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 paranoia, ou une nouvelle forme de méfiance (brynjolf)

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MessageSujet: paranoia, ou une nouvelle forme de méfiance (brynjolf)   paranoia, ou une nouvelle forme de méfiance (brynjolf) Icon_minitimeVen 21 Déc - 10:31

Les jambes bioniques couinaient tandis qu'elle avançait dans la rue principale de la ville du district où elle était. Oron était à l'usine, leurs parents étaient morts de malnutrition, et Remy était seule et devait aller faire des courses. Des petites courses bien sûr, rationnées en prime. De toute façon, vu la configuration qui se présentait, Remy ne pouvait décemment pas faire de grosses courses, elle n'aurait pas pu les porter. Elle avait un sac qui se tenait à l'épaule, et il n'était pas trop grand pour ne pas qu'elle soit déséquilibrée. Ses deux mains tenaient les béquilles qui la soutenaient et elle avançait lentement, prudemment. Elle avait vingt-quatre ans, des jambes bioniques, et une joie de vivre qui était quand même franchement flétrie depuis son accident. Oh, elle arriverait bien à se remettre à sourire, mais pour le moment, c'était pas ça encore.

Le couinement des jambes bioniques, le cliquetis des béquilles, voici un bruit qui l'accompagnait depuis quatre ans, annonçait sa venue, et attirait le regard des gens sur la silhouette d'une jeune femme aux cheveux blond cendré, plutôt ternes et qui commençaient à re-graisser un peu. Le goût de fer dans la bouche, Remy regardait autour d'elle, toujours en avançant lentement pour ne point tomber. Elle avait déjà rencontré le sol depuis sa sortie de sa maison, et le goût du sang s'était fait sentir à partir du moment où elle s'était mordu la lèvre inférieure. Qu'importe, après tout. Elle s'était relevée. Avait repris le contrôle de ses mouvements. S'était assurée de son équilibre recouvert. Et elle s'était remise à marcher.

Elle avançait depuis maintenant dix minutes, et se sentait observée. Pourtant, elle n'avait toujours pas regardé par dessus son épaule, en se rassurant intérieurement : voilà qu'elle devenait aussi paranoïaque qu'Oron, quand même. Le Capitole n'avait pas vissé des caméras dans tous les coins des districts, ça aurait été d'une discrétion sans pareille. Non, c'était sans doute une fausse impression. Un klaxon retentit derrière elle et elle se décala sur le côté plutôt rapidement. Contrairement à ce qu'elle pensait, le véhicule ne la renversa pas, et ne passa pas à toute vitesse : il s'arrêta à sa hauteur et le conducteur baissa sa vitre. « Tu veux que je te dépose ? » demanda-t-il. C'était Phil (Philoctète), un des rares hommes du district qui avaient dépassé soixante ans. Il était toujours aimable avec elle et avait connu ses parents. Il était livreur et avait une autorisation spéciale qui lui permettait de se déplacer dans les districts voisins pour livrer des colis. Accessoirement, il transportait des gens d'un point à un autre, par pure gentillesse. Mais Remy déclina son offre, elle préférait marcher, et elle savait bien que si elle montait dans la camionnette de Phil, il n'allait pas arrêter de jacasser. Or elle voulait justement ne pas avoir à parler pour le moment. Elle voulait marcher, puisqu'elle le pouvait. « Ça ira, Phil, merci. T'en fais pas pour moi, ça ira. » Il la salua et repartit, soulevant un nuage de poussière derrière lui. Se détournant pour ne pas en prendre plein le visage, Remy ferma les yeux.

