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 now you walk by yourself (avalon)

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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696
△ points : 2
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△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


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MessageSujet: now you walk by yourself (avalon)   now you walk by yourself (avalon) Icon_minitimeVen 15 Fév - 10:11

now you walk by yourself (avalon) Tumblr_m9ugf7a9xU1qc97mpo1_500

The way you love her, nobody understand,

the way you feel her, oh it's above their heads.


La cloche de l'école venait à peine de résonner dans la cours, tous s'empressaient déjà de rejoindre leur classe avec la plus grande impatience, prêts à apprendre de nouvelles choses, prêts à rencontre d'autres enfants qui deviendront leur meilleurs amis et avec qui tout sera possible. Une tête blonde se précipite dans la classe tandis que deux petites filles semblent rire à des choses que le garçon ne comprend pas. Il soulève un sourcil interrogateur avant de se rendre aux côtés de celles qui deviendront, au fil du temps, les personnes ayant le plus d'importance dans sa vie. Les couloirs du district treize se renferment sur mes pensées tandis que j'arpente le réfectoire, mon plateau tenu en équilibre sur ma main. Voilà plusieurs jours que les entraînements ont repris, ont nous fait courir, sauter, des militaires bien plus gradés nous apprennent à tenir le coup afin d'être fin prêt pour la dernière bataille, celle qui déterminera nos futurs à tous. Mon plateau viens trouver place à côté d'un mur, sur une table où personne n'est encore installé. Je ferme les yeux, instinctivement, en pensant à toutes les choses qui nous ont changés depuis le début de cette guerre que j'ai de plus en plus de mal à comprendre. Les entraînements finissent plus tard, c'est pourquoi je ne distingue ni le visage familier de Billie ou Rumer, ni même la présence d'Avalon qui doit sans doute être retournée à l'école afin de garder un œil sur les enfants. Quelques fois j'en oublis presque qu'elle à une vie en dehors de moi, que je ne suis pas son centre du monde et que ses occupations au sein du treize lui permettent de tenir la barre et de ne pas perdre le moral lorsque je suis absent. J'attrape une fourchette de la purée que l'on viens de me servir et la mange sans trop de plaisir ni de conviction, voilà quelque chose qui ne me manquera pas une fois que nous serions libre de retourner dans nos districts. C'est le neuf qui me manque, c'est ces forêts où l'on avait tous l'habitude de chasser, c'est ces habitations qui déclinent chaque coins de rues et qui rendent notre district si familier, c'est ces familles qui ne rêvent que du mieux pour leurs enfants, c'est ce à quoi je m'accroche chaque jours pour ne pas avoir à sombre. Quelques fois je me demande si les médecins ne m'ont pas enlevé mon bracelet, celui portant la mention « mentalement instable » un peu trop tôt. Je n'ai rien à voir avec le fou qui éraie dans les couloirs du district treize il y à de ça quelques mois, et pourtant j'aimerais avoir plus temps pour profiter des instants si simples que la vie peut nous offrir parfois. Le bruissement du vent dans les feuilles, le chant des oiseaux, le tintement si reconnaissable de la porte d'entrée de la mairie. Mes mains se plaquent contre mes tempes tandis que je me racle la gorge. Il ne faut pas, je n'ai pas le droit de penser à ça, pas maintenant que nous avons réussi à capturer la plupart des districts, pas maintenant qu'Avalon et moi allons mieux.

Je fini mon repas avec une vitesse folle, il faut que je sorte d'ici avant que mon cerveau ne me donne encore plus de raisons pour fuir le district treize. Ça n'est pas que les sous-terrains de ce district ne m'ont rien apportés, au contraire, ils m'ont donné une chance de pouvoir faire la différence, ils nous ont abrité lorsque nous cherchions un endroit capable de faire taire toutes nos peurs, plus rien ne peut nous atteindre ici, alors pourquoi me sens-je si à l'étroit ? Je passe devant l'habitation que je partage avec Avalon et marque une courte pause, la faire souffrir et bien la dernière de mes volontés, et pourtant j'ai l'impression de ne réussir qu'à lui faire du mal et non pas à la rendre heureuse comme je le voudrais. Il faut que je sorte, que je chasse les mauvaises pensées qui hantent mon esprit. Mes pas me dirigent vers le centre d'entraînement, où les autres soldats sont déjà en train de s'échauffer en courant autours de la salle à grande enjambées. Je laisse tomber mon pull sur un banc avant de me joindre à eux. L'exercice me fait oublier toutes ces choses qui cognent dans mon cerveau et qui m'empêchent de penser convenablement. Cela fait quelques jours maintenant que j'ai cette douleur au niveau du crâne, comme un mal qui reviendrai sans cesse afin de broyer mes tempes et d'emprisonner mon cerveau dans un étau. J'aurai voulu pouvoir en parler à Billie, mais celle-ci est bien plus occupée depuis le retour de Kathleen, qui semble avoir besoin d'une surveillance permanente. J'aimerai pouvoir la voir, lui parler, ou bien même simplement lui tenir la main quelques secondes pour lui montrer que rien à changé entre nous, mais on m'interdit tout contact avec elle, prétextant qu'elle n'est pas encore prête pour se tenir devant un soldat du treize. Il n'y à personne à qui je peux décemment m'adresser sans déclencher une vague de larmes, Avalon est la femme que j'aime, pourtant je m'interdis de lui parler de ce genre de maux qui m'agressent, parce que je sais pertinemment que cela ne réussirai qu'à l'effrayer un peu plus. Alors je me tais, j'attends que le feu dans ma tête ce calme même si je sais qu'il reviendra le lendemain à mon réveil. Cette sensation d'étouffement, d'étourdissement, ce manque d'air frais et de soleil me fait faire des cauchemars affreux où je vois le visage de mon père criant, suffoquant et couvert de sang. Chaque nuits depuis une semaine mon corps est pris de spasme affreux que je tente de cacher pour ne pas éveiller Avalon. J'ai peur de mourir enseveli sous les décombres du district treize, peur qu'on ne retrouve rien de moi si ça n'est un squelette. Un entraîneur physique nous hurle d’accélérer le mouvement, de ne pas perdre de vue l’objectif, mes tempes sont toujours en feu. Nous finissons au bout de deux heures, de grosses goûtes de sueur tombent le long de mon front et tous mes muscles semblent vouloir lâcher prise rien que quelques instants. Il me faut une douche, pour calmer se feu dans ma tête et sur mon corps. Un sergent que je reconnais aisément se dirige vers moi, ses yeux fixés dans les miens. Quelque chose ne va pas.

Je suis assis à cette table, l'ongle de mon doigt viens gratter le bois dans un mouvement lent, saccadé, presque robotique. Je ne sais pas ce que je fais là, le lieutenant Abernathy m'aurait sans doute prévenu si j'avais fait quelque chose de mal, après tout nous éprouvons une forme de confiance mutuelle qui fait de lui un des hommes les plus respectables de la planète à mes yeux. Il me l'aurait dit, si jamais j'avais eu une seule raison de m'en faire, il me l'aurait dit. « Bregstone écoutez, on ne vas pas y passer par quatre chemins. Des formes armées en reconnaissance dans le district un ont retrouvées la trace de votre père, le maire Gideon Bregstone. » Mon cœur lâche prise pendant une poignée de seconde tandis que mes mains se crispent sur le bord de la table. Il est vivant. Quelque part dans le district un se trouve mon père, abattu, sans doute affamé et séquestré par des pacificateurs ou que sais-je encore. Mes yeux se lèvent pour atteindre le visage de l'homme qui viens de m'annoncer la nouvelle, il n'a justement pas la tête de l'homme prêt à envoyer des troupes dans le district un pour ramener mon père vivant. « Je sais ce que vous pensez Bregstone, mais cela est impossible. On ne peut pas prendre le risque d'envoyer des troupes dans le district un alors que la guerre fait rage. Je suis désolé. » Mes tempes se remettent à danser à cause de cette chaleur et de ce mal dans mon cerveau. J'aimerai pouvoir crier, pouvoir lui dire à quel point tout cela est injuste. Mon père à fait tellement pour le district neuf, il à refusé de se lier au Capitol pour protéger les citoyens de son district, il appelle tout le monde par son prénom et ne manque pas de saluer chaque personnes qu'il croise. Tout cela est injuste. Mes yeux cherchent un point pour se fixer, il faut que je reprenne mes esprits, que le feu à l'intérieur de moi se calme. Je cherche le lieutenant Abernathy du regard mais celui-ci ne semble pas être présent. J'aimerai qu'il soit et qu'il me dise que tout ça n'est pas juste, qu'il se battra avec moi afin de récupérer mon père sain et sauf. J'entends à peine les voix qui m'adressent la parole, comme si elles se trouvaient à des kilomètres de moi. Tout est lointain, flou, tout se décompose devant mes yeux comme si j'étais en train de rêver. Mes cauchemars, voilà pourquoi je voyais le visage de mon père à chaque fois que je fermais les yeux, parce qu'il est vivant quelque part dans le district un, parce qu'il cherche un moyen de se libérer de ses agresseurs. Je ne sais si tous ces mauvais rêves sont, ou non, la vision de la réalité, mais ils semblent maintenant avoir pris une toute autre tournure, plus réelle, plus inquiétante. Je laisse la chaleur de mon cerveau envahir mon corps en entier et me laisse tomber, la tête contre le sol, l'esprit perdu dans les limbes d'un cauchemar qui n'en fini pas.

Mes yeux s'ouvrent difficilement, quelque chose de dur et de froid est collé contre mon dos. Le sol ? Ma main cherche un moyen de fixer mes idées sur cette chose contre laquelle mon corps est appuyé, c'est bien le sol de la pièce où je me trouve. Des visages se penchent, incrédules, devant moi. Je cligne des yeux pour m'habituer à la lumière, essayant de me rappeler la cause de cet étourdissement. « Vous allez bien Bregstone ? » Une main se tend devant moi et je l'attrape sans me poser la moindre question. Je suis toujours dans cette pièce, avec les mêmes hommes autours de moi. « Désolé, j'ai du m'évanouir quelques secondes. » Je passe une main rapide sur mon front pour constater qu'il est aussi chaud qu'une pierre posée sous un soleil d'été. Il faut que je parte, que je prenne l'air et que je sorte de cette salle qui semble rétrécir à vu d’œil, mais ils me tiennent les bras pour ne pas que je retomber. Leur visages sont inquiets, défigurés par l'angoisse de me voir de nouveau à terre après je perte de connaissance. « Vous devriez vous rendre à l'infirmerie. Et ne vous inquiétez par pour votre père, il y à une chance pour qu'il s'en sorte vivant. » Une main serra mon épaule et j'aimerais pouvoir lui dire d'aller se faire foutre, qu'avec ou sans son consentement j'irai moi-même chercher mon père dans le district un, au péril de ma vie si il le faut. Au lieu de ça mes lèvres s'étirent dans un sourire discret qui cache toute l'amertume que j'éprouve pour cet homme qui ne bougerai pas le petit doigt même si ses propres enfants courraient le plus grand des dangers. Il faut que je sorte avant de ne dire quelque chose qui je pourrai regretter pour le restant des mes jours. Mes tempes palpitent tant la douleur se fait sentir, et pourtant je n'ai jamais autant eu les idées claires que depuis ces quelques instants. Je dois retrouver mon père, et la seule personne qui se doit d'être au courant c'est le lieutenant Abernathy. Je semble avoir grandit de dix ans lorsque je me rends dans l'habitation que je partage avec Avalon, mes idées, mes décisions, tout semble être si clair dans ma tête. Il faut que je retrouve mon père, que je lui donne cette chance de pouvoir retrouver son poste, comme il m'a donné ma chance de pouvoir me rebeller. J'essaye de garder mes larmes, de ne pas rebrousser chemin devant ma décision, et pourtant – lorsque j'ouvre le placard contenant nos affaires personnelles – je ne peux m'empêcher de ressentir une colère sans limite. Avalon souffrira, peut importe les choses que je pourrai bien faire pour l'épargner, peut importe tout l'amour inconditionnel que je lui porte. Avalon souffrira toujours de mon absence, elle ne sera jamais heureuse avec moi. Je glisse un petit bout de papier lui indiquant l'endroit où je souhaite lui parler, avant de renfermer la porte de cette habitation que je ne verrai sans doute plus.
Je dépose mes affaires sur un banc du grand hall, tout est prêt afin de ne pas avoir à regarder en arrière lorsque le moment sera venu de partir. Mes mains tremblent, de cette peur que j'éprouve à l'idée de devoir fixer mon regard dans celui de la jeune femme pour lui dire que tout s'arrête ici. J'aurai aimé pouvoir lui dire la vérité, pouvoir simplement poser mes lèvres contre son front en lui disant que tout allait bien se passer, mais tout cela n'aurai servi à rien. Il faut que je le fasse, pour son bonheur, pour lui permettre d'avancer, sans moi. Ce soir, alors que je prendrai la direction du district un sans savoir si il y avait la moindre chance pour que je revienne, ce soir il fallait que je libère Avalon, il fallait que je lui dise à quel point j'étais désolée mais que tout ça n'était que pour son bien. Ce soir il fallait que notre histoire s'arrête.
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Avalon R. Sweenage
DISTRICT 9
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MessageSujet: Re: now you walk by yourself (avalon)   now you walk by yourself (avalon) Icon_minitimeSam 16 Fév - 17:09


