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Sujet: I own the world, we own the world |Yorell Sam 15 Fév - 16:31
I’m the number one, bow down bitches
yorell ∞ tywin
La voiture finit enfin par s’arrêter et je remerciais rapidement mon chauffeur, ceci avant de sortir du véhicule. Une longue journée de finie ou presque… en tout cas, il ne fallait plus me parler de salle de sport ou de texte à apprendre parce que j’en avais par-dessus la tête pour le moment. Dur dur, la vie d’artiste. On te demandait de savoir jouer la comédie, ça oui, mais aussi et surtout de rentrer dans les vêtements prévus par tes stylistes, ce qui impliquait d’avoir un rythme d’enfer au niveau sportif et de détester ton entraineur dès les premières secondes où il commençait à te faire aller dans tes retranchements. Même en sachant que le type voulait mon bien, je ne pouvais pas m’empêcher de le traiter de tous les noms lorsque mes muscles hurlaient de douleur à cause de ses exercices de plus en plus inhumains à l’approche du tournage. J’avais refusé qu’on me double pour les cascades et ça impliquait forcément une préparation particulière de mon côté, mais bref, n’en parlons plus ou je vais m’énerver. Je n’avais qu’à m’en prendre à moi-même, après tout… et puis le résultat de toute cette torture était, il faut quand même l’avouer, très satisfaisant.
Dès que mes pieds trouvèrent le trottoir, je sortis mes lunettes de soleil et les posais sur mon nez, puis me mis en marche le long des bâtiments immaculés. Non pas qu’il y avait énormément de soleil dans le coin en cette fin d’après-midi, mais tout le monde sait que je suis trop fabuleux pour prendre le risque d’exposer mes yeux au reste du peuple. Après tout, on n’a pas tous la chance d’être moi, alors je n’allais pas commettre le crime de faire souffrir toutes ces pauvres personnes affublées de perruques qui voudraient avoir mon allure mais qui pourront toujours rêver pour que ça se produise dans cette vie. J’suis quand même bienveillant et gentil de faire ça, non ? Hahahaha…. Mon pauvre Tywin, t’as complètement perdu le sens de la réalité. Oui, je sais. Mais on est au Capitole, je suis une star, alors je fais ce que je veux et je les emmerde.
Un grand sourire illumina mon visage, et après environ deux minutes, j’entrais dans un bâtiment pour me rendre dans un petit studio privé, dans les hauteurs. J’avais rendez-vous avec Y♥rell, un chouette garçon dont la mère était styliste et que j’avais personnellement engagé il y a quelques temps pour qu’il s’occupe de me dénicher exactement ce qu’il me fallait pour mes interventions publiques. J’appréciais sa présence et je savais très bien que j’avais sans doute fini par l’agacer, à force de l’embêter avec mes taquineries à répétition lors de nos premières entrevues, mais tout ça se tassait progressivement au fur et à mesure que mes provocations se faisaient moins fréquentes (ah oui, j’étais sûr qu’il était homosexuel, donc là aussi j’essayais de l’avoir) et que de la camaraderie s’instaurait à peu près dans notre duo. Je gardais néanmoins ce petit truc chiant en moi, celui du type blindé aux as qui connait sa position et qui fait exprès de se montrer capricieux quand ça l’arrange, mais c’était désormais presque devenu tertiaire depuis le temps. Quand j’aimais bien quelqu’un, j’arrêtais très rapidement de jouer à l’homme imbu de lui-même et alors, on pouvait commencer à discuter.
La porte d’entrée s’ouvrit alors que je retirais enfin mes lunettes.
« Boooooonjourmonami ! ♥ »
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
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Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Sam 15 Fév - 19:07
I own the world, we own the world
Everywhere we go, we're looking for the sun.
Yorell ne savait pas s'il devait aimer l'hiver ou pas. L'hiver sur Panem, c'était synonyme de calme avant la tempête. La période où les tributs pouvaient souffler et essayer d'oublier un court instant la peur morbide de l'arène. Comme quand le coeur s'arrêtait et que le cerveau s'était mis sur pause. Il était si difficile de vivre avec cette peur dans l'estomac. Plus les hivers passaient, et plus Yorell voyait la délivrance au bout de ce sentier épineux. Une lumière faible, et pourtant ancrée dans ses pupilles. Et au milieu, un mur transparent. Ce mur, c'était le Capitole avec ses Hunger Games. A chaque fois qu'il y songeait, Yorell commençait à se sentir mal, avec cette envie de tout casser, mettre l'appartement sans dessus dessous, comme pour blâmer la vie du sort dont il était destiné. Il se persuadait de ne jamais toucher sa majorité en vie. Le futur était si obscur, et pourtant la mort se dessinait si clairement entre les lignes. Où était l'espoir dans cette justice ? Nulle part. L'hiver, c'était aussi la saison durant laquelle Yorell résidait avec sa mère au Capitole. Le travail lui ne connaissait pas de pause, et l'humble créatrice comptait cruellement sur le soutien de sa famille, en particulier de son fils. Ainsi, depuis plusieurs semaines déjà, Yorell vivait dans un petit luxe, loin de sa terre natale où sa soeur et son père doivent sûrement y greloter. Parfois, il lui arrivait de maudire sa condition. Il aimerait tellement que toute la famille soit installée au Capitole, dans un confort bien mieux mérité. Hélas, encore dans la tranche d'âge de la moisson, impossible pour Kallista et Yorell de plier bagage définitivement.
Aujourd'hui, Yorell s'était psychologiquement préparé à accueillir et conseiller un gros bonnet. Mais pas n'importe lequel. Tywin Nasuada, aka Narcisse comme Yorell aimait le surnommer en cachette. Cet homme, il avait la tête plus grosse qu'une pastèque et les chevilles triplement gonflées. En plus clair, il était d'une égocentricité à toute épreuve. Son atmosphère était étouffante, rester à ses côtés était passible d'un séjour en hôpital psychiatrique tellement Tywin retournait le cerveau des gens en si peu de temps. Avec le temps, Yorell avait appris comment accoster ce type, c'est-à-dire avec des pincettes. Il n'oubliait pas que c'était lui qui le payait, ou du moins qui payait sa mère. Mais Yorell servait simplement de guide et d'intermédiaire entre la créatrice et son modèle, Tywin ayant fait des pieds et des mains pour garder Yorell auprès de lui. Comme si la présence de l'asiatique pouvait soulager quelqu'un ! Pourtant, le jeune homme était discret, très peu communicatif avec les gens inconnus. Yorell n'avait jamais posé la question à Tywin. Et il ne le ferait probablement jamais. Malgré que les deux hommes soient devenus quelque peu complices, Yorell tenait à préserver un certain périmètre d'intimité. A chacun sa vie, ne pas les mêler, ne pas parler du plus profond de soi. Tywin était un vainqueur des jeux qu'il redoutait le plus au monde. Si seulement la vie avait été plus facile...