Lorsqu'elle les rouvrit, elle repéra une silhouette qui était à une vingtaine de mètres d'elle, et semblait l'observer. Comme si cette personne attendait qu'elle se remette en mouvement pour pouvoir bouger. Non, ça devait être une erreur. Oron avait visiblement réussi à lui rentrer dans le crâne ses histoires. Remy refusait. Les Pacificateurs ne pouvaient pas tous être mauvais, vu qu'ils l'avaient sorti de sous la passerelle qui lui avait broyé les jambes. Elle se détourna et avança de nouveau, sans regarder en arrière. Encore dix minutes de marche, et elle arriva à l'épicerie, où elle put obtenir quelques rares denrées. Payant le tout, elle demanda (comme d'habitude) de mettre les trucs lourds de côté : Oron viendrait les chercher après son boulot. Ils fonctionnaient comme ça depuis la mort de leurs parents. Ils étaient restés vivre dans la maison qui les avait vus grandir. Sans doute parce que Remy avait ses habitudes, qu'on avait aménagée la maison pour qu'elle puisse y vivre sans se cogner partout (de toute façon, ils avaient peu de meubles), et qu'Oron ne voulait pas laisser sa jumelle seule.

Et c'est en ressortant qu'elle finit par croire à ce que lui avait dit Oron. Elle avait son sac sur l'épaule, et face à elle, adossé au mur d'un bâtiment de l'autre côté de cette route en terre battue, se trouvait l'homme qui devait vraisemblablement la suivre. Et Remy, mûe par elle-ne-savait-quelle-folie, avança pour confronter cet homme qui lui suivait. Le bon point fut qu'il ne s'enfuit pas en la voyant arriver. Elle aurait eu du mal à le poursuivre, voyez-vous.

« Qu'est-ce que vous me voulez, vous ? Ça vous amuse de me suivre ? Vous n'avez rien de mieux à faire ? »

Oh. Elle s'adressait à un Pacificateur, et elle était seule. Elle aurait peut-être mieux fait de faire profil bas. Mais d'un autre côté, elle refusait de céder à la brutalité ou à la force. Non, tout ce qu'elle voulait savoir, c'était pourquoi il lui collait le train. S'amusait-il de voir l'infirme marcher ? Ou autre chose ?
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MessageSujet: Re: paranoia, ou une nouvelle forme de méfiance (brynjolf)   paranoia, ou une nouvelle forme de méfiance (brynjolf) Icon_minitimeDim 6 Jan - 23:56

Brynjolf n'était pas le genre d'homme à suivre les gens sans la moindre raison. Pour que ce genre de chose arrive, il fallait que lesdites personnes représentent un minimum d'intérêt à ses yeux. D'accord, parfois, il se devait de le faire pour son travail – encore que la plupart du temps il s'arrangeait pour refourguer cette tâches à d'autres soldats, en échange d'un paquet de clopes, ou d'une autre connerie du genre -, mais disons que dans le cas présent, il le faisait plus ou moins par intérêt personnel. Et, surtout, par curiosité. Il se souvenait, lors de son arrivée dans le district six, avoir remarqué que la plupart des gens n'étaient pas mieux lotis que sa famille, niveau conditions de vie. Plus ou moins directement, il s'était immédiatement senti concerné par la... Misère sociale et environnante. Quand il était encore chez lui, au district quatre, il avait maintes fois eu l'occasion d'aller baver devant les vitrines des magasins les plus luxueux du centre ville, notamment lorsque, les jours de marché, il allait vendre les prises de poissons du matin même. Combien de fois avait-il dévoré des yeux les bijoux importés du district deux, leurs pierres précieuses fabuleuses aux couleurs éclatantes ? Il avait toujours rêvé d'un jour être capable d'en acheter une, et de l'offrir à sa mère. Seulement, en étant fils de pêcheur, on ne gagnait pas autant qu'on le voudrait. Mais, ça restait un rêve, et il espérait bien pouvoir être un fils digne en offrant ne serait-ce qu'un éclat de diamant, à sa très chère génitrice. Déjà, il faisait ce qu'il pouvait pour leur facilité la vie avec sa maigre paye. Pour qu'au moins, sa sœur n'ait pas à prendre ces affreux tesserae. Et puis, il savait qu'il pouvait compter sur son aîné, également.

