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Sujet: SALEM ▲ been to hell. (end) Sam 16 Fév - 1:59
salem forrest hyde-earnshaw
❝ We control the fear. ❞
Salem est un nom étrange. Un nom étrange pour une personne étrange, jusqu’ici, rien d’anormal. On se demande souvent qui est cet homme aux traits fins, mais durs, basané, aux yeux en amande, aux prunelles d’un chocolat épais, abyssal et intriguant. On pense savoir qui il est, avant de se rendre compte que les seules choses vraies sur lui sont son identité et les rumeurs qui l’entourent, comme un voile épais et opaque. Incompréhensible. On ne sait pas réellement d’où il vient. Il ne parle jamais de lui, ni de sa famille, ni de son entourage. Encore moins de ses activités, ou de sa vie en général. Secret, silencieux, taciturne. Le silence est d’or, pour ceux qui n’ont rien à tirer de lui, pour tous ceux avec qui il ne voit pas l’intérêt de parler. Pour les autres, c’est différent. Exposer ses opinions et les grands principes de la vie ne le gêne pas. Il ne sera jamais bavard, les orgies de paroles ne sont pas pour lui. Il va à l’essentiel, réfléchit avant de parler. Et parfois, on le trouverait même étrange. Sa rhétorique, sa tendance à sortir des grandes phrases philosophiques et poétiques, ces rimes avec la nature… Sa façon d’annoncer qu’une tempête se prépare, que l’on appelle souvent un charabia, lorsqu’on n’en saisit pas le sens… Tous ces petits détails qui font que souvent, Salem est un homme incompris. Et qui de toute manière, se fiche bien d’être compris ou non. Il n’accorde pas la moindre importance à ce que pensent les gens. Il vit pour lui. Étrange philosophie que celle de cet homme.
S’il devait représenter l’un des cinq péchés capitaux, il serait sans aucun doute la colère. Car bien plus dangereux que l’homme qui explose, il est celui qui n’explose pas. Salem ne se met pas en colère. La colère coule dans ses veines ; elle est là tout le temps, à chaque seconde que vous passez en sa compagnie. La colère et la violence sont les deux principales composantes de son sang, viscérales, dangereuses, mais parfaitement contrôlées. La violence le caractérise, tout autant que son prénom le ferait. Et tout comme son sang-froid le fait. Salem, l’homme qui ne s’énervait jamais. L’homme qui, lorsqu’il frappait, ne laissait aucun petit signe avant-coureur s’échapper de son être, de ses manies, de sa bouche, ou du moindre de ses gestes. On ne voit pas sa violence monter en lui. On sent juste son poing une fois qu’il vous l’a fiché entre les deux yeux. Cela peut prendre du temps, beaucoup de temps. Comme cela peut être très bref. Imprévisible, impossible à anticiper, c’est ce qui le rend intimidant. On ne dirait pas qu’il éprouve beaucoup de sentiments. Mais c’est faux. Il n’est juste pas très doué avec l’affection, et il le fait facilement comprendre. Pourtant, cela ne l’empêche pas de bavarder et de sourire, toujours gentiment et avec modération. C’est un homme simple, aux goûts simples. Son rapport avec l’argent est plus que particulier ; il est entre l’homme pingre et l’homme qui se fiche bien de l’argent, dans ce très juste milieu qui le caractérise. Il se fait son petit salaire discrètement, sans se prendre la tête. Mais les principes avant tout. Sa justice lui appartient, à lui et à lui seul. Les règles sont claires, il se fiche de ce que vous pouvez faire à côté, tant que ce qu’il vous demande est respecté au doigt et à l’œil. Pas de menaces. Rien. Jamais. Juste une sanction. Un retour de flamme. Mérité. Les règles sont faites pour être suivies, et les sanctions pour être appliquées. Tout simplement.
Mais qui est Salem Forrest Hyde-Earnshaw ? Un boucher ? Un maire ? Un médecin ? Un trafiquant ? Non. Un simple Pacificateur, appliquant sa justice dans le District 3. Il n’aime pas le Capitole, mais déteste surtout les rebelles. Il n’est qu’un simple Pacificateur, ne criant pas vengeance, mais sachant qu’il règlera ses comptes avec ses bourreaux un jour ou l’autre. Il est l’homme à la longue cicatrice, qui court de sous son oreille gauche à sous son oreille droite, entourant son cou comme un collier ; celui au dos strié de cicatrices blanches et fragiles. Ces seules choses qui le différencient désormais de son frère jumeau. Celui qui a la gestion d’un bar, et qui ne supervise que les comptes et les ennuis rencontrés avec les clients ; mais qui dirige tout de même, froid et imposant, menaçant lorsque quelque idiot se risque à mettre le bazar. Il est cet homme froid et intimidant qui impose le respect avec son silence. Mais celui qui sait tout de même se montrer agréable avec les gens qu’il considère comme dignes de cela. Il n’a rien d’un ours. Il est posé, et sait où il va. Il ne trahit pas ses principes, et n’est pas l’homme à trahir. Il n’est pas indestructible, il n’est pas insensible. Il est simplement façonné par sa vie, et de nature plutôt encline à demeurer secret. Sur lui, sur les autres, sur le monde qui l’entoure. Il a sa manière d’agir, sa manière de penser, sa manière de montrer les buts vers lesquels il tend.
Sa manière de survivre.
about games and relative.
➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?
Difficile à dire. Je n’en suis pas passé loin, il y a peu de temps. Et depuis, j’ai un regard encore plus détaché et lointain sur elle. Elle me guette, à chaque pas que je fais, d’autant plus en ces temps de trouble ; elle m’emportera très certainement comme elle a emporté mon frère aîné. Mais ceci est une autre histoire. La manière dont je la vois est étrange. Détachée. Posée. J’accepte l’idée de pouvoir mourir à tout moment. Et je risque de mourir comme un chien. Je n’ai pas envie de mourir autrement. Les morts des héros de guerre, c’est fantastique, mais plus proche d’un conte de fées que de la réalité. Je mourrais sûrement comme un animal que l’on abat. Ce que cette mort a de détestable par rapport aux autres ? Rien. Je ne trouve pas. J’ai tué des gens. J’ai fait du mal. Un jour, le revers de la médaille tombera. Je n’ai pas peur. Je survis. Les rumeurs ont toujours soufflé à mi-voix que j’étais un genre de survivant. Que ma famille était une famille de survivants. Ils ont prouvé avec la tête de mon frère que ce n’était pas vrai. Et même s’ils ont loupé la mienne, et que cela les effraie désormais, je suis tout aussi mortel qu’eux. On me voit avec une mort légendaire, une mort digne, face à laquelle d’autre se seraient couchés depuis longtemps ? Moi, je me vois mourir comme une bête. Parce qu’au fond, il n’y a pas de belle mort. Il n’y a que la mort.
➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?
Pour rien, ni personne. C’est ce que tout le monde pense, et c’est ce que je m’affirme à prouver depuis mes premiers cris en ce bas-monde. Mais comme pour tout le monde, la vérité est toute autre. Je pense que j’aurais pu mourir pour ma famille. Cette famille qui, malheureusement, n’est presque entièrement plus de ce monde. Mais j’aurais pu mourir pour eux. Aujourd’hui, c’est différent. Je tuerais pour les venger, plus que je ne pourrais mourir pour les défendre. Mais gardons cela pour plus tard, c’est là encore une histoire totalement annexe à la question. Je ne mourrais pas pour mes idéaux. Tout simplement parce que je n’en ai pas. Je hais le Capitole, je hais les rebelles. And that’s all. Alors pour quoi ? Pour ces deux prunelles azur qui se braquent au-dessus de l’épaule de chacun des clients de mon enseigne ; cette jolie femme, ce diamant brut qui mérite de vivre. Quoique non. Je tuerais pour elle, plus que je ne mourrais pour elle. Tout comme je tuerais pour Hilda. Mais là encore, c’est une toute autre histoire. … Mon frère, alors. Le dernier qu’il me reste. Peut-être que je mourrais pour lui… Ou plutôt que, là encore, je tuerais pour lui. … Sérieusement, vous ne pouvez pas inverser l’intitulé de la question pour me demander pour quoi ou qui je pourrais tuer ? Ce serait plus simple, autant pour vous que pour moi. Car au final, je ne vous ai donné aucune réponse, et je crois que je n’en ai aucune à vous donner. Il ne sert à rien de courir dans les bras de la faucheuse pour une cause ou une personne quelconque ; elle vous tombera dessus comme une bête avant d’avoir eu le temps d’y songer.
QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ET DES REBELLES ? CROIS-TU A LEUR EXISTENCE ?
Hm. Si j’y crois ? Bien sûr que j’y crois. Et je les déteste. Au plus profond de mon être, je les hais. Je vous le dis en toute simplicité, sans le moindre petit ton hargneux, et c’est normal ; naturel. Cela fait partie de moi. Je ne m’énerve jamais, et je ne vais pas commencer pour répondre à une question. Alors oui, je les déteste. Et planter le canon de mon arme entre leurs deux yeux au nom du Capitole ne me fait pourtant rien ressentir. Je n’approuve pas les agissements de Snow et des dirigeants de ce pays ; s’ils tombaient, je viendrais à perdre mon emploi, mais mon échoppe rattraperait le tout. Alors qu’ils vivent ou qu’ils tombent, cela m’est égal. Pour le moment, j’obéis aux ordres. Ces ordres qui font que ma vengeance peut avoir lieu en tout état de tranquillité. Je me prépare, lentement mais sûrement. Je hais les rebelles, et je tuerais ceux qui ont tenté de me tuer. Raisonnement pragmatique, et logique.
➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS EVENEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ?
Oui. En tant que Pacificateur, je n’avais de toute manière pas de réel autre choix. Cependant, en tant que Pacificateur toujours, il m’a été impossible de me soulever contre le régime en place ; et je n’avais de toute manière aucunement l’intention d’aider les rebelles. Traitez-moi d’asocial, mais je n’aime personne ; tous des pourris avides de sang, d’un côté comme de l’autre. Cependant, je suis Pacificateur. Et mon salut va bien évidemment pour le Capitole. Je me suis dressé contre les rebelles, et je continue de le faire. Ils essaient d’envahir le trois, mais n’y arriveront pas. Pas question. J’y ai pris part, oui, et j’ai failli y perdre la vie. Comme beaucoup, bien entendu. Mais plus franchement que la plupart, j’imagine.
➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ?
Hm. Satisfait, oui, je pense. Je ne suis pas très exigeant, je ne me plains pas pour un rien, du moins il me semble. Ma vie dans le trois me convient tout à fait, j’y ai un quotidien, toujours quelque chose à faire, quelque chose à m’occuper. Je ne roule pas sur l’or, mais mon commerce me permet de ne pas manquer non plus. Je suis de toute manière quelqu’un de simple, l’argent ne me manque jamais. Alors oui, je suis satisfait. Ma vie est simple, agitée comme il le faut avec mon travail ; je ne veux rien de plus, rien de moins. La guerre a sûrement un peu trop secoué tout cela. Mais je ne me plains pas. Je n’aurais pas l’idée de me crier insatisfait. Je n’aurais pas l’idée de me plaindre. Ni de rêver de la vie d’un autre. Je profite de ce qui m’est donné, et de ce que j’ai eu le cran de prendre dans ce monde. C’est aussi simple que cela.
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?
Non. Je pense que la réponse est claire. Le bonheur est quelque chose de totalement abstrait. Je ne sais pas où on peut le trouver, et quelqu’un d’encore plus terre à terre que moi vous demanderait si c’est une chose qui se mange. Je crois à la joie, pas de soucis sur ce fait. Même si ce n’est pas un sentiment qui me traverse souvent, il me traverse. Et même si on ne le voit pas, il est là. On peut être heureux, mais le bonheur avec un grand b, très peu pour moi. Il y aura toujours quelque chose pour contrarier. Et dans l’hypothèse où quelqu’un le ressentirait, il ne s’en rendrait pas compte ; trop de bonheur tue le bonheur. Je n’y crois pas. Une vie simple vaut beaucoup mieux, à mon sens.
JE VIENS D'UN MILIEU moyen, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est présente en rations normales, correctes. DU COUP, MON NOM n’a aucune CHANCE D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE pacificateur, et je gère en parallèle un bar de mon district ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ça, après tout, ce sont mes choix. JE SUIS DANS LE 3ÈME DISTRICT. AYANT trente-trois ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET je me fiche de la prochaine moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.
reality is here.
Yo, ici Asta, dans la peau du second jumeau Hyde-Earnshaw j’ai la flemme de refaire une petite présentation. Je vous aime.
Dernière édition par Salem F. Hyde-Earnshaw le Sam 16 Fév - 9:50, édité 5 fois
Invité
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Sam 16 Fév - 1:59
tell us your story.