Midi. L'heure était enfin venue de laisser les enfants à Taddie. Elle garderait ceux qui ne pouvaient pas retrouver leurs parents pour le déjeuner, et je prendrais une longue pause bien méritée. Une demi-heure pour manger, et une heure de repos 'en famille', ou plutôt seule dans mon cas. Depuis que les attaques s'étaient intensifiées dans les districts, je ne le voyais presque plus, tout comme Rumer, et même Billie. Les entraînements, les réunions, les stratégies, les armes, l'ennemi. Le Treize n'avait plus que cela en tête, c'en était étouffant. J'avais fini par me faire à ces lieux dignes d'une prison, mais cette atmosphère qui alourdissait chaque mur, chaque plafond me donnait envie de laisser tomber toutes les règles afin de sortir clandestinement des souterrains, ne serait-ce que pour quelques minutes, quelques secondes. Cependant, je savais cela impossible. Jamais on ne laisserait sortir quelqu'un sans autorisation, encore moins une fille qui n'avait rien à voir avec l'armée du district. Je restais alors là, dans le seul espoir qu'Aiden aurait enfin du temps libre à partager avec moi. Était-ce trop demander ? Une pause, même de dix minutes, seulement avec lui ? Le scénario était semblable chaque jour, depuis quelques temps déjà. Il commençait bien plus tôt que moi ses journées, ses pauses étaient si bien réparties que nous ne pouvions nous voir avant le soir, sauf qu'il finissait si tard que j'étais trop souvent endormie avant qu'il ne revienne enfin. Autant ne pas m'accorder de temps libre si c'était pour contempler un appartement vide. Ce fut donc sans surprise que je découvris l'absence du jeune homme lorsque je laissai mon regard parcourir la salle de restauration avant de m'asseoir à une quelconque table. Je me fondais dans la masse, et mangeai le plus rapidement possible la ration qu'on m'avait servie, histoire de quitter ce lieu surpeuplé le plus rapidement possible. Non pas que j'avais hâte de retourner auprès des enfants, mais je n'aimais pas me retrouver entourée de tous ces gens, ils me donnaient une raison de détester le Treize, tous vêtus d'un gris morne, avec un teint aussi blanc que la mort.

J'étais sur le point de partir lorsque je vis Rumer, qui venait tout juste de sortir de son entraînement. Allait-elle être accompagnée d'Aiden ? Je n'attendis même pas de savoir, et me levai pour quitter la pièce tout en déposant mon plateau pour en faciliter le nettoyage. Je me plaignais de ne pas les voir aussi souvent que je l'aurais souhaité, et voilà que je les fuyais alors qu'ils étaient proches, du moins, Rumer. Mais à vrai dire, en ces temps-ci, je en savais pas trop si j'avais envie de partager les brèves pauses qui leur étaient accordées entre d'interminables séances d'entraînement. La dernière fois que cela s'était produit, Rumer ne m'avait pas adressé un seul regard, et s'était contenté de parler guerre et attaques avec nos voisins. Je ne lui en voulais pas, je savais que la situation était compliquée à gérer, pourtant cela me fatiguait, me lassait et me donnait envie de rester blottie sous les draps de l'appartement en attendant que toute cette histoire, cette révolte finisse pour de bon. Le Treize était devenu une bombe à retardement, et je n'osais imaginer les conséquences d'un échec. Tout le monde se préparait à gagner, à pouvoir retrouver nos districts d'origine. Mais qu'allait-il se passer si la révolte tournait en notre défaveur, et si la plupart des rebelles devaient se réfugier dans les souterrains ? Autant ne pas y penser. Les gens avaient déjà assez changés. Aiden avait changé. Il avait beau essayer de le cacher, c'était évident. Je ne saurais dire exactement ce qui n'était plus pareil, mais je le connaissais assez bien pour savoir que tout n'était pas aussi rose que quelques mois auparavant. Pourtant, je ne dis rien. A quoi bon le déranger alors qu'il devait s'inquiéter pour la suite, pour la 'bataille finale' comme ils disaient tous ? Nous avions tous un rôle dans ce Treize, et le mien n'était certainement pas de déranger les esprits en inspirant plus de doutes qu'il ne fallait. Aiden allait bien, Aiden irait bien, et tout se passerait bien. Ça s'était toujours passé comme ça non ?

N'ayant pas envie de prendre la pause qui m'était accordée, je me rendis à l'école du district. Les lieux, bien que peu réjouissants, l'étaient toujours plus que partout ailleurs. Quelques dessins recouvraient les murs, et les rires des jeunes enfants redonnaient un peu de couleurs à notre monde de restrictions. J'avais hérité de la classe la plus jeune après la crèche. Je n'étais pas vraiment institutrice puisque mon rôle n'était pas de leur apprendre à lire, ni à écrire, mais j'avais fini par ne plus me croire inutile. C'était sûrement bête, cependant, la plupart des gamins ne voyaient presque plus leurs parents, sans mentionner ceux qui en avait perdu un dans les combats, j'espérais les voir sourire lorsque je leur racontai une histoire, ou bien lorsque l'atelier dessin arrivait. Pour quelqu'un qui avait toujours détesté les enfants... J'avais bien changé. Je proposai à Taddie de prendre sa suite jusqu'à la fin de la journée, pour ne plus avoir à penser à autre chose que les petits qui, pour l'instant, prenaient une sieste méritée après une matinée d'occupation. L'après-midi, c'était activité logique. Rien de bien passionnant, mais apparemment c'était un incontournable pour le développement des enfants. Je suivais alors les instructions que l'on m'avait donné lorsque j'avais pris le poste dans cette école-garderie. Je n'étais pas particulièrement enjouée de passer mes journées à ce genre d'occupations peu intéressantes à mon âge, mais je devais avouer que la vie qui régnait dans le lieu me redonnait le sourire quand le moral n'était pas au rendez-vous. C'était en quelques sortes ma bouffée d'air frais, et non la corvée du jour comme cela avait été pendant plusieurs semaines.

Une fois la journée terminée, je pouvais enfin retrouver mon appartement que j'avais quitté le matin-même. Il était vrai que même si j'avais fini par apprécier l'occupation que m'avait attribué le Treize, j'étais tout de même contente lorsque la journée se finissait. Dès que les parents avaient récupérés leurs enfants, et que Taddie prenait le relais pour la garde du soir, j'étais enfin libre de retrouver Aiden avant ou après le dernier repas de la journée. C'était avec un entrain non dissimulée que je prenais le chemin de notre appartement qui se situait à un tout autre étage. Je me demandais encore comment je réussissais à ne pas me perdre tellement les couloirs étaient tous semblables les uns aux autres, par leur couleur mais aussi par leur architecture. Cela ne m'aurait même pas étonnée que tous les étages soient identiques, jusqu'à chaque emplacement de portes, mais je ne pouvais le vérifier puisqu'il n'était pas très bien vu de se balader dans des lieux où nous n'avions rien à faire. Et encore moins lorsqu'on s'approchait du centre d'entraînement et des salles de réunion/stratégie, sans parler de celles de développement des armes qui nous étaient bien cachées. J'avais plusieurs fois voulu me rendre à cet étage, voir à quoi ressemblait ces lieux. On m'avait dit qu'une salle reconstituait un bois bordé d'une clairière, pour des entraînements plus vrais que nature. Vérité ou légende ? Je n'en avais aucune idée, et je ne le saurais probablement jamais. Peut-être n'était-ce là que des fantasmes de gens dont l'esprit avait été brûlé par les néons qui arpentaient les couloirs. Je me retrouvai déjà sans m'en rendre compte devant la porte de l'appartement que je partageais avec Aiden. Était-il possible qu'il soit déjà arrivé ? C'était peu vraisemblable, surtout avec l'intensification des entraînements, mais l'espoir ne me ferait pas de mal. J'ouvris la porte. Personne. Ce n'était pas étonnant. Et pourtant, je sentais que quelque chose n'était pas pareil. Quoi ? Je n'en avais aucune idée. Tout semblait être identique aux autres jours, mais il y avait un détail, une absence, une froideur dans le lieu qui ne m'était pas familier. Il fallut attendre que je m'avance dans le lieu pour comprendre. Tout était vide. Certes, il l'avait toujours été, mais différemment. Les affaires d'Aiden avait disparues. Il était parti.

Je cherchai partout, affolée de la découverte. J'avais dû me tromper, et elles étaient cachées sous mes propres affaires. Mais que pouvait-il y avoir sous n maigre sac et des vêtements de mauvaise qualité ? Rien. Il n'y avait plus rien. Je commençais à m'imaginer tous les scénarios. N'importe lesquels. Etait-il parti comme la dernière fois ? Mais ces affaires auraient toujours été là. Etait-il mort, et on était venu chercher ses affaires pour les détruire ? Ce n'était pas possible, on m'aurait prévenu, on serait venu me voir pour m'annoncer la terrible nouvelle. Il ne restait qu'une seule solution. Il était parti. Il me laissait là, ne voulait plus me revoir. Plus jamais. Je sentis de lourdes larmes filer sur mes joues. Il m'avait promis. Il m'avait promis de ne plus jamais recommencer. Ne plus jamais me laisser. Il avait promis ! Qu'avais-je fait pour qu'il change d'avis aussi brutalement ?! Je m'assis sur le lit, les mains sur le visage pour cacher le désarroi qui me gagnait. Il n'avait pas le droit de faire ça. Non. Il n'avait pas le droit. C'était un lâche. Il n'avait même pas eu le courage de me le dire. Je le détestais. Je le détestais tellement. Je me laissai tomber sur le lit afin de me blottir sous les draps. Ma fin de journée était toute tracée. J'allais restée là, des heures, sans aller manger, en attendant de m'endormir dans mes pleurs, et mes cauchemars reviendraient. Sauf que personne ne serait là. Personne ne me dirait que tout allait bien en me réveillant, parce que tout aillait mal. A peine m'étais-je allongée sur le lit que je découvris un bout de papier dessus. Un mot d'Aiden. Avais-je été trop rapide à l'accuser ? C'était fort probable. Il me demandait de le rejoindre dans le grand hall du Treize. Nous devions parler, et cela n'annonçait rien de bon. J'essayai de me reprendre, de cacher les larmes qui avaient coulé, et pris le chemin du lieu pour avoir les explications. Je m'arrêtai en route, ne parvenant pas à contenir un sanglot qu'il fallut évacuer avant de retrouver Aiden à notre point de rendez-vous. Il fallait être bête pour ne pas comprendre. Il partait. Il partait pour je ne savais quelle raison, mais je ne faisais pas partie de l'équation. Depuis combien de temps l'avait-il décidé ? Depuis combien de temps se jouait-il de moi en gardant le silence sur ses desseins ? J'allais avoir ma réponse, et je pourrais le détester par la suite. Je sentais déjà la colère qui montait en moi, noyée dans les larmes qui faisaient tout pour s'échapper de mes yeux. J'arrivai dans le hall. Je n'eus pas besoin de chercher longtemps avant de le trouver près d'un banc, vraisemblablement sur le départ. Je m'approchai, et pris du temps à me décider de l'interpeller alors que je me trouvais non lui juste derrière lui. Avais-je assez de courage pour lui faire face, ou allais-je le laisser partir sans lui laisser l'occasion de me dire ce qu'il souhaitait en m'enfuyant comme si de rien n'était ? La première solution était la plus honnête, et je lui avais promis de ne jamais me défiler. « Aiden ? » J'avais beau essayer de cacher toute anxiété ou tristesse, ma voix trahissait toutes les angoisses qui paralysaient mon esprit. Il se retourna. Tout allait mal se finir, c'était maintenant évident. « Tu... tu t'en vas ? » Je restais d'un calme que je ne me connaissais pas, d'une crédulité inopportune. Et pourtant, je ne pouvais plus le regarder dans les yeux. Je ne voulais pas qu'un sanglot me reprenne alors qu'il n'avait toujours pas dit un seul mot. Je ne le voulais pas, mais les larmes commençaient à envahir mes yeux. Que pouvait-il dire d'autre à part que c'était fini ?
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Aiden S. Bregstone
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Aiden S. Bregstone
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MessageSujet: Re: now you walk by yourself (avalon)   now you walk by yourself (avalon) Icon_minitimeDim 17 Fév - 13:18

