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 C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]

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C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Vide
MessageSujet: C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]    C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Icon_minitimeMer 31 Aoû - 15:22

C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Tumblr_lflubvldVl1qcnhhzo1_500

Le temps était venu de ne plus regarder le passé, ce passé si triste. Regarder le ciel, les nuages qui cachent le soleil, la lune qui apparait dans un coin, timide et prude. Astre luminescent et pourtant si morne, si lasse. Parcourant le ciel, insouciant, narguant les pauvres êtres que nous sommes sur cette terre d'immondices. Cette terre de carnages, de guerres, de sang, de meurtre. Cette terre de souffrance. Il n'existe aucune protection pour permettre aux êtres qui parcourent ce monde d'échapper à la terrible vérité qui les étreint et les condamne : la mort est partout, elle nous observe, nous manipule et nous brûle. La mort est bien tangible, réelle. Elle a prit une forme inhabituelle et farouche. L'apparence des hommes. Lui marche sur cette terre nourricière et meurtrie. Il ne travaille plus la terre, il ne boit plus l'eau des fleuves, il n'écoute plus le chant des animaux. Il s'extasie devant les cris, les pleurs et les supplications de ses semblables. Il n'a plus rien d'humain sinon un corps d'humain mûr et fort. Il sourit comme les autres, marchent parmi eux, vit à leurs façon. Mais à la différence des autres il ne ressent ni compassion, ni pitié. A la différence des autres il a du sang sur les mains. A la différence des autres il ne tue pas que le gibier. Il tue, simplement, ceux qui osent défier l'autorité. Ce n'est plus un homme, c'est un instrument de torture. C'est un meurtrier.

Il n'aime pas les hommes. Il ne cherche que la solitude, et le calme. Le silence lui plait. Il aime à trouver des endroits où rien ne l'entour sinon le néant. On le voit rarement dans les villes sauf une fois la nuit tomber. Il n'aime pas faire crier ses victimes, et les abat d'une balle dans la nuque. Il porte un flingue à la ceinture, un autre dans la poche de son manteau, un dernier à la cheville. Il tue, et il a apprit à aimer tuer. Il n'est plus écœuré à la vue du sang comme il avait pu l'être au début. Il n'a plus peur de faire du mal. N'a-t-il pas lui même que trop souffert sous les regards des autres. Il attend encore la gloire et la reconnaissance. Il tue en attendant, pour prouver sa valeur et son rôle dans ce monde. Il a trouvé sa place, du moins l'espère-t-il. Mais lorsqu'il fait beau comme aujourd'hui, il grimace, et cherche l’abri des arbres pour disparaitre du monde. Il n'aime pas le soleil. Il marche dans la forêt du District 4. Là où personne ne va. Les animaux l'entourent, le regardent, et partent en courant. Il ne voit pas ce qui l'entoure. Il se fiche de savoir où il se trouve. Il a chaud, et cela l'énerve. Il ferme les yeux, continue de marche, et ne peux que se souvenir combien sa petite soeur aimait les forêts. Sa petite soeur. Domino ... Une larme coule sur sa joue.

Il s'arrête, choqué. Sa main trouve le chemin de sa joue et récolte les pleurs qui s'épanchent sur son visage et le font paraitre faible. Grognant, il s’essuie frénétiquement les joues et se gifle à plusieurs reprises. “Reprends-toi voyons !” Sa voix s'élève au-dessus des arbres. Des oiseaux s'envolent. Il reste prostré dans sa douleur. N'a-t-il jamais pleuré la mort de sa petite soeur ? Ne pleure-t-il à la vérité que les souvenirs perdue d'un temps heureux et innocent ? Il lui semble parfois retrouver un autre homme, un enfant. Mais bien vite cet enfant lui parait être un inconnu qu'il déteste. Sa famille ne l'avait-il pas chassé ? N'avait-il pas été seul trop longtemps ? N'était-il pas mieux seul d'ailleurs ? Il devait se souvenir que tout était de la faute de Domino. Il devait simplement détester sa soeur. Des années avaient passé, pourtant il se souvenait du jour de sa mort comme si ce fut hier. Le sang sur ses mains, le coup de feu. Les cris. Son corps se crispa, ses mains se fermèrent en deux poings et du sang en jailli. Ses ongles avaient percé sa peau. Il ne voulait plus pleurer. Jamais. Cela ne l'avait jamais aidé en rien. Aujourd'hui il avait un nouveau rang. Aujourd'hui il n'avait plus peur de la mort. Aujourd'hui il n'avait plus rien à perdre, et tant mieux. Car il n'avait que trop souffert de la perte des autres. L'amour qu'était-ce sinon la pire des tortures.

Un bruit le surprit derrière lui et il se tourna en sortant le flingue de la poche de son manteau, qu'il brandit devant lui. Il regardait l'ombre des arbres, et il lui semblait voir une silhouette se cacher. Son visage se ferma. Une autre brindille craqua et il sourit. Il visait l'endroit où l'inconnu se trouvait. “ Qui êtes-vous ?” demanda-t-il d'une voix menaçante.
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MessageSujet: Re: C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]    C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Icon_minitimeMer 31 Aoû - 20:01

    "Renata tu ne devrais pas aller en foret aujourd'hui on a entendu parler de rebelles qui se ballades pas très loin de là." M'avait dit mon père ce matin là lorsque nous nous réveillâmes dans une des plus riches demeures du district quatre ce matin là. Mon père devait avoir une discussion avec le maire du district et il avait décidé de nous y emmener, ma mère et moi un peu plus tôt pour que l’allée et le retour ne se fasse pas dans la même journée pour notre confort personnel. Si cela ne tenait qu'à moi j'y aurais passé une semaine entière juste pour pouvoir passer du temps dans la forêt d'un district, dans une forêt vraiment sauvage, une forêt qui pouvait en effrayer certains avec ses bruits d'animaux, ses arbres tordus et son obscurité constante mais pour moi, à l'inverse, c'était le seul endroit où je me sentais en sécurité même si j'y étais... Morte si l'on peut dire ça comme ça... Non, je ne suis pas morte mais tout le monde croit le contraire, même ma famille, même mon frère qui fut accusé de mon meurtre, ne savent pas que tout cela n'était qu'une terrible supercherie engendrée dans le but de me faire sortir vivante de l'arène des jeux de la faim. J'aurais préféré y mourir personnellement, plutôt que de me retrouver dans cette prison dorée dans laquelle j'habitais depuis ma sortie des jeux à moitié morte. Je ne pouvais pas sortir sans demander la permission à mon père, je devais absolument être présente à toutes les apparitions publiques de mon père histoire de faire de la figuration, à l'inverse je ne pouvais pas m'exhiber en public dans les districts parce que mes parents avaient peur que l'on me reconnaisse, ce n'était pas une vie... Je ne pouvais rien faire alors autant ne pas vivre...

