| Sujet: Althéa Jodnar - Not that beautiful. Mer 6 Fév - 22:39 | |
| Althéa Jodnar❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞ Je m'appelle Althéa Jodnar, j'ai 22 ans, et je vis depuis toujours au sein du District 11, qui a fait de moi qui je suis aujourd'hui. J'ai un frère jumeau, Spade, qui est un peu débile mais qui a toujours eu une chance incroyable. Un homme au charme irresistible ? C'est lui. Rien ne lui résiste jamais, sauf moi. J'ai aussi une soeur, qui a une araignée au plafond, mais elle a des circonstances atténuantes, la pauvre. Nous vivons tous les trois, et nous faisons chaque jour ce que nous pouvons pour survivre, même si dans l'ensemble, les choses pourraient être pires. Ou du moins était-ce encore vrai il y a quelques temps, car les choses sont devenues plus difficiles. Coupés de notre famille, nous sommes obligés de tout faire par nous même pour subvenir à nos besoins. Et mon truc à moi, c'est le croisement de diverses espèces d'arbres fruitiers. Je crée des fruits incroyables, aux goûts étonnants et délicieux - même si j'avoue que parfois, il m'arrive de me planter bien comme il faut. Les Citarines, mélange de citron et de nectarine, ça ne vous dit rien ? J'espère qu'un jour, mes créations seront vendues partout, et que chacun connaitra le nom d'Althéa Jodnar. Ou le nom de Jodnar tout court, d'ailleurs, car ma famille est ce à quoi je tiens le plus. Je suis quelqu'un de loyal, d'attentionné, et lorsque je me fixe un objectif, rien ne peux m'arrêter : je suis une battante. C'est peut-être mal vu que de dire ça, mais là est la vérité. Je dis toujours la vérité, je suis quelqu'un d'extrêmement franche, même si parfois, j'ai tendance à être brutale dans mes paroles, et à manquer de délicatesse. J'ai grandis aux côtés d'un frère jumeau qui a tout pour lui, mais se faire une place quand on est une femme n'est pas facile. Le reste du temps, je suis pleine d'enthousiasme, bien que je sois sur la réserve en présence de personnes que je ne connais pas. Il est difficile d'obtenir ma confiance, tout comme mon affection, mais lorsque c'est fait, alors il y a de fortes chances que ça soit pour toujours. J'essaie de faire comprendre à mon frère que je suis capable de me débrouiller seule, que je n'ai pas besoin d'un chaperon, mais... S'il arrêtait, ça me manquerait très probablement. Avec ma soeur malade, je me suis découvert une patience que je ne pensais pas avoir, et une douceur que je n'aurais jamais soupçonnée chez moi. Si j'avais un proverbe, ce serait Hic et Nunc : ici et maintenant. La vie n'attend pas. En revanche, je dois dire que mes pensées ne sont pas vraiment tournées vers les problèmes qui grondent autour du gouvernement. Je comprends que l'on puisse vouloir lutter contre l'oppression, mais j'ai d'autres priorités. Et puis, si ils me cherchent des poux, j'inventerai pour eux les pires fruits qui aient jamais existé. Et les forcerai à les manger, un par un, jusqu'au dernier. Noyau compris. about games and relative.
➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ? La mort n'est pas un sujet qui hante réellement mon esprit. Je n'ai jamais pris le temps d'y penser de façon approfondie, car elle ne me fait pas peur, si ce n'est qu'elle me séparera de mon frère. Il faut bien ça, de toute façon, pour que nous en venions à nous éloigner l'un de l'autre. C'est quelque chose qui arrive inévitablement dans la vie, de la même façon que nous naissons, que nous grandissons, évoluons, alors... La seule chose sur laquelle nous pouvons avoir une influence, c'est le moment et la façon dont ça arrive. Je me vois mourir les mains abimées par la botanique et le travail de la terre, et j'espère que lorsque ça arrivera, j'aurais le coeur un peu plus léger que je l'ai actuellement.
➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ? Pour ma famille, et elle est bien peu nombreuse à présent. Pour ma soeur, qui a toujours été du genre grande soeur parfaite, modèle sur lequel je pouvais compter, et qui a eu le tort de trop donner, et de se voir retirer ce qu'elle avait de plus précieux. Je mourrais pour elle, sans aucun doute, mais je pourrais également tuer pour la protéger s'il le fallait. Elle n'en est plus capable, alors c'est la chose la plus normale que de la protéger. Et enfin, et pas des moindres, mon frère jumeau. Ai-je précisé qu'il est ma raison de vivre ? Réellement, s'il n'était pas là, je ne sais tout simplement pas ce que je ferais. Je me raccroche à son humour, à ses sourires et à l'exaspération qu'il provoque parfois en moi pour trouver le courage d'avancer. Je lui dois tout.
➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ? Les vainqueurs des jeux ? Je ne suis pas sûre qu'ils gagnent grand chose, à vrai dire... Quelle fierté y a-t-il à tuer d'autres jeunes ? Bien sur, ils n'ont pas le choix, mais je ne crois pas qu'ils soient eux-même vraiment heureux de s'en sortir, pas après les horreurs qu'ils voient. Je les plains plutôt qu'autre chose, et je pense beaucoup aux familles des perdants, qui eux, doivent faire avec la perte d'un enfant, d'un frère, d'une soeur, d'un jeune homme ou d'une jeune femme qui avait toute la vie devant lui, et qui l'a perdue dans un jeu stupide. Les vainqueurs des jeux sont à mes yeux les plus grands perdants.
➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS EVENEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ? Je n'ai pas le temps de prendre part au moindre évènement, si ce n'est les récoltes de fruits, leur vente et les moments précieux que je passe à créer de nouvelles espèces de fruits. Je ne m'interesse pas réellement à ça, d'abord parce que je n'en ai pas le temps, ensuite, parce que j'estime que moins j'en sais, mieux je me porte. Peut-être ce point de vue changera-t-il un jour, mais pour le moment.. Mes yeux regardent dans une autre direction, et c'est très bien ainsi.
➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ? Cette vie n'est pas la meilleure qui soit, c'est certain. Parfois, il est difficile d'avoir l'estomac rempli, d'autant plus quand on sait que d'autres en ont bien plus qu'il ne leur en faut. Mais, puisque nous n'avons pas le choix, je fais ce que je peux pour que les choses soient moins pires. Ce n'est pas le district qui fait notre vie, ce sont les personnes avec qui ont vit, et eux me font me sentir la plus chanceuse qui soit, malgré tout. Ca ne m'empêche pas, cependant, de tout faire pour que notre niveau de vie soit aussi correct que possible.
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ? Le bonheur tel qu'on le dépeint est une invention pour faire s'endormir les enfants le soir. Le bonheur, le vrai, c'est d'avoir son assiette pleine de temps en temps, et d'avoir ses proches en bonne santé, de les avoir près de soi. En ça, oui, je crois. Je préfère ne rien espérer, me battre pour ce que je veux, plutôt que passer du temps à rêver à une vie qui ne me tombera de toute façon pas toute cuite dans la bouche. Le bonheur se gagne, on lutte pour lui. Le mériter ne signifie rien, car auquel cas, le nombre de personnes heureuses serait bien plus élevé. Et ce que je veux, c'est que les deux personnes que j'aime le plus au monde soit heureuses. Peu m'importe le reste.
➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ? La seule moisson à laquelle je pense, c'est celle des fruits qui permettent notre survie, pas celle des vies. Chaque année, nous vivons avec la même angoisse : récolter assez, à la fois pour le capitole, et surtout pour nous, car peu leur importe qu'il nous reste ou non quelque chose à manger. La moindre variation de température peut influer tragiquement sur notre survie, et malgré tous nos efforts, malgré les nuits passées à échafauder des projets visant à être plus productifs, plus efficaces, nous ne pouvons guère qu'avec la peur au ventre lorsque vient la saison des cueillettes. Alors, bien sur, je sais que la Moisson pour les jeux est cruelle, qu'elle détruit des familles, mais n'était plus éligible, je ne parviens pas à angoisser comme je le faisais à l'époque. Je n'ai pas le temps de pleurer toutes les futures victimes de cet assassina organisé et plébiscité que sont les jeux.
JE VIENS D'UN MILIEU plutôt favorisé, mais j'ai été renié, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est à gagner chaque jour à la sueur de mon front . DU COUP, MON NOM A zéro CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER D' agricultrice spécialisée en recherche de nouvelles variétés de fruits ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ça mais je préfèrerais le faire pour le plaisir plutôt que pour la survie. JE SUIS DANS LE 11ÈME DISTRICT. AYANT 22 ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'ai autre chose à faire que penser aux prochains jeux. . ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.
tell us your story. Cette partie est écrite en collaboration avec Spader, le frère jumeau d'Althéa, sous la forme d'un mini-RP, racontant les passages essentiels de leur histoire. Les parties en gras sont celles écrites par moi. Je mets tout sous spoiler, car c'est assez... long.
