| Sujet: Tes lèvres sont encore rouges. Sam 6 Oct - 22:22 | |
| Elia Rachel Prims❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞ Elle ne s'arrête jamais de bouge, Elia. Elle est si plaisante à regarder, tandis qu'elle agite une main exprimant tantôt l'excitation et l'exaspération, pour illustrer son récit avec vivacité. Elle a posé la droite sur sa cuisse, son coude gauche sur la table. Elle a les jambes croisées et son pied bat une mesure incomprise au rythme de laquelle pianotent ses doigts droits. Elle est agaçante, à ne pas tenir en place, à toujours tromper l'ennui en s'agitant pour un oui ou deux non. Elle se lève pour un rien, se rassoit toutes les deux minutes, regarde par la fenêtre sans attendre personne, va voir dans la chambre à gauche, va voir dans la chambre à droite, sans raison précise, revient et s'énerve de voir que l'on est resté sans la suivre dans ses pérégrinations miniatures. « Qu'est-ce que tu fais à rester planté là ? » Puis elle se saisit d'un objet au hasard, joue avec sans même prêter attention à ce que c'est, puis le repose, et s'en va butiner ailleurs, se saisir d'un journal dont elle laissera deux pages retomber plus tard. Alors elle change de pièce, ne frappe jamais — peut-être n'a-t-elle jamais frappé à une porte de sa vie — et vient envahir un autre espace vital. Et cela continue pendant des heures, ce petit cirque. Pendant qu'elle vous raconte sa vie.
Elle ne s'arrête jamais de parler, Elia, du haut de ses 22 ans. C'est par peur du vide, comme elle a peur de l'ennui. J'aime l'écouter, j'aime l'entendre encore me dire qu'untel a fait ceci, qu'un autre a fait cela, que truc s'est vêtue de la même robe qu'elle, que machine est une connasse, qu'elle veut un nouveau vernis à ongle, que c'est pas possible ce que je porte, que bon, quand même au Capitole les gens devraient connaître le nom d'Elia Rachette Prims, qu'il fait moche, que de toute façon elle n'a jamais compris pourquoi on n'aimait pas les robes jaunes citrons, qu'il faut que je me coupe les ongles parce que c'est moche là. Tu ris un peu, tu dis que tu n'es pas méchante, au fond, et c'est vrai. C'est vrai que tu t'en fous qu'on te prenne pour une écervelée parce que tu t'aimes bien, en réalité. Tu te sens simplement tellement supérieure à tout le monde, du haut de ton arrogance, de ta candeur impudente : comme toutes les filles de ton âge, mais en pire.
Mais je t'aime bien, Elia. J'aime bien tes yeux bleus foncés, qui ne se troublent jamais, à peine une fois par an, par mauvais vent. J'aime bien tes cheveux bruns, et puis ton nez trop court et trop taillé. J'aime bien ta voix haute de femme, un peu perchée, si mélodieuse quand tu me noies sous les dires et les faits. J'aime bien quand tu rigoles, comme une gamine au spectacle, à la moindre blague vaseuse du premier type du coin, même si j'ai un peu pitié de toi. J'aime bien tes poignets menus, quand tu tournes sans cesse tes doigts maigrelets autour, afin de vérifier qu'ils n'ont pas enflé pendant la nuit. J'aime bien ton front plissé quand pour me marrer, je te pose une question un peu recherchée, et que tu secoues la tête agacée comme pour chasser un insecte. T'es bête, Elia, tu le sais presque mieux que moi. J'aime bien ton air embêté quand t'as encore fait une connerie, ta petite gueule d'amour qui se déconstruit furieusement quand on t'insulte, ta mine défaite quand tu boudes dans ton coin. T'es charmante, presque autant que t'es désespérante.
