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△ correspondances : 1381 △ points : -5 △ multicomptes : ❝ ever (d13) & sagitta (kaput) △ à Panem depuis le : 02/12/2012△ humeur : ❝ dans un petit coin de paradis où tout va enfin bien, aux côtés de cette famille qui n'avait pas pu voir le jour △ âge du personnage : ❝ dix-sept ans
Sujet: everything will be fine ▲ GEMVEN Dim 20 Jan - 20:20
i can see that you've come so far to be right where you are how old is your soul?
Le travail des mines est pénible, très très pénible. L'air y est confiné, la sensation de la montagne au-dessus de nos têtes est purement effrayante, et qui plus est, la mort nous guette à chaque recoin; allons-nous nous perdre dans les ombres, ou alors subir les contrecoups d'une avalanche pernicieuse? Nous n'en savons rien. Nous avançons tous à l'aveuglette, priant pour ne pas être une victime.
Mais c'est ce qu'il faut pour nous permettre de payer le manoir, maintenant.
Heureusement, je note tout ce que je vois. J'ai l'opportunité à assister à un tout nouveau genre d'entraînement, loin de ceux qui ont ponctué toute ma vie. Ici, je vois le vrai monde. J'apprends comment manier la pioche, ainsi que me retrouver dans les sombres cavernes. Mais le plus intéressant, c'est les explosifs. Une corde de plus à ajouter à mon arc de génie des pièges.
Je ressors plutôt tôt, aujourd'hui. Habituellement, les heures des mineurs sont simplement infernales, mais n'ayant pas encore dix-huit ans, et ayant ma formation rigoureuse à poursuivre, on me laisse partir assez vite. Néanmoins, je préfère ne pas rentrer pour le moment. Tant pis si je reçois quelques baffes en revenant; j'ai été confinée pendant tellement de temps qu'il me faut de l'air, impérieusement.
Je poursuis une série de tunnels secondaires qui me mènent à l'extérieur du district. Le grillage est toujours très électrifié, et en tout temps surveillé de près par une armée de Pacificateurs, ainsi le seul moyen de sortir est désormais de passer par en-dessous.
Je reste dans les montagnes enneigées jusqu'au crépuscule, où mon ventre commence à gargouiller. Je n'ai pas envie de partir, l'air pur et glacial me faisant me sentir vivante. Je n'ai pas envie de retourner dans le climat de crainte sourde qui noie les rues.
Je contemple mes mains. Je suis devenue liliale, mon teint cireux s'étant aggravé avec mes insomnies de plus en plus puissantes. J'ai l'air malade, voire droguée. Remarque, dès qu'on connaît mon junkie de frère, il est difficile de ne pas nous associer l'un à l'autre; me voir dépendante de quelque chose n'étonnerait personne.
Je finis par revenir, mais prend le soin de passer par la Réserve, le marché noir, avant de retourner chez moi. J'ai commencé à connaître les gens de ce trou, qui ont vu mon apparition comme une preuve du mauvais oeil, du moins, au début. Néanmoins, quand je me suis mise à acheter des produits simples mais nécessaires, comme une brosse à dents ou du fil, ils se sont bien rendus compte que j'étais autant dans la merde qu'eux et qu'il me serait salement désavantageux de venir les dénoncer.
J'achète rapidement des remèdes et du gibier, ainsi qu'une bouteille d'alcool que je camoufle dans le fond de mon sac. Ici, au moins, les gens ne posent pas de questions. Tant et aussi longtemps que je ne dis rien, ça me regarde, et ils le comprennent. Je commence à apprécier la classe maçonne bien plus que les hautes-gens.
C'est alors que je le vois, du coin de l'oeil d'abord, puis, n'y croyant pas, un regard me le confirme.
Gemstone Jacobs.
Et il me voit aussi.
Dernière édition par Reeven-Sham Skenandore le Dim 17 Mar - 2:44, édité 1 fois
Invité
Sujet: Re: everything will be fine ▲ GEMVEN Dim 27 Jan - 14:28
I don’t care where you’re gonna be next year. I don’t care if you’re crazy. God, I just know I wanna be with you. I don’t understand what you’re doing. It seems so pointless, I mean everything… It just seems pointless but when I’m with you it’s different. I don’t know why.
