Levi Caulfield

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

Je ne la vois pas. Je n'ai pas envie de me l'imaginer. J'aime cet aspect imprévisible de la mort. J'en ai un peu peur aussi, et c'est un euphémisme. La mort me fait peur. J'ai parfois l'impression qu'elle est à chaque coin de rue. C'est un peu excessif de ma part, j'en ai conscience. Mais quand même... La mort, c'est l'inconnu. L'inconnu, c'est le danger. Quitte à choisir, je préfèrerais mourir rapidement, sans m'en rendre compte. Juste quitter ce monde d'un coup, sans avoir l'occasion de me préparer. Au moins, je n'aurais pas de questions à me poser. Mais quand même... J'ai peur.

➺ QUELS PETITS PLUS T'AIDENT DANS LA VIE (OU LES JEUX) ?

 Je ne suis pas le garçon le plus fort, ni le plus futé. Je ne sais pas chasser, ni m'en sortir dans la nature. Mais mon atout principale n'est pas négligeable : ma rapidité. Je sais courir, vite, et avec une endurance raisonnable. Echapper à quelqu'un est assez facile pour moi. Mon deuxième avantage ? La persuasion. Je sais mentir, avec facilité. Pour me sauver la peau, obtenir quelque chose, liguer les gens les uns contre les autres. Semer la confusion et la zizanie, c'est simple pour moi, mais je ne contrôle pas toujours très bien ce que je laisse derrière moi.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Oui et non. Oui, car j'apprécie ce divertissement, aussi malsain qu'il puisse paraître. Oui, car quand je les regarde, cela me rassure car je ne suis pas là-bas. Non, car ils sont déprimants. Voir ses garçons et ses filles de mon âge se battrent à la morts, c'est triste. Surtout lorsque l'on s'attache à certains, comme quand l'on s'attache aux personnages d'un bouquin. Et puis, ils foutent une sale ambiance dans le District, dès que l'un de nos tributs perd. Je reste donc assez partagé lorsque je me retrouve devant la télévision, et que je regarde les jeux en cours...

QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ECHOUEE ET DES REBELLES ?

Une part de moi trouve que cette révolte est justifiée. J'approuve quelques de leurs arguments, et dans l'idée, ils n'ont pas tord. Cependant, je reste sur ma réserve. Je ne pense pas que cette révolte puisse porter ses fruits. Elle est stérile, selon moi. Le capitole est trop fort, et puis... Ma situation sous son commandement me va. Tant que je respecte la loi, je peux vivre ma vie aisée et tranquille. Je serais fou de vouloir que cela change... Rien ne garantit que la vie sans le capitole soit forcément meilleure... Alors face à tout ce qu'il se passe par ici, je fais ce que je sais faire le mieux... Je ferme les yeux, et j'essaye de m'en sortir.

➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ?

Cela pourrait être mieux, mais surtout... Cela pourrait être pire ! J'apprécie ma vie comme elle est ici, je ne suis pas à plaindre. J'ai très certainement beaucoup moins que les District 1 ou 2, mais franchement, je m'en contente. Même dans mon district je suis légèrement au dessus du niveau de vie moyen. Nous sommes assez privilégiés par le Capitole, alors avec les mouvements de révolte, je ne sais pas comment cela va se passer pour nous. Mais globalement, la vie est bonne, et je n'échangera ma place ici pour rien au monde. Enfin, je pense...

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

 J'ai peur. Chaque matin de la moisson depuis que j'ai douze ans, je me réveille avec un mal au ventre terrible. Ce dernier ne me lâche pas jusqu'à que le tribut mâle soit appelé, et que ne soit pas moi. Bien que je n'ai que très peu de chance d'être tiré, vu que mon nom est indiqué bien moins de fois que d'autres, mais quand même. Chaque fois, j'ai envie de m'enfuir pour la journée, éviter l'évènement et me cacher pendant plusieurs heures, mais cela ne ferait qu'aggraver les choses, alors je ravale ma peur et j'y vais, tête baissée. C'est qu'un sale moment à passer, c'est ce qui faut se dire.

JE VIENS D'UN MILIEU assez aisé, dans la moyenne, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est bien présente. DU COUP, MON NOM A 7 CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE étudiant ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime assez peu cela. JE SUIS DANS LE 5ÈME DISTRICT. AYANT 16 ans JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Quand Levi se plante devant la porte de son père ce matin là... Cela surprend ce dernier. Arthur reste sur le pas de la porte, la surprise se lisant sur son visage. Il se serait attendu à voir son ex-femme peut-être, mais pas son fils... Surtout pas dans cet état là. Surtout pas si remonté, et si pressé de lui dire ses quatre vérités, sans une salutation, ou quoi que ce soit.

