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Sujet: meeting with the reaper ➺ ONYARD Dim 9 Sep - 4:38
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Ce jour-là avait été comme tous les autres jours. Rien de particulier; les gens venaient et repartaient, ne se souciant peu de choses futiles du bord de la route, et oubliant presque le monde dans lequel nous vivions, faisant abstraction des morts qui avaient lieu dans un lieu lointain. Je n'ai pas fais exception. J'ai commencé ma journée en me levant plutôt tard, pour ensuite prendre un petit-déjeuner constitué de pain aigre et d'eau croupie, pour ensuite vaquer à mes occupations.
Nous sommes la fin de semaine, de toute façon. Théoriquement, nous devrions être scotchés devant notre téléviseur toute la journée, mais les Pacificateurs nous laissent plutôt libres. Il y aura des reprises, ce soir, de toute façon. Nous irons regarder le spectacle démoralisant de jeunes de mon âge s'entre-tuant, sans aucun intérêt puisque ceux qui viennent du coin sont déjà morts depuis longtemps. Je me suis attachée à beaucoup de tributs, cette année. Je m'identifiais à eux. Je connais ce froid glacial, je l'expérimente à chaque hiver. Je comprends à quel point il peut être horrifiant. Et plus que tout, j'ai eu l'impression que cette fois, les participants n'étaient pas tous entièrement contrôlés par les Jeux, et que certains ont même réussi à quitter ce monde avec un semblant de dignité. Comme le garçon du Onze. Celui du Deux. La fille du Onze également. Celle de chez nous était assez admirable dans son genre.
Néanmoins, un tel spectacle ne m'intéresse absolument pas, aujourd'hui. Alors que l'après-midi s'entame sous un ciel grisâtre propre au District et ternissant les couleurs, je ne fais que frétiller d'impatience. Je ne sais même pas sur quel pied danser, je suis tout excitée, encore plus que d'habitude, ce qui n'est pas peu dire. Ma mère a remarqué ma bonne humeur, et en a profité pour faire un tour en ville avec moi. Honnêtement, je n'ai jamais autant ri. Maman essayait de draguer des garçons à ma place, histoire que je ne reste pas seule pour l'éternité, sachant très bien à quel point elle était ridicule. J'en ai aussitôt mis en étant outrageusement séductrice, ce qui a apporté son lot de fous rires.
Néanmoins, la raison de mon excitation et de ma bonne humeur est tout autre. En fait, aujourd'hui, j'ai un rendez-vous. Oubliez les rendez-vous galants, ça ne m'intéresse pas, et puis j'ai juré de ne pas aller voir de gars ni de filles pour m'occuper de Pacey, car ces temps-ci, j'ai l'impression qu'il ne va pas très bien. Non, mon rendez-vous, il est avec Richard Abraham Huntsman.
Oui, le vainqueur. Je l'ai rencontrée il y a peut-être... un, deux mois? Je venais d'exprimer clairement mon point de vue vis-à-vis du Capitole à certains camarades de classe trop idiots, lors d'une banale sortie vers une usine de papier. Ils ont peur du gouvernement, et étaient tellement terrorisés à l'idée d'être entendus qu'ils se sont quasiment cachés sous leur pupitre. Franchement. Il ne faut pas les surestimer non plus. Moi, je dirais qu'ils sont faibles. Ils ont peur. Pas moi.
Il avait semblé intéressé par mes propos. Nous étions en dehors de l'usine, celle-ci ayant par un malencontreux hasard rencontré de sérieux problèmes et nous obligeant à rester à l'extérieur. Je l'avais vu, adossé contre un vieux noisetier, et avait porté un regard presque impliqué à ma silhouette exécutant d'amples mouvements et mimant avec forts gestes mon opinion politique. Les gens l'évitaient. Avec raison, après tout. Son corps entièrement recouvert de tatouages le représentant tel un cadavre en putréfaction n'était pas le moyen le plus brillant pour attirer la sympathie de la foule. Moi, ça m'avait attirée. Cet aspect mystérieux, survivant... Et alors je l'ai reconnu. Tout le monde connaît Huntsman, dit le Zombie. Jeté dans une Arène sans gibier, qui dû recourir au cannibalisme pour survivre. Certains le pensent fous, je le crois fort. Rares sont ceux qui auraient fait un tel geste, même lorsque leur vie est en danger.
J'ai laissé Pace, lui expliquant que j'allais me promener un moment, et puis je l'ai abordé. Au début, il semblait réticent, mais j'ai réussi à obtenir un minimum d'attention. J'ai tenté de garder mon côté hyperactif pour moi, ne lui montrant qu'une fille mystérieuse et un brin dangereuse. Je voulais apprendre. Que fallait-il faire pour survivre. N'importe où.
Il m'a appris quelques trucs, mais a alors proposé quelque chose de très intéressant. Il avait vu que je n'étais pas une grande fan du gouvernement. Que je n'avais pas froid aux yeux, que j'étais même téméraire, et que je m'affirmais. Peu m'appréciaient vraiment, et pourtant, je ne semblais pas en faire tout un cas. Il m'a alors dit quelque chose du genre: « Tu veux rejoindre les rebelles? » C'était légèrement plus développé, bien entendu. J'ai toutefois démontré un enthousiasme peu commun, qui a achevé de le décider.
Nous nous sommes revus quelques fois. Me tester, me donner des informations. Tout ce que je voulais, c'était rejoindre ces putains de rebelles, mais je comprenais un peu sa réticence. Bien que ma patience fût inexistante. Malheureusement, après la Moisson, il a dû s'absenter. C'est la première fois que je peux le rencontrer depuis le début des Jeux. Sa tribut féminine est encore en vie, preuve qu'il est loin d'être un mentor de pacotilles. Toutes ses filles se rendent habituellement loin.