Le rendez-vous avait été fixé pour la fin d'après-midi, au coucher du soleil. Après cet ultime visite, Yorell allait probablement s'étaler sur le canapé pour ensuite flâner devant la télévision, à regarder des émissions plus débiles les unes que les autres. A cette simple pensée, le jeune homme étouffa un léger rire puis secoua la tête, remettant sur la tringle plusieurs costumes que sa mère avait soigneusement étudié. Ses yeux défilèrent parmi toutes les tenues présentes dans le studio, le point de départ de toute démarche artistique. Quel haut s'accordait le mieux avec tel bas ? Comment sélectionner les bons accessoires ? Là était la subtilité du stylisme. Yorell n'était qu'un apprenti, sa mère était une reine dans ce domaine. Dieu qu'il pouvait l'admirer. « Boooooonjourmonami ! ♥ » Oh non, la chouette était déjà là. Yorell se retourna vivement et vit Tywin ranger ses précieuses lunettes de soleil. Il leva les yeux au ciel, déjà exaspéré par la présence exacerbée de son aîné. Puis il prit une grande inspiration, comme s'il se préparait à accueillir le démon en personne, et il réajusta ses cheveux. Sa grande mèche voilant la moitié de son visage, l'asiatique vint à la rencontre de son client alors que les autres continuaient leur travail, imperturbables. « Tu es en retard. Suis-moi, j'ai préparé une tringle de tenues pour toi. » Sans même attendre une quelconque réponse de la part de Tywin, le jeune homme s'élança à travers la pièce, la traversant sans difficulté. Il grimpa les escaliers pour atteindre l'étage du dessus où plusieurs armoires longeaient les murs, certaines portes ouvertes laissant des costumes plus excentriques les uns que les autres à la vue de tout le monde. Yorell ne s'attarda pas longtemps sur l'ambiance actuelle de ce niveau: quelques collègues s'attelaient aux dessins préliminaires tandis que d'autres camarades faisaient des tests de tissus pour de meilleures alliances. « Ne touche à rien, c'est par là que ça se passe. » Toujours aussi direct et froid, Yorell termina sa petite course au fond de la salle, là où personne ne les embêterait. Il laissa ses doigts glisser le long des vestes, des hauts et des pantalons qui, pliés soigneusement, ornaient la fameuse tringle dédiée à Tywin. Le jeune homme se tourna ensuite pour faire face à son client privilégié, croisant les bras, dans l'attente d'une première constatation de ses choix d'habillement. Il se préparait à toute éventualité de la part du vainqueur. Bonne ou mauvaise impression ? Yorell s'en moquait, il faisait son travail. S'il devait se faire taper sur les doigts car il a mauvais goût, soit. La satisfaction était difficile à acquérir quand on ne connaissait pas bien une personne. Ce qu'il voulait en fait, ce n'était pas la connaissance, mais la certitude.
Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Sam 15 Fév - 22:05
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Pourquoi m'accrocher à quelqu'un comme Yorell ? À un adolescent qui avait douze ans de moins que moi et qui ne parlait presque pas ? Tout simplement parce que la résistance qu'il m'opposait me faisait du bien, dans ses attitudes distantes et froides. Son comportement me rappelait la réalité au-delà du Capitole, la dureté des choses, et dieu sait que j'en avais besoin. Le personnage, je l'avais remarqué peu après un défilé organisé par sa mère, alors que j'allais féliciter cette dernière pour son travail... et disons que ça avait été une sorte de coup de foudre... du genre comme de trouver le chaton qui nous plaît dans une animalerie. J'avais été attiré en moins de deux par ce qu'il dégageait. C'était égoïste au possible de ma part, mais pour être tout à fait honnête, ma première réaction avait été de penser qu'il me le fallait à tout prix. Je me suis raisonné aussitôt, néanmoins. Loin de moi l'envie de me rabaisser au niveau de ces immondes pervers blindés aux as qui s'accordaient le droit de louer des vainqueurs, ou en d'autres mots des femmes et des hommes au coeur et à l'esprit à vif, non consentants, pour profiter de leurs corps le temps d'une nuit. Jamais je ne me réduirais à objectiver un être humain comme le président le faisait, comme les hauts-placés le faisaient, même si mon comportement pouvait parfois laisser sous-entendre que j'avais dépassé cette limite depuis longtemps. Lorsqu'un pro me parlait, je l'écoutais sans intervenir. Quand quelque chose en savait plus que moi dans un domaine, je me montrais respectueux et ma grande gueule pouvait rester close sans problème... et puis le reste du temps... je faisais en sorte qu'on finisse par me manger dans la main en m'adaptant à la personne que j'avais en face de moi. Ca fonctionnait bien ici, à la Capitale et avec ses citoyens qui croyaient facilement à n'importe quoi, mais tout le monde n'était pas aussi facile à manipuler qu'eux. Yorell ne l'était pas, par exemple. Et il satisfaisait bien mon besoin d'être stimulé intellectuellement de manière régulière pour ne pas péter un câble au milieu de la stupidité ambiante dans laquelle je baignais ici bas.
Après m'être brièvement excusé pour mon retard, je suivis mon cadet à travers l'atelier dans lequel tout le monde semblait très affairé, sans faire de commentaires inutiles en cours de route pour éviter de déconcentrer l'équipe. « Ne touche à rien, c'est par là que ça se passe. » C'est bon, j'suis pas un gamin, non plus. Je sais bien que le garçon avait une pauvre vision de ma personne et il faut avouer que je ne faisais pas tellement d'efforts de mon côté pour me faire passer pour quelqu'un avec qui on aurait envie de tenir la soirée à discuter autour d'un verre, mais quand même. Néanmoins, je choisis de ne rien répondre. Pas ici.
Une fois seuls au fond de la salle, je m'arrêtais et me tournais vers la tringle qui m'était réservée pour m'en approcher rapidement afin de lancer un premier coup d'oeil à ce qu'on m'avait préparé. « Sachant que ça va être pour l'inauguration du nouveau cinéma de la ville, vaudrait mieux éviter que ce soit trop... » Je relevais la tête vers mon interlocuteur qui avait le visage aussi fermé que d'habitude et le corps renfrogné jusqu'aux pieds. Soupir. « Jesus Christ, chaton. Détends-toi un peu... » Je dodelinais doucement de la tête et me réintéressais à nouveau aux vêtements, tout en retirant mon manteau pour le poser sur une chaise non loin de là. C'était plutôt bon, le style était celui que je portais régulièrement et dont je n'avais pas l'intention de me détacher de sitôt. Une fois décidé sur ce que je voulais essayer, je fis passer mon pull par-dessus ma tête et le jetais également sur le siège vide, puis pris une sorte de blouse blanche croisée sur le devant. Avant de l'enfiler, je me tournais tout de même une nouvelle fois vers l'adolescent en présence. Il n'avait pas l'air dans son assiette, tout bien réfléchi. « Qu'est-ce qui t'arrive, passé une sale journée ? » Je lui fis un sourire en coin, puis passais le haut sur moi. « Ou alors t'as besoin d'un conseil de drague pour quelqu'un qui t'a tapé dans l'oeil ? » On était en février, la saison des amours, après tout. Penser à ça me fit détourner le regard dans le vide alors que mon sourire devint plus brouillon tout à coup. D'ici quelques semaines, j'allais pouvoir rentrer chez moi... enfin. Après ce qui s'était passé au district un, en janvier, mes retrouvailles avec Lilas, j'avais pris cette décision de laisser tomber ma couverture, puis-ce que j'en savais déjà beaucoup sur ce qui se manigançait dans le Capitole. Retrouver la maison, retrouver ma famille et accueillir mon gamin quand il naîtra... ça me semblait presque futile d'être dans cet atelier de couture à jouer la comédie.