Se sentir à l'étroit dans sa propre tête, ne plus savoir détourner son attention du tintement obsédant de cet esprit qui ne trouve plus assez de place pour penser librement, pour réussir à calmer ce feu qui se joue de nous, à nous brûler la rétine et à détruire tous nos souvenirs. J'avais toujours pensé que finirai par comprendre, que tout mon futur prendrait un sens inévitable et que rien n'aurait pu se mettre en travers de ma route pour m'empêcher de le réaliser. Pendant longtemps j'avais imaginé les épreuves de ma vie, j'avais tout mis en ordre pour réaliser mes rêves et mes vœux les plus profonds. Avalon faisait partie de ces rêves, qui me hantaient depuis mon enfance et c'était réalisé sous mes yeux. Elle était tout ce que j'avais toujours imaginé, et le bonheur de me plonger mon regard dans le sien ne pouvait pas être nommé autrement que par le mot amour. Je l'aimais, je l'aimerais sans doute pour le restant de mes jours. Son visage était ancré dans ma mémoire, cette mémoire-même qui commençait à me faire défaut le temps passant. Je n'en pouvais plus, de cette guerre, de ce feu incessant dans mon esprit qui avait le don de me rendre désagréable, tourmenté, incapable d'émettre la moindre pensée censée. La culpabilité avait pris place en moi, je m'en voulais, tout le temps et pour n'importe quoi. Je m'en voulais de ne pas être le soldat parfait, de ne pas donner cent pour cent des mes capacités à l'entraînement. Je m'en voulais de décevoir le lieutenant-colonel Abernathy qui avait sacrifié son nom et sa réputation pour prouver aux autres que je n'étais pas juste un gamin têtu et incapable de suivre les ordres. Je m'en voulais de ne pas avoir été là pour Kathleen lorsque les tourments de la vie l'avait plongée dans une des plus grandes étapes de son existence. Billie, elle qui avait réussi à me décrocher mes premiers sourire lors de mon arrivée au district treize, elle qui m'avait redonné espoir en me montrant que la vie est toujours pleine de surprise, je l'avais sans doute déçue elle aussi. Je décevais tout le monde, tout le temps. Chaque jours était un combat permanent contre moi-même, contre ce mal qui me déchire à l'intérieur, contre ces pensées qui me font croire que je ne suis pas assez bien pour mériter leur attention. Mon père, j'avais tant besoin de lui à mes côtés que mes cauchemars n'étaient plus portés que sur sa disparition. Il avait tout donné, tout fait pour me sortir de mes trépas. Il aurait sans doute donné sa vie pour sauver la mienne, moi, la chaire de sa chaire, le sang qui coule dans ses veines. Comment était-ce possible de décevoir tant de monde ?

La journée avait été marquée par ce mal incessant qui ne cessait de faire bouillonner mes veines et mon cerveau. J'aurai voulu pouvoir prendre l'air, ne serais-ce qu'une simple minute, afin de pouvoir évacuer cette pression que je ressentais au quotidien. Il fallait être le meilleur, le plus rapide, le plus concentré. Je voyais les autres soldats qui n'en avaient que faire de décevoir les gens et qui se battaient simplement pour l'appel du sang et du combat. Leur yeux étaient parsemés d'éclat, de cette lueur qui brille et qui démontre toute la haine que l'on peut porter au Capitol et aux pacificateurs qui tuaient les êtres aimés, violaient les femmes et saccageaient les districts. J'avais trop de pression sur les épaules, trop de gens comptaient sur moi pour venir à bout de cette guerre, trop de personne m'attendaient au tournant, prêt à m'abandonner si je remplissais pas ma part du contrat. Les entraînements, les entraînements et ce à longueur de journée. Ne rien faire d'autre qu’exécuter les ordres d'hommes élevés dans le sous-terrains, prêts à sacrifier femmes et enfants pour la reconnaissance de leur actes. Courir, sauter, ramper, porter des poids qui tiraient sur nos épaules et sur bras, se voir mettre dans les mains des armes capable de creuser un trou dans la cervelle d'un homme d'une simple pression sur une gâchette. Toujours courir, toujours sauter, toujours dis oui à tout sans jamais poser la moindre question. Le neuf me manquait tellement, mes compagnons rebelles me manquaient tout autant. Ils étaient bien loin, tout ces instants passés dans la forêt à n'entendre rien d'autre que le bruit de nos pas et de nos respirations saccadés par l'excitation, la passion de faire quelque chose de juste et de bon. J'avais eu tord, tord de croire que le treize serait notre salut, notre rédemption, le moyen pour nous de faire nos preuves aux yeux du gouvernement. Nous n'étions que des pions, de simples pièces dans un jeu qui ne posaient pas la moindre question et qui servaient à attirer les rapaces sur nos carcasses démembrées. Je voulais m'enfuir, promettre à Avalon de lui donner la vie qu'elle méritait, mais pas ici, pas dans cet endroit où n'était que grisaille et réprimandes à la moindre objection. Elle avait tout fait pour me faire plaisir, elle avait toujours dit oui à toutes mes confessions, à toutes mes pensées. Je l'avais trahie, elle comme tous les autres qui avaient placés leur confiance en moi. J'étais indigne de son amour, de son attention, indigne de me tenir dans la même pièce qu'elle alors qu'elle faisait toujours tout pour s'adapter. Pourquoi avait-elle voulu de moi ? Pourquoi avait-il fallu que mon cœur s'accroche sur ses yeux, sur son visage, alors que j'étais la personne la plus mal placée pour la rendre heureuse. Le bonheur, insouciant, insaisissable que j'avais tant de mal à lui offrir.

Ils étaient en train de me transformer en machine de guerre, chaque jours ils faisaient de moi un soldat de plus en plus développé, insistant bien sur ma transformation physique sans soucier du fait que j'étais en train de perdre mon mental. Mon reflet ne semblait plus être le même et, à chaque fois que j'avais l'occasion de me regarder dans un miroir, je n'y voyais qu'un homme aigri, aillant vieilli d'une dizaine d'années alors que son visage reflétait encore les traits d'une jeune homme de vingt-ans. Qu'avais-je fait pour me métamorphoser ainsi sans que personne ne s'en aperçoive ? Je ne dormais plus la nuit et passait tous mes moments éveillé à contempler la poitrine d'Avalon qui se soulevait à chaque respiration, juste pour me persuader que tout ça était bien réel, que je n'étais pas en train de me perdre dans l'un des mes cauchemars sinistres. Elle avait tout pris de moi, mon corps comme mon âme, elle tenait dans ses mains tout ce qui faisait de moi un être vivant, aimant, drôle et souriant. Si je la perdais alors c'était tout mon être qui partirait en fumée sous mes yeux incrédules. Il avait fallu que je m'attache, que je ne puisse plus vivre sans elle, que j'éprouve cette peur de la voir partir à mes moindres faux pas. La vie nous tends les bras pour nous donner ce qu'elle à de mieux, l'amour, le partager, ce sentiment savoureux de savoir que quelqu'un nous attend quelque part, impatient de plonger ses yeux dans les votre. Ce que la vie nous donne parfois elle nous le reprend. Je l'avais appris à mes dépends lorsque cet homme m'avait avoué que mon père était toujours en vie, quelque part dans les décombres du district un qui restait loyal au Capitol coûte que coûte, et puis il m'avait repris mon espoir et mon bonheur en me disant que personne n'irait le chercher pour lui permettre de vivre une nouvelle vie. J'avais reçu un coup de poignard en plein cœur, le genre de chose qui vous décolle le thorax et qui vous coupe le souffle. Cette chose est nuisible, détestable, elle s'installe en vous et vous donne envie de coups poing dans les murs, de visage lacérés à coups de griffes et d'ongles, de sang et de meurtres. Je ne voulais pas être comme ça, je ne voulais avoir à dépendre de cette agressivité qui s'emparait de mon corps dès que l'on s'approchait un peu trop près des personnes chers à mon être. Il ne fallait qu'ils touche à un seuls de leur cheveux, Avalon, Rumer, Billie, Kathleen, Julian, le lieutenant Abernathy, mon père. Ils étaient tout. Ma chaire, mon sang, mon espoir. Ils font briller mes lendemains et rendent mes journées moins tristes dans cette vie insalubre et malsaine.

Il fallait que je retrouve mon père, qu'il s'en sorte en vie et qu'il vienne me rejoindre dans les sous-terrains du district treize. Sa présence, le fait de savoir qu'il est sécurité et qu'il peut aisément vivre sa vie sans ne plus avoir peur de me mettre en danger, de se mettre en danger. Je connaissais mon père mieux que personne, le départ de ma mère l'avait déchiré au plus profond mais il avait toujours fait en sorte de ne pas le montrer, parce qu'il n'avait pas le droit, parce que ses responsabilités lui demandaient d'être capable de se tenir la tête haute et non pas les épaules courbés. Quant bien même il avait toujours tout fait pour assurer la sécurité de son district il y avait eu des peines, des malheurs, des morts qui étaient venus entraver la vie des habitants du neuf. Mais il avait toujours tout fait, il avait tout donné pour que les citoyens soient fiers de l'avoir comme maire, quitte à perdre un peu de sa santé dans la lutte. Et maintenant il se retrouvait dans le district un, sans doute abattu, torturé par des pacificateurs prêts à lui couper chaque doigts pour l'entendre parler des rebelles de son district, et surtout de son fils qu'il avait caché et couvert tout ce temps. Je ne pouvais pas imaginer ça, c'était impossible de penser que quelqu'un avait osé lui faire du mal, lui qui s'était toujours montré un modèle de dignité et de courage. Toute la journée j'avais essayé de chasser ces idées de mon esprit, j'avais fait la liste des pour et des contre. Avalon tenait la première place dans la liste des contre, après tout je ne pouvais pas lui faire ça, pas après ma petite escapade dans le district neuf qui avait bien failli nous coûter notre couple. Elle était tout ce que j'avais toujours espéré de la vie, de l'amour, et voilà que je remettais en cause notre relation à cause de mon incapacité à laisser les gens se battre seul. Le treize ne voulait pas aller chercher mon père, il ne ferait rien pour empêcher sa mort quant bien même il n'était jamais appréciable de perdre un élément tel qu'un maire de district, et pourtant ils n'allaient pas le lever le petit doigt pour lui rendre sa liberté, pour l'empêcher de souffrir et d'avoir mal. J'étais le seul, le seul avec assez de volonté et de peur pour se lancer à la poursuite de l'inconnu, pour plonger tête baissé dans les pièges tendus par les pacificateurs. Je n'étais pas stupide, je savais pertinemment qu'en capturant mon père et en dévoilant sa position ils n'attendaient que de me voir débarqué, le sourire crispé et l'arme à la main. C'était moi et moi seul qu'ils voulaient, pour me faire payer le fait d'avoir eu assez d'esprit pour me rebeller. Ils me voulaient, ils allaient m'avoir. Je pris moins le moins de temps de possible afin de rassembler mes affaires dans l'habitation que je partageais avec Avalon, il ne fallait pas que je m'attarde sous peine de trouver une raison de rester et d'abandonner mon père à son triste et morbide sort. Je rassemblais quelques vêtements, la photo familiale que j'avais trouvée dans les décombres de la mairie, quelques rations de nourriture et d'eau, et j'enfournais la bague de mariage de ma mère au fond de ma poche. Après avoir laissé un mot à Avalon la renseignant sur l'endroit où j'allais me trouver afin de lui parler, je claquais la porte de l'habitation sans le moindre regard en arrière, de peur que cet endroit ne me retienne par les souvenirs des moments que j'y avait passés avec la jeune femme. Une fois la porte fermée, je me dirigeais vers le grand hall, mon sac sur les épaules et des larmes remplissant mes yeux.