« Saleté de grillage ! » je marmonne en remontant ma manche pour constater l'ampleur des dégâts. Un hématome d'un rouge intense parcoure tout mon avant-bras. Même si j'estime m'en être bien sorti, la douleur lancinante que j'éprouve me fait froncer les sourcils. Ce n'est pourtant pas la première fois que je dois supporter une blessure. Des coups, des entorses et même des bras cassés, ça fait partie de la vie au Centre. Cette brulûre, aussi insupportable soit-elle, n'est rien en comparaison. Je remonte mon manteau sur mes épaules et essaye me repérer dans cet endroit ou j'ai grandis pendant dix ans. À vue de nez je dirais que je suis proche de la Haute Ville et, l'un entraînant l'autre, du village des vainqueurs. Je fourre mes mains glacées dans mes poches et, tête baissée, essaye de passer le plus inapercu possible. Pas que je ne veuille pas être reconnu - six ans d'entraînement m'ont rendu méconnaissable - mais j'aimerais éviter d'attirer l'attention sur moi car, après tout et selon la loi, je n'ai rien à faire ici. J'arrive à la lisière d'une rangée de maisons de bel aspect, solide et construite en pierre de taille. Ce sont des maisons de la Haute-Ville, sans aucuns doutes. J'avance au hasard dans ces larges avenues toutes couvertes de gel, hésitant souvent à demander mon chemin, mais je me suis promis de ne pas me faire remarquer. Et un garçon étranger au Deux, ne peut que poser question.
Malgré toutes ces années, je n'ai pas oublié le chemin qui mène à la maison de Reeven. Ree et Gem, la fille du village des vainqueurs, bien coiffée avec ses deux nattes dans le dos et le garcon débraillé du quartier ouvrier. J'ai un sourire en repensant à toutes nos escapades. On parcourait le district pendant des journées entières, ne rentrant qu'à la nuit tombées les genoux en sang et couverts de boue, mais heureux. Enfants, moi et d'autres garçons de l'école pensions que Ree n'était qu'une gosse pourrie gâtée et pleurnicheuse. Mais on s'est bien vite rendu compte du contraire lors d'une de ces éternelles batailles de récréation qui opposaient les enfants de la Haute-Ville à ceux des quartiers plus pauvres. Elle n'avait qu'une dizaine d'années mais se battait et griffait comme une furie. On essayait la plupart du temps de ne pas rester dans son sillage, histoire de ne pas avoir à justifier un bras cassé en rentrant chez nous. Alors que la presque entièreté du groupe avait finalement abandonné l'affrontement, il ne restait plus que moi et Ree sur le champ de bataille, on s'est battu comme des sauvages en hurlant des insultes à l'autre, et c'est là que j'ai compris qu'on serait amis. De nos disputes est née une certaine complicité. Puis, mon oncle a gagné les Jeux et on ne cessait de se voir et d'organiser toutes sortes de plan foireux, jusqu'à la mutation de mon père.
Au village des vainqueurs, à la place de la demeure grandissime du premier vainqueur des Jeux, je me retrouve face à une maison froide et, de toute évidence, vide. Après avoir jeté un regard aux alentours pour m'assurer que je suis seul, je pousse le portail et avance vers la porte, fermée à clef. Les Skenandore ont du emménager ailleurs dans le district, je refuse d'imaginer un départ vers le Capitole. Déçu, mais loin d'abandonner l'idée de revoir Reeven un jour, je repart vers le quartier ouvrier.
C'est à la Réserve, le marché noir du Deux, que j'ai pu trouver refuge. J'aime bien cet endroit car on peut y passer inapercu. Les gens ne se posent pas de questions en voyant débarquer un étranger ou alors, si, mais ils les gardent pour eux. Après avoir lancé quelques piécettes à un vieil homme attablé derrière son comptoir et pris la miche de pains et le bout de viande qu'il me tendait en échange, je m'assied sur une vieille caisse en bois, observant les allées et venues de chacuns. Ces gens sont tous très différents mais l'angoisse due à la Révolte se lit sur leur visage. Il y a cet homme, surement un mineur, qui parle d'une voix bourrue à vendeur d'alcool. A coté, une jeune fille cache une bouteille au fond de son sac. Elle à l'air fébrile. Pâle, son air fatigué est encore plus accentué par de larges cernes qui courent sous ses yeux. Ses long cheveux sombres tombent sur son visage. C'est marrant mais si elle plus petite et moins maigre, j'aurais presque pu la prendre pour ... « Reeven ? » Je prononce son nom à voix haute. Cette fille, impossible de se tromper, c'est Reeven. Les années l'ont changée et fait grandir, mais je la reconnaitrais entre mille. Toujours sous le choc, je garde les yeux rivés sur elle. Elle se retourne, nos regards s'accrochent. Sans réfléchir, je me lève d'un bon, abandonnant ma caisse pour courir vers elle. Je joue des coudes pour me frayer un passage jusqu'à elle. J'attrape sa main bien décidé à ne plus jamais la lâcher et murmure son prénom. « Ree je ... Oh putain c'est dingue ! » Les mots se perdent dans le brouhaha de la Réserve. J'ai tant de choses à lui dire, mais l'émotion me cloue la gorge. Je me contente alors d'entremêler mes doigts dans les siens, symbole bien plus fort que des paroles, de mon retour auprès d'elle.
