Il dormait. Il ignorait quelle heure il pouvait bien être et en outre il n’en avait cure. Il savait simplement qu’il était fatigué et que l’on avait pas besoin de lui le matin au réveil. Les tributs avaient commencé leur entraînement, de fait, le matin ils se levaient se préparer et partaient pour apprendre les plantes comestibles et les armes les plus utiles dans l’arène. Pendant ce temps-là Phoenix dormait paisiblement, rattrapant le sommeil accumulé. Depuis qu’il était arrivé au Capitole il n’avait pas pu profiter de ses nuits, principalement parce qu’il avait été demandé pour une mission secrète. Il devait s’occuper d’une prisonnière dans les sous-sols du Capitole. Il passait toutes ses nuits aux côtés de Kathleen, tentant de la convaincre que le Capitole n’était pas son ennemi, mais son protecteur. Un travail de longue haleine qui lui prenait beaucoup de son énergie. Alors quand il rentrait des séances avec la demoiselle il se déshabillait et se mettait dans son lit sans prendre le temps de mettre un t-shirt ou un pantalon en toile du Capitole. Il s’endormait presque immédiatement.
Mais ce matin-là, ou plutôt ce jour-là, il fut réveillé par une voix douce mais dominatrice. « On peut tuer un homme en lui enfonçant notre main dans la gorge, dites? » L’image d’une petite fille enfonçant sa main dans la gorge d’un homme mure à moitié nu s’imposa à l’esprit de Phoenix qui fronça les sourcils. C’était certes une belle manière de tuer, mais dans l’arène c’était quelque chose d’inutile. Pour toute réponse la jeune Viha reçut un grognement de son mentor, qui couchait sur le ventre ne pouvait pas la voir. Il ouvrit son œil valide avec difficulté, encore assommé par le sommeil. « Alors, c’est possible ou pas? Sinon, je vise quoi pour le faire souffrir sans trop risquer? » Phoenix prit une longue inspiration et sa voix était encore emplie de sommeil lorsqu’il lui répondit. « Fais marcher ton cerveau plutôt que tes mains. » Sa voix laissait transparaître son agacement et son désire de ses débarrasser d’elle afin de terminer sa nuit tranquillement.

« J’ai aussi envie de tenter la corne, si le terrain m’est familier. Tous les mentors doivent la déconseiller […] dois être la première à le rejoindre comme les gens au onze ont faim, et les cadavres d’oiseau… ça se mange. » Il ouvrit son œil, rond et traumatisé. Comment pouvait-elle parler autant ? Il essaya de se concentrer pour comprendre ce qu’elle venait de dire, et il réussit peu à peu à comprendre ce qu’elle venait faire ici. Elle venait parler stratégie avec lui, et il devait l’écouter et la conseiller parce qu’il était son putain de mentor et qu’il l’avait promis. En plus, cela ferait rager Alexiane alors il ne pouvait qu’en tirer un certain bénéfice. De plus, courir à la Corne était un des premiers conseils qu’il avait donné à sa tribut. Si elle s’en sentait capable. De toute façon elle allait y rester alors elle n’avait pas grand chose à perdre. « Hum… sinon, je ne vais pas à la corne, et je tues les gens de mes mains, comme vous me dites. » Il se tourna, et se félicita d’avoir quand même eut la présence d’esprit de se mettre sous les draps. Draps qui ne recouvrait que ses jambes et ses hanches, laissant son torse nu à la vue de la jeune femme qui l’avait rejoint sur son lit. Elle était sans gêne, mais cela ne dérangeait pas le jeune homme. « Tu sais te battre avec coin ? Couteau ? Arc ? Bâton ? ou seulement avec tes mains ? Cours à la Corne si tu as quelque chose à y prendre Viha, sinon jette toi sur tes adversaires et tue les d’un coup sec sur la nuque. » Répondit-il en la regardant dans les yeux.

