Oxzana Meï Hemmingway

❝ WHO AM I DYING FOR? ❞

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

La mort...Ma mort. Je l'ai déjà vue. De nombreuses fois. La mienne, celle des autres. J'y pense. J'en rêve. Chaque soir avant de m'endormir. Priant pour qu'elle nous épargne encore un peu, ou qu'au contraire elle nous soulage de nos peines. Je la côtoie chaque jour, cette mort tentatrice qui vous tend les bras lorsque plus rien ne semble vous rattacher à la vie. Tentatrice, tel est bien le mot. Plus jeune, je la voyais me prendre dans mon sommeil, comme ma grand-mère, lorsque je serais devenue trop vielle et usée par l'existence. En grandissant, je l'espérais alors que la faim me dévorait. Aujourd'hui, je lui fais face tandis que je désire me soumettre à la violence des Jeux de la Faim. Ais-je peur de mourir? Oui... et non.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Si ma mort peut servir à quelqu'un, ou à une cause quelconque, j'aimerais mourir pour ma famille. Pour mes plus jeunes soeurs Alcione, Nadja, Paige, Sully, mes petits frères Tarek, Zachary, Fenrir. Pour mon oncle Joshua. Je pourrais mourir pour la liberté, pour une vie meilleure. Mais avant tout pour ma famille. Je sais c'est ennuyeux de l'entendre dire à chaque fois. Ma famille. Ma famille. C'est répétitif pour vous...mais c'est l'unique chose que je possède. Ce qui m'est le plus cher. Ce pour quoi je serais prête à endurer milles souffrances. Ce pour quoi je participerais au 78 ème Hunger Games. Ce pour quoi je serais prête à tuer et à être tuée. Même si entre nous je préférerais vivre et gagner. Mais autant prévoir toutes les éventualités.

➺ QUEL(S) PETIT(S) PLUS T'AIDE(NT) DANS LA VIE (OU LES JEUX) ?

Dans la vie, si il y a bien une chose qui m'aide, c'est bien mon côté terre à terre et réaliste. Mon côté pratique et efficace. Je ne m’encombre jamais de sentiments quand je dois agir pour le bien de ma famille. Certaines personnes disent que dans la vie on a toujours le choix...ces personnes n'ont jamais expérimenté la faim qui nous tenaille, la soif qui nous mord, le froid qui nous transperce , la douleur qui nous plie en deux, la mort qui nous tend les bras.

Pour y survivre, j'ai fait en sorte d’engranger quelques connaissance en médecine, quelques savoirs en plantes médicinales ou comestibles. Une vielle femme de la ville, herboriste probablement, m'a appris quelques trucs...bon d'accord pour tout vous dire, j'ai reçu un enseignement assez complet sur tout ce qui touche la flore et la médecine des plantes de mon district. Je n'avais rien demandé, elle me l'a proposé... en tant que bonne amie de ma grand-mère décédée, et sachant la situation de ma famille. J'avais 14 ans et je n'ai pas dit non. Après tout quand on est pauvre et chétifs, une opportunité pareille ne se refuse pas. Aujourd'hui je peux affirmer avec fierté qu'il y a peu de chance que l'un de mes frères meure d'une stupide grippe.

Dans la vie, je suis obligée de voler les autres pour subsister. Agilité, discrétion, rapidité, instinct de survie, sont des mots connus pour moi. Avec mon poids, ma taille, mon apparence physique, je passe souvent inaperçue. Silencieuse, je ne me fais presque jamais remarquer. Je suis une ombre parmi les ombres une fois la nuit tombée.  

Je suis aussi une très bonne menteuse. Lorsque vous avez devant vous des villageois en colère qui vous traîne jusque chez le maire, car ils sont persuadés que vous avez dérobé des biens dans leurs gardes-manger...mentir ne peut que vous aider. Et sans me vanter, je suis devenue au fur et à mesure des années très bonne à ce jeu de cacher la vérité.

