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 vivre sans espoir, c’est cesser de vivre. (azalea)

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vivre sans espoir, c’est cesser de vivre.  (azalea) Vide
MessageSujet: vivre sans espoir, c’est cesser de vivre. (azalea)   vivre sans espoir, c’est cesser de vivre.  (azalea) Icon_minitimeSam 29 Sep - 21:50

Si on avait une boule de cristal qui nous montrait tout ce qu'on allait vivre dans sa vie, on n'aurait sans doute pas la force de se lever le matin. L'objectif est probablement qu'on reçoive la vie par portions. Qu'on reçoive les chagrins et les problèmes par morceaux juste assez gros pour pouvoir les avaler.

La tribut du douze tombant à terre, je détournai les yeux. Quelque chose me disait que la tribut du six n’allait pas laisser la jeune femme mourir sans lui faire encore plus de mal. Le cri qui retentit confirma mes pensées. Mes yeux ne se portèrent sur l’écran qu’une fois le gong entendu. Le gong signifiant la mort d’un nouveau tribut. Celle du douze. Quel était son nom déjà ? J’eus beau réfléchir, je ne m’en souvenais pas et quelque part au fond de moi, j’en avais honte. Les têtes des trois derniers tributs en lice apparurent alors à l’écran. Un, six et neuf. Le Capitole devait se frotter les mains, ravi de la tournure des évènements. La tribut du six, Gemma, avait clairement avoué sa fascination pour la capitale lors de son interview avec Caesar. Si elle venait à gagner, ce serait l’euphorie. L’émission finie pour aujourd’hui, le silence s’installa. Au loin, on pouvait clairement entendre les cris des enfants qui jouaient, riaient, encore trop petits pour comprendre l’atrocité du monde dans lequel ils vivaient. J’étais ravie de ne pas avoir eu de sœur ou de frère. J’étais certaine que, plus jeune, je me serais portée volontaire à leur place si leur nom avait eu la malchance d’être tiré. La porte s’ouvrit, interrompant mes pensées et la silhouette de mon père apparu dans l’entrée. « Callie. » me dit-il en m’adressant un bref signe de tête. Il déposa sa besace sur la petite table de la cuisine et se laissa tomber sur l’une des trois chaises que nous possédions. Ses yeux me scrutèrent avec insistance. « Toujours pas de nouvelles ? » Je fronçai les sourcils, ne voyant pas où il venait en venir. Voyant mon air, mon père ajouta un seul mot. « Clay. » Je secouai la tête de gauche à droite et la baissai , refusant de regarder l’air de pitié et de tristesse que devait avoir mon père. Clay, comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Combien de temps s’était écoulé depuis que je l’avais vu ? Une éternité pour moi. Mon cœur se serra. Je me rappelai parfaitement de la dernière lettre qu’il m’avait envoyée. Une lettre qui m’avait fait trembler de peur. Il disait qu’il devait partir dans les districts, peut-être au Capitole également. Dans approximativement un mois, il serait de retour, disait-il. J’avais brulé la lettre et je l’avais attendu. Un mois avait passé, puis une semaine en plus. J’attendais toujours en vain. Chaque nuit, je m’imaginai le pire. Allongée dans mon lit, je m’imaginai Clay dans les cellules du Capitole torturé à mort par les pacificateurs. Je finissais même par avoir peur d’aller dormir. « Il reviendra Callie. Garde espoir. » Je relevai de suite la tête. L’espoir. Un si grand mot… « Il y a longtemps que j’ai cessé d’espérer en quoi que ce soit. » répondis-je d’un ton sec. A quoi bon espérer ? L’espoir n’est pas permis dans Panem. Chaque année, de jeunes enfants, adolescents sont envoyés à la mort. Les familles espèrent leur retour, qu’ils gagneront et sur vingt-trois d’entre eux, seul un reviendra. Où est l’espoir dans tout cela ? On espère pour, au final, être déçu, attristé, détruit, mort de chagrin. Devais-je donc encore espérer pour Clay ? Je ne savais quoi penser. Si je savais déjà où il se trouvait, cela me rassurerait quelque peu. Mais non, je ne savais rien. « Tu sais très bien que c’est faux Callie. » Sa réponse fit mouche et je sortis de la maison sans lui adresser le moindre regard supplémentaire. Je venais d’agir comme une gamine, j’en avais conscience. La parfaite gamine qui prend la fuite plutôt que d’avouer que son père a raison. Je tentai vainement de retenir les larmes qui menaçaient de couler. Il fallait que je trouve quelque chose à faire. Il m’était inutile de me rendre sur mon lieu de travail, c’était mon jour de ‘repos’. Bien dommage, car travailler m’aurait permis de m’occuper un peu l’esprit. Je passai devant la boulangerie et mes yeux finirent par tomber sur une maison que je connaissais bien en quelque sorte. La demeure d’Azalea Green-Reagan, une des pacificatrices du district sept. Cependant, à l’inverse de ses collègues, Azalea ne se montrait pas cruelle envers nous, pauvres habitants des districts. Nous étions amies en quelque sorte. Sans but précis, je décidai d’aller lui rendre visite. Enfin, si, j’avais une légère idée sur ce que j’allais faire chez elle. Trois légers coups à la porte et quelques secondes plus tard, Azalea apparut. « Salut Aza’. Je peux entrer?» Mon père était parfaitement au courant que je côtoyai Azalea. Cela ne le dérangeait pas outre mesure. Par contre, je savais que certaines personnes n’appréciaient pas ça. Azalea était une pacificatrice et pour eux, je ne devais lui parler, la voir.
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MessageSujet: Re: vivre sans espoir, c’est cesser de vivre. (azalea)   vivre sans espoir, c’est cesser de vivre.  (azalea) Icon_minitimeMar 2 Oct - 15:48


