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Sujet: A little party never kill nobody (Heavin) Sam 10 Mai - 21:38
A little party never kill nobody.
Soirée, encore et encore. Des robes, des paillettes, des gens riches, du champagne. C'était toujours le même scénario, encore et encore. La pensée que j'avais une fois toute cette mascarade fini était : mon district me manquait. Tout me manquer, les habitants, les rues, ma maison. Ma maison vide, sans vie à présent. Plus personne pour éveiller cette maison, pour rire ou autres. Le capitole peut t'apporter tellement était sans doute la phrase que l'on me répétait sans cesse. Et c'était quelque peu vrai pour certaines choses. Mais peut être pas pour ça. Debout au balcon de la chambre dans laquelle je séjournais, mon cerveau cogitait sur tout ça. Je ne pouvais décidément plus supporter tous ces artifices. Ma place était là où j'ai grandi. Mes doigts effleurent les rembardes, et mes yeux se posent au loin quand je sens une présence derrière moi. Je me retourne aussi vite que je le peux, pour avoir en face de moi l'un de mes styliste personnel. CONSTANCE ! ça fait 10minutes que j'hurle ton prénom et que je te cherche ! tu aurais pu répondre. Non, je n'en ai pas la force. Je n'en ai plus l'envie. Je n'aime pas entendre hurler, alors je ne répondrais pas quand tu le feras. Que me veux-tu ? J'étais froide, un brin de méchanceté dans la voix. Mais, ce qui est bien avec les personnes artificiels, c'est qu'elles s'en foutent. Tandis qu'il déballe son sac, nous avancions dans le petit salon, où je m'affale dans un fauteuil, la tête en arrière fixant le plafond.
Et donc, la soirée est un bal masqué, Mais tu m'écoutes au moins ?! Et ne t'assied pas comme ça ! on dirait une villa....me dit-il, sans finir sa phrase. Je me relève aussitôt du fauteuil, le fixant avec un demi-sourire. Un bal masqué donc ? Je vais me préparer. Je vais dans la salle de bain, ne prétend pas attention au reste. Un villageoise ? Mais j'en suis une, justement. Sous l'eau chaude, j'évacue cette frustration qui me colle à la peau. Et cette pensée qui prolifère dans mon cerveau : je n'ai pas ma place ici. Je tente de la chasser, en m'occupant mais rien n'y fait. Même la voix de mon styliste ne me parvient pas en qualité nette, seulement un bourdonnement. Quand il claque des doigts devant ma figure, je sursaute. Tu es magnifique, comme toujours ! Dépêche-toi, la fête va bientôt commencer. Je soupire, met mes talons et part. Cette robe me sert, avec ce bustier. Puis, si je fais des mouvements trop brusque et on pourrait aussi voir mes fesses tellement elle est courte cette robe. Je suis même sûr que mes seins vont sortir de ce machin. Je me reluque le décolleté, quand j'arrive vers l'entrée. J'attrape un masque et je me fonds dans la foule. Les femmes sont habillés pratiquement toutes de la même manière que moi : robe courte et poitrine en avant. Les hommes sont tous en smoking. Je salue des personnes, discutent avec d'autres. Je ne suis pas à ma place ici.
Un visage parmi tant d'autres, mais un visage que je reconnais tout de même. Un visage qui me fait sourire, me donne envie d'être hautaine, de faire la capitolienne jusqu'au bout. Je m'approche de la jeune femme en question, souriante. Quand j'arrive à sa hauteur, la première chose qui me vient à l'esprit est une méchanceté : je ne savais pas qu'on acceptée les traites dans les soirées capitolienne. Trop méchant ? Peut être. Je vous reconnais, lui dis-je, vous êtes la fille du traite Jacker. Je m'appelle Constance. Je suis surprise de votre présence, autant que de la mienne. Heavin, c'est ça ? Votre prénom a fait une cacophonie au sein de mes stylistes, c'était drôle. Ils n'arrêtaient pas d'en parler, de manière méchante, cruelle et amusante parfois. Ne vous inquiétez pas, je vous taquine, à ma manière. Vous vous ennuyez n'es-ce pas ?
