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 D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël

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MessageSujet: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeMar 29 Mai - 20:11



you are my only hope , right ?
so , close your eyes and give me your hand

Un, deux… trois, quatre, cinq… Elle a beau compter les étoiles que lui envoi l’écran géant de son compartiment, Katell sait pertinemment qu’elle n’arrivera jamais à s’endormir ce soir. Comment le pourrait-elle ? Comme si avoir été choisi pour les jeux -avec pour co-tribu, le frère d’un ami- ne suffisait pas, elle a vu son meilleur ami mourir sous ses yeux, juste avant qu’on l’oblige à quitter son district. Six, sept… Elle a beau essayer d’oublier, d’ignorer les flashs qui reviennent sans cesse, elle sait évidemment qu’elle ne le pourra jamais, ce serait trahir son ami, son souvenir. Pourtant, elle n’arrive pas encore à y croire. Non, elle ne le veut pas, elle n’en a pas envie. Pour elle, il n’est pas mort, pas comme ça. Huit, neuf… Elle ferme les yeux un instant mais, les images défilent sous ses yeux comme si elles tenaient à la torturer, elles la hantent comme si la douleur qu’elle ressent n’était pas déjà assez grande comme ça. Icare, son Icare. Dix, onze… Chaque kilomètre que parcoure ce fichu train l’éloigne des siens et, chaque seconde qui passe resserre un peu plus son cœur dans sa poitrine. Le temps passe, la rapprochant dangereusement de sa propre mort. Cela la fait paniquer silencieusement mais, étendu dans ces draps de soie, elle ose à peine bouger. Elle réfléchi, se torture l’esprit à petits coups de culpabilité. Elle n’y avait jamais vraiment songé avant mais, maintenant, elle se rend compte à quel point chaque seconde est précieuse. Elle aurait voulu profiter de ces cinq derniers minutes avec Icare autrement, pas les gaspiller à élucider un plan perdu d’avance. Elle en est sure ; si seulement elle aurait été plus sage, plus raisonnable, il serait encore en vie aujourd’hui. Douze, treize…

Et Shawn alors… Elle aimerait tant entendre sa voir, rien qu’une dernière fois. Elle n’a même pas eu le temps de lui dire au revoir, de lui promettre qu’elle reviendrait pour lui, pour eux. Puis, maintenant que son sort est jouable à pile ou face, elle n’a plus aucune envie de se poser des questions inutiles. Elle aimerait tant lui dire qu’elle est prête à tout, même à se marier ; pour lui, avec lui… Certes, elle n’est pas sure à cent pour cent de ce qu’elle veut ni de ce qu’elle vaut entant qu’épouse -surtout à dix-sept ans- mais, peu lui importe. Elle n’a pas envie de perdre son temps, plus maintenant. Seulement, il est trop tard. On lui a toujours dit que c’est lorsqu’on a perdu quelque chose ou quelqu’un que l’on réalise à quel point cette personne nous tenait à cœur mais, elle n’avait jamais compris le sens réel de cette phrase. Au jour d’aujourd’hui, Katell a la nette impression d’avoir tout perdu. Sa famille, son amour, son ami… Qui serait prêt à lui promettre que ce qui est arrivé à Icare n’arrivera pas à son père ou à ses frères ? Qui voudrait vendre son âme au diable pour la rassurer, lui dire que tout ira bien, que ses proches sont en sécurité là où ils sont ? Personne. Personne ne sera en mesure de la tranquilliser, de la bercer gentiment jusqu’au lendemain. Dieu du ciel ! Elle ne tient plus, sa migraine finie par la glisser en dehors des draps d’azur qui recouvrent son lit et posant doucement ses pieds à terre, Katell éteint l’écran géant d’un coup de télécommande. Elle tente de ne pas faire de bruit jusqu’au compartiment suivant, celui qui ressemble pour s’y méprendre à un salon luxueux comme elle n’en avait jamais vu. Elle explore du regard une nouvelle fois les lieux mais… elle n’arrive toujours pas à s’y faire. Elle n'arrive simplement pas à apprécier ce luxe sans pouvoir le partager. Maël. Que fait-il ? Est-ce qu'il arrive à dormir, fait-il semblant lui aussi ? Elle tourne autour du fauteuil au centre de la pièce en silence, cherchant une quelconque chose à faire pour s'occuper l'esprit. Ne trouvant rien, Katell s'effondre sur le canapé et fixe un point devant elle. Elle n'avait même pas remarqué qu'une télévision la fixait déjà... Au point mort, elle lui renvoi l'image d'une jeune femme au cheveux d'argent, complètement déboussolée. Cachée derrière une chemisette bleu nuit, elle a les yeux rougis par la fatigue et les larmes longuement versées. Elle fait peur à voir, elle fait carrément pitié. Dire qu'elle espère être la gagnante de cette édition des jeux... Katell détourne les yeux de son reflet avec lassitude, découvrant alors la télécommande de la télévision sur l'un des repose-bras du canapé. Sans réfléchir, elle allume l'appareil et actionne le PLAY mis en valeur par un gros bouton vert.

Penché au-dessus de Calixte, Loki s'esclaffe. Un joli gros plan nous le montre entrain de rire de bon coeur, juste avant qu'Izaiah -agé de 14 ans seulement- lève sa hache au-dessus de sa tête, poussant un hurlement de rage. Plan large. Il abat de toutes ses forces la lame dans le crâne de son adversaire. Loki hurle de douleur mais, rien y fait : il s'écroule au sol aux coté du corps de Calixte. Haletant et traversé par des spasmes, Izaiah rampe vers elle, les larmes aux yeux. Un gros plan sur le trident traversant la nuque de la jolie blonde nous donnerait presque la nausé [...] Izaiah hurle le prénom de son... amie et, le canon retentit, deux fois. Calixte, Loki... Izaiah est le grand vainqueur. Fondu au noir...