    Mais, lorsque je me retrouvai en forêt, comme aujourd'hui, malgré l'interdiction de mon père, je me trouvais enfin libérée, heureuse comme je l'étais dans mon district lorsque j'étais encore enfant. Je pouvais enlever mon chapeau et mes lunettes de soleil, détacher mes cheveux, et courir, crier, rire, monter aux arbres, faire de la balançoire, et autres choses qui m'étaient maintenant interdites vu ma condition. Je n'étais plus seulement une jeune femme de dix neuf ans, j'étais la fille d'un des membres du gouvernement et je me devais de ne faire aucune frasque qui pourrait emmener les regards vers mon père et notre famille. Mais qu'en avais je à faire de sa réputation? Il m'avait abandonnée alors que je n'étais encore qu'un nourrisson et maintenant il me demandait de me considérer comme une digne membre de la famille? Il croyait vraiment que j'étais une fille facile à tenir en laisse? Que j'allais lui offrir tout l'or du monde car il m'avait sauvée? Il se trompait lourdement sur la personne que j'étais, sur la personne qu'il avait engrangé.

    Aujourd'hui alors que je marchais tranquillement dans la forêt j'entendis un bruit derrière moi, un cri, sursautant je me rapprochais de l'endroit d'où le cri provenait et dans ma précipitation j'ai fais craquer une, même plusieurs brindilles sur mon passage et je sentis le poids d'une arme tendue vers moi, ensuite une voix rauque, ou froide, plutôt dure, s'adressa à moi. Je me glaçai avant de prendre une mine plutôt hautaine qui pouvait marcher avec quelconque pacificateur et sortant de l'ombre dit froidement: "Je doute que mon père apprécie que l'on pointe une arme sur sa petite fille adorée!" Mais croisant le regard du pacificateur je me liquéfiai sur place, ce regard, certes plus vivant à l'origine, moins glacé faisait remonter une vague de souvenirs se déversa en moi. Me mordant la lèvre violemment je demandai d'une toute petite voix que je n'avais pas utilisé depuis mon arrivée au capitole: Jeremy?
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MessageSujet: Re: C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]    C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Icon_minitimeJeu 1 Sep - 11:20

Elle était jolie, et surtout très jeune. Tout du moins aux yeux du Pacificateur elle semblait très jeune. Peut-être un peu trop. Il aimait les jolies filles, mais bien souvent les plus mûres, et aussi les plus violentes et passionnelles. Cette enfant-là semblait innocente. Elle semblait gentille. Elle avait une longue chevelure blonde comme la paille en été. Ses yeux étaient aussi brillant que le ciel en hiver lorsque la neige vient de tomber et que le soleil reprend ses droit. Elle avait un visage de princesse, masqué par une prétendue fierté. Elle était habillée chichement. Une petite bourgeoise donc. Les princesses il ne les aimait pas. Cela lui rappelait sa soeur, sa petite soeur. Ma Princesse .... Il était enragé, braquant son arme sur cette divine apparition. Elle ressemblait à Domino. Plus âgée, mais tout de même, elle était tout à fait comme Domino. Blonde, à l'allure gracieuse, le regard pétillant et les traits doucereux. Elle était gentille, cela se lisait sur son visage. Ou elle avait dût l'être. Phoenix lui n'était plus gentil depuis longtemps, depuis très longtemps. Depuis que la mort lui avait pris la personne la plus chère à son coeur.

La forêt était endormie, silencieuse autour d'eux. Lui était impassible, il ne souriait pas. Il était figé, l'observant. Il n'aimait pas ces petites princesse pleurnicharde et prétentieuse. Il voulait simplement lui tirer une balle dans la tête. Ou lui intimer l'ordre de partir. Il savait qu'il avait un certain charisme, une orra terrifiante qui faisait que jamais personne ne discuter ses ordres. Mais étrangement, il se trouva incapable de faire l'une ou l'autre de ces choses. Il était figé, troublé. Il n'arrivait plus à bouger. Ses pensés partaient en tout sens. Il avait mal à la tête. Horriblement mal. Il eut soudainement envie de vomir. Tout cela ne lui ressemblait pas, mais cette fille face à lui était tout simplement hideuse. Il la détestait. Son coeur battait frénétiquement dans sa poitrine, l'ayant reconnu. Impossible ... Il lui suffit d'une seconde, un regard, alors qu'elle apparaissait derrière cet arbre. Il se souvint, il y a dix ans, lorsque lui et sa soeur s'était perdu en forêt. Il y était resté trois jours à manger des fruits et à dormir dans les arbres. Ils jouaient à cache-cache...

Il avait eut peur de l'avoir perdu, alors que Domino était plus douée que lui pour se cacher. C'était des jeux qui pouvaient sauver la vie aux enfants. Il le savait. Lors des jeux cela pouvait sauver des vies. Aujourd'hui lui pouvait devenir invisible s'il le décidait. Il regardait cette fille et il revoyait sa petite soeur de huit ans... Il l'avait cherchée durant de longues minutes, et s'était mis à hurler son nom, inquiet, il courant entre les arbres, les fougères. Il regardait partout autour de lui, et fatigué il s'était arrêté deux secondes pour reprendre son souffle lorsqu'une brindille craqua à côté de lui. Surpris, un brandit son arc et une flèche vers le lieux... Lorsque sa soeur sortit timidement, le regard effrayé. La voyant, il avait simplement lâché son arme et l'avait prise dans ses bras en la félicitant car elle avait gagné. Sa petite soeur ... Son amour. Aujourd'hui il était incapable de lâcher son arme, il se cachait derrière depuis trop longtemps. Il était incapable de la prendre dans ses bras, car il la détestait. Elle était à l'origine de ses malheurs. De sa mort. Pourtant, il espérait encore que ce ne fut pas elle. Que Domino était belle et bien morte. Car comment cette soeur adorée pouvait l'avoir laissé seul aussi longtemps ? Comment aurait-elle pu laissée leur père mettre Jérémy à la porte ? Il était perdu. Il n'était qu'un enfant perdu.