Je déposais mon sac sur un des bancs qui trônaient le long du mur, mon pull me tenait au chaud face à la froideur de cette pièce, et pourtant j'avais cette impression de fébrilité et de tristesse. J'allais quitter Avalon, il le fallait, pour son bien et pour celui de tout le monde. Je n'étais pas digne de me tenir dans la même pièce qu'elle après tous ces instants où je l'avais fait souffrir. Elle ne pouvait pas être avec moi, je ne pouvais pas la priver d'un bonheur qu'elle méritait plus que tout et qui m'était impossible de saisir afin de lui remettre. Elle n'avais pas besoin de moi dans sa vie. Les premiers temps avaient été d'une simplicité rassurante, il n'y avait que nous, nous et notre bonheur adolescent de croire qu'une nouvelle vie serait possible dans les sous-terrains du treize. Son corps contre le mien, son regard qui n'en finissait plus de faire chavirer mon âme. Elle ne méritait pas une vie emplie de malheurs, de départ à la guerre sans la moindre précision de retour imminent. Elle méritait un homme capable de la rendre heureuse sans devoir partir chaque matins afin de s'entraîner toujours plus vert la mort. Je fermais les yeux un court instant, cherchant à faire disparaître le feu dans mon cerveau, passant une main rapide dans mes cheveux avant de laisser mon bras retomber contre mes genoux serrés. Le lieutenant Abernathy avait été mis au courant, parce qu'il était actuellement le seul à me comprendre, à m'encourager dans la voie de la justice et de l'honnêteté. Je savais qu'il garderai le secret, qu'il ferait son possible pour me tirer d'affaire si les temps se montraient durs avec moi, il était le seul gradés en qui j'avais en entière confiance, et pourtant nous ne nous connaissions que depuis quelques semaines à peine.  « Aiden ? » La voix d'Avalon me tira de ma léthargie soudaine. Je n'avais rien entendu de ses pas vers moi, bien trop plongé dans mes pensées et dans plans pour faire sortir mon père du district un. Sa voix était teintée de colère, de tristesse et d'inquiétude, et bien qu'elle avait essayée de me le cacher, je la connaissais trop pour ne pas me rendre compte du fait qu'elle n'avait pu retenir quelques larmes quand elle avait compris ce qui se tramait dans mon esprit. « Merci d'être venue. » Je lui accordais un sourire discret avant de m'approcher d'elle, laissant mes affaires de côté sur le banc. J'aurai voulu pouvoir la prendre dans mes bras, poser mes lèvres contre son front et lui dire que tout se passerait bien, mais j'étais comme paralysé devant elle, devant les paroles que j'allais lui dire, devant les actes que j'allais faire. « Tu... tu t'en vas ? » Son visage, le fait qu'elle retenait des larmes de tristesse, ses yeux qui fuyaient les miens. Je voulais m'arracher le cœur et le jeter à ses pieds, lui faire comprendre à quel point j'étais désolé de la tournure que prenait les choses. Des larmes se faufilèrent dans ses iris et je ne pu m'empêcher, dans un réflexe simple, de m'approcher d'elle pour essuyer ses larmes. « Ils ont retrouvés mon père. Il est vivant Ava. » Je séparais ma main de son visage, conscient que cela ne servirait à rien d'essayer de la rassurer alors que mes prochaines paroles aller venir sceller notre séparation. Séparation... Je ne pouvais toujours pas me faire à l'idée, et pourtant là était bien mon intérêt. « Coin refuse d'envoyer une unité pour le ramener, elle pense que la vie d'un simple maire ne vaut pas de déplacer des soldats. » Je déglutis avec difficultés avant de passer de nouveau ma main dans mes cheveux, ne savant quoi dire pour tenter de lui faire comprendre à quel point tout cela était important pour moi. « Il faut que j'aille le chercher. Il est la seule famille qu'il me reste. » Je tentais de retenir les larmes qui poussaient leur chemins au travers de mes paupières, et ce fut peine perdu lorsque je croisais furtivement le regard d'Avalon. Il fallait que je le fasse, il fallait que la libère. « Je peux pas te promettre que je vais revenir, je ne sais même pas si je vais m'en sortir tout seul.... Mais c'est mon père et il à besoin de moi... Je dois y aller. » Je ne voulais pas, je ne pouvais pas lui dire que tout était fini même si je savais très bien qu'Avalon l'avait compris autant que moi. Les mots ne voulaient pas sortir alors que les larmes, elles, s'en donnaient à cœur joie pour dévaler mes pommettes. Il fallait que je lui dise, il fallait que je montre courageux au moins une fois dans ma vie vis-à-vis d'Avalon, elle ne méritait pas que je me défile, elle ne méritait pas un homme incapable de lui dire la vérité sans avoir à omettre les points importants. Elle méritait bien mieux que moi.
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: now you walk by yourself (avalon)   now you walk by yourself (avalon) Icon_minitimeMer 13 Mar - 13:27


Je m'étais attendue à une journée banale. Rien de bien extraordinaire en somme. Surtout dans le district Treize, surtout pour ceux qui n'étaient pas invités à gagner les pistes d'entraînement. A chaque arrivée de nouveaux habitants, nous avions droit au même rituel. Coin et ses sbires essayaient coûte que coûte d'en embrigader quelques uns afin d'agrandir les rangs de l'armée du district fantôme, et quelle surprise cela avait été alors qu'on ne m'avait pas retenu ! Étonnant non ? J'avais pourtant toutes les qualités requises. J'étais lente, peu discrète, sans aucune endurance, et que dire de mes aptitudes sportives... ? J'avais toujours été la plus médiocre de mon niveau lors des activités demandant un minimum de force ou d'endurance. Je n'étais pas douée pour ce genre de choses. En fait, je n'avais jamais su pour quoi j'étais douée. Billie avait développer de grandes qualités de médecin dans le Treize, Rumer avait toujours été d'un courage et d'une détermination sans faille pour tout ce qu'elle entreprenait. Puis il y avait moi. Selon toute vraisemblance, le district Treize pensait que c'était avec les enfants que je m'en sortais le mieux. Soit. Il était vrai que, en quelques minutes, il était possible de me découvrir une passion grotesque. Mais bon, ce qui était sûr, c'était qu'il ne fallait pas compter sur le fait de découvrir les lieux où les rebelles s'entraînaient, puisque jamais je n'allais faire partie de cette petite armée. Tant mieux. Et puis, de toute façon Aiden n'aurait jamais permis ça. L'idée de me voir faire du sport était déjà absurde, alors me voir risquer ma vie dans des combats, c'était des plus insensé.

Il ne s'était rien passé de bien extraordinaire. Une journée comme les autres. Commune. Vide. Sans goût. La seule chose que pouvait nous offrir le Treize, particulièrement en ces jours sombres où seule la guerre comptait. Pouvais-je en vouloir aux habitants, tout comme à Aiden, de ne plus avoir envie de sourire après ce qu'ils avaient vécu ? Certainement pas. J'avais la « chance » de rester ici, dans une sécurité optimale, alors que certains risquaient leur vie au-dessus de nous. Je supportais toutes les absences dues à un travail effréné, parce que tel était mon rôle. Parce que je ne pouvais rien faire d'autre, je ne voulais rien faire d'autre. Les choses devaient être comme cela, pas autrement. Je le savais depuis le début, et pour rien au monde je voulais que cela change. Aiden était un rebelle, et j'étais fière de cet engagement que je n'avais pu comprendre auparavant. J'étais fière de voir que certains avaient le courage de défendre leurs idées alors que la plupart restait terré chez eux par crainte de l'oppresseur, alors que je restais cloîtrée dans un souterrain. Lui, comme les autres soldats, donnait à tous les habitants de Panem bien plus qu'ils ne méritaient. Des gens comme les Carrières des districts riches, ou même ceux qui acceptaient la tyrannie en méprisant toute idée de s'y confronter, méritaient-ils que d'autres donnent leur vie pour leur offrir la liberté ? Je ne le pensais pas, et c'était ce qui rendait les actions des rebelles encore plus respectables. Puis, à côté de tout cela, nous trouvions les humbles habitants qui tentaient bien que mal d'aider la communauté, chacun à un niveau différent. Le mien, était peu passionnant, je devais l'avouer. Mais je me sentais utile. Je n'étais plus là à attendre que les choses passent, même si je n'étais pas des plus active, j'avais un rôle dans le Treize, et cela avait autant d'importance que de partager un appartement avec Aiden. Dans le Neuf, j'avais toujours été la petite Sweenage trop fragile pour travailler dans les champs, trop timide pour adresser la parole à quelqu'un, trop insignifiante pour se trouver un intérêt. Ici l'on me donnait une occupation, on m'accordait de vivre avec la personne qui comptait le plus à mes yeux. C'était tout ce dont j'avais besoin pour être heureuse.

Malgré un quotidien devenu trop banal, je trouvais tout de même goût à ma journée en gardant espoir de retrouver le rebelle pour la soirée. Ce n'était pas comme avant ces derniers temps. Je le sentais épuisé de tous ces entraînements, de l'angoisse de ne pas parvenir à libérer l’État de ses injustices. Je savais reconnaître les préoccupations lorsqu'elles venaient le hanter, alors qu'il avait eu un tempérament si positif au début de notre relation. Cependant je ne disais rien. Là était peut-être mon tort. Ne pas lui avoir assez montré ma confiance en lui, ne pas avoir été un assez bon soutien tout au long de ces mois de plus en plus durs. Pourtant, je ne pensais pas que lui rabâcher l'idée qu'il risquait sa vie sans cesse lui serait d'une quelconque aide. Après tout, il avait déjà des heures d'entraînements physiques, auxquels s'ajoutaient de réunions de stratégie ou je ne savais quel genre de formation de l'armée du Treize. Il avait besoin de penser à autre chose, et j'espérais être en capacité de lui offrir cela. J'allai donc dans l'appartement que nous partagions depuis quelques mois déjà, et fus surprise par la froideur du lieu. Rien ne semblait avoir changé en apparence, et je dus prendre quelques secondes avant de réaliser le problème qui régnait dans ce spartiate carré gris. Il n'y avait rien. Plus rien. Les affaires d'Aiden avaient disparues. Il était parti, sans rien me dire, une nouvelle fois. Mais cette fois, c'était différent. Il était vraiment parti. Projetant de passer la soirée seule blottie sous les draps, je commençais à sombrer dans mes angoisses et mon chagrin. Cependant je fus coupée dans mes projets en découvrant un bout de papier sur le lit, un mot d'Aiden qui n'avait pas été si lâche que je l'avais pensé en me mettant à le haïr comme jamais en quelques secondes à peine. J'allais avoir les explications de tout cela, et peut-être même m'étais-je trompée depuis le début sur ses intentions. Pourtant, il ne servait à rien de se donner de faux espoirs. Le jeune homme n'allait certainement pas prendre l'air deux jours pour revenir après. Non, il avait pris toutes ces affaires, ce qui laissait présager un départ probablement pour longtemps, trop longtemps.

Je m'étais alors rendue à l'endroit prévue. Le hall. Un lieu pas vraiment favorable puisque tout le monde y avait accès, et tout le monde pourrait entendre ce que nous avions à nous dire. Il ne restait plus qu'à espérer que nos échanges soient calmes et mesurés. Un doute me prit lorsque je le vis attendre avec ses affaires. Allais-je me défiler, pour la première fois depuis longtemps, face à cette rencontre qui n'allait sûrement pas être des plus plaisantes ? J'hésitai quelques secondes avant d'effacer ces idées de mon esprit. Je n'avais plus qu'à le rejoindre pour apprendre les raisons de tout cela. Regardant ailleurs, Aiden se retourna lorsque je l'interpellai assez timidement. « Merci d'être venue. » Il m'adressa un sourire tout aussi timide en s'approchant de moi. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que quelque chose n'allait pas. En temps normal, je me serais réfugiée dans ses bras, il m'aurait embrassée et tout aurait été parfait. Mais ce n'était pas le cas. Je restai à distance, et lui demandai quelles étaient ses intentions. Enfin, c'était une bien belle question pour lui demander où il partait, pourquoi, et non seulement s'il partait, parce que c'était évident que oui, il partait. Je ne pus m'empêcher de retenir des larmes en me rendant compte que je le voyais filer entre mes doigts, et que je ne pouvais rien faire pour le retenir. Quand Aiden avait une idée en tête, j'avais beau tout faire contre, il parvenait toujours à ses fins. Pourquoi cela serait-il différent cette fois-ci ? Il s'approcha de moi pour effacer les quelques larmes qui perlaient sur mes joues, mais cela ne fit qu'aggraver ma peine. Il était si distant, si maladroit dans ses gestes qu'il était plus qu'évident qu'il cherchait à s'éloigner de moi pour une raison qui devait lui être chère. « Ils ont retrouvés mon père. Il est vivant Ava. » Je voulais lui répondre que c'était la meilleure chose qui pouvait lui arriver, qu'il fallait qu'il parte immédiatement le chercher sans perdre une seconde. Mais non, je ne dis rien. Parce que s'il partait, il ne reviendrait jamais de cette mission. Et cela, je ne pouvais le concevoir. Il m'avait promis qu'il ne me laisserait plus jamais. « Coin refuse d'envoyer une unité pour le ramener, elle pense que la vie d'un simple maire ne vaut pas de déplacer des soldats. » Plus les éléments s'accumulaient, plus il était clair qu'Aiden était aveuglé par sa soif de vengeance contre les pacificateurs. Il y avait certainement une raison pour que Coin refuse d'envoyer des soldats, elle était peut-être trop froide, mais elle devait bien se rendre compte que cette histoire n'était pas nette, et même pas du tout. « Il faut que j'aille le chercher. Il est la seule famille qu'il me reste. » Bien sûr qu'il le devait, c'était son père. Il avait risqué sa vie en le cachant lorsqu'il était blessé, il avait toujours été un maire exemplaire dans le Neuf, et avait sûrement été un père honorable. Mais réfléchissait-il à la décision qu'il prenait ? Partir à l'aveuglette, dans un district éloigné, probablement rempli de pacificateurs ? C'était une mission suicide. « C'est un piège Aiden. » Au lieu de voir la tristesse prendre le pouvoir de mes pensées, ce fut la colère et l'égoïsme qui se démarqua. « C'est un piège, et toi tu y fonces tête baissée ! Tu réfléchis jamais ! Il y a sûrement une raison pour que le Treize ait décidé de ne pas y aller ! » Ce que je disais était horrible, et tellement différent de moi. Depuis quand défendais-je les décisions du Treize ? Depuis quand disais-je à quelqu'un qu'il fallait laisser son père mourir ? Je ne savais pas ce qui me prenait, sûrement le désespoir de le voir partir sans jamais revenir. Mais ce n'était pas fini. « Si ça se trouve ton père est mort depuis le début, ils font ça juste pour t'attirer à eux. S'ils t'arrêtent ça sera pire que la dernière fois ! Ils vont te torturer pour te faire dire tout ce que tu sais sur le Treize, sur la révolte, sur n'importe quoi ! Et ils t'exécuteront juste après ! Tu peux pas faire ça Aiden ! » Les larmes vinrent encore plus nombreuses que les précédentes à mes yeux. J'étais ignoble. Je n'avais pas le droit de lui faire ça, pas le droit de lui dire que son père était mort, qu'il devait le laisser aux mains de l'ennemi dans le cas contraire, de lui rappeler des moments atroces, et surtout c'était tellement injuste de ma part de mettre tout cela sur le dos du Treize et des ses principes, alors que la seule chose que je voulais était le garder avec moi. Un seul regard et je ne fus pas la seule à laisser échapper des larmes. « Je peux pas te promettre que je vais revenir, je ne sais même pas si je vais m'en sortir tout seul.... Mais c'est mon père et il a besoin de moi... Je dois y aller. » Il ne pouvait pas partir comme ça ! Il allait se faire tuer, se faire massacrer. C'était bien trop dangereux et ambitieux pour une personne seule, et en plus il en était conscient. Face à mon impuissance à le retenir, je devins totalement désespérée. Je ne comptais donc pas assez pour qu'il garde ses esprits et se rende compte qu'il était dans l'erreur totale. « Tu m'avais promis Aiden. » Il ne me restait plus qu'à le faire culpabiliser pour qu'il me déteste encore plus. J'en avais assez dit pour le faire fuir à l'autre bout de Panem, mais il semblait que ce ne soit pas assez pou moi. « Tu m'avais promis que tu ne me laisserais plus jamais. J'ai tout fait pour toi. Tout. Et toi... » Je ne finis même pas ma phrase, je ne savais quoi lui dire sans le regretter encore plus que mes autres paroles. Je le détestais pour sa façon de me faire comprendre que c'était fini. Je le détestais tellement.