Reeven-Sham Skenandore
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Sujet: Re: everything will be fine ▲ GEMVEN Ven 8 Fév - 2:23
Je ne comprends pas comment fonctionnent les émotions. Les réactions dont j'ai l'habitude ne sont que froides, métalliques, sans aucune profondeur. Je sais parfaitement que je ne suis qu'une coquille vide dont l'âme est partie depuis longtemps, bien trop longtemps. Ainsi, je ne comprends le flot de ressentis qui s'agite en moi que lorsque Gemstone me prend la main droite après s'être frayé un chemin dans la foule compacte de désespérés. Je frémis à son contact : le premier toucher humain que je ressens depuis plusieurs années. Je sers les dents et me refroidie d'un coup, méfiante. Un fantôme. Je dois voir un fantôme. J'hallucine. C'est certain; Gemstone est parti, Ree. Il ne reviendra jamais. Mais ce dont je me méfie encore plus, c'est le soulagement qui pointe en mon esprit pendant un court instant.
Court, car je me retire aussitôt. Je lance un regard mauvais à la pâle illusion d'un vieil ami; le seul que j'aie jamais eu, d'ailleurs. C'est probablement un test sordide de la part de mon grand-père afin de tester mon armure psychologique. Soit. Je réagirai en conséquence. Néanmoins, je n'ai pas l'impression de toucher à un robot venu du Trois. C'est en chair, c'est chaud et palpitant. Je dois confondre, je dois confondre, je veux confondre.
Mais je dois me rendre à l'évidence. Il est bel et bien là, devant moi, à détruire seize années d'endurcissement intensif.
- C'est mon nom, répondé-je, glaciale. Et tu es?
J'essaie encore de me convaincre que c'est faux. Il ne faut pas que je brise maintenant, alors que je devient peu à peu parfaite. Prête à prendre le flambeau de mon arrière-grand-père après les Jours Gris. Une guerrière sans pitié, formée pour tuer. Après tout, je ne suis bonne qu'à ça, n'est-ce pas?
- Gemstone, soupiré-je pour moi même.
Je ne sais pas que faire. J'aimerais fuir, disparaître, mais je ne suis pas faite de cette façon. Je dois faire face à mes problèmes, peu importe leur origine.
Il a changé. Sans nul doute que moi aussi. Pour tous les deux, les années ont façonné notre corps et notre esprit. Alors que j'ai l'impression de retrouver le seul garçon à être assez fou pour oser s'approcher d'une Skenandore, le seul à m'avoir jamais adressé la parole, lui doit découvrir un monstre. Un spectre. Une pierre.
- Tu penses que tu fous quoi, ici?
Ma voix est tremblante, submergée par une émotion quelconque. Je la ravale aussitôt et fais taire la faiblesse qui tente de me contrôler. Je suis si fragile... Lyme est tellement plus forte. Je ne dois pas le laisser paraître, si je veux être l'héritière. Si je veux être choisie. Je ferme les yeux pendant une ou deux secondes, déblayant l'eau qui perçait mes iris couleur cendre, et lorsque mes paupières s'ouvrent à nouveau, j'ai retrouvé le regard dur qui m'est propre.
Je ne le laisse pas le temps de répondre que je l'empoigne avec force. Pas question qu'il révèle à tout le monde ici qu'il vient du Un, alors que la quasi-totalité des familles des gens de la Réserve ne rêve que de voir mon manoir brûler avec tout le monde dedans. Je l'entraîne à l'extérieur du bâtiment, là ou nous nous retrouvons battus par les vents du désert de Mojave. Les étendues rouges des pierres de l'ancien Colorado s'étirent à perte de vue, alors qu'à une demi-douzaine de kilomètres, entre les cheminées de fée typiques du far-west, les contours indéfinis de la carrière se dessinent.