Elle ne lui ressemblait pas. Ce regard hautain et glacial n'était pas celui de sa soeur. C'était impossible. "Je doute que mon père apprécie que l'on pointe une arme sur sa petite fille adorée !" Cela fit rire Phoenix qui se contenta en toute réponse de faire tourner la détente de son arme. Ses yeux étaient injectés de sang. Il était sur le point de tirer... Mais elle le regarda dans les yeux. Son masque impassible tomba, et il ne resta que la surprise et la gêne. Elle sembla soudainement plus jeune, plus douce. Elle ressemblait à Domino.... Il serra les dents et quitta son regard. “Jeremy?” Il recula d'un pas, et son bras tomba le long de son corps. Cette voix... Il était incapable de ... Sa petite soeur l'appelant la nuit lorsqu'elle avait fait un cauchemars. Sa petite soeur l'accueillant le matin. Sa petite soeur... Mourant dans ses bras. Son arme tomba sur le sol. Un tir partit dans le vide. Lui ne bougea pas. Il regardait ses mains. Il lui semblait voir le sang de sa petite soeur. Il réprima les pleurs qui l'assaillaient. Il avait mal à la tête. Deux minutes passèrent ainsi. Puis il se redressa, et la foudroya de son regard meurtri. “Phoenix. Jérémy est mort il y a longtemps de cela. Et toi aussi, Domino.” Il voulait paraitre sur de lui. Il voulait paraitre insensible. Mais il aurait voulu qu'elle parte. Il voulait la faire souffrir.

Puis il prit conscience de la menace qu'elle lui invectiva tantôt. “Qui est votre père pour être aussi influant que cela ? A mon bon souvenir, vous étiez la fille d'un malheureux paysan, veuf et pauvre.” dit-il en serrant les dents. Son père ... Leur père. Enfoirés.
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MessageSujet: Re: C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]    C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Icon_minitimeMar 25 Oct - 9:34

    Ce regard, froid, dénué d'expression, ce regard qu'il fixait sur moi. Je crois, ne l'avoir jamais vu venant de mon frère. Pourtant c'était bien lui, il était bien là devant moi, il était vivant, il avait l'air en bonne santé et devait manger à sa faim. Cette pensée réussit à me réchauffer un peu le cœur. J'avais eus tellement peur pendant toutes ces années qu'il ai périt à la suite de son retour des jeux. Bien sur, je ne pouvais pas me douter qu'il deviendrait pacificateur, lui qui vouait une haine sans merci au capitole et qui ne rêvait que d'une chose, rejoindre la résistance dès qu'il le pourrait... Que c'était il passé? Ce regard, en y repensant bien, si je l'avais déjà vu... Ce jour là... Ce jour où nous étions surs d'être désormais séparés...

    Commençons par ces demoiselles S'exclama la femme en s'avançant en trottinant sur ses talons hauts vers la boule de verre qui contenait les milliers de petits bouts de papier avec sur chacun écrit le nom d'une des filles âgée de douze à dix huit ans. Le mien y n'était présent que trois fois, j'avais insisté pour pouvoir aider mes frères. Mais ils n'avaient pas accepté que j'en prenne plus de trois, mais c'était déjà ça, de toute façon ceux ci devaient être dissimulés sous une multitude de papiers. Je ne risquais rien, non je n'avais rien à craindre. Malgré ça je commençais à m'inquiéter, le jeune femme mettait du temps à choisir le papier avec soin, l'anxiété montait en flèche dans les rangs et je crus entendre un jeune enfant, qui devait avoir mon âge sangloter doucement. Ce n'est qu'au bout de quelques dizaines de seconde qu'elle s'exclama enfin avec son accent aigu si désagréable Domino Lewis! Je ne compris pas tout de suite mais le cri désespéré de mon père me ramena vite à la réalité. Je me glaçai, lâchai la main de ma meilleure amie et tentai de garder un air digne, je ne voulais pas pleurer, cela ferrait trop de peine à ma famille, marchant la tête haute, assez droite pour paraitre plus grande que je l'étais et me plaçai à la place qui m'était réservée. Passons maintenant à ces messieurs! Reprit la femme avec un sourire réjouis, je roulai des yeux, cela lui faisait plaisir en plus? Décidément je détestais vraiment le capitole. Elle fit durer le suspense quelques secondes avant de prendre un petit papier et de dire avec un léger sourire: Jérémy Lewis! Non, s'en était trop, je ne pus m’empêcher de pousser un cri de protestation, mon frère, Jee' mon grand frère, celui qui m'a apprit à marcher alors que lui tenait à peine sur ses jambes, non ce n'était pas possible. C'était trop cruel, deux enfants de la même famille la même année, ce n'était pas possible... C'était... C'était trop inhumain, je savais très bien en plus que nous n'avions aucune chance, nous, les pauvres tributs mal nourris du district onze, que pouvions nous faire face à des carrières comme ceux du district un? Bientôt, il fut temps de demander s'il y avait des volontaires. Bien sur il n'y en avait pas... C'était à prévoir qui voudrait prendre la place de quelqu'un alors qu'il est sur de mourir s'il le fait? Personne... Je ne leur en voulais pas je ne l'aurais pas fais à leur place...

    Pourtant, qu'est ce que j'aurais aimé qu'ils le fassent! Qu'ils prennent la place de l'un ou de l'autre! J'aurais pu les tuer, tous, rien que pour pouvoir revoir mon frère, ma famille... Lui, il serait revenu, c'était sur, il l'avait déjà fait, même si les conditions avaient été différentes il l'aurait fait. Sur le coup je ne pus que détester tous ces gens qui n'avaient pas levé le petit doigt alors que notre famille se déchirait devant leurs yeux. Oui, je les détestais, tous autant qu'ils étaient je les haïssais et ce malgré le fait qu'aucun de nous n'était mort pendant les jeux. A cause d'eux je devais vivre dans cette famille riche mais totalement dénouée de cœur du capitole et Jérémy... N'en parlons pas... Pacificateur... Tout ce qu'il détestait avant. Comment avait il pu changer à ce point? Je réprimai un sanglot. Je ne voulais pas lui montrer que son souvenir, que sa personne, me faisait tant de mal que ça. De toute façon ce nouveau Jérémy n'avait pas l'air le moins du monde enclin à prendre sa petite sœur dans ses bras... Je me mordis avec une force inouïe l'intérieur de la lèvre pour ne pas me mettre à trembler et bientôt le gout du sang envahit ma bouche, j'aurais voulu ne pas avoir à me cacher, pouvoir recommencer tout comme on l'avait laissé en partant pour les jeux... Mais je savais très bien que c'était impossible... Trop de choses avaient eut lieu durant toutes ces années pour que tout redevienne comme avant.

    Lorsqu'il lâcha son arme et qu'un tir partit je ne bougeai pas. Les armes j'avais eus mon compte, désormais je ne réagissais plus. Mais j'ai tout de même sentis mon cœur s'accélérer les quelques centièmes de secondes durant lesquels la balle effectua son parcours jusqu'à aller s'écraser dans un arbre derrière moi. Un peu plus et mon frère qui avait été accusé de m'avoir tuée il y a quelques années finissait le travail aujourd'hui... Je me demandais quelle aurait été sa réaction... Mais je ne voulais pas tenter l'expérience. Mourir une fois m'avait suffit et même si je ne resterai pas en vie indéfiniment je n'avais pas l'intention de quitter ce monde de suite.

