ryanne steel arkins

❝ CAN YOU BE MY NIGHTINGALE ? ❞

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

Drôle de question. Après tout ce qui s'est passé, et le contexte dans lequel on vit, je suis certaine que la plupart des gens se voient mourir aux Jeux, ou exécutés sur la place publique. Ou bien dans un épisode sanglant de guérilla entre pacificateurs et rebelles, parce qu'ils se battent ou qu'ils se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment. Il y en a qui s'imaginent crever de faim, de soif, de maladie. Infectés de microbes qui se développent parce que les conditions de vie sont épouvantables, quelque part, peut-être.. Pas ici. Ici, on a pas trop de possibilités extravagantes. J'aurais aimé une morte extravagante. Mais avec le destin qu'on me colle, je crèverai sans aucun doute dans un lit, très vieille, entourée d'une famille qui m'aime. Et puis parfois, je me dis qu'avec tout ce qui me traverse l'esprit en ce moment, et toutes ces idées qui sortent des cadres... Peut-être que j'aurai une mort extravagante. On sait pas ce que l'avenir nous réserve. Je sais pas où je serai dans un an, dans cinq ans, dans dix ans. Je sais pas ce que je ferai, pour quoi je me battrai dans la vie. Si je battrai encore, si je me battrai tout court.

➺ QUEL(S) PETIT(S) PLUS T'AIDE(NT) DANS LA VIE (OU LES JEUX) ?

J'ai passé mon enfance à explorer le district, à courir, à grimper, à trouver des passages secrets. Charlie et moi, on faisait tout le temps ça. Je courais plus vite qu'elle, je la devançais toujours dès qu'on faisait la course. Elle me disais toujours qu'on aurait cru que j'allais m'envoler. Je suis rapide, dans tout ce que je fais, je l'ai toujours été. La première à rendre sa copie (quoique, c'est pas forcément un bon point), la première à vider son assiette, la première levée le matin. Je suis aussi quelqu'un d'agile. D'un point de vue plus technique, à force d'entraînement, j'arrive à lancer des couteaux. C'est pas comme si ça me servait beaucoup, mais ça aurait pu si j'avais été choisie lors d'une moisson. Au moins, c'est quelque chose qui pourrait s'avérer utile un jour.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Pas un seul. J'ai pas connu une seule personne qui y ait participé. Pas personnellement en tous cas. Il y a eu ceux qui je croisais parfois à l'école, mais c'est tout. Je me souviens des jours que Charlie et moi on passait à parler de ça. Des Jeux. On s'entrainait. Pourquoi, je sais plus trop. Mon père m'y poussait, le sien aussi. Et puis, c'était presque naturel pour nous. On était toujours ensemble, dehors, et à force de penser aux Jeux, on a fini par voir ça comme une obligation. On en parlait, et à l'époque on pensait vraiment que l'une d'entre nous finirait dans l'arène. D'une façon ou d'une autre. On n'était pas des Carrières, loin de là. On cherchait pas à se faire tuer juste parce que ça pourrait être drôle. Mais Charlie et moi, quand on était ados, on croyait vraiment que si on devait mourir, ce serait dans l'arène. Faut croire qu'on s'est bien gourées là-dessus.

➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ?

Ce sont des gens comme les autres, j'imagine. Je déteste les catégories. On peut pas mettre les êtres humains dans des boîtes, je trouve ça bizarre. Certains d'entre eux sont des gens géniaux, d'autres sont des pourritures. L'histoire s'arrête là. Ce sont des personnes comme les autres. C'est juste qu'ils ont été forcés de faire quelque chose d'horrible pour rester en vie. C'est sûr que certaines personnes critiquent, jugent, méprisent. Mais qu'est-ce qu'ils auraient fait s'ils y avaient été, eux ? Je suis persuadée qu'on peut pas savoir. On passe notre vie à se poser des questions sur la réaction qu'on aurait eue dans telle ou telle situation, mais la vérité c'est que les choix se font sur l'instant, suivant ce qu'on ressent. C'est impossible à prédire, à prévoir, à imaginer. On peut pas organiser les émotions.

➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS ÉVÈNEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ?