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Aiden S. Bregstone
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Aiden S. Bregstone
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△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


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MessageSujet: Re: now you walk by yourself (avalon)   now you walk by yourself (avalon) Icon_minitimeDim 7 Avr - 11:14

L'arrivée d'une guerre était annoncée à nos portes, les tambours ne cessaient de jouer des complaintes qui faisaient dresser la tête de chaque soldats, de chaque personne assez intelligente pour comprendre que l'avenir qui se trouvait devant nous était un avenir aussi noir que le charbon que l'on extrait des mines du district douze. Ils débarquaient par centaines, des hommes, des femmes, et quelques fois même des adolescents à peine sorti de l'enfance qui ne cherchaient dans le district treize qu'un moyen de couper court à leur chance de partir pour les jeux de le faim, ces mêmes adolescents finissaient souvent au champ d'entraînement, un fusil dans leur main et une lueur de vengeance dans leurs yeux. On se bat parce que c'est ainsi que cela doit être fait, parce que l'avenir nous le réclame, parce que notre chef nous le demande. J'allais fuir, fuir le district treize afin de retrouver mon père, de lui donner une chance de s'en sortir comme il m'avait donné une chance de grandir convenablement. Ils allaient me traiter comme un déserteur et sans doute allaient-ils se convaincre que je mourrai avant même d'avoir pu regarder mon père dans les yeux. Je me fichais bien de tout ce qu'ils pouvaient penser, de ces paroles qui jasaient sur moi à peine avais-je mis le pied dans le grand réfectoire. Les districts n'allaient pas tenir le choc encore bien longtemps, l’épuisement, la perte de soldats, la faim, la fatigue, tout ça allait jouer en défaveur de ceux pour qui l'on s'était battus corps et âme, perdant des hommes par dizaines, rendant des femmes veuves et des enfants orphelins. Avalon était toujours la première chose que je voyais lorsque je fermais les yeux sur un champ de bataille. Je voyais son visage souriant et je perdais alors toute conception de la douleur, de la fatigue ou de la mort. C'était sans doute la seule image qui me donnait encore plus envie de me battre afin de pouvoir rentrez chez nous, afin de pouvoir apprécier le temps que nous passions ensemble. Je savais pertinemment que, lorsque qu'elle viendrai à ma rencontre, j'aurai beaucoup de difficultés à la regarder dans les yeux. Pouvais-je simplement mettre un terme à cette histoire que nous vivions depuis un certain temps ? Serais-je capable de la regarder dans le yeux et de lui dire que tout ça prenait fin ici même ? Je n'en était pas convaincu moi-même.

La journée venait de se finir que ma décision n'était pas encore prise. Par plusieurs fois j'avais erré dans les couloirs dans l'espoir de trouver une subite réponse à mes questions. Mes pas s'étaient accélérés alors que le soleil se couchait sur le district treize. J'étais rentrée dans mon habitation en trombe, le souffle court, les pensées perdues dans les limbes créée par ces questions qui n'en finissaient plus. C'est en rassemblant mes affaires que cette dimension de ma vie était soudain devenue réalité, j'allais vraiment partir chercher mon père, et peut m'importait ce que les gens pouvaient bien penser de moi une fois que je quitterai l'enceinte des sous-terrains. Je pris un temps, quelques secondes, afin de dresser une liste des pour et de contre qui s'offrait à moi. Je traçais un trait dans mon esprit, séparant Avalon de mon père, cherchant une façon de tous nous rassembler sans faire le moindre mal a l'un comme a l'autre. Si je partais chercher mon père je devais alors tirer un trait sur Avalon, car cette mission était encore bien plus dangereuse que toutes les autres et que – pour son bien – je me devais de lui donner le maximum de chance afin qu'elle reste en vie et heureuse, même si cela signifiait sans moi. Si je décidais de rester aux côtés de la jeune femme c'était sur mon père que je tirait un trait, lui qui avait toujours tout mis en œuvre pour me soutenir partout, tout le temps, a chaque fois que les épreuves de la vie me faisaient tomber. Quoi qu'il en soit j'étais destiné à faire souffrir quelqu'un plus que de raison, et le choix de ce quelqu'un reposait a présent sur mes épaules, déjà lourdes de toutes mes erreurs passées. Je sortais de l'appartement que nous partagions avec Avalon, lui laissant un mot indiquant l'endroit où je me trouvais mais l'indiquant aussi que nous devions parler de quelque chose. J'empaquetais mes affaires sans me retourner, une seule vision vers le reste de l'habitation et j'étais sur de changer d'avis, de rebrousser chemin et de passer ma nuit à cauchemarder sur la mort de mon père. Ces derniers nuits avaient été peuplés de rêves morbides, je me réveillai sans cesse en sueur, le souffle coupé et les pensées encore perdus dans ces rêves tristes et noirs. Je voyais toujours les corps des êtres que je portais de mon cœur se faire brûler, découper, torturer, et je me tenais là, incapable de faire le moindre geste. Par plusieurs je m'étais levé au beau milieu de la nuit afin de glisser ma tête sous un filet d'eau froide, espérant ainsi calmer l'agitation de mon cerveau. J'avais toujours l'appréhension de mettre un terme au sommeil d'Avalon à chaque fois que les cauchemars s'introduisaient dans ma tête, et pourtant jamais elle ne s'était réveillée à mes côtés afin de calmer mes angoisses. Il n'y avait que très peu de choses que je reprochais à la jeune femme, d'ailleurs je finissais toujours par effacer ces choses d'un revers de la main en concluant que j'avais été bien stupide de penser tout ça, et pourtant – à chaque fois que je rentrais exhaussé des entraînements – elle se tenait dans l'habitation et ne semblait pas se rendre compte du mal être qui faisait rage en moi.

Je quittais l'habitation en hâte, ne me retournant pas sur cet endroit qui avais abrité des moments simples, heureux, des instants que j'avais partagés avec Avalon et qui avaient contribué à rendre mon quotidien moins morose, triste et sombre. Revenir de cette mission n'était pas dans le plan, et je savais pertinemment que cela serait sans doute la dernière mission qui me serais donnée d'exécuter. Le lieutenant-colonel Abernathy avait tout mis en œuvre pour essayer de me convaincre afin de rester, il avait également essayer de me fournir quelques hommes avec qui mener à bien ma mission, mais Coin avait tout refusée en bloc, prétextant que la perte de plusieurs soldats n'entraînerai que la démotivation des autres, et cela n'était pas acceptable alors qu'une guerre se préparait. Il fallait que je parte, seul, que je redevienne ce rebelle qui connaissait la forêt par cœur et qui n'avais confiance qu'en son instinct. Il fallait que je retrouve des hommes et des femmes assez redevables envers moi pour m'aider dans la mission qui consistait à ne pas se faire étriper afin de ramener mon père vivant dans le district treize. Tous les rebelles que je connaissais dans chaque districts, il me fallait de tous les retrouver et, pour certains de leur rappeler du fait que j'étais et que je demeurer le plus jeune chef rebelle de toute l'histoire de Panem, que j'avais par plusieurs fois montrer ma bravoure et ma volonté de mettre fin à la tyrannie et – si il le fallait – j'allais devoir les menacer pour qu'ils acceptent de me suivre. Les rebelles étaient loin d'être des lâches, mais certains avaient une famille, des enfants, et n'acceptaient presque plus de missions suicides comme celle-là. Je me dirigeai vers le grand hall, mon sac rempli de toutes les affaires qui pourraient m'être utiles une fois en dehors du treize. A force de vivre caché dans les sous-terrains on en oubli la couleur du soleil, le bruit des feuilles volantes entre les arbres, on en oubli même le temps, la chaleur ou le froid, ce pourquoi j'avais rempli mon sac de tous mes vêtements, afin de ne pas être surprise sur la pluie s'abattait sur moi ou si la chaleur engourdissaient mes muscles. Le doute ne pouvais plus être de rigueur, j'allais partie dans les minutes suivantes, mais avant il fallait que je lui explique, a Avalon, il fallait que je lui dise que je l'aimerais toujours, qu'importe si je devais mourir dans les jours à venir. Elle est et restera la seule personne à qui mon cœur appartient complètement.

J'avais posé mes affaires à mes pieds alors que je m'étais assis sur l'un des bancs du grand hall, dans l'attente d'Avalon qui – je l'espérais – viendrai me rejoindre pour que je puisse lui donner des explications. Il y avait une part de moi qui redoutait le fait qu'elle soit peut-être restée dans notre habitation. Sans doute n'avait-elle pas voulu faire face au lâche que j'étais, sans doute c'était-elle renfermée sur elle-même afin de ne pas avoir à souffrir de me voir partir. Cela aurait mentir de dire que je ne redoutais pas ce moment, cet instant où ses yeux croiseront les miens et où je ne pourrai pas faire marche arrière. Je ne voulais pas la quitter, elle qui m'avait tant apportée que qui avais réussi, avec le temps, à me faire confiance, a me croire quand je lui disais que je l'aimais bien plus que tout autre chose que cette planète. Je ne voulais pas et pourtant là était bien ma décision. Il ne fallait pas qu'elle souffre plus encore, et tout ce que je pouvais lui apporter en temps de guerre n'était que souffrance, attente et inquiétude. Était-ce la vie que je voulais pour elle ? Je n'avais pas entendue la jeune femme, se trouvant dans mon dos, si bien qu'elle du m'interpeller pour que je puisse lui faire face. Des larmes étaient déjà visible dans ses yeux, et les miennes n'allaient pas tarder à faire leur apparition, ce pourquoi je me décidais à lui sourire, préférant lui donner l'illusion que tout se passerait bien pour nous. Elle était si distante, si froide, et cette vision de la jeune femme me brisa le cœur un peu plus. J'aurai voulu pouvoir m'approcher d'elle, la prendre dans mes bras en lui mentant sur le fait que tout allait bien se passer, mais j'étais incapable de faire le moindre mouvement vers elle afin de la rassurer sur une chose dont j'ignorais tout. Elle pouvait se passer de moi, elle apprendra à vivre sans moi, et sans doute trouvera t-elle quelqu'un qui puisse la rendre heureuse, bien plus que je n'aurai jamais réussi à le faire. Elle était tout, tout ce qui me gardait vivant, tout ce qui faisait battre le sang dans mes veines et il fallait que je mette un terme à notre histoire afin qu'elle puisse vivre sans cette attente insoutenable, sans cette inquiétude de me retrouver mort. Elle serait sans doute beaucoup mieux sans moi.