Sujet: Re: A little party never kill nobody (Heavin) Mer 14 Mai - 20:31
A little party never kill nobody # Constance Ashes & P.A. Heavin Jacker
Voilà déjà trois jours que je suis de retour de ma tournée personnelle des districts. Je dois être une des rares Capitoliennes qui ait réaliser cette expérience. Et j’en suis comblée, non pas pour le voyage, mais pour enfin avoir vu sous mes yeux la misère de chaque district. Je ne me sens pas Capitolienne de dire que le Capitole est infâme et inhumain, mais je pense que quelqu’un qui parvient à se lier d’amitié à deux rebelles n’est pas une véritable Capitolienne. Je ne suis pas une Capitolienne, je ne me sens plus à ma place dans ce lieu où, auparavant, j’étais heureuse, et j’avais tout. Comment être fière d’avoir une richesse dont nous ne nous sommes même pas battu pour l’obtenir, alors que seraient capable de se couper la main pour pouvoir enfin manger.Ma mère, que j’ai retrouvé saine et sauve, alors que je l’imaginais déjà pourrir au fond d’une cellule depuis que j’ai été contrainte d’accepter d’être la styliste du district1 et d’être suivie à la trace comme un vulgaire animal. J’ai enfin découvert le véritable visage du Capitole et du gouvernement, et j’en suis très peu fière. Mais impossible d’en parler à quelqu’un, ce serait comme m’enfoncer un couteau en plein cœur, et je signerais mon arrêt de mort. Les Jacker ont déjà la réputation de traîtres, je ne peux pas infliger ça à ma mère, et d’un autre côté je ne peux m’empêcher de me sentir proche de mon père. Ma mère est d’ailleurs si fière de moi. Je suis heureuse de la retrouver, mais je ne me sens plus à ma place ici. Je l’ai ressenti quand je l’ai vu arriver, un éclatant sourire au visage, avec cette stupide invitation à la main. Un bal masqué. Génial. J’ai toujours trouvé ça d’une ennui profonde, avant j’en profitais pour me faire plaire des autres têtes importantes du Capitole, mais aujourd’hui, j’en ai marre de jouer le bouffon du roi. Je ne peux pourtant pas refuser, ma mère ne l’apprécierait certainement pas, et je n’ai aucune envie de la contrarier. Je pense être devenue une personne importante au Capitole, je me suis peu à peu changée en une référence en matière de stylisme au pays, et davantage encore depuis que des langues bien pendues ont fait circuler dans tout le Capitole que « Heavin Jacker fera partie des équipes de préparation aux prochains jeux ! ». Tout le monde ici trouve ça « tellement excitant ! », moi je trouve cela absurde, totalement absurde. Je m’avise donc de me préparer à ce bal masqué. J’imagine que tout le monde sera en bustier. Moi aussi j’étais comme ça avant. Mais aujourd’hui, c’est un nouveau temps pour moi, et j’ai envie d’être différente de tout le monde, même si je me fais remarquer. Je veux me distinguer de toutes ces personnes artificielles et si naïve, j’ai envie que ce que je porte crie haut et fort : « Ca y est, je connais enfin la vérité, vous tous, votre gouvernement, les préparateurs des jeux, le Capitole, je sais précisément ce que vous faîtes ! ». J’ouvre une porte côtoyant ma chambre, et me retrouve dans mon dressing. Un immense dressing orné de miroirs, mais quoi de plus banal pour une styliste que d’avoir ce genre de pièce ? Je me tourne pour faire face aux vêtements gracieusement alignés sur des cintres. Que vais-je mettre pour être différente, dissemblable des autres ? J’ai tant de choses, de pièces variées. Et puis je m’arrête sur une tenue. C’est celle que portera la tribut du district 1 pour le défilé au Grand Cirque. Je l’ai enfin dessinée, et j’en ai fait faire un exemplaire dans mes mensurations, que je porterais lors du défilé, pour afficher ma solidarité aux deux tributs qui mourront peut-être dans cette arène, au minimum un des