SECRET SISTERS

Sérieux Kingsley? Je cognai à la porte de la salle d’eau comme une conne. Monsieur avait décidé de se l’approprier pile au moment où j’en avais besoin, montrant une fois de plus au monde à quel point il était idiot, immature et énervant. la prochaine fois que ta braguette reste coincée, t’appellera mon grand-père, tu mérites une dose de malaise. Je vais lire en bas. Je lâchai la porte, avant de descendre les escaliers en attachant mes cheveux. Personne ne remarquerait à quel point ils étaient sales. Je fis quelques mètres, tournai à gauche, et entrai dans la bibliothèque. Reeven y était déjà; J’y portai à peine attention pendant que je choisissais mon livre. Blanche Neige. Pas vraiment éducatif, mais j’avais besoin de me vider la tête; rien de mieux qu’une histoire du genre pour s’évader.

C’était l’histoire d’une princesse super jolie qui était victime de sa belle apparence. La conne n’avait jamais pensé en profiter; elle préférait être une princesse parfaite et aimer les animaux. Bref, l’idiote était si sexy qu’elle avait rendu sa méchante belle-mère – sa mère était morte, bien sûr – jalouse…. Comme si la fille allait se faire son propre père alors qu’elle n’était même pas foutu de profiter de sa beauté avec les princes qui trainaient dans le royaume. La vieille est jalouse, fait peur à miss fairytale et elle se retrouve dans une petite maison à faire le ménage pour 7 nains énervants. Elle est cool avec ça, ce qui est totalement irréaliste. Après la vieille se déguise en moche, va lui donner une pomme. La jolie fille est dans le coma, le prince l’embrasse et puis la vie est belle. Le mec qu’elle voulait quoi, elle aurait pu juste aller se coucher dans le lit de monsieur parfait au royaume, elle aurait été casé, sa belle-mère aurait été heureuse, tout aurait été bien dans le monde de fort fort lointain.

Mais bien sûr, elle était trop bonne pour faire la pute et satisfaire tout le monde, elle-même comprit.

Je fermai le livre, un peu frustrée. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Le rêve. Se marier, devoir ramasser les boxer sales de monsieur parce qu’il est trop cool pour le faire. Avoir des enfants, dire adieu aux grâces mâtinés et ramasser du vomit. Un cauchemar plutôt qu’un conte de fées qui allait devenir réalité pour moi, si on ne m’envoyait pas à l’abattoir lors de la prochaine moisson. Les couches ou la mort; Un parfum putride contre un autre. Un idéal si beau qu’il me donnait envie de me trancher la gorge; Je souris, remarquant Reeven toujours dans la pièce. Elle avait le livre de médecine général sur les jambes. Celui qu’on consultait pour des maladies, pour des problèmes de gens normaux, pas pour des blessures de batailles ou tout autre truc qui pourrait servir lors de potentiels hunger games.

Je tentai de me retenir de rire, en m’imaginant ce qu’elle pouvait y lire; Mon esprit était fixé sur les virus transmis sexuellement, l’herpès, peut-être. Elle devait avoir embrassé un garçon du district et s’imaginer le pire des scénarios : elle allait contaminer panem en entier, comme une vrai débauchée. Femmes, hommes et enfants mourraient par sa faute. Une pandémie, la fin de la race humaine, tout serait de sa faute à elle, Reeven-Sham Skenandore. La fille qui transmit la maladie fatale. Lyme je... j’affichai un léger sourire sans le vouloir. J’avais raison, peut-être? Sham avait eu une idylle avec un homme mystère qui lui avait confié, pour lui prouver son amour, ses verrues génitales. J’ai besoin de toi Bien sûr, j’étais vu comme l’experte sur le sujet. J’avais une belle réputation, même au sein de ma famille; normalement, j’aurais envoyé paitre ma cousine avec un plaisir non dissimulé – La maison était pleine de dépravés, elle pouvait se faire conseiller par n’importe qui d’autre – mais son ton était assez sérieux pour que j’y porte un peu d’attention. Qui t’as tué cette fois? Je soufrai; je voulais tant éclater de rire à ma propre vanne, mais je devais me retenir. Non, sérieusement, qu’est ce qu’il y a? Dis-je, me levant pour aller remettre blanche neige et ses sept nains lâches à sa place.

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Je crois être enceinte Je soupirais. Je comprenais ce qu’elle vivait, et j’appréhendais déjà la suite pour elle sans même être certaine de sa condition.

J’avais eu peur pour la première fois à treize ans. Des peurs infondés, juste avant mes deuxièmes règles. La fois d’avant, ma mère m’avait fait le discours le plus effrayant de ma vie. Elle m’avait expliqué comment mon corps fonctionnait. Comment on faisait des enfants. Jamais je n’aurais pensé que ce que je faisais avec les garçons pouvait m’apporter plus qu’un bouquet de fleurs ou un joli collier. On n’apprenait pas ce genre de choses aux tributs en formation. En voyant mère nature qui se faisait attendre ce mois –là, j’avais moi aussi ouvert ce livre, à la recherche d’une réponse. Chaque symptôme, j’imaginais avoir. Je n’avais vu personne depuis plus de deux mois, mais ça ne changeait rien. Dans mon esprit, ma vie était terminée, j’allais avoir un enfant et je devrais m’en occuper, avant de, qui sait, le perdre aux jeux. Le lendemain, mes craintes c’étaient révélées idiotes.