Je suis pas une personne pleine de convictions. Pas à ce propos en tous cas. Mes parents défendent le Capitole, par loyauté ou par peur, j'en sais rien. Charlie critiquait. Elle critiquait, tout le temps. Un truc de fou. Elle m'a même ouvert les yeux sur certaines choses. Moi, je suis dans le flou. Je suis pas capable de me mettre d'un côté du champ de bataille et de détruire l'ennemi. Si quelqu'un vient me demander son aide, je suis incapable de la refuser, peu importe le camp dans lequel il est. Je crois qu'en temps de guerre, ça ferait de moi quelqu'un d'absolument catastrophiquement peu fiable. Je passerais mon temps entre deux camps, à trahir sans le vouloir. Je me suis pas lancée dans une croisade quand les rebelles ont attaqué et quand le Capitole a répondu. Je suis restée là, dans mon district, bien tranquille. Je me suis tenue au courant, en laissant traîner mes oreilles. Je voulais tout savoir, sur tout le monde. La seule action que j'ai faite, ce fut héberger un rebelle dans mon grenier. Je vis toujours chez mes parents, et heureusement que j'ai l'annexe de la maison rien que pour moi. Il est resté là trois jours, puis il a pris la route. Et j'ai préféré ne pas lui demander où il allait. Je me faisais pas assez confiance.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Je sais pas si on peut dire que je crois au bonheur. Je crois que les choses finissent par s'arranger un jour si on se bat pour que ça arrive. Je crois pas forcément à un idéal qui deviendrait réel et d'un bonheur ennuyeux à en mourir. Je crois juste qu'il est possible de se sortir de n'importe quelle merde si on le veut, et si on a un peu de chance. Je crois qu'avec le temps, et avec du travail, on peut construire quelque chose de solide qui nous rende assez heureux pour sourire la plupart du temps. Je pense qu'on peut tous faire ça : avoir quelque chose qui nous fait du bien et s'y accrocher, et réaliser qu'au final, on n'a pas besoin de beaucoup plus pour se sentir bien, et heureux.

➺ QUE PENSES-TU DE L'ORGANISATION DE PANEM (DISTRICTS/CAPITOLE) ?

Très honnêtement, je pense que c'est franchement mal foutu. Panem a en sa possession un territoire immense, et on est tous enfermés dans nos petits coins, et c'est complètement stupide. J'ai envie de voir la mer, mais c'est pas possible. J'ai du mal à comprendre ce que ça leur apporte, aux gens du Capitole, de nous garder en cage, et de nous classer par richesse, et de nous empêcher de voyager, ou d'avoir la vie que l'on veut. Pourquoi est-ce qu'on nous force à vivre d'une façon et pas d'une autre ? Je comprends pas leur logique. Ici, au deux, on est plutôt chanceux, et mes parents m'ont toujours répété que Panem comme c'est aujourd'hui, c'est un endroit où on vit bien, où le Capitole fait tout pour nous faire plaisir et améliorer nos conditions de vie. Mais je sais pas trop quoi penser. J'ai toujours eu des doutes (si c'est si bien, pourquoi est-ce que les gens ont peur dès qu'ils font quelque chose qui ne rentre pas dans les normes, pourquoi est-ce qu'on est condamnés à rester à l'intérieur du district, pourquoi est-ce que d'autres districts sont si pauvres et pourquoi est-ce qu'on a l'impression de vivre dans un endroit où l'on est heureux alors qu'autour il y a des gens qui souffrent... ?) et ces derniers temps, mon opinion s'éloigne de plus en plus de celle de mes parents.