Brynjolf était loin d'être un garçon populaire, dans le coin. Aux yeux des gens, il n'était qu'un Pacificateur à la solde du Capitole, et peu leur importait son origine plus que modeste ou les raisons qui l'avaient poussé à s’enrôler. Eux, ne voyaient que l'uniforme blanc qu'il portait. Ils se méfiaient, baissaient la voix quand il était à proximité, et gardaient toujours un œil attentif sur ses moindres faits et gestes. Il ne pouvait cependant pas leur en vouloir. Il se souvenait de l'aversion qu'il portait envers les Pacificateurs, quand il était plus jeune. Pour avoir vu les horreurs dont ils étaient capables dans un excès de zèle... Cependant, il s'était juré de ne jamais avoir à abuser de son autorité. S'il avait rejoint le système, c'était avec l'espoir de pouvoir faire changer les choses. Certes, cela prendrait du temps. Après tout, qu'est-ce qu'un Pacificateur en bas de l'échelle pouvait faire, si ce n'était obéir à ses supérieurs ? Mais il ne comptait pas rester un sous-fifre toute sa vie. Un doux rêveur, voilà ce qu'il était avec ses es espoirs plein la tête.

C'est au détour d'une patrouille dans le centre ville, que Westfield croisa cette fille un peu singulière. Lui la connaissait, mais il doutait qu'elle ait le moindre souvenir de lui. Disons juste que leur première rencontre fut un peu... Chaotique. Et qu'elle était dans un état un peu lamentable. C'était il y a quatre ans de ça. Bryn venait tout juste de terminer ses classes, et d'être affecté au district six. Il était à peine arrivé depuis deux semaines dans le district, quand l'accident avait eu lieu. Ses supérieurs suspectaient un acte délibéré de la part des rebelles. L'avis du jeune Pacificateur était un peu plus réservé. Bref, ce jour là, il lui avait sauvé la vie, à cette fille. Et il n'avait jamais cherché à être remercié pour ça. La gloire et les honneurs, c'était pas pour lui. Cependant, il la surveillait par... Acquis de conscience ? Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il se sentait responsable de ce qui pourrait lui arriver. Rhea, qu'elle s'appelait. De ce qu'il savait, elle avait le même âge que lui, à peu près. D'ailleurs, on pouvait difficilement la rater, avec ses jambes artificielles. Partout où elle allait, le bruit si particulier de ses prothèses l'accompagnait. Ca lui faisait penser aux hôtesses des districts. Vous savez, celles qui venaient une fois l'an, pour la moisson. La plupart du temps, quand elles arrivaient dans les districts, c'était tout un cirque. Sans exagérer. Elles arrivaient avec une escorte personnelle, reléguant les Pacificateurs des districts à de simples surveillants -non pas qu'ils étaient beaucoup plus à vrai dire. Et le tout, était bien entendu fait dans la démesure la plus totale. Un train complet, luxueux et certainement très coûteux, arrivait à la gare. Là, les maires et personnes importantes du district la conviaient à une sorte de cérémonie de bienvenue. Les meilleurs produits étaient importés de l'extérieur pour l'occasion, et les produits locaux les plus onéreux étaient également de la partie. Les petites gens se contentaient d'écouter la musique de l'orchestre engagé pour l'occasion, donc le son était étouffé par le bâtiment dans lequel avait lieu la réception. Et le tout durait jusque tard dans la nuit. Certes, la situation n'avait rien à voir mais... C'était la première chose qui venait à l'esprit de Bryn.

« Qu'est-ce que vous me voulez, vous ? Ça vous amuse de me suivre ? Vous n'avez rien de mieux à faire ? »

Le jeune homme sursauta, interpellé par la voix de la blonde. Merde, il l'avait fixée avec trop d'insistance et elle avait finit par le capter. Il se gratta l'arrière de la tête, cherchant à se dérober d'une manière ou d'une autre.

