I will be right here waiting for you
« L. Catalina Meery & Finley M. Blythe »

J'avais trouvé de l'eau. J'avais tué un homme, un adolescent même, il devait avoir le même âge que moi. Ou peut être dix huit ans. Mais cela restait un adolescent. Et je n'arrivais rien a ressentir. Les larmes auraient du couler, j'aurais du me sentir coupable, ou je ne sais quoi, mais rien. Mes yeux restaient sec, et j'avais beau sonder mon âme je n'y voyais rien de différent. La seule chose qui occupait toute mes pensée étaient que je portais quatre litres d'eau sur mon dos et que ce poids était agréable et rassurant. Est-ce que j'étais inhumaine ? Est-ce que vue de l'extérieure je donnais l'impression de n'avoir aucun coeur, et de n'être qu'une meurtrière. J'avais tué un adolescent, et je l'avais fait exprès, d'un geste précis et calculé. Fin avait tué par accident, moi j'avais tué pour sauver ma peau, et j'arrivais même a ressentir au fond de moi du soulagement d'être débarrassée d'un adversaire, et d'un adversaire redoutable qui plus est. Fin s'en voulait et moi je ne regrettait rien, était-il à ce point une meilleure personne que moi ? Avait-il quelque chose, une empathie ou quoi qui me faisait défaut ? Est-ce que j'étais anormale ou bien était-ce les jeux qui nous transformaient en machine à tuer ? Je ne le saurais certainement jamais, puisque je n'aurais pas le temps de vivre assez longtemps. Et qui plus est, les jeux auraient tout gâchés. Même si je venais à survivre, chose hautement improbable, j'aurais la mort de Finley, dont je pouvais dire que j'étais tombée amoureuse, sur la conscience, et son souvenir me torturerait toute la vie. La mort était-elle préférable ? Encore une fois je préférais ne pas y penser, ce n'était de toute façon pas une décision que j'avais à prendre. De toute façon, toute cette mise en scène nous échappait à tous, même aux plus terribles d'entre nous.

Après ma rencontre avec la fille du neuf dont je ne connaitrait probablement jamais le prénom, et c'était mieux comme ça, elle devrait mourir pour que Fin et moi survivions, j'étais partie au petit trot retrouver le point de rendez vous dont nous avions convenu. Je voulais apporter de quoi boire à mon allié au plus vite. S'il n'en avait pas trouvé de son côté, il devait être à bout de force. 24 heures sans boire cela commençait à faire un sacret paquet. Lorsque j'étais revenue à ce qu'il me semblait être l'endroit où nous avions dormi, le soleil avait entamé depuis peu sa descente dans le ciel. Un peu plus de deux heure de l'après midi dans une vie normale, mais les heures ne veulent plus rien dire dans l'arène. Je préférais me fier au soleil. Finley avait dit que nous nous retrouverions avant le couché du soleil. J'avais donc attendu. J'avais essayé de grimper sur une branche, mais avec mon dos qui me faisait souffrir, et sans l'aide de Fin j'avais du m'y reprendre un bonne dizaine de fois avant de finalement me hisser sur la première branche. J'en avais grimpé trois ou quatre de plus, avant de m'asseoir et de m'installer pour attendre. Et j'avais attendu. Plus les heures passaient plus la peur s'emparait de moi, s'il était arrivé quelque chose à Finley ? J'avais entendu plusieurs coups de canon durant l'après midi, si l'un d'entre eux avait annoncé la mort de mon allié et bien plus ? Je ne sais pas si je serais capable de continuer sans lui. Si j'en aurais la force. Je ne savais pas me nourrir, il fallait être franc, mes chances de survies étaient très faible sans lui à mes côté. Sans parler de la peur permanente, et de la tristesse, du désespoir qui s'emparerait de moi s'il ne me revenait pas. Le soleil commençait déjà à se coucher quand je pris la décision de descendre de ma branche, et de partir dans la direction dans laquelle il était partit ce matin, l'appelant régulièrement tout en essayant d'être la plus discrète possible. J'avais croisé l'une des inventions du capitole ce matin, j'étais sure que ce n'était pas la seule.

Je me sentais terriblement seule et perdue quand j'entendis un mouvement sur ma droite. Mon couteau dans la main, couteau qui portait encore des marques du meurtre du tribut du 11, j'attendis les yeux braqués dans cette direction. Lorsque je vis la personne s'avançait, je lâchais mon couteau avant de courir pour passer mes bras autour de son cou et le serrer contre moi. « Fin ! J'ai eu tellement peur en te voyant pas revenir ! »