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

La Moisson... A une époque, j'étais traversée par tout un tas d'émotions. L'angoisse de voir quelqu'un que j'aime partir, ou d'être sélectionnée moi-même. L'excitation, celle d'être choisie. C'est étrange de dire ça. Mais ma curiosité maladive me pousse à me demander ce que ça fait d'être tribut. Je sais, c'est complètement dingue. Puis il y a le détachement. L'incapacité de ressentir quoique ce soit au moment où je devrais être traversée d'émotions. Le fait de voir et revoir les mêmes choses année après année, ça blase. Ça finit par faire partie du quotidien. Charlie et moi, on parlait de la Moisson comme d'une activité habituelle, sans conséquences. On en parlait sans tabou, sans hésiter. Aujourd'hui, ni elle ni moi ne sommes en état d'être choisies. C'est ma première année sans être un tribut potentiel. Je sais pas si ça me fais du bien ou du mal. J'ai laissé ma place à une autre fille qui pourrait très bien être moissonnée, et ça me fait peur. Je devrais pas avoir peur. Je suis pas du genre à avoir peur.

JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM N'A aucune RISQUE D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE pâtissière, pour l'instant (oublions le fait que mes parents me forcent à étudier pour devenir architecte...) ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'adore ça. JE SUIS DANS LE 02ÈME DISTRICT. AYANT 19 ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'ai pas trop envie d'y penser. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Citation :

Juste pour dire qu'il y a du pseudo-porn dans le premier paragraphe gris et que je vous assomme de paroles de chansons du nouvel album de Demi parce que ma passion ces derniers temps frise l'obsession (je suis gentille, j'ai pas intégré de lecteur, j'aurais pu ) (vous remarquerez aussi mon obsession avec le roi lion...)

there's a girl in the window tears rolling down her face, we're only lost children, trying to find a friend, trying to find our way back home. we don't know where to go, so i'll just get lost again, we'll never fall apart, cause we fit together right, we fit together right. these dark clouds over me, rain down and run away, We'll never fall apart, cause we fit together like two pieces of a broken heart. and i like to lay my head down and fall asleep, but i don't like to fall asleep to see my dreams, cause right there in front of me... we'll never fall apart, cause we fit together like two pieces of a broken heart.

Elle se pencha au dessus de Charlie et l'embrassa. Charlie et ses cheveux blonds qui s'étalaient sur le sol sableux, et qui encerclait son visage comme si elle était le soleil et sa crinière était les rayons. En parlant de soleil, celui-ci (le vrai soleil...) était en train de se coucher et elles étaient bien parties pour passer la nuit là. Appuyée sur ses mains, son corps se penchant sur celui de sa meilleure amie, petite amie, ce que vous voulez, elle déposa un autre baiser sur ses lèvres roses et sourit contre sa peau. Charlie avait ses mains sur les hanches de Ryanne, et elle remontèrent lentement vers son ventre, passant sous son débardeur. Les doigts de Ryanne effleurèrent le cou de la blonde, puis son décolleté, descendit vers sa poitrine, ses côtes. Elle l'embrassant encore. Charlie décolla sa tête du sol pour captiver les lèvres de Ryanne, qui commença à ramener le bas du t-shirt de Charlie vers sa poitrine. Elle le fit passer par-dessus sa tête et le jeta à quelques mètres. Puis elle posa une main sur son corps brûlant, l'autre collée au sol rougeâtre, lui servant d'appui. « On devrait pas être là » souffla soudain Charlie en souriant, ses yeux brillants comme deux diamants. Ryanne ne put retenir un ricanement. « Pfff, on est toujours dans le district » C'était peut-être vrai, mais elles savaient toutes les deux que ce n'était pas une excuse. « On devrait quand même pas être là » Là, c'était un endroit à des kilomètres des habitations. Et effectivement, elles n'auraient pas du être là. A la tombée de la nuit, si loin de chez elles. Il n'y avait que de la roche rouge autour d'elles, des surfaces sableuses et pentues qui n'annonçaient rien de bon. Mais qui viendrait les chercher ici ? Personne. Ryanne ne répondit pas. Elle embrassa Charlie, et son souffle chaud sur la peau de son menton la poussa à retirer le short de la blondinette, et son propre débardeur. Bien vite, elles se retrouvèrent en sous-vêtements, puis plus rien ne couvrait la peau de Charlie, ni celle de Ryanne. Seulement le corps de l'autre pressé contre le sien et des gouttes de sueur dans son dos.


i can't sleep tonight, wide awake and so confused. everything's in line, but i am bruised. i need a voice to echo, i need a light to take me home, i kinda need a hero, is it you ? i never see the forest for the trees, i could really use your melody, baby i'm a little blind, i think it's time for you to find me. can you be my nightingale, sing to me i know you're there. you could be my sanity, bring me peace, sing me to sleep. say you'll be my nightingale. i dont know what i'd do without you, your words are like a whisper, come through. as long as you're with me here tonight, i'm good. can you be my nightingale, feel so close i know you're there.