Résumées à souhait par des coupures grossières, ces images, Katell les connait désormais par coeur. Etant le seul vainqueur du district dix encore en vie, cette rediffusion de la fin de la cinquante-cinquième édition passe régulièrement à la télévision chez eux, nourrissant à chaque visionnage l'arrogance et moqueries de tout le monde. Pathétique ! Katell ne voit là qu'un pauvre gamin perdu qui cherche à sauver -en vain- la vie de la seule personne qui s'est montré "gentille" avec lui au sein de l'arène. Katell s'est toujours demandé où avait-il trouvé la force de se battre d'ailleurs, lui que personne ne pensait capable de tuer une mouche. S'il y est arrivé, pourquoi pas elle ? Il faut absolument qu'elle lui demande comment faire, avec qui, pourquoi, comment, où ? Elle a tant de questions sans réponses. N'est-il pas sensé être là pour y répondre, pour l'aider ? Oui, voilà. Elle est désormais déterminée à l'harceler, à l’inonder de questions dés demain matin mais, un bruit de fond la ramène à la réalité. Elle ne devrait pas être là à une heure si tardive ! Si c'est son hôtesse qui vient, elle va passer un sale quart d'heure mais, avant qu'elle n'eut le temps de s’éclipser... la porte coulissante de l'autre côté du wagon s'ouvre, l’illuminant d'une lumière nocturne et presque mystique. Izaiah... L'image du petit garçon de quatorze lui revient immédiatement et, son souffle se stoppe aussitôt. Incapable d'avancer comme de reculer d'un pas, elle reste là, immobile, comme si cela pouvait la rendre invisible.


Dernière édition par Katell P. Zacharias le Mar 5 Juin - 19:40, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeMer 30 Mai - 18:25



you are my only hope , right ?
so , close your eyes and give me your hand

Encore une année. Encore une moisson. Encore une paire de tribut que j'envoyais à la mort. Vingt-et-un an que je voyais ces gamins entrer dans l'arène pour ne plus jamais en sortir. Pas une année, pas une, je n'avais réussis à en ramener un. Depuis que j'avais été déclaré Vainqueur, je n'avais réussi à sauver personne. Je fermai les yeux. Les Jeux était une chose que je m’appliquais à oublier le reste de l'année, je prenais grand soin d'éviter ne serait-ce que d'y penser. Mais lors de la Moisson, j'étais obligé de jouer les Mentors, d'expliquer aux gamins comment faire pour sauver leur peau. Je détestais le faire, mais ayant été incapable de me ramener un prédécesseur, j'y étais contraint. Seul dans mon compartiment, je n'avais rien d'autre à faire que d'attendre, de patienter jusqu'à mon prochain voyage dans ce même train, celui qui me ramerait à la maison. Sans mes tributs. Je soufflai bruyamment en rouvrant les yeux. Calixte était assise sur mon lit, elle m'observait silencieusement. Si je refusais de l'amener lors de mes voyages habituels au Capitoles, je n'aurais jamais pu passer une édition des Hunger Games sans elle. Je craquerais forcément. “ Pourquoi Calie ? ” J'attrapais ma tête entre mes mains. “ Pourquoi je n'y arrive jamais ? A ramener des tributs. Pourquoi est-ce que les miens meurent toujours ? ” Je relevais les yeux vers elle. Elle me couvait d'un regard protecteur, sans un mot, un sourire timide au visage. Je savais qu'elle avait la réponse ; un abruti aurait pu deviner. J'étais un mauvais mentor. Un mentor incapable de se souvenir de ses propres Jeux sans tomber dans les pommes. Elle ouvra la bouche, mais se résigna. A quoi bon ? Tous les ans, c'était la même scène. Elle n'arriverait pas à me remonter le moral, pas avant les deux coups de canons qui annonceront la fin de mes tributs.
 
Mes tributs … J'avalais encore un cachet, essayant en vain de faire partir cette migraine, cette migraine qui m’assaillait chaque fois que quelque chose se rapprochait des Jeux. Mes tributs. Maël. Katell. Katell, la pauvre Katell. Je ne la connaissais que de vue, je n'avais jamais eu l'occasion de lui parler. Mais j'avais déjà été témoin : cette gamine avait un bon fond. Je l'avais entendue me défendre lorsque, pendant l'une de mes rares sorties, les jeunes qui l'accompagnaient avait commencé à se moquer de moi. Elle avait pris ma défense. Plus personne ne prenait défense depuis bien longtemps. Pour tout le monde, j'étais le taré du Dix, celui qu'il ne faut pas approcher. Celui dont on peut se moquer sans état d'âme. J'avais l'habitude, certes, mais c'était toujours agréable lorsque quelqu'un se battait pour vous. Et elle, elle l'avait fait. J'avais passé les semaines suivantes à espérer la trouver lorsque je passais en ville. Mais les seules fois où je l'avais croisé, je n'avais pas trouvé la force de l'aborder, et de la remercier. Je marchais vers elle, chaque fois plus décidé, mais faisait demi-tour à mi-chemin. Si à l'époque elle ne me considérait pas encore comme un aliéné, je ne devais plus lui paraître très équilibré après ça. Mais la remercier j'aurais tout le temps de le faire lors de la semaine de préparation ; je pourrais par la même occasion m'excuser. M'excuser qu'elle ait a subir un si mauvais mentor. Malgré tout, pour elle, j'avais décidé de me battre cette année. Pour elle. J'avais promis à Calixte d'au moins essayer. Je regardais par la fenêtre ; dehors, la nuit était tombée. Nous avions quitté les grandes plaines du Dix ; devant moi commençais à défiler les montagnes du Deux. Nous n'étions pas près d’arriver. Pas près d'arriver, et pour ma part, pas près de fermer l’œil. C'était inutile d'essayer, cela faisait vingt-et-un ans que j’enchaînais nuit blanche après nuit blanche, dès que je quittais ma maison du Village des Vainqueurs. Calixte n'avait pas bougé, toujours assise en tailleurs sur le lit. Je traversai la pièce sans un mot, passant la porte alors qu'elle protestait. “ Tu vas où ? ” “ Me promener. ” répondis-je, pensif. “ Sauter du train peut être, si je trouve une fenêtre ouverte. ” “ Iza ! ” Elle savait que je blaguais. Que même si j'avais des moments difficiles, jamais je n'en finirais. Pas tant qu'elle sera là. Jamais je ne l'abandonnerais.
 