deux. Je me sens mal à l’aise et m’assieds quelques instants sur les fauteuils de velours au centre du dressing. J’ai la nausée. Comment vais-je faire pour parler à des gamins tout en sachant qu’ils sont livrés à une mort certaine ? Cette robe n’aura rien à faire sur moi pour le bal masqué, mais ça m’aurait bien fait rire. Mes yeux dévisagent tous les recoins de la pièce. Je m’arrête devant une tenue que j’aime, et je sais que c’est elle que je vais mettre. Le haut est un décolleté plongeant aux bretelles larges, une pièce en cuir noir charbon, qui me sers la peau, sans que je paraisse pour autant vulgaire car je suis assez plate. Le bas est une jupe serrée qui m’arrive à la moitié de la cuisse, vert reptile, toute en strass, et couverte de voilages sombres et transparents qui sont plus longs et qui volent autour de moi quand je suis en mouvement, à la manière d’une Fée. Une pièce unique, de ma propre collection. Si je vais à ce bal masqué, autant faire de la publicité pour ma marque de couture. J’enfile l’ensemble et demande à ma mère de me maquiller, car elle a un véritable talent pour ça. Je veux un maquillage sombre, tout comme ma tenue. Même si là-bas je serais souriante, je veux me montrer à la fois différente et inquiétante par ma noirceur, je ne fais plus partie de cette société, et je lui voue une hostilité quasi-totale. Ma mère me coiffe ensuite de multiples tresses et boucles pendant que j’enfile délicatement mes talons noirs incrustés de véritables fragments d’émeraude. Je me regarde enfin dans le miroir, je suis parfaite.
La soirée ne m’enchante pas. Je tiens mon masque, qui m’a été délivré à l’entrée, sur mon visage. Je suis seule, au bar, avec une coupe de champagne que je vide d’une traite. Je sors d’une conversation avec de célèbres joailliers du Capitole, pour parler de pierres précieuses. Il me faudrait un ravitaillement de rubis pour confectionner mes dernières pièces en cours. La conversation a durée, puis à finit par être déroutée sur des histoire de chaussées sur la Grande Place devant le Palais Royale, ou je ne sais trop quoi. Avant j’aurais été ravie de rire avec eux, de participer à la conversation. Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’être morose. Je suis là, à mon bar depuis déjà un certain moment, à voir les quelques personnes qui me dévisagent de haut en bas à se demander pourquoi je n’ai pas mis un bustier comme tous les autres. Mais enfin, ma tenue a marquée son coup quand même puisque qu’une riche habitante m’en a demandé un exemplaire. Je pose mon masque car j’ai mal au bras, et je tâche de me dire que je ne suis pas venue pour rien quand j’aperçois au loin une fille qui non seulement me dévisage mais aussi se dirige vers moi. Je ne veux pas parler. Et puis, je la reconnais. C’est Constance Ashes, une jolie jeune femme qui a gagné quelques années plus tôt, je n’en souviens, et puis c’est aussi la mentor de la tribut du 3 qui a remporté les jeux l’année dernière. Je tente un sourire, puisque que nous nous trouvons tout de même dans une fête, quand elle arrive à mon niveau et m’adresse la parole :
- Je ne savais pas qu’on acceptait les traîtres dans les soirées capitoliennes.
Elle m’agresse, m’insulte même. Je la fixe méchamment, et j’ai soudain envie de reprendre mon masque et de me cacher derrière. Mais je ne fais rien et je l’écoute continuer.
- Je vous reconnais, vous êtes la fille du traître Jacker. Je m’appelle Constance. Je suis surprise de votre présence, autant que de la mienne, Heavin, c’est ça ? Votre prénom a fait une cacophonie au sein de mes stylistes, c’était drôle. Ils n’arrêtaient pas d’en parler, de manière méchante, cruelle et amusante parfois. Ne vous inquiétez pas, je vous taquine à ma manière. Vous vous ennuyez, n’est-ce pas ?
