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 Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]

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Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Vide
MessageSujet: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeDim 21 Aoû - 20:23

Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Tumblr_lq9aydBtZp1qku0gwo1_500
And I'm wondering why I still fight in this life. Cause I’ve lost all my faith in this damn bitter strife. And it’s sad, it’s so damn sad

C'est la gorge nouée que j'avais laissé Ever derrière moi. Je l'aurai bien suivi mais avec Kirsen sur les bras je ne pouvais me le permettre. C'est ainsi que nous nous sommes mis en route dans l'espoir de trouver un endroit où dormir. Un lieu éloigné de la corne d'abondance et le plus possible peu fréquenté. J'aurai été prêt à n'importe quoi afin de pouvoir passer une nuit. Ma main serrant délicatement celle de la petite j'avançais toujours tout droit sans avoir aucune idée d'où ça allait bien pouvoir nous mener. Tout droit c'était plutôt bien comme choix ? Je n'en savais rien, j'avançais sans réfléchir tant et si bien que je ne remarquais pas les bruits de pas, je ne faisais pas assez attention à ce qui m'entourait tant et si bien que ce fût ma co-tribut que me fit remarquer le carrière à peine à quelques mètres qui s'affairait à ramasser des baies ou je ne savais pas quoi pour manger. A peine eu t'il eu le temps de nous remarquer et ouvrir la bouche pour appeler du renfort que déjà je me jetais sur lui. Mon poignard était coincé dans ma ceinture contrairement au sien, j'avais déjà un handicape alors que mon poing s'écrasait sur son visage dans un bruit de craquement dégoûtant. Répétant l'opération à plusieurs reprises du sang vint tâcher ma main alors que le visage de celui que je reconnus pour être Teddy n'avait plus rien d'humain. Je dû m'arrêter une fraction de seconde que déjà il m'attrapait au col pour inverser les positions, ce fût à son tour de taper alors que des râles de douleur s'échappait de ma gorge. Recevant les coups je cherchais à attraper mon couteau alors que le sien venait lécher mon cou avant qu'il ne se mette à l'appliquer sadiquement sur ma poitrine là où se trouvait mon coeur. Je réussis à attraper mon poignard, mais vif comme l'éclair il m'entailla le bras pour lâcher prise. Serrant avec force le manche je n'eu pas le temps de réfléchir alors que la lame se plantait à plusieurs reprises dans son dos. Teddy s'écroula en arrière avant que je ne réduise sa poitrine en charpie violement finissant par lâcher le couteau et me laisser à côté de ce garçon que je ne connaissais en rien. De mes lèvres s'échappaient des excuses qu'il n'entendait même plus son coeur figer depuis bien longtemps.

Je ne restais pas allonger bien longtemps, Kirsen m'avait tirée de ma léthargie récupérant mon poignard et le couteau de lancé de mon adversaire avant de m'obliger à me lever. Un peu hagard je suivais sa voix incapable de voir devant moi les larmes brouillant mes yeux et s'écoulant sur mon visage tâché de sang. L'enfant de ses pouces essuya chacun de mes regrets liquide avant d'attraper ma main et se remettre à marcher. La suivant quelques temps, je repris mes esprits le coeur lourd de cet homicide. J'avais l'impression qu'une part de mon coeur s'était décrocher, mais en même temps s'écoulait dans mes veines l'adrénaline que l'excitation de se meurtre m'avait causé. Une fois la petite à bout de force, je la pris dans mes bras ressentant la douleur déchirer mon avant bras là où Teddy m'avait touché. Finalement c'est a la fin du labyrinthe et au pied de la montagne que nous nous sommes arrêté. Je commençais déjà a avoir froid et nous ne pouvions aller plus loin. Je n'en avais pas la force ni le coeur. Je finis par choisir à quelques mètres du sentier, une cavité qui nous abriterait du vent nous offrant tout de même un bon point de vue sur les allés et venues. C'est le coeur froid, la petite dans mes bras que je me mis à veiller sur nous deux pour la nuit, le ciel était d'un noir troublant et malgré la fatigue je savais que de toute manière je ne saurai pas dormir.


Dernière édition par Skyler N. Adkins le Sam 27 Aoû - 23:03, édité 1 fois
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Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Vide
MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeDim 21 Aoû - 22:46


Cours, andouille ! Allez, enfuis-toi ! Et pourtant, non, je restais plantée là, comme fixée sur mon socle dans une torpeur craintive. Je regardais les autres tributs se précipiter de parts et d'autres de la corne d'abondance, animés par la main du Capitole. Mais si je ne bougeais pas bientôt, j'allais sans doute me retrouver morte dans la minute qui suivrait. Déjà j'apercevais deux jeunes hommes sur le point de s'entretuer et une petite fille agonisante. La vue de cette dernière me hérissa le poil et me fit sortir de ma léthargie passagère. Courir, donc. Mais pour aller où ? Tout autour de moi, des haies épineuses. A n'en pas douter, il s'agissait là d'un labyrinthe. J'imaginais déjà les nombreux cul-de-sacs y étant logés, mais je repoussais cette idée loin de moi. Je reculai à toute vitesse, et manquai de me cogner à un tribut que je ne connaissais pas. Il darda sur moi un regard assassin, et je n'eus pas à réfléchir longtemps avant de me lancer subitement vers une destination inconnue. J'essayai de trouver une entrée percée dans les haies qui m'entouraient, mais l'idée qu'un garçon enragé était sans doute en train de me poursuivre rendait mon raisonnement confus. Je me retournai, et avec un soupir de soulagement, m'aperçus qu'il s'était précipité vers la corne d'abondance. D'ailleurs, en le suivant du regard, j'aperçus deux grosses haches accrochées au pied de la corne. Des haches. Il fallait absolument qu'elles soient à moi. Je devais les attraper. Elles seraient peut-être ma seule chance de combattre dans l'arène. Je longeai le cercle végétal entourant la corne pendant quelques instants, dans l'espoir qu'une seconde d'inattention de la part de mes adversaires me permettrait de plonger vers le centre pour attraper les haches. Malheureusement, tout ce que je pus trouver, ce fut le regard meurtrier du colosse que j'avais frôlé auparavant. Oups. Affolée, je me faufilai par une ouverture du labyrinthe et me mis à courir à en perdre haleine. Tant pis pour les haches, on verrait plus tard. Les buissons se mirent à défiler à une vitesse grisante autour de moi, et je me surpris à ressentir une vague d'adrénaline se répandre dans mes veines. Au fur et à mesure de mon avancée, mes sens se firent moins aiguisés et je me cognai à plusieurs reprises contre les haies qui se dressaient devant moi. Quelquefois, je dus rebrousser chemin, ou bien m'asseoir pour reprendre mon souffle. Mais je ne m'arrêtai jamais vraiment, désireuse de me retrouver le plus loin possible de la corne d'abondance et du tribut qui m'avait dans sa ligne de mire. Loin de tous les tributs, à vrai dire, car aucun d'eux ne me portait dans son cœur. Le score que j'avais obtenu à l'entraînement, neuf – et qui m'avait largement étonnée – me valait sans doute la hargne de tous mes adversaires. Je serai une de celles qu'on voudrait éliminer en premier, et ceci nonobstant mon minois de fillette innocente. Quoique, non, tous les tributs ne désiraient pas ma mort... Non, il y en avait bien un qui ne me détestait pas. Skyler. Ce traître. Il m'avait abandonnée comme un moins que rien. Enfin, bon, je ne m'étais même plus souvenue de l'accord tacite que nous avions passé il y a quelques jours... Quelle distraite je faisais. Maintenant, je me retrouvais seule. Il fallait que je le trouve. Mais où ? Cette arène paraissait si grande ! Ce labyrinthe devait bien mener quelque part, non ? Un brouillard commençait à s'opacifier autour de moi, et parfois, il me semblait entendre des sortes d'aboiements. Il fallait vraiment que je sorte de cet endroit lugubre. Je m'y sentais emprisonnée et en insécurité.