Elia, t'es parfaite ; c'est une perfection absolument sans défauts et également totalement dépourvue de qualités. C'en est troublant de chercher en vain cette ultime fadeur, de quêter la perte de saveur dans son regard. Elle est comme transparente, de sa peau pâle à ses yeux délavés, par ses cheveux foncés et fins, et sa silhouette effarante, effrayante. C'est marrant de voir comme elle se diluera, quelques années plus tard, dans la mémoire de tous, comme peu se rappelleront de cette énième fille écervelée du Capitole. Elle est consommatrice du bout de ses ongles bicolores jusqu'à ses cils badigeonnés de noir. Elle sourit d'un air candide avec son petit nez retroussé et ses robes à paillettes. Il y a quelque chose de troublant entre sa maigreur enfantine et son maquillage de femme, ce brun d'ingénue et ce rouge libertin sur ses lèvres.
Car elle a l'art et la manière, Elia, de tout vernir avec application, comme un coup de baguette, de rendre séduisant un bout de tissu contre lequel elle laisse une trace de lèvres d'un rose glacé, de tout changer, de métamorphoser l'ennui du quotidien en une vie parfaite de magazine, policée, pailletée à outrance ; et le moindre détail se retrouve ainsi si indéniablement attirant, de sa délicate montre dorée à son eye-liner glossé. Démaquillée, la jeune fille dans le miroir n'est pas belle, mais jolie, de ce charme étrange qu'ont les papillons de nuit débiles et effarés, effarés brûlés dans les lumières électriques des lampes à halogène.
Elia, c'est un château de carte. Frêlement déposé, artistiquement composé. Il y a du vent qui passe entre le papier, il y a des détours qu'empruntent des courants d'air. La structure est bancale depuis la création, elle est née trouée. On a beau la retenir, elle se fait fragile, et il semble qu'une aide extérieure ne ferait qu'aggraver sa chute. Alors elle s'effondre, Elia. Et elle s'efface. about games and relative.
➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ? Quelle drôle de question. Elia n'a jamais imaginé sa mort. Parce-qu'elle a toujours vécu dans un confort sécuritaire extrême. Elle n'a jamais eu à se battre pour gagner le droit de vivre et n'a jamais craint pour sa vie. Elia, elle se contente de vivre pour demain, de profiter du jour-même et de rire du passé. Elia, elle n'a pas de rapport avec la mort. Elle ne l'a jamais vu en face.
➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ? Difficile à dire. Elia, c'est la fille qui pourrait être haït pour son insouciance. C'est la fille qui pourrait être haït pour ne pas voir le malheur qui s'abat sur des milliers de gens non loin. Mais Elia ne le fait pas exprès, vous savez. Elle préfère se voiler la face, continuer à vivre dans son illusion plutôt que d'affronter la réalité. Risquer sa vie pour quelqu'un d'autre ou quelque chose ne lui effleurerait pas une fois l'esprit. Elle n'a jamais eu à se battre pour faire attendre ses idéaux, Elia c'est plutôt le mouton qui croit ce qu'on lui dit. Elle a été endoctriné par la philosophie de vie du Capitole et elle se plait à se pavaner dans des robes multicolores. Les sacrifices ne lui sont pas choses familières, alors Elia serait la dernière personne sur Terre à mourir pour quelqu'un.
➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ? Elia n'est pas débrouillarde. Elia n'est pas spécialement rusée, ni maline. A priori elle n'a rien de spéciale par rapport aux autres habitants du Capitole. La seule chose qui peut la rendre intéressante serait les relations qu'elle entretient avec des personnalités importantes grâce à sa grand-mère haut placée. Elia a une petite réputation au Capitole pour être « la petite-fille de quelqu'un » tout ce qu'elle a est du à sa naissance. Elle ne se rend pas compte de sa condition passive. Dans sa vie, elle n'a rien acquit personnellement. Elle est futile, coincée dans sa bulle, Elia n'a rien d'une battante si ce n'est son éloquence. Elia, parle bien. Elle réussit à rendre intéressant les banalités les plus quotidiennes. Elia est agile, aussi. La brune est fine et légère de part son activité de danseuse. C'est un tout, Elia. Son allure soignée et élégante participent à la rendre attrayante.
➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ? Le visionnage des jeux est un moment qu'Elia aimerait pouvoir ignorer. Peut-être est-elle la seule personne du Capitole à ne pas supporter les bains de sang organisés de cette émission. Elia n'aime pas le sang alors assister au massacre de ces adolescents n'ait en rien une partie de plaisir pour elle. En égoïste complète, c'est la seule raison qui fait qu'elle aurait bien voulu avoir la possibilité de se trouver ailleurs que devant sa télé durant les Jeux de la Faim. La mise à mort des tribus ne la gêne pas moralement, c'est pratiquement normal de son point vue. Il en a été toujours ainsi et il en sera toujours ainsi, pourrait-elle clamer.
➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ? Qu'elle ne fut pas la surprise et la stupéfaction d'Elia face à ce message. Perplexe, elle avait jeté un coup d'œil furtif à son père livide. Même plusieurs jours après cette annonce, ses deux parents semblèrent encore soucieux. Il n'y a pourtant pas de quoi l'être. Personne de censée ne se risquerait à attaquer le Capitole. Elia en est sûre, ou du moins elle veut s'en persuader. Parce-qu'elle n'est pas du genre à vouloir s'inquiéter pour sa vie. Parce-qu'elle préfère se dire que tout ira bien, que rien ne peut venir bouleverser ou détruire son petit monde parfait.
tell us your story. ▬ Acte I • Tout commence en un point
L'histoire d'Elia commence bien avant sa naissance. Gamaël Jam Prims, rencontre Milisa Sandberg presque par hasard. Elle est danseuse et il drague tout ce qui passe, avec sa bande de copains peu fréquentables. Il pense la piéger mais c'est elle qui l'ensorcelle. Puis elle repart le soir-même chez elle, elle ne le croise plus souvent mais lui envoie des lettres. Il n'en rate pas une et y répond toujours sans délais. Trois ans plus tard, ils en ont vingt-cinq chacun et se fréquentent depuis quelques mois. Il a lâché ses copains libertins, n'a pas vu d'autres femmes. Ils en viennent aux gestes, aux mouvements. Elle tombe enceinte. Ils sont heureux, bien qu'un peu embarrassés. Ils ne sont pas mariés, mais elle s'en fiche. « Il faut être moderne », dit-elle. Il n'en pense pas moins mais semble inquiet. « Je dois te présenter à ma mère », répond-il. Elle lui sourit. Il soupire. Elle ne sait pas. Pas encore. « Alors c'est elle ? »Un sourcil narquois bien haut levé, la matriarche Prims croise les mains sur ses genoux. Le dos droit dans son fauteuil capitonné, elle fixe intensément ce qui, elle le craint, risque de devenir sa belle-fille. La jeune impudente entrouvre les lèvres, mais son aînée la remet en place d'un claquement de langue et elle ne dit mot. La vieille dame, lasse, soupire. « C'est pour cela que tu trahis ta famille ? » « Maman... » « Ne sois pas aussi familier devant une inconnue ! » « Mais je la connais, voyons- » « Et bien moi, je ne la connais pas. Ce qui fait d'elle une intruse dans ma maison. » « Mère, je- » « Et tu essais encore de te défendre ? » « Ma décision est irrévocable. » « Elle te perdra. » « Tu comptes me déshériter ? »Le jeune homme aborde enfin le sujet au centre de toutes les questions : l'héritage de la famille Prims... Comme le régime du clan est matriarcale, c'est Madame Edmée Prims qui gère les biens accumulés par ses ancêtres, en tant qu'aînées du clan. Et Madame Prims a justement un sérieux problème à ce sujet. C'est qu'en cinquante ans de mariage, elle n'a pas été fichue de pondre une fille. Pas d'héritière, donc... Quant