Je le repère près du cordonnier, dans son habituelle pose nonchalante. Je lui adresse un timide signe de la main, puis croise les bras tout en le rejoignant. Il pose un regard énigmatique sur moi, que je tente d'ignorer, même s'il semble me percer jusqu'à l'âme.
- Salut Huntsman, dis-je. Tu ne devrais pas être au Capitole? Ta Gemma est encore en vie, non?
Je suis incertaine du résultat de ma phrase, et ça me rend mal à l'aise. J'espère qu'il a capté l'humour ironique derrière mes paroles. En fait, je souhaite vraiment plaire à cet homme, je ne sais pas pourquoi. Peut-être que je l'admire profondément, en fait. Ou alors parce qu'il me fais peur autant qu'il me donne du courage.
- Sinon, tu vas bien? Pas trop mal en point?
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Sujet: Re: meeting with the reaper ➺ ONYARD Dim 9 Sep - 15:33
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Fuir. Fuir, fuir, fuir, fuir. Tu n’as plus que ce mot à la bouche, que ce mot dans la tête, que ce mot dans ta vie. Fuir pour oublier ne serait-ce qu’un instant toutes ces horreurs que tu endures depuis des années. Fuir pour ne pas avoir à affronter en face cette mort à qui tu fais la nique depuis des années. Fuir pour ne pas voir son visage sur l’écran. Elle était innocente. Elle n’avait rien demandé. Personne n’avait rien demandé ou presque mais il n’empêche qu’elle n’aurait pas dû mourir. Elle avait un avenir. Plus que tu n’en as même jamais eu. Au Capitole c’était un jour de réjouissance : un yéti était apparu, le festin avait eu lieu. Ah ! Quelle joie, quel divertissement ! Des cris te parvenaient, même alors que tes fenêtres étaient hermétiquement closes. Sur elles se dessinait un paysage désertique, des dunes s’étendant à l’infini, entrecoupées d’amas de rochers. Ton pire cauchemar, celui que tu fais chaque nuit. Celui-là tu avais toujours voulu t’y confronter, croyant que cela atténuerait la douleur. Pauvre fou... Rien n’a jamais changé malgré ta bonne volonté. Mais par habitude, tu fais face à ce désert aussi sec que celui de ton coeur racorni. Peut-être qu’au fond tu n’as jamais voulu oublier. Couché sur le lit, tu fumais, te raccrochant à la nicotine comme si c’était la seule chose qui ne pourrait pas bouger dans ce monde. Tes yeux ouverts fixaient le plafond en quête d’une échappatoire imaginaire. Les visages flottaient dans ta tête. Le gamin du un qui avait fait pire encore que Fenugreek. Le garçon du dix, décapité sans aucune pitié. La fille du cinq qui n’avait jamais eu la moindre chance. Le garçon du quatre, assassiné par une maniaque. La petite du sept, mise en pièce par des ours et son co-tribut noyé. Fenugreek. A vrai dire sa mort à lui ne t’avait pas vraiment touché. Ce n’est pas comme s’il avait été un être humain que l’on pouvait regretter. Puis la fille du deux ; celle du trois, dévorée par des tigres et son co-tribut ayant succombé au froid ; les garçons du onze et du douze s’étant entre-tués. Et le jour suivant le tribut du cinq ; la fille du huit, tuée par ta propre tribut. Encore une fois vingt-quatre heures avaient passé avant que le tribut du deux ne se fasse tuer, que la fille du quatre quitte définitivement son copain. Tu ne connaissais pas la plupart de ces morts et à vrai dire tu aurais décemment pu être plus affecté par leurs morts et pourtant de temps en temps ils se montraient à toi. L’accalmie du cinquième jour t’avait fait redouter le pire. Et tu avais raison. Sixième jour : le festin. La brunette du quatre. Puis celle du onze. Il te semblait en avoir entendu parler avant la moisson, une rumeur touchant à ton fils adoptif. Et surtout lors du festin, elle était morte. Katell. Tu fermas les yeux, le son du canon résonnait encore à tes oreilles.
Fuir. Le paysage défilait par les fenêtres du train, réduit à de vagues lignes colorées. Tu fuyais les lumières et les bruits du Capitole, ces monstres de foire qui riaient comme des hyènes de choses dont ils ne comprenaient même pas l’inhumanité. Le bruit des machines n’était qu’un murmure, pas suffisant pour occulter ces foutus canons. La tête appuyée contre la vitre glacée, son sourire vacillait comme la flamme d’une bougie, imprimé à l’intérieur de tes paupières closes. Fuir. Comment peux-tu fuir ce qu’il y a dans ta propre tête ? C’est impossible tout simplement. Et pourtant tu essayais. Tu ne rentrais pas chez toi. Tu ne rentrerais pas chez toi avant la fin des Jeux, quel que puisse en être le gagnant. Et avant cette même fin il te faudrait de toute façon retourner au Capitole. Pendant que tu voyageais, Gemma était peut-être même en train de se faire tuer. Mais tu n’aurais pas pu rester plus longtemps dans cet endroit. Alors tu allais au District Sept. Tu avais envoyé un message à Onyx pour qu’elle te retrouve là-bas. Parce qu’au fond ce serait peut-être servir la cause rebelle que de la rencontrer. C’était ce que tu te disais, ce dont tu te persuadais. Même si au fond tu te demandais si ce n’était pas croire en une chimère que de se démener pour le district treize. Tu n’avais que trop le temps de te poser ces questions malgré tous tes efforts pour ne pas le faire. L’adolescente t’attendait. Ce train de malheur roulait. Une larme coulait sur ta joue.