J'employais donc toute cette journée à courir. Mais allais-je dans la bonne direction ? J'avais l'impression de m'égarer, parfois, et même de retourner sur mes pas. C'était particulièrement désagréable. Je n'avais encore rencontré personne, et ça, c'était tant mieux. Vers dix-sept heures, j'avais commencé à avoir très froid et très soif. L'adrénaline précédemment ressentie s'était évaporée, et j'étais totalement épuisée. Il fallait que je trouve de l'eau et un endroit où me reposer. Et vite. A la tombée de la nuit, je faillis hurler ma joie lorsque je me me retrouvai à l'air libre. J'en avais fini avec ce fichu labyrinthe ! Devant moi, un énorme bassin semblait stagner, prêt à ce que je m'y abreuve. Je me jetai goulument dedans et bus tout mon saoul, heureuse de nettoyer tous la saleté qui s'était collée à ma peau et à mes vêtements lors de cette journée. Plus tard, quand je tentai de me sécher, je me rendis compte que je m'étais montrée un peu trop saute et primesautière. Par ce froid, mes habits allaient rester trempés pendant longtemps, et moi, j'allais attraper une saleté de crève. Bougonne, je poursuivis ma route, galvanisée par le bain que je venais de m'offrir. Partout autour de moi s'étendait une chaîne de montagne à l'allure inhospitalière. Je m'y aventurai avec précaution, et cherchai un endroit où dormir, le ventre vide mais l'esprit libre. Peu auparavant, quand j'étais sur le point de quitter le labyrinthe, des coups de canon avaient retenti dans la brume où j'évoluais. Un bon nombre de tributs était déjà mort. J'avais hâte de voir leur visage s'afficher dans le ciel, ce soir, histoire d'être fixée : Skyler s'était-il fait tuer ? Au détour d'un gros rocher, j'entendis soudain une voix humaine. Prudente, je me stoppai et tendis l'oreille. Oui, c'était bien un garçon qui avait parlé. Et cette voix, c'est celle que j'avais guettée toute la journée. Le tribut du District douze ne s'était donc pas fait assassiner aujourd'hui. Des sentiments contradictoires animèrent mon esprit. De la joie, car le sort semblait être de mon côté. De l'énervement et du reproche, aussi. Et c'est sur cette note que je me mis en chasse de Skyler. Je le trouvai bien vite, dans une sorte de cavité creusée dans la roche, à quelques dizaines de mètres de là où je l'avais entendu. Malgré les ténèbres qui s'étaient emparées de cette soirée, je discernai aussitôt son visage. Il était assis et tenait contre lui une jeune fille endormie, sans doute la tribut de son district. « Alors, on croyait s'être débarrassé de moi ? » Furieuse, je n'avais pas cherché à me faire discrète. La petite fille, tout de fois, resta plongée dans les bras de Morphée. Je m'avançai avec raideur dans la grotte et m'assis lourdement, trempée et grelottante, à côté de Skyler. Je ne lui jetai pas même un regard.
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Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Vide
MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeDim 21 Aoû - 23:40

Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Tumblr_lq9aydBtZp1qku0gwo1_500
And I'm wondering why I still fight in this life. Cause I’ve lost all my faith in this damn bitter strife. And it’s sad, it’s so damn sad

J'avais l'impression de tenir les bouts éparses de ma personne entre mes doigts, rien, rien de plus que du vent, rien de plus que le vide, l'absence totale. Il paraît que le premier mort est le plus dur. Une fois qu'on se fait au goût empoisonné de cet acte, il n'est plus rien qui ne retienne la main une fois que le choix de laisser vivre ou de tuer est à prendre. Je n'avais pas choisis, je n'avais pas eu le droit, je m'étais juste retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, obligé de faire bien avec que des mauvaises possibilités. Mes lèvres bougeaient toutes seules laissant entendre un murmure porté par le vent. J'étais bien incapable de savoir ce que je disais. Je tentais juste de me rassurer, de me concentrer sur le son de ma voix afin de ne pas perdre pied. La nuit me semblait d'encre, habitée d'une noirceur pareille à celle qui avait trouvé place dans mon coeur. Mes bras entourant le corps frêle de ma co-tribut j'espérais lui offrir un peu de chaleur à défaut d'en ressentir dans mon coeur. Le froid à la base de la montagne était mordant et je n'osais pas imaginer ce que ça devait être dans les hauteurs. Heureusement que nous étions protégé du vent sans quoi cela ferait longtemps qu'on aurait bêtement fini congelé mourrant dans ces jeux autrement que par d'autres tributs. La fatigue s'accumulait sur mes yeux alors que je n'avais aucun mal à lutter craignant trop de devoir faire face à mes démons, un jeune garçon en particulier. J'avais encore son sang sur mes mains et je sentais toujours la brûlure de mes larmes salés consommer ma peau. Soufflant sur mes doigts engourdit je tentais d'évaluer les dégâts causé à mon avant bras palpant ma peau m'arrachant une douleur lancinante qui m'arrachait presque des grognements de douleurs. L'entaille était profonde et je n'allais pas pouvoir me servir de mon bras gauche comme je le désirais. Un léger handicape pour ces jeux. Tendant l'horreur comme pour capter un murmure de cette nuit qui s'échapperait des ténèbres, je n'eu aucune réponse à mes questions secrètes, seul un bruit de pas se fit entendre alors que j'attrapais avec trop de naturel à mon goût mon poignard. J'étais prêt à bondir sur l'inconnu, mais cette dernière eu la chance que j'aperçu son visage avant qu'elle ne s'approche assez près pour que je ne l'atteigne. « Alors, on croyait s'être débarrassé de moi ? »

Mes yeux posés sur Eglenver j'étais indifférent à ce qu'elle venait de me dire. Une fois que les jeux avaient débutés je n'avais plus pensé à rien qu'à ma survie et à celle de Kirsen. Les bons sentiments, les promesses s'étaient effacé comme fondait neige au soleil. Surtout que je n'avais pas aperçu la jeune femme alors que je tentais de sauver ma peau en fuyant. La jeune femme semblait n'avoir aucune blessure et je ne voyais pas de sang sur vêtements. Peut-être avait elle eu la chance de n'affronter personne aujourd'hui, mais la vie ne lui réservait pas ce genre de cadeau pour tout le temps de ces jeux. Soupirant, je levais les yeux au ciel exempt d'étoile avant de dire : « Parle moi fort, elle a besoin de se reposer. » J'aurai aimé pouvoir allumer un feu histoire que nous ayons de quoi nous réchauffer, mais c'était le meilleur moyen de se faire repérer, alors je me contentais de transmettre de ma chaleur à la petite à côté de moi remerciant chaleureusement le gilet que j'avais qui me protégeait un minimum du froid. Reportant mon regard sur l'obscurité je crus y voir les méandres profondes de mon âme qui s'était assombri au cours de la journée. Moi qui jurait de garder ma personne immaculé voila que j'avais les mal sale d'un sang qui n'était pas le mien. Je sentais encore mes larmes lécher mes joues comme si elles étaient encore là alors que plus douloureusement encore je pleurais en dedans. Préférant éviter le spectacle déprimant des ténèbres qui nous avaient engloutie et qui me laissaient seul avec mes démons je reportais mon regard sur Eglenver qui borné faisait mine de m'ignorer. Pourtant elle était là et c'était bien parce qu'elle savait qu'elle n'y survivrait pas seule. Hésitant, je finis par ouvrir mon gilet laissant la morsure du froid s'en prendre à ma poitrine avant de dire à voix haute mais assez bas que pour ne pas troubler la petite callée dans mes bras : « Tu ferai bien de retirer ton gilet et venir te coller à moi si tu ne veux pas attraper la crève et en crever au petit matin. » La fixant en attendant une quelconque réaction je gardais ma main posée sur la tirette de mon gilet jouant un peu avec celle-ci alors que la jeune femme ne bougeait pas. Mes nerfs étaient à vif et je n'avais pas la patience d'attendre qu'elle se décide. C'était soit oui, soit non, mais c'était tout de suite. C'est pour ça que je grondais d'une voix sec et claquante comme le froid : « Je ne te le proposerai pas deux fois ! » Aucun de mes actes ne me rachètera une conscience, pas même cette aide que je lui offrais alors que le coeur n'y était pas. Je poserai un pied dans la tombe emportant mon lot de regrets et de hontes avec moi. Ce genre de fléau, on ne s'en libère pas, jamais.