à son fils aîné, il a déjà trois garçons. Comme si sa foutue bonne femme n'était programmée que pour engendrer des mâles. A croire qu'ils veulent fonder leur propre dynastie ! Son dernier espoir, c'est le petit Gamaël. Le petit Gamaël qui n'est plus si petit, debout devant elle, droit comme un i. Il paraît tellement confiant, malgré l'appréhension qu'il a de ces réactions maternelles qu'il craint tant... La vieille dame baisse la tête. « Je pense te laisser une chance de me convaincre. »Il sourit, regarde son amante qui lui rend son sourire, un peu crispé tout de même. « Mais ce n'est pas sans condition. »Les sourires s'éteignent. « Laquelle ? »Sa gorge est serrée, le mot est sorti un peu trop bas. Comme s'il ployait déjà sous la tempête... « Tu as trois ans, trois ans et pas une année de plus pour offrir à la digne lignée Prims l'héritière qu'elle mérite. »________ « Oh, qu'elle est jolie... Vite, donne la moi, je veux la tenir ! » « Tiens, doucement... Elia, dis bonjour à grand-mère. » « Tu as vu, elle m'a souri ! Quel joli sourire... Comment vais-je t'appeler, ma petite princesse... »
Dans un coin de la pièce, une ombre frémit. Gamaël Prims lui jette un regard douloureux. L'ombre s'avance. Gamaël secoue frénétiquement la tête de droite à gauche et articule en silence ''pas maintenant, pas maintenant''. Mais l'ombre n'écoute pas. Elle entre dans la lumière et s'approche du berceau. C'est Milisa, la mère. « Ma fille a déjà un nom. Elle s'appelle Elia Rachelle Prims. »
Avec autant de douceur que le lui permet sa colère froide, elle récupère son enfant des bras de la grand-mère qui reste interdite. « Comment ça, ''déjà un nom''. C'est l'aïeule qui choisit le second prénom de la nouvelle héritière et ce depuis toujours. Je veux qu'on m'explique, que ce passe-t-il, Gamaël ? »Mais Gamaël ne répond pas. Il pince les lèvres, esquisse un pas en arrière. Il n'a rien à répondre. Il n'a aucune réponse valable. « Il se passe que ma fille a déjà un nom, voilà tout. » « Milisa... » « Vous, je ne vous parle pas ! Gam, j'attends. » « Mère, je... » « Tu ? » « Je suis désolé, crois le bien, mais il se trouve que- » « Gamaël ! »C'est bien elle qui a posé la question. Mais elle a changé d'avis. Elle ne veut plus entendre de réponse. Elle commence à comprendre ce qu'il se passe. La belle-mère fait face à la belle-fille et tend les bras. « Rendez-moi cette enfant. »Les traits de Milisa se déforme tandis que la peur monte lentement en elle. La vieille femme la fixe, le mal au fond des yeux. « Rendez-moi cette enfant ! » « C'est ma fille ! » « RENDEZ-LA MOI ! » « VOUS NE L'AUREZ JAMAIS ! »Milisa, tout comme son mari avant elle, recule, en larmes. L'autre baisse les bras. Puis la tête. Puisqu'il en est ainsi... « Sortez... » « Mère... ? » « Sortez d'ici. » « S'il te plait, écoute nous juste un- » « SORTEZ TOUT DE SUITE DE CHEZ MOI ! »Tout se déroule très vite. James prend Milisa par les épaules, la pousse vers la sortie et la suit sans tarder. Dans leur dos, des cris résonnent, parmi lesquels « nos traditions ! », « notre prestige ! », « nos ancêtres ! », suivit de « plus jamais ça dans ma maison ! ». Milisa pleure. Gamaël en a envie aussi, mais il se retient. La petite Elia pleure aussi. Ce tout petit bébé au centre de toute cette confusion. A-t-elle faim ? A-t-elle soif ? Veut-elle qu'on la change ? Ou son esprit juvénile a-t-il perçu son implication dans le conflit qui vient de se dérouler ? Qui se déroule encore. Sur plusieurs années...
