enfuir. Tu remontes les escalier en courant pour rejoindre la salle de bain où se trouve la boîte de calmants dont tu ne peux plus te passer depuis les derniers Jeux, et tu en prends un. Puis deux autres, pour calmer tes mains tremblantes. La pression, pourtant encore supportable, devrait disparaître. Tu le souhaites. Car le moment où elle ne le sera plus arrivera très vite et tu ne sais pas si tu seras encore capable de la supporter. Il le faut, de toute façon, car si tu ne supportes pas cette pression, ne supporteras pas non plus encore d'être enfermée dans la cellule psychiatrique de l'hôpital du Capitole.
Arrivée devant la porte d'entrée, tu te retournes pour vérifier que tout est rangé, car tu ne reviendras pas ici avant un moment. Si tant est que tu y reviennes. En ouvrant la porte, tu fais en sorte de bousculer un pacificateur, et les deux hommes en blanc s'écartent, vigilants. Tu les regardes, l'un après l'autre, et tu relèves la tête en souriant comme une attardée. Tu as envie d'être hautaine avec eux, de faire la gamine, et de les pousser à bout. Mais tu n'en auras pas le temps alors tu te contentes de les pousser d'un bras chacun pour te frayer un chemin et tu entames ta route avec de grands pas. Tu entends leurs pas derrière toi, ce qui est à la fois rassurant et énervant, car ils te protègent non seulement des personnes te tenant éventuellement responsable de tous les malheurs du monde, mais ils te protègent aussi de toi-même, t'empêchant de faire une connerie sur un coup de tête.
Ils disparaissent quand vous arrivez sur la Grand-place. La plupart des gens sont déjà là. Les filles d'un côté, les garçons de l'autre, l'estrade devant et les parents au fond. Comme les choses l'ont toujours été et le seront toujours, jusqu'au jour peut-être où elles ne le seront plus. Si vous voyez ce que je veux dire. Ta chaise est inconfortable mais il y a des problèmes plus graves dans la vie. Comme la moisson, par exemple. Revivre l'épisode Këssler n'est pas une option; tu ne peux pas te permettre d'être encore atteinte par les coups bas de la cité idyllique. Cette année, tu veux aucune histoire. Tu veux un tribut inconnu, qui mourra vite et bien, sans ajouter un poids encore sur ta conscience. Tu réfléchis. Non, finalement, ça n'a pas de sens. C'est trop égoïste de penser ça, mais d'un autre côté tu en as assez de devoir porter tout le poids du monde sur tes épaules. Et pour arrêter ça, tu n'as pas d'autre choix que d'aider ton tribut. Oui mais. C'est exactement ce qui t'a brisée l'an dernier. Tu as aidé Athos, et il est mort. Tu as soutenue Eden, et elle est morte. Tu n'as pas encore réfléchis à ce que tu ferais cette année; si tu comptais encore essayer de sauver cet enfant des griffes des monstres, ou si tu allais continuer de l'ignorer. Le discours du maire tombe très bien, il te donne plusieurs minutes pour réfléchir avant l'heure H. Le maire, d'ailleurs, Henry Agnesea, s'en sort très bien pour endormir la foule et apaiser les tentions qui règnent. Tu trouves qu'il a un peu trop vite remplacé le maire Këssler, d'ailleurs. Tu aimais bien le maire Këssler. Tu aimais bien toute la famille Këssler. Aujourd'hui elle compte deux enfants morts, deux parents dépressifs et une dernière enfant dont tu ignores tout. Et à qui est-ce que l'on doit tout ça ? Toi, d'une certaine façon. Tu peux être fière de toi Khloé.
Tu ne peux t'empêcher de mépriser Aurelia alors qu'elle s'avance vers la première boule de verre pour en tirer un morceau de papier. Ce geste lui paraît si dénouer de sens moral, comme si ce n'était vraiment que du papier, comme si elle ne s'apprêtait pas à offrir un enfant aux monstres. Ça t'écœure, ta lèvre inférieure tremble de dégout et tu préfères tourner la tête. Sauf que de l'autre côté il y a Ethan, qui doit te haïr, et que tu ne veux pas voir. Ethan qui n'a pas besoin d'être escorté par des pacificateurs jusqu'à la Grand-Place. Ce que tu trouves d'ailleurs injuste, étant donné que lui a tué volontairement, contrairement à toi qui n'est qu'une vraie victime. Tu souris. Ces pensées et ce sourire sont un effet secondaire des calmants. Tu le sais, ça, Khloé. Jamais tu ne te qualifierais de "vraie victime" en temps normal. Mais tu adores ça. Le fait de, pendant une ou deux heures, oublier que le problème, c'est toi. Oublier le problème lui-même.
« Ambre Galeoni! » Hallelujah, tu ne la connais pas. « Isaac Tanner! » Hallelujah, lui non plus.