    Phoenix... Comme celui qui renait de ses cendres... Surement ce qu'il avait du faire... Mais ce prénom... C'était si différent de celui que j'avais connu. Mais après tout peut être disait il vrai, peut être que Jérémy était mort. Je ne voulais pas me résoudre à penser ça. Mon frère était toujours là, quelque part, enfermé dans une cage au fond du cœur gelé de cet homme que je ne reconnaissais que par son apparence. La suite de ses paroles, je ne pouvais que m'en douter. Bien sur que mon père était ce paysan pauvre et veuf du district onze... Bien sur que c'était celui qui prenait de la place dans mon cœur. Mais désormais je ne pouvais plus le voir, je n'étais même pas sure qu'il était encore en vie... Cela me faisait mal au cœur, j'aurais tellement voulu pouvoir le prendre dans mes bras même une seule fois...

    Mon père? A votre avis? Qui pourait m'avoir arrachée de la mort durant les jeux Jérémy?

    Répondis je en tentant de maitriser les sanglots qui remontaient dans ma gorge. Je ne voulais pas lui dire, lui dire que mon père était l'un des membres du gouvernement du capitole. Je voulais l'oublier, qu'il disparaisse de ma vie. Cet homme qui m'avait arrachée à ma famille. Qu'il meure! Je serrai les poings pour ravaler ma colère, je ne pouvais rien y faire de toute façon...
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MessageSujet: Re: C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]    C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Icon_minitimeMer 26 Oct - 22:38

Il la détestait, plus qu'aucune autre personne en ce monde il voulait la voir morte, six pieds sous terre. Elle se tenait devant lui, et rien ne lui avait semblé aussi surnaturel, injuste que cela. Sa soeur, qui devait être morte sept ans auparavant, était vivante et bien portante face à lui, comme si de rien n'était, comme ces les dernières années n'avaient eu aucune importance pour elle. Elle le regardait avec un air désolé, comme si elle était déçue. Pensait-elle qu'il n'aurait pas survécu après sa victoire triomphante aux jeux. Certes, il avait été le gagnant de ces jeux-ci, mais finalement, personne ne se souvenait de son nom aujourd'hui. Jérémy Lewis était mort pour tout le monde. Personne ne pleurait sur le destin de la famille Lewis. Personne ne l'avait pris en pitié à l'époque. Il avait simplement été oublié. Il avait vécu dans la rue durant quatre ans, ne pouvant rien faire d'autre qu'attendre, penser à Domino et pleurer la perte de cet être cher. Il avait sans doute péri durant cette période. Certes il n'était pas mort physiquement, et sa présence entant que Phoenix aujourd'hui le prouvait. Malgré tout, il avait peu à peu perdu la raison, il avait oublié le visage de son père, de ses deux frères, de sa mère. De cette famille qui pourtant avait compté plus que tout dans sa vie. Et pourtant, il avait été incapable d'oublier le visage de sa soeur, couvert de sang, alors qu'elle prononçait ses derniers mots, qui eux ce sont envolé avec la souffrance.

Il avait tâché de renier cette souffrance, d'oublier la douleur qui lacérait son coeur à chaque instant de sa vie, qui envenimait son âme, et qui rendait son désir de vengeance chaque jour plus puissant encore. Jusqu'à ce qu'il ne reste que cela, ce sentiment d'injustice en lui qui avait finalement causé sa perte, et sa résurrection miracle. Il n'avait plus que sa haine envers les habitants des districts qui l'avaient renié, qui l'avaient oublié, qui l'avaient humilité durant quatre ans. Et après cela, plus rien n'avait eu d'importance pour lui. Il avait alors décidé de tout perdre, de s'anéantir pour devenir quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui pouvait être assez fort pour mettre sa vengeance à exécution. Cependant, il était bien trop attaché à la morale pour simplement être un criminel agissant dans l'ombre. Il avait pris le partie de devenir un pacificateur, et si possible le meilleur d'entre eux. Le plus craint, le plus cruel, le plus sadique, et surtout le plus perfectionniste. Il n'avait pas raté une seule mission en trois ans. Il était sans nulle doute devenue le meilleur.

Il se souvenait des premiers jours. Il avait été incapable de tuer la première fois qu'on l'avait mis face à un criminel avec une arme. Il avait refusé de torturer une enfant la première fois qu'il c'était retrouvé face à face avec une adolescente de l'âge de Domino prise en flagrant délit de vole. Il avait refusé énormément de chose. Mais finalement, les cauchemars et la peur l'obligèrent à faire demi-tour. Il comprit qu'il n'avait pas d'autre moyen de devenir meilleur, de devenir quelqu'un qu'il pourra lui-même respecter. Quelqu'un qui pourra être assez fort pour protéger ceux qu'il apprécie. Il avait tout perdu une fois, il ne désirait pas que cela recommence. Il tenait à la vie malgré tout, et il tenait surtout à vivre cette seconde chance que la vie lui proposait. Une nouvelle existence, et de ce fait un nouveau nom. Aucun ne lui avait semblé plus beau que Phoenix qu'il avait choisi en toute honnêteté, pour se souvenir d'où il venait et pourquoi il était cet être cruel et meurtrier.

Il avait souffert le martyr, sans nulle doute plus encore que n'importe lequel des pacificateurs qu'il connaissait. BIen plus que les habitants des districts, ou du Capitole. Sans doute plus encore que cette soeur qu'il voyait aujourd'hui portant des habits qu'elle n'aurait jamais pu imaginer être en sa possession sept ans auparavant. Les choses avaient, semble-t-il, bien trop changé aux yeux de Phoenix qui eut soudain l'envie de vomir. La répugnance qu'il ressentait vis-à-vis de cette étrangère le rendait pratiquement fou. Il ne pouvait croire ce qui était en train de lui arriver. Il préférait la vouvoyer, se donner l'impression qu'elle n'était pas sa soeur. Sa chère Domino ne pouvait pas simplement être une petite bourgeoise, fière de porter des habits trop chers, d'être hautaine et prétentieuses, ou simplement de le regardait de haut. Lui qui avait tant souffert de son absence. Lui qui l'avait tant aimé. Il souffrait bien plus de l'indifférence du regard de la jeune femme, que de son assurance feinte.