Ils meurent tous. Tous autant qu’ils sont. Et à chaque fois, c’est un petit bout d’elle qui s’en va. Un petit bout de moi. Je meurs avec eux. Les carrières, les pauvres, les riches. Aucun n’a mérité ça, quoi qu’on en pense. Je pense aux capitoliens. Quelle belle édition. Du sang, des larmes, de la douleur, ils ont dû adorer. Comment ? Tout ce que m’inspirait les entrailles dans la neige, c’était l’envie de vomir. Assise en tailleur sur mon canapé usé, tout ce à quoi j’arrive à penser, c’est Nev. C’est comme ça chaque année. Je la vois en chacun d’eux. Et je la vois mourir. C’est son sang qui coule, sa voix qui se déchire, ses yeux qui se ferment. Comme tous les ans. Mes yeux dérivent, se portent sur l’uniforme blanc roulé en boule à côté de moi. Il est symbole de sentiments mélangés, dans lesquels je me perds un peu trop vite. Il est la sécurité. Faire ce métier, c’est être sûr qu’il y aura quelqu’un pour surveiller vos arrières quand vous en aurez besoin. Et ça, ça me manquait cruellement depuis… depuis qu’elle était partie. Mais c’était aussi la violence. J’ai l’habitude de dire que cet uniforme est trop immaculé pour être honnête. Je n’ai encore jamais pu me prouver le contraire. Il était toujours question de faire un exemple. Réprimer. Toujours. Il n’y avait pas de tolérance, pas de bienveillance. C’était la sanction. Un couperet qui n’épargnait personne. Sauf peut-être les capitoliens. Est-ce que là-bas, les règles étaient aussi rigides qu'ici ? J'en doute. J’y étais allée une fois. C’était… agressif. C’est tout ce que j’en ai jamais retenu. Trop de couleurs, de bruits. Trop d’artifices. L’impression d’être coincée aux pays des merveilles. Je plaignais les habitants. Ils étaient abrutis aux jeux et à la facilité de tout dès la naissance. Ce n’était pas leur faute s’ils étaient déconnectés de la réalité. Pas leur faute.

Un cri déchirant. Je sursaute, et par réflexe, me jette de toutes mes forces en arrière. Bon plan. Je me sens tomber brusquement. Y’a pas de dossier sur ce fichu truc ? Un grand fracas, et je me renverse sur le sol, canapé inclus. C’est plus fort que moi, je sens un chapelet de jurons monstrueux sortir tout seul. Je le clouerais au sol, je l’y visserais moi-même. Nom d’un chien. A quatre pattes sur le parquet, canapé renversé, uniforme qui traîne par terre… avec le bordel ambiant, on dirait que je viens de mener un combat à mort. Pas sûre d’avoir gagné. En ronchonnant, je me traîne vers la télévision. Pas la peine de se relever, ce serait trop d’effort pour rien. J’écrase le bouton rouge, et l’image disparait dans un petit « zzap » caractéristique, laissant sur ma rétine le contraste du sang sur la neige. Le sang de qui ? Je ne sais pas. J’ai pas envie de savoir. Quelle importance, puisqu’ils meurent tous.

Toc toc toc
. Comment ça toc toc ? Je me fige. On dirait une de ces bestioles d’avant, qui vivaient loin. Comment est-ce ils s’appelaient… des surimis ? Suricates ? Voilà, des suricates. Je me relève péniblement. Qui a l’audace de venir me déranger alors que j’ai remisé l’uniforme ? Pas encore du boulot, par pitié, aujourd’hui, je suis censée pouvoir me prélasser en toute tranquillité. Et s’ils avaient capturé un rebelle ? Oh bon dieu non, ils seraient capables de me confier une torture. Tout, mais pas ça. C’est plus que je ne peux en supporter. Une seule solution, faire la morte. Je me rassois brusquement, manque de m’éclater le coccyx, et rampe jusqu’à la fenêtre qui jouxte la porte. Un œil, discrètement. Une crinière rousse. Callie ? Amen ! En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, la porte est ouverte, et mon sourire a retrouvé sa place habituelle. « Callie ! » ça me fait vraiment plaisir de la voir. Cette fille est vraiment gentille. Par contre, elle… a plutôt l’air de vouloir pleurer toutes les larmes de son corps. « Salut Aza’. Je peux entrer?» Nom d’une… mes yeux se tournent vers l’intérieur de la maison. C’est un capharnaüm dans le salon. Mis à part la bibliothèque, qui est rangée à la perfection, comme toujours. « Bien sûr. Qu’est-ce qui ne va pas ? » Je m’efface pour la laisser passer, puis claque la porte d’un revers de main. Et je pars en direction de la cuisine. Il doit bien me rester quelque chose à lui offrir, non ? Même si mes qualités gastronomiques se résument souvent à la tartine. Je ne regarde pas vraiment si elle me suit. Elle connait les lieux, de toute façon. « Fais pas attention au désordre, j’ai dû… travailler ici, tu sais, j’ai pas eu le temps d’arranger ça. » Je lui lance un regard entendu. Et puis je croise son regard triste, et mon sourire retombe un peu. C’est bon, j’ai compris, pas le moment pour les blagues de mauvais goût. « Désolée, je m’améliore pas. » Je me laisse tomber sur une des chaises autour de ma minuscule table, et m’installe en tailleur, affalée sur le dossier. Autant la laisser vider son sac.
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