« Tu sais au début Papa, quand t'es parti, j'étais un peu triste. Voire carrément anéanti. Je n'aurais jamais pensé que toi, mon modèle, mon père, puisse agir de la sorte. Tu m'as déçu, terriblement. Puis je me suis rendu compte d'une chose, assez vite. »

Levi plonge son regard sombre dans celui de son père, similaire. Il le fixe avec insistance. Ils se ressemblent énormément, et l'adolescent peut le constater à présent. Il peut constater ses cheveux clairs, ossillant entre le roux et le blond. Sa peau pâle qui a l'air de ne jamais avoir connu le soleil... Levi est le portrait craché de son père, et cette constatation laisse un goût amer en travers de sa gorge. Et il ne cache pas ce dégoût. Il le laisse percevoir sur son visage, pour que son père puisse le constater.

Il attend que son père lui pose la question. « Allez, demande moi quoi », songe-t-il, « Allez... »

« Tu t'es rendu compte de quoi Levi ? Cède finalement le père Caulfield, dans un soupir las.
- Maman est mieux sans toi. »

Cette pique est facile. Mais elle fait quand même sourire Levi, surtout face à l'expression exaspérée de son interlocuteur. Il est satisfait, mais pas sur sa faim. Son père va pour fermer sa porte au nez de son fils, mais ce dernier place rapidement son pied dans l'embrasure.

« Je n'ai pas fini., reprend-t-il en rouvrant la porte. Tu ne veux pas savoir ce qu'il s'est passé pendant tout ce temps sans toi ? Ce serait dommage de se revoir et de ne pas se tenir au courant de ce qu'il s'est passé dans notre vie. »

Arthur hausse les épaules, et détourne le regard. Il n'a pas vraiment le choix. Levi s'impose, le regard méprisant.

« Maman a déprimé. Pas une petite déprime. Elle a abandonné son travail à cause de toi. Elle a cessé de se nourrir toute seule. Si je n'étais pas là, elle se serait laissée mourir, tu sais ? Mais tu dois t'en moquer. Tu as décidé que tu t'en moquais le jour où tu as passé notre porte pour la dernière fois. Bref. J'ai du prendre les choses en main. J'avais onze ans papa. Onze ans. J'étais qu'un gosse. J'ai prétendu à l'école qu'elle était malade, pour justifier son enfermement soudain. J'ai raconté à tout le monde que tu étais parti car tu ne supportais pas de la voir malade. »

Arthur réprime une grimace, et fait un pas en arrière. Comme pour s'éloigner de son enfant abandonné. Il baisse la tête, honteux.

« C'est ça, ne me regarde pas en face en plus. Bref. A cause de toi, dès mes douze ans j'ai du prendre deux tessarae...
- Ce n'est pas si énorme, s'autorise à commenter le père.
- Tais-toi. C'est déjà trop pour un gamin de mon âge. Si t'avais été là, j'en aurais pris aucun tu sais ?
- Je le sais.
- J'ai du mal à le croire.
- Pourtant c'est vrai, renchérit Arthur, un peu plus vivace. »

Levi lui jette un regard noir. Ce n'est pas dans ses habitudes, loin de là, mais son père le pousse presque à cela. Il soupire, ferme les yeux un instant, avant de reprendre :

« Au moins, cela a fait prendre conscience à Maman de notre situation. Cela lui a fait prendre conscience que puisque toi tu n'étais pas là pour m'empêcher de prendre des risques, c'était à elle de s'occuper de moi.
- Ta mère a toujours été la plus forte.
- Tais toi. Sans toi, elle a réussi à se reconstruire. Sans toi, elle s'est occupée de moi, parfaitement. J'ai repris le chemin de l'école correctement et elle celui du travail. Elle s'est battue pour moi, chose que tu n'as jamais fait. Elle s'est reconstruite. Sans toi. »

Levi se met rarement en colère. Pourtant, la colère se met à traverser ses membres, elle lui brûle le front. Il extirpe un papier de sa poche. Froissé, à moitié déchiré, qu'il jette sur son père dans un geste rempli de rage.

« Ne t'avise plus de lui écrire des lettres pareilles. Elles ne lui arriveront jamais. Il est trop tard pour la récupérer. Tu ne ferais que la détruire une seconde fois. Je t'empêcherais de lui écrire de nouveau, ou de l'approcher. Fais toi oublier pour de bon. Tu n'existes plus, ni pour elle, ni pour moi. »

Les mots font mal. Levi recule, tremblant de rage, et commence à faire demi-tour, pour s'échapper de cette situation.

« T'es comme moi Lev'. Tu as peur. Tu as juste peur de ce qu'il se passera si je reviens. Si je redeviens l'homme de la vie de ta mère. Tu es un froussard, comme moi... »

Arthur est presque triste dans le son de sa voix. Il est triste, mais lui aussi en colère. Et un peu las aussi. Étrange mélange. Levi s'arrête, le fixe de nouveau, avant de secouer la tête, et s'en aller en courant.

« Et tu fuis Levi. Tout le temps., murmure-t-il en regardant la silhouette de son fils disparaître au coin de la rue. »

L'homme soupire, et ferme sa porte derrière lui, une bonne fois pour toute. Il est seul. Tout seul, et il faut croire que cela restera ainsi.