Et puis surement ce qui risque de me sauver la vie dans les mois à venir, c'est ma capacité d'apprentissage. Je ne parle pas d'études, j'ai arrêté l'école ça fais un an. Je veux vous parler de compréhension des choses. De mémoire. De capacité à reproduire une action. Enfant, j'ai appris très vite à coudre, ma mère ayant pour habitude de nous faire nos vêtement. Moi à côté d'elle je regardait émerveillé nos vêtements apparaître. Ce qui fait que plus tard, en sachant coudre du tissus, j'ai appris très vite à recoudre une plaie. J'ai cette aptitude. Comprendre, mémoriser, et reproduire très vite. A l'école, je n'en usais pas vraiment. Je n'en voyais pas l’intérêt, mais aujourd'hui , chaque information utile sur un métier que je peux glaner, je m'en sers...Pourquoi continuer à voler alors, si je peux apprendre un métier...C'est simple. Voler, c'est plus rapide, et ça paye mieux qu'un salaire dans le district.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Du sang, des cris, des larmes. 24 adolescents dans une arène sans pitié. 1 seul survivant. 23 morts. Est-ce que j'aime voir tout ces enfants s’entre-tuer? Est-ce j'aime entendre leurs hurlements de douleurs? Est-ce que j'aime voir leur sang gicler? Est-ce que j'aime visionner leur mort? Est-ce que j'aime ce jeu morbide?

A chaque moisson, alors que je regarde les tributs appeler, j'imagine l'un de mes frères et sœurs à la place. Eux regardent les jeux effarés, terrorisés. Des nausées me prennent alors, et des larmes me viennent aux yeux. Les voir dans l'arène serait pour moi inconcevable, la pire des choses sur terre. Je n'aime pas visionner les jeux. Je n'aime pas lire la terreur sur les visages d'enfants aussi jeunes, la malice et la soif de sang sur ceux de mon âge. Je n'aime pas la barbarie des Gamemakers qui chaque année semble redoubler d'effort pour que le sang coule à flot. Je déteste les jeux...et pourtant je les regarde. Je fais l'effort chaque année de les regarder du début jusqu'à la fin. Pourquoi? Pour me préparer moi même à me retrouver dans l'arène. Les interviews, les bains de sang, les festins. Je décortique chacun d'entre eux, m'imaginant à la place des tributs, peaufinant des stratégies, notant les tactiques intelligentes. Je regarde les jeux, mais pas pour le plaisir. Pour ma survie.

QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ECHOUEE ET DES REBELLES ?

Indifférente. Sincèrement, je n'ai rien contre eux, mais je ne les soutient pas. Pour moi ce sont des rêveurs, des utopistes...mais aussi des meurtriers. Combien de gens sont morts par leur faute? A eux seuls ils ont tué plus de gens que le capitole. Et tout ça pour quel résultat? Rien. Ils ont perdus. C'était prévisible. Je ne leur en veux pas, nous n'avons pas été touché directement par leur folie. Mais la forêt où j'aurais pu aller chasser est désormais inaccessible. Les punitions pour tout délit quels qu'il soit sont d'autant plus lourdes que je suis une voleuse. Désormais je dois faire dix fois plus attention. Et puis toutes ces exécutions, tous ces orphelins. Une révolte échouée, et c'est l'enfer qui commence pour le reste de la population.

➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ?

Tout dépend de comment ils gagnent les jeux. Mais en général, j'ai du respect pour eux...presque de l'envie parfois. Après tout ils sont riches maintenant. Toutefois, les carrières sont en généralement ceux que j'apprécient le moins. Violent, sans pitié, entraînés à tuer. Ils partent toujours avec un avantage sur les autres et chassent en meute. Pour moi ils ont très peu de mérite. Si nous pouvions nous aussi nous entraîner, les jeux seraient différents... Et puis il y a ceux qui viennent des districts plus pauvres. Eux ont du faire preuve d'intelligence, d'instinct de préservation, de ruse, pour survivre. Ils sont moins nombreux certes, mais d'autant plus méritant à mon avis. Eux, sont des survivants. Et ils méritent mon plus grand respect.

➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAITE ?

Le district 12. Que dire...Nous somme le district qui s'occupe de l'extraction du charbon. Pas très glorieux comme tâche. Chaque garçon du 12 a un jour secrètement rêvé d'échapper aux mines. Mais tous, une fois qu'ils ont 14 ans, rejoignent le groupe de mineurs qui chaque matins, se rend dans ce qui peut du jour au lendemain devenir leur tombeau. Demandez à mon oncle, il en sait quelques chose. Des accidents, il n'y en pas souvent. Mais lorsqu'ils se produisent, ils appauvrissent des familles entières. Car à homme absent, revenus absent.