Poussant la première porte que je trouvais, je débouchai sur le salon. Luxueux, décoré comme n'importe quel appartement du Capitole qui se respecte. Je ne manquai pas d'argent, j'en avais même beaucoup trop ; mais je n'avais jamais entrepris de décorer ma maison, au Dix. Perdue dans la contemplation du mobilier, je ne l’aperçus pas tout de suite. Immobile, debout devant le canapé, elle me fixait. Katell. Je me figeai à mon tour. Les yeux planté sur elle, je ne sais pas combien de temps nous restâmes comme ça. Trente secondes, peut être une minute. De quoi avait-elle peur ? De moi? C’était plutôt ironique ; si elle avait peur de moi, comme allait-elle réagir dans l'arène? Reprenant mon souffle, je décidai de briser le silence. “ Eumh ... ” Les relations humaines n'avait jamais vraiment été mon fort. “ Salut. ” déclarai-je si bas qu'elle avait sûrement dû tendre l'oreille pour m'entendre. Je m'avançais de quelques pas, maladroit. Mon regard faisait des allers retours dans la pièce, nerveux je cherchais un sujet de conversation. En vain. Je n'étais pas doué pour ça. Elle apparut derrière la jeune blonde. Elle, elle savait faire. Parler aux gens, elle était excellente même. Je lui demandais de l'aide du regard. “ Demande-lui pourquoi elle est debout. ” Pas bête. J'aurais dû y penser. Mais les mots ne sortirent pas aussi bien de ma bouche que de la sienne. “ Tu euhh ..Toi non plus tu n'arrives pas à dormir ? ” lançais-je en souriant timidement.


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MessageSujet: Re: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeMer 30 Mai - 22:05



you are my only hope , right ?
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Comment ça, salut ? Comme un chien qui ne comprend pas ce qu’on lui dit, Katell penche la tête sur le côté d’un air stupéfait. Elle ne trouve pas la force de répondre de suite, pas l’envie surtout. A vrai dire, elle n’a jamais eu le courage d’adresser la parole à celui qui s’avérait devenir son mentor et, pourtant, ce ne sont pas les occasions qu’elle a manqué. Chaque fois qu’ils se croisaient -ce qui en soit fut une chose rare- il venait vers elle d’un pas décidé mais, ne sachant quoi lui dire ni pourquoi il s’entêtait à vouloir l’approcher, elle ne dit jamais un mot avant qu’il ne s’éloigne en premier. Cette nuit, elle a enfin l’occasion de faire ses preuves, de lui dire ce qu’elle a à dire, de poser toutes les questions qui lui brûlent les lèvres mais... rien ne sort. Elle reste simplement plantée là, comme on automate, vidée de tout ce qui l’a rattachait à sa vie d’avant. Plus aucune émotion distincte ne refait surface si ce n’est un grand manque au creux de sa poitrine et, silencieuses, deux larmes viennent se loger aux coins de ses yeux, prêtes à sauter dans le vide à tout moment. « Tu euhh… toi non plus, tu n’arrives pas à dormir ? » Elle se force à regarder Izaiah dans les yeux, dans la pénombre et pour la première fois. Non, elle n’y arrive pas. Elle n’arrive pas à dormir ni à parler ni à réfléchir. Depuis qu’Icare lui est tombé dans les bras et qu’on l’a contraint à quitter l’hôtel de ville, Katell n’arrive à rien. Elle s’est enfermée dans un mutisme dont, elle-même, elle n’en a pas la clef. Pourtant, va bien falloir qu’elle fasse des efforts si elle tient à s’en sortir vivante. Croisant les bras devant elle, elle fait un pas en avant tout en détournant les yeux. Sa bouche s’entrouvre, elle voudrait crier toute la souffrance qui la bouffe de l’intérieur mais, aucun son n’en sort. Les larmes qu’elle peinait à retenir se suicident alors le long de ses joues et, machinalement, Katell porte ses mains à son visage. Avançant encore, elle reprend sa place sur l’assise du canapé et essaye de se calmer, en vain. Entre deux pleurs, elle arrive tout de même à détacher des mots de ses pensées. « Il voulait… il voulait m’aider mais… je… j’ai essayé de… de lui dire non, que ce n’était pas la peine mais… ils sont arrivés puis… » Katell fini par -presque- tout déballer, tout ce qu'elle avait gardé pour elle. Un sentiment étrange de bien être l'envahit et, elle inspire longuement pour reprendre ses esprits. De toutes manières, elle n'est même pas certaine qu'il sache de quoi elle parle. D'ici deux jours, tout le monde sera au courant mais, là, tout le monde doit être en train d'étouffer l'affaire pour éviter tout acte de panique ou de rébellion. Un simple habitant qui se sacrifie pour une tribut, un sacré gros titre pour les scoops du Capitole, non ? Tout en séchant ses larmes, elle lève la tête pour chercher son mentor des yeux. « Non, je n’y arrive pas... Et vous, pourquoi êtes-vous là ? » Il n’y a pas à dire, cela lui fait sacrément bizarre. Le vouvoyer, lui parler, s’ouvrir à lui comme s’il s’agissait d’un ami… Katell n’a pas l’habitude de faire confiance au premier venu mais, dans la situation dans laquelle ils se trouvent, Izaiah est sans doute la dernière personne en qui elle peut espérer avoir confiance. Elle le fixe un long moment, essayant de deviner ce qu’il ressent, ce qu’il pense. Toutefois, son expression reste pour elle un vrai mystère. Est-il anxieux à l’idée de coatcher une enfant du dix une nouvelle fois ? En a-t-il pris l’habitude ? Ressent-il le moindre signe de compassion à l’égard des tribus qui sont tirés au sort chaque année ? A-t-il seulement envie qu’elle s’en sorte vivante ? Elle se caresse les tempes doucement ; encore et toujours des questions…

Lorsqu’elle n’a plus la vision troublée par les larmes, Katell s’assois sur le canapé, décidé à entamer toute une série de questions. Elle tâche d’oublier les derniers évènements pour se concentrer sur l’avenir et son potentiel retour ou, du moins, elle essaye. Puisqu’ils n’arrivent pas à dormir tous les deux, autant qu’elle en profite. Tout conseil venu d’Izaiah peut être vital donc, pourquoi s’en priver ? Elle amène ses jambes à elle et entoure ses genoux de ses bras. « Je… Je ne sais pas vraiment par quoi on commence… » Si elle avait su à quel point elle se sentirait ridicule en disant cela, elle se serait abstenu ou, elle aurait simplement cherché ses mots avant de parler sans réfléchir. C’est évidement qu’elle ne sait pas par quoi commencer, elle n’a jamais été confrontée à ce genre de situation. « Je… que dois-je savoir ? Comment as-tu fait pour… » Le tutoiement lui est venu naturellement cette fois-ci mais, elle baisse les yeux, préférant ne pas finir sa phrase. En suspens, elle pourrait vouloir parler des assassinats qu’Izaiah a dû commettre lors de son édition ou, plus soft comme question, comment a-t-il fait pour survivre ? Katell veut absolument tout savoir donc, plutôt que cibler un sujet précis, elle ne dit plus rien. Elle attend...