Dernière édition par Skyler N. Adkins le Lun 22 Aoû - 1:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeLun 22 Aoû - 1:00


Glacée, je pris l'initiative d'ignorer mon voisin pour le moment. Fixant mon regard devant moi, je ne trouvai à observer que les parois mornes de la montagne. Loin au dessus de nos corps frigorifiés s'étendait la voûte céleste, vierge de tout astre. Les nuages semblaient s'être agglutinés avec tant de volonté que la Lune et les étoiles s'en étaient retrouvées complètement cachées. L'endroit, à défaut d'être chaleureux, n'étaient pas humide, contrairement à mes vêtements. Peut-être parviendrait-ils à sécher, finalement. Mon blouson noir imperméable, identique à celui que Skyler serrait contre lui, avait presque refoulé toute l'eau qu'il avait bu lors de ma baignade. Malgré tout, des frissons me secouaient parfois. Histoire de m'occuper, je rassemblai mes cheveux sur mon côté droit, de façon à avoir la nuque dégagée. Ils étaient si blonds qu'ils semblaient luire dans la nuit noire. « Parle moins fort, elle a besoin de se reposer. » Je grommelai, mais évitai de répliquer. D'accord, sa co-tribut était jeune, mais nous étions tous fatigués. Alors pourquoi aurait-elle nécessité plus d'attention que nous autres ? Malgré tout, si Skyler me chassait de cette cavité, j'allais devoir endurer la solitude toute la nuit durant, et ce n'était vraiment pas ce que je souhaitais. Il valait donc mieux me faire la plus docile possible. Je lui jetai alors un coup d'œil, et même si les traits fins de son visage étaient difficiles à détailler dans l'obscurité, je devinai qu'il y avait eu quelque chose d'anormal. La lueur que j'apercevais d'habitude dans son regard semblait ravagée par quelque tristesse ou remords. Contrairement à moi, tout ne s'était peut-être pas passé à merveille pour lui aujourd'hui. Était-il resté à la corne d'abondance pour participer au bain de sang ? Non, ça ne lui ressemblait pas tellement. Alors je ne voyais pas ce qui avait pu lui arriver. Moi, pour tout dire, j'avais eu beaucoup de chance. Le tribut que j'avais bousculé ne m'avait pas poursuivie dans le labyrinthe, et si on exceptait quelques buissons épineux, je n'avais pas fait de rencontres malfaisantes lors de mon voyage. Mais tout cela n'allait sans doute pas pouvoir durer très longtemps. Les Juges allaient s'arranger pour que je me retrouve morte ou blessée dans les jours qui allaient suivre.

« Tu ferai bien de retirer ton gilet et venir te coller à moi si tu ne veux pas attraper la crève et en crever au petit matin. » Je sursautai légèrement, et mis un certain temps à comprendre que Skyler s'adressait à moi. Était-il sérieux ? Il n'avait jamais semblé éprouver une quelconque affection pour moi. C'était sans doute sa bonté excessive qui le poussait à ne pas me laisser crever de froid dans mon coin. A vrai dire, ce n'était pas pour me déplaire, mais cette invitation était assez étonnante de sa part. « Je ne te le proposerai pas deux fois ! » C'était l'occasion ou jamais, tant pis pour mes questions ; les yeux du garçon ne mentaient pas. Avec prudence, je me débarrassai de mon gilet que je laissai gésir au sol, à même le roc. Je me retrouvai à bras nus, et la morsure du froid sur ma peau me fit tressaillir. Sans attendre plus longtemps, je me décalai pour me retrouver contre le torse de Skyler, qui referma son gilet sur moi comme il le pouvait. Aussitôt, une vague agréable me submergea, faisant tiédir mon tee-shirt vert humide. Je me serrai contre lui, désirant capter le plus possible de la chaleur que son corps exhalait. D'une voix faible, je pris tout de même le soin de m'excuser et de le remercier. « Je suis trempée, désolée. Mais merci. Je crois que tu ne t'étais pas montré aussi sympathique depuis que je t'ai rencontré. » Je laissai mes pensées vagabonder vers d'autres horizons tout en fixant mon regard vers le sol. Soudain, je remarquai une boursouflure peu naturelle au niveau de son bras. Une blessure, très certainement. Il s'était donc battu. Était-ce la raison de son chagrin apparent ? Je n'osai pas le questionner trop directement, de peur de le brusquer. La douceur serait donc ma principale alliée pour parvenir à découvrir les raisons de cette entaille qui mutilait sa chair. En y regardant bien, elle semblait assez profonde et suintait un sang chaud et poisseux. « Oh, tu es blessé... » Ce n'était ni une interrogation, ni une affirmation. Juste une remarque dans le vent, un simple murmure.
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeLun 22 Aoû - 1:47

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Je ne cherchais nullement à afficher une quelconque sympathie vis à vis de la jeune femme. Je savais qu'elle était ici par profit et non parce qu'elle attendait autre chose. Le lieu était plutôt sec et se retrouver avec deux autres tributs était un bon moyen d'assurer ses arrières. A la vérité elle jouait un jeu de fourbe et je n'avais même pas envie de m'en méfier. Il était si simple d'attenter au jour de quelqu'un, on en a pas l'impression comme ça, mais la lame fait tout le travail alors qu'on esquisse à peine le geste. Je me souvenais bien de la rage qui avait bandé mes muscles alors que je criblais le tribut de coup à la poitrine malgré qui fut déjà mort. Cette folie meurtrière m'avait prise l'espace d'un instant comme si je n'étais pas moi, juste un vulgaire sans non contrôlé par sa soif de puissance, son besoin de ressentir cette impression étrange que celle d'avoir le droit de vie ou de mort sur quelqu'un. J'avais encore ce choix à faire alors que je fixais Eglenver grelotter de froid dans son coin. Il lui suffirait d'attraper la crève, ne pas la soigner dans l'arène et en mourir à petit feu dans un laps de temps plutôt court. Un moyen d'achever mon adversaire autre que de porte mon poignard à son coeur, mais tout aussi efficace. Loin du meurtrier que je fus plus tôt dans la soirée je l'invitais à se coller à moi histoire de profiter du peau de chaleur que j'avais avant de gronder devant son absence de réponse. J'étais à fleur de peau, mes nerfs à vifs et incapable de gérer ce qui se passait. La jeune femme retira finalement son gilet ne manquant pas de frissonner ses bras à l'air libre alors qu'elle se rapprochait de moi. Une fois qu'elle fût callée sous mon gilet, je passais mon bras autour d'elle tâchant de refermer au plus l'habit comme je le pouvais. Je sentais le t-shirt humide de la belle venir mouiller le mien par endroit alors que nous partagions notre chaleur dans cette nuit sans étoile où il me semblait que jamais nous ne verrions poindre l'aurore.