Ryanne et Charlie, elles avaient grandi ensemble et ne s'étaient pas quittées une seule fois depuis leur première année d'école. Elles se retrouvaient pour critiquer leurs parents et se plaindre du monde. Elles venaient toutes les deux du même style de famille : filles uniques, parents riches, à la fois autoritaires et incapables de prendre soin de leurs gosses, et aux idées les plus conservatrices qui soient. Ryanne grandit en essayant de jouer à la petite fille parfaite qui ne pose pas de problèmes. Charlie était différente. Beaucoup plus rentre-dedans et sûre de ce pour quoi elle se battait. Ou se battrait un jour. Elle pouvait passer des heures à parler, à expliquer pourquoi les choses n'allaient pas, comment elles iraient mieux, ce qu'il fallait faire. Elle aurait pu regrouper les foules sous ses ordres et marcher sur le Capitole et tout détruire sur son passage. C'était fascinant. Ryanne, elle n'était pas aussi extrémiste. Elle subissait bien sûr l'influence de sa meilleure amie, et se vantait du fait que Charlie ait fait son éducation, mais elle préférait ne pas choisir de camp. Elle était du genre à avoir des principes, des idées, à se battre pour les voir se transformer en faits, mais elle n'était pas capable pour autant de choisir un camp avec une idéologie et d'y rester fidèle. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'on lui foute la paix, qu'on la laisse vivre comme elle l'entendait, faire ce qu'elle voulait. Et ça, ni le Capitole, ni les rebelles n'étaient capables de le lui offrir. Elle était coincée dans un univers qui n'était pas fait pour elle. Un univers où elle vendait des cupcakes en s’imaginant que ça la ferait vivre. Peut-être que ça fonctionnerait après tout, si Papa et Maman continuaient à lui payer ce dont elle avait besoin pour vivre. Elle au moins elle pouvait compter sur eux. Charlie s'était mis les siens à dos depuis des années. Elles avaient à peine dix-sept ans, et Charlie vivait seule parce que ses parents avaient essayé de la faire rentrer dans le moule. Ils avaient échoué et la solution fut de la mettre à la porte. Depuis, il arrivait qu'elle passe ses nuits chez Ryanne, mais les choses auraient été compliquées si les parents de la jeune fille l'avaient découvert. « Tes parents me tueraient s'ils savaient que je t'ai traînée jusqu'ici, pas vrai ? » demanda Charlie, un sourire collé au visage. Son visage était enfoui dans les cheveux foncés de Ryanne, qui la serrait contre son corps et fixait le ciel encore noir. « J'les laisserais pas » fut sa réponse. Charlie n'ajouta rien, se contentant de cette phrase qui lui plaisait. Ryanne dessinait de petits cercles sur sa peau, avec le bout de ses doigts. Un long moment plus tard, elle reprit. « On pourrait se tirer. Un jour... Partir d'ici et... Je sais pas. Quitter le deux. Putain, quitter Panem même... Doit bien y avoir quelque chose après Panem » Ryanne imaginait un tas de choses, mais son esprit n'était pas capable de se fixer sur une seule d'entre elles. Elle se demandait ce qu'il pouvait bien y avoir plus loin, après Panem. « Tu dis ça maintenant mais on sait très bien toutes les deux qu'on aurait pas le cran de le faire... » Ryanne se mordit la lèvre. Charlie avait raison. Elle qui était tout le temps si optimiste, prête à partir à l'aventure et à tenter l'expédition de sa vie peu importe les risques et les dangers. Et voilà que pendant quelques instants, les rôles s'inversaient. Si Charlie le lui avait demandé à ce moment là, Ryanne aurait pris ses affaires éparpillés sur le sol rouge et serait partie avec elle. Elle l'aurait fait, elle l'aurait vraiment fait. Et elle avait beau y repenser et se dire que c'était complètement fou et qu'elle ne pourrait jamais, à cet instant précis elle l'aurait fait. « J'ai envie de voir la mer Charlie... » souffla-t-elle après un silence. Ses yeux se baladaient sur le ciel, sur les étoiles, puis la lune, et elle s'imagina à quoi ça pouvait bien ressembler, la lune. Charlie se redressa et déposa un baiser sur ses lèvres. « Je sais. On ira... Un jour » Et tout rentrait dans l'ordre.