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MessageSujet: Re: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeSam 2 Juin - 21:48


Elle me regarda d'un air incrédule, penchant la tête sur le côté. Qu'est-ce que j'avais dit de mal ? Je commençai alors à m'agiter, trépignant sur place, ne savant quoi faire de mes mains. Je n'avais jamais brillé lorsqu'il s'agissait d'engager une conversation. Je lançai un regard paniqué vers Calixte, qui m’encouragea à continuer. Mon regard se posa sur la jeune fille. Les yeux brillant, elle avait l'air perdue dans ses pensées, en plein dilemme. Anxieux, j'attendais sa réponse sans un mot. Elle posa son regard dans le mien pendant quelque seconde, regard que j'essayai de soutenir. J'étais son mentor après tout, je n'avais pas le droit de me laisser intimider. Malgré tout, j'allais craquer, j'allais détourner le regard. La présence de Calie à mes côtés m'encourageait à tenir, mais je n'allais pas tenir longtemps. Que cherchait-elle à montrer ? Au bout d'un moment, elle ouvrit la bouche, puis fit un pas en avant. J'attendais sa réponse mais elle ne vînt pas.

A la place, son regard se déroba. Les larmes commencèrent à noyer son visage, et quelques instants plus tard elle avait retrouvé sa place sur le canapé, le visage trempé de larme. “ Il voulait… il voulait m’aider mais… je… j’ai essayé de… de lui dire non, que ce n’était pas la peine mais… ils sont arrivés puis… ” Le visage dans les mains, je peinais à retrouver la jeune fille forte de cette après-midi, la tête haute, celle qui avait gravi les marches de l'estrade sans ciller. J'essayais de déchiffrer ses paroles ; bien qu'entrecoupées par ses sanglots, j'arrivais à saisir l'essentiel. Elle devait surement parler de son ami, celui qui s'était fait tué lors des adieux, quelques heures plus tôt. Son nom m'échappait mais j'arrivais à visualiser le gamin. Pauvre gamin. Je n'avais aucune idée de ce qui l'avait poussé à commettre une telle folie. L'idée de perdre celle qu'il aimait ? Peut-être, ce sentiment m’était familier, je savais ce que ça faisait. Je jetai un regard paniqué à Calixte. Qu'étais-je censé faire ? La réconforter ? Ça non plus, ce n'étais pas un domaine où j'excellais. “ Va la consoler ! Tu vas pas la laisser comme ça ! ” Je secouai la tête frénétiquement. Je n’affectionnais pas particulièrement le contact humain. Malgré tout, au fur et à mesure que je regardais ma jeune tribut, la pitié m'emplit. Calixte me fit signe de la rejoindre. Lentement, je m'approchais du sofa et m'assis à ses côté. La main en suspens, je ne savais trop où la poser. Après quelque seconde d'hésitation, je la laissais maladroitement tomber sur son épaule, avant de la tapoter plusieurs fois. “ Je ... ” Après tant d'années, j'étais toujours aussi mauvais dès qu'il s'agissait d'entretenir une conversation. “ Je suis désolée, pour ton ami. ” lâchais-je finalement, détachant chaque, cherchant la formule appropriée. “ C'était courageux de sa part. ” Nous restâmes quelques minutes ainsi, puis ses larmes se calmèrent. “ Pas grâce à toi. ” lâcha Calixte à l'autre bout de la pièce. “ Chuut ! ” lançai-je en sa direction. Katell sécha ses larmes, puis chercha mon regard. Je pris soin de l'éviter, détachant ma main de son épaule. “ Non, je n’y arrive pas... Et vous, pourquoi êtes-vous là ? ” dit-elle pendant que je me relevai du canapé. La même raison qu'elle. Malgré la quantité de cachet que j'avais avalé, aucun n'avait réussi à me faire dormir, et encore moins à faire passer mon horrible mal de crâne. “ Moi non plus je n'y arrive pas. J'ai toujours quelques insomnies pendant la ... la Moisson. ” lâchai-je l'air pensif. Je cherchais Calixte du regard pour trouver un peu de réconfort mais elle avait disparu. Je me dirigeai vers le buffet et attrapai un gâteau, que je grignotai mécaniquement, anxieux. Je connaissais que trop bien la discussion qui allait suivre.

Je ne fus pas déçu, à peine fus-je revenu vers la jeune blonde, elle entama. “ Je… Je ne sais pas vraiment par quoi on commence… ” Le regard dans le vide, les mots s'échappèrent tous seuls. “ Moi non plus ... ” “ Izaiah ! ” Sa voix claqua dans l'air, me sortant de mes pensées. Je sursautais, découvrant Calie assise aux côtés de Katell, le regard sombre. Je secouais la tête pour mettre de l'ordre dans mes idées. “ Je ... Je suis désolée. ” Je baissais le regard, penaud. La pauvre devait déjà être terrorisée, savoir que la seule personne qui pouvait l'aider une fois dans l'arène était aussi paumée qu'elle n’allait pas la rassurer. “ Tu as des questions? A propos de ce qui va t'attendre ? ” demandais-je timidement. Elle avait forcément des questions, elle devait forcément se demander comment son séjour dans la capitale allait se dérouler. Au fond de moi, je priais pour qu'elle n'aborde pas mon édition. Je ne pourrais pas lui en parler de toute manière, où j'étais sûr que la migraine qui m’assaillait allait redoubler d’intensité. J'espérais qu'elle me questionne sur la semaine de préparation, sur les différents ateliers de l'entrainement. Qu'elle évite l'arène. Mais j'étais bien naïf. Ils me posaient tous des questions. Des questions auxquelles je ne pourrais pas répondre. “ Je… que dois-je savoir ? Comment as-tu fait pour… ” J'allais ignorer sa seconde question. Je ne devais pas commencer à en parler. La douleur dans ma tête s'intensifia. J'essayai de balayer l'idée, de la ranger dans un coin de ma tête. En vain. “ Ce que tu dois savoir ... hum ... ” Je fis mine de réfléchir. Le regard doux de Calie me poussa à continuer, mais je cherchais les mots. Je cherchais quoi dire. “ Quand tu seras dans l'arène, ne cours pas tête baissée dans le bain de sang. Vu ta carrure, tu ne feras pas le poids contre la meute des Carrières. Je te conseille de fuir. ” Ce n'étais pas le meilleure des conseils. Surtout comme première consigne. Mais rien d'autre ne venait. J'aurais pu lui parler du feu, des sources d'eau. Mais rien. Rien ne me venait à l'esprit. J'essuyai mes paumes moites contre mon pantalon, finissant de manger mon gâteau. Paniqué, je tournai la tête vers Calixte. “ Calie, aide-moi ... ”
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D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Vide
MessageSujet: Re: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeDim 3 Juin - 21:48