« Hein heu rien. Rien du tout. Je... » Non mais quel abruti à bégayer de la sorte, vraiment. « Non c'est pas ça je... Enfin... » Allez, dis un truc quoi. Quelque chose d'intelligent. Il se râcla la gorge, et afficha un sourire d'excuse. « Je... Je suis désolé, je voulais juste m'assurer que... Que tout allait bien. On sait jamais. Enfin vous savez, les délinquants, tout ça quoi. » Il venait juste de griller toute chance de paraître crédible en tant que Pacificateur. Mais quel boulet.
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MessageSujet: Re: paranoia, ou une nouvelle forme de méfiance (brynjolf)   paranoia, ou une nouvelle forme de méfiance (brynjolf) Icon_minitimeLun 7 Jan - 0:48

Spoiler:

Quelqu'un de sage t'aurait conseillé de réfléchir à deux fois avant d'agresser verbalement un Pacificateur dans son habit blanc. Mais tu n'avais pas réfléchi. Sans doute étais-tu fatiguée. Sans doute en avais-tu assez des regards, des personnes qui te suivaient des yeux silencieusement, de la pitié horripilante au fond de leurs pupilles. Alors il avait pris. Il allait prendre, pour tous ceux qui t'agaçaient encore. Et tu t'en prenais à un Pacificateur qui ne te voulait certainement que du bien, tout ça parce que tu n'étais pas capable de te poser quelques instants. Le poids du sac de courses sur ton épaule se forçait à te pencher légèrement sur le côté, tu n'étais pas forcément dans la meilleure position pour une confrontation face à face, mais qu'importe. Tu étais Remy Silveroak, et tu n'allais pas te laisser marcher sur les pieds par tout le monde. L'engueulade avec Oron t'avait mis du plomb dans la tête. Et puis tu n'étais plus si désemparée que les premières années.

Sauf que, contrairement à ce à quoi tu t'attendais et ce à quoi ta propre narratrice s'attendait, le Pacificateur ne tint pas tête, et ne commença pas à te menacer. Au contraire, ses gestes indiquaient une gène ultime. Ne s'attendait-il pas à te voir avancer vers lui un instant ? Avait-il cru que tu ferais comme si de rien n'était, comme tous les autres ? Tu n'en savais rien. À vrai dire, ça n'était même pas la question que tu te posais à l'instant (et pourtant, ça aurait été une bonne idée, ça, Remy, de te demander pourquoi il avait piqué du nez d'un coup et qu'il avait sursauté en t'entendant). Tout ce que tu voulais savoir, c'était pourquoi il te suivait. Parce que tu avais compris qu'il te suivait. Et que tu ne comprenais pas ce qu'il te voulait. Si c'était pour se moquer… Ou pour autre chose.

Il bégaya, signe de sa détresse immense. Et tu ne comprenais pas. Aveuglée par cette rage d'être vue comme l'infirme, tu ne comprenais pas qu'il pouvait y avoir autre chose, une autre raison pour qu'il te suive comme ton ombre (à plusieurs mètres de distance, pour la discrétion bien sûr). Tout ce que tu voyais pour le moment, c'était un Pacificateur pris la main dans le sac, qui tentait péniblement de se justifier. Tes sourcils étaient froncés et tu étais campée sur tes béquilles, tentant de ne pas vaciller sous le poids des courses. Et lui, ce Pacificateur dont tu ne savais rien pour le moment, à part qu'il avait l'air de te suivre depuis plus longtemps que la simple journée d'aujourd'hui, il avait fini par reprendre contenance, ou presque. Son sourire d'excuse aurait pu en faire fondre plus d'une, mais tu persistais (tête de mule que tu étais) à ne pas y voir la gentillesse évidente, mais plutôt un fond de moquerie. Non, vraiment, tu devais le faire exprès pour ne pas comprendre qu'il ne te voulait aucun mal, mais c'est à croire que personne n'avait été assez futé pour te signaler en passant les Pacificateurs qui t'avaient sortie de sous les décombres de la passerelle. Tu savais que c'étaient eux qui t'avaient tirée de là. Mais tu le savais comme ça, comme on sait que le soleil se lève tous les matins, mais qu'on ne cherche pas forcément à savoir pourquoi. La théorie n'avait pas appelé ta curiosité plus que ça, et donc tu ne connaissais pas les visages (ou les noms) de ceux qui pouvaient être considérés plus ou moins comme tes sauveurs (par contre, tu connaissais les médecins qui s'étaient occupés de toi, signe que… mais je m'égare).