Once upon a time. Un petit caillou tomba sur le sol. Puis un autre. Salem était assis, dos contre le mur extérieur de la demeure familiale, une poignée de gravillons dans la main. Il les laissait tomber au sol à intervalle régulier, simplement, ne les regardant nullement, le regard rivé sur autre chose. Sur toute autre chose. Un chien, jouant avec un enfant. Une petite fille à la peau basanée, d’à peine un an de plus, qui le dévisageait avant de repartir. Ses petites soeurs, Emmy et Lily, âgées de respectivement cinq et trois ans. Tandis que lui en avait sept. Sept petites années au compteur, et déjà ce regard si dur et protecteur, cette attitude de surveillance envers ces deux petites perles. Ses sœurs cadettes. La famille Hyde-Earnshaw n’avait rien d’une famille extraordinaire. Un père ingénieur, après avoir été Pacificateur, et avoir eu un accident, causant son incapacité à exercer ; il était devenu formateur durant quelques temps, puis s’était réorienté. Une mère douce et aimante, travaillant comme couturière, chez elle, s’occupant à plein temps de ses six enfants. Six. Six petites bouilles. Todd, l’aîné, le casse-cou, la grande gueule. Le gamin chercheur d’embrouilles par excellence. Derrière lui était arrivée la jolie Kim. Kimberley, de son prénom complet. La grande sœur, arrivée un an après Todd, maternelle, souriante, généreuse. Qui prenait soin de la famille entière, calquant l’exemple si doux de leur mère. Kim et son énergie, Kim et son caractère. Et ensuite, il était arrivé. En même temps, ou presque, qu’un autre petit individu. Un petit troisième, et un petit quatrième. À quelques simples minutes d’intervalle. Salem en premier, Lincoln en deuxième. Les jumeaux, de deux ans les cadets de Kim. Si différents, si opposés. Salem, le petit garçon qui faisait flipper pour son âge, avec son regard dur et son comportement mature. Lincoln, le garnement sauvage. Les jumeaux Hyde-Earnshaw. Après eux était arrivée Emmy, la douce Emmy, la fragile Emmy. Et pour terminer, Lily, la vive d’esprit et la malicieuse. Que de caractères différents, que de potentiel. Six enfants, pour un père et une mère comblés, malgré les difficultés aléatoires pour joindre les deux bouts. Une famille unie et soudée. Les parents s’aimaient. Continuaient de se sourire. De s’embrasser. Parfois, le père de Salem rentrait le soir, et déposait un baiser amoureux sur le nez de sa femme. Celle-ci souriait. Il la prenait dans ses bras. Et elle lui racontait sa journée. Des gestes simples, tendres, affectueux. De petits gestes qui, au quotidien, embellissaient la vie de leurs enfants. Salem aurait voulu que cela dure. Il aurait voulu que ses parents vivent, longtemps et heureux, et qu’ils s’aiment toujours de la sorte. Car sous ses silences et sa dureté, il était un enfant sensible. Froid et distant, certes, mais avec cette sensibilité cachée qui vous laisse entrevoir que oui, cet enfant en est bien un. Les petits gravillons retombent tous d’un coup sur le sol. Et l’enfant en question se lève. Il regarde Lily, tombée sur les fesses, fauchée par le chien. Et doucement, il s’approche. Essuie les mains pleines de poussière de sa sœur, sans un sourire. Il les presse contre ses lèvres. Son regard se fait plus profond, tandis qu’il lui murmure de faire attention. Un autre gamin arrive. Lincoln fonce sur le chien, certainement pour jouer avec. Et Salem, lui, regarde sa sœur. De toute la tendresse qu’il est capable de montrer et de partager. C’était si peu, mais déjà si grand.
Un jour, cette sensibilité s’estomperait, pour laisser place à la fatalité de la vie, d’une vie d’adulte compliquée. Mais pour le moment, ce n’était qu’un enfant, tout aussi mature et protecteur envers les autres puisse-t-il paraître. Rien de plus qu’un enfant.
Stand at the edge of the earth. Couché dans son lit, Salem clignait doucement des yeux. Il était allongé sur le dos, et regardait le plafond d’un air absent, le regard terne, vide, le teint cireux. Si sa poitrine n’avait pas effectué ce petit aller-retour d’un minuscule millimètre à chaque inspiration, on aurait pu croire qu’il était mort. Sa peau était pâle, presque translucide. Ses cheveux étaient humides, ébouriffés. Sa respiration se mettait à siffler lors du passage entre ses lèvres, alors que ses yeux dénués d’expressions ne clignaient des paupières qu’une fois toutes les minutes. Il était couché là depuis quatre jours déjà. Ne bougeant pas. Il ne mangeait pas, ne buvait pas ; n’avait donc aucune raison d’avoir le moindre besoin. La faim lui déchirait le ventre, mais restait moindre à côté de le supplice de chaque muscle de son corps. Tous le tiraillaient, jusqu’au plus petit, au plus infime. Il souffrait le martyr. Depuis plus d’une semaine et demie déjà. Et pourtant… Pourtant, il était le moins à plaindre. Il s’estimait le plus chanceux. Dans le salon, Lincoln venait de réapparaître, après avoir été renvoyé de la chambre par son frère, et les maigres forces qu’il pouvait lui rester. Todd devait être en bas aussi, à manger le petit déjeuner que leur père s’était échiné à préparer, et dont Salem n’avait pas voulu, comme d’habitude. Les trois hommes devaient se demander ce qu’il allait se passer. Ce qui allait arriver au second jumeau Hyde-Earnshaw. Allait-il mourir ? Probablement. Comme tous les autres.