« Je suis trempée, désolée. Mais merci. Je crois que tu ne t'étais pas montré aussi sympathique depuis que je t'ai rencontré. » Posant mes yeux sur la fille dans mes bras je fronçais les sourcils me demandant si elle escomptait plus de gentillesse de ma part en disant de pareille chose. Si c'était le cas elle s'y prenait plutôt mal je devais bien l'avouer. « Il faut dire tu ne t'es pas véritablement montrée digne de ma sympathie. »Ce qui était le cas, elle s'était juste mise en tête de me manipuler comme un pantin dont on tiendrait les fils sauf que je ne m'étais pas laissé faire et aujourd'hui j'avais encore moins le coeur à cela. Le silence reprit sa place de droit alors que mon regard se perdait dans l'immensité ténébreuse et insondable qui nous faisait face. Ma blessure continuait à me lancer alors que du sang s'en échappait. Le sang avait beau coaguler, à chaque mauvais mouvement les croûtes se brisaient laissant une nouvelle gerbe sang s'en échapper. « Oh, tu es blessé... » Une boule se noua dans ma gorge suite à son murmure. Ce n'était pas ça le plus douloureux, mais je n'étais même pas sur que la jeune femme fût capable de le comprendre. Un coeur exempt de mauvaise intention et salie d'une autre manière qu'un coeur prêt à tout pour sauver sa peau quitte à écraser quiconque se met sur son passage. Il semblait que j'avais perdu mon coeur sur le chemin en cours de route le laissant s'échouer au sol à bord de mes larmes amer alors que Teddy était déjà froid seul et abandonné. « C'était un garçon du district un, il s'appelait Teddy...» Parce que plus jamais il n'aura le plaisir d'entendre son prénom, parce quel à où il devait être il n'en avait plus besoin. Soupirant, je ne pu m'empêcher de me demander pourquoi je lui disais ça, j'avais besoin d'en parler très certainement, mais il existait tant de meilleurs oreille la sienne. Malgré tout les mots se pressaient à mes lèvres sans que je ne puisse lutter contre. « Il allait donner l'alerte et s'il faisait ça s'en était fini de nous. J'ai promis de veiller sur la petite et je pouvais pas... je voulais pas mourir. Tu comprends ça toi, bien sur que tu comprends, tu serais prête à tout pour sauver ta peau.» Que cherchais-je à obtenir ? Je voulais peut-être qu'elle me rassure, qu'elle puisse laver le dégoût que je m'évoquais, mais rien n'était moins sur. J'avais l'impression qu'on avait tatoué à l'encre indélébile sous ma peau à quel point j'avais été un monstre, à quel point je pouvais l'être.
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeLun 22 Aoû - 12:16


Dans le silence le plus complet, je commençais à m'interroger. Pourquoi Skyler aurait-il dû m'aimer ? Je m'étais imposée à lui comme une adolescente avide de protection, directe et impulsive. Je n'éprouvais pas une immense sympathie pour lui, car je savais qu'une amitié était impossible dans cette arène. Un jour ou l'autre, il se ferait tuer. Alors m'attacher à lui aurait été tout à fait idiot. Mais le garçon ne semblait pas l'entendre de cette manière, et me traînait derrière lui comme un poids indésirable. Après tout, tant pis, mais c'était plutôt dommage. « Il faut dire tu ne t'es pas véritablement montrée digne de ma sympathie. » Je retins un soupir agacé et me concentrai sur l'observation de la minuscule caverne qu'il avait dénichée. Pas très accueillante. Je me demandais si Skyler avait pu ramasser quelque chose à la corne d'abondance. Un peu de nourriture n'aurait pas été de refus, ainsi qu'une couverture pour parer le froid. Enfin bon, nous n'étions pas dans les chambres feutrées du Capitole, et il fallait mener la rude vie. C'était comme ça, il fallait que je m'y accommode, que je retrouve mes habitude du District sept. Et puis, les bras de Skyler n'étaient pas forcément un mauvais endroit où se reposer. La chaleur qu'il me prodiguait apaisait mes songes, mais alors que je constatai sa blessure au bras, je sentis son pouls s'accélérer à mon oreille. Je m'étais peut-être montrée trop indiscrète. Oui, sans doute. Pourtant, il me répondit, et aussitôt, je compris la raison de son malêtre. « C'était un garçon du district un, il s'appelait Teddy...» Ainsi il avait dû tuer. Une chance qu'il eût survécu, car face à un tribut du Un, beaucoup auraient fléchi à sa place. Mon alliance avec lui allait peut-être s'avérer plus judicieuse que prévu. Pour l'instant, je me demandais simplement quelle était la raison de ce meurtre. Était-il volontaire ? Skyler y avait-il était contraint ? Je voyais mal mon interlocuteur se jeter sur quelqu'un pour lui trancher la gorge, contrairement à certains des mes adversaires dans cette arène... Comme pour répondre à mon interrogation, le jeune homme précisa sa précédente déclaration. « Il allait donner l'alerte et s'il faisait ça s'en était fini de nous. J'ai promis de veiller sur la petite et je pouvais pas... je voulais pas mourir. Tu comprends ça toi, bien sur que tu comprends, tu serais prête à tout pour sauver ta peau.» Évidemment, que je le comprenais. C'était ce pourquoi je l'indifférais tant, lui qui voulait rester exempt de tout crime dans ces Jeux. Malheureusement, il avait failli et avait imité de nombreux autres tributs aujourd'hui. Il avait tué, et à l'instar d'une demi-douzaine de mes adversaires, sa victime n'avait pas pu vivre plus d'une journée dans les Jeux. Il semblait tenir tellement à cette petite fille qui dormait contre lui. C'était sans doute une de ses amies.

Je laissai un silence s'immiscer entre nous. Je ne savais plus vraiment quoi dire : était-il mieux de le rassurer, ou de lui dire ce que je pensais vraiment ? Je choisis cette dernière option. « L'arène nous aura tous. Je te l'avais dit, mais tu n'avais pas voulu me croire ; chacun des tributs sera obligé de tuer ou d'être tué. Qu'on le veuille ou non. » Ma voix, douce et conciliante, parviendrait peut-être à trouver un écho dans ses pensées. Il ne resterait qu'un tribut, au final. Le vainqueur des soixante-quinzième Hunger Games. Et ce ne serait sans doute pas moi, malgré tous les efforts que je mettrais à survivre. Si Skyler désirait revoir sa famille, il fallait qu'il se batte, et l'assassinat était le seul remède à cela. Mais il semblait si terrassé par son crime que j'en éprouvais une certaine gêne. Je n'aimais pas le voir si triste, c'était désagréable. Il semblait si fort et courageux, d'habitude. « Tu ne dois pas t'en vouloir. C'était vous ou lui. Je comprends parfaitement ton acte, même si toi, apparemment, non. » J'accrochai ma main à celle du garçon, comme je l'avais déjà fait quelques jours auparavant, et lui jetai un coup d'œil emprunt de tendresse. C'était assez étrange, d'éprouver de la pitié pour quelqu'un. Je crois que j'aimais bien ce jeune homme.
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeLun 22 Aoû - 18:02

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And I'm wondering why I still fight in this life. Cause I’ve lost all my faith in this damn bitter strife. And it’s sad, it’s so damn sad

Je ressentais douloureusement la tristesse insidieuse qui avait étendue ses racines depuis que l'image du corps de Teddy froid trônait en mur de fond dans mon crâne. Je pouvais presque sentir le souffle de la mort l'habiter alors qu'autour de lui ne s'échappait qu'une langueur glacé. Je ne pouvais dire ce qui me faisait le plus mal, ce qui me minait le plus à l'intérieure. Était-ce ce sang que j'avais sur les mains ou bien cette folie meurtrière qui m'avait prise, ce plaisir délicieuse et honteux que j'avais ressentit une fraction de seconde avant de recevoir pareille à un retour de flamme une vague de remords à vous fendre l'âme. Je souffrais de renoncer à mes convictions, j'avais été si borné et tellement persuadé que je n'en ferai rien, que ma vie ne valait pas celles des autres que me voir la défendre avec tant d'ardeur m'avait désarçonné. Mon geste pouvait passer pour altruiste, mais sur le coup ce n'était pas Kirsen que je protégeais, j'aurai aimé le faire, mais non, tout ce qui importait c'était ma vie, peu importait le prix qu'il me fallait payer. Sans en connaître la raison je déballais mon histoire à Eglenver cherchant à me justifier. Je me donnais l'impression de vouloir être rassuré alors que dans cette nuit sombre et mystérieuse j'avais peur de voir passer l'ombre du fantôme qui allait certainement à jamais resté penché sur mes songes. « L'arène nous aura tous. Je te l'avais dit, mais tu n'avais pas voulu me croire ; chacun des tributs sera obligé de tuer ou d'être tué. Qu'on le veuille ou non. » Ses mots avaient un drôle d'écho dans notre esprit, j'enrageais tout seul de m'être pris au jeu. Comme un homme au sang chaud qui tombe dans le panneau d'un adversaire qui le provoque. Je m'étais laissé avoir pour la simple et bonne raison que ma résignation à la mort n'était pas aussi sincère que je ne le croyais. On ne peut pas savoir jusqu'à quel extrême on peut arriver sans y avoir été confronté. Moi, ce que je voyais me faisait peur.

