III.5 - grand place (d5, d6, d7 & d8)

Chapitre 5
“ le capitole ouvre ses portes ”

(c) winteriscoming
Les habitants visitent la grand-place du Capitole avec l'hôte/hôtesse de leur district ainsi que leurs vainqueurs des jeux. Ils peuvent admirer les publicités sur les écrans géants, les devantures de boutiques plus luxueuses les unes que les autres ou encore faire la connaissance d'artistes donnant vie à la place la plus prestigieuse de tout Panem.

district cinq ✤
11 novembre, de 14h à 16h

district six ✤
11 novembre, de 16h à 18h

district sept ✤
11 novembre, de 18h à 20h

district huit ✤
11 novembre, de 10h à 12h

infos pratiques.
Vous trouvez donc quatre districts par sujet, cependant, les habitants de districts différentes ne se rencontrent jamais. Vous trouverez le calendrier de chaque visite juste au-dessus dans l'intrigue. Merci d'y être attentifs ! Et bien évidemment, vous pourrez créer des sujets entre vous si vous souhaitez développer avec un autre membre en particulier. N'oubliez pas alors d'ajouter dans le titre la mention 'III,5.'

Vous pouvez poster à la suite de ce message, uniquement si vous appartenez au district 5, 6, 7 ou 8 tout en étant attentifs aux horaires puisque, je le répète, les différents districts ne se rencontrent pas une raison évidente.

Grande Place (d7)
fin de la visite, 20h

Une fois de plus, les pensées d’Ambre s’égaraient du côté des siens tandis qu’elle prenait place dans la file de ces étranges « visiteurs ». Un pas après l’autre, une idée en chassant une autre. Clopin clopant sur des marches lustrées, cirées, nettoyées ? Quelle importance. La saleté n’avait pas sa place ici, et elle ne pouvait s’empêcher de s’imaginer vermine parmi la vermine : elle avait beau se ranger de leur côté, certaines de leurs réactions n’en restaient pas moins incompréhensives, à l’image de leur extravagance quasi génétique. Celles-là même les plaçaient directement au rang de personnalité la plus méprisable de l’année. Ambre était devenue le lien entre son district et la Capitale, et tâcher de comparer les deux mondes était plus absurde encore qu’un de ces chapeaux à fanfreluche. A cette heure-ci, son district serait en pleine effervescence. Isaac serait debout depuis longtemps. Quant à Laurel, elle quittait à peine le boulot. A des kilomètres de là, Ambre se faisait l’effet d’une touriste. Les rues du Capitoles étaient aussi clean qu’elles étaient dénuées d’habitants. Elle ne comprenait ni leur mode ni leur manière de vivre ; si toutefois ils en avaient une. Et ils le lui rendaient bien, à grands coup de choses inaccessibles même. Partagée. Le cul entre deux chaises. Autant d’expressions qui semblaient convenir. Elle se sentait partagée entre deux mondes trop éloignés pour être réunis ne serait-ce que par les mots. Au fond elle n’appartenait ni à l’un ni à l’autre mais faisait tout comme, preuve de son extraordinaire adaptation ou naïveté.

Pour le moment, tout s’était déroulé selon ses plans : elle avait passé la plus grande partie du trajet dans son wagon, confinée dans le silence et le repli afin d’éviter de sympathiser avec des gens qu’elle ne recroiserait sans doute jamais. Ce qui, il fallait bien l’avouer, ne lui posait pas trop de problème étant donné les circonstances habituelles. Seul Ethan l’avait surpris plus que de raison par son indifférence totale et étrangement cette situation lui convenait également, car il était bien plus facile de jouer le rôle qu’elle s’était donnée quand il n’était pas dans les parages. Sûr que sa léthargie apparente lui sauverait la mise si on lui posait des questions trop personnelles. Quoique, non, Ambre ne pouvait décemment pas se résoudre à ignorer les quolibets cette fois. Il lui fallait les affronter et avec le sourire s’il vous plait. Mais ce moment n’était pas encore venu alors pour passer le temps, la jeune fille emmagasinait le maximum d’information (et de nourriture) qu’on lui offrait. En présence des autres elle se montrait polie et apprêtée, guidée par les choix de l’hôtesse du district qui se faisait un plaisir –ou un devoir- de l’aider à trouver une tenue vestimentaire digne de nom. Celle-là même qui jurait par monts et par vaux que les taches de rousseur n’étaient plus à la mode depuis une bonne dizaine d’année, et qu’il lui fallait à tout prix les lui enlever si elle ne voulait pas paraître ridicule. A cet instant, Freaks avait prétexté un besoin urgent d’aller aux toilettes et n’en était pas sortie avant d’être sûre que l’hôtesse eusse trouvé une nouvelle poupée.