La maladie avait frappé le district il y avait de cela un mois. Les riches avaient eu les traitements. Les pauvres avaient dû s’en passer. Et accepter de mourir de cette épidémie si leurs organismes n’étaient pas assez solides pour y résister ; et très peu semblaient l’être. La famille Hyde-Earnshaw s’était cloîtrée chez elle, à l’abri, à l’écart, leur maison étant un peu plus en retrait des autres. Les enfants avaient arrêté de sortir jouer, et personne ne côtoyait plus personne, le métier de leurs parents le leur permettant aisément. Ils avaient vécu enfermés, pendant deux petites semaines. C’était difficile. Quasiment impossible. Mais aucun incident n’était survenu. Jusqu’à ce qu’il y a deux semaines maintenant, un ami à Mr Hyde-Earnshaw ne vienne toquer à la porte du domicile familial. Désespéré. Anéanti. Quêtant l’aide de la famille. Pour sauver sa femme, et son dernier fils. Les aider. Les soigner. Prendre soin d’eux. S’exposer à la maladie. Mais les sauver. Le père de Salem avait une dette envers cet homme. Aussi accepta-t-il d’y aller, interdisant à sa femme de venir en sa compagnie. Interdisant aux filles de le suivre. Demandant à un de ses fils si l’un d’eux voulait s’y risquer. Todd avait refusé. Salem avait accepté. Et avait interdit à son jumeau de l’y suivre. Les quatre avaient regardé partir les deux. La boule au ventre. Lorsque Salem et son père étaient revenus, à la nuit tombée, un signe de tête avait suffi au père de famille pour faire comprendre à sa mère que leurs efforts avaient été vains. Cependant, ils n’étaient pas rentrés dans la maison. Ils avaient enlevé leurs vêtements, les avaient brûlés, afin de se débarrasser des microbes. Ils s’étaient lavés, avaient enfilé des vêtements frais, mais propres, que la douce et tendre mère de Salem avait déposé dehors à la nuit tombée. Ils avaient laissé le feu allumé, et étaient restés dans un coin. Jusqu’à ce qu’enfin, quelques heures plus tard, elle ne s’approche doucement pour les accueillir, les ayant surveillés tout du long de la manœuvre. Ils avaient espéré que ces petites démarches peu communes permettraient de laisser le virus loin de leur foyer. Loin de chez eux. Loin de leur vie. Mais deux jours plus tard, Salem était alité. Ainsi que sa mère. Et que ses trois sœurs.
Lentement, Salem tourna la tête vers la couchette vide de son frère jumeau, à quelques mètres de lui. Lincoln n’avait pas attrapé la maladie. Il était resté suffisamment à l’écart, et son corps avait été suffisamment résistant. Todd non plus ne l’avait pas attrapé. Et son père non plus. Lui, si. Il l’avait rapportée, attrapée, transmise. Lily avait été la première à mourir. Elle n’avait que dix ans. Dix petites années, et sa vie s’était terminée. Trois jours plus tard, Kimberley s’était éteinte. Âgée de presque dix-sept ans. Le lendemain, la maladie avait emporté la mère de la famille. Le chagrin de Mr Hyde-Earnshaw s’était alors définitivement gravé dans sa peau, auparavant impossible à épancher, désormais ancré au plus profond de lui-même. Sa femme, son épouse, sa tendre, sa bien-aimée. Morte à cause de sa générosité et de sa solidarité. Puis, Emmy était morte. Douze ans, bientôt treize, dans la fleur de l’adolescence. Elle était morte. Elles étaient toutes les trois mortes. Et maintenant, Salem attendait son tour. Souffrant. Mal en point. Il ferma doucement les yeux, après avoir cligné des paupières quelques secondes. Il resta là, dans son lit. La tête tournée vers celui de son frère. Peut-être qu’il allait mourir. Et qu’enfin, il serait débarrassé de cette douleur lancinante qui lui déchirait les entrailles et le moindre millimètre carré de peau. Au final, alors qu’il fermait les yeux pour de bon, il se prit à espérer que c’était la dernière fois. La dernière fois, et la bonne.
Lorsque Salem ouvrit les yeux, la nuit avait rempli la chambre de sa teinte sombre, laissant la lune y ajouter des reflets opalins. Le garçon battit des paupières, regardant à ses côtés. Aucune trace de Lincoln. Doucement, il se redressa. Poussa la petite couverture qui l’avait maintenu au chaud. Sa tête le tourna légèrement alors qu’il laissait ses pieds tomber sur le côté du lit, et prendre ancrage sur le sol. Lorsqu’il tenta de se mettre debout, ses jambes flageolèrent quelques instants. Il attendit d’être stable. Puis, doucement, il amorça un pas. Puis un suivant. Il atteignit la porte de sa chambre sans tomber. Il l’ouvrit, avant de s’engouffrer dans le couloir. Une odeur de douleur et de désespoir flottait dans la maison tristement silencieuse des Hyde-Earnshaw. Mais Salem n’avait pas arrêté sa progression pour autant. Se tenant à la rambarde, il avait descendu les escaliers. Il avait continué de marcher, jusqu’à la cuisine, où il était aller s’asseoir sur une chaise. Son père avait jeté un regard indéchiffrable sur sa petite silhouette décharnée, et d’une pâleur morbide. Lincoln avait écarquillé les yeux, n’en revenant pas. Todd s’était écarté. Avant de lancer un regard significatif à son père. Regard auquel celui-ci répondit en sortant une casserole et des œufs. Salem avait toujours les yeux dans le vague. Il se sentait mieux. Et après un repas, ce serait sûrement encore meilleur. Pourtant, il le savait, rien ne serait plus jamais pareil. Ni pour lui, ni pour les trois autres membres restants de sa famille. Lorsque la mort passe, elle emporte tout sur son passage. La joie, le bonheur, les sourires. Et l’espoir.
Now is not the time for fear. Doucement, Salem battit des paupières. Son regard se perdait vers un point invisible, à l’horizon, tandis que la clameur de l’hymne de Panem s’élevait dans les airs. Il ne l’écoutait pas. Pas plus qu’il ne regardait ce petit film de bourrage de crâne qu’on leur diffusait tous les ans. Salem était vide. Il ne ressentait rien. Et pourtant, au fond de lui, la colère et la violence se donnaient en un combat enragé, dans le simple but de lui faire conserver son calme. Paradoxe ambulant, mais il était bel et bien vivant. Et face à lui, un peu plus loin, hors de la foule, l’hôte de son district se tenait debout, droite comme un i, les lèvres pincées, le ton dur. Elle entonnait son discours morbide, et monotone. Tous les ans le même, et ce afin de leur rappeler qu’ils n’en reviendraient pas. Ils n’avaient rien de carrières. Ceux qui partaient ne revenaient jamais. Et c’était sûrement pour cette raison que Salem la regardait, totalement inexpressif. À quelques pas de lui, Lincoln écoutait également. Ou avait la tête ailleurs, allez savoir. Entre eux, deux mètres maximum, deux personnes tout au plus. Leur paternel était installé avec les adultes, et Todd le rejoignait cette année pour la première fois. Il n’avait plus aucune chance d’être tiré au sort. Ce qui n’était pas le cas des jumeaux. Cependant, si la peur contagieuse de leur mère et de leurs sœurs les prenait toujours aux tripes les années précédentes, cette fois-ci, c’était différent. Elles étaient mortes. Toutes les quatre, il y avait quelques mois. Et depuis, les jumeaux étaient deux coquilles remplies de sentiments négatifs, vides de tout optimisme. Cette année, c’était à croire que partir aux Jeux ne leur ferait rien. Et d’ailleurs, pour la première fois depuis toutes les années où ils avaient eu la chance de ne pas être moissonnés, ils s’étaient fait mutuellement la promesse de ne pas se porter volontaire si l’autre était tiré au sort. Que chacun assume son fardeau. Mais de toute manière, cela n’avait pas d’importance de promettre ou non. Ils n’avaient pas de tesserae, vivaient bien. Ils n’avaient quasiment aucune chance d’être tirés au sort. Voire même aucune. « Lincoln Hyde-Earnshaw ! » Presque aucune.