« Tu ne dois pas t'en vouloir. C'était vous ou lui. Je comprends parfaitement ton acte, même si toi, apparemment, non. » Ma mâchoire se crispa alors que je préférai fixer l'immensité qui nous dominait plutôt que la jeune femme. C'était facile à dire, mais malgré toutes ses belles paroles, au final elle ne comprenait pas. J'aurai aimé lui hurler à quel point elle ne comprenait pas, elle ne ressentait pas ce chamboulement infâme qui prend votre âme l'enfermant dans une langueur douloureuse dont vous n'arrivez pas à vous sortir ou au prix de mille douleurs. Je voulais lui jeter au visage tout ce que j'avais ressentit alors que le jeune homme en dessous de moi je m'acharnais sur son coeur déjà dépouillé de sa vie. Mais surtout, je voulais qu'elle comprenne la saveur odieusement délicieuse qu'on ressent à cet instant culminant où votre lame légèrement imbibé de sang ronronne tout en demandant toujours plus dans une avidité cruelle. Sa main me tira de mes songes alors qu'elle serrait délicatement mes doigts. Relevant les yeux vers elle ces derniers exempt d'éclat j'arborais une tentative de sourire qui ressemblait plus à une grimace alors que je disais : « Tu ne sais pas ce que ça fait. Tu ne peux pas sentir le poignard déchirer sa peau sous tes doigts encore et encore. Tu ne vois pas ses yeux poser sur toi exempt de toute vitalité. Tu ne comprends pas et tu ne peux pas comprendre.» Tâchant de repousser à la cime de mon esprit ces souvenirs douloureux je posais mon regard sur le sol alors que de la pointe de ma chaussure je faisais des ronds sur la terre. Sans prendre la peine de relever les yeux je rajoutais dans un murmure honteux et triste pour elle. « Tu verra quand ça sera ton tour. Malgré cette muraille de glace autour de toi qui te protège, un peu de toi mourra. » Le cours de la nuit s'écoulait paresseusement alors que j'attendais sans espoir un nouveau soleil pour venir chasser mes idées noirs. J'étais certainement injuste envers la jeune femme, elle n'était en rien la cause de mes déboires, de mes excès de conscience. La seule faute qu'elle avait commise c'était de ne pas savoir comment balayer mes frayeurs et mes regrets d'un revers de la main. Relevant mon visage vers elle je passais ma langue sur mes lèvres gercer par le froid avant de souffler : « Excuse moi, je n'ai aucune raison de m'en prendre à toi... tu ferais bien de te reposer sinon le soleil se serra lever avant que tu n'ai pu t'endormir. »
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeLun 22 Aoû - 23:38


Mes doigts, serrés autour des siens, ne souhaitaient apporter que du réconfort à Skyler. J'avais pourtant l'impression que mon bon vouloir lui importait peu, et que je n'étais rien de plus qu'une source d'ennui pour lui. Ça me frustrait et me donnait envie de bouder, mais je me disais que ça paraîtrait sans doute puéril de ma part. D'ailleurs, quel âge avait-il, ce garçon ? Dix-sept, dix-huit ans ? Je me sentais si futile à côté de lui. J'avais une grande leçon de maturité à prendre de sa part, et j'en étais consciente même si ça me mettait en rogne. Même à cet instant présent où il était faible et esseulé, je me trouvais moins maître de la situation que lui. « Tu ne sais pas ce que ça fait. Tu ne peux pas sentir le poignard déchirer sa peau sous tes doigts encore et encore. Tu ne vois pas ses yeux poser sur toi exempt de toute vitalité. Tu ne comprends pas et tu ne peux pas comprendre. Tu verras quand ça sera ton tour. Malgré cette muraille de glace autour de toi qui te protège, un peu de toi mourra. » Je tressaillis. J'avais toujours pensé à m'enfuir, dans cette arène, mais jamais vraiment à assassiner mes adversaires de sang-froid. Tuer comme une lâche, par une hache dans le dos ; voilà qui me ressemblait bien plus. Mais si je me retrouvais face à quelqu'un, une arme blanche à la main, que ressentirais-je ? Cette pensée me déstabilisait. Je ne préférais pas imaginer cela pour l'instant – les jours à venir me réservaient sans doute des surprises bien pire. « Peut-être. Mais je sais que ce sera par contrainte et pas intentionnellement au premier degré, donc c'est différent, non ? De toute manière, nous n'y sommes pas. Aujourd'hui, nous sommes tous les deux... - Je jetai un coup d'œil à la petite fille qui semblait ronronner à côté de Skyler - tous les trois sains et saufs. C'est le principal, je crois. Évitons de penser à autre chose.» J'avais dit ça avec bien plus de volonté que je n'en éprouvais véritablement. Mais il fallait que mon interlocuteur arrête de se tracasser, car sinon il n'allait pas survivre très longtemps dans les Jeux. Et sa mort n'était pas vraiment quelque chose que je désirais. J'éprouvais une sorte d'affection refoulée pour lui, qui me gênait assez. Comme pour répondre à mes songes, Skyler murmura : « Excuse moi, je n'ai aucune raison de m'en prendre à toi... tu ferais bien de te reposer sinon le soleil se serra lever avant que tu n'ai pu t'endormir. » J'hésitai. Était-il si tard que cela ? Je n'avais pas vu le temps défiler depuis ce matin, à la corne d'abondance. J'avais couru pendant si longtemps dans le labyrinthe ! Mes jambes en étaient encore très douloureuses, et les nombreuses égratignures peintes sur ma peau attestaient de ma longue marche.

Avec un soupir de contentement, je déposai ma tête contre l'épaule de Skyler, de façon à me retrouver blottie contre lui, comme une enfant. J'étais totalement réchauffée désormais, et un bien être intense s'était emparé de moi. Des envies confuses me tiraillaient : celle de m'endormir aussitôt et celle de continuer à bavarder toute la nuit avec le garçon du district Douze. « Et toi, tu ne vas pas dormir ? On devrait peut-être surveiller les alentours à tour de rôle, pour voir si tout va bien... » Je fermai les paupières quelques secondes, goutant avec plaisir la quiétude plaisante du repos. Je les rouvris toutefois bien vite, attendant une réponse de la part du jeune homme qui étreignait mon corps frêle dans le but de me garder en vie.
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeMar 23 Aoû - 0:35

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Parler me faisait autant de bien que mal. J'avais l'impression que les mots m'écorchaient pareille à des poignards que je crachais sans espoir. J'avais l'impression que ma bouche était en sang et pleines des coupures causés par les lames que j'avais laissé s'échapper, mais il n'en était rien. C'était juste douloureux. Une douleur que je ne pouvais pas gérer et que j'essayais de faire sortir à défaut de pouvoir l'occulter. J'étais froid et certainement injuste avec Eglenver, mais c'était plus fort que moi. J'avais besoin d'extériorisé ce que j'avais ressentit, de dire les mots que je ne pouvais prononcer et allonger mon coeur du fardeau qu'il portait. Ce fardeau que, je le savais, j'emporterai dans ma tombe traînant ce dernier comme un bagage qui me ralentira et par lequel je me laisserai bien trop souvent submerger. Le léger silence qui sépara mes propos de la réponse de la jeune femme ne manqua pas de me faire comprendre le trouble que je faisais grandir en elle. Comme si j'avais fait germer une graine de doute dans son esprit qui allait pousser, pousser et pourrir tout sur son passage. « Peut-être. Mais je sais que ce sera par contrainte et pas intentionnellement au premier degré, donc c'est différent, non ? De toute manière, nous n'y sommes pas. Aujourd'hui, nous sommes tous les deux... tous les trois sains et saufs. C'est le principal, je crois. Évitons de penser à autre chose.» J'hochais la tête en partir rasséréner par ses paroles. Deux voix grondait dans ma tête se disputant quant à savoir si j'étais coupable ou non et voila que la fatigue et les paroles de la jeune femme les avait fait descendre d'u ton. J'en vins à m'excuser avant de lui proposer de dormir conscient qu'elle en avait besoin. Pendant que tout était encore calme il nous fallait prendre toutes les forces dont nous aurions possiblement besoin demain quant à moi j'avais bien trop peur d'affronter mes démons une fois mes yeux clos.