Yorell T. Moon
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Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Dim 16 Fév - 21:59
I own the world, we own the world
Quand on avait le caractère de Yorell, il était bien trop difficile de s'ouvrir si facilement et rapidement. Solitaire, le jeune homme suivait ses convictions à la lettre. Accorder sa confiance à quelqu'un si facilement, c'était être fou et bien trop avenant. Cette leçon, il la tenait de sa soeur aînée qui avait péri ridiculeusement dans l'arène. Jetée de sa falaise parce qu'elle croyait que ce tribut était son ami. Yorell ne pouvait pas s'empêcher de repasser la scène dans sa tête, comme une interminable boucle. Et ça faisait mal. Si mal. Il ne désirait pas devenir comme sa soeur. Loin de lui cette idée. C'est pourquoi au fil des années, il s'était replié sur lui-même, ne croyant que ce qu'il voyait. La confiance ne s'accordait pas aussi facilement, Tywin n'en faisait pas exception. Et pourtant, la barrière professionnelle les délimitait suffisamment, alors pourquoi le vainqueur s'obstinait-il à forcer la carapace de Yorell ? Ce dernier finissait par s'irriter quand son aîné insistait. N'avait-il pas encore compris qu'il dépassait les bornes par moments ? Le jeune asiatique ne changeait pas de visage, observant vaguement Tywin se changer. Même si ce dernier tentait de détendre l'atmosphère, Yorell n'était pas très enchanté de le voir. Moins il le voyait, mieux il se portait. Tywin n'était pas méchant, c'était juste qu'il était d'une curiosité morbide, chose que Yorell ne cautionnait pas. D'un naturel froid et distant, côtoyer une personnalité à son antipode le destabilisait pas mal, alors même qu'ils se fréquentaient depuis plusieurs mois déjà. Yorell s'habituait, à son rythme, mais Tywin en faisait toujours plus, alors comment lui sourire quand il était casse-pieds ?
« Jesus Christ, chaton. Détends-toi un peu... » lança Tywin alors qu'il sélectionnait une tenue adéquate pour ladite ouverture du nouveau cinéma. Yorell retint un soupir d'exaspération. Il ne savait pas pourquoi il était aussi crispé, peut-être la seule présence de son client le mettait-il sous tension ? Après tout, il devait faire son travail, conseiller Tywin sur la meilleure tenue à adopter, et non faire la grimace indéfiniment. Mais alors que Yorell allait se détendre et lui répondre calmement, Tywin mit carrément les pieds dans le plat, posant des questions aussi erronnées qu'inutiles. Lui était si bien parti, il retournait à la case des boulets. L'adolescent ne savait pas s'il devait pleurer de désespoir ou maugréer d'agacement. Depuis quand Yorell était-il attiré par une fille ? En y repensant, il ne s'intéressait pas tant à l'amour. Il était bien plus préoccupé par sa famille et les Jeux pour laisser son coeur vagabonder. Il en venait même à oublier ce qu'était le mot drague. C'était ce que faisaient les jeunes de son âge non ? Yorell ne s'était jamais plaint de sa condition sentimentale. Il était bien comme ça, pas besoin de s'encombrer d'une personne de plus à aimer et protéger. Ses épaules supportaient déjà suffisamment de personnes chères à ses yeux. Alors Yorell souffla sur sa mèche de cheveux qui recouvrait son oeil et plia soigneusement les affaires que Tywin avait jeté sur les chaises. « Pas du tout. C'est ta tête qui m'exaspère. » Il esquissa ensuite un sourire taquin, pour le provoquer un peu. Il avait l'habitude avec le temps, il savait comment plaisanter avec Tywin. Du moment qu'il ne cherchait pas trop la petite bête, il restait dans la limite du raisonnable. Il reposa les affaires correctement sur la chaise avant de s'approcher de son aîné pour ajuster la veste sur son buste large et bien dessiné, avant de nouer proprement le noeud sur le devant. Puis il recula et passa ses doigts sur son menton carré, jaugeant le haut porté par Tywin. « Essaie un bas sombre, pour affiner tes jambes. Le problème du blanc c'est que ça élargit tes épaules. Il faut rééquilibrer ta silhouette. » Sans s'attarder davantage sur les détails, Yorell se plongea dans la tringle de tenues pour chercher le bas adéquat. Il prenait son rôle assez à coeur quand il s'agissait de mode. Il était en quelque sorte le porte-parole de sa mère, il n'avait pas le droit à l'erreur.
Son regard s'attarda sur un simple pantalon slim, s'arrêtant juste au-dessus des chevilles. D'un bleu foncé tirant sur le noir, il était banal mais pouvait bien s'accorder avec le haut que Tywin avait choisi. Yorell l'attrapa et le déplia avant de le poser sur les jambes de son client, regardant l'aperçu dans le miroir. Il fronça les sourcils, les yeux plissés. Les paupières en amande fortement maquillées par choix esthétique de leur propriétaire, on aurait dit qu'il fermait les yeux. Le problème des asiatiques. Il se mordit la lèvre. « Hum non. On dirait que tu vas à la pêche aux moules. Attends, j'ai mieux. » Il replia en un éclair le pantalon puis le reposa sur la tringle avant de vite fouiller pour sélectionner un jean taille basse, slim également. Son visage s'éclaircit légèrement, satisfait d'avoir trouvé un meilleur bas pour Tywin. Yorell refit face à son aîné et lui tendit le pantalon, plus serein. « Il y a une cabine juste derrière toi. Je n'ai pas envie de voir tes fesses. » fit-il avant d'étouffer un rire qu'il ravala bien rapidement. Dans ce genre de travail, il ne devait pas s'ouvrir aussi facilement, et c'était contre ses principes. Si jamais Yorell tendait la main, Tywin risquait de le manger jusqu'à l'épaule ! Dans la vie, il fallait faire confiance à ceux qui pouvaient décrypter trois choses: la peine derrière un sourire, l'amour malgré la colère et la raison d'un silence.
Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Dim 2 Mar - 21:55
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« Pas du tout. C'est ta tête qui m'exaspère. » Eh ben voila, je n’en demandais pas plus. Sa réponse m’arracha un rire étouffé alors que je l’observais plier mon pullover en me demandant si c’était une déformation professionnelle de sa part ou s’il était juste maniaque de l’ordre. À voir le côté graphique bien dessiné de sa coupe de cheveux, je pencherais pour le seconde option. Huh, on ne pouvait pas dire que ce garçon avait été mal élevé par ses parents, tout du moins du point de vue du rangement. Bref. Yorell finit par s’approcher de moi pour m’observer sous toutes les coutures et je le laissais ainsi faire son travail en tâchant de ne pas lui compliquer les choses. Son niveau d’agacement étant sans doute déjà suffisamment élevé par ma faute comme ça pour que j’en rajoute une couche lorsqu’il devait se concentrer. Remarquez… j’aurais bien voulu le voir craquer et exploser ouvertement devant moi un jour, mais j’imagine que ça n’arriverait jamais.
Les quelques minutes suivantes se passèrent ainsi dans un calme quasi-total de ma part, seulement ponctué par une expression de « eh, non. » lorsque je vis le rendu du premier pantalon dans l’un des miroirs. Bon, au moins, je n’étais pas le seul à le penser. Haha… c’est drôle… avec cet air là sur le visage et son maquillage qui réduisait ses yeux à deux épais traits noirs, on aurait dit que le jeune homme sortait tout droit d’une bande dessinée. « T’as mieux genre ‘je vais chasser le bison’ ou mieux genre ‘surveillant de piscine’? » Parfois, je devrais apprendre à fermer ma grande gueule, mais c’était difficile. Je plongeais mes mains dans les poches en attendant le retour du styliste en devenir et hochais brièvement la tête en voyant sa nouvelle proposition. En effet, ça devrait le faire. « Il y a une cabine juste derrière toi. Je n'ai pas envie de voir tes fesses. » Le rire qui suivit me laissa sans mots l’espace d’un instant, au moins jusqu’à ce qu’un silence indéterminé revienne dans la salle et que je pose mes yeux bleus sur ceux de mon interlocuteur en haussant un sourcil. « Euh, okay… » J’attrapais le pantalon sans rien ajouter et me retournais pour me diriger vers la cabine indiquée.
Vous y avez presque cru, hein?