Machinalement, le regard de Salem tomba sur son frère. Leurs yeux se croisèrent. Se détaillèrent. S’analysèrent. C’était comme un dialogue sans paroles. Ils se comprenaient. Il était encore tant. Salem était physiquement identique à son frère à presque tous points de vue. Ils n’y verraient que du feu. Il avait promis qu’il ne se porterait pas volontaire. Mais pas qu’il ne prendrait pas sa place. Un regard. Un seul. Puis un pas. Salem regarda son frère s’éloigner, et finalement lui tourner le dos pour suivre les Pacificateurs. Dans sa poitrine, son cœur battait à tout rompre. Un léger vertige lui fit cligner des yeux, mais il se reprit rapidement. Sans pouvoir calmer son rythme cardiaque. Mais s’efforçant de contrôler sa colère. Et au final, rien. Pas l’ombre d’une explosion. Il resta de marbre. Ne percevant même pas les beuglements de colère de son frère Todd. Ne prêtant pas la moindre attention à la posture désespérée de son paternel. Il ne manifesta rien. Si ce ne fut un léger regard noir insistant en direction de l’estrade. Lincoln était parti. Il allait prendre ce train, qui allait l’emmener au Capitole, après avoir vu un dernière fois ses deux frères et son père. Il allait échanger un dernier long regard avec Salem. Peut-être l’étreindre une unique dernière fois. Puis il s’en irait. Et sa famille n’aurait pu qu’à contempler sa mort atroce et télévisée sur un petit poste moderne, après que Salem se soit battu avec son aîné. Oui, il n’avait pas levé le petit doigt pour partir à la place de Lincoln ; mais c’était comme ça. Il ne reviendrait pas en arrière. Une promesse était une promesse. Lincoln était grand. Il savait ce qu’il faisait.
Colère, haine. Sentiment d’injustice, mépris du hasard. Tout était de la faute de ce foutu hasard. Pourtant, il n’y était pour rien ; lui, le fruit de la nature le plus parfait. Il n’y était pour rien ; modèle-même de l’impartialité. Le hasard n’est ni une chance, ni une malchance. À chaque seconde, il peut basculer de l’une à l’autre, sans crier gare. Et c’était justement là tout son génie.
Without the fear, we are all as good as dead. Les mains dans les poches, Salem avança de quelques pas dans la pièce principale de son établissement. L’air était frais, et s’engouffrait dans la salle par la porte ouverte et donnant sur l’extérieur. Sa chemise en coton retombait doucement sur ses bras, jusqu’à la moitié de ses mains. Son boléro en cuir maintenait le tout. Aujourd’hui, pas d’uniforme blanc. Pas de casque. Pas d’arme à la ceinture. Rien de plus que son poing américain dans le fond de sa poche, petite sécurité nécessaire. Aujourd’hui, il n’était pas obligé d’endosser son rôle de Pacificateur. Pourtant, celui-ci lui collait à la peau. Depuis une dizaine d’année, déjà, il exerçait cette profession, tenant en parallèle ce petit bar qui fonctionnait plutôt bien dans le District, et où au moins, les gens ne se cherchaient pas trop d'ennuis. Ç’avait été un choix par défaut plus qu’une réelle obligation paternelle ; bien à l’inverse de Todd. Quant à Lincoln… Et bien. Il était revenu paumé des Jeux, et cette orientation lui avait semblée la meilleure pour la suite de sa vie. Grand bien cela puisse-t-il lui faire.
Les frères Hyde-Earnshaw. Les trois frères Pacificateurs du District 3. Tous trois dans les petits papiers de la Pacificatrice en Chef des Districts, Hildegarde Falk-Lawson. Quoique. Seul Salem semblait conserver la place, ces derniers temps. Todd et Hilda, ç’avait été une longue histoire ; un peu trop longue, un peu trop complexe. Les ponts avaient sautés, Todd s’était marié. Et il était devenu incontrôlable ; chaque jour un peu plus violent, il ne lésinait pas sur les châtiments, et seule une menace de Hilda ou un ordre sec de Salem pouvaient le stopper lorsqu’il était parti à punir une mauvaise action ou une mauvaise parole. Lincoln, lui, avait toujours son caractère provocateur, sa tête brûlée, sa manière de tenir tête à tout le monde. Fougueux, et toujours aussi paumé. Mais c’était Lincoln. Son jumeau. Il était revenu des Jeux, il avait survécu. Au grand soulagement de son frère. Salem avait toujours eu beau dissimuler ses sentiments, et rester froid, mature et distant en toutes circonstances, le départ de Lincoln l’avait affecté ; affecté, détruit, anéanti. Son monde s’était réduit encore un peu plus, avec une personne de sa famille en moins. Mais cette fois, ç’avait été plus que cela ; Lincoln était son jumeau, son double. Né quelques minutes après lui seulement, mais qui ne l’avait jamais laissé tomber. Et Salem, lui, n’avait pu que le regarder mourir derrière un écran. Jusqu’au moment où le dernier coup de canon avait retenti. Et où Lincoln-Woody Hyde-Earnshaw était revenu des Jeux, triomphant. Riche. Et détruit, lui aussi.