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Elle devrait l’être mais, ce n’est pas le cas. Rassurée ? Absolument pas. L’homme qui se tient là a beau être son mentor, elle vient de le voir tuer un enfant de sang froid. Sur cette grande et ridicule télévision, elle l’a vu abattre une hache sur un crâne humain. Oui, humain ! Et… c’est cela qui a fait de lui un vainqueur d’ailleurs. Un vainqueur méprisé mais, un gagnant des jeux quand même. Elle regarde l’écran avec insistance, essayant tant bien que mal de se calmer un peu. Il ne faut pas qu’elle panique, qu’elle perde pied ; ce n’est pas le moment. Non, pas maintenant. Il est trop tard, pour reculer, pour regarder en arrière et vouloir changer le cours de l’histoire. Non, elle n’est qu’un pion dans un grand échiquier après tout. Elle ne le doit pas l’oublier ça, qu’elle n’est rien. Elle n’est pas en mesure de changer quoi que ce soit et, surtout, elle ne pourra jamais ramener son ami à sa vie. Elle le voudrait. Oh oui, elle le veut plus que tout mais, non, ce n’est qu’un fantasme de plus ; comme celui que lui inspire un retour possible après les jeux. « Quand tu seras dans l'arène, ne cours pas tête baissée dans le bain de sang. » Elle lève les yeux au ciel sans même s’en rendre compte. Comment pourrait-il croire qu’elle est en mesure de courir vers un bang de sang à l’heure qu’il est ? Le dernier qu’elle a vu, elle y était plongée et… c’était celui de son meilleur ami qui tachait ses propres vêtements. La dernière chose dont elle rêve en cet instant précis, c’est de courir tête baissée vers la mort. Bien que cela l’attire, elle sait pertinemment que c’est son désespoir qui se manifeste, qui voudrait la rapprocher d’Icare, du monde meilleur où il est désormais. Oui, elle aimerait tellement de revoir, lui reparler, s’enfuir dans ses bras protecteurs. La mort lui semble si douce… « Vu ta carrure, tu ne feras pas le poids contre la meute des Carrières. » Elle ferme les yeux pour s’imaginer la scène : Katell, courant sans réfléchir vers la corne d’abondance, sachant parfaitement qu’une équipe de tueurs nés l’y attend ; elle leur ouvre les bras, s’offre à eux puis... Rien. « Je te conseille de fuir. » « Je n’ai pas envie de fuir. Icare voulait m’aider à le faire et… il y est resté. » Elle laisse ses derniers mots suspendus dans l’air avant de continuer. « Si je fuis maintenant, il sera mort pour rien ! » Oui, rien. Il ne se passera rien parce que les carrières ne l’auront pas, elle ne s’offrira pas à eux. Regardant le bout de ses pieds, Katell a l’impression d’avoir dit la plus importance phrase de sa vie. Elle en sourit, même si cela peut paraitre mal placé à ceux qui ne sont pas dans sa petite tête et n’ont pas suivi tout son résonnement. Voilà, elle ne sourit pas parce qu’Icare est mort mais, parce qu’elle fera tout pour que son souvenir ne s’éteigne jamais. Elle sera celle qui lui rendra son honneur parce que, si tout le monde croira qu’il a été lâche en voulant l’aider à fuir, elle sait -même si elle est la seule pour l’instant- que ce geste était solidairement courageux. Ce n’était pas un acte de folie mais, un geste d’amitié, de compassion et pure loyauté. « Calie, aide-moi ... » Hein ? Perdue dans sa toute nouvelle détermination, elle n’avait pas remarqué le malaise de son mentor. Posant les yeux sur lui à nouveau, elle se frotte le visage et sèche ses larmes. « Qu’est-ce que vous avez dit ? » Encore ce sacré foutu vouvoiement ! « Excuse-moi, je n’ai pas l’habitude de tutoyer des… inconnus. » Il hésita mais, ce dernier mot sorti quand même de sa bouche. Même s’ils ne se sont jamais parlés avant, ce n’est surement pas la première fois que ces deux là ce rencontrent, loin de là. « Qu’est-ce que t’as ressenti en entendant ton nom… à la fin de ton édition ? » A la fin ? Pourquoi commence-t-elle par la fin ? « Pardon ! Je ne… je ne voulais pas dire ça. » Oh que si ! Elle souhaite plus que tout savoir ce qu’on ressent lorsqu’on est le seul survivant d’une bande de gamins meurtris, elle souhaite plus que tout savoir comment survivre après ça. Toutefois, cela l’a gêne d’être aussi directe et, avant que son mentor ne puisse réagir et dire quoi que ce soit, elle tend le bras. « Tu vois ces gâteaux ? Imaginons que ce sont mes futurs adversaires… » Ce mot l’arrache un frisson dans le dos. Elle se lève, en choisi cinq au hasard et les pose sur la table basse devant le canapé. « …comment dois-je procéder ? Que ferais-tu si… » Elle place le cookie devant une tartelette au citron meringuée. Un peu plus loin, elle pose les trois muffins aux myrtilles. « …ces trois carrières essayaient de t'abattre, pendant que ton co-tribut et toi essayent de reprendre vos esprits, disons… après une attaque de créatures génétiquement modifiées par exemple ? » Elle a les yeux braqués sur la tarte au citron, celle qui -pour elle- était sensée la représenter. Essoufflée par sa propre question, elle ne s’est même pas rendu compte de la complexité de sa première demande stratégique et officielle à son mentor. Elle n’a pas demandé comment trouver de la nourriture ou, comment trouver un refuge. Non. Elle a tout de suite pensé au fait de se protéger elle et son co-tribu des autres enfants, ceux qui voudraient l’abattre sans aucune pitié. Une fois de plus, elle est trop gentille, introduisant d’avance Maël à ses propres plans de survie. Oubliant au passage qu’elle est sensée le tuer si elle tenait à rentrer en vie…
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MessageSujet: Re: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeJeu 7 Juin - 18:00