De ce fait, il voulut la faire réagir, lui rappelait qui elle était. Elle était injuste. Autant envers lui, qu'envers leur famille. Leur père qui s'était tant battu pour eux. Phoenix, bien qu'il logea dans leur district, n'eut jamais la force de retournait à leur ancienne maison. Il ne savait rien de son père ni de ses frères. “ Mon père ? A votre avis ? Qui pourait m'avoir arrachée de la mort durant les jeux Jérémy ?” Il déglutit, difficilement. Il la foudroya du regard. Son coeur implosa de douleur, et il dut se retenir pour ne pas prendre une de ses deux autres armes qu'il portait encore sur lui, et la tuer une bonne fois pour toute. Nous verrons si ton père peut te sauver de la mort si elle vient du plus grand pacificateur de notre temps, garce. Les battements de son coeur étaient hiératiques. Il avait mal, incroyablement mal. Il remarqua que Domino s'était tendue. Elle serrait les poings, chose qu'elle faisait déjà, enfant, pour réprimer des sentiments trop violents. Il s'en souvenait. Évidemment... C'était sa petite soeur adorée.

“ Phoenix. Vous êtes donc une enfant du Capitole. Cela explique l'air hautain et les habits trop riches. Si je puis me permettre, que venez-vous faire dans le district 4 ? Votre père si charmant vous sait-il ici ? Peut-être devrais-je prendre de mon temps pour vous raccompagner chez vous. ” Il prit un ton ironique, moqueur, et surtout douloureux. Il souffrait de la voir si loin de lui. Il était incapable d'être gentil et de la prendre dans ses bras, et pourtant il était tout aussi incapable de la tuer. Il se sentait mal, très mal. “ Quant à la mort, si je puis me permettre, elle vous va à ravir. Je pensais avoir été puni pour avoir tué une soeur. Apparemment ce n'était pas le cas, la punition pourtant n'en a pas été plus douce ... Je devrais être déçu non ? ”
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MessageSujet: Re: C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]    C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Icon_minitimeJeu 27 Oct - 18:58

    C'est avec un rictus de douleur que je desserrai les poings, mes ongles avaient traversés ma peau laissant de petites entailles dans ce satin si doux et si délicat qu'elle était devenue depuis que je n'avais rien eus à faire de compliqué. Cela me donnait la nausée, j'étais devenue tout ce que je détestais avant. Une petite poupée en porcelaine marionnette du capitole, une fille trop riche pour réagir sur la valeur des choses, enfermée dans sa prison dorée et qui comme un oiseau en cage rêvait à une liberté sans bijoux et luxueuses villa entravant son corps comme des chaines entraveraient celui d'un prisonnier, car au fond c'était tout ce que j'étais. Un prisonnière, après tout, à part la richesse qui parcourait ma vie je n'étais rien d'autre que ça... Je ne pouvais pas retourner voir ceux que j'aimais, mes geôliers m'obligeaient à être quelqu'un que je n'étais pas et ça rien ni personne ne pouvait m'en sortir. J'étais coincée, coincée à incarner un rôle, tout ce qui était différent de moi, comme une comédienne qui joue le même rôle depuis trop longtemps et qui ne démêle plus la réalité de la fiction. J'étais enfermée dans ce rôle depuis bien trop longtemps. Je voulais que ça cesse. Je voulais pouvoir abandonner cette image froide et dédaigneuse, redevenir la petite fille innocente et pleine de vie que j'étais avant les jeux, avant ma mort. Je donnerais tout pour ça. Aujourd'hui, il me suffirait de le demander à la personne qui était en face de moi, avec quelque phrases il serait obligé de me livrer au capitole, je finirai dans les cachots ou même morte... Délivrée enfin de mon fardeau, plus jamais forcée de faire semblant... Cela réussissait à me tenir si je puis dire en vie. Cet espoir de changement me retenait, m'empêchait de me jeter dans le gouffre sans fin des mensonges qui palliaient mon existence. Mais comment pouvais je être sure que je m’échapperai de cette vie? Comment pouvais je être sure que mes parents, s'ils méritaient ce titre, ne m'arracheraient pas encore une fois à la mort comme ils l'avaient fait durant les jeux? Ils en seraient capable... Je ne le voulais pas mais qu'en avaient ils à faire? Quelle place avait donc mon bonheur à coté du leur? Celui d'avoir retrouvé leur fille, leur fille adorée? Enfants gâtés, voilà tout ce qu'ils étaient. Enfants gâtés devenus adultes égoïstes et inconscients. Égocentriques et immatures qui mettent les désirs de celle qu'ils sont censés aimer entre parenthèse pour satisfaire les leurs.

    Je bouillonnais, la possibilité de quitter à jamais cette place que l'on m'avait imposée faisait remonter toute la colère qui somnolait en moi depuis tant d'années. Je n'avais surement que quelques mots à dire, peut être l'énerver un peu trop, une seule balle suffirait, une seule balle comparée à la liberté ce n'était pas grand chose... Et au pire si lui ne voulait pas la tirer, le pistolet qu'il avait lâché était à portée de main. Je pouvais très bien me jeter sur l'arme et le faire moi même. J'en aurais surement le courage... J'avais tué des gens pendant les jeux... Pour sauver ma peau... La situation n'était pas si différente. Cette fille, qui n'était pas moi... Je devais la tuer, la faire disparaitre, pour à nouveau me sauver, pour pouvoir redevenir moi même.C'était pareil en fait...

    Sortant de mes pensées je secouai un peu les mains pour en chasser la douleur et plantai à nouveau mon regard dans celui du pacificateur. Je préférais le considérer comme cela plutôt que comme mon frère... Pourtant, j'aurais préféré le pouvoir mais cela n'était plus dans mes cordes. Il m'avait trop manqué durant toutes ses années et je ne pouvais m’empêcher d'être déçue par rapport à nos retrouvailles. Je m'étais imaginée tellement de fois ce moment... Ce moment aurait du être émouvant mais ce n'était pas le cas... Peut être la déception se voyait sur mon visage mais je ne pouvais que comprendre son changement de comportement. Il avait dut souffrir en rentrant dans le district... J'avais entendu par mes parents que le district onze l'avait totalement renié... Cela m'avait tellement fait mal pour lui... C'était la première fois que j'avais essayer de quitter le capitole. Pas pour aller bien loin malheureusement, j'avais été rattrapée à peine sortie de la ville et j'avais été enfermée dans ma chambre durant plus d'une semaine. J'avais encore tenté lorsque j'avais appris qu'il avait quitté le district et puis n'ayant plus aucune nouvelle j'ai tenté encore mais pour espérer le croiser peut être au détour d'une forêt comme aujourd'hui... Ce que je n'avais pas prévus c'était le fait qu'il soit devenu pacificateur. En même temps comment aurais je pu le prévoir?