Sentant la tête de la jeune femme se poser dans mon cou, son souffle vint lécher ma peau alors que cette promiscuité nous était vitale. Me disant qu'elle allait s'endormir à cause de la fatigue et de cette journée qui nous avait harassé je ne m'attendais pas à ce qu'elle réponde quoique ce soit. « Et toi, tu ne vas pas dormir ? On devrait peut-être surveiller les alentours à tour de rôle, pour voir si tout va bien... » Penchant mon visage vers elle je la regardais alors qu'elle avait les yeux clos sûrement habité par un sommeil qui ne demandait qu'à la prendre et l'amener aux bras de Morphé. Soufflant à mi-voix pour ne pas la réveiller alors qu'elle allait certainement s'endormir je dis : « Je vais faire le guet, pendant ce temps repose toi, je te réveillerai en temps voulu. » Sachant que je ne comptais pas dormir cette nuit ça ne serait pas avant le petit matin. Approchant mes lèvres de son oreille je vins souffler délicatement dans celle-ci : « Bonne nuit. » Parce que si elle survivait à un jour de plus ce n'était pas dit qu'elle puisse à nouveau dormir sans se soucier de ce qui l'entourait et avec quelqu'un pour surveiller les alentours.
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeMar 23 Aoû - 16:29


C'était étrange, de se sentir en sécurité alors que je me trouvais dans une arène où une vingtaine d'adolescents n'aspiraient qu'à une chose : me tuer. C'est ce que j'avais cherché en m'alliant à Skyler. De la protection. Et malgré ses protestations lors de notre rencontre, il me l'offrait désormais avec un certain naturel. Je crois que mes paroles venaient de l'apaiser. Je le sentais à son pouls qui s'était ralenti, et à sa respiration qui se faisait plus douce. Ça me rendait assez contente de moi. Enfin quelque chose qui fonctionnait. Peut-être allait-il arrêter de me traîner comme un boulet et me considérer comme une véritable alliée ? Nous pouvions devenir cela. Mais même si nous survivions jusqu'à la fin, nous devrions nous entretuer. Ça refroidissait clairement la perspective de bonne entente. Tout à coup, Skyler me glissa quelques mots, à peine murmurés. « Je vais faire le guet, pendant ce temps repose toi, je te réveillerai en temps voulu. » Sans m'en rendre compte, j'avais à nouveau fermé les yeux, prête à m'endormir. Cette journée avait été tellement éprouvante ! Demain, je me demandai ce que nous allions faire. Il faudrait trouver de la nourriture et retourner près du labyrinthe, chercher de l'eau. M'approcher de cet enfer végétal me glaçait le sang, qui s'était pourtant réchauffé au contact de la peau de mon interlocuteur. Mes membres me criaient leur envie de dormir, et je pensais clairement à leur obéir. Deux petits mots me furent adressés, et je souris à leur entente. « Bonne nuit. » Il venait d'être gentil. Ça me réchauffait un peu plus. J'allais peut-être pouvoir m'endormir tranquillement. Ce serait sans doute une de mes seules nuits de quiétude dans l'arène. La seule ? Demain, j'allais peut-être mourir. Il fallait donc que je profite de ces instants de repos, qui seraient peut-être mes derniers. Dans un souffle, je prononçai un « Merci » peu audible. Il ne m'entendit peut-être pas. Tant pis. Je m'endormis.

Mes rêves, cette nuit là, furent plutôt étranges. Je courrais dans un labyrinthe de pierre où des parois se mettaient à me poursuivre, si bien que je ne pouvais jamais m'arrêter. Une brume m'encerclait peu à peu, et finalement, je trébuchais et les ténèbres m'engloutissaient pendant que je hurlais mon désespoir. Je ne sais pas si j'avais vraiment crié dans mon sommeil, mais quand je me réveillai, tout était calme. L'air était doux, et une légère brise s'infiltrait dans notre cavité. J'entendais le champ d'oiseaux, au loin. D'ailleurs, je parvenais à discerner le soleil à travers mes paupières entrouvertes. L'aube avait déjà point depuis longtemps. Quelle heure pouvait-il bien être ? Neuf ? Dix heures ? Skyler ne m'avait donc pas réveillée. Était-ce parce qu'il s'était endormi, lui aussi, épuisé par la journée qui avait vu naître son premier meurtre ? Ou m'avait-il volontairement laissée me reposer ? J'étais toujours confortablement nichée dans ses bras, dans un cocon de chaleur qui me paraissait tout à coup absurde. J'étais dans les Hunger Games. Des tas de dangers m'attendaient dans l'arène. Mais, après tout, je devais profiter de ces rares instants de douceur ; ils m'étaient comptés. D'une voix atone et brisée par le sommeil, je l'interrogeai alors. « Tu es réveillé ? »
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeMar 23 Aoû - 22:16

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Je n'avais pas grand espoir de pouvoir dormir ce soir. Alors, assis à même le sol et adossé à la pierre dur de cette cavité creusé dans la roche j'espérais qu'Eglenver puisse se reposer histoire de faire durer sa vie un peu plus longtemps. Il faisait froid, mais nous nous transmettions de la chaleur gardant ainsi nos corps à bonne température. Après lui avoir souhaité la bonne nuit je me mis à fixer le vide attendant que sa respiration ralentisse signe qu'elle était tombé au pays des songes. De là s'en suivit une des pires nuits de ma vie. Partagé entre la crainte de voir un des pièges du jury nous tomber dessus et la crainte de voir mes démons me torturer tout au long de la nuit. Les yeux grands ouvert je ne voyais pas bien loin, mais je me fixais un point dans le paysage sombre cherchant à fixer mon esprit sur quelque chose quoique ce fût. C'est ainsi que mes pensées me menèrent dans mon district, je revoyais mes bons moments en boucles comme dans un film en noir et blanc. Je me revoyais sur les bancs de mon école à apprendre des choses sur notre histoire, je me revoyais à la mine partageant un bout de pain et un peu d'espoir. Je revis Blue, souvent, je revis mes amis dont je n'avais pas conscience, mes parents. Fixer sur ces images j'avais un peu moins mal. J'étais un peu moins tristes, mes souvenirs m'offraient une douce chaleur qui se répandait dans mes veines comme pour lutter contre la noirceur qui s'étendait depuis mon coeur. Y songeant encore et encore les heures passaient sans que je ne puisse les compter. Tout était si vide, si noir et si silencieux que je n'avais aucun moyen de savoir si l'aurore approchait ou si j'en étais encore loin. Mais je tenais bon, la fatigue tombait sur mes paupières alors que je la repoussais par peur.