Elle me veut quoi ? Je n’aime pas la manière dont elle me qualifie. Et elle alors. Elle ne vient même pas du Capitole, elle a juste eu le mérite de se débarrasser de 23 autres gamins quand elle était plus jeune. Je ne la connais même pas. Je n’ai pas envie de lui parler, et je n’apprécie aucunement sa manière de qualifier mon père. Il a certainement tué moins de personnes dans sa vie qu’elle en a tué pour le moment. Pourtant, je ne peux m’empêcher de sourire. Elle a tellement bien résumé la soirée. J’ai l’impression qu’elle est davantage de mon côté que de celui du Capitole. J’espère qu’elle comprend que je ne tiens aucunement à celui-ci. C’est peut-être réellement sa manière de taquiner les gens après tout. Mais je serais loin de faire du réel copinage avec elle. Je la fixe de mon regard qui doit, avec le maquillage, être sombre, alors que mes yeux sont clairs comme le ciel. Ainsi donc, elle me connaît bien, il me semble, c’est même plutôt terrifiant. Et d’après elle, je serais assez célèbre dans le milieux du stylisme, au point de faire se tirer les cheveux les concurrents. Je crois que mon excès de champagne a vaguement fait diminuer mes réflexes, et il me faut plusieurs secondes pour lui répondre.
- Vous me semblez bien renseignée, mademoiselle Constance Ashes, c’est remarquable, dis-je sur le même ton hautain qu’elle prit pour moi. En effet, cette soirée est d’un ennui terrible, mais puisque je peux désormais profiter de votre présence, peut-être que cette fête ridicule pourrait se révéler soudainement beaucoup plus intéressante, qu’en dite-vous ? Avez-vous des confidences croustillantes à faire part à la fille de traître qui fait des ravages parmi vos stylistes ?
Je n’ai jamais été si ironique et méchante avec quelqu’un et je me surprends à être agressive. Mais je ne fais que de me défendre, finalement. Et j’aime ça. Et j’aime aussi cette fille. Elle semble ne pas avoir froid aux yeux. J’adore.
Sujet: Re: A little party never kill nobody (Heavin) Jeu 3 Juil - 20:54
A little party never kill nobody.
Elle me fixe, m'étudie comme une bête curieuse. Suis-je allé trop loin ? Je n'en sais rien. Avec les divas du capitole, on ne sait jamais si on va trop loin ou au contraire pas assez. Elle semble agacé par mes propos et si ses yeux pouvaient lancer des éclairs, je crois que je serais foudroyé sur place. Vous me semblez bien renseignée, mademoiselle Constance Ashes, c’est remarquable. Une ébauche de sourire se dessine. Du cran, elle a beaucoup de cran au vu du ton hautain qu'elle emploie avec moi.En effet, cette soirée est d’un ennui terrible, mais puisque je peux désormais profiter de votre présence, peut-être que cette fête ridicule pourrait se révéler soudainement beaucoup plus intéressante, qu’en dite-vous ? Avez-vous des confidences croustillantes à faire part à la fille de traître qui fait des ravages parmi vos stylistes ?Et là, c'est la fin. Je me mets à rire doucement, puis à partir en fou rire. Un fou rire qui me semble bruyant, mais qui ne l'est pas étant donné mes cordes vocales et ma gorge affaiblit par les jeux. Les larmes me montent limite aux yeux tant j'en rigole. Pour la première fois depuis des années, quelqu'un me fait rire à en pleurer et pour la première fois, c'est une petite effrontée du capitole Reprenant au bout de quelques minutes mes esprits, remettant en place mes cheveux sauvages, je lui dis 'Ma présence ne vous sera pas d'un grand remède contre l'ennuie. Par contre, les commérages de mes stylistes pourrait peut-être vous intéresser.' Je m'approche du bar et commande un verre. quelques instants plus tard, le verre dans la main, je relance le sujet des styliste. Vous savez, toute pub est bonne à prendre. Mais je ne dois pas vous apprendre quelque chose en vous disant cela. S'ils parlent de vous, c'est que vous devez les surpasser dans quelque chose ou bien c'est qu'ils vous admirent n'est-ce pas ?" Ma question reste en suspens. Chez les vainqueurs des jeux, qu'on parlent de nous,veut simplement dire que notre existence est reconnue quelque peu au capitole. Je ne sais pas comment cela peut être pour les habitants du capitole entre eux. Mais mes stylistes étaient plutôt vipère quand ils parlaient de la jeune femme. Après avoir bu une gorgée, je continuais à la fixer. Depuis la révolte échoué, je n'avais jamais réellement vu de personnes suspecter publiquement d'être rebelle. Enfin publiquement, des bruits de couloirs en sommes. Mais c'est ainsi qu'on existe par ici, je suppose. Vous êtes styliste pour un district ou simple styliste ? Je ne vous connais pas réellement à vrai dire. Je m'excuse si mes petites piques vous ont froissées, quel idée j'ai pu avoir de faire une entrée pareille hein ? On ne fait pas ça, au capitolien voyons. Mon ton est suave pour ma petite remarque.je ne voulais pas paraître méchante ou quoi que ce soit, peut être de peur qu'elle aille déballer des ragots sur ma poire.