- Spoiler:
La journée se terminait lorsque Spade rentrait des vergers dans lesquels il avait passé la journée. Pour Althéa, il était tout bonnement impossible d'arrêter ses cueillettes de fruits et légumes du jardin, ou ses recherches sur de nouvelles variétés de fruits, ou tout bêtement l'entretien de la maison tant que son frère jumeau n'était pas revenu dans le foyer qu'ils partageaient. Ca n'était pas une règle, ça n'était pas une décision qu'ils avaient prise en commun, c'était quelque chose qu'elle avait décidé seule, et un contrat qu'elle avait passé avec elle-même, par loyauté, et par fierté. Alors, le voyant dans la pièce principale, près de leur soeur Keira, elle s'approcha de lui, pressa son épaule d'une main tandis qu'elle se penchait par derrière lui pour embrasser sa joue, geste d'une petite fille qu'elle continuait à être en sa présence, et s'assit sur la chaise la plus proche.
Il était fourbu par cette nouvelle journée à enchaîner les heures de travail dans trois exploitations différentes. Ses épaules lui faisaient un mal de chien, sa peau était tirée par l'exposition continuelle au soleil en clair, il n'en pouvait plus. Et pourtant, quand il se posa sur le banc, à côté de Keira, il sourit. Parce que rentrer auprès de ses deux soeurs, savoir qu'elles allaient pouvoir manger le soir-même et le lendemain était le plus beau cadeau dont il pouvait rêver à l'heure actuelle. Le baiser qu'Althéa déposa sur sa joue suffit à le détendre un peu plus et il l'observa, alors qu'elle prenait place non loin de lui : Alors mes belles, la journée s'est bien passée pour vous deux ? Il ne laissait jamais leur aînée en-dehors de la conversation, malgré le fait qu'elle ne dise pas un mot. Des progrès notables pour la future entreprise Jodnar ? Il s'étira lentement, faisant craquer ses articulations. Il se força à ne pas grimacer.
Atlhéa poussa vers Spade une assiette dans laquelle se trouvait son repas du soir. C'était bien peu de choses, quelques légumes qu'elle avait réussi à sauver, arrangés en un ragout réchauffé peu avant son arrivée. Keira avant mangé sa part un peu avant que Spade n'arrive, lorsqu'elle avait exprimé le besoin de manger. Avec le temps, les jumeaux avaient appris à comprendre les besoins de leur soeur, à les satisfaire de leur mieux. Les repas en famille étaient devenus des repas en tête à tête, mais Althéa chérissait ces moments. Et puis, si un peu de nourriture chaude pouvait faire du bien à son frère, c'était le moins qu'elle puisse faire pour lui. Chaque jour, il posait la même question. Mais ce jour-là, elle avait une bonne nouvelle à lui annoncer. "Je crois que j'ai réussi à croiser une orange avec une fraise... Le goût est doux, sucré. Il faut que tu goûtes". Elle espérait qu'il aimerait autant qu'elle-même avait aimé.
Il se força à ne pas grimacer, surtout lorsqu'Althéa poussa son assiette devant lui. Il s'arrêta quelques instant, pour fermer les yeux et humer les volutes émanant du plat. Il savait que ce n'était pas grand chose et en avait honte, il aurait aimé leur offrir tellement plus mais pour l'instant, c'était ce que leurs maigres moyens leur permettaient d'avoir. Silence religieux donc avant de rouvrir les yeux et de planter sa fourchette dans un légume. Il allait prendre son temps pour manger, comme tous les soirs, lui qui avaient engloutissaient les repas sans même y prendre garde. Parce qu'aujourd'hui, tout prenait un sens différent. Et l'annonce heureuse de sa sœur coïncida avec sa première bouchée, n'ajoutant que plus de goût à la pitance du soir : Je crois que j'ai réussi à croiser une orange avec une fraise... Le goût est doux, sucré. Il faut que tu goûtes. C'est vrai ? C'est excellent ! Enfin je veux dire ça doit l'être, il faudra que tu me fasses goûter ! Il laissa tomber sa fourchette et son repas pour caresser la joue de sa jumelle avec un air fier : J'ai confiance. Je sais qu'un jour tu trouveras LA combinaison parfaite. Elle avait un talent pour ça. C'était long et difficile, il fallait faire des greffes, attendre que cela pousse, mais cela prendrait le temps que cela prendrait. En attendant, il travaillait pour subvenir à leurs besoins.