Je tentais d'essuyer ses larmes mais là encore elle ne pouvait y trouver qu'un contact froid, dénué de toutes envies de lui mentir ou de faire semblant qu'un avenir radieux nous attendait pour les jours à venir. Je reculais, préférant briser ce contact qui n'allais que m'affaiblir un peu plus. Les minutes qui suivirent furent dédier à l'énonciation des faits, le pourquoi du comment qui pouvait expliquer mon départ précipité en dehors du district treize, et alors que ma voix se teinta d'espoir lorsque je lui parlais de mon père que des troupes avaient aperçu vivant, le regard d'Avalon changea du tout au tout, ne laissant place qu'à un froid qui me prenait dans tout le corps. Elle n'était pas heureuse, elle ne faisait même pas semblait d'être heureuse afin de me conforter dans l'idée qu'aller chercher mon père était la meilleure chose à faire. Avalon ne semblait pas se soucier du mal qui pouvait bien arriver mon géniteur, cet homme même qui avait tout mis en œuvre pour l'aider elle et Rumer lorsque leur père était décédé d'un terrible accident de chasse. J'avalais difficilement ma salive, détournant mon regard du sien pour ne pas qu'elle voit à quel point son attitude me blessais. Les larmes me montaient aux yeux mais je les balayais d'un revers de la main avant que la jeune femme ne puisse s'en rendre compte. De ma voix cassée je continuais mes explications, même si elle semblait ne pas se ravir elle avait au moins le droit de savoir pourquoi je partais, pourquoi la vie de mon père avait une importance folle à mes yeux. « C'est un piège Aiden. » Je fermais les yeux pour ne pas avoir à en entendre plus, je ne voulais pas en entendre plus. Elle agissait avec tellement d’égoïsme que j'essayais de me persuader qu'elle n'avait pas prononcée ses dernières paroles. Ça ne pouvait pas être Avalon en train de me dire que je courrais droit dans un piège, en train de dénigrer tout ce pourquoi je m'étais battu, en train d'enterrer mon père avant même qu'il ne soit mort.  « C'est un piège, et toi tu y fonces tête baissée ! Tu réfléchis jamais ! Il y a sûrement une raison pour que le Treize ait décidé de ne pas y aller ! » Les paroles de la jeune femme me heurtèrent à tel point que je dus me mordre vigoureusement la lèvre pour ne pas crier. Elle avait tous les droits d'être en colère contre moi, contre ce que j'étais en train de faire, mais en aucun cas elle avait le droit de parler de mon père de cette façon. A ses yeux l'homme était déjà mort, en train de croupir dans une fosse commune établie par les pacificateurs, et sans doute était-ce le cas, sans doute était-je en train de tomber dans un piège. « Tu as raison... Je ne réfléchie jamais, c'est même comme ça que j'ai été placé à la tête des rebelles du neuf. C'est aussi comme ça que j'ai permis au district treize d'avoir la main mise sur les districts. » L'ironie dans ma voix était si facilement détectable que je m'attendais à recevoir une gifle que j'aurai certainement mérité. Je ne pouvais pas le laisser là-bas, et quand bien il serait déjà alors j'aurai quand même la certitude d'avoir tout mis en œuvre pour aller le chercher. Je détournais un peu plus mon regard de celui d'Avalon, toujours blessé par les paroles qu'elle venait de me dire, fixant mon regard sur la grande porte du district treize, celle que le lieutenant Abernathy allait ouvrir ce soir pour que je puisse sortir d'ici.

« Si ça se trouve ton père est mort depuis le début, ils font ça juste pour t'attirer à eux. S'ils t'arrêtent ça sera pire que la dernière fois ! Ils vont te torturer pour te faire dire tout ce que tu sais sur le Treize, sur la révolte, sur n'importe quoi ! Et ils t'exécuteront juste après ! Tu peux pas faire ça Aiden ! » Je baissais la tête, un peu plus abattu par les dires de la jeune femme qui ne faisaient que m'enfoncer encore et toujours dans le sol. Je voulais partir, maintenant, ne pas lui adresser le moindre mot et simplement partir loin d'ici, loin de tout ces gens hypocrites qui me servais la même chose à chaque repas. Avalon était si dure dans ses paroles qu'elle réussi à faire céder le barrage de mes paupières, je sentis une larme tracer son chemin sur ma joue avant de s’écraser durement contre le sol du grand hall. « Mon père à toujours tout fait pour toi, et pour Rumer. Il était là quand tout le monde vous à tourné le dos, quand vous étiez seules et sans personne. Il à fait des pieds et des mains pour assurer votre sécurité, pour s'assurer que vous mangiez tous les soirs. C'est un homme bon, généreux et loyal, je suis fier d'être son fils. » Je lançais un regard sur la grande porte avant de porter celui-ci sur Avalon, elle qui avait appris à m'aimer, elle qui avais toujours été là pour me soutenir, elle pour qui j'aurai donné bien plus que ma propre existence. Il fallait que je me calme, que je fasse taire ce bruit dans mon esprit qui me disait de tout abandonner pour m'enfuir à toutes jambes sans lui dire le fond de ma pensée. Je ne pouvais pas la laisser là, pas après tout ce que nous avions vécu ensemble, mais ses paroles ne me donnaient que l'envie de partir. Il fallait que je fasse un choix, que je détermine si la vie de mon père valait la peine de perdre l'amour d'Avalon. « Ils ne m'exécuteront pas si j'arrive à partit avant, mais je vois que tu places toujours autant d'espoir en moi.» Je redevenais ironique et froid devant la femme que j'aimais, chose qui fit monter le sel à mes paupières. Je m'en voulais de me comporter de la sorte alors qu'elle était venue dans le treize pour honorer ma mémoire alors qu'elle me croyait mort. Mais les paroles de la jeune femme ne faisaient que me provoquer un peu plus, là était le seul moyen pour Avalon de me retenir, il fallait qu'elle me fasse mal, qu'elle me fasse culpabiliser et cela marchait, en partie. Ma tête n'était plus qu'un torrent d'information et de doutes qui ne voulais pas se taire, mais je savais que je ne pourrai plus jamais me regarder en face si je laissais mon père mourir dans les bras des pacificateurs. « Je suis désolé.. Je n'aurai pas du dire ça de cette façon. Mais c'est mon père Ava ! C'est mon père et il est la seule famille qu'il me reste. Tu as encore Rumer et tu as retrouvée Billie.... Moi je n'ai plus de famille à part lui. Je dois y aller, même si ça veut dire que tu dois me détester pour le reste de tes jours. » Je me reculais un peu plus pour ne pas faire voir à la jeune femme que je regrettais ses paroles à peine étaient-elles sorties de ma bouche. Je ne voulais pas qu'elle me déteste, mais si c'était la seule chose à faire pour qu'elle accepte de me voir partir alors c'était la chose que j'accepterai. Il fallait qu'elle m'en veuille à un tel point que la seule vision de mon visage lui donne envie de vomir, il fallait qu'elle m'oublie et qu'elle soit persuadée que je ne reviendrais pas, c'était la seule manière pour elle de faire sa vie sans moi.

« Tu m'avais promis Aiden. » Cette dernière paroles prononcée par la jeune femme me mis à terre, je ne pouvais plus empêcher les larmes de tracer leur sillons hors des mes yeux. Je lui avais promis, promis que plus jamais elle ne devrait être seule, que plus jamais elle n'aurait peur de me perdre, et j'étais en train de briser cette promesse sous ses yeux. Je m'avançais vers son sac et en tira la bague de ma mère d'une petite poche. « Tu m'avais promis que tu ne me laisserais plus jamais. J'ai tout fait pour toi. Tout. Et toi... » « Et moi je m'en vais. » Je m'approchais d'elle et qui fit glisser ma main dans la sienne quelques secondes, juste le temps pour que ses doigts se renferment sur la bague que je lui avais promis un jour. « Je suis désolé... Désolé de devoir partir sauver mon père, désolé de te laisser là après tout ce que tu as fait pour moi, mais je n'ai pas d'autre choix.» Je déglutis difficilement tout en m'éloignant d'elle, revenant à ma place initial et jetant un coup d’œil sur la grande porte devant laquelle se tenait deux gardes qui me regardaient fixement, prêts à ouvrir dès que je serais sur le point de partir. « Je préfère que tu vives sans moi plutôt que tu vives avec un homme tellement dégoûté de lui-même qu'il n'osera même pas plus se regarder dans une glace, tout ça parce qu'il à laissé son père mourir. Alors oui... traite moi de lâche, d'abruti, de tout ce que tu veux.. Déteste moi si c'est plus simple de cette façon, mais je vais le chercher. Je suis désolé Avalon, c'est fini.» Je me mordis la langue, faisant affluer le sang dans ma bouche pour ne pas avoir à fondre en larmes devant elle. Je ne méritais rien de son amour, de son amitié ou même de sa compassion. Si là était la seule façon pour elle de vivre sans moi alors il fallait que j'accepte le fait qu'elle me déteste pour le reste de ses jours.
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Avalon R. Sweenage
DISTRICT 9
Avalon R. Sweenage
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△ à Panem depuis le : 23/04/2011
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now you walk by yourself (avalon) Vide
MessageSujet: Re: now you walk by yourself (avalon)   now you walk by yourself (avalon) Icon_minitimeMar 30 Avr - 13:14

Pourquoi ne m'étais-je rendue compte de rien ? Avais-je été aveugle, ou avais-je voulu l'être ? Je n'avais aucune réponse. J'étais seulement dans l'incompréhension, dans l'angoisse de l'avenir, dans la culpabilité de ne jamais avoir su entendre les maux des gens. Si j'avais été attentive, si j'avais reconnu quelque détresse chez lui, peut-être aurais-je pu éviter cette soirée épouvantable, peut-être aurais-je pu prévenir cette fuite impulsive. Mais non. Avalon n'avait toujours pensé qu'à ses propres petits problèmes, et ne portait aucune importance aux sentiments et émotions que pouvait trahir un simple regard. Je n'avais pas été là comme il l'avait été pour moi, je n'avais pas réfléchi à tout ce que pouvait entraîner le fait d'être un rebelle, un homme de guerre, un homme qui tuait, et qui se retrouvait enfermé dans un souterrain en ayant pour seule consolation son visage et ses mains couvertes de sang tous les matins dans le miroir. C'était faux. Tout cela, je le savais, ou du moins, je pouvais me l'imaginer. Mais que pouvais-je dire ? Fallait-il que je me taise au risque de paraître insensible, ou parler et faire resurgir des blessures encore douloureuses ? Cette question me torturait bien souvent lorsque je le voyais revenir épuisé de ses journées, particulièrement après des missions à hauts risques. Que lui dire ? Je n'avais jamais été douée pour trouver les mots dans de simples situations, alors ce n'était certainement pas là que j'allais devenir la meilleure des confidentes. J'attendais donc qu'il se confie, mais cela était bien rare, et tout à fait compréhensible. Qui voudrait se souvenir de scènes de combats et d'anarchie ? Pas grand monde, j'étais prête à le parier. Et pourtant, peut-être aurais-je dû le pousser à me parler de ces choses qu'il me cachait, des angoisses qui le rongeaient et qui lui gâchaient la vie. Il fallait que je change, qu'il sache que j'étais là pour lui, et qu'il n'avait pas à s'inquiéter pour moi désormais. J'étais disposée à tout entendre, même ses idées les plus noires. Pourtant, le moment n'était pas à me questionner sur ce qui n'avait pas fonctionné entre nous. Le sentiment qui m'envahissait était tout autre. Ce n'était que de la détresse qui entraînait une confusion dans mes pensées, si bien que je ne savais quelle émotion m'inspirait la nouvelle du départ d'Aiden. Tristesse ? Colère ? Peur ? Sûrement un peu de tout. Mais ce dont j'étais sûre était ma volonté d'obtenir des explications claires, honnêtes et précises. Pourtant, je redoutais ses paroles. Il ne comptait pas partir pour quelques heures, ou quelques jours. S'il avait pris la peine de m'attendre avant son départ, c'était plus grave qu'une simple mission et cela signifiait peut-être que je n'allais pas le voir avant quelques temps.