Dans ce district l'espoir est une denrée rare. La mort elle, plane au dessus de nos tête constamment, présente parmi nous lorsque l'hivers approche. Tout le monde y est plus ou moins maigre. La vie y est particulièrement dure et injuste. Surtout pour les plus pauvres. Ce n'est pas comme si nous pouvions pêcher, cultiver, ou acheter quoique ce soit. La forêt est interdite donc impossible de chasser. Vous naissez pauvre, et affamé...vous mourrez pauvre et affamé. Je n'aime pas mon district. Les gens y sont fermés, repliés sur eux mêmes. Tristes. Faibles. Aujourd'hui résignés.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

J'y crois. Je l'espère. Je le souhaite tout les jours. J'ignore ce qu'est le bonheur...mais pour moi il ressemble à une journée d’Été. Un soleil rayonnant. Un ciel bleu azur. Un vent caressant. Un pique-nique opulent à l'orée de la forêt. Des rires d'enfants. Des joues pleines et rosées par le plaisir de vivre. Avec mes frères, mes sœurs, mon oncle.

Pour moi le bonheur est un état. Pas un sentiment. Car pour moi les sentiments sont aussi fugaces et éphémère que l'existence d'un papillon. Ils vont et ils viennent. Nous prennent au dépourvu. Non pour moi le bonheur c'est la conjoncture de plusieurs éléments, de plusieurs situations, qui font que l'on se sent bien. Heureux de vivre, d'exister. Et même si pour l'instant moi et ma famille nous en sommes loin, j’espère qu'un jour, je réussirais à nous plonger dans cet état de grâce qui nous manque tant.  

➺ QUE PENSES-TU DE L'ORGANISATION DE PANEM (DISTRICTS/CAPITOLE) ?

Injuste. Totalement injuste. Pour imager ce que je pense vraiment de tout ça, disons que le Capitole est une pieuvre géante. Un parasite. Elle étend ses tentacules sur chacun des districts, impose sa présence et sa loi sur chacun des territoires. En vertu de quoi? Pour nous punir de nous êtres rebellés contre sa suprématie. Logique. On crève de faim dans les district, alors qu'au capitole, ils s'empiffrent et gaspillent. On est vêtu pauvrement, eux se bardent de maquillages et de tissus tous plus chers les uns que les autres.

Nous districts, devons travailler pour nourrir, loger, vêtir, réchauffer, des gens qui se gaussent en nous voyant mourir dans un jeu barbare. Des gens qui nous méprisent. Mais savent-il que sans nous, il seraient complètement démunis. Sans nos ressources, ils ne pourraient pas vivre. Alors pour résumer un peu, le capitole est un vampire sournois qui nous suce le sang goulûment, nous en laissant juste assez pour que l'on puisse survivre...Le temps que l'on se régénère, il revient encore nous vider de nos hémoglobine...sans pour autant nous tuer. Et ce perpétuellement. Et puis voilà. C'est comme ça que je vois nos "relations" avec le Capitole. Je sais c'est bizarre comme description. Assez simple. mais pourquoi compliquer les choses, plus qu'elles ne le sont déjà...

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

A l'approche de la moisson...je suis...excitée. Oui excitée. Mais pas seulement. Excitée, angoissée, déterminée, effrayée. Tout se mélange en moi. J'espère être tirée au sort, et en même temps je crains que mon nom soit énoncé, car il me faudrait quitter ma famille. Auparavant, je ne pouvais m'y résoudre, et ainsi me porter volontaire. Mais cette année, je m'y prépare. Il ne me reste qu'un an. L'année prochaine sera ma seule et dernière chance d'y participer. Et de remporter le prix à la clé. Une vie de richesse, libérée de la misère.

Aussi je suis impatiente que ces jeux-ci se terminent et qu'arrive la prochaine moisson. Je prépare déjà Zachary mon cadet, pour qu'il prennent la relève dans l'approvisionnement de la famille au cas où je mourrais. Il n'est pas aussi agile et rusé que moi, mais avec sa force, il saura trouver du travail. Ne serait-ce que pour aider le boulanger.