« C’est ridicule, Yorell, tout le monde veut voir mes fesses. » dis-je en soupirant, d’un air plus sérieux que jamais, imitant ainsi presque à la perfection l’attitude d’un préparateur que j’avais croisé y’a de ça quatre ans, après l’édition des hunger games, et qui avait visiblement un léger complexe de Dieu. Je crois que c’était justement la fois où je m’étais introduis dans cette chambre d’hôpital, une nuit, pour administrer quelques bulles d’oxygène via sa perfusion à cette femme qui m’avait ouvertement confié avoir déjà loué les services de Noa, d’Elyas et d’autres garçons deux semaines auparavant. Et dire qu’elle pensait qu’on était amis. Non, même étant responsable de sa mort « accidentelle », je ne souhaitais pas la paix à son âme, loin de là. Enfin bref.
Je ressortis de la cabine trente secondes après y être entré, puis m’approchais docilement de mon habilleur tout en jetant un coup d’œil dans le miroir. « Ca devrait le faire… hein ? » Je lui souris brièvement, puis tournais les yeux de l’autre côté de l’atelier, là où tout le monde semblait affairé. « Profites-en pour y mettre du cœur si t’as quelque chose de mieux, parce qu’on risque de plus se revoir après ça. »
Yorell T. Moon
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Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Mar 18 Mar - 21:10
I own the world, we own the world
Comment ne pas sourciller en présence de Tywin Nasuada ? C'est simple: il fallait comprendre et rentrer dans son jeu. Or, Yorell n'était de ceux qui se laissaient aller aussi facilement. La barrière du travail les séparait, mais il éprouvait tout de même une sympathie particulière pour son aîné. Comment pouvait-il expliquer cela ? Il n'en savait rien. L'insouciance du vainqueur l'apaisait quelque part. Il s'imaginait à sa place, sans cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Les Jeux, en réalité, étaient le pire fléau dans l'existence de Yorell. Si seulement il pouvait sortir du peloton de la Moisson, sa vie en serait bien plus transformée, gaie. Oui, il devait l'avouer, il enviait la condition de Tywin. Alors forcément, il éprouvait un sentiment de rejet parfois, adoptant cette mine renfrognée, renfermée. Son client avait la sale manie de fourrer son nez dans les histoires des autres, c'était là la principale raison de la carapace que Yorell avait bâti, mais également car s'il avouait à Tywin l'apprécier à sa juste valeur, une pluie d'attentions allait lui tomber dessus. Par protection personnelle, l'asiatique n'étirait que très peu son visage devant Tywin.
Forcément, Yorell se doutait bien que Tywin n'allait pas entrer dans cette cabine sans rétorquer avec sa pointe d'humour habituelle. Tout le monde voulait voir ses fesses, vraiment ? Le jeune homme se contenta de recroiser les bras en plissant les yeux, avec un air faussement médisant. Ne pas rentrer dans le jeu de Tywin. Yorell était passé maître dans cet art-ci. Quelques minutes plus tard, il put admirer le travail que lui et son aîné avaient fait. L'ensemble qu'il portait rentrait très bien dans le thème de l'inauguration du cinéma. Avec ce jeans plus seyant, la silhouette de Tywin était enfin équilibrée, son torse ainsi mis en valeur avec ce haut ample blanc. Yorell ne put retenir un sourire satisfait, fier de sa fibre artistique. Puis il fit le tour de son mannequin vivant pour ajuster la tenue au cas où et tout en réajustant le pantalon, Yorell tendit son oreille à la déclaration de Tywin: « Profites-en pour y mettre du cœur si t’as quelque chose de mieux, parce qu’on risque de plus se revoir après ça. » Quoi ? Yorell se stoppa instantanément, puis leva ses yeux fins vers lui. Il l'observait en train de scruter le reste de l'atelier, comme s'il fuyait le regard de l'adolescent. Ce dernier ne savait pas comment répondre sur l'instant. Il se contenta alors de terminer les quelques retouches sur la tenue avant de retourner vers la tringle de vêtements, la mine encore plus maussade que d'habitude. Mais cette fois-ci, on pouvait clairement discerner de la tristesse en plus. Avec le temps, Yorell s'était attaché à Tywin, alors savoir qu'il ne le reverrait peut-être plus jamais ne mettait pas du baume dans son cœur. Il avait appris à côtoyer le vainqueur avec ses défauts, il s'en amusait même. Alors pourquoi partir maintenant, hein ? Yorell allait devenir égoïste s'il continuait à se torturer comme ça alors que Tywin devait certainement attendre une réponse de sa part.
Le jeune homme, après avoir passé en revue les autres tenues qui attendaient sagement sur leurs cintres, poussa un long soupir. C'était peine perdue de fuir le problème. L'atmosphère s'était allourdie, et Yorell était mal à l'aise. Il glissa son fin regard sur Tywin et se mordit la lèvre. Il avait du mal à croire qu'il allait quitter le Capitole, s'il avait bien compris ses dires. « Tu pars, c'est ça hein ? Qui t'habillera ? » Et oui, l'asiatique trouvait de la stabilité par le travail. Il se devait de passer par le côté professionnel de leur relation pour s'exprimer sans faiblir. Il avait raison après tout, si Tywin quittait le Capitole, il aurait du mal à garder le contact avec la maison de couture de la mère de Yorell, donc sa garde-robe. Yorell ne pouvait pas se proposer d'accompagner son aîné. Tywin devait avoir une bonne raison pour partir, et il ne pouvait pas le suivre et ainsi empiéter sur sa vie intime. De plus, Yorell était encore dans le collimateur des Jeux. La Moisson allait bientôt avoir lieu, alors il ne pouvait tout simplement pas se perdre dans la nature si jamais son nom était tiré. Sans qu'il ne le sache, sa carapace venait de se fissurer. Pour une simple phrase. Et pourtant, les mots avaient une puissance insoupçonnée. Ils pouvaient faire plus de mal que la douleur physique elle-même. Vie de merde. « C'est con, je commençais à bien t'aimer. » Ce n'était pas les adieux qui faisaient de la peine, mais l'idée de ne plus revoir la personne qui enchantait sa vie.
Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Jeu 3 Avr - 13:33
And then I found out how hard it is to really change.
yorell ∞ tywin
« Tu pars, c'est ça hein ? Qui t'habillera ? C'est con, je commençais à bien t'aimer. » Je ne m'attendais pas du tout à cette réaction de la part de Yorell. Si mes souvenirs étaient bons, ce garçon n'avait encore jamais démontré le moindre signe d'affection à mon égard, si ce n'était quelques sourires ou réponses incisives aux réflexions que je lui faisais. Une chose tout à fait compréhensible, lorsqu'on prenait en compte le nombre de fois où je l'avais bousculé en ignorant le respect de sa bulle intime, quitte à me montrer tellement insistant sur certains points qu'il devait régulièrement se sentir épuisé lorsqu'enfin nos entretiens prenaient fin. Oui, il y avait une telle dissymétrie dans nos attitudes et mentalités respectives que le simple fait de se retrouver face à moi plus de vingt minutes devait constituer une épreuve en soi pour ce jeune homme. Je me suis d'ailleurs souvent dit qu'il devait me détester pour mon manque d'humilité, mais ça ne m'avait jamais empêché d'adapter mon comportement jusqu'à présent. En réalité... j'étais mal à l'aise face à ce qu'il dégageait, face à son anxiété quasi palpable et si caractéristique des tributs provenant de districts où le mot « Carrière » n'existait pas... mais ça ne regardait que moi. Il avait peur d'y passer. Peut-être aussi peur pour sa famille également. Normal. Je connaissais ce sentiment, il m'avait tenu la boule au ventre depuis le premier jour dans l'arène, puis s'était intensifié lorsque j'en étais ressorti... et ça durait encore maintenant, même si j'avais l'avantage de venir d'un endroit où le Capitole se montrait plus clément envers ses citoyens. Pourtant rien n'était gagné d'avance, rien n'était acquis et surtout pas la sécurité de mes proches. Ce n'était qu'une illusion, même pour quelqu'un de privilégier comme moi. C'est bien connu, les propriétaires n'aimaient pas voir leurs esclaves se montrer trop malins ou hardis, car ils tendaient à encourager les autres à faire pareil et de ce fait les rendaient dangereux. Oh, un pas de travers et c'était foutu, c'est bien pour ça que les masques sociaux existaient... et Yorell semblait l'avoir déjà comprit depuis un moment, vu que j'avais toujours peiné à le fissurer.