i've got shame, i've got scars that I'lll never show, i'm a survivor in more ways than you know. cause all the pain and the truth i wear like a battle wound, so ashamed so confused, i'm not broken, or bruised. now i'm a warrior, now i've got thicker skin, i'm a warrior, i'm stronger than i've ever been. and my armor, is made of steel, you cant get in, i'm a warrior and you can never hurt me again. there's a part of me i can't get back, a little girl grew up too fast. all it took was once, i'll never be the same. now i'm taking back my life today, nothing left that you can say, cause you were never gonna take the blame anyway.

Le jour s'était levé, ou presque. Il faisait plus clair, mais il n'était même pas encore six heures, et malgré la chaleur, le soleil était encore bas dans le ciel. Ryanne était assise au bord de la falaise, ses jambes se balançant dans le vide. Elle cherchait le fond mais elle n'arrivait pas à mettre les yeux dessus. C'était trop profond. Ses doigts traçaient des cercles dans le sable rouge et elle pensait au fait que bientôt, il allait falloir reprendre la route vers les habitations. Le but était de marcher vite et d'y arriver avant que ses parents ne se lèvent, ce qui signifiait... midi. C'était tout à fait faisable. Après tout, elles avaient calculé de façon à pouvoir être de retour à temps. « Fais gaffe. Tu vas encore te casser la gueule » fit Charlie, en ne rigolant qu'à moitié. Elle ramassa son t-shirt et l'enfila, puis elle glissa ses affaires dans son sac et vérifia qu'il ne restait plus rien au sol. Son regard se dirigea vers Ryanne et elle fixa la petite avancée de roche sur laquelle se trouvait la jeune fille. Une drôle de boule se forma dans son estomac, et elle ne put s'empêcher d'imaginer la pierre se briser. « Sérieusement, reviens là » dit-elle alors. Ryanne ne répondit pas. Elle ne bougea pas non plus. La roche rouge sur laquelle elle se trouvait s'avançait au-dessus du vide. Mais c'était solide, ça ne casserait pas. Ryanne n'avait pas vérifié, elle n'en savait rien, mais elle s'en était tout de même persuadée. La vue était tellement mieux d'ici. Elle ignora les commentaires de Charlie. Ryanne s'était réveillée bien avant elle et avait eu le temps de se rhabiller et de faire son sac en attendant que la blondinette daigne ouvrir les yeux. Et elle attendait, ses pupilles fixées sur le fond du ravin qu'elle ne parvenait pas à localiser. Elle avait l'étrange impression que quelque chose était en train de se passer, que quelqu'un s'agitait près d'elle. Elle ne faisait pas attention. Elle ne voyait pas comment Charlie s'approchait parce que la situation ne lui plaisait plus du tout. Ou comment la roche s’effritait. Ou comment elle craquait de plus en plus. Elle ne voyait pas le trait se dessiner entre le sol et le bout sur lequel elle était assise. Lorsqu'elle réalisa que Charlie criait, elle se leva et se tourna. Il lui fut impossible de donner un sens à ce qu'elle entendait sortir de la bouche de la jolie blonde. Puis tout s’accéléra d'un coup. Il y eut un craquement plus audible, et elle sentit une main agripper son poignet. Elle fut tirée en avant alors que ses pieds se perdaient, puis elle tomba sur le ventre et se rattrapa en vitesse pour ne pas que son visage heurte le sol rocheux. Elle sourit, soupira de soulagement tout en se tournant pour remercier Charlie. Tout ce qu'elle voyait de Charlie était une main. Une main qui tentait frénétiquement de trouver une prise pour soutenir le poids d'une jeune fille. En vain. Le sable glissait affreusement sous la main. Ryanne se précipita, essaya de prendre la main, mais celle-ci s'éloigna. Encore. Ryanne avança et croisa le regard de Charlie, suspendue dans le vide. Charlie qui la fixa pendant quelques secondes. Et son expression était indéfinissable. Mais Ryanne pouvait jurer qu'elle lui sourit. Elle lui sourit, Ryanne essaya de tendre son bras pour attraper Charlie... Mais Charlie chuta, elle glissa encore et encore vers le fond du ravin. Elle devint un point, puis elle disparut. « Charlie... » Ce fut tout ce que Ryanne fut capable de dire lorsqu'elle la vit s'effacer dans le néant.