Comment pouvait-on se sentir sachant que votre destin est déjà tout tracé et que vous n'y pouviez rien pour changer cette trajectoire? Je me sentais comme un pauvre pion dans un jeu grandeur nature, une simple marionnette que l'on manipulait à sa guise pour le plaisir des autres. Et malgré tout, je ne ressentais étrangement rien. Aucune colère, aucune tristesse, aucune terreur. Je n'étais qu'une enveloppe vide dépourvue de toute émotion. Étendu sur le dos dans ce lit moelleux et luxueux, je fixais le plafond de mes yeux grands ouverts. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil... Ma tête cogitait à une vitesse hallucinante, me donnant pratiquement le tournis. Je revivais les derniers jours, revisionnant mentalement mon départ du Dix, encore et encore. L'instant sur la Grand Place où mon nom fut pigé, me déclarant tribut masculin de cette édition des Jeux de la Faim. Celui où je me retrouvai devant toute cette foule de gens qui me virent grandir, celui où mon regard croisa le visage atterré de ma famille, de mon frère... Keagan... Quelques temps plus tard, je lui disais déjà au revoir. On m'avait enfermé dans une pièce close à l'hôtel de ville et chacun leur tour, mes proches vinrent me faire leurs adieux. Même s'ils tentaient de demeurer forts et positifs face à mon sort, au fond de moi, je savais pertinemment qu'il s'agissait de mes derniers instants à leurs côtés. Je revoyais le visage dur et fort de mon frère, alors que ses yeux exprimaient tout autre sentiment. Il avait peur. Il était terrifié à l'idée de perdre son frère. Et j'avais craqué. Comment rester passif? J'avais craqué sous la pression comme une pauvre fillette, secoué de nombreux sanglots incontrôlables. J'aurais tant voulu pouvoir être aussi courageux qu'il l'était et passer ces dernières minutes en sa compagnie la tête haute. J'aurais voulu lui dire combien je l'aimais et l'encourager à continuer ce qu'il accomplissait. Car je comprenais enfin pourquoi il se battait contre le Capitole. Je comprenais enfin que cette bataille en valait la chandelle et je m'en voulais d'avoir été aussi égoïste.

Je sentais soudainement l'émotion m'étrangler la gorge. Mais je refusais de me laisser faiblir par ces souvenirs... Je détournai le regard de mon point de mire et roulai sur un côté afin de m'installer en position assise sur le matelas. J'enfouis mon visage entre mes paumes soudainement moites, tentant de reprendre le dessus de mon désarroi. De grandes respirations emplirent mes poumons, m'aidant à garder mon impassibilité. Je relevai légèrement la tête et j'observai distraitement ma chambre plongée dans une épaisse noirceur. Je n'étais même pas impressionné. Tout ce luxe, cette richesse, ça me donnait la nausée. Je n'arrivais pas à apprécier tout ce que le Capitole mettait à notre disposition, j'avais ce goût amère qui envahissait mes papilles et qui me tordait les entrailles. Ça me dégoûtait. Toutes ces années à travailler comme des fermiers modèles afin de leur procurer toute la nourriture nécessaire pour quelques pièces de monnaie en retour. Et les voilà qui se prélassaient dans l'abondance. Comment avais-je pu ne rien voir? Ignorer notre misère afin de préserver notre sécurité? Je regrettais tant de chose de mon passé et maintenant il était trop tard pour changer... J'allais mourir dans une arène parmi nombres d'autres victimes de mon âge, sans que mon sacrifice n'ait d'impact. Une vague de rage éclata au fond de mon estomac, me levant d'un bond. Et je me mis à faire les cent pas dans la grande chambre. Je me massai durement la nuque alors que ma mâchoire se contractait, prête à se briser. J'en avais soudainement marre de cette chambre, de cette noirceur, j'étouffais.

J'avais essayé d'éviter toute compagnie - je n'arrivais pas à regarder Katell ou Izaiah, notre mentor, en face, car je savais qu'au bout du compte, mon entraînement était vain. Je n'avais aucun espoir. Et s'ils en avaient de leur côté, je ne désirais pas assombrir leurs pensées par mon désespoir. Mais je ne pouvais plus demeurer enfermer entre ces murs. En espérant que tous soient endormis à cette heure. Je vagabondai le long d'un couloir pour ensuite franchir une porte menant à ce qui ressemblait à un salon luxueux. Et ils y étaient. À peine j'ouvris la porte que déjà je regrettai mon geste. Katell et Izaiah étaient là, en pleine discussion. Peut-être discutaient-ils d'une stratégie, d'un moyen de survie. Peut-être cherchaient-ils simplement à me rendre hors d'état de nuire une fois dans l'arène. Peut-être m'étaient-ils tout leur espoir en Katell, car j'étais un cas perdu d'avance... Ils voyaient ce que moi je voyais; un pauvre adolescent effrayé, sans aucun talent, voué à une mort certaine. À cette pensée, j'abaissai la tête vers le sol, embarrassé. J'étais un tel poids. Valait mieux ne pas importuné leur conversation. « Désolé... Je ne voulais pas vous interrompre, je... » déblatérais-je d'une voix basse et incertaine. J'étais soudainement nerveux de m'adresser à eux, ayant été plutôt muet lors des jours précédents. Je risquai un regard timide en leur direction, me sentant de trop dans cette pièce. Peut-être aurais-je dû demeurer seul dans ma chambre sombre et désespérante alors qu'eux parlaient des vraies choses. Je ne voulais pas les déranger et leur rendre la tâche encore plus difficile. J'abaissai de nouveau le regard, conscient que mon attitude était ridicule. « Je... je vais vous laisser... désolé... » continuais-je d'un air résolu alors que j'étais déjà prêt à tourner les talons et passer le reste du voyage à fixer mon plafond.
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MessageSujet: Re: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeVen 8 Juin - 16:23