Appuyé contre un arbre dont tu ne connais pas le nom, tu attends Onyx. Tu te souviens encore de la première fois que tu l’as vue. Tu étais là pour une raison dont tu ne te rappelles même plus et elle sortait d’une usine avec nombre d’autres jeunes. Elle était différente des autres, non pas la vigueur et la joie avec laquelle elle parlait mais par la teneur de ses propos. Des louanges envers les rebelles. A vrai dire, tu en avais ri. Elle ne devait probablement rien savoir d’eux. Des dizaines de gamins étaient comme elle, à clamer qu’ils allaient rejoindre les rebelles sans savoir une seule seconde dans quoi ils mettraient les pieds. Beaucoup finissaient par se taire. D’autres finissaient six pieds sous terre. Très peu finissaient au treize. Tu t’étais approché du groupe et, plongeant les élèves dans un silence de mort, tu l’avais agrippée par le bras pour l’emmener à l’écart. Et après une discussion sur ses connaissances desdits rebelles, tu avais fini par lui demander si elle voulait vraiment les rejoindre. La réponse avait été positive. Au fur et à mesure de vos ‘‘rendez-vous’’, tu avais compris que cette fille joyeuse n’était en fait qu’une coquille enveloppant une espèce de petite créature désabusée qui n’aimait pas grand monde et croyait porter un fardeau tel que personne n’en avait jamais porté, plus ou moins. Et cette petite créature est là, devant toi, à t’adresser un petit signe de la main.
« Salut Huntsman. Tu ne devrais pas être au Capitole ? Ta Gemma est encore en vie, non ? » Qui sait ? Au fond peut-être pas. Elle est peut-être en train d’agoniser dans la neige alors que tu as fui tes responsabilités de mentor, laissant à Pepper-Swann la tâche de trouver des sponsors. Mais tu ne veux pas penser à elle, ce serait penser aux Jeux. « Tu ne devrais pas poser des questions dont tu connais la réponse Onyx. » Sa tentative d’ironie n’a pas trouvé de véritable écho en toi, tu es trop sur les nerfs. Pourtant je suis sûre qu’elle fait de son mieux pour trouver un peu de valeur aux yeux du ‘‘dévoreur d’enfants’’. Elle te fait penser à celle qu’était Théti du temps où elle pensait encore pouvoir obtenir des preuves d’amour de ta part. Théti. Tu la reverras bientôt, quand tout cela sera fini. Mais rien n’est encore fini justement. Cachant sa nervosité par une espèce d’optimisme macabre, l’adolescente continue : « Sinon, tu vas bien ? Pas trop mal en point ? » Un rictus étire tes lèvres tatouées. Ce n’est pas vraiment un sourire non, Tu serres les mâchoires avec force, ton poing se crispant alors que tu tentes de refouler tous ces visages dénaturés. Tu commences à devenir comme Izaiah, même si toi tu sais que ces choses que tu vois ne sont pas réelles. « Je crois que je pourris un peu plus chaque jour. Je vais commencer à sentir. » Tu grattes machinalement un insecte tatoué sur ton bras, te disant que t’as fait mieux comme ironie. Mais bon, on est pas dans un concours. Tu regardes au fond des yeux bleus de ton interlocutrice et poses une question déjà posée un certain nombre de fois et dont tu connais déjà la réponse. « Tu es sûre de ce que tu veux faire ? Les rebelles sont un point de non-retour. »
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Sujet: Re: meeting with the reaper ➺ ONYARD Dim 9 Sep - 18:32
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- Je crois que je pourris un peu plus chaque jour. Je vais commencer à sentir.
Je réprime un petit rictus amusé. Ironie de qualité moindre, mais qui néanmoins fait son petit effet. Je lui souris pâlement, comme pour abréger la gravité de la situation. Je me rends bien compte que ça ne doit pas être facile. Je ne veux jamais aller aux Jeux. Je ne veux pas devenir une personne brisée, sans aucun sens, cherchant toujours une échappatoire. Néanmoins, si j'y vais, je ferai tout pour revenir. Je le sais déjà. Tout. Peu importe le prix.
C'est d'ailleurs pour cette raison, entre autres, que je pactise avec Huntsman. Je n'ai pas envie de mourir comme une merde, peu importe la situation. Autant aux Jeux que dans mon district, je veux pouvoir vivre. Et le Capitole compromet légèrement ce but, d'autant plus qu'il me gonfle.
Richard se poste alors devant moi, et prend un air grave. Je me calme aussitôt, reprenant mon sérieux. Il me dépasse d'une bonne tête, et pourtant je tente de paraître la plus forte et solide possible.
- Tu es sûre de ce que tu veux faire ? demande-t-il. Les rebelles sont un point de non-retour.
- Rester à ne rien faire l'est aussi, je réponds. Peu importe ce que l'on choisit, il y aura une conséquence. Et j'ai décidé de quelle conséquence il en retournera. C'est mon dernier mot.
Je lui lance un regard de défi, pour lui montrer que rien ne me fait peur. Je n'ai jamais peur. Jamais. Je veux que Huntsman le sache. Je reprends alors ma nonchalance excitée naturelle, puis un large sourire illumine mon visage. J'ai envie que ça aille vite, j'ai envie de retrouver Pacey au plus tôt. Il doit se demander où je suis, d'ailleurs.
- Alors, on commence par quoi? Des tests?
Je sautille presque sur place, incapable de rester immobile. Je suis déjà boostée d'adrénaline, avant même que quoi que ce soit ne se produise.