pictures in my pocket are faded from the washer, i can barely just make out your face. food you saved for later in my refrigerator, it's been too long since later never came. i know one day eventually, i know one day i'll have to let it all go. but i keep it just in case, i keep it just in case. i'll be waiting here. in case you just want to come home. i took that dirty jacket from the trash right where you left it cause i couldn't stand to see it go to waste. in case you're looking in that mirror one day and miss my arms, how they wrapped around your waist. in case you just want to come home.

Ça faisait deux ans que Charlie avait disparu. Ryanne s'accrochait à elle comme un naufragé à un bout de bois, et refusait de lâcher. Elle était incapable d'admettre que Charlie ne reviendrait pas. Au fond, elle le savait très bien, mais il lui restait une lueur d'espoir, celui de la voir débarquer un jour. Elle l'avait vu tomber, disparaître, mais pas mourir. Elle était peut-être morte, sûrement morte... Mais il y avait toujours une chance pour qu'elle revienne. Elle s'était peut-être simplement retrouvée au fond d'une rivière, et elle aurait nagé, et il lui aurait fallu deux ans pour revenir mais elle l'aurait fait. Et elle sonnerait à la porte de Ryanne. C'était peu probable. Ryanne aimait aussi penser qu'elle avait survécu, et qu'elle avait profité de sa supposée mort pour quitter le deux, puis Panem, comme elles en avaient parlé. C'était peu probable. Mais ça ne faisait de mal à personne d'y croire. Lorsqu'elle était revenue ce jour-là, elle avait tenu à ne rien dire à personne. Lorsqu'on nota l'absence de Charlie, elle expliqua que son amie était partie camper et qu'elle n'était pas revenue. Quelques personnes partirent à sa recherche. Ils trouvèrent ses affaires au bord d'un ravin, et des traces qui indiquaient une chute. Charlie était morte.
Ryanne n'avait pas changé pour autant, si on excluait le fait qu'elle ait tendance à rejeter les gens ou à penser avec cynisme. Les gens ne semblaient pas avoir remarqué. Tout fut très vite oublié. On passa une semaine à la plaindre pour la perte de sa meilleure amie, puis ce fut effacé, et tout devait redevenir normal. Elle n'avait pas vraiment le choix de toute façon. Elle se souvenait de quand elles s'entraînaient, faisaient la course, et parlaient des jeux (« Si je comprends un jour comment on utilise ce truc, je pourrai faire des brochettes humaines quand je serai dans l'arène » « Si tu vas dans l'arène » Charlie rit. « On sait toutes les deux comment ça va finir »), et de quand elles parlaient de s'en aller et déliraient complètement (« Je suis sûre qu'on pourrait voler si on essayait vraiment... » « Je sais pas ce que tu fous dans tes cupcakes mais ça fonctionne. » « On pourrait réquisitionner un hovercraft »), et de quand elles s'avouaient les choses (« Je t'aime, tu sais » « Je t'aime aussi »).

OMG OMG OMG OMG OMG OMG OMGOMGOMGOGMOMG MAAAAAAY! Tu m'avais beaucoup manqué. On reparlait justement de toi la dernière fois. Oh je suis si content que tu sois revenue. On va pouvoir repartir en croisière à deux. AAAH ME GUSTA, you made my day. So obviously, bienvenue et bon courage pour ce nouveau perso.