Le soleil finit par se faire une place dans le ciel. En douceur, lentement avec délicatesse comme s'il attendait d'être sur que la cime des montagnes était réveillé, comme pour s'assurer que sur son passage il illuminait chaque être sur son chemin. Fixant l'aurore avec une déférence qu'on offre aux éléments seul aux portes de la mort. Fixant chaque détails autour de nous je remarquais que la cavité que nous avions trouvé était plutôt bien situé. C'était dommage qu'il nous faille lever le camp une fois les deux jeunes femmes réveiller, si on avait pu ça aurait fait un merveilleux endroits pour se cacher. Songeur je repassais mon film en noir et blanc dans ma tête mes yeux posés sur l'horizon face à moi avant qu'Eglenver ne me tire de mes pensées : « Tu es réveillé ? » Baissant les yeux vers la jeune femme je devais avoir une bien pale mine des cernes mangeant mon visage sans que je ne puisse rien y faire. J'avais l'impression que le manque de sommeil s'était placé sur mon faciès avec des blocs de ciment comme pour s'assurer que je le ressentes bien. « Oui et tu sembles avoir plutôt bien dormi de ton côté. » Contrairement à moi qui n'avais pas profiter d'un sommeil bien mérité. Je passais ma main sur la joue de Kirsen avant de pincer en douceur son nez pour réveiller l'enfant avant de dire à l'une comme à l'autre une fois que la petite eu ouvert les yeux : « On doit lever le camp, réveillez vous puis on partira. » Dans l'arène on était toujours poussé par une espèce d'urgence. Je sentais la fin venir se poser au creux de mon ventre, mais avec les années cette impression de manque était devenue habituelle. Je savais la gérer, mais rester sans manger dans cette arène c'était du suicide. On avait déjà besoin de toutes nos forces pour survivre aux conditions extrêmes qu'il y avait, mais en plus il fallait garder de l'énergie pour se battre.
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeMar 23 Aoû - 23:46


Peu à peu, mes yeux s'habituèrent à la clarté environnante. J'eus tout de même du mal à m'y faire, et la tentation de clore mes paupières persista longtemps. Je ne cédai pas. Il fallait bien que je me réveille. Une longue journée m'attendait. Après quelques secondes d'acclimatation, je retrouvai tout de même mes entières capacités visuelles, et inspectai chaque recoin de l'endroit. Le soleil matinal lui donnait un aspect que je n'aurais pas soupçonné la nuit passée. Faite de pierre gris clair, cette cavité avait vraiment une allure hospitalière. C'était comme si on l'avait creusée dans la montagne pour accueillir nos trois corps. C'était d'ailleurs peut-être vrai : les Juges pensaient à tout. Cette idée me rappela d'ailleurs que j'étais, à chaque instant, observée. Peut-être mon visage apparaissait-il en ce moment même sur tous les écrans de Panem. Je me recoiffai brièvement, et jetai un rapide coup d'œil à Skyler, que la fatigue avait rendu cachectique. Sa beauté, ravagée par le sommeil, le rendait moins attirant qu'à l'accoutumée. A moins que ce ne fût sa blessure qui l'affaiblissait ? D'ailleurs, je me demandais bien ce que les gens pouvaient penser de nous. Ils ne nous trouvaient sans doute pas assez intéressants dans ces Jeux. Je me demandais comme je pourrais rendre notre relation plus attrayante aux yeux du public, histoire que les Juges nous laissent un peu tranquilles. « Oui et tu sembles avoir plutôt bien dormi de ton côté. » Je souris. Quelque chose, dans sa voix, me disait qu'il m'avait volontairement laissée somnoler toute la nuit. Et même si c'était mal, je l'en remerciais intérieurement. « Ça a plutôt bien été, effectivement. Tu aurais dû me réveiller, tout de même ! Tu ne vas pas être en pleine forme, désormais. » Je m'écartai de ses bras à regret et m'étirai. Je constatai avec une pointe de satisfaction que mes vêtements avaient entièrement séché. La crève attendra ! D'un mouvement des bras, je remarquai que l'air était plus frais que je l'imaginais. La chaleur de Skyler me manquait cruellement, et ce fut sans réelle envie que j'enfilai mon blouson et le refermai sur mon T-shirt. « On pourra peut-être s'arrêter dans la journée pour que tu te reposes, si tu le souhaites. Non ? » J'avais subrepticement remarqué que mon comparse avait réveillé sa compagne de district, délicatement, comme on aurait réveillé une petite sœur. Il devait en être très proche. J'interrogeai la petite fille sur son prénom, et c'est d'une voix minuscule qu'elle me répondit « Kirsen ». Je la trouvais très jolie, et regrettai qu'une enfant de son âge ait à mourir dans les Jeux. « Moi, c'est Eglenver. » Je lui souris sincèrement. Je devenais plus gentille. Cette nuit m'avait été largement bénéfique.

Skyler nous toisa à tour de rôle, somnolentes et engourdies. « On doit lever le camp, réveillez-vous puis on partira. » Bien décidée à me montrer forte, je me mis sur pieds et, après quelques pas hésitants, sortit vers l'extérieur. Le vent se fit beaucoup plus violent que dans la grotte et fouetta mon visage, balayant les dernières traces de fatigue qui persistaient en moi. Le soleil était déjà haut dans le ciel, que les nuages avaient légèrement dégagé. Derrière eux, j'apercevais un azur grisâtre. Pas comme ce bleu céruléen d'été, non, une couleur froide et distante. Les Juges n'avaient pas rendu l'arène très accueillante, mais ça, je ne m'en étonnais pas. J'explorai rapidement le panorama que j'avais d'ici, sur cette sorte de promontoire rocheux. La montagne descendait d'un ou deux kilomètres devant moi, et derrière elle, le labyrinthe. Gigantesque. Qui s'étendait à perte de vue. Quelque part par là devait se trouver le point d'eau que j'avais repéré hier. Me retournant, je retrouvai les deux tributs du district douze prêts à s'en aller. Je me plaçai aux côtés de Skyler, et l'interrogeai du regard. « Où penses-tu qu'on devrait aller ? »
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeMer 24 Aoû - 0:15

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And I'm wondering why I still fight in this life. Cause I’ve lost all my faith in this damn bitter strife. And it’s sad, it’s so damn sad

L'absence de sommeil n'avait en rien desservit les traits de mon visage déjà tiré par l'angoisse. J'aurai bien eu besoin de quelques heures de sommeils, mais en plus de ne pas le permettre les démons qui trônaient dans ma tête ne me l'aurait pas permit. Au réveil d'Eglenver je tentais tout de même de paraître moins usé que je ne l'étais conscient des cernes qui mangeaient mes joues et de la pâleur de ma peau en plein jour. Je lui fis remarquer gentiment qu'elle avait bien dormi lui arrachant sans difficulté un sourire. « Ça a plutôt bien été, effectivement. Tu aurais dû me réveiller, tout de même ! Tu ne vas pas être en pleine forme, désormais. » Un sourire léger aux lèvres j'haussais les épaules comme si ce n'était pas grand chose. C'est à ce moment là qu'elle s'échappa de mon étreinte laissant un espace vide et froid dans le creux de mes bras. Je refermais bien vite mon gilet pour ne pas que le froid s'empare de mon corps alors qu'elle récupérait son blouson l'enfilant rapidement. « On pourra peut-être s'arrêter dans la journée pour que tu te reposes, si tu le souhaites. Non ? » ] J'hochais négativement la tête, ce n'était pas une bonne idée, en plein jour nous étions des proies plus facile que protégés par le couvert de la nuit. Il nous fallait rester en mouvement et user de notre chance pour survivre un jour de plus, mais rien n'était moins sur. « Pas besoin, de toutes manières je me reposerai ce soir. » Et cela que je soi mort ou vif. Ne voulant pas y penser je réveillais Kirsen. C'est à ce moment là que les deux jeunes femmes firent finalement connaissance. Les regardant je me contentais de les prévenir qu'on allait devoir lever le camp afin de se procurer des victuailles et ne pas mourir de froid dans notre trou.