Althéa sourit aux paroles de son frère, hochant la tête sans rien dire. Plusieurs fois, elle avait cru avoir trouvé la formule idéale, mais à chaque fois, sa découverte s'était avérée insuffisante. Il faisait tant d'efforts pour ne pas afficher sa lassitude, pour ne pas l'inquiéter plus qu'elle ne l'était déjà. Mais l'un comme l'autre savaient que c'était vain, car se cacher quelque chose était impossible. Magie gémélaire, ou qu'importe son nom. Elle se leva et apporta sur la table une petite coupelle dans laquelle se trouvaient quelques fruits, à la forme inconnue jusque là. De la taille de grosses fraises, et d'une couleur rouge/orangée, ils étaient recouverts par une fine épaisseur de peau qui se retirait facilement en grattant du bout de l'ongle. À l'intérieur, la chair était douce et délicate, le goût subtil, et aucun pépin ne venait croquer sous la dent. Ils mangèrent en silence un petit instant avant qu'Althéa ne rompe le silence. "Je m'en souviens comme si c'était hier... Tu sais, de la façon dont tout ça a commencé"
Il se repencha sur son assiette en silence, faisant honneur au repas comme il se devait en même temps qu'elle. Il surveillait toujours du coin de l'oeil ce qu'elle avait dans son assiette, non pas pour réclamer les restes, bien au contraire, mais pour s'assurer qu'elle ne s'était pas privée pour gonfler sa part, ce qui arrivait plus souvent que l'on ne pourrait le penser. Il ne resta bientôt plus rien du reste de ragout et il nota qu'il devait absolumet travailler un peu plus le lendemain pour essayer d'avoir un morceau de viande pour la fin de la semaine. Les fruits qu'elle avait préparés lui arrachèrent un gémissement de contentement et il les savoura. Il ne savait pas si ça serait suffisant mais en tous les cas, pour le dessert, c'était parfait. Il en grattait un nouveau pour enlever la peau quand la voix d'Althéa le fit émerger du paradis culinaire dans lequel il s'était enfermé. Je m'en souviens comme si c'était hier... Tu sais, de la façon dont tout ça a commencé. Il eut un léger rire amer et secoua la tête, avant de laisser échapper un soupir. Moi aussi... Il laissa le fruit de côté et releva les yeux vers sa soeur. Il écarta les mains : Je suppose qu'on devait s'y attendre. Keira et Jon devenaient de moins en moins discrets, ça devait bien revenir aux oreilles des parents un jour. Même si je n'aurais jamais pensé qu'il ... Qu'il se tue.
C'était toujours la même boule dans sa gorge, lorsque le sujet venait à émerger dans la conversation. Mais ce soir-là, c'était elle qui en avait besoin, de mettre des mots sur ces souvenirs, peut-être pour être sûre qu'elle avait bien tout compris, que tout ceci était réel. Il lui arrivait encore d'espérer que tout ceci ne soit pas vrai, qu'on se soit trompé quelque part, et que l'issue de l'histoire soit différente. Finalement, c'était toujours elle qui se trompait. Althéa attrapa un fruit et le débarrassa machinalement de sa peau, ses doigts se colorant d'un rouge trop proche de la couleur du sang pour qu'elle ait envie de continuer. Elle le reposa sur la table, et se leva. Il était temps pour Keira d'aller se coucher. Inutile qu'elle entende ce que Spade et Althéa avaient à se dire, sans parler du fait qu'elle se fatiguait bien plus vite. Quelques minutes passèrent avant qu'elle revienne s’asseoir face à son frère, pliant ses jambes fatiguée sous elle. Il n'avait pas eu besoin de terminer sa phrase pour qu'elle sache ce qu'il avait voulu dire. La jeune femme n'avait rien vu, mais son cerveau la bombardait d'images aussi claires que des souvenirs. Souvenirs dans lesquels elle voyait un corps se balancer dans une pièce sombre. Elle imaginait sans peine les pleurs, les hurlements, la colère. Moi non plus... C'est tellement de gâchis. Mais je crois que là où j'ai compris que ça ne serait plus jamais comme avant, c'est lorsque tu es rentré, que les parents t'ont dit ce qu'il s'était passé, et que, d'une façon ou d'une autre, tu as annoncé que tu partais. Pas une seconde elle n'avait hésité à le suivre.