Nous restons un moment là, en silence, devant l'un des rares terrais vagues du District Deux. J'aime le désert. Il m'a toujours fascinée. Aussi impitoyable que le lion et le loup qui sont les armoiries de ma famille. Même pire. Je me considère plus coyote que l'un des deux animaux des Skenandores. Sauvage. Traîtresse. Gemstone est un fou de venir me voir, je pense en m'allumant une clope sous le soleil d'après-midi brûlant malgré la saison. Je me demande à quoi il pense, en voyant le désert qui a bercé son enfance. Nostalgique, ou déçu par la déchéance du district? J'ai juste hâte d'en finir, personnellement. L'idée d'aller aux Jeux, pour y crever en paix ou pour revenir couverte de gloire et de renommée, me tente peu à peu. J'ai quelque chose à me prouver, on dirait. Montrer à tout le monde dans le Deux, autant les habitants que les Skenandore, et même à tous les habitants de Panem, que j'existe. Qui je suis.
En fait, plus j'y pense, plus j'aimerais être une crème glacée. J'vivrais gelée, je mourrais sucée. Le Paradis.
- Tu en as fait, du chemin, soufflé-je entre deux bouffées. J'imagine que t'es pas venu juste pour dire coucou.
J'imagine, oui. Même si quelque part en moi, j'espère être assez importante pour que quelqu'un fasse cela pour moi. J'en ai ma claque d'être le pantin de mon grand-père. J'suis comme Pinocchio, en fait. Je veux juste être humaine.
Nouveau regard mélancolique sur l'océan sanglant et aride, percé de quelques cactus solitaires comme des vieux chats de gouttière.
- J'suis contente que tu sois passé, finis-je par admettre avec un demi-sourire.
Soupir mi-figue mi-raisin.
- Comme tu peux voir, c'est pas Pleasantville, par ici.
Invité
Sujet: Re: everything will be fine ▲ GEMVEN Mar 5 Mar - 20:20
À quoi je m'attendais ? À ce qu'on se jette dans les bras l'un de l'autre ? À ce qu'on court dans un champ main dans la main en se lancant des fleurs ? Non. Evidemment que non. J'avais beau savoir que, de toutes façons ça ne se serait jamais passé comme ça, j'avais encore l'espoir débile que si.
Je regarde béatement la main de Reeven qu'elle vient brusquement d'arracher à l'ombre d'étreinte qui entremelaient mes doigts aux siens. Je pensais l'avoir retrouvée mais je me heurte à un spectre, un semblant de Reeven dont j'ignore tout. Six années ont dressé entre nous un mur de glace. Non, c'est même plus dur que ça. Un mur de glace, il y a quelqu'un derrière, on peut le voir, mais jamais communiquer avec lui. Là je ne distingue pas Ree si ce n'est par faille. L'éclat de ses yeux, l'intonation de sa voix, des bribes de souvenirs qu'il est impossible d'associer à la jeune fille en face de moi. Elle n'existe plus.
Elle se dresse droite et hautaine, malgré sa fatigue apparente. Ses cheveux d'ébène encadre son visage fin et noble. Au fond de son magnifique regard froid brille une flamme que je ne lui connaissais pas. La voir aussi changée est à la fois magnifique et effrayant. « Gemstone. » Affirmatif c'est bien moi. Tu m'a reconnu finalement ? « Tu penses que tu fous quoi, ici ? » J'en pense rien, justement. « Bah figure-toi que ... Eh ! » Ree m'attrape le poignet avec force et m'entraine hors de la Réserve. Dommage, le bout de pain était bon.
On arrive devant cette immense étendue de sable et pierre qui autrefois étaient pour moi les seuls paysages de Panem. Rien n'existait si ce n'est cette plaine de feu et d'ombre aux étés torrides. Le soleil darde ses rayons si fort que le désert semble habité par les flammes, on en a mal au yeux tant son éclat rougeoyant illumime. J'avais oublié à quel point s'était beau. Je ferme les yeux et profite de la brûlure du soleil sur mon visage je.voudrais me consumer là, sur place. Ca ne génerait personne, j'ai beau y réfléchir, j'ai plus trop rien qui me raccroche à cette terre. Je pourrais crever là, tout le monde s'en foutrait. On graverait mon nom sur une tombe qui n'enfermera jamais aucun corps avec comme épitaphe : « Gemstone Jacobs, né, baisé par la vie, emporté par la mort. Qu'il repose en paix. » Ca claque comme épitphe. C'est peut être pour ca que j'ai suivi mon père au Deux, je veux retrouver un endroit ou j'existe. « Tu en as fait du chemin. J'imagine que t'es pas venu juste pour dire coucou. » Reeven baisse sa cigarette et souffle de la fumée. L'écran de fumée cache ses traits comme un rideau de soie. Bizarremement, je trouve ce tableau plutôt triste. Ca me fait penser à une jeune mariée prématurémemt morte qu'on aurait recouvert de son voile de noces pour cacher ses yeux clos. Morbide.