La seconde fois, j’en avais quatorze. Pas une fausse alerte. J’avais attendu des jours avant de me résoudre à en parler à quelqu’un; Une fille de l’académie, plus âgée, qui portait une étiquette : elle avait raté sa moisson parce qu’elle avait un pain au four. Le bébé avait soudainement disparu de la carte le lendemain. Heureusement pour moi, elle avait été compatissante; Elle était même venue avec moi, dans cette petite maison près de la limite du district, pour arranger les choses.

Je dus y retourner deux fois. Jamais ça n’avait été facile, mais c’était ce qu’il y avait à faire. C’était trop dur pour Reeven, trop dur pour n’importe qui, en fait. Je marchai vers elle tranquillement, pendant qu’elle m’annonçait que quelqu’un dans ce monde s’intéressait à elle. Je ne dis rien, je ne souris pas, je ne fis que la regarder. Une blanche neige en puissance, elle était. Je m’assis près d’elle. Tes dernières règles, c’était quand? dis-je, ignorant totalement sa réplique d’avant. Elle ne savait probablement pas que j’avais vécu cela trop souvent; que j’avais vécu cela tout court, en fait. Je lui souris, pour la rassurer. Elle m’avait choisi pour se confier; peut-être parce que j’étais la première qu’elle croisait, ou peut-être parce que j’étais la personne la plus apte à comprendre à ses yeux, vu ma relation avec Lux… et les autres. J’attrapai le livre qui reposait sur ses jambes et le posai sur la table basse, qui se trouvait à nos pieds. la première chose à faire, c’est de ne pas lire ce livre. Il te brainwash, te fait croire que quelque chose cloche et que tu t’apprêtes à mourir dans d’atroces souffrances. Je remarquai que sans le vouloir, je me mordais l’intérieur de la lèvre; doucement, mais assez fort pour que le goût ferreux du sang touche mes papilles gustatives. Qu’est ce qui te fais penser que tu peux l’être?

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J’avais quelque chose à lui dire? Non, pas sur les grossesses. Mon passé était six pieds sous terre et allait y rester. Elle ne m’aurait pas avec des trucs de tribut de carrière tout bête. Par contre, je pouvais lui parler en long et en large de ma soirée de la vieille et de l’annonce spéciale que notre grand-père m’avait faite, qui risquait de l’enrager, tellement que son bébé lui sortirait par les pores de la peau sous forme de frustration refoulée. Je crois pas que ce soit le meilleur moment pour t’étaler ma joie au visage alors que ta vie est en bouleversement, non? Je souris d’avantage. Juste… La bague d’Aspen va unir une famille de nouveau. J’inspirai, essayant de remettre mon cerveau au bon endroit; Reeven était dans la merde, elle avait besoin de moi, je ne pouvais pas divaguer, penser à ma vie qui tout d’un coup, s’éclairait. Je la fixai. Deux mois donc. T’as pas pensé qu’il pouvait y avoir un problème avant ça? Je veux dire, je suis en retard de deux jours et, demandes à Lux, je deviens complètement folle. Mensonge. Elle n’y verrait que du feu; et si elle demandait à Lux? Il dirait comme j’ai dit. Que je devenais folle. Que j’étais toujours folle, de toute façon.

En deux mois, elle risquait plus. Elle pouvait être tombée enceinte n’importe quand, si elle n’était pas réglée comme une horloge; Le bébé pouvait déjà être assez avancé dans sa création, ça allait venir de plus en plus dur de le déloger, s’il était présent, et si elle en décidait ainsi. tu n’as pas répondu à ma question, d’ailleurs. Qu’est ce qui te fait penser que tu peux l’être, parce que, ok, t’as pas eu tes règles depuis deux mois, mais tu peux aussi… être stressée, ou avoir trop peu mangé depuis un moment. Je levai les jambes pour m’asseoir tel un indien sur le canapé. T’as fait ce qu’il faut faire pour faire un bébé au moins? Peut-être qu’elle l’avait fait, il y a deux ans, et stressait aujourd’hui. Si c’était le cas, elle ne m’en avait pas informé. Tu ne me l’as même pas dit. Si elle n’en avait pas parlé, elle ne devait pas en être fière. Ça avait été atroce? Ou elle n’était pas consentante? Elle avait mentionné un Gem, qui était « par »; J’avais fait comme si de rien était, mais c’était peut-être la clef. Ce Gem, il est beau au moins? Je veux dire, d’une échelle de… Bill Nolan à Lux? Bill était un futur tribut qui faisait partie de notre groupe à l’académie. On disait de lui qu’il ne serait jamais choisi pour se porter volontaire; Son physique était si disgracieux qu’il découragerait tous les sponsors, malgré son grand talent au tir à l’arc. Il était vraiment moche. J’espérais pour elle que son amant score au moins un niveau Falken, autrement, ce serait une histoire plutôt triste. Si tu penses qu’il y a un problème, vraiment, il faut s’en assurer. Tu peux pas… t’occuper d’un problème sans savoir s’il existe vraiment, tu vois? Se battre contre des démons imaginaires, de toute façon, ne causait que plus de soucis.