“ Je n’ai pas envie de fuir. Icare voulait m’aider à le faire et… il y est resté. Si je fuis maintenant, il sera mort pour rien ! ” Je fermais les yeux un instant. Ce n’était pas exactement ce que j'entendais par fuir. Elle n'avait aucune chance ; son ami en était la parfaite illustration. Le Capitole était partout. Ils veillaient à ce que rien, pas même un tribut désespéré et forte tête, ne gâche son spectacle. Qu'aucune pièce de leur puzzle ne manque lors du début du Jeux. Plus il y a de morts, plus les simples d'esprit du Capitole s'en réjouissent ; c'est pour ça que les éditions d'Expiation ont tant de succès. Ils ne peuvent pas se permettre de n'en perdre ne serait-ce qu'un seul. Alors ils postaient des gardes partout : derrière les portes, à l'entrée des immeubles, à la sortie des trains à l'arrêt. Partout. Et pour moi qui n’avais jamais aimé ces derniers, j'étais servi. Je rajoutai cette raison à la liste des choses que je détestais à propos des Jeux, tout en essayant de me corriger. “ Ce n'est … C'est pas ce que je voulais dire. Tu n'as aucune chance de d'échapper aux Jeux ... ” J'émis un petit rire. Le tact non plus n'était pas mon fort. Mais c'était la vérité. J’appelais à l'aide Calie, complètement déboussolé, incapable de rattraper le fil de la conversation. Je secouai la tête lorsque Katell me demanda à qui je parlais. Les gens ne la voyaient pas. Personne ne la voyait. Je ne prenais même plus la peine de m'expliquer, ils ne comprenaient pas. “ Excuse-moi, je n’ai pas l’habitude de tutoyer des… inconnus. ” Je souris timidement, le regard dans le vague. C'était amusant ce vouvoiement. Plus personne ne me vouvoyaient à la maison. Les gens ne prenaient même plus la peine de m’appeler par mon prénom, pourquoi s'encombreraient-ils en plus d'un « vous » inutile ? Je relevais un regard plus doux vers elle, mois craintif. “ Tu peux me tutoyer, ne t'inquiète pas. J'ai l'habitude.” Je contemplai mes mains, maintenant vides, feignant un intérêt quelconque. J'espérais qu'elle en avait terminé, que l'envie d'en savoir plus sur la stratégie à suivre lui était passée. Qu'elle avait sommeil, pourquoi pas. Mais apparemment ce n'était que le commencement. Après quelques secondes de silence, elle enchaîna.

“ Qu’est-ce que t’as ressenti en entendant ton nom… à la fin de ton édition ? ” D'un geste vif, je relevais les yeux vers son visage. La peur qui commençait à s'atténuer revient en double, en triple. Pourquoi ? Pourquoi devait-elle aborder mon édition ? En quoi cela lui serait-il utile, pour sa propre survie ? La douleur dans mon crâne s'intensifia soudain. Je portai ma main sur ma tête, tout en la fixant, aux alertes, ce qui sembla lui faire regretter ses paroles. “ Pardon ! Je ne… je ne voulais pas dire ça. ” Peut importe si ces paroles étaient souhaitées ou non, je n'arrivais pas à me calmer. Je devrais la prévenir. Lui dire, comme à tous les autres, que je ne me souvenais plus de mon édition. Lui expliquer la vérité serait trop long, mais ça, c'était la bonne excuse. J'ouvrais la bouche, près à parler, mais me ravisai au dernier moment. Le regard toujours terrifié, je n'y arrivai pas. Calixte me soufflait de continuer, mais j'en étais incapable. Katell ne me laissa pas le temps de souffler. Elle tendit vivement le bras vers la petite table qui lui faisait face. D'un geste mécanique, je suivais son doigt du regard. “ Tu vois ces gâteaux ? Imaginons que ce sont mes futurs adversaires… ” Mon pouls ralentit quelque peu. Peut-être avait-elle abandonné l'idée de parler de moi. Je lui lançai un sourire peu convaincant, l'encourageant à continuer, ne comprenant pas bien le fond de sa pensée.

Elle se leva d'un bond, et commença à s'agiter autour de la table basse. Déplaçant une tartelette d'un côté, alignant les muffins de l'autre. Je fronçai les sourcils, essayant de comprendre où elle voulait en venir. “ …comment dois-je procéder ? Que ferais-tu si… ” Elle déplaça encore quelques pâtisserie avant regarder son œuvre de plus loin. “ …ces trois carrières essayaient de t'abattre, pendant que ton co-tribut et toi essayent de reprendre vos esprits, disons… après une attaque de créatures génétiquement modifiées par exemple ? ” Le regard brillant, elle semblait voir un vrai plan stratégique, là où je ne voyais qu'un beau bordel. Malgré tout sa question m'interpella ; outre le fait qu'elle veuille échapper à trois carrières en étant déjà affaiblie, elle mentionnait … son co-tribut ? Avait-elle déjà prévue une alliance avec ce dernier ? Que prévoyait-elle ? Maël -son nom me semble-t-il- n'avait pas refait surface depuis notre départ du Dix. Comment avait-elle pu prévoir une telle chose ? Interloqué, je regardai tour à tour les tributs en pâte à cookie, et la jeune adolescente qui me faisait face. “ Je .. Tu … Tu comptes t'allier au tribut masculin ? ” demandai-je pour m'ôter du doute. “ C'est le genre de chose avec laquelle tu aurais dû commencer ... ” lâchai-je penaud, essayant de faire bonne impression. Mais après tout qu'est-ce que cela aurait changé ? Je secouai la tête. “ Euhm ... En ce qui concerne ton plan stratégique, je ne pense pas que tu ...” Des bruits de pas dans mon dos me firent taire. Je me retournai d'un coup, le regard affolé. Maël se trouvait dans l'embrasure de la porte, la tête basse, l'air gêné. “ Désolé... Je ne voulais pas vous interrompre, je... ” Je cherchai Calie du regard, mais elle semblait avoir quitté la pièce. Je me rabattis sur Katell, le regard braqué sur Maël. Pétrifié, j'attendais qu'elle dise quelque chose, mais un silence pesant s'empara de la pièce. “ Je... je vais vous laisser... désolé... ” “ Non !” lançai-je, d’une voix rauque, alors qu'il allait tourner les talons et repartir. Après tout, il avait autant le droit à mes pseudo-conseils que Katell. Et au point où j'en étais, un peu d'aide ne serait pas de refus, ne serait-ce que pour combler les moments où je perdais mes mots. “ Non, reste Maël … On parlait justement de toi et de … de stratégie. ” Un sourire m'échappa au moment où j'employai le terme stratégie. Je ressemblais autant à un stratège que Katell à la tartelette au citron censée la représenter. Mais peut être qu'à trois, nous arriverions à trouver quelques conseils utiles. “ Viens avec nous. ”