Eglenver alla affronter l'air froid de la montagne alors que je me levais sentant mes articulations craquées une à une. Détendant mon cou après la rude nuit que j'avais passé j'en vins à inspecter ma blessure. Le sang avait coaguler créant une croûte qui s'était en partie formée dans le tissus. N'osant pas y toucher plus que cela, je me contentais de vérifier que ce n'était pas déjà infecter, seulement quand ça sera le cas je commencerais à m'en inquiéter. Kirsen debout et prête, j'attrapais notre sac lui tendant notre gourde pour qu'elle boive avant de moi même m'accorder une gorgée, le sac sur le dos je vis la jeune femme du sept se retourner. « Où penses-tu qu'on devrait aller ? » M'approchant le sac sur le dos, mon poignard coincé dans ma ceinture juste à porté, je lui tendis la bouteille avant de poser mes yeux sur le panorama que nous avions sous nos yeux. S'enfoncer plus dans les montagnes me semblait peu envisageable et même si l'idée de retourner dans le labyrinthe ne m'enchantait guère ça me paraissait être la meilleure solution. « Il faut retourner dans le labyrinthe, si on continue dans cette partie de l'arène le vent va finir par nous achever tant les conditions climatiques ne sont pas propice.. » Il faisait un froid de canard et même pire encore, nos tenues n'offraient pas une résistance au froid suffisante que lutté contre ce dernier qui était mordant et acide. Mes poils se hérissèrent dans ma nuque alors que sous une énième bourrasque je ne pu réprimer le frisson qui me prit faisant vaciller temporairement mes épaules.
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeMer 24 Aoû - 1:09


La bonté de Skyler lui serait peut-être fatale. M'avoir laissée dormir toute la nuit n'était vraiment pas bon pour sa santé. S'il ne se reposait pas, il tomberait de fatigue dans un futur plus ou moins proche. D'ailleurs, il rejeta ma proposition d'arrêt lors de la journée d'un : « Pas besoin, de toutes manières je me reposerai ce soir. ». Mais ce soir, serait-il encore en vie ? Et moi ? Comme je l'avais déjà songé peu auparavant, nous offrions une distraction bien trop ennuyante aux spectateurs. Derrière leurs écrans, ils devaient franchement attendre quelque chose de nous. De l'action. Trois adolescents moisissant dans une grotte sans que rien ne se passe, ce n'est pas quelque chose de bien trépidant. Les Juges s'arrangeraient sans doute pour que cette journée nous soit difficile. Et il n'était donc pas certain que nous voyions l'aube se lever un jour de plus. J'angoissais à l'idée de mourir. J'évitais d'y penser ; la mort viendrait sans doute à moi bien trop vite. Autant profiter de ma vie. Ou de sa fin, du moins.

Après avoir rapidement fait connaissance avec Kirsen, je fis un tour dehors pour guetter l'horizon, puis j'interrogeai Skyler sur l'endroit où il valait mieux se rendre. Avant de me répondre, il me tendit une gourde. Mon regard s'éclaira. Dans sa main, il tenait un petit sac-à-dos. Il n'était finalement pas sorti bredouille de la corne d'abondance. Je me demandais ce que ce bagage contenait d'autre. Je bus une gorgée d'eau glacée, histoire de me détendre l'estomac, et rendis la gourde aussitôt. « Il faut retourner dans le labyrinthe, si on continue dans cette partie de l'arène le vent va finir par nous achever tant les conditions climatiques ne sont pas propices. » Je tressaillis, mais évitai de le montrer. Le labyrinthe. L'endroit exact que je redoutais. Mais il avait raison, malheureusement. Dans ces montagnes, le climat était trop rude pour que nous survivions sans dommage. Cependant, je me questionnais. Où notre voyage allait-il bien pouvoir nous mener ? N'y avait-il que ça, dans cette arène ? Des montagnes hostiles, un labyrinthe lugubre et effrayant, la corne d'abondance ? Non, ça me semblait bizarre. Même si ç'aurait été un moyen certain de nous exterminer, l'arène avait l'habitude d'être vaste et variée, les autres années. Je décidai d'exprimer clairement mes pensées. « Oui, tu as sûrement raison, même si ça ne m'enchante pas vraiment. Quand on sera là bas, on avisera. » J'observai mes deux alliés, et sans plus attendre, me mis en marche à leur côté. Je me sentais presque puissante. Candidate de l'Expiation, dominant l'arène, voyageant aux côtés d'un jeune homme parfait. Mais ce sentiment était ridicule, et je le savais. Le sentier était rocailleux et escarpé. Je manquai de trébucher à plusieurs reprises, tout comme la petite Kirsen. Je l'aidai à se rattraper lorsqu'elle tomba au détour d'une pente un peu trop raide, et elle me remercia avec un sourire. Skyler, de son côté, semblait plus doué que nous. Au fur et à mesure de notre avancée, le labyrinthe semblait se rapprocher de nous. Voir cette barrière de buissons grossir de minutes en minutes m'effrayait, mais je continuais à marcher avec autant de volonté. Finalement, le silence devint trop insistant pour moi. Je n'y étais pas habituée. Je me décidai à poser une question qui me trottait dans la tête depuis notre départ de la cavité. « Que contient votre sac ? »
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MessageSujet: Re: Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé]   Jour 1 & 2 : Demain nous verrons bien toujours pire je suppose au plus bas du tréfonds de la nature humaine [Terminé] Icon_minitimeMer 24 Aoû - 16:23

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And I'm wondering why I still fight in this life. Cause I’ve lost all my faith in this damn bitter strife. And it’s sad, it’s so damn sad

Je n'avais en rien prévu de faire une équipe, ou de prendre plusieurs personnes avec moi durant ces Hunger Games. A vrai dire si j'avais pu je serai parti seul de mon côté pour faire je ne savais pas quoi. Me perdre au détour d'un croisement sinueux dans le labyrinthe avant de mourir ? Peut-être, sauf que j'étais pieds et poings lié par mes promesses. Je repensais à mon district, je repensais au frère de Kirsen, je repensais à ma promesse que j'allais briser à un moment ou un autre. Puis, il y avait Eglenver, elle s'était premièrement imposé à moi, mais il semblait que les jeux l'ont adoucie, ou ce n'était qu'un stratagème. A la vérité je m'en fichais bien, mais je partageais quand même nos réserves d'eau taisant la nourriture et le sac de couchage qui se trouvait dans le sac. Je récupérais la gourde pour l'enfoncer dans le sac avant de le poser sur mon dos annonçant qu'il fallait retourner dans le labyrinthe, c'était soit ça, soit une mort douloureuse, lente et glacé par le climat trop extrême des lieux ainsi que le manque de nourriture. « Oui, tu as sûrement raison, même si ça ne m'enchante pas vraiment. Quand on sera là bas, on avisera. » J'hochais la tête alors que nous nous mentions en route afin de rejoindre le labyrinthe glauque et effrayant qui semblait n'attendre que nous. C'est silencieusement que je descendais la pente raide qui allait nous ramener au cauchemar bien réel que je craignais. Bourru et en tête de la troupe, j'avançais jetant de temps à autre un regard en arrière pour voir si les deux filles s'en sortaient.

Je voyais les bords du labyrinthe se préciser alors que nous marchions toujours au même rythme. Ce fût une plainte de ma co-tribut qui me fit me retourner alors qu'elle venait tout juste de se rattraper avec l'aide d'Eglenver sans quoi elle se serait écraser lourdement au sol. Ralentissant mon rythme moi qui était habitué au sol rocailleux et inégale de la mine, je me remettais à côté des deux jeunes femmes toujours enfermé dans mon mutisme glacé j'essayais de repenser à des éléments de couleur. Quelque chose d'autre que le ciel gris et mes peurs. « Que contient votre sac ? » Tournant mon regard vers la jeune femme je la toisais brièvement du regard avant de fixer la petite pour savoir ce qu'on faisait. Prenant mon temps pour répondre je me remettais à fixer le labyrinthe sentant la faim au creux de mon estomac. « Un peu d'eau, un sac de couchage et un peu de nourriture déshydrater... » Qu'on avait déjà entamer le jour précédent trop faible que pour partir à la chasse d'une quelconque nourriture. Le contour du labyrinthe se précisèrent sous nos yeux alors que je cherchais le meilleur moyen de trouver de la nourriture. Les montagnes était un endroit aride pour un quelconque animale, trouver une proie en pareille lieu était plus compliqué que dans un endroit où la végétation était luxuriante et où on trouvait de l'eau. Certes le labyrinthe n'était pas accueillant mais il devait y avoir un ou l'autre animal à se mettre sous la dent. Réfléchissant quelques instants je finis par reprendre la parole prenant les choses en main comme j'en prenais l'habitude dans cette arène : « Tu t'y connais un peu en plante comestible ou médicinale ? Je peux attraper une proie avec un peu de chance, mais ça serait un plus de trouver une plus grande variété de nourriture. » Il me fallait rester concentrer, fixer sur un objectif et puis maintenir notre survie était plutôt une bonne chose à faire.
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