« Tu sais que c'est mal de fumer ? » Un sourire étire mes lèvres au souvenir de la soirée de Wonder. Oui, le tabac c'est mal. Et pourtant j'ai mon paquet de clopes en poche. Par contre, j'ai pas répondu à sa question. Réfléchis, pourquoi t'es venu ? Allez, sois sincère au moins une fois dans ta vie. « Je suis venu parce que j'ai envie de revoir ton visage, c'est tout. » J'ose enfin affronter ses yeux cendres. Je sors une clopes du paquet, la glisse entre mes lèvres et l'allume doucement, comme si j'avais peur que la flamme du briquet n'embrase le désert. On peut parler d'égal à égal maintenant, on risque tout les deux de crever asphyxier. « C'est comme ces gens qui retourent chez eux après une longue absence. On dirait que ton visage, c'est l'endroit qui a marqué ma vie. » Voilà, c'est bon, je l'ai dit. Je suis là pour toi. « J'suis contente que tu sois passé. » Sa phrase sonne comme un aveu. Ca me fait plaisir, je me suis pas cassé le cul à rester cacher dans un wagon inconfortable pour rien. C'est fou, ça. Reeven-Sham Skenandore, arrière-petite-fille du premier gagnant des Jeux est contente de me voir. Pourtant, notre amitié a été brisée, disloquée, détruite. On se fait face comme deux inconnus. On fume en regardant le désert, c'est pas mal comme activité, non ? « Comme tu peux voir, c'est pas Pleasantville, par ici. » « Au Un non plus. » Les images du pont s'effondrant sur les pacificateurs et des gens effrayés qui fuyaient et hurlaient.en se marchant dessus me revienent en mémoire. Les rebelles nous rebutent au rangs des animaux. Néanmoins c'est vrai que la situation du Deux à l'air pas mal non plus. Des gens aux épaules voutées, des rues désertes ou des grafittis anti-capitole sur les murs n'auraient jamais eu leur place au Deux, avant la Révolte. Le district a-t-il déjà subi des attaques du Treize ou des rebelles ? Je n'en sais rien, le Capitole ne laisse passer aucune information suceptible d'agraver la situation ou de motiver les esprits pervertis par le faux espoir d'un Panem meilleur.
« T'as changé. »
Dernière édition par Gemstone K. Jacobs le Mer 3 Avr - 15:35, édité 2 fois
Reeven-Sham Skenandore
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Sujet: Re: everything will be fine ▲ GEMVEN Mer 6 Mar - 7:45
i'm none to you nor you're to me
- Tu sais que c'est mal de fumer ? me conseille bêtement le jeune homme, un sourire idiot collé à la figure.
Je l'observe d'un air perplexe, semblant chercher la signification de ce genre de commentaire. Car il doit bien y avoir une signification cachée; je doute que Gemstone soit en train de s'inquiéter à propos du fait que j'aurai de la difficulté avec mon entraînement à long terme. Remarque, il ne me reste plus que deux ans avant d'être libérée de cette stupidité, alors je n'ai pas vraiment à m'en faire. À moins qu'il ne plaisantais... La simple notion que mon ancien ami puisse s'intéresser à mon sort me semble trop bizarre pour y porter une attention singulière.
- Je suis venu parce que j'ai envie de revoir ton visage, c'est tout.
Flatteur. Mais je n'y crois pas vraiment, et d'ailleurs je ne décroche pas mon regard de l'immensité rougeâtre du désert de pierre devant moi. Voilà une autre des raisons pour lesquelles nous sommes les tributs les plus craints aux Hunger Games, mis à part notre statut de carrière; la polyvalence de notre climat. Au Sud, le désert, à l'Ouest, les montagnes enneigées et à l'est, les plaines. Cette combinaison de trois climats aux antipodes les uns des autres nous rendent préparés à toute éventualité. Ce n'est pas le froid polaire qui a tué Titus, notre tribut de l'an dernier. J'entends Gemstone se sortir une cigarette à mon instar et le cliquetis particulier d'un briquet qu'on allume. Voilà qui est étrange; ne venait-il pas de dire que c'était dangereux?
