Swann Hazel Carrare

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

Spoiler:

JE VIENS D'UN MILIEU FAVORISÉ, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE EST ABONDANTE. DU COUP, MON NOM A PEU DE CHANCES D'ÊTRE TIRÉ AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER D' ÉTUDIANTE ET POUR TOUT VOUS DIRE, ÇA M'EMMERDE. JE SUIS DANS LE 2ÈME DISTRICT. AYANT 16 ANS JE PEUX DÉJÀ PARTICIPE(R) AUX HUNGER GAMES ET J'ATTENDS LA PROCHAINE MOISSON AVEC IMPATIENCE. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

- SWANN ! criât-il, qui ne me parut que comme un écho au tréfonds de mes oreilles.

Run boy run, Running is a victory

Et je me mis à courir. Mes pas s’accélèrent, mon corps se met en mouvement.
Je cours. Encore et encore. À en perdre haleine. Je vois mes jambes s’entrechoquer l’une après l’autre, aller à une telle vitesse que j’ai l’impression que mes pieds vont finir par quitter le sol, et que je vais m’envoler dans le ciel. Je cours. Mon pouls explose. Mes poumons suffoquent, coincés, dans ma cage thoracique. Mon cœur fait BOUM BOUM dans ma poitrine. Parce qu’il vit, le con. Je me sens vivante ! Et je continue de courir. Jusqu’à ne plus voir ces visages familiers. Jusqu’à quitter la ville. Jusqu’à fuir dans les bois. Jusqu’à crever, bouffée par les écureuils. Je cours. Pour fuir ? Aucune menace, pourtant. Je cours simplement. Je cours jusqu’à sentir tous mes muscles brûler. Jusqu’à sentir dans mes veines de l’acide sulfurique à la place du sang ! Et là même, je cours encore.

Run boy run, This world is not made for you

***

Ferme les yeux. Ne penses plus à rien. Évade-toi… Enfuis-toi d’ici, par la pensée. Imagines de grandes ailes blanches et plumées collées à tes bras, pour voler dans le ciel, au-dessus des nuages. Pars.
Jamais tu ne seras plus calme, plus douce et plus belle qu’en cet instant.

L’herbe chaude caresse mon épiderme et le soleil illumine ma peau d’albâtre. Je sens chaque rayon percer une petite partie de moi, et la rendre étincelante. Mes cheveux forment une couronne autour de mon visage, apaisé. Mes yeux sont clos.
J’aime l’immensité du vide.
Battements. Paupières lourdes aux longs cils, qui s’ouvrent lentement, dévoilant des yeux d’un ciel de nuit d’été, semé de paillettes dorées. Ma bouche reste fermée. Que pourrais-je dire? Pas un mot n'exprimerait assez bien ce que je ressens.
Je suis à l’abris de la vie.
J’imagine… Ne jamais devoir retourner chez moi. Ça serait génial ! Rester éternellement allongée dans cette plaine. Que m’arriverait-il ? Rien. Je mourrais juste de faim. Mais là-bas, il ne se passe rien non plus. Rien d’intéressant.
Je me désintéresse de tout, je crois. Toujours les mêmes profs idiots, qui enseignent les mêmes sujets stupides, dans la même école assommantes. Et je n’ai pas énormément d’amis, pour dire vrai. Soit on me prend pour ce que je ne suis pas, richissime petite fille aux caprices plus qu’exubérants, soit… le vide complet. Indécise, incomprise, pathétique enfant du beau Lovel Barber. Gâchis, une telle famille!
Il me semble souvent que je suis une étrangère dans ma propre famille, que je l'observe de l'extérieur. Alors, qu'est-ce que j'ai? Est-ce que je suis une espèce de mouton noir, un vilain petit canard? Un laissé pour compte? Une erreur! Le cygne noir. Et non blanc, magnifique, élégant comme il devrait être. Black swan…