Cette année au moins, tu n'auras pas à t'inquiéter de perdre quelqu'un que tu connais, et tu ne sais pas qui remercier pour ça. Le hasard sûrement. Tu arrêtes de sourire en prenant conscience que plusieurs personnes te regardent de travers, et prend un air grave. Cette attitude de schizophrène ne doit pas arranger ton image auprès de la population, mais qui s'en soucie. Tu te lèves machinalement en voyant les autres personnes faire de même, comme un mouton, et tu entres dans l'Hôtel de ville sans un regard en arrière. Tu sais que Kate et tes parents doivent être quelque part dans la foule du fond mais tu leur as déjà dis au revoir hier soir, et voir leur visage à nouveau sans pouvoir leur parler te déchirerai le coeur.
Les monstres sont réels et tu pars pour les rejoindre.
Ambre L. Galeoni
△ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013△ âge du personnage : 18 y.o
Sujet: Re: IV,1. la moisson du district sept Dim 8 Juin - 10:13
Plus rien n’avait d’importance. N’était-elle pas d’une certaine façon déjà morte ? Bien droite sur l’estrade, une rapide œillade vers Ethan avait confirmé ses pensées sans pour autant tenir compte de ce que cela impliquait. Elle n’était pas arrivée à lire dans son regard. Elle n’avait d’ailleurs jamais réussi à le faire correctement. Ce qu’elle voyait était faussé, pâle réplique de ce qu’on pouvait ressentir. Rien d’autre qu’un vulgaire miroir lui renvoyant la vérité en pleine figure. Etait-ce de la pitié, de la compassion ? Etait-il sincèrement désolé pour elle ? Pouvait-il y avoir de la douleur ? Ils avaient échangé bien plus que des mots ces derniers mois. Se pourrait-il que cela joue en sa faveur ? La réponse sonna vite dans sa tête, cinglante à l’instar d’un coup de fouet. Comme ceux que les pauvres malheureux reçoivent un peu trop souvent. Cela claque, cela fait mal, et c’est irréversible. Parfois, cela laisse des traces. Marquerait-elle suffisamment l’esprit des gens pour qu’on se souvienne d’elle ? Et puis après tout, pourquoi s’en soucier ? Il n’y avait rien à attendre, pas plus qu’il n’y aurait de faveur. La jeune fille regarda Gargaria avec insistance. On aurait dit qu’elle souriait. Mauvais choix. Ses yeux se tournèrent alors vers l’hôtesse, qui piochait déjà un autre nom. Au moins cela avait un côté pratique ; du temps de gagné. Elle avait hâte que ce nom soit tiré au sort. Hâte de voir avec qui elle devrait faire semblant pendant quelques jours encore. Hâte de parier sur celui des deux qui mourait en premier. Freaks esquissa un sourire avant de constater avec horreur qu’on pariait déjà peut-être sur elle. Isaac, Laurel, ou êtes-vous ? Je n’arrive pas à vous distinguer parmi cette foule prête à me voir disparaître. Le soleil se fit dur, tapant dans ses dernières réserves au lieu de se faire caresse. Dépêchons : l’estrade devient pesante. Pourtant, se tenir devant ces visages avait presque quelque chose d’agréable. Cela lui permettait de prendre de la hauteur, de fixer un point inexistant. Réjouissez-vous, je sauve votre cul cette année. Réjouissez-vous donc, bande d’ingrats. De se sentir importante pendant un bref instant. Avant que ce moment-là ne soit lui aussi balayé comme de la poussière.
« Isaac Tanner », annonçait-on. Son nez commença à la picoter, des larmes perlèrent au coin de ses yeux sans pour autant se décider à tomber. Statistiquement, c’était impossible. Il lui semblait que son cœur venait de s’arrêter. Il aura mis moins de temps que prévu. Pleure donc, Ambre. Montre leur que tu peux encore le faire. Pleurer les morts, ça oui. Mais les morts pleuraient-ils ? Un total étranger venait de prendre place à ses côtés. Celui-là même lui tenait à présent la main. Il avait besoin d’elle. Mais elle n’était plus elle-même. Il s’en rendrait bientôt compte. Tout comme il prendrait conscience qu’il était condamné, lui aussi. Et alors, peut-être que ses sentiments changeront. Qu’importe, on ne peut détester ce qui est mort. Désolée de te tuer à petit feu, Thorn. Tu restes beau même en sachant que tu vas mourir, tu es résolument con. « Puisse le sort vous être favorable! » Freaks éclata de rire. C’est beau de rire, et ça ne dure pas longtemps. Comme le reste. Inutile de spéculer plus longuement sur l’approche sous laquelle on la présenterait : la folie semblait toute indiquée. Elle était finalement devenue ce que les autres avaient voulu faire d’elle. Elle lui lâcha la main sans aucune autre forme de distinction.