Salem jeta un petit coup d’œil derrière lui. Accoudé au bar, Lincoln faisait lentement tourner un verre entre ses mains. Il était arrivé la veille au soir, avait dormi là-haut, dans le canapé du petit salon de cet appartement, qui servait d’étage à l’établissement de son jumeau. Salem n’avait rien dit. Son frère venait quand il voulait. Se tournant à nouveau vers l’entrebâillement de la porte, le jeune Pacificateur poussa celle-ci du plat de la main, sortant sur le petit perron de son bar. Et soudain, il s’arrêta. Quelque chose ne tournait pas rond. En face de lui, une femme cacha sa bouche de ses longs doigts fins et recula, se précipitant dans sa maison. Comme au ralenti, Salem tourna la tête vers ce qu’elle avait vu. Ses yeux tombèrent sur ce tas noir, à l’aspect répugnant. Quelques plumes le parsemaient. Et ce tas… Bougeait. Le cœur du Pacificateur s’arrêta brutalement dans sa cage thoracique, avant de reprendre un rythme totalement effréné. Sa respiration s’accéléra doucement, alors qu’il se tournait entièrement vers ce que des gens avaient visiblement déposé là, en toute connaissance de cause. Et soudain, le tas tourna la tête. Un long gémissement rauque et guttural s’échappa de ses lèvres rendues invisibles par le goudron qui l’avait entièrement brûlé, entièrement consumé, et qui le recouvrait. Quatre pas. Salem fut en face de lui. S’accroupit. Sa vie déraillait, son esprit était totalement ailleurs. Il mourrait avec son frère, en cette seconde même. Dévisageant ce qu’il restait de Todd, il se remémora les paroles d’un rebelle. Les menaces que celui-ci avait proférées, un jour où Todd s’était acharné sur un adolescent qui avait osé insulter le Capitole en public. Pas très malin, face à un Pacificateur qui n’avait que l’envie de donner des coups depuis trois jours déjà, et qui attendait la plus petite des occasions pour bondir. Lincoln avait regardé en se marrant, prêt à intervenir si qui que ce soit faisait mine de s’approcher de Todd pour le séparer de sa victime. Et Salem avait surveillé. Surveillé, commandé. Et demandé à son frère d’arrêter quand il avait estimé que l’autre avait eu la correction suffisante, et que l’exemple avait été donné à tous. Il y avait eu du sang, des cris, des larmes. Et du coin de l’œil, Hildegarde avait approuvé l’autorité que ses Pacificateurs avaient instaurée. Les trois frères. Les envoyés du diable, les tortionnaires. Ceux à qui on avait ouvertement déclaré que leurs têtes seraient les premières à tomber, lorsque tout éclaterait. Provocation. Il n’empêchait que quelques semaines plus tard, la révolte faisait gronder Panem. Et que ce matin-là, la marche des rebelles sur le District Trois avait commencée.
Un cri résonna derrière Salem. Celui-ci ne se retourna même pas, accroupi face à son frère. Sa mâchoire se contractait lentement, alors qu’il ne pouvait rien faire d’autre que regarder son aîné agoniser. C’était la guerre. Le premier assaut des rebelles contre les Pacificateurs. Brutalement, la porte claqua contre le mur, laissant le passage à un Lincoln inquiet, et alerté par le cri. Les yeux du second jumeau se posèrent sur Todd. Celui-ci poussa un nouveau gémissement. Et le cœur de Salem se serra dans sa poitrine, tandis que ses doigts se crispaient autour de son poing américain, à l’en faire souffrir. Il le savait. Ça ne s’arrêterait pas là. La rébellion était lancée. Les rebelles voulaient le District Trois ; celui de la Pacificatrice en Chef de Panem. Et les frères Hyde-Earnshaw avaient été inscrits en tête de liste noire. Juste pour le modèle. Juste pour la menace. Mais en réalité, Salem se foutait totalement de se savoir menacé, d’être le prochain à devoir tomber, dans des souffrances toutes aussi atroces que celles qui venaient juste d’emporter Todd. Ils l’avaient tué. Ils avaient tué son frère. Et ils le lui paieraient, soit-il le suivant sur leur liste ou non.
When the dead come knocking. Salem claqua la porte derrière lui, sans se poser de questions. Ses mains s'enfoncèrent dans ses poches, les extrémités des manches de sa chemise remontant légèrement sous le geste. Il fit quelques pas rapides dans la rue sombre. Déterminé, comme à son habitude. Depuis deux jours, son visage était fermé, ses traits impassibles, et son regard sombre et haineux. Deux jours déjà, depuis qu'il avait retrouvé Todd sur le pas de sa porte, recouvert de goudron, agonisant. Deux jours depuis la mort de son frère. Et la colère de Salem n'avait pas baissé d'un poil depuis cet instant. Elle bouillait, dans ses veines, dans son coeur, dans ses os, dans la moindre parcelle de son corps. Il allait mettre la main sur les enfoirés qui avaient fait ça, et savait même déjà par où commencer. Cet homme, qui les avait menacés, eux, les trois frères. Il allait lui rendre une petite visite. Lui, son poing américain, et son opinel fétiche. Rien de plus, rien de moins. Il avait fermé son bar il y avait une dizaine de minutes déjà. Un peu plus de minuit. De quoi sortir sans se prendre la tête. De quoi tomber sur qui on voulait, au moment où on le voulait.
Le Pacificateur sans uniforme tourna au coin d'une ruelle, s'engouffrant dans une un peu plus sombre, un peu plus étroite. Il avança sur quelques mètres, avant de ralentir, et de regarder d'un air méfiant la silhouette qui approchait en face de lui. Il renifla doucement, l'observant avec calme en continuant d'avancer. La silhouette lui était inconnue. Il ne se souvenait pas d'avoir déjà vu cet homme, bien que l'obscurité ne lui permettait pas d'en être certain. L'autre marchait lentement, d'un pas calme. Tête baissée. Chapeau sur la tête. Salem ne pouvait pas distinguer les traits de son visage. Et il commençait à se poser des questions. Son poing américain glissa autour de ses doigts, alors qu'il continuait d'avancer. Il le voyait se rapprocher. Et il s'assombrissait à chaque seconde qui passait.