Invité
Sujet: Re: A little party never kill nobody (Heavin) Mar 8 Juil - 21:29
A little party never kill nobody # Constance Ashes & P.A. Heavin Jacker
Je la dévisage du regard. Elle a un visage magnifique, et expressif. Ma phrase avait claquée dans l'air. Je la vois, écouter mes propos, et éclater de rire. Un rire si brusque, si fort que j'ai l'impression qu'elle n'a que faire des quelques Capitoliens qui nous entourent, et qui désormais nous fixent d'un regard accusateur, voulant clairement nous faire savoir que nous les dérangeons dans leur petite fête ridicule. Mais, moi qui me comporte pourtant habituellement de manière polie et discrète soutient toutefois leur regard sombre. Aujourd'hui, je me sens lassée par ces personnes sans aucun intérêt, je ne me sens plus vraiment à ma place dans cette contrée. Mais surtout, cette Constance m'intéresse réellement. J'ai le sentiment que nous deux avons beaucoup de points communs. Enfin, j'imagine. Je la fixe depuis déjà plusieurs minutes à rire à même en pleurer. Je n'arrive pas à savoir si elle se moque de moi ou si elle admire mon répondant, car peu d'individus doivent oser parler sur ce ton à un vainqueur des jeux. Surtout Constance, qui d'après les dires parvenus à mes oreilles n'est pas facilement domptable. Même si je n'ai aucunement envie de rire en ce moment, je ne peux m'empêcher de laisser apparaître un léger sourire au coin de mes lèvres. La situation burlesque m'amuse. Au bout de quelques instants la vainqueur des jeux parvient enfin à retrouver son calme. Elle essuie ses larmes de joie, et remet ses longs cheveux bruns en place. Puis elle me regarde à nouveau, alors que je ne sais pas quelle émotion je dois afficher. Je me contente donc de la regarder d'une manière lointaine, le visage fermé.
- Ma présence ne vous sera pas d'un grand remède contre l'ennui, répond-elle à ma pique.
Oh, si, mademoiselle Ashes. Depuis qu'elle est venue à la rencontre, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.
- Par contre, continue-t-elle, les commérages de mes stylistes pourraient peut-être vous intéresser.
Je ne sais quoi répondre. J'éprouve pas mal de difficultés à comprendre le sens de ses faits et gestes. Par sa dernière allusion aux ragots de ses stylistes, j'ai le sentiment qu'elle se fout de moi. Qu'elle pense que des potins de ce genre m'intéresseraient, comme tous les Capitoliens qui ne vivent que pour le luxe, la paresse, et les potins. Mais je ne suis pas ce genre de personne. Elle commande un verre au barman, et j'en profite pour en prendre un énième. Heureusement que ce n'est pas de l'alcool fort, je serais à terre. Je regarde à nouveau Constance, toujours muette devant ses paroles urticantes. Puis mon regard se redirige sur mon nouveau verre plein d'une mixture d'alcools assoiffante.