    Une nouvelle fois il insista sur le nom de Phoenix. J'avais envie de cracher, ce nouveau prénom me dégoutait c'était tellement différent de la personne que j'avais connus, je ne pouvais pas rester stoïque comme si cela ne me faisait rien. Mais mes défenses tenaient encore, elles restaient encore suffisantes pour que je puisse répondre en bloquant les tremblements de ma voix: "Ne faites donc pas semblant de vous inquiéter pour la jeune femme solitaire que je suis, l'ironie, tout comme la moquerie vous vont très mal." Je pensais pouvoir tenir comme ça mais la suite de ses paroles finit d'achever mes barrières. Je m’effondrai, non je ne tombai pas à genoux mais c'était tout comme, mes épaules s’affaissèrent et je tentai de bloquer les larmes qui montaient à mes yeux. Je baissai la tête honteuse de montrer tant de fragilité avant de respirer en tremblant doucement. Je cherchai mes mots ne voulant pas que Phoenix se méprenne sur ce que j'allais dire et c'est au bout de quelques dizaines de secondes que je redressai la tête essuyant mes joues du revers de la main: "Je suis tellement désolée Jee... Je voulais revenir! Je te jure! Je voulais leur faire comprendre que tu n'avais rien à voir avec mon soit disant meurtre! Je voulais leur dire! Ils m'en ont empêchée!" Je sanglotais en serrant à nouveau les points, je m'énervais tellement à paraitre faible comme ça, surtout devant lui qui parraissait tellement sur de lui malgré la situation qui ne pouvait pas être plus embarrassante.
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MessageSujet: Re: C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]    C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Icon_minitimeVen 28 Oct - 13:03

Il aurait voulu que les choses soient plus simples. Il aurait voulu être heureux de la retrouver, la serrer dans ses bras, et lui promettre de ne jamais plus la laisser partir loin de lui. Mais rien n'est simple, jamais. Il avait appris avec le temps à ne pas montrer ses sentiments, à se cacher derrière un masque de cruauté et d'indifférence. Il avait appris à oublier ses idéaux, ses opinions sur les choses. Parce qu'il avait été persuadé qu'il ne pouvait rien faire pour changer les choses. Qu'il avait bien trop à perdre, et nulle désire de tout perdre pour des êtres qui se fichaient de le savoir heureux. Si les hommes n'étaient pas si perfides et égocentriques peut-être tout aurait pu être différent pour lui, pour eux. Peut-être aurait-il même cherché à rejoindre les rebelles plus tôt. Cela avait longtemps fait parti de ces envies. Lorsqu'il était enfant, qu'il voyait le visage désespéré de ses parents, parfois, lorsque la nuit tombée sur le district onze, il se souvenait avoir ressenti cette haine en lui, cette force immense qui le submergeait et lui donnait encore de se battre. Contre le Capitole. Contre l'injustice. Il se sentait l'âme d'un héros, prêt à tout pour offrir à ses frères et à sa petite soeur un monde dans lequel ils seraient en sureté. Mais cette fougue le condamna. Il fut tirer au sort pour les jeux, et quelque part en lui, il pensait profondément que c'était une punition divine pour le remettre sur le bon chemin. Sur le chemin de son destin, qui n'avait rien avoir avec ses envies.

Il était devenu un pacificateur. L'envie et la rage étaient toujours présentes. Les victimes avaient changé cependant. Il ne s'agissait pas pour lui de s'en prendre au Capitole à présent. Ils l'avaient sauvé de la perdition. Ils lui avaient permis de sortir de la rue, de quitter les jets de pierres et la maladie chaque hiver. Il était frêle en arrivant devant la porte des pacificateurs. Mais il avait très vite apprit à être plus fort, à être violent, et stoïque. Le plus important dans ce métier c'était de ne pas montrer que finalement il était encore un être humain. Il devait le visage d'un démon, d'un monstre de sang. Avide de sang et de souffrance. Les gens voyaient la mort dans les yeux des Pacificateurs. Ce n'était pourtant qu'une profonde douleur, un reproche tourner vers cette société qui les avaient laissé pour compte. Aucun Pacificateur n'aime tuer par simple sadisme. Tous avait cette souffrance en eux. Ce reproche, cette question : pourquoi suis-je seul ? La solitude est un meurtre. La solitude tuait les gens. Jérémy, lors de sa perdition, c'était souvent demander pourquoi personne ne lui tendait une main secourable. Il avait tué sa soeur, et il avait de plus souffert le martyre. Son père, ses frères, l'avaient mis à la porte de chez lui. Tous les enfants qui avaient jadis étaient ses amis, l'avaient oublié. Les adultes qu'il avait souvent aidé par pur charité, l'avaient roué de coups. Et pour quelle raison ? Ils n'avaient pas accepté sa victoire aux jeux. Pourtant ils auraient pu s'y attendre. Pourquoi l'avaient-ils laissé pourrir, mourir seul ? Tout cela n'avait pas de sens aux yeux de Phoenix. Il restait encore cette part, infime en lui. La douleur de cette injustice. Qui lui rappelait chaque jour qu'une part de lui était mort. L'image, amer, de Jérémy, le visage creusé, les yeux humide, sale et fatigué, seul, sous un pont, attendant, priant pour l'âme d'une soeur qui l'avait abandonné.

Jusqu'au bout il avait aimé Domino. "Ne faites donc pas semblant de vous inquiéter pour la jeune femme solitaire que je suis, l'ironie, tout comme la moquerie vous vont très mal." Tout avait changé à présent. L'amour et la haine sont infiniment liés, il en avait à présent la preuve. Alors que, la fixant, il lisait en elle de la douleur, de la déception et un sentiment désespéré. Ce n'était sans doute pas les retrouvailles qu'elle espérait. Qu'espérait-elle ? N'avait-elle donc pas grandi pendant ces années ? Lui avait grandi, il avait muri, il était devenu adulte, rude, et cruel. Il avait changé. Il n'avait plus rien à voir avec le grand frère qu'elle avait abandonné. Il voulait qu'elle le sache. Qu'elle y croit. Parce qu'il avait de plus en plus de mal à y croire lui-même. Après tout, c'était sa petite, sa princesse. Il l'avait protégé durant les jeux, il avait tout fait pour qu'elle reste en vie. Cela n'avait pas fonctionner. Elle était morte. Lui avait survécu. Tout du moins c'est ce qu'il avait longtemps pensé. Ce qu'il avait cru. Il en avait aimé d'autres depuis. Il avait d'autres priorités.