Mais voila que tout à coup, j'entrevoyais ce qu'il y avait en-dessous. Ce moment fut bref, mais suffisant.
J'avais relevé la tête vers mon cadet en entendant ses dernières phrases auxquelles je choisis de ne rien y ajouter dans un premier temps. Généralement, ma bouche trouvait toujours quelque chose à dire du tac-o-tac, peu importait la situation dans laquelle je me trouvais, mais là, en ce moment un peu particulier, c'était pas aussi simple. Pour commencer, j'avais surtout laissé mon sourire s'estomper jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement, puis mon regard soutint le sien le temps de quelques longues secondes silencieuses. « Ouais. » Et voila qu'il venait de me donner une bonne raison de regretter un peu plus mon départ. J'avais pris mes marques, ici. Je m'étais fais des amis, j'avais reconstruis ma vie et voila que j'abandonnais tout retrouver une poignée de personnes seulement. C'était dans ce genre de situations que je me posais cette petite question insidieuse : où était vraiment ma place sur la carte ? J'étais un étranger, pour le district un, mais également un 'ancien tribut de l'extérieur', pour les gens de la capitale... du coup, mon coeur balançait entre les deux, car l'air de rien, j'avais appris à connaitre quelques gens adorables, dans cette grande cité. La plupart d'entre-eux ne réalisait simplement pas ce qu'était la vie hors de leur empire, car ils ne connaissaient pas autre chose que ça et même si je leur en voulait pour leur manque de compassion envers la misère d'autrui, je n'arrivais parfois plus à trouver la force de les haïr suffisamment pour me résoudre à les tuer un jour. Ensuite, il y avait les gens comme Yorell. Et puis les autres vainqueurs, les plus jeunes que j'arrivais à soutenir au niveau médiatique en étant « déjà sur place ». Tout ça... dans le fond, je n'avais pas qu'un costume. J'étais un ami, un fils, un frère, un rebelle et un capitolien en même temps. Humain et animal, gentil et méchant. J'étais moi et j'étais lui en même temps. J'aimais et je détestais, les deux à la fois. Mon courage et ma peur dansaient en permanence. J'étais une chose et son contraire dans un seul et même corps, depuis que la première goutte de sang avait été versée par ma faute lors des soixante quatrièmes Hunger Games. Il n'y avait qu'un truc qui me faisait me sentir uni, dans tout ça, et c'était ma volonté de bien faire.
J'esquissais un vague sourire. « J'essayerai de me débrouiller en me rappelant de tes conseils, t'en fais pas... » Mon regard dévia vers la fenêtre et je clignais des yeux une ou deux fois, puis retournais à la cabine pour me rhabiller, sans rien ajouter de plus. Une fois ressorti de là, néanmoins, le réflexe qui me tiraillait depuis maintenant quelques minutes fut plus fort que moi et je ne laissais ainsi pas le temps à Yorell de réagir avant de me rapprocher de lui pour passer mes bras derrière ses épaules et son dos afin de le prendre contre moi un court instant. Ca m'énervait, ça aussi. Depuis le départ de Noa et mon rapprochement avec Elyas, puis la victoire de Prudence et finalement mes retrouvailles avec Lilas, je devenais de nouveau beaucoup trop perméables à mes émotions. Ou alors, c'était juste parce que je savais que ce gamin risquait potentiellement de... « Te réjouis pas trop vite, j'en n'ai pas fini avec toi... t'auras tout le temps de me détester de nouveau d'ici la prochaine fois. » Je le relâchais alors comme si de rien n'était. « J'espère juste que je te reverrais pas avant un bon moment. » Ca me ferait chier qu'il crève. Ca me ferait tellement chier. J'étais fatigué de voir des gens mourir. Contrairement à d'autres collègues, c'était une chose à laquelle je n'arrivais pas à m'y habituer et qui continuait à me rendre malade malgré les années qui passaient, même en étant moi-même dangereux lorsqu'il s'agissait de « tuer ou être tué ». Mais ne l'étions nous pas tous ? Hum... ouais... enfin peut-être que toute la population de Panem n'était pas prête à éventrer un adolescent comme j'en avais moi-même si bien fait la démonstration lors des dernières minutes de show de mes jeux.
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
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Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Jeu 3 Avr - 20:03
I own the world, we own the world
Il n'oubliait jamais quelle était sa place dans ce monde pourri. Parfois, il arrivait à Yorell de maudire sa famille et le Capitol pour le mettre dans un tel embarras. Le gouvernement ne portait pas le District 8 dans son cœur, c'était un exploit que sa mère, Diana Moon, se soit fait une réputation prestigieuse à la capitale. Si seulement elle pouvait en jouer pour épargner sa famille, pour l'épargner lui... Cette épée de Damoclès qu'étaient les Jeux commençait à peser lourd sur sa conscience. Il y avait tellement de choses qu'il regretterait si l'arène l'appelait. Tywin en faisait partie, même s'il avait du mal à accepter le fait qu'il se sentait proche de lui. Quelque part, l'insistance exubérante de ce vainqueur permettait à l'adolescent d'avoir un avant-goût de ce qu'il risquait d'endurer: l'attitude superficielle du Capitol ne l'atteindrait pas, il s'en était fait la promesse. Et jamais il n'allait changer pour Snow. Pendant que Tywin s'isolait dans la cabine pour se changer, Yorell ne savait pas où poser son regard. S'il fixait les employés attelés à la tâche de l'autre côté de la pièce, il ressentirait une gêne intense, comme si ces personnes pouvaient lire Yorell à cœur ouvert. S'il se perdait dans le décor, le remords et la tristesse l’envahiraient. Alors Yorell ne put s'appuyer que sur cette foutue tringle de vêtements, feignant de remettre les cintres en ordre. Cela en devint même son occupation première, oubliant son client privilégié l'espace de quelques minutes. Il avait envie de lui dire de l'emmener avec lui pour fuir la misère de son district et l'effroi de la moisson. Il avait envie de souffler et d'apprécier ouvertement Tywin comme un proche. Mais il ne pouvait pas troquer ses valeurs. Il ne pouvait pas porter un masque comme Tywin le faisait, du moins pas maintenant. Yorell jouissait encore d'une certaine liberté, il plaignait son aîné. N'était-ce pas une bonne chose que Tywin quitte le Capitol ? Selon Yorell, il en avait besoin. Il ne pouvait définitivement pas lui en vouloir.