JE VIENS D'UN MILIEU TRÈS DÉFAVORISÉ, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE TIENS DE LA LEGENDE. DU COUP, MON NOM A 58 CHANCES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE VOLEUSE ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'Y SUIS OBLIGÉE. JE SUIS DANS LE 12ÈME DISTRICT. AYANT 17 ANS JE PEUX PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET AYANT CONSCIENCE DE MES CAPACITÉS DE SURVIE, J'ATTEND LA MOISSON AVEC IMPATIENCE. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Un cri d’angoisse, strident, fait voler en éclat la quiétude de cette nuit d’automne. Te réveillant en sursaut, les yeux perdus dans la noirceur de ta chambre, tu te lève d’un bond. Tes pieds sur le sol froid et humide, tu accoures dans la direction du bruit.  Des sanglots nerveux guident ton chemin à travers votre maisonnette, jusqu’à la chambre des filles. Une petite pièce toute simple, où s’entassent les quelques cadeaux et rapines que tu as pu leur offrir. Dans celle-ci quatre jeunes filles, allant de 16 à 10 ans, dorment paisiblement…enfin plus maintenant. Alcione, la plus grande des quatre, recroquevillée sur elle-même, pleure à chaudes larmes, son corps fluet, tremblant.


Ton regard se fait peiné. Avec un geste de la main tu enjoins tes plus jeunes sœurs à s’éloigner d’elle. T’avançant précautionneusement dans la pièce, tu t’assois sur le matelas où la petite brune semble vouloir te dire quelque chose. La tête entre ses bras, tu es obligé de tendre l’oreille pour distinguer entre quelques sanglots, les murmures chagrins de l’adolescente apeurée.

-Ksénia…J’ai…j’ai encore rêvé d’eux…

Ouvrant tes bras, tu accueille avec délicatesse comme le ferait cette mère que tu remplace, ta cadette qui s’y enfouit, en larme. Tu sens ton cœur se serrer, un nœud se former dans ta gorge, ta poitrine être comprimée par l’émotion qui te traverse. Mais tu n’affiche rien de plus sur ton visage de marbre que de la compassion, et de la douceur. Tu ne dois pas t’effondrer. Tu es la seule chose à laquelle tous peuvent se raccrocher. Tu n’as pas le droit de craquer devant eux. Même si la douleur est encore là. Après six années sans eux.

- Papa et maman…

Ses bras fins se resserrent autour de ta taille, et calmement tu lui caresses les cheveux. Autour de toi Nadja, Sully et Paige, vous regardent avec des yeux concernés, interrogeant ta personne. Aucune d’elle ne semble vouloir poser la question, et pourtant tu peux la lire avec aisance dans leurs yeux clairs. Pourquoi Alcione pleure-t-elle si souvent ? Comment papa et maman sont-ils morts ? Qui les as-tuer ? Mais à aucune de ces questions tu n’apporteras de réponse. Pas maintenant. Pas demain. Plus tard peut-être, quand ils seront plus grands. Tu n’ignore pas le mal que ça peut leur faire…mais la crainte que des idées de vengeance ne germent dans leur tête est plus forte que ta pitié. Tu te rappelle trop bien de l'attitude de ton aîné après la mort de vos parents. Tu ne tiens pas à te retrouver aux prises avec une fratrie vengeresse. D’une main attentionnée, tu essuie ses larmes. Le visage chagrin de ta benjamine se détend au fur et à mesure que tu lui caresse le dos, réconfortante. Les minutes passent. Alcione s’est presque rendormit. Il est temps aussi pour toi de retourner dans ta couche. La nuit sera courte pour toi, aux aurores tu as le boulanger à visiter, le boucher, et l’épicier à rapiner. Il faut que tu dormes.

-S’il te plait ne nous laisse pas. Reste dormir avec nous.

Mais c’est sans compter les deux autres enfants qui elles, n’ont guère envie de te laisser partir. Tu pourrais soupirer, mais c’est avec un sourire tendre que tu les accueilles, alors qu’elles se blottissent contre toi. Vous êtes désormais à cinq sur le petit matelas de la chambrette. On aurait dit une portée de chatons. Un peu maigrichons mais mignons.