Qu'il ne se pende et mette fin à ses jours pour une histoire que tout le monde avait oublié. Il sursauta quand Althéa se leva et tourna son regard soudain affolé vers Keira. Mais leur aînée n'avait pas bougé. Elle fixait le mur avec cette constance effarante, comme chaque jour depuis qu'elle avait appris que l'amour de sa vie avait quitté ce monde. Il ouvrit la bouche pour s'excuser, mais sa jumelle l'entraînait déjà dans l'autre pièce, où ils dormaient tous les trois. Se passant les mains sur le visage, le jeune homme expira un grand coup. Finalement les choses n'avaient pas tellement changer, il n'était qu'un sale con inconséquent. Il resta prostré jusqu'à ce qu'elle revienne et qu'il relève les yeux vers elle, se mordillant la lèvre, désemparé. Mais elle ne l'accabla pas, elle enchaîna comme si rien ne s'était passé : Moi non plus... C'est tellement de gâchis. Mais je crois que là où j'ai compris que ça ne serait plus jamais comme avant, c'est lorsque tu es rentré, que les parents t'ont dit ce qu'il s'était passé, et que, d'une façon ou d'une autre, tu as annoncé que tu partais. Un rire amer le secoua à ce souvenir. Il se souvenait très bien de cette journée. Il rentrait avec un panier de nectarines, il avait fait la "fermeture" en disant à tous les travailleurs de rentrer chez eux quand il avait entendu les cris dans la maison. Il s'était précipité, abandonnant les précieux fruits sur le pas de la porte pour voir une Keira amorphe et des parents en train de s'acharner sur elle. Disant qu'elle devait quitter la maison. Qu'elle n'était plus leur fille. Pas d'une façon ou d'une autre ... je leur ai dit que s'ils se comportaient ainsi, alors je ne voulais plus être leur fils. Il secoua la tête et posa ses index sur ses tempes. Ca avait été tellement irréel. Ca ne me ressemble pas. Je n'avais jamais élevé la voix. Je n'en avais jamais eu rien à foutre de rien. Mais ... pas ça. Ils n'avaient pas le droit de l'abandonner à une mort certaine parce qu'elle était amoureuse de quelqu'un qui ne leur plaisait pas !
Althéa tendit la main et attrapa celle de son frère par dessus la table. C'était un geste commun entre eux, normal, comme lorsqu'ils étaient petits et avaient peur du noir. C'était une façon de lui dire que tant qu'ils étaient là l'un pour l'autre, ils répareraient les erreurs de l'autre, et s'aideraient, se supporteraient dans toutes situations. Le voir aussi malheureux lui brisait le coeur, et la faisait se sentir impuissante comme jamais. Ca ne me ressemble pas. Je n'avais jamais élevé la voix. Je n'en avais jamais eu rien à foutre de rien. Mais ... pas ça. Ils n'avaient pas le droit de l'abandonner à une mort certaine parce qu'elle était amoureuse de quelqu'un qui ne leur plaisait pas ! Des larmes s'accumulèrent au coin de ses yeux alors qu'elle l'écoutait parler, les souvenirs déferlant dans sa tête avec bien trop de clarté. L'un comme l'autre avaient vu leur vie chamboulée ce soir-là, et avaient pris la décision la plus difficile de leur vie. Pourtant, sur l'instant, ça avait semblé logique. Et ça l'était toujours. J'étais près de Keira, et chaque fois que j'ouvrais la bouche, Papa hurlait plus fort encore. Je pensais que... Peut-être, Maman accepterait de comprendre, qu'elle ferait un effort, qu'elle convaincrait, mais elle était tout aussi horrible avec Keira. Et puis tu es arrivé, tu as hurlé, et je me souviens juste que nous sommes partis, tous les trois. Keira était complètement perdue, je pleurais, et toi, tu étais furieux, mais tu t'arrêtais de temps en temps, tu me consolais un peu, tu vérifiais que Keira n'avait pas perdu son sac ou une chaussure, et nous repartions.