Quelque chose de chaud et d'agréable vint tirer Yorell de sa réflexion intense. Dans un sursaut, l'adolescent tourna sa tête pour découvrir Tywin, peau contre peau. Il ne savait pas quoi dire, ni faire. Et bizarrement, il ne se braqua pas. Cela semblait si naturel d'accepter les attentions de Tywin. Ce dernier devait être en proie à du chagrin, et pourtant ses mots contredisaient ses gestes: « Te réjouis pas trop vite, j'en n'ai pas fini avec toi... t'auras tout le temps de me détester de nouveau d'ici la prochaine fois. » Détester ? Si seulement Tywin savait la vérité... Yorell l'aimait bien, mais ne le montrait pas. Là était la nuance. Et alors que Tywin réinstaura le périmètre de sécurité, la suite fut plus dure. Yorell avait bien compris que son aîné faisait référence aux Jeux de cet été. Lui serait susceptible de représenter son district comme tribut, et Tywin n'aurait d'autre choix que voir l'horreur de la potentielle mort de ses "élèves" comme mentor. Ils se croiseraient, se regarderaient et se retrouveraient. Mais pour combien de temps ? « Je n'ai pas peur de la mort, Tywin. J'ai peur de laisser les gens que j'aime derrière moi. » Voilà tout ce qu'il pouvait répondre à son acolyte. Tout en gardant son visage fermé, comme à son habitude, Yorell poussa un long soupir bruyant pour briser l'atmosphère tendue qui s'était installée entre eux. Après avoir suffisamment passé ses nerfs sur la tringle de tenues, il fit quelques pas jusqu'à être à la hauteur de Tywin, les yeux rivés sur la direction inverse du vainqueur. « Il y a trop de choses auxquelles je tiens ici. Alors je ne mourrai pas sans m'être battu. » Il fit une pause et leva légèrement la tête pour observer Tywin droit dans les yeux. « Si je suis amené à combattre dans l'arène, je les tuerai tous. Et je ferai n'importe quoi pour y parvenir. » Il se vendrait au Capitol s'il le fallait, mais il ne pourrait jamais abandonner la vie. Elle était bien trop précieuse pour la dénigrer lâchement. Donnez-lui une lame, et il massacrera tout le monde dans leur sommeil au nom de sa propre existence.
Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Ven 4 Avr - 18:59
And then I found out how hard it is to really change.
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C'était l'une des première fois que j'entendais Yorell s'exprimer autant d'un point de vue plus ou moins personnel et dire que j'étais surpris par ses paroles... n'aurait pas été tout à fait vrai. En fait, j'étais impressionné, mais pas tellement étonné. Comme il était toujours difficile de deviner ce que pensait ou ressentait réellement ce jeune homme en face de moi lorsqu'il m'annonçait quelque chose, car son visage restait impassible en toute circonstances, j'étais peu à peu devenu prêt à accueillir tout et n'importe quoi venant de sa part, y compris un discours comme celui qu'il venait de me servir. Je n'avais jamais su qui il était réellement et je ne le saurais sans doute pas, mais c'est justement le fait de me faire cette réflexion qui me permit de mettre enfin le doigt sur le but de sa manoeuvre comportementale, laquelle avait commencé dès notre première rencontre.
Petit malin.
J'étais à présent parfaitement calme et attentif face à mon interlocuteur qui venait de reposer son regard sur moi. Ce dernier échange modifiait beaucoup de choses, à commencer par mon envie d'en savoir plus. D'un côté, je souhaitais de tout mon coeur à ce garçon de ne jamais avoir à mettre les pieds au Capitole parce qu'il devrait participer aux Jeux de la faim... et d'un autre... j'avais bien envie de découvrir de quoi il était capable, derrière cette mèche de cheveux qui lui cachait la moitié du visage en permanence. Après tout... si quelqu'un comme Prudence avait pu s'en sortir, il avait ses chances, j'imagine. « C'est très honorable de ta part de penser comme ça. » Et c'était exactement ce que les spectateurs voulaient voir à l'écran. Après avoir plissé les yeux pour le dévisager l'espace de quelques instants, je finis par soupirer en me détournant le premier, cette fois-ci. « Malheureusement, l'honneur, c'est ce qui a amené des centaines de personnes à mourir dans les districts, il y a trois ans de ça, c'est ce qui a détruit le treize. Et c'est aussi l'honneur qui a permit aux mille six cent tributs démembrés dans l'arène depuis le début des Hunger Games de finir aux oubliettes. Les seuls quelques-uns d'entre-eux qui sont entrés dans l'histoire en tant que vainqueurs... tu les trouves admirables pour ce qu'ils sont devenus ? La majorité de ces gens ont fini alcooliques ou fous, t'es au courant de ça ? » Mes paroles étaient crues, mais je ne disais là que la vérité. « L'honneur, c'est une excuse pour te voiler la face. Tu gagnes uniquement parce que t'es assez égoïste pour penser que ta vie vaut mieux que celle des autres, y compris celle de la gamine de douze ans qui sait à peine se retenir de pleurer dans le noir et qui fait une proie facile. » Un sourire angélique s'afficha alors sur mon visage tandis que je le penchais sur le côté. « J'espère pour toi que tu t'en sortiras, comme tu me le dis... mais Yorell, toi qui n'a pas peur de mourir... est-ce que tu t'es déjà fais menacer de manière létale, pour avancer ça ? (...) Mets toi une chose dans la tête, ce n'est pas à ta famille que tu penseras, au moment où il y aura un carrière à tes trousses. » J'étouffais un rire sans joie. Nous étions des animaux, à la base, tous. Des animaux avec un instinct de survie très développé lorsque l'adrénaline se déchargeait dans notre sang. Quand les situations critiques nous arrivaient à la figure, et qu'il n'y avait qu'une seule priorité dans notre cerveau : trouver comment ne pas mourir. « Si tu veux vraiment gagner à tout prix, j'espère que t'as déjà commencé à réfléchir à comment tu vas t'y prendre et que tu te prépares physiquement dans l'éventualité d'être le prochain sur la liste de ton district, cet été. » Je serrais la mâchoire un instant. Il fallait qu'il arrête de se faire des films. Ca m'énervait, il tenait le même discours qu'un carrière alors qu'il ne l'était pas. J'avais pas envie de le voir crever aussi bêtement. « Peu importe... »
Yorell T. Moon
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Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Sam 5 Avr - 5:31
I own the world, we own the world
La vérité était si dure à accepter. Yorell s'était cru bien fort face à Tywin, à cet instant. Il avait pensé être en bonne posture à côté du vainqueur, mais il en était autrement. Lui ne savait pas ce que c'était d'être vraiment dans l'arène. Tywin, lui, l'avait vécu. Avait-il vraiment ces raisons-ci pour se défendre lors des Jeux ? En réalité, Yorell n'avait certainement pas envie d'être moissonné. De toute sa vie il craignait les Jeux, et il cherchait tant à les fuir. Alors pourquoi tenait-il un discours aussi engagé, tel un Carrière, alors qu'il brisait ses propres convictions ? Yorell était tout simplement incompréhensible. Lunatique. Et il savait que cela le perdrait. Il avait cherché à faire le fier devant Tywin, pour que ce dernier ne le prenne pas pour un faible, mais au final il n'y eut pas l'effet escompté. Son aîné l'avait littéralement fait redescendre les pieds sur Terre. Et c'était peut-être mieux ainsi. Alors Yorell ne put qu'écouter Tywin attentivement, sans sourciller, gardant ce visage aussi fermé qu'une forteresse, comme il savait si bien le faire. Au fond de lui, il criait à la détresse. Tywin était si dur avec lui. Mais il comprenait bien qu'il faisait ça pour son bien. Il ne devait pas se faire de faux espoirs, les Jeux ne se passaient jamais comme on le voudrait, ce n'était que l'enchaînement d'actes de violence et de barbarie pour sauver sa propre peau. En clair, les Jeux rendaient les tributs égoïstes. Et seul le plus fort, le plus intelligent et le plus endurant pouvait prétendre à la victoire tant recherchée. L'adolescent voyait une multitude d'expressions se dessiner sur le visage de Tywin alors que ce dernier s'exprimait de manière crue et sincère. Il pouvait voir l'inquiétude, la moquerie, la colère. Tywin était si sensible... Toujours à se préoccuper de son prochain. Yorell l'enviait, lui qui était aussi froid qu'un glaçon. Comment diable le vainqueur pouvait-il s'attacher à lui ? Aurait-il donc pitié de sa situation de potentiel tribut ? Non, il ne pensait pas. Yorell essayait de voir toujours le côté sincère des gens, et la réaction de Tywin face à ce qu'il avait dit précédemment semblait bien réelle. Il ressentit une gêne inexplicable. Il était rare de le voir destabilisé, mais cette fois-ci ce fut bien difficile pour Yorell de se cacher derrière son masque de fer. Il fuya brièvement le regard de son aîné avant de s'éloigner de lui de quelques pas, lent et lourd. Il vint s'appuyer contre le dossier du fauteuil qui faisait face à la tringle de vêtements, et il passa une main sur son visage, dégageant son imposante mèche de cheveux de la moitié de sa figure. Ce n'était pas le moment de faillir. Pas après tout ce temps à repousser Tywin et sa curiosité exubérante. « Tu sais, ça me fait chier autant qu'à toi. Putain. » écorcha-t-il sèchement. Il n'arrivait pas à se comprendre. Ce simple rendez-vous professionnel avait pris une tournure assez intéressante, mais il ne pensait pas déraper autant. Pouvait-il faire confiance à Tywin et s'ouvrir exceptionnellement ?