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Sujet: Re: meeting with the reaper ➺ ONYARD Dim 9 Sep - 21:02
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Elle sourit un peu comme si elle trouvait ta phrase digne d'amusement. Elle l'est peut-être au fond, pour ma part ça fait longtemps que j'ai perdu foi en tes rares blagues. Et la fois où Gemma est venue te voir dans le train n'a fait que me conforter dans cette vision. Le train, il y a tout juste un peu plus d'une semaine. Ça semble pourtant s'être passé il y a une éternité. Mais ce n'est pas Gemma que tu as en face de toi, c'est Onyx. Face à ta question rhétorique - tu ne devrais pas poser des questions dont tu connais déjà la réponse, Richard - elle refait du tac au tac. « Rester à ne rien faire l'est aussi. Peu importe ce que l'on choisit, il y aura une conséquence. Et j'ai décidé de quelle conséquence il en retournera. C'est mon dernier mot. » défend-elle comme un chien protégeant son os. Elle parle de la rébellion comme une passionnée, comme quelqu'un vantant les mérites de l'équitation sans jamais être seulement monté sur un baudet. Mais en un sens elle a raison : rester passif a aussi des conséquences mais qui sont nocives pour les autres plus que pour soi-même. Pourtant tu ne peux t'empêcher d'être aussi consterné qu'amusé face à elle. Tous ces jeunes comme elle sont certainement le futur du district treize. Très personnellement je ne sais pas si je dois rire ou pleurer face à cet enthousiasme vibrant qu'elle manifeste : « Alors, on commence par quoi ? Des tests ? » Holà pur-sang ! On dirait que tu vas lui apprendre des tours de magie, mais c'est pas le jardin d'enfants ici. C'est pas une partie de plaisir les rebelles, surtout pas avec Coin. Il faut avoir les tripes de se dire qu'on se bat pour un idéal qu'on atteindra peut-être jamais. Quand on est au treize ce n'est pas pour soi qu'on résiste, mais pour les autres. Tu te redresses et, d'un œil sombre, tu réponds à sa première phrase.
« De toute façon tu as raison : il n'y a déjà plus de point de retour. Et si tu décidais de te raviser, je serais obligé de te tuer. » Et tu le ferais, probablement sans même vraiment hésiter avant de mettre tes mains autour de son cou ou d'appuyer sur la détente. Voilà qui devrait lui ôter un peu le sourire, lui faire comprendre qu'elle n'est pas là pour jouer à la marelle avec des camarades de classe. On change de registre. Snow n'a aucune pitié, Coin non plus. C'est la loi du plus fort en bataille rangée. Tu sors un paquet de cigarettes de ta poche et t'en allumes une sans en proposer à Onyx. De toute façon elle est trop jeune pour fumer. D'un autre point de vue on pourrait dire qu'elle est trop jeune pour devenir rebelle mais ce qui est fait est fait. Tu inspires une bouffée de nicotine et souffles lentement la fumée par le nez, faisant durer l'attente de l'adolescente. « Nan, pas d'épreuves. Je suis le seul à décider quand je t'estime prête pour que je te présente au treize. Le reste... Ce ne sera plus à moi de voir. » Pour l'instant tu jouirais presque de ton statut supérieur mais il ne t'inspire pas grand chose à vrai dire. Tout ça ce n'est rien de plus que des mots. Oui, tu as une responsabilité mais responsabilité n'est en lui-même qu'un mot de plus. Le pouvoir des mots est infini qu'on dit. Tu ne crois plus vraiment en ce pouvoir. Les mots blessent mais les actes plus encore. Les actes laissent des cicatrices visibles, pas les paroles. « Dis-moi Onyx, est-ce que tu as un talent particulier, est-ce que tu pourrais être utile aux rebelles ? » N'importe qui pourrait être utile aux rebelles à vrai dire, ils ont besoin de monde. Mais tu n'as pas l'intention de leur fournir des recrues en sucre. Tu as tout ton temps pour la former, eux ont autre chose à faire. Il ne manquerait plus qu'elle te dise qu'elle sait danser, comme Gemma. Tu souffles encore un peu de tabac.
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Sujet: Re: meeting with the reaper ➺ ONYARD Mar 11 Sep - 1:33
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Richard me darde comme si j'avais tout à coup annoncé une passion pour la polka. Je tente d'avoir l'air la plus sérieuse possible, mais je sens que j'ai perdu la majorité de ma crédibilité. J'ai toujours tout fait pour avoir l'air solide devant Huntsman, et je ne compte pas tout jeter de suite.
-De toute façon tu as raison : il n'y a déjà plus de point de retour. Et si tu décidais de te raviser, je serais obligé de te tuer.
- Ouuuuuuh, je réponds effrontément.
Son air agacé ne fait que plus m'amuser, et je le gratifie d'un énorme sourire qui se fend jusqu'à mes oreilles. J'ai conscience que je ressemble à une enfant de six ans et demi s'amusant avec les nerfs d'un vieux corbeau respirant la sagesse, et ça ne fait que me ragaillardir. J'ai toujours aimé jouer ainsi comme une gosse, probablement que je le suis aussi.
- Nan, pas d'épreuves, continue-t-il. Je suis le seul à décider quand je t'estime prête pour que je te présente au treize. Le reste... Ce ne sera plus à moi de voir.
- Bah, tu me feras savoir.
J'aimerais qu'il sache assurément que ces petits avertissements ne me font pas peur, loin de là. Je le prends comme un défi, et, question d'orgueil, je ne peux pas refuser un défi. Je plonge mes mains dans mes poches. Il fait décidément chaud, très très chaud, malgré la forêt avoisinante. Je cale un peu plus ma casquette contre mes mèches d'onyx -curieuse ironie.