Il faillit taper du poing sur la table mais Althéa prit sa main à temps et il lui lança un long regard reconnaissant, entrelaçant ses doigts aux siens. Ils étaient tous les deux dans cette galère. Elle n'avait pas hésité un seul instant à le suivre et parfois, il s'en voulait. Il savait qu'elle ne l'aurait jamais laissé partir sans elle, alors en hurlant sur leurs parents, il avait choisi pour elle. Il ne se le pardonnerait sans doute jamais, de lui avoir forcé la main de cette façon. Voyant les larmes dans ses yeux, ce qu'il n'avait jamais supporté, il se leva pour aller prendre place sur la chaise à côté d'elle, l'attirant à lui. Il ne voulait pas qu'elle soit triste ... mais ce n'était pourtant pas comme s'il avait le choix de la voir heureuse, comme ça, en un claquement de doigts. J'étais près de Keira, et chaque fois que j'ouvrais la bouche, Papa hurlait plus fort encore. Je pensais que... Peut-être, Maman accepterait de comprendre, qu'elle ferait un effort, qu'elle convaincrait, mais elle était tout aussi horrible avec Keira. Et puis tu es arrivé, tu as hurlé, et je me souviens juste que nous sommes partis, tous les trois. Keira était complètement perdue, je pleurais, et toi, tu étais furieux, mais tu t'arrêtais de temps en temps, tu me consolais un peu, tu vérifiais que Keira n'avait pas perdu son sac ou une chaussure, et nous repartions. Il hocha doucement la tête, posant son menton sur le haut de son crâne et fermant les yeux alors que les images lui revenaient avec une précision effarante. Il n'avait pas compris ou plutôt si, il avait très bien compris du premier coup d’œil ce qui se passait. Keira n'était plus la même, elle se laissait dériver, et ses parents n'y avaient vu que la honte pour leur famille et une paire de mains en moins pour travailler, et non une, pardon, deux vies brisées par cette haine ancestrale qui n'avait pas le moindre sens. Et c'était sans doute le fait que sa mère élève la voix contre Althéa qui l'avait décidé à les attraper. A envoyer sa jumelle rassembler ses affaires pendant qu'il défiait leur père de la voix et du regard. A prendre cette décision irrévocable. Et à partir avec ses deux sœurs. On formait un superbe trio, il n'y a pas à dire ... Il tentait un trait d'humour foireux pour essayer d'alléger la situation. Mais ça n'avait rien de drôle. Ils n'avaient pas pu tout emporter et il s'était fait la promesse d'y retourner de nuit, quitte à risquer que ses parents appellent les Pacificateurs, pour récupérer des plants, des vêtements ... de quoi survivre au moins. Et on a atterrit ici, en un seul morceau. Il caressait tendrement ses cheveux. Mettre des mots sur ce qu'ils avaient vécu n'aidait pas vraiment, mais soit. La vieille remise de Grand Pa' Trent. Une ruine dont ils se foutaient. Et heureusement pour eux, sinon, ils se seraient tout bonnement retrouvés à la rue. Mais ce lopin de terre, à l'écart du reste, ils n'en avaient jamais voulu, alors sans doute avaient-ils toléré leur présence sur cette partie de leurs terres. Ce n'était que provisoire, se répétait-il, quand ils auraient assez de moyens, il les ferait déménager ailleurs. Dans un endroit entièrement à eux.
Althéa ne put que rire à la tentative d'humour de Spade, même si ses yeux continuaient à briller de larmes contenues et que son sourire ne fut que de courte durée. Il était capable de la dérider jusque dans les pires moments, c'était son don, son truc à lui. Ces souvenirs avaient beau être terrible, il les avait rapproché comme jamais, chose qui était difficile à imaginer lorsque l'on savait que déjà avant cet épisode dramatique, ils étaient inséparables. Mais ils l'étaient par la force des choses, sans réellement l'avoir choisi. Ils étaient nés le même jour, et bien que jumeaux, elle le considérait comme son grand-frère, en mieux. Parce qu'il était plus grand qu'elle, qu'il la protégeait, qu'il l'agaçait aussi prodigieusement parfois, et qu'il était le frère dont elle aurait rêvé s'il n'avait pas été le sien. Lorsque les choses avaient basculées, Althéa avait fait un choix. Ils l'avaient fait