Même si l'idée contraire m'effleura l'espace d'une seconde, je me décidai rapidement à me rendre au point de rendez-vous. Je m'étais défilée assez souvent pour savoir que ce n'était en aucun cas la meilleure solution si l'on voulait être considéré comme quelqu'un de mature et responsable. Je n'avais peut-être pas la prétention de me croire jeune femme idéale, mais je pensais avoir fait de rudes efforts pour effacer mes défauts les plus importants. A peine arrivée dans le hall des souterrains du Treize, je ne pus empêcher l'émotion me submerger. Je le voyais au loin, prêt à partir, et ça me tuait de me dire que je n'avais rien vu venir, que je n'avais rien fait pour qu'il se sente mieux ici – en même temps, qui pouvait se sentir bien ici ? - et qu'il allait quitter le district pour plus de temps que je l'aurais voulu. Je fus prise d'un élan regrettable et regretté dès l'instant où les premiers mots m'échappèrent pour finir en une critique acerbe et injuste du jugement du jeune homme qui me faisait face. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que tout cela ne lui plaisait pas, que ça ne lui plaisait pas du tout. Il ne cherchait même pas à savoir d'où pouvait me venir ces pensées... Bien sûr que je n'insinuais pas des horreurs sur lui et son père, mais puisqu'il semblait sourd à ma détresse cachée, je ne comptais pas me retenir. Surtout après de tels mots. « Tu as raison... Je ne réfléchis jamais, c'est même comme ça que j'ai été placé à la tête des rebelles du neuf. C'est aussi comme ça que j'ai permis au district treize d'avoir la main mise sur les districts. » Il faisait preuve d'une telle mauvaise foi. Jamais je n'avais parlé de son engagement, jamais je n'avais remis en question tout ce qu'il avait pu accomplir aux côtés des rebelles. Je n'avais abordé que sa décision de partir sur un coup de tête, sans aucune aide, ni aucune idée de savoir où aller. C'était du suicide ! Il avait beau soutenir l'inverse, il devait avouer que j'avais raison. « Ça n'a rien à voir ! Tu fais exprès de tout mélanger... Tu sais très bien que je n'ai rien dit sur ton engagement ! » Je n'allais tout de même pas le laisser m'accuser de mots que je n'avais pas prononcés. J'avais conscience de ne pas être délicate dans mes paroles, et c'était peu dire, mais il ne m'avait jamais traversé l'esprit de le dénigrer, de rabaisser son père, son action dans le Neuf et tout le reste. Il transformait mes paroles parce qu'il savait qu'au fond, j'avais raison, et que cette idée de partir à des centaines de kilomètres d'ici, dans un lieu sûrement rempli de pacificateurs et pro-capitole, était tout simplement se rendre à l'ennemi.

J'avais conscience que mes paroles étaient déplacées, que je n'avais aucun droit de juger un choix alors que je passais mes jours à ne rien faire, ici, dans le Treize. Mais il ne faisait rien pour m'aider à me calmer. Il prenait chaque mot pour ce qu'ils disaient, ne comprenait pas que ce n'était qu'une tentative des plus maladroites pour le faire rester dans les souterrains plutôt que de prendre des risques inconsidérés à l'extérieur. Je le blessais au plus haut point sans le souhaiter, mais la colère qu'engendrait mon inutilité m'empêchait de raisonner et de contrôler mon expression. « Mon père à toujours tout fait pour toi, et pour Rumer. Il était là quand tout le monde vous à tourné le dos, quand vous étiez seules et sans personne. Il à fait des pieds et des mains pour assurer votre sécurité, pour s'assurer que vous mangiez tous les soirs. C'est un homme bon, généreux et loyal, je suis fier d'être son fils. » Aiden avait le regard fuyant, et moi de même. Je ne tenais pas trop à ce qu'il voit mon énervement, même si je ne pus retenir un soupir d'exaspération à l'entente de ses paroles. Quand avais-je dit du mal de son père ? Jamais. Je n'avais fait que dire qu'il n'était certainement plus en vie, je le pensais. Ou alors, il s'était enfui je ne savais où. Mais cela m'étonnait fortement que des pacificateurs l'aient gardé dans une prison uniquement pour assouvir une vengeance. « C'est facile de transformer ce que je dis... Je sais que je dois beaucoup à ton père, je serais même peut-être plus là sans lui. Mais ouvre les yeux un peu ! D'où viennent tes informations ? T'en as une idée ? Je ne pense pas me tromper beaucoup en disant que ça vient du pacificateur que l'on connaît très bien. » Je n'en avais en vérité aucune idée. Mais cela me semblait plus que probable. Seul un pacificateur pouvait avoir cette information, et je n'en voyais qu'un qui avait quelque chose contre Aiden. Certes, je ne connaissais pas beaucoup de gens de son espèce, mais j'étais sûre que celui-ci était capable de se servir d'une personne pour en atteindre une autre. Je voulais me tromper, être enfermée dans un genre de paranoïa qui me présentait ce pacificateur coupable de chaque malheur. Cependant, il fallait qu'il se fasse à l'idée que ce ne pouvait être que lui l'instigateur de toute cette histoire. On ne retrouve pas une personne disparue des mois plus tôt par hasard. « Ils ne m'exécuteront pas si j'arrive à partir avant, mais je vois que tu places toujours autant d'espoir en moi.» C'en était assez. Cette façon de me faire dire ce que je n'avais pas dit me mettait hors de moi. Je savais que mes mots n'étaient pas plaisants, mais ce n'était pas une raison pour les rendre encore plus forts que ce qu'ils étaient déjà. Il voulait m'entendre dire du mal sur lui, me faire culpabiliser ? Il avait réussi. Mais je n'avais pourtant pas l'intention de m'en repentir. Je croyais mes mots, j'étais persuadée qu'il n'y avait pas d'autre alternative, et pourquoi ? Parce qu'il fallait être désespéré pour croire qu'il pourrait se rendre dans un district éloigné sans se faire prendre, sauver un père soi-disant vivant sans alerter le moindre pacificateur.

Au fond de moi j'espérais me tromper. J'aurais même aimé oublier cette colère qui ne cessait de me contrôler, mais elle était plus forte que moi. « Arrête !! » J'en avais assez de le voir me reprocher autre chose que mes paroles. Qu'il me dise que j'étais sans cœur à lui dire d'abandonner la chance de revoir son père, que je ne comprenais rien à son rôle de rebelle qui demandait des sacrifices, mais en aucun cas je ne voulais l'entendre dire que je n'avais aucune estime pour lui et tout ce qu'il entreprenait. « Arrête ! Ce n'est pas que toi ! N'importe qui se ferait tuer ! Même ton lieutenant ou je ne sais qui d'autre ! Tu croyais quoi ? Que j'allais te laisser partir sans rien dire ? Si tu ne voulais pas entendre ça il fallait partir sans rien dire, ça n'aurait pas été la première fois. » J'étais dure, oui, mais lui aussi l'avait été. Je commençais à me fatiguer de cette conversation qui n'aboutissait à rien à part une dispute irréconciliable. Nous étions tout deux aveuglés par ce que nous croyions entendre, ça en devenait ridicule. « Je suis désolé.. Je n'aurai pas du dire ça de cette façon. Mais c'est mon père Ava ! C'est mon père et il est la seule famille qu'il me reste. Tu as encore Rumer et tu as retrouvée Billie.... Moi je n'ai plus de famille à part lui. Je dois y aller, même si ça veut dire que tu dois me détester pour le reste de tes jours. » Que pouvais-je répondre à cela sans qu'il finisse par me haïr ? Il avait raison. Mes proches étaient avec moi, du moins, ceux qu'il me restait, alors que lui se retrouvait seul dans le Treize, avec un petit espoir de retrouver son père. La vraie Avalon, celle que je m'évertuais de devenir jour après jour auprès de ceux que j'aimais, l'aurait poussé à partir dans les districts pour retrouver le seul et unique être qui constituait sa famille. Mais ce soir, je n'étais pas elle. Je me contentai d'essayer de le rendre coupable. C'était une façon bien basse de le retenir, ou juste de lui faire regretter ce choix, je ne savais plus trop en vérité, parce que je n'allais certainement pas recevoir de la gratitude pour mon comportement. « Et moi je m'en vais. » Dans le genre message brutal, il gagnait haut la main. Il ne m'en fallait pas plus pour me couper toute envie de lui répondre, de rester là avec lui alors qu'il ne souhaitait qu'une seule chose : partir et me laisser seule. Je fus surprise de le voir s'approcher, encore plus en sentant l'objet qu'il glissait dans ma main. Quel était son objectif ? Il disait devoir partir, ne pas avoir l'intention de revenir, mais il me donnait le seul objet qui le rattachait à sa famille. Je sentais déjà les larmes qui venaient à mes yeux, et pourtant, elles ne coulèrent pas. J'avais la main crispée sur la bague. Mon corps tout entier était tendu, et je ne savais quelle réaction allait se manifester après de telles paroles. « Je suis désolé... Désolé de devoir partir sauver mon père, désolé de te laisser là après tout ce que tu as fait pour moi, mais je n'ai pas d'autre choix. » Je restais sans voix alors qu'Aiden reculait. Il avait fait son choix, et je ne pouvais plus rien faire pour qu'il change d'avis. Il ne me restait plus qu'à le laisser partir, sans m'y opposer. « Je préfère que tu vives sans moi plutôt que tu vives avec un homme tellement dégoûté de lui-même qu'il n'osera même pas plus se regarder dans une glace, tout ça parce qu'il à laissé son père mourir. Alors oui... traite moi de lâche, d'abruti, de tout ce que tu veux.. Déteste moi si c'est plus simple de cette façon, mais je vais le chercher. Je suis désolé Avalon, c'est fini.» Il ne m'en fallut pas plus pour me faire fondre en larmes. Ça allait vraiment finir de cette façon, après une espèce de dispute n'ayant aucun sens ? J'étais perdue dans une multitude de sentiments. Colère, tristesse, culpabilité, regret, solitude... Moi-même je ne savais quel serait ma réaction à chaque seconde passée devant Aiden en ce moment. Entre quelques sanglots, je parvins à prononcer quelques mots. « Pourquoi tu ne me dis pas que tu pars pour une mission et que tu reviendras bientôt ? » Je pensais tellement ces paroles. Pourquoi ne pas m'avoir menti ? J'aurais mille fois préférée, quitte à découvrir la vérité par la suite, mais nous nous serions évités cette conversation désagréable. Je ne lui adressais aucun regard, je me contentais de regarder l'objet qu'il avait déposé dans ma main. A quoi allait-il me servir à part me rappeler constamment cette soirée, une déception et un regret tels que je ne pourrais pas m'en sortir. Je n'en voulais pas. Il pouvait garder sa bague, en faire ce qu'il voulait, même l'offrir à quelqu'un d'autre. Cela ne me regardait plus à présent.

Me doutant cependant qu'il ne la reprendrait pas aussi facilement, je la mis dans son sac que je jetai à ses pieds quelques secondes après. J'étais consciente que, dans tous les cas, nous ne pourrions pas revenir ensemble. Nous avions tous les deux dit des choses qui dépassaient nos pensées, et qui avaient blessé l'autre de façon probablement impardonnable. Soit il ne revenait pas, soit nous allions devoir nous supporter pendant des années dans cette prison. Je n'avais plus rien à lui dire, il avait très bien conclu notre relation. « Va-t-en. » Après tout, c'était ce qu'il voulait depuis le début. Partir d'ici et retrouver son père. Je ne pouvais pas lui en vouloir, j'aurais agi de la même manière. Mais au fond de moi, je sentais tous mes espoirs se briser. J'avais mes sœurs, certes, mais qu'allais-je faire sans lui ? Il était la seule raison pour laquelle je restais dans le Treize sans me plaindre à longueur de journée. Mais tout ça était fini. Fini.

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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
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△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
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△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


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MessageSujet: Re: now you walk by yourself (avalon)   now you walk by yourself (avalon) Icon_minitimeSam 18 Mai - 16:21

Des jours, des semaines, des mois. Personne n'aurait pu le voir venir, pas même Avalon alors que nous partagions une habitation ensemble. Mes pensées, mes idées, mes combats, tout mon esprit c'était embrouillé pour ne plus laisser qu'une coquille vide de sens, de vie. Pendant des jours j'avais déambulé dans les couloirs du district treize, accomplissant avec perfection toutes les activités décrites sur mon emploi du temps. Manger, courir, s'entraîner, ramper, se doucher, dormir. J'avais suivi a la lettre tout ce que l'on m'avait dit de faire, et pourtant je ne ressentais plus rien que du désespoir et de la honte. La purge, la plupart des rebelles étaient morts, tous mes amis resté au neuf avaient reçus une balle dans la tête en récompense de s'être battus pour libérer leur district. J'avais sombré dans une spirale infernale, ne parvenant pas a redresser la barre et a être de nouveau le jeune homme rieur, aimable et aimant que j'avais toujours été. La noirceur avait rempli une partie de mon âme, et toutes les épreuves par lesquelles j'étais passé n'avaient fait qu'augmenter un peu plus la souffrance que je pouvais ressentir. Avalon ne l'avait pas vu, ou peut-être avait-elle vue cette désolation qui c'était emparée de moi et qu'elle avait décidée de ne rien dire. Je rentrais chaque soirs, de plus en plus en retard, de plus en plus fatigué par les entraînements. J'étais en train de m'éteindre, lentement, et j'avais décidé de ne rien faire pou combattre cette sensation. La vie me manquait. La vie, pure, simple, dénuée d'égoïsme et de dictature. Je voulais courir dans la forêt, rire avec des mes amis, passer la journée avec mon père, pêcher, chasser – quant bien même j'avais toujours été pitoyable dans cette activité – sentir les parfums enivrants de du district neuf. Avalon, Rumer, Billie, Kathleen, Julian, mon père, et même Raven, je voulais qu'ils soient tous là, a mes côtés. Julian n'avait pas donné de signe de vie depuis des mois, mon frère me manquait, sa présence me manquait. Tous mes amis étaient parti, un par un. Kathleen avait vécues des choses horribles, mais Billie était toujours là pour elle. J'étais sans doute égoïste, jaloux de voir que mes amies d'enfance n'avait pas crues important de me voir, de demander des mes nouvelles. Raven était mon supérieur, une sorte de mentor, mais il ne me devait rien. Rumer s'entraînait sans relâche pour l'armée du treize et Avalon... Avalon faisait son possible pour ne pas tout envoyer en l'air. J'étais le plus égoïste mais aussi le plus seul.