Un silence pesant s'était installé entre les deux garçons. Yorell tournait le dos à son aîné, comme s'il fuyait la réalité que Tywin lui balançait dans les dents. Au final, il était faible. Faible face à un homme qui avait vécu l'enfer dont il avait la peur intense. Il était incomparable à lui. Un bébé à côté d'un tel homme. Et il pouvait se maudire tant qu'il le voulait, jamais il ne ferait le poids. Pour ne pas vexer le vainqueur, le jeune homme avait quitté le fauteuil pour récupérer l'ensemble qu'ils avaient choisi ensemble pour le plier soigneusement sur son bras, puis il réajusta sa mèche de cheveux sur son visage avant de s'éclaircir la voix. « Je suis désolé. Je sais que ce n'est pas ce que tu aurais voulu entendre de ma part. » Yorell ne savait pas comment se défendre face à la cruauté des mots de Tywin. Il savait que tôt ou tard il devrait l'accepter, car c'était pour son bien. Mais pour l'heure, il avait l'affreuse impression que son interlocuteur le prenait pour un égoïste aux ambitions d'un Carrière alors qu'il venait tout droit d'un des districts les plus pauvres de Panem. Autant ne pas se voiler la face, la vie ne serait jamais facile pour l'asiatique. Même maintenant. « Je demanderai à ma mère de faire repasser l'ensemble, et un coursier viendra le livrer chez toi l'après-midi de la réception. Tu as une requête particulière à formuler ? » fit-il avant de se rapprocher de Tywin, reportant son regard dans le sien. Il reposa l'ensemble sur la table à côté du fauteuil, puis il vint faire face à son aîné sans nulle honte, quoiqu'un peu mélancolique. Il savait que le vainqueur avait besoin de baume au coeur avec cet accrochage, les mains de Yorell agirent d'elles-mêmes: elles arrangèrent le haut de Tywin méticuleusement, redessinant ainsi proprement les épaules larges de ce dernier. Puis le col fut replié correctement. Et pas une seule fois elles frôlèrent la peau du plus vieux. Yorell leva de nouveau les yeux sur Tywin, un petit sourire sincère au coin des lèvres. « Ne t'inquiète pas pour moi... Si tu quittes le Capitol c'est bien pour l'oublier. Alors oublie-moi dans la foulée, ok ? » Oublier, c'était plus facile à dire qu'à faire. Et l'oubli était une éponge qu'on ne trouvait jamais quand on en avait besoin.
Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Mer 9 Avr - 15:10
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La balance d'équilibre entre nous semblait vaciller de plus en plus depuis quelques minutes. Peut-être aurais-je du me taire, au lieu d'initier le sujet des Jeux par un sous-entendu et peut-être que Yorell aurait pu éviter d'entamer sa réaction de manière aussi vive. Celle-ci m'avait donné une fausse impression de lui et je n'aimais pas sentir qu'un potentiel tribut prenait les choses aussi légèrement que moi concernant ma potentielle mort, il y a treize ans, lorsque j'avais été appelé à entrer dans le train pour le centre d'entrainement. Peut-être bien qu'il gagnerait, peut-être. Mais peut-être pas. C'était bien d'avoir de la motivation et de la détermination, mais il fallait rester rationnel. Je m'étais donc montré assez dur dans mes propos, j'en ai conscience, mais je l'étais toujours lorsqu'il s'agissait de sujets aussi sérieux que les Hunger Games et ce garçon ne faisait pas exception à la règle. Ainsi, pendant que mes mots agissaient sur lui, je retournais au silence en inspirant calmement, immobile. Mes mains se croisèrent dans mon dos et je me contentais de l'observer sans plus rien ajouter pendant quelques secondes. D'ailleurs, il se reprit très vite, comme toujours, sauvant les apparences pour rester professionnel et éviter sans doute d'exploser. J'étais moi-même assez familier avec cet éternel combat intérieur qui visait à ne pas laisser transparaître ce qui se passait réellement dans sa tête, je n'allais pas le blâmer d'agir de la sorte, il avait sa propre technique pour tenir le coup face à la pression. Yorell menait sans aucun doute un combat acharné avec lui-même pour rester tranquille à l'heure où je vous parle et c'est ce qui commença à me faire culpabiliser de l'avoir poussé dans ses limites... or là, comme par magie, le jeune homme s'adapta à mon sentiment de malaise en s'excusant presque aussitôt et en changeant de sujet. Je sautais alors sur l'occasion pour le suivre dans sa lancée. « Oui, j'aurai besoin des mêmes boutons de manchette que tu m'as donné la dernière fois, s'il te plaît. Sinon, tout est parfait. » À quoi bon insister ? Qu'est-ce des paroles auraient changé ? La moisson aurait lieu. Les jeux auraient lieu. Ceux qui doivent mourir mourront et le nouveau vainqueur sera couronné. Ainsi de suite. Je n'allais pas lui donner de conseils, lui dire qu'il avait besoin de s'ouvrir à quelqu'un pour parler de ses angoisses afin de décompresser, parce qu'apparemment, c'est sa rigidité qui lui permettait de tenir le coup et que même si ça pouvait mal au coeur de voir un adolescent de son âge avec un visage aussi fermé, il avait sans doute besoin de ça pour ne pas craquer. Je l'avais beaucoup taquiné d'un point de vue personnel et intime pour détendre l'atmosphère, mais je ne me montrerais pas inquisiteur envers ses défenses internes, car elles lui permettaient de confiner ses peurs et qu'il ne les avait pas créées pour rien. Je n'étais pas son bourreau... tout du moins, je ne voulais pas l'être. Je préférais qu'il garde en tête une image de moi peut-être agaçante, mais pas menaçante. « Ne t'inquiète pas pour moi... Si tu quittes le Capitol c'est bien pour l'oublier. Alors oublie-moi dans la foulée, ok ? » Je n'en revenais pas. Est-ce qu'il était vraiment en train d'essayer de me ménager en me disant un truc pareil ou n'était-ce qu'une impression de ma part ? C'était si flagrant que ça, que notre conversation m'avait touché ? J'aurais pu lui faire un monologue sur l'oubli pour répondre à sa question finale facilement... mais c'aurait été futile. Pas vrai ? Nous savions très bien à quoi nous en tenir, l'un comme l'autre, au sujet des souvenirs. Et aussi triste à dire que ça puisse l'être, même s'il venait à mourir, j'étais tout à fait capable de continuer à fonctionner normalement avec son fantôme sur la conscience. Ca ne serait ni la première, ni la dernière fois que j'aurais à faire des adieux. À force, on apprenait à agrandir le cimetière dans son esprit pour chaque tombe supplémentaire. Et puis, qui sait, de toute façon il n'avait pas toutes ses chances d'être moissonné. Et ptetre qu'il gagnerait, si c'était le cas.