L'homme en blanc avait donc fini par retrouver une voix stable (ou presque) pour t'exposer les raisons de sa présence dans le coin, et vraisemblablement de la filature qu'il avait faite à ton égard. « Je... Je suis désolé, je voulais juste m'assurer que... Que tout allait bien. On sait jamais. Enfin vous savez, les délinquants, tout ça quoi. » Ses excuses te laissèrent toute coite. Ah, ça, ça t'en bouchait un coin. Les délinquants. Si tu n'avais pas eu besoin de tes béquilles pour rester debout, tu aurais pu les lâcher et avoir les bras ballants. Mais tu t'accrochais désespérément à ces bouts de plastique et de métal qui t'aidaient à rester debout, et pendant ce temps, ton cerveau analysait la véracité des propos du pacificateur qui avait l'air tout penaud. C'était douteux. Tu n'y croyais pas un seul instant. Mais d'un coup, il avait vraiment eu l'air tout perdu et tu avais eu pitié de lui (bah oui). Et peut-être que tu avais compris.

« Vous savez, je connais tous les gosses d'ici… Ça m'étonnerait qu'il y ait des délinquants qui s'en prennent à moi. » Tu avais commencé à faire des cours de poterie gratuits pour les gamins du coin depuis trois ans. Oron t'avait dit qu'il fallait que tu t'occupes, pour arrêter de ruminer des choses pas franchement heureuses. Et puis les gens connaissaient ton frère jumeau, et on murmurait qu'il avait cassé la gueule à ton ex-fiancé lorsqu'il t'avait quittée, donc les gens n'allaient pas forcément s'en prendre à toi. « Mais si ça peut vous tranquilliser, vous pouvez m'accompagner, vous verrez que je n'ai vraiment rien à craindre. » Et voilà. Tu étais redevenue la gentille et douce Remy que tu étais en temps normal. C'était toujours comme ça. Tu étais une sorte de cocotte-minute qui avait besoin de coups de vapeur comme ça, des fois. Et puis tu te calmais de nouveau.
Tu n'avais rien contre les Pacificateurs, en général. Tu ne les appréciais certes pas tant que ça, mais tu savais que tu leur devais la vie, donc tu n'allais pas non plus les haïr complètement. Alors que d'autres auraient été réticents à parler avec un Pacificateur comme cela, tu n'y voyais pas d'inconvénient, maintenant que tu avais constaté que t'énerver sur lui était une erreur de jugement. Tu t'étais remise à avancer, tanguant un peu à cause du poids. Et tu avais demandé, doucement : « Tenez, si ça ne vous ennuie pas, vous pourriez prendre la bouteille d'huile qui est dans mon sac. Allez-y doucement en la prenant, sinon j'vais être déséquilibrée et je vais chuter. »

Le jour et la nuit. Non sérieusement, si on ne te connaissait pas, tu pouvais franchement faire peur, Remy. Aussi impulsive que ton frère, tu pouvais vraiment faire penser au Dr Jekyll et Mr Hyde, rien qu'en passant en moins de cinq minutes d'un extrême agressif à un naturel posé et doux. Pour un peu, j'aurais bien peur que tu aies effrayé l'homme qui marchait désormais à tes côtés et à qui tu avais décidé de faire la conversation. « J'ai l'impression de vous avoir croisé plusieurs fois, mais je ne saurais pas dire depuis quand vous êtes là. Ça fait longtemps ? »
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