- Vous savez, toute pub est bonne à prendre. Mais je ne dois pas vous apprendre quelque chose en vous disant cela.
En effet, elle doit bien se rendre compte qu'elle parle peut-être à une fille de traitre, mais également avant tout à une styliste reconnue dans tout le Capitole et même dans certains districts. J'esquisse un vague sourire en guise de réponse, mais je reste silencieuse malgré tout. Je bois une gorgée.
-S'ils parlent de vous, c'est que vous devez les surpasser dans quelque chose ou bien qu'ils vous admirent n'est-ce pas ?
Je regarde droit devant moi, et réfléchis sévèrement à ses propos. Il est clair qu'elle n'attache pas beaucoup d'importance à ses stylistes, elle a même plutôt l'air de les prendre pour de sérieux idiots, dépourvus d'intelligence et de créativité. D'un autre coté, elle a l'air de ne pas vouloir nier mon véritable talent. De ne pas s'arrêter à l'image primaire de Heavin Jacker, la fille du traitre du Capitole. Ici, les nombreux clients qui me sont fidèles sont soit des jeunes qui ignorent l'histoire Jacker, soit des idiots qui, dès qu'ils voient ma bouille sympathique, ignorent volontairement les méfaits de feu mon père. T'en mieux en même temps, car c'est à ce genre de personnes que je dois ma carrière fructueuse. Je suis flattée par les dires de la vainqueur. Elle me dit clairement que je suis meilleure que ses stylistes, des stylistes pour les jeux, les Hunger Games. Cela signifierait que je parviendrai peut-être à démarquer mes tributs au moyen de ma créativité ? Je sais que, même si beaucoup de personnes, notamment des districts, pensent le contraire, les tenues de ces gosses peuvent les démarquer des autres. Chose qui attire fortement les sponsors, l'assurance d'une possible survie dans l'arène. Je sens remonter en moi tous les méfaits que me procure l'image de ces jeux. Je saisis mon verre et le vide d'un seul coup.
- Vous êtes styliste pour un district ou simple styliste ?
Je me tourne vers elle, soudain intéressée. Elle serait chercheuse de mes services ? Il est clair que ses stylistes n’ont aucune personnalité. Dans ce genre de soirée, tout le monde est vêtue de la même manière, et Constance Ashes n'échappe pas à la règle.
- Je ne vous connais pas réellement à vrai dire, enchaine-t-elle. Je m'excuse si mes petites piques vous ont froissée, quelle idée j'ai pu avoir de faire une entrée pareille hein ? On ne fait pas ça aux Capitoliens voyons.
Son ton est doux, et non plus moqueur comme avant. Même si elle me qualifie toujours de capitolienne très attachée aux bonnes manières, mais après tout, c'est vrai, je suis une Capitolienne. Elle essaye de se racheter, et elle marque un point. Si elle veut que nous travaillions ensemble, j'en serais ravie, je crois qu'avec elle je pourrais facilement aller cracher du venin sur le Capitole et les Capitoliens, et qu'on se marrerait bien ensemble. Je la regarde et tache de lui répondre aussi joliment que la première fois.
- Je pense simplement que vos stylistes sont jaloux de ne pas avoir autant de succès qu'une fille de traitre. En effet, sauf la période des jeux où je suis exclusivement réservée au 1, je suis disponible, si vous désirez mettre un peu de nouveauté dans ces tenues vieillottes...
Je me tourne vers le barman, resté au bord, de notes coté, et lui commande deux autres verres, qu’il nous sert sur le champ. Je fais glisser la coupe vers Constance Ashes et lui adresse un sourire radieux.
- Et ne vous excusez pas, j'ai connu bien pire vous savez. Et au moins je vous trouve à la hauteur de votre réputation. Appelez-moi donc Heavin, ou fille du traitre, comme vous voudrez ! Je vous paye ce verre en cette nouvelle amitié.
Je me mets à rire. En fait, je crois que je commence à accumuler trop de verres vides...