Il lui infligea des paroles dures, violentes, peut-être trop. Elle tomba la première. Il s'en réjouit un court instant. Il la vit baisser le regard, les larmes la gagnant. Il était un monstre, incapable de vivre ou de mourir. Il était un zombie, un vampire, un nécromancie. Il se réjouissait de la douleur affligeante des hommes, et les tuaient, les accompagnait vers la mort. Pourtant, lui était incapable de se mettre une balle dans la tête. Pourquoi était-il incapable de mourir lui aussi ? Elle tremblait, et garda le silence durant de longues secondes. Elle baissa la tête. Phoenix la regarda, surpris, recula d'un pas sous le poids des souvenirs. Il se souvenait, Domino, rentrant tard, un soir de pluie, et leur père l'attendant dans le salon, inquiet. Elle entra, essayant d'être discrète. Mais rien ne pouvait la sauver. Son père arriva sur elle et cria si fort que la maison entière s'éveilla d'un coup. Jérémy envoya ses petits frères se recoucher. Lui était resté debout, inquiet pour sa petite soeur. Il la regarda, cacher dans l'ombre. Elle baissa le regard, et tentait de retenir ses larmes. S'en fut trop pour leur père qui pour la première fois esquissa un geste de violence envers la jeune fille. Il leva la main au-dessus de sa tête, et allait pour la gifler, lorsque Jérémy sortit de l'ombre et entoura sa petite soeur dans la protection d'une étreinte féroce. Il regarda son père, choqué et le rappela à l'ordre. Il se souvenait, l'expression sur le visage de sa soeur. La même qu'aujourd'hui.

" Je suis tellement désolée Jee... Je voulais revenir ! Je te jure ! Je voulais leur faire comprendre que tu n'avais rien à voir avec mon soit disant meurtre ! Je voulais leur dire ! Ils m'en ont empêchée !" Quel genre de monstre était-il ? Il ne put pas bouger pendant un long moment. Il était choqué de son attitude. Il était choqué du regard humide de Domino. Il se souvenait, cette enfant pleurant devant son père. Il l'avait toujours protégée. Jamais encore auparavant il ne l'avait frappé. Il venait de lui asséner plusieurs coup violents et elle encaissé sans broncher, essayant de se montrer forte. Et pour quelles raisons était-il si rude avec elle ? Puis il ne put plus faire semblant. Ses jambes se dérobèrent sous son poids, et il tomba à genou. Essoufflé, il regardait ses mains, ouvertes devant lui. Ses cheveux caché les contours de son visage. Il voyait le sang couler sur ses mains. Le sang des innocents qu'il avait tué. Le poids de la culpabilité le faisait trembler. Il n'était pas assez fort pour cela. Plus aujourd'hui. Le masque tomba. Il était incapable de regarder sa soeur. Son coeur battait à la chamade. La joie le submergea. Mais il le réprima. “ Qu'est-ce que j'ai fais... ? ” Il avait fait le choix de devenir un monstre. De tuer. Par vengeance. Par égoïsme. “ Tu devrais partir. Rentrez chez toi. ” Il la tutoyait de nouveau, incapable de plus d'indifférence. Il regardait toujours le sol. “ Je suis désolé Domino. Je suis désolé de ne pas être celui qui te protègeras. Qui changera ce monde pour te rendre plus heureuse. Les choses ont beaucoup trop changé. Je ne suis plus le Jérémy protecteur et héroïque que tu as connu. Je ne suis qu'un monstre. ” Sa voix était brisée, son coeur sincère, et son âme en miette.
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MessageSujet: Re: C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]    C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Icon_minitimeDim 20 Nov - 18:46

    Peu à peu je serrai un peu plus les poings et mes ongles s'enfonçant encore un peu plus dans ma peau, des goutes de sangs tombèrent sur le sol. Quelques petites gouttes de liquide vermeil qui se répandirent sur les feuilles mortes qui s'étaient échouées sur la terre froide durant la nuit à cause du vent qui avait soufflé comme lors de la fin du monde... Je m'en souvenais très bien car je n'avais pas dormis de la nuit. Enfin si, quelques heures, ponctuées de cauchemars comme je n'en avais jamais fais... Je ne savais même pas pourquoi, peut être avais je sentis que quelque chose allait changer... Le fait était que je n'avais jamais passé une aussi mauvaise nuit depuis l'année qui avait suivit mon retour des jeux. J'avais l'impression de me retrouver à nouveau dans ces sortes de transes dont il est impossible de se sortir. Ces transes aussi douloureuses que difficiles à supporter qui m'empêchaient totalement de pouvoir vivre comme si rien ne c'était passé... Cette nuit, j'ai revécus encore et encore toute la douleur et la souffrance des jeux, notamment, la fin... C'était tellement étrange la mort... Comme un endormissement progressif et puis peu à peu plus rien... Ou peut être étais-ce du aux médicaments que m'avaient donnés les médecins du capitole... Toutes ces choses que les districts ne pouvaient même pas espérer pouvoir s'offrir en cas d'épidémie et que moi... Fille qui aurait du mourir aux jeux avait eu...J'aurais du mourir dans cette arène cela aurait empêché bien des choses, cela m'aurait facilité la vie. Mais d'un coté la vue de mon frère, si je pouvais l'appeler comme ça vu les changements qui c'étaient opérés en sa personne depuis notre séparation, me rendait folle de joie et à la fois folle de tristesse. Des émotions que je n'avais plus ressenties depuis bien longtemps, enfermées dans la monotonie de mon existence au capitole j'avais finis par m'endormir...

    Des larmes coulaient encore sur mes joues rougies par le froid et la colère, je devais avoir bien piètre allure avec mes cheveux détachées qui tombaient sans autres façons sur mes épaules dénudées et mes yeux gonflés par la fatigue et le chagrin... Sans parler de la posture frustrée et triste que je m'imposais... Mes parents, ou plutôt le couple qui m'avait arraché à ma famille serait bien déçus de voir que je me laissais aller comme ça. Je déglutis, voilà que je me mettais à me demander s'ils étaient fiers de moi ou pas, ils avaient réellement réussis à me retourner le cerveau avec tous leurs sermons sur la bonté et l'amabilité du capitole, sur le fait que les district ne seraient rien sans celui ci et qu'ils mettaient tout en œuvre pour que la vie soit douce et agréable dans tout Panem... Tu parles, et bientôt les enfants du capitoles iraient travailler dans les vergers du district onze. Autant se tirer une balle pour ne plus avoir à être déçue... Doucement je desserrai les mains et les frottai l'une avec l'autre pour enlever le sang sur celles ci faute de mieux. Puis j'essuyai mes joues et mes yeux pour pouvoir regarder Phoenix sans être gênée par les larmes qui envahissaient mon regard. Les mots qu'il m'avait assené étaient bien trop durs pour moi même si je ne voulais pas l'avouer... J'étais faible par rapport à l'homme qu'il était devenu, même lorsque nous étions enfants j'étais faible par rapport à lui... C'était bien pour ça qu'il était mon grand frère et moi sa petite sœur... Pourtant j'osais espérer réussir à passer ses défenses pour pouvoir retrouver Jérémy, Mon Jérémy...