- C'est comme ces gens qui retournent chez eux après une longue absence. On dirait que ton visage, c'est l'endroit qui a marqué ma vie.
Je ferme les yeux un instant pour encaisser la sensation bizarre qui me prend à la poitrine. C'est une sorte de douleur, mais une douleur rare, car je ne l'ai jamais expérimentée lors de mes entraînements. Je darde d'un regard énigmatique mais brûlant le jeune homme sans même bouger la tête, l'accusant de ce tort. Mes yeux me piquent, probablement la fumée. Je rejette la cigarette au loin, fumante sur le sol aride.
- J'suis contente que tu sois passé, finis-je par avouer.
Peut-être suis-je sincère. Peut-être que non. J'ai de la difficulté à comprendre les sentiments qui m'assaillent de toutes parts; ils ne font pas partie de ceux auxquels je suis préparée à endurer. Et ils semblent assez compliqués. Je devrai en toucher un mot à Grand-Père.
- Comme tu peux voir, c'est pas Pleasantville, par ici, ajouté-je pour combler le silence mal à l'aise qui pointe entre nous.
- Au Un non plus, répond-il.
Je le crois. Cependant, la nouvelle m'inquiète. Au Deux, nous avons toujours vu les habitants du premier district comme les princes de Panem, et si les princes tombent, c'est le signe que la révolution va remporter. Je me demande ce qu'il adviendrait si la Révolte fonctionnait. Si le Treize gagnait sur le Capitole. Ma famille serait probablement éradiquée, mais le peuple en général s'en porterait-il mieux? Oh, il faudrait que j'arrête d'écouter Falken. Ses mots secouent trop mon esprit pur pour que je continue à y porter une quelconque attention.
- T'as changé, affirme Gemstone, me tirant de mes pensées.
- Oui, admis-je.
À dix ans, quand nous nous sommes laissés, on ne me donnait pas une chance comme Skenandore. Certes, j'avais plus de potentiel que Cypie, mais le regard de Père et de Grand-Père était empreint de dédain devant mon désir de m'amuser et de me faire des amis, comme toute petite fille de cet âge. Oui, j'ai changé. Désormais, je comprends que la famille est plus importante que tout. C'est mon devoir envers mes parents et ancêtres de rapporter l'honneur des Skenandore. De redorer le blason.
- T'as un endroit où dormir? demandé-je à ma surprise.
Simple formalité, bien sûr. S'il se faisait prendre, je serais dans de beaux draps. Je veux juste m'assurer qu'il ait un toit sécuritaire, pour... pour protéger ma réputation, bien entendu. Rien que le fait qu'il soit sortit de son district est un motif assez grave pour le soupçonner de pactiser avec les rebelles. Rien ne me prouve qu'il n'est pas avec ces barbares du Treize. Autant passer tout cela sous silence. Limite, je pourrai le tuer afin de le passer sous silence s'il semble peu sage.
- Laisse tomber, me ravisé-je.
J'ai déjà assez de responsabilités comme ça. J'enchaîne l'école, le boulot et l'entraînement, et dans tout cela je dois me trouver du temps où dormir. M'occuper d'un résident temporaire ou permanent est risqué si je souhaite rester en bonne santé. Déjà que ma posture de pantin soit inquiétante.
Invité
Sujet: Re: everything will be fine ▲ GEMVEN Mer 3 Avr - 15:18
« Oui. » Elle le sait. Elle s'en doute. Enfin, peu importe. Le fait est là. « Moi aussi. », je me sens presque obligé d'ajouter, comme si ça aurait pu lui faire de la peine d'être la seule dans ce cas là. On changent tous et pas toujours en bien. On change trop. Il devient clair que Ree et moi sommes à présent des inconnus l'un pour l'autre. Des fantômes d'amis qui se hantent. J'ai beau m'acharner, Ree est perdue, disloquée, brisée et jamais je ne pourrais changer quelque chose à cela. Je ne suis pas déçu. J'ai trop eu l'habitude de tout voir brûler partout où j'allais, ces derniers temps. Tout se consumme, tout part en couille, mon monde s'écroule. Je veux voir les rebelles brûler dans le feu qu'ils ont eux-mêmes allumé. Je veux tous les voirs mourir un par un. Je me suis montré si faible lors de l'écroulement du pont que le seul fait d'y penser me donne la nausée. Si faible. Les pacificateurs et les rebelles qui s'entretuaient en plein centre ville alors que des corps, tant de soldats que de civils, jonchaient les allées. Cela n'aurait jamaid dû arriver. Si faible. Plus jamais je ne veux ressentir un tel sentiment d'impuissance. Depuis quand étais-je faible ? Depuis quand en avais-je le droit ? Je n'en ai jamais eu le droit. Être fort est le seul moyen de survire.