Après l’avoir attendue toute la journée, la visite de la grande place s’était révélée spectaculaire et bien trop courte à son goût. Vers la toute fin, ils avaient croisé un autre groupe et Ambre trouvait étrange qu’on ne les mélange pas pour des raisons pratiques. Il lui semblait qu’ainsi, ils auraient pu tous profiter un peu plus longtemps de l’architecture plutôt que de rester dans leurs appartements. L’adolescente avait senti plus d’une fois les yeux d’Ethan se poser sur elle et sentait qu’elle ne tiendrait pas longtemps avant de lui demander pourquoi il l’ignorait maintenant, après avoir passé plus de temps que nécessaire à tenter d’établir un lien. De manière générale, il avait le regard étrangement vide pour un habitué des lieux, comme si cela ne le touchait pas. Mais l’attente avait été trop ennuyeuse pour bouder maintenant, et l’instant trop éblouissant pour l’ignorer. Ambre rayonnait.

“Ennuie bouffe moi vite mais bien”

Les yeux qui se ferment, la main devant la bouche, grande ouverte, elle baille. Je marche d’une jambe en avant, de l’autre en arrière, quelque peu tordu sur le côté, comme un canard ferait, dû à la fatigue. Je trouve ça horriblement chiant. J’ai envie de traîné des pieds encore et encore, tiré dans une pierre qui pourrait casser par miracle quelque chose qui agirait comme dominos sur une table et détruirait l’enceinte d’où nous sommes ; pour que tout se finisse. C’est horrible. J’ai envie de fermer les yeux, mais je dois tenir. Droit, buste relevé, yeux grands ouverts, je lutte contre la fatigue. Comment ? Dans ma tête, je m’imagine le guide, sur une chef, ligoté, et une énorme pierre qui lui tombe dessus. Faites-le taire nom de dieu, faites le taire ! Cette arène est franchement ennuyeuse. Ennuyeuse car il n’y a personne, ennuyeuse car elle existe, ennuyeuse de tout point d’avoir relevé, copié, déplacé, ou je ne sais quoi, un lieu qui a accueilli fontaines de sang et jets de larmes. Je souffle. C’est bien pour ça que j’avais opté pour une tenue décontractée. Un bas beige et une chemise pour le haut. Le Capitol n’est sans doute pas habitué à une tenue du genre, mais elle en reste non-vulgaire. Et je ne veux pas paraitre comme ces hommes dans un costume de plastique violet avec du baume blanc sur les lèvres ou une quelconque mixture abjecte qui donnerait vomissement rien qu’à la vue.
Je tourne la tête à droite, à gauche. Pour une fois qu’on ne trouve pas une miette de nourriture au Capitol, c’est quand je veux bouffer. S’il vous plait sortez-moi de cette mouise aussi vite que vous m’y avez fait tomber. Quand suis-je tomber dedans d’ailleurs ? Hier ? Il y a quelques jours ? Un mois peut-être ? Ou des années ? Quoi que ma naissance semble être un bon point de départ. Tiens, une pierre. J’irai bien m’y cogner le crane pour me réveiller seulement quand tout sera fini. D’ailleurs, quelqu’un ne veut pas se désigner pour le faire ? La sortie serait sans doute interrompue pour accident ? Pitié, juste un coup de tête. Pitié !

~~~~~~~~~~~~~~

Devant, derrière, devant, derrière, je m’amuse encore à suivre de mes neurones les mouvements de mes pas. S’il vous plait arrêtez cette journée des plus ennuyantes. Mes yeux se posent sur Ambre. Pourquoi a-t-elle était tirée au sort ? Mes yeux se posent sur Gargaria. Bordel tuez-moi qu’on en finisse. Je me retrouve au Capitol, avec deux femmes ; une future tribut sans doute, une gagnante des jeux qui a été, en plus, mon mentor. Enfin. Censée être.
Un œil à droite, un œil à gauche. Finalement, je préfère regarder devant moi plutôt que de poser un regard sur elles. A droite j’avais le choix entre la belle femme psychorigide et bipolaire qui pourrait me faire révéler à mon conscient de moi-même des choses que je n’aimerai ni me souvenir, ni savoir. Ni parler d’ailleurs. A ma gauche, plus en retrait, la jeune blonde du district sept qui n’attend sûrement que l’année prochaine pour être enfin destituée de son rôle de potentiel tribut. D’ailleurs, cette petite insolente m’a bien foutu la rage l’autre jour. Un pas de travers et c’est pas elle qui meurt, mais tous les deux. Et je souffle de nouveau.
Le Capitol est un lieu horrible ou se joint luxe, sexe, drogues, mochetés, vomissements, souvenirs, et moi. Moi, ce petit truc au milieu de tout. Aussi supérieur mentalement qu’originalement. Aussi inférieur physiquement et de vue des autres. Aussi aimé politiquement et socialement. Moi… SI seulement ce « moi » pouvait ne pas être le point culminant de l’ennuie aujourd’hui. Si seulement je pouvais seulement fermer les yeux et me retrouver dans mon lit, sous ma couette, en dormant sur un bon oreiller qui mettrait ma nuque en avant afin de ne pas trop m’endommager des os qui pourraient l’être avec un truc un peu plus pourri. Et si seulement cette journée pouvait s’arrêter là… Mais ce n’était pas sans compter l’annonce du soir, un bal, une fin. Tout ce que j’espère, c’est que la chose se déroule bien et que l’on puisse rentrer chez nous sans encombre. Je lève la tête et mors ma lèvre inférieure. Pourquoi ai-je un drôle et mauvais pressentiment ? Finalement, je souris. Nerveusement.

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