Néanmoins cette idée, loin de te réjouir, te laisse songeuse. A 17 ans, tu vivais une situation bien peux commune. Tu dois jouer trois rôles. Le père, la mère, la grand sœur. Etre aussi forte et autoritaire qu’un homme.  Affectueuse et maternel, telle une femme. Puis rester assez jeune dans ta tête pour pouvoir continuer à jouer avec eux comme une adolescente normale. Quelque fois tu te demande comment tu fais pour ne pas craquer dans ce genre de situation. C’est simple tu n’as pas le choix. Et tu commence à habituer Zachary à accepter aussi cette situation. Protection, abnégation, don de soi, survie. Tout ça tu essaye de le lui apprendre. Et même s’il n’est  pas réfractaire, tu sens que ce n’est pas facile pour lui non plus. La vie n’est pas simple pour vous. Ah d’ailleurs quand ont parle du loup…

-J’ai entendu du bruit…qu’est-ce qui s’est passé ?

Debout dans l’encadrement de la porte, encore à moitié endormi, ses cheveux bruns qu’il laisse pousser lui tombant devant les yeux. Grand, fin, des muscles secs, une visage anguleux qui présage malgré tout un bel homme, un regard sage aux iris bleu. Mon petit frère Zach. Un an nous sépare. Et c’est le jumeau d’Alcione. Pour faire un petit schéma de ma « très nombreuse »  famille…Au début, il ya avait Reychard Hemmigway, et Zvetlana Kuskova . Papa et maman. Mort. Nicolay, 19 ans notre frère ainé. Mort.  Moi Oxzana, 17 ans. Puis vienne Zachary et Alcione, les jumeaux de 16 ans. Tarek, 15 ans. Fenrir 14 ans. Nadja, 13. Paige 12 ans, et pour finir Sully 10 ans. Nos parents couchaient comme des lapins ? Non pas vraiment, juste que la contraception, c’est cher, et chez nous ça tient plutôt de la légende. Nous sommes donc nés de façon très rapprochée, sans que nos parents ne puissent y faire grand chose. Sully avait 3 ans, Paige 5 ans, et Nadja 6 ans quand nos parents sont morts. Pour Sully c’est simple,  elle ne s’en souvient juste pas, et pour Paige et Nadja c’est encore assez flou. Par contre les garçons et Alcione, eux savent parfaitement ce qui s’est passé. Je leur ai d’ailleurs formellement interdit de rafraichir la mémoire de leurs jeunes sœurs sans me consulter. C’est assez traumatisant, et eux même en font encore des cauchemars…il ne manquerait plus que tous se mettent à hurler la nuit pour que je craque et pète un plomb.

-Rien…Alcione a encore fait un cauchemar.

Tu le vois hocher la tête avec un petit rire désabusé.

-Ouais… moi aussi ça m’arrive parfois…. Faut dire que ce n’était pas facile hein…tu te rappelles comment elle pleurait ?

Oh que oui tu t’en souviens. A toi aussi il t’arrive quelque fois d’en rêver. Cette journée est marquée au fer rouge dans vos esprits. Un jour d’hiver. On tambourine à votre porte. Vos parent sont inquiets, et nerveux. Ils vous ordonnent de vous terrer dans la maison. La porte est défoncée, des Peacekeepers déboulent dans votre maisonnette. Certains, vous mettent en joug alors que d’autre empoignent vos parents les roues de coups tout en leur passent des menottes. Tu tremble devant cette scène d’une rare violence, et tente de retenir ta cadette qui hurle après ses parents. Les mains tendues vers eux, comme si elle cherche à les retenir. Puis le calme revient, la porte se referme sur vous. Choqués. En larmes. Seuls. Pour leur exécution sur la place publique, il n’y avait que toi et Nicolay. C’est fut dur. Très dur. Tu te rappelle avoir retenu tes larmes tout du long pour finir par craquer une fois à la maison. 5 ans plus tard, ce serait au tour de Nicolay de se retrouver sur cette même place. Pour quels motifs ? Rébellion et tentative de meurtre. Ô joie.


Et bientôt, on ramènera peut-être ton corps dans une boite, après que tu te sois faite déchiquetée pas un carrière ou une mutation, durant les Hunger Games. Qui sait ? Tout de même il serait temps que ça s’arrête.