    Et en quelques instants, comme si le ciel avait répondu à mon souhait mon frère s'écroula sous mon regard aussi surpris que gêné, il tomba à genoux et baissa le regard sur ses mains. Je ne réagis pas de suite et ne put qu'entendre ses paroles avant de me décider à faire quelque chose. Il avait tord, j'étais sure qu'il était encore le Jérémy que j'avais connu, protecteur et héroïque, il était encore le frère que j'avais connu et quoi qu'il arrive, je réussirai à le retrouver... Au diable les convenances je m'agenouillai devant lui salissant surement ma robe mais je n'en avais rien à faire à ce moment et pris ses mains pour les serrer entre les miennes. J'étais tellement heureuse de me rapprocher un peu plus du moment où je retrouverai mon frère... Me mordant doucement la lèvre je lui fis doucement relever la tête pour le regarder quelques secondes dans les yeux. Puis je dis doucement: Tu mens, je le vois très bien, mon frère est encore là! Il sera toujours là! Quelque part enfouis mais il est là! Jérémy est encore là! Et tu le sais aussi bien que moi!
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MessageSujet: Re: C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]    C'est ton sang qui souille mes mains, petite soeur. [ Domino ]  Icon_minitimeDim 27 Nov - 0:36

10. Il se souvenait de la peur, l'angoisse qui l'étreignait alors qu'il découvrait pour la première le terrain plat et verdoyant où il allait devoir jouer sa vie pendant des semaines. 9. Il se souvenait avoir tremblé, regardant autour de lui ce paysage qui semblait si paisible, si calme. Il lui rappelait les forêts du district où sa soeur et lui allaient jouer lorsqu'ils étaient enfants. Ils avaient passé des heures ensemble, à se cacher, à apprendre à être le plus silencieux possible. A apprendre à chasser, tuant de pauvres animaux sauvages et sans défenses. Des jeux. Ou plutôt des entrainements pour cet instant fatidique. 8. Son coeur battait dans ses tempes, il transpirait, respirant avec difficulté. Un instant un rire cynique sortie de sa bouche : et s'il venait à mourir maintenant d'une crise cardiaque, combien de personne en ce monde le pleurerait ? 7. Il eut une pensée pour sa famille restée à l'arrière, dans le district. Il aurait voulu se souvenir du parfum et du visage de sa mère, mais tout était embrouillé dans son esprit : la peur, l'angoisse, le stresse, la tristesse. Tout absolument tout. Cependant, il récita une prière pour cette mère qui l'avait mis au monde. Un beau gâchis, vraiment. 6. Il comprit soudain que des armes avaient été placées plus loin. Pour qu'ils puissent s'entretuer le plus vite possible sans doute. Il regardait devant lui. La forêt lui semblait lointaine, mais il savait qu'il était rapide. Il était bon coureur et il ne lui faudrait pas longtemps avant de l'atteindre.

5. Il ferma les yeux. Fit le vide dans son esprit, et inspira profondément. 4Il ré-ouvrit les yeux et s'autorisa un coup d'oeil à droite et à gauche. Le visage de ces enfants lui étaient inconnus. Pour le moment. L'idée qu'il devrait les tuer pour survivre le répugna, il eut un haut le coeur. 4. Domino se trouvait à trois mètres de lui. Elle semblait perdue, apeurée, mais concentrée. Elle regardait droit devant elle. Il l'admira. Son coeur se remit à battre normalement. Il se calma. Il devait être fort, il se devait d'être fort pour protéger sa petite soeur. Il n'était pas seul, et il ne laissera personne faire le moindre mal à la jeune Lewis. Il s'en faisait la promesse. 3. A sa gauche, une jeune fille laissa couler une larme. Elle devait être à peine plus âgée que lui. Il inspirait profondément elle aussi. Elle avait sans doute peur. Aussi peur que lui. Et à cet instant il la détesta. Il voulait la tuer. Il savait qu'elle souffrait. Mais il comprit qu'elle voulait survivre. Comme les autres. Et que pour se faire, ils devront tuer Domino.... cette idée le révolta. 2. Une dernière prière, un dernier espoir que tout cela ne soit qu'un rêve. Mais non. il se tourna vers Domino. 1. Elle croisa son regard et il mima de sa bouche un simple mot qui parti vers elle dans un souffle : “ Cours. ” Coup de feu.

Il ne pensait que rarement aux jours qui précédèrent la mort de Domino.... sa mort présumée en tout cas. Il ne voulait pas s'infliger plus de peine qu'il n'en avait déjà eu au souvenir du meutre qu'il avait commis sur sa soeur. Finalement, le plus monstrueux dans ces jeux ca avait été lui. C'est lui qui en était rentré vainqueur. Il ne l'avait pas mérité. Absolument pas. Pourtant il était là aujourd'hui. Il était bien portant. Il avait un métier, de l'argent, du mérite. Sans doute. Mais il avait aussi les mains couvertes de sang innocent. De personnes qu'il avait tué pour de mauvaise raison. Pour un mensonge odieux. Pour des cachoteries. Domino est en vie. cette idée ne parvenait pas jusqu'à sa raison. Il restait à regarder fixement ses mains, accroupis sur le sol. Misérable et pleurant la mort d'un être qui lui avait été cher. Jérémy Lewis. Celui qu'il était. Celui qu'il aurait pu être. Un rebelle. Un héros. Un homme. Qu'était-il aujourd'hui ? Un monstre. La vérité était frappante, affligeante, et elle le dévora. “Tu mens, je le vois très bien, mon frère est encore là! Il sera toujours là! Quelque part enfouis mais il est là ! Jérémy est encore là ! Et tu le sais aussi bien que moi !” Sans qu'il ne put rien n'y faire, un rire démoniaque lui échappait.

Sa soeur avait relevé son visage, dans un contact qu'il n'avait jamais pensé réavoir. Depuis sept ans il pleurait sa mort. Depuis quatre ans il la vengé de la plus cruelle des façons que ce soit. Il tâchait d'assassiner la voix de Jérémy, emplie d'espoir qui résonnait en lui. La promesse d'un monde nouveau, meilleur, juste. Foutaises. De telle chose n'était possible que dans la tête d'un enfant. “Qu'en sais-tu toi ? Domino. Est-ce encore ton nom ? Domino Lewis, où es-tu quelqu'un d'autre ? ” La question lui vint soudainement. Elle avait changé de famille, alors pourquoi pas de nom également ? “ Comment peux-tu prétendre savoir qui je suis encore ? Jérémy meurt à chaque coup de feu visant à tuer un homme ou une femme sous les ordres du Capitole. Et c'est toi qui l'a tué par ton silence, Domino... ” Il la regardait droit dans les yeux. Son visage était calme, comme apaisé, et sa voix prouvait de la même lassitude. D'une fatigue atroce...
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