| Sujet: Y’a rien d’autre à faire ici que mourir... ( Il faut sauver le Soldat Ryan ) ▬ Libre Ven 5 Aoû - 12:50 | |
| La pluie annonçait doucement sa venue par les gros nuages noirs chargés d’éclairs. J’ai longtemps regardé ce ciel menaçant avant qu’un vent glacial ne vienne me faire frissonner. J’ai serré ma veste tout contre moi et me suis dirigée d’un pas rapide vers le bâtiment que le Capitole nous avait apprêté. Mon regard ne trahissait rien de mes pensées. Après tout, qui pouvais-je croiser à une heure si tardive ? Je m’étais entrainée toute la matinée dans la salle, allant de stand en stand espérant développer des capacités inconnues. Certaines m’étaient alors apparues et j’avais appris à mes dépend que le corps à corps est très difficile. J’ai regardé ma main bandée, coupée par un coup de couteau. Une première cicatrice et ça n’allait sûrement pas être la dernière. J’ai soupiré en entrant dans le bâtiment, peu pressée d’être aux Jeux sachant que face aux carrières, ma vie ne valait rien. Un délicieux fumet m’a agréablement accueillie. Je me suis dirigée vers cette odeur avant de me perdre dans les couloirs qui n’en finissent pas. Première porte, les dortoirs. Deuxième porte, les douches … J’ai grommelé pendant un bon moment dans ma barbe avant de trouver la salle. Enfin ! Je suis directement allée quémander ce qui me revenait. Aucun sourire n’accueillit ma demande. A quoi bon être aimable lorsque ceux d’en face ne le sont pas ? Avec un signe de tête, j’ai pris le plateau que l’on m’a tendu avant d’aller m’asseoir à une table qui se trouvait bien loin des autres. Je n’avais pas envie de me joindre à eux, la plupart étant des carrières sans scrupule. Cela aurait pu être judicieux si je n’avais pas d’alliances mais en ayant une, je savais que mes compagnons valent beaucoup mieux.
J’en étais à ma troisième bouchée d’un met succulent quand l’orage éclata, menaçant. A travers les fenêtres, j’ai vu les éclairs illuminer toute la région plongée dans la pénombre. Un frisson m’échappa. Comment fera t-on lorsqu’un élément pareil se déchaînera sur nous dans l’arène ? Si ça se trouve, le Capitole dirigera les éclairs sur nous pour qu’ils nous brulent, qu’est-ce qu’on en sait ? Je me suis perdue dans la contemplation de l’extérieur en dirigeant comme je le pouvais ma nourriture vers ma bouche. Il a bien sûr fallu que je me coupe l’intérieur de la main droite jusqu’à avoir quelques points de suture et un bandage aussi gros qu’un plâtre. J’ai d’ailleurs fait tomber plusieurs fois la viande ou les légumes avant même d’atteindre le bas de mon visage. Plus je m’énervais et plus cela continuait. Après une bonne heure, j’ai enfin fini mon repas. J’ai poussé mon plateau sur le bord de la table et un jeune laquais que je savais muet est venu le récupérer. Je l’ai remercié d’un joli sourire avant de m’appuyer sur le dossier de ma chaise et de fermer les yeux, exténuée. Seulement, pas question de dormir, juste de somnoler. Mais je n’en ai pas eu le temps. Je m’étais à peine assoupie qu’une personne vint me demander s’il pouvait s’asseoir à ma table. Je n’ai pas ouvert les yeux et n’ai pas essayé d’identifier la voix. Cela me demanderai trop d’efforts. J’ai chuchoté ma réponse, pressée de revenir dans mes rêveries où les Hunger Games avaient toute la place.
Si tu veux t’asseoir, tu peux.
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