Un sourire amical apparut donc sur mon visage et je hochais simplement la tête, avant de lui attraper un bras pour bien établir le contact entre nous. Il n'y avait rien à dire de plus et honnêtement, même j'avais une boule dans la gorge, je crois qu'il était temps de revenir en surface. « Merci pour tout, Yorell. Prends soin de ta famille, d'accord ? » Même s'il n'en n'avait pas forcément conscience, ce garçon m'avait apporté autre chose que ce que je voyais au quotidien, en addition de ses conseils toujours plus avisés avec le temps. Bien que notre relation n'ait été que temporaire, j'avais pu observer une évolution dans son expertise et voir son potentiel se développer. Il était très observateur. Calme et observateur. Intriguant et solide à première vue. Ce qu'il en était dans les situations de stress pour lui, je ne pouvais pas le prédire, mais mentalement, l'impression d'imprévisibilité qu'il dégageait avait quelque chose d'intéressant. Peut-être même menaçant, pour certains.
Yorell T. Moon
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Sujet: Re: I own the world, we own the world |Yorell Mer 9 Avr - 19:10
I own the world, we own the world
Il devait se dire que ce n'était qu'un au revoir. Yorell se détestait en ce moment même. Lui qui s'était juré de ne s'attacher à personne d'autre que sa famille tant que la menace des Jeux planait au-dessus de sa tête, voilà qu'il commençait à regretter que Tywin quitte les lieux. Il savait qu'il n'allait probablement plus le revoir avant un bon bout de temps. Encore fallait-il qu'il survive d'ici leur prochaine rencontre. Le départ de Tywin sonnait comme un adieu aux oreilles du jeune homme. Sa mère perdait un client, lui perdait une clé de son bonheur. Si bonheur il en jouissait. C'était étrange à définir, mais Yorell ressentait comme de l'empathie pour cet homme. Son côté curieux et touche à tout allait beaucoup lui manquer. L'adolescent incarnait la rigidité à l'état pur, car il avait des raisons précises de se comporter comme tel, et il était l'antithèse parfaite de Tywin. Les opposés s'attirent, non ? Et pourtant, Yorell refusait de porter le vainqueur dans son coeur. Car il savait que cela lui porterait préjudice. S'il avait des amis, ce serait d'autant plus dur de leur dire au revoir si le destin frappait. Pour le bien-être des autres, il s'était construit une tour de verre infranchissable tant que la moisson tambourinait dans ses oreilles. Il préférait être seul pour ne pas avoir à affronter les regards lourds de sens de ses proches. Supporter ceux de sa famille était déjà bien difficile, il ne pouvait pas se permettre d'allourdir les peines. Et puis de toute façon, tout le monde finissait par mourir seul. Yorell sortit de sa poche un calepin criblé de noir, puis s'en suivit de son stylo. Il griffonna la requête de Tywin et posa ensuite le tout sur la table près de la tringle. Ses doigts parcoururent le rebord de ladite table vernie, ses yeux suivaient leur chemin avec une attention toute particulière. Puis le styliste en herbe releva vivement la tête pour observer Tywin, lui offrant un sourire au coin des lèvres. Ce genre de sourire moqueur, mesquin, taquin. Ce genre de sourire qui vous dit "ça va, ne me prends pas pour un débutant". Il fallait dire que Yorell n'était pas très doué pour tisser des liens sociaux, et ça tout le monde l'avait compris. Mais s'il y avait une chose qu'il faisait très bien, c'était de protéger sa famille. Du moins, il essayait de toutes ses forces. Pour qui prenait-il chaque année un nombre incroyable de tessarae ? Kallista, Papa, Maman. Avant, il le faisait pour Keira. Et aujourd'hui il se retrouvait avec 28 fois son nom marqué dans l'urne. 28 chances d'être tiré au sort pour monter dans ce putain de train. 28 chances d'affronter son destin et de dire merde au Capitole. Après tout, ne risquait-il pas sa vie pour sa famille ? Alors pas de raison de s'inquiéter, Yorell gérait déjà la situation. Sans doute que Tywin ne savait pas les sacrifices que l'unique fils de la famille faisaient. Ce dernier ne parlait que si peu de sa vie privée, le vainqueur en aurait pensé autrement s'il pouvait lire à travers le visage clos de l'adolescent. Il l'aurait pensé fou, avant tout. Fou de vendre sa vie à la solde de Snow. Mais il en était ainsi que Yorell ne troquerait pas ses valeurs.
Le soleil s'était finalement couché, c'était le signe de la fin de leur entrevue professionnel à première vue. Yorell aperçut les employés faire des allers-retours entre leurs bureaux et leurs casiers personnels. Sa mère allait bientôt fermer le salon aux clients, il était donc temps pour le jeune homme de raccompagner son client à l'entrée. Il lui fit un geste de la main pour l'attirer vers l'extérieur, faisant ainsi le chemin inverse d'il y a une heure. Les grandes portes d'entrée semblaient froides, austères. Si Yorell devait se comparer, il prendrait volontiers cesdites portes. Elles reflétaient à merveille la froideur légendaire du potentiel tribut. Et ce dernier comptait bien là-dessus pour vivre. Son regard dériva vers la sortie. Il n'allait pas prendre Tywin par la main pour qu'il daigne quitter les lieux, de ce fait il se posta sur le côté, croisant ensuite ses bras. On aurait dit qu'il avait décidé de prendre racine là, le temps de lui dire au revoir. Il n'aurait jamais pensé que ce moment viendrait un jour. Tywin avait une famille aussi. Sa vie n'était pas au Capitole. Il venait du District 1 après. Un retour au sources, c'était une chose que Yorell devrait bientôt songer. Rentrer chez lui, au District 8. Revoir sa petite soeur Kallista et son invisible de père. Reprendre la monotonie de son quartier. Et subir la moisson avec consternation. Ce fut sans aucun autre mot que Yorell laissa son aîné franchir le pas des portes austères, seul son regard parlait pour lui. Ses yeux suivaient à la trace Tywin. Ce qui prenait quelques secondes semblaient être des minutes insurmontables pour l'asiatique. Fixer le dos large de son comparse, n'attendant pas que ce dernier tourne la tête. Les paupières légèrement plissées, Yorell essaya de mémoriser cet instant quelque part dans sa tête. Après tout, il ne reverrait sans doute pas Tywin avant très longtemps, autant en garder une image positive de lui. Et en même temps que l'intéressé s'éloignait du studio, les portes de son cœur se refermèrent de même que celles de son lieu de travail. Il put apercevoir la tête blonde de son aîné se retourner, et ses yeux percutèrent les siens une dernière fois. Les bras toujours croisés devant l'entrée désormais close, ce fut non sans mal qu'il tourna les pieds pour faire dos à l'entrée avant de marcher au milieu de la pièce, le pas assuré et élégant. Et un sentiment de fierté l'envahit. Il se fit la promesse de ne jamais se fourvoyer, et que son chemin rencontrera de nouveau celui de Tywin Nasuada, l'homme qui avait presque réussi à percer sa tour de verre.
Un sourire sournois se dessina sur ses lèvres. Il n'était définitivement pas faible. Il allait le surprendre, qu'importe la situation. Et promis, ce jour viendrait.