- Dis-moi Onyx, est-ce que tu as un talent particulier, est-ce que tu pourrais être utile aux rebelles?
Je me retourne vers son faciès de squelette, hésitante. Un talent particulier? Je ne saurais que répondre. Je cours vite, très vite même, mais je doute que ce soit ce qu'il recherche. Peut-être veut-il parler d'un talent plus militaire? Probablement. L'ennui, c'est que je ne sais le maniement d'aucune arme, et je sais encore moins me battre à mains nues. M'enfin, je sais comment éclater la face à quelqu'un qui me cherche, mais encore là, rien de concluant.
- Bah, je sais faire cuir un oeuf.
Silence gêné.
- Relaxe, le zombie. Je plaisantais. Je... Je ne sais pas trop quel est mon talent le plus utile, honnêtement.
Je pense un instant à toutes les possibilités. Je veux vraiment pouvoir rejoindre les rebelles, faire quelque chose de ma futile vie outre qu'attendre patiemment la prochaine Moisson en espérant que ni moi, ni Pace ne se fasse piger. Je suis capable de... De subtiliser des objets sans que personne ne s'en rende compte. Mais oui! Je suis trop conne. Je suis une pickpocket, pardi! C'est quand même loin d'être négligeable. Et puis, en bonne Tête-Brûlée, j'ai dû me mettre dans de sérieux pétrins plus d'une fois.
- Je suis rapide et agile, je dis alors avec assurance. Et puis je peux voler des choses sans me faire voir très facilement.
Devant le regard inquisiteur qu'Huntsman me lance, je déclare, amusée:
- Oh, tout le monde n'est pas aussi sage qu'on ne veuille le croire.
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HAAAAAAAAN, DÉSOLÉE C'EST TELLEMENT COURT ET GAVÉ DE DIALOGUES J'ai honte
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Sujet: Re: meeting with the reaper ➺ ONYARD Mar 11 Sep - 17:56
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Le coin de ta lèvre se soulève d'un demi-millimètre. Tu n'es pas d'humeur à plaisanter mais il est vrai que c'est amusant de voir Onyx réagir ainsi à quelque chose qu'elle croit inventé de toutes mars alors que toi-même ne plaisantais pas une seconde en disant que tu devrais la tuer si elle décidait d'abandonner. Eh bien si elle le fait elle aura une surprise. Elle n'aurait aucune chance, aucune, même si tu l'entraînes. Dans quelques années peut-être mais... Tu tètes ta cigarette avant de continuer, ignorant son exclamation de "même pas peur." N'empêche son sourire est le même que celui de Theti quand elle embêtait Lux et qu'elle avait sept ans. Mais sauf erreur, Onyx en a quinze et ce n'est disons... Pas censé être la même tranche d'âge mental. Anyway. « Bah, tu me feras savoir. » Oh mais t'as compris qu'elle avait pas peur, pas la peine de continuer dans ces réflexions. On dirait l'âne de la classe qui répond au professeur parce que c'est tout ce qu'il sait faire... Ça se trouve elle sait rien faire d'autre. T'imagines ? Là tu la tuerais à coup sûr... Mais de toute façon c'est clair que tu lui diras quand elle est prête parce que tu vas pas t'en ombrer d'elle plus que de nécessaire. Je commence à regretter ton choix... Elle va vite me taper sur les nerfs, heureusement que tu es plus patient que moi. Rentrant dans le vif du sujet, tu lui demandes si elle possède un quelconque talent et cela semble la plongée dans le doute. La réponse me consterne. « Bah, je sais faire cuire un oeuf. » Are you kidding me ? Are you fucking kidding me ? Cuire un œuf ? Même les cuisiniers du treize voudront pas d'elle. Pour le coup ça aurait limite été mieux qu'elle dise danser, on peut toujours envoyer une danseuse sous couverture en mission au Capitole. Elle va faire quoi là ? Balancer des œufs durs sur les Pacificateurs ? Ridicule... Tu ne sais que dire face à cette aberration. Sentant ta réticence, elle se reprend comme s'il eut s'agit d'une bonne blague. « Relaxe, le zombie. Je plaisantais. Je... Je ne sais pas trop quel est mon talent le plus utile, honnêtement. » Oui il s'agissait d'une blague mais assurément pas d'une bonne. Et puis le zombie... Elle se prend pour qui ? Le zombie elle peut de le foutre là où je pense.
« Je suis rapide et agile, je dis alors avec assurance. Et puis je peux voler des choses sans me faire voir très facilement. » C'est déjà mieux. Tu le dis même à voix haute parce que c'est vrai que... « C'est déjà mieux. » Je redis encore une fois que c'est vrai ou vous avez compris ? Non parce que je peux aussi écrire des lignes et des lignes de "c'est déjà mieux" si vous le voulez, c'est dans les cordes. Tu la scrutes du regard, te disant qu'effectivement elle est fine et passe-partout, elle doit pouvoir voler facilement. En plus elle est jolie, ce qui peut être un avantage non négligeable. Elle pourrait peut-être voler des informations. Elle interprète visiblement mal ton œil "rayon x" puisqu'elle te défie par son attitude. « Oh, tout le monde n'est pas aussi sage qu'on ne veuille le croire. » Alors déjà on dit qu'on veut ou qu'on voudrait le croire. C'est pas parce que c'est une adolescente qu'elle ne peut pas s'exprimer correctement. Et puis sincèrement t'en as pas grand chose à foutre si elle vole des trucs à des commerçants pas foutus de surveiller leur étalage comme il faut, ils l'auront bien mérité de toute façon. C'est pas la question. Tu soupires en la contemplant d'un air exaspéré. « Onyx, je m'en fous que tu voles des trucs, c'est pas mon problème. » Absolument pas tes oignons. Mais...