▬ Acte II • L'Univers entier dans un mot« Tu en es certain ? Pourquoi seulement maintenant ? » « J'imagine... qu'elle compte lui proposer d'intégrer le clan Prims. »
Milisa se laisse tomber sur la chaise la plus proche. Puis se relève d'un bond, chiffonnant la lettre. « Milisa ! » « Non, Gam, c'est hors de question ! Elle n'ira pas, tu m'entends, elle n'ira pas chez cette vieille folle ! » « C'est ma mère dont tu parles quand même ! » « Ta mère, ta mère... Tu trouves vraiment qu'elle se comporte comme une mère ? » « Tu exagères, c'est à cause d'Elia, tu le sais bien... » « J'ai fait quelque chose de mal ? »Surpris, les deux adultes se taisent, se tournent vers la petite chose qui vient d'interrompre leur dispute. La mère se ressaisit, prend sa fille dans ses bras. Bien sûr que non, elle n'a rien fait de mal. Elle n'y est pour rien. C'est un problème entre Papa et Maman. Ne t'inquiète pas, ma chérie, va dans ta chambre. Papa et Maman vont régler leur problème ensemble. Tu n'as rien fait de mal... Sinon naître. ________ Le tour du Manoir arrive à sa fin et elles reviennent au petit salon où les parents ont attendu. La maison est belle, grande. Aucun bruit de l'agitation des bruits du Capitole ne parvient à briser le calme qui règne dans la demeure. Papa et Maman semblent crispés. Elia ne comprend pas comment on peut se sentir mal dans un endroit pareil. Ils sont vraiment bizarres, depuis hier. Elle veut courir vers eux, leur demander si tout va bien, mais une pince enserre son petit bras. Sa fille lui adresse un regard inquiet mais elle se détourne, scrutant avec insistance la vue sur les jardins qu'offre la baie vitrée. « J'attends ta réponse, Elia. » « Tu ne vas pas te fâcher, grand-mère ? »Grand-Mère sourit. Bien sûr que non, elle ne sera pas fâchée. Aussitôt, la petite court jusqu'à la porte où un domestique l'attend. L'idée de retourner regarder l'écran de télévision géant à totalement éclipsé le désir de rejoindre ses parents. Et ils la regarde partir, cette fois encore, anxieux, ne pouvant se défaire de l'image de ce dos qui se détourne si facilement d'eux. Milisa dirige alors un regard aigre vers sa belle-mère... qui choisit d'en faire cas. « Inutile de me fixer ainsi, Milisa, si les yeux pouvaient tuer, vous seriez encore loin du calibre nécessaire à mon éviction... » « Ne me sous-estimez pas. » « Ecoutez. Je suis sur le déclin, je le sens. Et je ne voudrais pas partir sans avoir essayer encore une fois de sauver ce qu'il reste du clan Prims. » « Elia n'est pas faite pour entrer dans vos magouilles. » « Taisez vos grands mots de mère indignée, Elia appartient au clan Prims, rien ne sert de revendiquer l'enfantement d'Elia, la génétique est contre vous : toute entité qui voit le jour est destinée à de trop grandes choses pour que votre petite cervelle de danseuse ne puisse en concevoir l'étendue. » « Je ne vous permets pas ! » « Et bien moi, je me le permets ! Votre venue dans notre famille n'y a apporté que malheurs et déconvenues, vous vous comportez comme un greffon rebelle qui fuit un corps trop sain pour lui. Alors maintenant, rasseyez vous, personne ne me prend de haut sous mon propre toit ! »
Et Milisa s'exécute. On ne lève pas la voix plus haut que la matriarche. On ne la contredit pas. On ne lui résiste pas. Et on la laisse gouverner sa propre vie en toute soumission... ________ Milisa sert fort la main de sa fille sur le chemin qui les ramène à l'appartement. Gamaël s'y reprend à trois fois avant d'arriver à glisser la clé dans la serrure et laisse échapper un juron. Maman et Papa ont dit qu'ils étaient pressés. Mais Elia est pressée aussi. Elle veut jouer avec la poupée que lui a offerte Grand-Mère avant de partir. Elle est bien plus belle que celle offerte par Maman et Papa. Elle a l'air très chère... Car déjà, Elia à l'œil. Elle distingue rapidement les choses précieuses des choses sans valeur. Elle a déjà remarqué que chez sa grand-mère, tout est précieux. Que chez ses parents, tout n'est que superficiel et façade de richesse comme seuls les gens du Capitole savent en créer. Bientôt, Elia commence à prendre conscience qu'elle passe à côté de beaucoup de choses. Que sa douce vie dans le cocon parental n'est pas si douce, qu'il lui manque des choses, des choses que sa grand-mère pourrait sûrement lui obtenir. Elia développe un goût prononcé pour le luxe des hautes sphères. Quant à ses parents, ils cherchent encore à qui en imputer la faute. C'est Gamaël qui est trop docile. C'est Milisa qui est trop rebelle. C'est le sang des Prims qui rend la gamine corruptible. C'est cette matriarche implacablement tyrannique. Mais admettre qu'il n'y a aucun coupable serait admettre qu'il n'y a pas non plus d'échappatoire, ce qui est absolument inenvisageable. Soit, c'est la faute à quelqu'un. Reste encore à décider qui...