Brutalement, deux mains se posèrent sur les épaules de notre homme. Aussitôt, Salem les attrapa pour les décrocher, pivotant pour envoyer son assaillant s'écraser contre le mur. Ses doigts repliés fusèrent, son poing américain s'écrasa dans le front de son adversaire, le lui ouvrant sans plus de cérémonie. Cependant, alors qu'il allait pour lui asséner un nouveau coup, il sentit deux bras puissants l'entourer, maintenant ses propres bras plaqués contre son corps, et le tirant en arrière. Il se débattit brièvement, déployant sa force pour tenter de faire lâcher prise à son adversaire. Les coudes repliés, ses mains s'accrochant aux bras qui le maintenaient, son poing armé couvert de sang. Mais en vain. La poigne de son adversaire était trop ferme. Il fit de brefs pas vers l'arrière, le forçant à se retrouver dos contre le mur, l'y cognant pour le forcer à lâcher prise. Et, cette fois, cela fonctionna. Au moment où Salem relevait la tête pour terminer de se redresser, il vit une barre en métal arriver vers lui à une vitesse fulgurante. L'arme barbare s'écrasa sur son visage, lui brisant le nez. Il se plia en deux, alors qu'un second coup venait lui fêler la rotule. Posant un genou à terre, il poussa un grognement étouffé. Et soudain, il sentit quelque chose de froid et dur s'abattre sur sa nuque. Il tomba face contre terre, sonné, mais pas inconscient. Des voix résonnèrent à ses oreilles. L'insultant. Le menaçant. Un coup de pied asséné dans les côtes. Un crachat à côté de son visage. « Tu vas morfler. »
Se pliant en deux sur le sol poussiéreux, Salem commença à percuter son erreur. Mais c'était trop tard. Il sentit deux mains qui l'attrapaient par les vêtements. Il entendit sa chemise se déchirer. Le vent froid mordre son épiderme. Et quelques secondes après, une lanière de cuir s'écrasa sur la peau tendre de son dos. Cela n'avait rien d'un châtiment en règles. Il n'était pas agenouillé, pas debout. Il était couché. Un fils de pute lui écrasait une main au sol à l'aide de son pied, à genoux, ricanant. L'autre avait sorti ce qui lui servait de fouet, et lacérait son dos avec acharnement, comme un fou furieux, sans prendre le temps de savourer chaque blessure qui apparaissait sur la peau de sa victime. Salem se tortillait, essayait vainement de se sortir de ce piège. Le sang commençait à couler des marbrures rouges qui striaient désormais sa peau. Un coup de pied dans le visage lui fit basculer la tête en arrière. Il resta prostré sur le sol. Lorsque les coups s'arrêtèrent, la douleur était déjà trop intense pour qu'il puisse hurler. Il sentit soudain deux mains puissantes le relever à moitié, le tenir par le col. Aussitôt, ses deux mains, y compris celle qui venait d’être libérée, se plaquèrent sur les clavicules de son adversaire. Dernière tentative vaine de se défendre, et de se sortir de ce pétrin. Au moment où le front de l’homme qui lui faisait face heurtait son nez, et qu’il lui lâchait le col pour empoigner fermement ses mains, Salem comprit qu’il venait de faire l’erreur qui lui coûterait la vie. Il tenta de dégager ses poignets. L’autre les lui maintint bien en place. La main du deuxième homme empoigna ses cheveux, alors que les pieds du Pacificateur glissaient sur le sol. Lorsqu’il lui eut suffisamment penché la tête en arrière, son agresseur enroula son bras autour de celle-ci, lui plaquant la main sur la bouche, lui agrippant salement le visage. Impossible de se débattre. Impossible de s’échapper. Impossible de résister. Impossible de survivre.
La lame glissa lentement le long de la gorge de Salem, tranchant la peau, prenant tout son temps. Aussitôt, le Pacificateur se mit à pousser un gargouillement étouffé, se débattant comme il pouvait. Du sang gicla sur le visage de l’homme en face de lui, qui riait tout simplement, sadique, ravi de sa vengeance. Ravi de la mort prochaine du second frère Hyde-Earnshaw. Après celui-ci, il n’en resterait plus qu’un. Un seul, et ils auraient tenu leur parole, amorçant cette rébellion, portant un coup violent aux Pacificateurs et au District 3, instaurant la peur dans les coeurs, et la foi de se rebeller. Les yeux écarquillés, Salem sentait le couteau terminer son chemin le long de sa gorge. Il voulait hurler, mais ne le faisait pas. Il ne ferait que perdre davantage de sang. La douleur lui exorbitait les yeux, le sang maculait le col de sa chemise. Et soudain, l’autre s’arrêta, ricanant. La lame avait terminé sa course de boucher. Salem sentit qu’on relâchait ses mains. Aussitôt, il les plaqua contre sa gorge, appuyant pour essayer de stopper le flot de sang qui s’en échappait. Il ne parlait pas. Ne criait pas. Ne gargouillait même plus. Ses yeux étaient toujours écarquillés de terreur, mais le moindre son émis ne ferait qu’empirer les choses. Il tomba au sol, s’affaissant sur lui-même. Les deux autres hommes ricanèrent, essuyant leurs mains pleines de sang. « On s’retrouvera en enfer. » Un crachat atterrit à quelques millimètres du visage du Pacificateur. Celui-ci ne voyait plus rien, sa vision totalement obscurcie par la douleur. La quantité de sang perdue le rapprochait à grands pas de l’inconscience, et il ne pouvait qu’attendre. Impuissant. Il ne vit même pas les deux hommes s’éloigner. Ses oreilles bourdonnaient, tandis que ses mains étaient toujours plaquées sur sa gorge ouverte et ensanglantée. Il tremblait. Lentement, ses yeux se fermèrent. La pression de ses mains sur sa gorge se relâcha. Il ne vit rien. Ni les nuages voiler la lune. Ni ses agresseurs s’éloigner d’un air satisfait, et disparaître au coin de la rue. Ni même son sang s’écouler sur le sol en une flaque inquiétante. Salem était tombé dans le piège le plus stupide qui n'avait jamais été tendu à quiconque. Mais il allait en mourir. Ses paupières se scellèrent. Et son esprit s’envola, quelque part entre les filaments de brumes et les étoiles scintillantes qu’il avait sûrement vus pour la dernière fois.
Burn slow, burn, let it all burn. Lentement, Salem ouvrit les yeux. Sa respiration était rauque, sifflante. La douleur au niveau de son cou était atroce, tout comme celle de son dos. Il ne bougea pas d’un millimètre, se contentant de battre lentement des paupières. Se demandant où il pouvait bien être. Autour de lui, du blanc. Partout, du blanc. Cette odeur acidulée de médicaments. Une infirmerie, ou un hôpital. Bordel, mais qu’est-ce qu’il foutait là ? Lorsqu’il tenta de tourner la tête, la douleur lui fit immédiatement renoncer. Son cou était à moitié bloqué par un bandage serré, mais qui ne l’étranglait cependant pas. Et soudain, il se souvint. Les coups, le fouet, le couteau. Les enfoirés qui avaient tué Todd, il en était persuadé. Pourtant, quelque chose clochait dans cette histoire. Il était à l’hôpital. Il était vivant. Vivant, alors qu’il aurait dû pourrir entre quatre planches. Comment cela était-ce possible ? Il toussota doucement. Cligna des yeux. Et soudain, il aperçut la silhouette, à l’extérieur de la pièce. Il n’eut pas besoin de demander pour savoir que c’était elle. Elle l’avait trouvé, elle l’avait amené ici. Juste à temps, tout aussi incroyable que cela puisse paraître. Et on l’avait soigné.
