Avalon R. Sweenage △ correspondances : 13212 △ points : 2 △ multicomptes : dely, ridley, dahlia △ à Panem depuis le : 23/04/2011 △ humeur : mélancolique △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : garde d'enfants
| Sujet: come away to the darkness (rumer) Jeu 20 Mar - 15:08 | |
| come away to the darkness rumer & avalon
Ça faisait des semaines maintenant que la révolte avait éclaté dans les districts. Impossible d'oublier quand on voyait dans quel état était le treize. Plus personne dans les couloirs, dans la cafétéria. Plus personne hormis le défilé des blessés à l'hôpital. C'était à peine si nous, ceux qui restaient vivre leur vie comme si de rien n'était, avions le droit de rendre visite à nos proches qui étaient renvoyés sur le terrain dès que leur santé le permettait. Ma vie ne s'était jamais autant résumé à mon travail. Je me levais chaque jour en sachant que la seule chose à faire était garder des enfants et me recoucher le soir. Je faisais partie de ces pauvres civils qui n'avaient rien d'autre à faire qu'attendre les nouvelles dans l'appréhension. Pourtant, je n'enviais pas du tout ces soldats du treize, ou plutôt ces pions de Coin. Ils se battaient pour une cause noble certes, mais plus le temps passait et plus nous savions que ce n'était qu'une mission suicide. Je n'étais peut-être pas dans les confidences de la guerre, mais il ne fallait pas être fin stratège pour comprendre qu'une révolte ne devait pas s'étendre sur le long terme. C'était comme laisser au Capitole le temps de se reprendre pour se venger une fois de plus des rebelles.
Avec Aiden parti depuis quelques temps, Billie qui pouvait être n'importe tout en ce moment, que ce soit au district huit comme dans une salle des souterrains à s'occuper de blessés, et Rumer qui ne semblait pas quitter l'hôpital depuis qu'elle y était arrivée, j'étais bien seule dans le district treize. Tous les « simples » habitants étaient seuls. Et puis, le lieu n'était pas vraiment propice à se faire de nombreux amis, encore moins quand on était aussi peu doué que moi. J'étais restée alors tranquillement dans mon coin, à m'occuper de mes affaires puisque rien d'autre ne se présentait à moi. J'avais su que Rumer était revenue dans le district, mais entre ses passages à l'hôpital et ses séances d'entraînements avant de retourner sur le terrain, autant dire que j'avais rarement l'occasion de parler à mon aînée. Pourtant, il nous aurait en aurait fallu du temps pour nous poser et discuter entre sœurs. Ces derniers temps, j'avais l'impression d'être invisible, inutile parce que seule la révolte avait de l'importance. Après tout, c'était vrai. Une chance comme celle-ci n'allait pas se représenter d'ici peu, c'était maintenant ou jamais. Et je préférais ne pas imaginer ce qui se passerait si les rebelles ne réussissaient pas.
Ce jour était d'une banalité terrifiante. Les horaires toujours aussi cadrés résumaient ma journée, j'attendais que le temps passe pour recommencer une nouvelle journée, puis une autre et encore une autre. Comment vouliez-vous ne pas vous morfondre dans votre coin avec ce genre d'ambiance dans tous les souterrains ? Pas la peine de côtoyer les terrains entraînements ou les bureaux de stratégie pour sentir la pression que chacun ressentait... Je m'étais rendue à la cafétéria nonchalamment, et vis par hasard la silhouette de Rumer qui était dos à moi. Elle était enfin libre de toutes ses obligations. J'aurais dû être heureuse de voir ma sœur, excitée à l'idée de lui parler de nos histoires, mais ce n'était pas le cas. J'avais cette boule au ventre qui grossissait au fur et à mesure que je m'approchais. J'avais l'impression que nous nous n'étions pas parlé depuis des années et que, quoi que l'on se dise, on ne se comprendrait plus jamais. « Salut. » dis-je alors que je posais mon plateau en face d'elle.
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