Il fallait que ça s'arrête.

Mon père était une porte de secours, en le sauvant peut-être allais-je réussir a me retrouver, a retrouver le Aiden dont Avalon était tombée amoureuse. Il est ma seule famille, l'une de ces personnes pour lesquelles je serais prêt a balancer mon propre cœur sur la table en échange de leur vies. Il ne pouvait pas mourir, pas comme ça, pas maintenant alors que j'avais besoin de lui comme jamais. Quand ma mère était partie, quand elle avait pliée bagage pour refaire sa vie dans le district quatre, mon père avait pris sur lui pour ne jamais me montrer a quel point son départ l'avait bouleversé. Il était resté droit, fier, et il avait fait passé mon bonheur avant le sien, me fournissant tout ce dont j'avais besoin et bien plus encore. Mon père n'était pas un héros comme on l'entend aujourd'hui, il n'avais rien du combattant fort mais les vrais héros sont ceux qui magnifient une vie dont ils ne veulent plus. Alors il avait tenu, pour moi, pour le district neuf et tous ses habitants. Avalon, allait-elle comprendre tout ça ? Allait-elle comprendre le fait que j'avais ce besoin, cette chose brûlante au fond de ma cage thoracique, qui me poussait a sacrifier ma propre vie pour celle d'une personne bien plus importante que moi ? Je priai, un dieu que je connaissais pas, pour que la jeune femme puisse comprendre cette envie et qu'elle puisse me laisser partir sans tenter de me retenir en faisant de moi un martyr stupide et inconscient. A peine était elle arrivée que les larmes avaient envahit mes paupières, mais j'étais fatigué, fatigué de toujours pleurer dans des instants comme celui-ci, fatigué d'être faible. L'amour nous rends moins sauvage, moins orgueilleux, et on en viens même a oublier les choses basiques qui nous ont donnés envie de nous battre. Avalon était ma plus grande faiblesse, elle le savait et je le savais. Et pourtant, pourtant son regard suffisait a me faire oublier les plus grands malheurs de cette terre. Il fallait que ça s'arrête, que je sois assez fort pour la regarder dans les yeux et lui dire que tout ça allait prendre fin d'une minute a l'autre, parce que j'avais autant besoin de mon père que d'elle dans ma vie. Ils étaient les seuls, les seuls a avoir cette emprise sur moi, a pouvoir me rendre aussi faible. La famille, l'amour, tout autant de chose capable de vous foutre a terre, un genou sur la gorge et la seule vision de votre vie qui prend fin. Fallait-il que je me montre méchant envers elle afin de pouvoir partir d'ici sans le moindre remords ? Avalon parlait de mon père avec une voix si détachée, presque dénuée de tous sentiments, alors que ce-dernier avait toujours tout fait pour la protéger quand son père avait périt dans ce terrible accident.

Mes mots dépassèrent mes pensées, si bien que je pus déceler la pointe de colère qui s'était installée dans les yeux d'Avalon. J'avais été trop dur avec elle alors que toute la faute ne reposait que sur mes épaules. Il était trop tard pour revenir en arrière, quant bien même je l'aurai voulu. Tout ça allait prendre fin, cette relation que nous avions mis beaucoup de temps a bâtir, la confiance que la jeune femme pouvait avoir en moi, tout cet amour que nous avions partagés au fil des jours. Tout. « Ça n'a rien à voir ! Tu fais exprès de tout mélanger... Tu sais très bien que je n'ai rien dit sur ton engagement ! » Nous allions tout deux dire des choses horribles, plus horribles encore que tout ce que j'avais imaginé lorsque j'avais tenté de me représenter ce moment et toutes le choses que j'aurai du lui dire. Cette conversation était un terrain miné, mais aussi un moyen de dire tout ce que nous avions sur le cœur, toutes ces choses que l'on se gardait cachés pour ne pas heurter l'autre, pour ne pas perdre l'amour. « C'est ce que tu insinues, tout comme tu insinues que mon père est sans doute mort.. Tu crois pas que je l'ai déjà imaginé ? Que je ne sais pas qu'il y a de grandes chances pour qu'il soit déjà enterré quelque part ? Bien sur que je le sais …. Mais je tente le coup, je prend le risque quitte a y perdre tout ce que j'ai. » Mon regard fuyais le sien, je me retrouvais bientôt a jouer avec mes doigts, pris d'une angoisse soudaine de me m’effondrer devant les mots de la jeune femme et de renoncer a mon plan. Il ne fallait pas que je craque, je la laisse entrer en moi avec ses mots. Je fermais les yeux, aussi fort qu'il m'en était possible avant de tourner en rond, faisant les cents pas autours entre le banc et Avalon, passant une main dans mes cheveux de temps a autre. J'étais en train de laisser entrer en moi, il ne faut pas, je ne peux pas le laisser là-bas. J'inspirais un grand coup avant de me replacer devant la jeune femme, bien décidé a ne plus me laisser avoir par les paroles de celle que j'aimais, que j'aimerai toute ma vie. Lui faire mal, lui faire comprendre que je voulais partir d'ici, qu'il n'y avait plus pour moi dans le sous-terrains du district treize. Lui faire mal.


« C'est facile de transformer ce que je dis... Je sais que je dois beaucoup à ton père, je serais même peut-être plus là sans lui. Mais ouvre les yeux un peu ! D'où viennent tes informations ? T'en as une idée ? Je ne pense pas me tromper beaucoup en disant que ça vient du pacificateur que l'on connaît très bien. » Elle avait raison. Avalon avait compris, bien plus que moi, tout ce qui se passait en ce moment. L'information était venu des haut gradés du district treize, transmis par l'extérieur. Il était simple de deviner que tout ça n'était qu'une simple mise en scène pour me faire sortir a l'extérieur du treize, comme un lapin que l'on ferait sortir de son terrier en y mettant le feu. Ils avaient mis le feu a mon esprit, a mon cœur. Elle avait vu juste, tout ça n'était qu'un piège immonde qui finirai par faire tuer mon père. Je pris place sur le banc, la tête entre les mains, essayant de me concentrer pour ne pas partir dans un accès de colère insoutenable. De longues secondes passèrent avant que je ne redresse la tête, serrant les dents pour faire taire les paroles d'Avalon dans mon esprit. « Hunter a du donné l'information, le bouche a oreille l'a amenée jusqu'ici. » Je me relevais, a la hâte, faisant de nouveau les cents pas entre le banc et Avalon. « Mais je ne peux pas..... Rester là et ne rien faire. - mon regard se fixa dans celui d'Avalon – Si je n'y vais pas je vais devenir fou et … Je vais me laisser pourrir en attendant que quelqu'un m'achève. Je dois y aller … Je dois y aller même si tu as raison … Tout ça n'est qu'un piège. » Reprendre le dessus sur elle, avoir le dernier mot, quitte a lui faire encore plus de mal. J'inspirais une nouvelle fois, une bouffée d'air glacé s'ancre dans mes poumons et me fait tourner la tête. Cette situation, cette conversation, tout devient de plus en plus compliqué a gérer, il faut que je sorte d'ici. Je mis l'accent sur le fait qu'Avalon n'avait jamais eu confiance en moi, que toutes mes actions lui paraissaient dénuées de sens et de logique, et je vis alors le regarde de la jeune femme devenir plus noir, plus triste. J'avais touché là où ça fait mal, et je n'allais pas tarder a me rendre compte de tout le malheur que j'infligeais a celle que j'aimais. « Arrête !! » Sa voix, son regard, tout en elle semblait me détester au point de ne plus jamais vouloir me revoir. J'avais gagné, Avalon me détestait plus que tout. Je baissais les yeux sur mes pieds, retenant de plus en plus difficilement les larmes. « Arrête ! Ce n'est pas que toi ! N'importe qui se ferait tuer ! Même ton lieutenant ou je ne sais qui d'autre ! Tu croyais quoi ? Que j'allais te laisser partir sans rien dire ? Si tu ne voulais pas entendre ça il fallait partir sans rien dire, ça n'aurait pas été la première fois. » Ses dernières paroles me heurtèrent, si bien que mon seul mécanisme de défense fut un sourire, malsain, abîmé, ironique. Oui j'étais parti, de nombreuses fois, sans lui dire, parce qu'il était plus important pour moi qu'elle ne sache pas ce que j'avais vécu. Je tournais la tête, ne pouvait la regarder plus longtemps sans faire couler quelques larmes, sans doute les dernières qu'elle verrait après cette conversation, soit parce que j'allais mourir, soit parce que j'allais revenir et qu'elle voudra plus jamais entendre parler de moi. « N'importe qui avec assez de confiance et d'amour pour sa famille irai risquer sa vie. Mis tu as raison, j'aurai peut-être du ne rien te dire et faire semblant en rentrant que notre histoire avait encore un sens. » Mes paroles, dures, froide. Ça n'était pas moi, et pourtant c'était la seule chose que je fus capable de dire. Il faut qu'elle me déteste, qu'elle me haïsse, qu'elle est envie de m'ôter elle même la vie, c'est la seule façon pour elle de tirer un trait sur tout ça et de vivre une heureuse et longue, sans moi. Avalon trouverait quelqu'un d'autre, elle finirait sa vie avec un homme qui ne sera pas obligé de partir a la guerre et elle allait être heureuse.

Je m'excusais, fébrile, pour les paroles que j'avais prononcé, parce qu'il était impossible pour moi de ne pas ressentir de la peine. Elle était l'amour de ma vie, ce genre d'amour qu'on ne rencontre qu'une seule fois et qui vous hante pour le reste de vos jours. Elle était la seule, l'unique, et j'étais en train de tirer un trait sur notre histoire afin qu'elle puisse vivre sans moi pour lui constamment mal. Constamment. J'étais celui qui blessait le plus Avalon alors qu'elle était pour moi, où était l'ironie de tout ça ? Je glissais dans sa main la bague de ma mère, celle que j'avais promis de lui passer au doigt lorsque tout ça serait fini, cette guerre qui fait rage au dehors. Maintenant cette bague resterait le seul objet nous liant, nous et notre histoire qui finissait dans la douleur et la peine. Le contact de ses doigts sur ma peau, son regard de colère et de haine. Je n'en peux plus de voir ce regard. Je frissonne quand sa peau touche la mienne, fermant les yeux pour capturer cet instant, pour ne jamais le laisser partir. Ma décision était prise et plus rien ne me ferait reculer. J'allais retrouver mon père, mort ou vivant. « Pourquoi tu ne me dis pas que tu pars pour une mission et que tu reviendras bientôt ? » Tout aurait été beaucoup plus simple si j'avais fait de cette façon, si j'avais menti de bout en bout en ne lui disant rien de la mission qui m'attendais. Avalon aurait guettée mon retour, me haïssant de ne l'avoir pas prévenu, et puis elle aurait fini par m'oublier et cette conversation n'aurait pas eu lieu d'être. « Parce que j'ai promis de ne plus te mentir, même si cette vérité est pire que le mensonge. » Avalon ne répondit pas, gardant le regard fixé sur la bague que j'avais glissé dans sa main. Tout aurait plus simple, sans moi. Pourquoi n'avais-je pas garder cet amour pour moi lorsque nous étions encore dans le district neuf, tout ça ne serait jamais arrivé si je n'avais pas fait parti de sa vie. Avalon n'aurait jamais été torturé, mon père n'aurait jamais été enlevé et nous aurions pu continuer notre paisible vis au neuf. La jeune femme glissa la bague dans un poche de mon sac se trouvant a quelques centimètres de ses pieds avant de le jeter lourdement contre le sol a mes côtés. Elle n'en voulait, et moi non plus. « Va-t-en. » Je serrais la dent, attrapant mon sac et le faisant glissé sur mes épaules. Elle avait raison, encore une fois, il fallait que je parte. Mon regard se fixa dans le sien une dernière fois tandis que je fermais les yeux pour capturer son visage dans ma mémoire. J'allais mourir, bientôt, et je voulais me rappeler le visage de celle que j'avais toujours aimé. « J'espère qu'un jour tu arrivera a me haïr assez pour m'oublier, et que tu trouvera quelqu'un a ta hauteur, quelqu'un qui sera toujours là pour toi comme je n'ai pas pu le faire. Tu mérites le bonheur Ava. Je suis désolé de ne pas avoir été celui capable de te l'apporter. » Je fis glisser la bague sur une chaîne en argent a laquelle était accroché mes plaques militaire, la laissant pendue au bout de la chaîne, si prêt de la peau que je pouvais sentir le contact froid du bijou. La grande porte s'ouvrit, je lançais un dernier regard a Avalon avant de m'engouffrer a l'extérieur du treize.

Fini. Tout est fini.
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