Doucement, Salem remua les doigts. Serra le poing. Il ne pouvait guère bouger plus pour le moment. Mais lentement et sûrement, il allait retrouver ses forces. Son dos resterait certes strié de marbrures blanches, cicatrices à la peau fragile. Le long de sa gorge, de sous son oreille gauche à sous la droite, une large marque allait également courir. Il allait vivre avec. Il allait s’en remettre. Le plus dur était passé. Désormais, ce n’était qu’une question de récupération. Et il avait toujours été rapide sur ce point. Coriace. Solide. Résistant. Il plissa doucement les yeux, observant Hildegarde du coin de l’œil. Il se doutait bien qu’elle allait chercher à les choper. Mais elle n’avait pas intérêt à leur mettre la main dessus. Ce n’était pas sa guerre. Pour Lincoln, ce serait différent. Il allait falloir garder un œil sur lui. Qu’il ne se fasse pas descendre comme un chien, comme ce qui était arrivé à Todd, et qui avait bien failli arriver à Salem. Oui. Il allait falloir faire attention. Mais quoiqu’il en soit, une chose était certaine ; il retrouverait ces enfoirés, avant qu’ils ne puissent s’approcher de son jumeau. Et ce jour-là, il ne donnait pas très cher de leur peau. Ce serait sa vengeance. Ils allaient morfler. Et l’enfer les accueillerait eux aussi à bras ouverts.
Moonshine I. Park
△ correspondances : 2260 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 30/05/2012△ humeur : ۞ idéaliste △ âge du personnage : ۞ vingt-quatre ans △ occupation : ۞ vendeuse de bijoux
can you save me? statut: ۞ mariée à un pacificateur, le coeur appartenant à thybalt relationships:
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Sam 16 Fév - 5:51
rewelcome Astamour JGL et ta fiiiiiche, c'est beau tout ça
Swain Hawkins
△ correspondances : 5710 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 18/06/2012△ humeur : I'm a fucking monster. △ âge du personnage : 38 y.o.
can you save me? statut: It doesn't hurt me anymore. relationships:
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Sam 16 Fév - 6:07
Dat name OwO La fiche de fou xD Re mon grosbras
Invité
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Sam 16 Fév - 9:28
(re)bienvenue
Invité
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Sam 16 Fév - 9:53
Merciiiiii mes amours
Pour ma fiche... Ouais, je m'excuse de la longueur Je l'ai faite par petits bouts, et sauvegardée sous plein de documents word différents, du coup j'avais aucune idée de la longueur, et j'ai pris peur en la postant Donc je m'excuse très sincèrement par avance à la staffieuse qui se dévouera à lire mes pavés Si y a quoique ce soit à modifier, dites-le moi, je ferais ça en rentrant du ski
Bonne lecture à ceux qui auront le courage Et encore désolée.
Je vous aime.
Invité
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Sam 16 Fév - 10:27
Tu sais ce que j'ai à dire.
rebienvenue ma puce
Invité
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Sam 16 Fév - 10:37
Enfin le jumeau, rebienvenuuue JGL x2 c'est doublement Ta fiche gère tellement
Dernière édition par Aspen C. Winchester-Black le Sam 16 Fév - 12:10, édité 1 fois
Invité
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Sam 16 Fév - 10:56
tu sais déjà ce que je pense de ta fiche, hâte de rper avec toi !
Invité
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Sam 16 Fév - 19:51
T'es beau et mignon, et tu m'as l'air célibataire, ça te dit du gntugnut ? rebienvenue les jumeaux c'est la classe bonne chance pour ta fiche
L. Ridley Coradane
△ correspondances : 1084 △ points : 0 △ multicomptes : ava, dely, dahlia △ à Panem depuis le : 30/12/2012△ humeur : massacrante, comme toujours △ âge du personnage : vingt-neuf ans △ occupation : préparatrice en pharmacie et occupée par quelques affaires rebelles quand on veut bien d'elle (c'est-à-dire pas souvent)
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Dim 17 Fév - 0:04
reBienvenue Alors j'ai décidé de vous killer un jour dans votre sommeil pour avoir fait des fiches aussi longues Mais la fiche est très bien alors c'est pardonné
Tu viens d'être validé(e), mais il reste encore plusieurs endroits où tu devras passer pour que nous puissions mettre à jour quelques informations.Voici donc les liens que nous te demandons de visiter à présent.
Pour commencer ton pacificateur doit être recensé dans le listing officiel disponible ici. S'il est natif d'un district, il peut être vainqueur et avoir eu des proches morts aux jeux, n'oubliez pas de les recenser ici. Il peut également faire parti de la famille du maire, tu peux le recenser ici pour éviter toute incohérence. Tu peux ensuite recenser le district de ton personnage ici. Pour cela, tu auras besoin de créer ta fiche de liens ici et ton journal de bord ici. N'oublie pas de vérifier que ton avatar est bien réservé dans le bottin ici, des oublis peuvent parfois être faits. Tu pourras aussi créer un scénario ici. Il ne te reste plus qu'à passer de bons moments sur mockingjay
Silk Preston
△ correspondances : 1057 △ points : 0 △ multicomptes : Fenugreek (✝) Auden (D2) △ à Panem depuis le : 01/04/2012△ âge du personnage : 32 ans
can you save me? statut: N'a alors mais alors absolument pas besoin de Swain Hawkins. Mothafucker. relationships:
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Dim 17 Fév - 0:57
Re-bienvenue *-*
Invité
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Dim 17 Fév - 16:59
Merci à touuuuuuuuuus
Ava ; j'suis désolée sérieux T'as le droit de me killer dans mon sommeil Merci beaucoup en tout cas Je vais de ce pas faire toutes les petites formalités
Alexiane R. Hawthorne
△ correspondances : 11154 △ points : 75 △ multicomptes : hunter, pepper-swann (leevy, ivory) △ à Panem depuis le : 08/05/2011△ humeur : indifférente △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : mentor
can you save me? statut: célibataire, coeur occupé par un revenant relationships:
Sujet: Re: SALEM ▲ been to hell. (end) Dim 17 Fév - 17:12