« Ceci dit c'est une compétence à exploiter. Il vaut cependant mieux se concentrer sur tes faiblesses. » Tu arraches une dernière bouffée à ta clope consumée avant de la jeter par terre, encore rougeoyante et de l'écraser nonchalamment du talon. Regardant celle qui est à présent ton élève - professeur Huntsman, c'est-y pas la classe ? - tu enchaînes sur les questions. « Physiquement tu tiens la distance ? » Parce que si elle est pas capable de courir plus de cent mètres sans tomber à bout de souffle, de bander un arc sans se tuer à la tâche ou même de viser avec une arme à feu - c'est moins physique ça ceci dit - agilité ou pas agilité, tu devras tout lui apprendre. Et ça risque de durer un moment. Genre très longtemps. « Sprint, endurance, saut, tir... ? » Pitié dis oui ma cocotte, dis oui...
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Sujet: Re: meeting with the reaper ➺ ONYARD Mer 12 Sep - 1:29
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J'ai l'impression de perdre mon temps. Je sens que mon mentor a perdu tout intérêt envers ma personne, probablement désillusionné en découvrant que côté armes, je suis une tarte. En fait, je suis une tarte dans beaucoup de choses. C'est l'une des raisons pourquoi j'ai si peur d'être moissonnée, ça et ma crainte irrationnelle de la mort. Un voile d'ombre me tombe sur le regard gris, alors que je contemple un instant à quel point il n'y a en fait pas d'issue. J'ai si peur. Si peur d'être pigée pour aller mourir, si peur de mourir de faim ou de froid. Mais le pire, oh oui, le pire, c'est Pacey. S'il venait à être choisi, si quelque chose lui arrivait, je crois que je deviendrais folle. J'ai toujours fais attention pour ne pas avoir de point faible, pour être capable de m'en sortir, peu importe ce qui se passait. Or, il a réussi à vaincre mes barrières, et il fait désormais partie de la liste beaucoup trop longue de gens qui me sont chères comme mon sang. Pacey. Ma mère. Mon père. Trois personnes pour qui je pourrais tuer, sans remords, presque avec plaisir.
- Onyx, je m'en fous que tu voles des trucs, continue Richard, c'est pas mon problème. Ceci dit c'est une compétence à exploiter. Il vaut cependant mieux se concentrer sur tes faiblesses.
À vrai dire, j'avais complètement oublié le principe de la conversation. Je reprends mon air gaillard, seuls mes yeux reflétant un peu ma crainte. Or, je ne laisse rien paraître, je tente même d'avoir l'air heureuse, espiègle. Mes faiblesses... Ma force. Mon manque de concentration. Mon hyperactivité. Mon attachement. En fait, j'en ai à la pelle. J'ai juste peur de les souligner à haute voix, car leur importance rayerait probablement toute chance que j'ai de rejoindre la rébellion, même en tant que distributrice de dépliants.
- Physiquement tu tiens la distance ? continue-t-il pour préciser. Sprint, endurance, saut, tir... ?
Je marque un temps de réflexion. Il me faut peser mes réponses, sans quoi je pourrais répondre quelque chose qui me condamnera et me fermera l'accès à mes idéaux pour toujours. Et puis, je ne suis pas sans méfiance quant à la menace de Huntsman, malgré ce que je laisse croire. Je sais de quoi il est capable. Je sais de quoi je suis capable. Si même moi je n'hésiterais pas à tuer, dans son rôle, qu'est-ce qui l'empêchera de mettre fin à mes jours?
- Je cours vite. Très, très vite. Après tout, je dois savoir filer entre les doigts des Pacificateurs, si je suis surprise. Même si c'est rare. À savoir si je cours très longtemps, je ne saurais dire, ma plus longue expérience a tourné autour de quinze minutes de sprint. Mais c'est mon maximum.
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Sujet: Re: meeting with the reaper ➺ ONYARD Ven 14 Sep - 20:21
there's no reason to smile
Pitié faites qu'elle ne dise pas qu'elle est une moule dans tous les genres de sports. Il faut qu'elle dise qu'elle est super sportive, qu'elle sait tout faire, que tu n'as rien à lui apprendre et qu'il te faut juste vérifier qu'elle dit la vérité. Mais au fond tu te doutes bien que ça ne va pas du tout se passer comme ça, tu n'es pas idiot, tu ne crois plus au père Noël. T’as pas une championne Olympique devant toi. Oh, pour information les Jeux Olympiques étaient un rassemblement d’athlètes venus des pays du monde entier qui faisaient des performances dans toutes les disciplines et les meilleurs avaient des médailles. Parce que je sais que tu n’as pas connu ça... Enfin Onyx n’est pas une médaillée Olympique et ne l’aurait pas été du temps où ils se tenaient encore tous les quatre ans. Sauf s’ils avaient créé une épreuve de moulitude, là peut-être, qui sait... Mais bon il doit y avoir bien pire. « Je cours vite. Très, très vite. Après tout, je dois savoir filer entre les doigts des Pacificateurs, si je suis surprise. Même si c'est rare. À savoir si je cours très longtemps, je ne saurais dire, ma plus longue expérience a tourné autour de quinze minutes de sprint. Mais c'est mon maximum. » ALLELUIA MY GOD ! Quelque chose de pas trop mal, même mieux que ce à quoi je m’attendais. Toi aussi, avoue-le, arrête de rester blasé comme... Un zombie. Danse comme avec Gemma. Quoique tu n’es pas en pyjama... Ce ne serait pas approprié. Quinze minutes de sprint franchement c’est pas mal, il faudra peut-être plus mais c’est au moins un bon commencement. Si en plus elle savait manier des armes... Ce serait vraiment bien. Tu veux pas rajouter que tu sais viser autant avec une arme à feu qu'avec une grenade ou un arc s'il te plaît Onyx ? Non ? T'aimes pas mentir ? Oh, je te demande pas grand chose non plus... Tu regardes la jeune fille en te demandant si tu vas te griller une autre cigarette pour te réconforter. « C'est déjà ça de moins à t'apprendre même s'il faudra certainement que tu t'entraines seule. Pour certaines missions, quinze minutes risquent de ne pas faire assez. » Quinze minutes en sprint moi ça me paraît déjà beaucoup. C'est peut-être pare que j'ai toujours été une quiche en cours de sport à l'université des consciences. J'en ai pas de bons souvenirs.