« T'as un endroit où dormir ? » demande Ree. Sa question m'étonne, non seulement car elle m'avait à peine effleurer l'esprit mais c'est surtout le fait que Ree s'en préoccupe qui me surprend. Quand je me suis jeté dans ce wagon, je ne m'étais pas trop préoccupé de l'endroit où j'allais dormir.
Suite aux nombreuses pertes de Pacificateurs au Un, mon père avait été nommé colonel. Il s'enorgueillait de ce nouveau poste et avait été rappelé au deux, en proie depuis peu à d'inquiétants mouvements rebelles. Quand il a annoncé une énième fois un départ mais cette fois vers le Deux, j'ai bondit sur l'occasion et l'ai supplié de m'emmener avec lui, sortant de l'apathie et de l'indifférence qui me caractérisaient depuis l'attaque du Un. D'abord étonné de me voir si soudainement manifester de l'attention pour ce qui m'entourait il a aussitôt refusé, aussi fermement qu'un père puisse interdire quelque chose à son fils. Il ne laissait place à aucune négociation. Mais obéir n'est plus dans ma nature depuis quelques temps, j'avais déjà tenté d'atteindre le district Deux, tentative qui s'était soldé par un échec, c'est vrai, néanmoins, je l'avais déjà fait une fois. Pourquoi pas deux ? J'avais alors sauté dans un des wagons du convoie dans lequel était monté mon père, wagon rempli d'armes à feu. Là, calé entre deux caisses j'avais à plusieurs reprise faillit sombrer dans le sommeil, le ballotement répétitif du train aidant. Alors que nous allions atteindre l'immense grillage du Deux, j'avais sauté du wagon, de peur de me faire remarquer et étais finalement passé de l'autre côté de cette dangereuse limite, tout ça non sans m'être blesser sur toute la longueur du bras. En fait, maintenant que j'y pense, je dois vraiment avoir l'air d'un mendiant. Remarque, vu l'ambiance ici, ça m'aide plutôt à passer inaperçu.
Donc, non, je ne me suis pas vraiment préoccupé de l'endroit où j'allais dormir. Je venais enfin de trouver un but à ma vie, bordel. Ce but, c'était de retrouver Ree. La seule personne au monde en qui j'ai eu confiance.
Je baisse les yeux sur ma personne, comme pour mettre en évidence la crasse qui macule mes vêtements. « J'ai l'air d'avoir été invité par papy Skenandore ? » Pas très charitable, cette réponse, mais bon, Ree ne fait de cadeaux non plus. « Laisse tomber. » Trop tard. Maintenant qu'elle vient de faire germer l'idée dans mon esprit, cela m'inquiète de plus en plus. Bon évidemment, la solution la plus simple serait d'aller retrouver mon père, surement au QG des Pacificateurs et de me faire arracher la tête au chaud. Je sais que je ne le ferais pas. Ca serait abandonner et retourner à cette vie et ce destin que je n'ai pas choisi. Je préfère grandement rester aux côté du fantôme de Ree plutôt que de devenir comme elle. En fait j'aimerais la voir ouvrir les yeux. J'aimerais la retrouver. J'aimerais la voir redevenir... humaine. Vivante.
Je décide de rester.
« Je risque d'avoir froid cette nuit. »
Reeven-Sham Skenandore
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Sujet: Re: everything will be fine ▲ GEMVEN Mer 3 Avr - 19:15
i'm none to you nor you're to me
J'accorde finalement un regard à mon interlocuteur, cet inconnu qui m'a accompagnée lors des moments les plus sombres de mon enfance. C'était lui et Epha. Les deux seuls qui osaient s'approcher de la Skenandore, le monstre de foire, la bizarre, celle qui faisait tellement peur que l'on ne voulait même pas rire d'elle. Dès qu'un enfant ignorant venait me voir, ses parents allaient immédiatement le réprimander pour ce qu'il avait fait, terrorisés à l'idée que je pourrais bouffer leur progéniture. Quand ce n'était pas les profs eux-mêmes qui s'y mettaient. Je n'étais qu'une bête sauvage à leurs yeux, un animal élevé dans un palais et dans la porcelaine. Ce n'étaient que Gemstone et Epha qui avaient osé s'approcher de moi, et la deuxième, c'était parce que mon grand-père était très ami avec le père de celle-ci, Aspen ayant été son mentor. En quelques années à peine, j'ai perdu les deux.