Il ne pouvait pas croire qu'il se trouvait dans une telle situation. A moitié endormie, il essayait de se remettre les idées claires avant de se rendre compte qu'il était nue dans son lit, avec Viha littéralement à cheval sur lui. Et elle semblait trouver cela normal. A moins qu'elle ne s'en rende pas compte. De ce fait, le mentor décida de ne pas relever l'attitude provocante de sa tribut. Elle allait mourir. Personne ne serait là pour condamner son comportement. Et même personne ne sera jamais au courant. De plus il ne se passerait rien dans cette chambre qui pourrait être condamnable. Elle voulait vivre, apparemment. Il n'était pas sur qu'elle serait assez forte pour cela. Mais elle voulait au moins essayer. Mais elle semblait être pleine d'idées si diverses que cela pouvait être dangereux. Elle se dispersait. « Je sais tirer avec un lance pierre. Assez fort et précisément. Les gens ne se doutent pas une seconde de la force de cette arme. Suffit d’être concentré. » Il haussa un sourcil. Cela était une information intéressante pour lui. Elle savait donc utiliser une arme. Un lance-pierre... C'était une bonne chose. Une très bonne chose. Une arme précise, facile à dissimuler et surtout efficace entre des mains qui savent s'en servir. « Ca s'est cool... peu de chance qu'il y en ait un à la corne, sauf si tu te fais aimer des sponsors.. mais au pire tu peux t'en faire un toi-même. »  Il souriait, trouvant que finalement peut être qu'elle aurait une petite chance.

« On ne serait pas mieux de trouver quelque chose de jamais vu? Les surprendre, un peu? Tout le monde aura élaboré sa stratégie d’avance, prévu quelques plans de secours, mais une fois dans l’arène, nous n’aurons plus nos mentor pour nous dire par où courir, alors… si on innove, ils vont tous se frapper à un mur et ne verrons même pas nos mains les prendre à la gorge. » ... Il resta sceptique un instant. « Développe.» Et elle développa. Il resta stoïque, ne comprenant pas la moitié des choses qu'elle disait. Elle semblait vouloir flinguer les autres tributs à la Corne en les faisant tomber à terre, ou un truc du genre. Il est vrai qu'Ezea était un colosse et qu'il pourrait s'en doute les faire tomber. « Et Ezea, il a bien l’air idiot, mais ce mec est un vrai tank. Les autres n’auront tout simplement aucune chance contre lui. [...] je mettrais la main sur n’importe quoi avant eux. Je ne sais certes pas me battre avec une épée ou… peu importe, ces trucs sont fait pour blesser. Ça ne doit pas être trop compliqué de poignarder quelqu’un. » Il haussa un sourcil avant d'exploser de rire. « C'est qu'il en faut de la force pour réussir à tuer quelqu'un avec un simple poignard Viha. Tu aurais plus de chance de le rendre borgne en lui crachant à la figure. » Il se releva un peu en soupira et posant son dos contre le mur derrière lui. Le drap couvrait à peine ses hanches. « Surprendre les juges oui ... Les sponsors une fois dans le jeu... Ok. Mais fais le en sachant précisément ce que tu vas faire Viha. Prendre trop de risques cela te mènera tout droit à la mort. Les tributs de carrières vont courir à la Corne. Observe les pendant les entrainements, vois leur points faibles, où tu peux les frapper. Les autres tributs ne vont pas prendre ce risque. Si Ezea et toi décidaient de courir à Corne, alors vous serez seuls contre 8 gamins surentrainés. N'essaie pas de prendre des risques pour montrer combien tu es rusée. Sois rusée pour leur faire prendre des risques à eux et les tuer d'une manière nette. »