Regardant fixement au loin, tu regardes un arbre parmi tant d'autres. Mais sur celui-ci se trouve un oiseau au plumage gris charbonneux, pas spécialement remarquable. Une mésange... Charbonnière comme la couleur que je viens de citer. Elle n'est rien, juste une mésange mais elle est là et tu la vois. C'est la clé. Voir. Qui sait si ce n'est pas une espionne du Capitole ? Mais déjà elle s'envole et disparaît dans les frondaisons de ce qui forme l'orée de l'exploitation. Rassuré, tu te tournes à nouveau vers la brunette qui doit certainement attendre une quelconque remarque voire même consigne. « Si je te donnais un arc ou un pistolet, tu saurais t'en servir ? » Probablement pas mais qui sait au fond ? On pourrait toujours lui mettre une pile de pomme et lui demander de tirer. Mais je ne voudrais pas qu'elle te tue par erreur, ce serait tellement con. Richard Abraham Huntsman, le célèbre et redouté vainqueur de la cinquante-quatrième édition des Jeux de la Faim ou Hunger Games, le zombie, le cannibale "Dévoreur d'Enfants" tué par une gamine du district onze ne sachant pas se servir d'un arc. Ça fait tache sur un Cv, mieux vaudrait éviter et lui présenter des armes dans un certain temps. Tu ne crois pas que ça vaudrait mieux ? Si.
Spoiler:
Nul mais j'étais pas tout ce qu'il y a de plus inspiré
Invité
Sujet: Re: meeting with the reaper ➺ ONYARD Dim 30 Sep - 5:09
tell me i could be more
- C'est déjà ça de moins à t'apprendre même s'il faudra certainement que tu t'entraines seule. Pour certaines missions, quinze minutes risquent de ne pas faire assez.
Merde. J'ai dis quinze minutes? Je n'en tiens pas dix en jogging. Mon maximum, c'est cinq, en sprint. J'étais tellement perdue dans mes pensées que j'ai dis n'importe quoi, encore. Super, bravo. C'est sûr que j'ai tellement de crédibilité, actuellement. J'ai l'air d'une vantarde qui se la pète sans être capable de faire quoi que ce soit, alors que la vérité, c'est juste que j'ai une noix à la place du cerveau. L'apothicaire m'a déjà dis que j'étais peut-être atteinte d'un certain trouble de l'attention, mais mes parents n'ont jamais trouvé assez d'argent pour me faire diagnostiquer, et moi encore moins. Du coup, je n'ai rien pour traiter mes absences courantes, mes oublis débiles et pire encore, mon impulsivité enflammée. Tous des défauts qu'il me faut à tout prix cacher au recruteur qui se tient à mes côtés, le regard perdu dans le vague.
- Si je te donnais un arc ou un pistolet, tu saurais t'en servir ?
Un arc? Un pistolet? Il me prend pour qui, à la fin? Je suis téméraire, mais pas stupide. Tenir une arme dans un pays comme celui-ci, où tout le monde est surveillé de si près que j'ose à peine me mettre nue pour prendre mon bain, est un acte totalement irréfléchi. Et pourtant, j'ai toujours eu le désir de le faire, de braver cet interdit. Un arc, c'est pas la mort, non plus. Je suis sûre que je serais excellente à cette arme. Toute petite, j'arrivais à repérer les hovercrafts dans le ciel cinq minutes avant qu'ils n'arrivent dans le champ de vision de mon père, qui était déjà réputé comme un oeil de lynx. Une arme à feu, par contre, je doute pouvoir en comprendre le fonctionnement. Ça a l'air facile, dans les mains d'un Pacificateur, mais j'ai entendu des termes bizarres de « cran de sûreté » et autres babioles suspicieuses. Je n'ose pas trop m'aventurer dans ces eaux-là.
- Pour l'arc, probablement. C'est pas sorcier, et puis j'en ai assez vu dans mes quinze années de visionnement des Hunger Games pour comprendre l'essentiel. Pour le pistolet, par contre, je dois admettre -sans surprise- que vaut mieux confier le boulot à quelqu'un d'autre.
Un nouveau silence s'installe entre l'homme et moi. J'en profite pour le scruter un peu, essayer de percer sa peau d'os et de chair en décomposition afin d'interpréter ses pensées. Quel genre d'homme peut-il être? En dehors de son boulot de mentor et de recruteur, que fait-il de ses journées? J'ai entendu les histoires de nombreux anciens vainqueurs ayant sombré dans diverses dépendances pour oublier -lui, en a-t-il? Soudain, il semble me remarquer, et je baisse les yeux, piquant un fard alors que je me traite mentalement de tous les noms. Je sors un joker par réflexe, prétextant vouloir lui dire quelque chose de capital, et la réponse me vient instinctivement, en bonne menteuse que je suis:
- L'une de mes amies chasse. Elle pourrait m'apprendre, j'en profiterai pour maîtriser l'arc. Je serai peut-être moins inutile.