▬ Acte III • Une vie se renverse dans une autre « Elia ! Elia, allez, lèves-toi. »C'est la première fois que Milisa réveille sa fille, c'est la première fois qu'elle ose troubler les rêves de son enfant. Et c'est peut-être la dernière fois qu'elle en aura l'occasion. « Chut, ne dis rien. Écoutes-moi bien, maman et papa vont s'en aller quelques temps, d'accord ? Tu ne dois pas t'inquiéter. Tu ne resteras pas toute seule, demain quelqu'un viendra te voir et... te ramèneras chez grand-mère. »La petite se tait et acquiesce en silence. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe mais elle sait que c'est important. Elle le sait. Elle le sent. Et elle le voit dans les yeux inquiets de sa maman, elle sent ses mains tremblées dans la sienne, elle entend les battements de son coeur. C'est la première fois qu'elle voit sa maman dans cet état. Elle aurait envie de pleurer, Elia, mais quelque chose l'en empêche alors elle attend, Elia. Milisa se force à sourire et serre sa petite dans ses bras, elle sait que c'est la dernière fois qu'elle en aura l'occasion. ________ Elia a 20 ans. Elle a grandit la petite. Elle est bien loin de la gamine qui s'efforçait de rester calme dans son lit. Il s'en est passées des choses depuis. Cela fait déjà sept ans qu'elle est ici. Sept longues années que le miroir la contemple se déshabiller prestement. Elle pourrait évoluer dans ses lieux les yeux fermés. Elle en avait même déjà eu l'occasion la fois où une panne de courant l'avait surprise en pleine douche. « Grand-mère, je ne trouve pas les - » « Tu tombes bien, Elia. J'ai quelqu'un à te présenter. » « Salut. »Battements de paupières. Elle se retrouve face à un brun à peine plus âgée qu'elle. C'est la première fois qu'elle voit sa grand-mère accepter des familiarités de la part d'un inconnue. Elia, elle, se veut interdite, comme elle en avait prit l'habitude. Il s'était contenté d'un signe de main et d'un mot, de croiser ses grands yeux bleus nantis d'une fierté à toute épreuve, et de s'avancer avec un sourire enjôleur. Cruel sourire... La pauvre Elia s'est immédiatement sentie comme épinglée à un mur. Le temps qu'elle reprenne ses esprits, l'insolent avait quitté la pièce. Avant de partir, il avait parlé. Elle avait cru l'entendre s'adresser à elle mais elle n'avait pas écouté. Pauvre Elia, il n'est pas si loin le temps elle se réfugiait dans son lit. « Allons, ne restes pas planter là comme une cruche. »________ Elia, Elia. Si seulement tu savais qu'on te cache des choses depuis ta plus tendre enfance.
reality is here.
Bonjour ! Donc, je me présente. Ahem. Je m'appelle Clémence mais mon pseudo courant est Sixtine, je sais pas pourquoi, j'aimais bien la sonorité. Hum, sinon, j'ai lu les livres Hunger Game, enfin, je n'ai pas encore terminé le trois. *bim* Sinon, ça fait looongtemps que je connais le forum, mais je n'avais pas encore osé m'inscrire et puis je voulais d'abord avancer ma lecture des HG ! Voilà, hum. AH OUI. Très bon design, comme d'habitude. J'suis tellement contente d'avoir enfin céder à la tentation et de vous rejoindre. #MUR# FEATURING Jessica Lowndes © COPYRIGHT britsterzstupidtumblr
Dernière édition par Elia R. Prims le Mer 10 Oct - 7:18, édité 7 fois |
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