ensemble, sans se concerter, parce que c'était ce qu'ils voulaient, c'était la logique des choses. Althéa était capable de vivre sans ses parents. Sans son frère, en revanche, c'était hors de question. C'aurait été arracher son coeur, expérience dont elle s'était douloureusement rapprochée lorsque Keira avait perdu la raison. À trop aimer, elle avait tout perdu, et avait entraîné ses jumeaux de frère et soeur dans une situation que ni l'un ni l'autre n'avaient prévu. Seuls au monde, ils ne l'étaient pas, et ils ne le seraient jamais. Elle passa un bras autour de la taille de son frère, posant l'autre sur son torse, se laissant aller dans cette étreinte qui valait tous les discours du monde, et qui la rassurait mieux que les mots. Je me souviens les nuits après qu'on soit arrivés ici... On allait chez papa et maman, et on prenait ce qu'il nous fallait dans la remise. Et le chien nous regardait passer sans même aboyer, comme s'il avait compris quelque chose. On a planté nos arbres, nos plants, et on a retapé la maison. On était juste tous les trois, et Keira nous regardait faire. S'était-elle rendu compte de ce qu'il s'était passé après l'annonce du suicide de Jon ? Avait-elle eu conscience que leur vie a tous avait été bouleversée sans retour en arrière possible, ou avait-elle seulement cessé de penser, de vivre, d'accéder à la conscience, dès lors qu'on lui avait volé l'amour de sa vie ? Althéa se posait souvent la question, et plus particulièrement la nuit, lorsque leur soeur les réveillait en sursaut, hurlant dans son lit et se débattant contre un adversaire fantôme. C'était les seuls moments où elle parlait, et à chaque fois, les jumeaux se trouvaient figés, choqués par la violence de la douleur qu'exprimait leur aînée. Le reste du temps, elle se contentait de faire ce qu'on lui disait. Lever les bras pour être habillée, lavée, manger quand on le lui disait, s’asseoir là où on le lui demandait, et déambuler, parfois, nue, au beau milieu du jardin. Impossible de comprendre ce que cela signifiait, mais c'était un crève coeur que de voir celle qui autrefois avait été si pleine de vie, pleine de fougue, le modèle féminin qu'Althéa voulait suivre, soit devenue un tel légume, à peine capable de reconnaître son propre nom et les deux seuls membres qui lui restaient de famille. Althéa serra la main de son frère dans la sienne, se réconfortant de sa douceur et de sa chaleur, et soupira. Au moins, ils étaient dans le même bateau. C'était tout ce qui comptait. Et un jour, tout irait mieux. Peut-être.
Et Althéa regarda son frère sortir, le coeur au bord des lèvres. Elle avait beau essayer de se montrer forte, d'être la battante qu'elle avait toujours été, elle devait avouer que c'était plus facile à faire et à prétendre à l'époque, quand ils ne manquaient de rien. La famille Jodnar, connue pour ses fruits de qualité prisés de tous, jalousés et admirés de beaucoup. Maintenant qu'elle vivait dans cette petite maison, qu'elle voyait son frère plus malheureux que jamais, et qu'elle n'avait plus de perspective d'avenir réelle, la jeune botaniste s'apercevait qu'elle devrait se battre plus fort que jamais si elle comptait avoir une vie décente. Le regard vide, elle lava rapidement la vaisselle, prenant garde à ce que Keira ne soit pas réveillée par le bruit. Et c'est le coeur lourd qu'elle alla se coucher. Elle resta un long moment couchée, les yeux fixant le plafond malgré l'obscurité, et toute son attention focalisée sur le souffle calme de sa soeur. Spader ne rentrerait pas avant plusieurs heures, c'était évident, et elle ne pouvait s'empêcher d'être inquiète pour lui. Pourtant, c'était inutile : dès qu'il lui arrivait quelque chose, elle pouvait le sentir. Il n'en parlait pas forcément par la suite, mais elle était capable, sans doute possible, de dire que son frère avait vécu quelque chose de décisif, et peu importait que cela soit positif ou négatif. Elle le connaissait mieux que personne, et, à ce titre, savait qu'il faisait tout pour ne pas l'inquiéter, là où lui même était plus affligé qu'elle aurait pu l'imaginer.