Un petit rire gêné m'échappe, et je change de stratégie, prétendant m'intéresser au somptueux paysage des usines à papier dont l'odeur âcre emplit la place. Une fumée bizarre s'élève des cheminées, mais pas exceptionnelle. Il y a toujours de la fumée, de toute façon. On brûle tellement de bois pour diverses raisons, ici -surtout en hiver-, que ça en devient difficile de respirer, et que nombreuses sont les personnes qui ont les yeux qui piquent. Moi, je suis habituée. La chaleur des flammes d'un foyer de fortune, la fumée du feu de bois et la piqûre de la vapeur toxique font partie de ma vie, et je me prendrais même pour une salamandre, quasiment. Le seul lieu où on peut respirer, ici, c'est la forêt. Mais c'est rapidement remplacé par les nuages de particules de copeaux de bois éclatés envahissant les poumons.
Spoiler:
DÉSOLÉE DU RETAAAAAAAAARD Mais bon, j'étais trooooooooooooooop pas inspirée M'enfin, le voici le voilà
Invité
Sujet: Re: meeting with the reaper ➺ ONYARD Mar 9 Oct - 21:45
there's no reason to smile
L'idée de faire plus de quinze minutes semble la désarçonner, la consterner même. Elle n'a pas l'air très sûre d'elle. Mais c'est clair que c'est beaucoup quinze minutes, tu a mis des années avant de pouvoir le maitriser. Elle n'aura probablement pas autant de temps, surtout que tu sens que les rebelles vont tenter quelque chose avant la fin des jeux. La fin des jeux. Tu ne veux pas y penser, elle te semble trop fataliste. La fatalité c'est pas cool, regarde Onyx, elle est pas fataliste elle, elle est juste moule. Dieu sait que les moules sont plus agréables à vivre que les gens parce qu'ils ont la vertu d'amuser la galerie, que ce soit intentionnel ou non. Je sais bien que tu n'as pas envie de t'amuser, pourquoi ressentirais-tu ce besoin alors que tu es un en rabat-joie ? Dans la vie il y a toujours quelqu'un qu'on connaît qui ne veut jamais rire et reste dans son coin à regarder les gens d'un œil noir. Tu es ce quelqu'un, ce mec que personne n'ose approcher et à cause de ça je me fais chier tout le temps. Alors nulle en sport ou pas, je m'en fous je l'aime cette nouille-là, plus que ta fille qui est bien trop sérieuse. Mais tu persévères jusqu'à lui demander si elle sait manier une quelconque arme. Mais t'as les yeux en face des trous ou les tatouages t'empêchent de voir ? Elle a l'air de savoir à peine marcher sans se prendre dans ses lacets la gamine, tu vas pas lui demander si elle sait jouer les rambos ! Oui je sais... Elle est "très agile" et "bonne voleuse" mais c'est pas la même catégorie. Dans le cas de vol à la tire t'évites généralement de te trimballer avec une arme, sinon c'est du braquage et c'est la catégorie légèrement au-dessus si j'ose dire. Le silence s'éternise entre vous deux. Aucun chat n'est passé par là et vous avez quand même réussi à lui donner votre langue, c'est pas beau ça ?
- Pour l'arc, probablement. C'est pas sorcier, et puis j'en ai assez vu dans mes quinze années de visionnement des Hunger Games pour comprendre l'essentiel. Pour le pistolet, par contre, je dois admettre -sans surprise- que vaut mieux confier le boulot à quelqu'un d'autre.
Ah bah tout de même. C'est pas le nirvana mais c'est déjà mieux que rien, t'es pas d'accord ? Moi je suis d'accord avec moi-même en tout cas, c'est ce qui compte. Tu la jauges du regard. C'est vrai que le pistolet vaudra mieux le filer à quelqu'un d'autre si on veut éviter que la patrouille soit décimée par un de ses propres membres un peu boulet. Quant à l'arc... Au final quelqu'un risquerait bien de se prendre une flèche dans le genou mais ça fait déjà moins mal et ça se soigne plus facilement.
- L'une de mes amies chasse. Elle pourrait m'apprendre, j'en profiterai pour maîtriser l'arc. Je serai peut-être moins inutile.
Ça t'éviterait de te déplacer pour le lui apprendre sauf si elle se révèle vraiment trop nulle. Mais qui te dit au fond qu'elle ne sera pas super douée ? Un prodige du tir à l'arc ? Des fois des gens qu'on croit connaître nous étonnent alors ceux qu'on connaît à peine, on peut bien se dire qu'ils nous révèlent une part de surprise. Le rire gêné de la brunette n'est absolument, mais alors absolument pas convaincu.
- On gagnerait probablement du temps oui, je ne peux pas tout t'apprendre en peu de temps. Au final tout ça ne servira peut-être à rien si les rebelles commencent à engager aveuglement mais ce sera toujours utile.
Imaginons le district treize devenir un repaire de baltringues qui s'amusent à attacher les lacets de leur voisin de droite ensemble sans se rendre compte que celui de gauche a fait de même avec les siens. J'aime les images avec les lacets, pour moi c'est une excellente métaphore de la stupidité. Une des meilleures puisque tout le monde peut s'y identifier ou ne serait-ce que se représenter la scène. D'un coup, sans préavis, tu lances comme s'il s'agissait d'une bagatelle :
- Frappe-moi. Du plus fort que tu peux. Essaie de le toucher et même si tu peux de me faire mal.
Quoi ? Je savais que t'étais masochiste sur les bords mais tout de même, un peu de retenue...