Je lâche ma cigarette et ferme les yeux, me délectant du vent tiède du désert. Le soleil est presque complètement disparu, désormais, et l'air devient rapidement frisquet. Je frissonne mais ne fait aucun geste pour resserrer ma veste. J'aurais dû apporter mon manteau de cuir. Je le saurai à l'avenir. Néanmoins, la morsure du froid hivernal ne m'est pas désagréable.
Lorsque je les rouvre, je vois toujours le même étranger. Du petit garçon nerveux et famélique, c'est presqu'un homme qui se tient devant moi. Avant, j'étais plus grande, mais il me dépasse désormais d'une demi-tête. Mes prunelles de poussière parcourent le tracé de sa musculature, essayant de comprendre à quel point la carrure d'un être peut changer en six ans. Je frissonne - probablement le froid, encore. Cependant, j'ai l'impression mystérieuse que c'est le regard intrigué que me lance Gemstone en me découvrant le détailler ainsi qui m'a électrifiée; je reste cependant égale à moi-même, et ne change pas d'attitude pour autant. Je rajoute même:
- Je suis en train de détailler comment tu as changé.
Conséquence de l'aléthiométrie. Si je détecte la vérité, je me sens également obligée de dire tout ce qui me passe par la tête, ce qui m'attire souvent des ennuis. Je ne comprends pourtant pas pourquoi a vérité choque autant; le vrai est le vrai, on ne peut rien y faire - prétendre le faux relève de la stupidité. C'est une attitude puérile, faste.
Son teint a pâli également, probablement cette fois-ci une conséquence de son écart du désert. Je ne me souviens plus si il vivait dans cette partie du district ou s'il appartenait aux montagnes enneigées, comme moi, mais peu importe l'origine, tout habitant du Deux passe au moins trois heures par semaine dans les étendues rocheuses rougies. Le soleil plombant doit être moins présent dans le Un. Ses cheveux se sont assombris également, mais il garde toujours une certaine expression juvénile sur son visage qui lui donnent un air aussi mature et fort que tendre et triste -- beau, je crois que c'est le mot. Il a un beau visage.
- Tu as un beau visage.
Je n'aurais peut-être pas dû dire cela à voix haute, encore moins en le fixant dans les yeux, mais après tout, si je n'ai rien à cacher, je n'ai pas à mentir. Je suis donc toujours plus alerte à la détection de vérité. Je lui effleure le bras de mes doigts, comme pour me convaincre qu'il est bien là, et pour savoir ce que ça fait. C'est doux au toucher. Ce n'est pas comme la peau de Grand-Père, rude comme du ciment.
Je descends les quelques marches menant à la Réserve. Cette conversation ne va nulle part. Je dois retourner chez moi, être complètement seule à nouveau, et m'entraîner encore. La routine qui modèle toutes les facettes de ma vie. Soudain, l'idée de me retrouver seule m'attriste. Du moins, c'est ce que je crois analyser dans mon langage corporel; boule dans la gorge, frémissement de la commissure des lèvres, sensation d'humidité dans ma zone cardiaque. Il y a quelques piqûres contre ma rétine, également. Une autre opportunité se dévoile à mon esprit:
- Tu pourrais venir chez moi. Personne ne monte jamais dans mes appartements.
Situés au grenier, j'ai déjà l'avantage de pouvoir couper tout accès à mes quartiers en relevant la trappe, trop haute à atteindre d'en-bas sans support. Et puis j'ai de tout pour survivre; une chambre avec lit double, un salon, une salle de bains et une cuisine, le tout dans un assemblage d'approximativement trois pièces.
- Si tu t'ennuies, ajouté-je, tu pourras toujours sortir par la fenêtre. Je le fais souvent, pour grimper sur le toit.
Les toits m'ont toujours semblé plus accueillants que la terre ferme. Ayant des racines amérindiennes du côté de ma mère, j'ai hérité de leur absence totale de vertige, me permettant d'exécuter des acrobaties dangereuses sans inquiétude. Et puis me savoir au-dessus de tout, afin de tout voir comme un aigle en plein vol, me fait me sentir libre. J'aimerais partager cette sensation avec quelqu'un, et Gemstone tout particulièrement.
Il acquiesce sans dire grand-chose, et je le dirige vers le Manoir, sans me douter que j'actionne tranquillement l'engrenage monstrueux qui brisera ma vie.