Ne pas prendre de risques. Et puis quoi? Attendre que le capitole me fasse bouger? J’avais une chance sur vingt-quatre de survivre, alors autant faire mon possible pour m’en sortir, non? « Faire comme tout le monde a fait, ça, c’est du suicide. » Les tributs des districts plus riches devaient regarder des enregistrements des éditions passées, sans arrêt. Apprendre toutes les stratégies par cœur, tout savoir sur les mentors, leurs tactiques. Ils savaient que Phoenix, ou alexiane, peut-être, nous diraient de la jouer tranquille, de faire notre bout de chemin, attendant que la tempête soit passée… Quand en fait, on serait plus en sécurité dans l’œil de la tornade. « Les carrières ne sont pas bien effrayant cette année. Vous avez vu le garçon du un? On dirait qu’il va se pisser dessus dès qu’il entend le mot arène. La fille, elle ne se bat pas pour son district, elle est trop jeune pour ça. Son truc, c’est personnel, on a qu’à trouver ce que c’est et elle est morte. Le deux… Leurs tributs n’ont pas de chimie. Ils vont s’entre tuer, puis, les survivants vont mourir de faim.» Le plus idiots des idiots auraient pu le voir. Nos carrières n’avaient rien de vraiment fantastique; ils n’étaient pas la meute de loups affamés auquel les tributs des éditions passées avaient eu droit, comme si leur défaite les avait détruits, et que nous les avions remplacés. « Je suis entrainée aussi. » Lux m’avait dit de suivre les conseils de Phoenix, mais pour avoir une stratégie mieux adaptée, il devait savoir. « Lux Kingsley, du six, je pense, une a trois fois par semaine, durant un ou deux mois. » Je souris, presque fière de moi, voyant mon mentor réagir. « Je ne me suis pas portée volontaire sans m’être préparée. Je suis stupide, mais pas tant. » Je laissais échapper un petit rire, repensant au voyage dans le train, et a toutes ses critiques contre les raisons de mon volontariat. Pour eux, je n’étais qu’une fille trop grande, trop mince, vivant trop loin de la réalité, qui allait mourir de chagrin dès que le premier tribut serait tué. Il se fiaient aux premières impressions, comme des débutants.

Je savais ce que j’aurais a faire. Je savais comment, mais surtout, je n’avais pas peur, je le savais. J’allais libérer les autres tributs; ils ne supporteraient pas le fardeau dont parlent tous les gagnants ; revoir les morts dans leurs rêves, se lier d’amitié avec les tributs qui les suivent, et dont ils savent la mort proche. Moi, je pouvais le faire. J’étais née pour ça; prendre des noms de plus, me porter volontaire, et survivre. Je fixais toujours mon mentor, a moitié nu dans son lit. Il savait, lui aussi, que j’en étais capable, quelque part. Le fait que je connaisse Lux, et qu’il me fasse confiance, n’avait que confirmé le tout. « Lux a déjà été remercié. Tout ce que je veux, c’est gagner; Je crois que ça vous arrangerait aussi, vous pourriez vous retirer ou Alexiane le ferait. Dans tous les cas, à mon avis, vous êtes gagnant. » Je ris. Devoir travailler avec cette fille pendant tous les jeux devait être pire que la vie dans l’arène; de quoi inscrire son nom soit même et espérer qu’il soit pigé à nouveau. « Pour gagner, j’aurais besoin de sponsors. Le reste, je sais faire, enfin, sauf nager, mais pour ça, j’ai Ezea. Il ne me laissera pas derrière, je le connais trop bien. » Je me levais, replaçant rapidement mes cheveux et mes vêtements. Nous avions suffisamment parlé, j’avais un entrainement à faire, des tributs à décoder, une stratégie de base à établir. Je devais prendre ma longueur d’avance; gagner les jeux avant même que le coup de départ soit donné. « Je vais vous laisser vous préparer, nous avons tous une longue journée devant nous, comme dirait l’autre avec sa coiffure. Bonne journée. » Je sortis de la pièce à moitié, mais m’arrêtai, persuadée d’avoir oublié quelque chose d’important, de très important. Je souris, trouvant mon idée perdue. Je me retournai, prenant le cadre de la porte de mes deux mains. « Et je crois que Lux m’a beaucoup plus montré que vous l’avez fait pour lui… Du moins, j’ose l’espérer pour votre femme. » il n’allait probablement pas comprendre, et je n’allais pas lui laisser le temps de me questionner. Rapidement, je me dirigeai vers le salon de notre résidence. Mon plan, jusqu’à présent, était suivit à la lettre. Les Hunger Games allaient être du gâteau.