Elle aussi souffrait. Elle s'efforçait de ne pas le montrer, sauf dans ces instants de réconfort mutuel qu'ils s'apportaient, comme pour exorciser une plaie qui ne cicatrisait pas, malgré tous leurs efforts. Elle tentait d'être forte, et s'en sortait bien la plupart du temps, mais passer ses journées à surveiller Keira n'était pas ce qu'elle avait espéré pour son avenir. Parfois, même si se l'avouer lui faisait terriblement mal, elle en voulait à sa soeur d'avoir continué à voir Jon alors même qu'elle savait que c'était mal. Leurs familles étaient brouillées depuis bien longtemps, pour des causes dont plus personne ne se souvenait, mais les règles n'en étaient pas moins très claires : les Stormer étaient à éviter comme la peste, et il n'y avait pas d'exception valable à cela. Cependant, la nouvelle génération semblait s'être donné pour mot d'ordre de briser cette règle, et aujourd'hui, tous en payaient les conséquences. Les Stormer avaient payé qui un frère, qui un fils, tandis que les Jodnar voyaient dans le regard de leur soeur tout le ridicule de la situation, chaque jour qui passait. Mais sa soeur, sa grande soeur si belle, si intelligente, qui faisait la fierté de leurs parents, elle, n'en avait cure. Elle était amoureuse, et Althéa pouvait se souvenir avec une précision cruelle de l'enthousiasme de Keira, toute persuadée qu'elle était que personne ne viendrait jamais se dresser contre un amour si fort. Elle n'aurait pu se tromper plus lourdement, cependant. La nuit du drame, Keira avait perdu son amour, sa famille, et Althéa avait perdu son ami, Jaeden. Leur relation remontait à trop longtemps pour que la jeune femme se souvienne précisément de son origine. Toujours est-il qu'il était devenu indispensable à sa vie. Certes pas un frère, car Spade était le seul capable de remplir ce rôle, tant sa présence dans sa vie était forte, mais il était devenu son complice, celui avec qui elle riait et se moquait des filles ridicule du village, ou avec qui elle parlait de ses expériences lorsque bien d'autres la prenaient pour une folle tout juste bonne à ramasser les fruits tombés de l'arbre. C'était devenu leur secret, et elle ne comptait plus les clins d'oeil qu'ils avaient échangé sur le marché alors que leurs familles respectives prenaient grand soin de s'ignorer, et les fous-rires qu'elle avait du cacher aux yeux de tous. Mais c'était fini. Il n'était simplement pas envisageable qu'ils retournent à ce qu'ils avaient partagé, pas après ce qu'ils avaient vécu.
L'amour non plus, n'était plus envisageable. Sous ses bravades et son caractère bien trempé, Althéa avait toujours rêvé du grand amour. Elle avait envié ce que vivait sa soeur, surtout lorsqu'elle apercevait son sourire, ses yeux qui brillaient dans les moments les plus insignifiants, uniquement parce qu'elle pensait à Jon, et avait vu comme cet amour lui donnait de la force, du courage. Mais, pire que tout, elle avait vu comme tout lui avait soudainement été retiré, comme si la mort de Jon avait simplement aspiré le plaisir de vivre, la joie, le courage hors du corps, du coeur, de l'âme de Keira, la privant de son esprit, de sa raison, de cet humour et de toute la vivacité d'esprit qui avait fait d'elle la grande soeur rêvée des jumeaux. De jeune femme souriante, ensoleillée par le bonheur, elle était devenue une enveloppe vide qu'Althéa trouvait parfois un peu effrayante. Elle porta une main à son front avec un soupir. Ses rêves s'étaient écroulés. L'amour n'était qu'une fable en laquelle elle ne croyait pas, en laquelle elle ne croirait plus jamais, elle s'en faisait le serment.
Elle essaya de s'endormir. Le lendemain serait une longue journée de travail, et si elle voulait aider Spade à gagner l'argent nécessaire à la tenue de la maison, elle devrait se lever aux aurores.
reality is here.
Aloooors, mon petit pseudo à moi c'est Belacoros, inspiré d'une héroïne de roman que j'adore. J'ai 22 ans, et je fais partie des cinq fous échappés de l'asile qui viennent de débarquer sur ce joli forum. Je suis étudiante en psycho, et j'adore l'écriture, c'est la vie, donc le RP est mon sport quotidien. Sinon, en toute franchise, j'ai vu le film, mais je n'ai pas lu les bouquins. Par manque de temps, d'abord, et puis... Parce que même si j'aime beaucoup l'idée, j'en ai tellement entendu parler que ça m'a un peu éloignée de force. Mais je m'y mettrais ! Ca n'empêche que je me suis laissée embarquer ici, et que je suis quand même super motivée par toutes les idées qu'on a, par mes coupains trop fous et par ce forum que j'aime déjà, ne serait-ce que pour l'accueil qu'on nous a fait. Alors : MERCI.
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Dernière édition par Althéa Jodnar le Sam 9 Fév - 12:22, édité 7 fois |
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