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MessageSujet: Re: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeVen 8 Juin - 17:54

you are my only hope , right ?
so , close your eyes and give me your hand

« Evidement que je compte m’allier à Maël ! » Le ton de sa voix est inadapté à la situation et, regrettant aussitôt son arrogance, Katell sent le sang lui monter aux joues. « C'est le genre de chose avec laquelle tu aurais dû commencer ... » Surement… Cependant, c’est encore trop le fouillis dans sa tête. Elle ne sait pas où elle en est. Un coup, elle se sent perdue et sans espoir de retour, l’instant d’après, elle essaye d’élaborer un plan stratégique avec les moyens du bord… Elle n’a rien à reprocher à son mentor, elle n’a absolument rien à lui apprendre non plus. Certes, on pourrait se poser la question mais, à l’ordre du jour, c’est lui qui donne les conseils et pas elle. D’un ton plus neutre -voir plus doux- elle se rattrape par un sourire timide. « Je pensais… Enfin, je pense que je ne m’en sortirais jamais toute seule… du moins, pas au début. » Il lui faut absolument un allié pour les premiers jours, quelqu’un qui puisse veiller sur elle autant qu’elle le fera à son tour. C’est une chose qu’elle eu appris assez vite en regardant les jeux ; ceux qui essayent de se la jouer solitaires sont souvent ceux qui périssent en premier. Manque de sommeil, accumulation de fatigue, de stresse. Autant de facteurs qui n’aident pas un enfant à rester en vie dans une arène remplie de pro-meurtriers de son âge… Avec sa naïveté légendaire, Katell espère donc pouvoir compter sur Maël le plus longtemps possible, jusqu’à ce que l’un d’eux ne se fasse tuer par un autre tribu. Elle n’envisage surtout pas la possibilité de le tuer de ses propres mains et, celle qu’il le fasse pendant son sommeil n’effleure même pas son esprit. Deux enfants du district 10, pourquoi s’entretueraient-ils ? Ne sont-il pas s’entraider jusqu’au bout ? Bon, elle n’est pas très convainque que c’est la meilleure chose à faire mais, sans prendre de risques, elle n’ira pas très loin, si ? « Euhm ... En ce qui concerne ton plan stratégique, je ne pense pas que tu... » Elle suit mécaniquement le regard de son mentor, comme une enfant qui imiterait son père. Concentrée jusqu’au bout des ongles, elle n’avait pas entendu arriver Maël. Un grand vide se fait ressentir au niveau de sa poitrine et, un cocktail d’émotions lui donne soudain l’envie de vomir. Elle se retient, voulant faire bonne figure. Les mains posées sur la table basse, elle revoit une dernière fois sa stratégie avant de se redresser. Envie, dégout, dégout, envie… La bouche fermement fermée en cas de renvoi, elle sent l’odeur du cookie lui chatouiller les narines. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle ressent à l’égard du petit biscuit ; un peu comme le bazar qu’elle ressent vis-à-vis de son co-tribu. Doit-elle lui faire confiance, le manipuler ? Sans réfléchir, elle gobe de cookie et le fixe d’un air finement idiot. « Désolé... Je ne voulais pas vous interrompre, je... » Un ange passe. Mâchouillant doucement, Katell se découvre une nouvelle multitude de questions sans réponses : est-il aussi anxieux qu’elle ; est-il toujours aussi effacé ; pourra-t-il l’aider, la protéger en cas de besoin ; voudra-t-il devenir son allié ; le voudrais-t-elle réellement ; est-il plus fort qu’elle ; est-ce qu’il la tuerait sans scrupules ? Prise de vertige, elle va s’assoir à nouveau, le regard toujours posé sur Maël. Etrangement, elle attend qu’il parle, qu’il dise quelque chose, qu’il fasse ses preuves mais, il se contente de dire… « Je... je vais vous laisser... désolé... » … ce qui la peine énormément. « Non ! » Dieu bénisse l’Amérique leur mentor ! Embêtée par son haut le cœur, Katell n’avais pas pris la peine de saluer Maël ou, lui dire qu’il ne les dérangeait absolument pas. Recrovillée sur le canapé, elle fini de mastiquer son cookie lorsque Izaiah demande à Maël de rester avec eux. Excellente idée ! C’est peut-être mieux ainsi ; elle commençait sérieusement à se demander si ses questions étaient posables

« Viens avec nous. » Elle se retourne complètement et, sur les genoux, elle pose son menton sur le dossier arrière du canapé. « Tu n’arrives pas à dormir… » Un arrière gout chocolaté lui dit que sa remarque est totalement inutile et stupide. Bien sur qu’il n’arrive pas à dormir, il est dans le même cas qu’elle. Lui aussi doit avoir le crâne rempli de souvenirs nostalgiques, de regrets, de cauchemars qui le hantent. Elle l’invite à la rejoindre en se remettant correctement à sa place, tapotant légèrement le siège en cuir. « Tu veux un muffin ? » Elle prend un des fameux carrières en pâte génoise et le lui tend joyeusement, peut-être même un peu trop. Son enthousiasme trahit surement son malaise mais, elle fait comme si rien n’était. « J’essayais de récolter des infos auprès d’Izaiah… » Elle baisse les yeux, faisant comprendre que cela n’avait rien donné. « … mais t’auras peut-être plus de chance... » -lui murmure-t-elle en prenant un des deux autres muffins pour le renifler. Le faisant tourner dans tous les sens, elle se demande sérieusement s’ils sont comestibles avant de renoncer à croquer dedans. « Iza me demandait si je comptais m’allier avec toi dans l’arène d’ailleurs… (elle cherche à soutenir son regard pour décrypter la moindre réaction) …qu’en penses-tu ? » Plouf ! Tout à coup, elle se sent très bête d’avoir dit ça. Lui demander ça comme ça, aussi directement… Faut vraiment qu’elle apprenne à tourner sa langue dans la bouche 7 ou 15 fois avant de parler ou, ses plans seront découverts par tous avant même qu’elle ne puisse les mettre en exécution. « Nous n’avons pas été entraînés aussi strictement que les carrières du 1, nous sommes donc plus vulnérables qu’eux… (elle sait qu’elle a raison mais cherche l’approbation de son mentor avant de continuer) …je ne suis pas sure que nous puissions nous en sortir tous seuls. Après tout, même les carrières -dans n’importe qu’elle édition des jeux -travaillent en groupe les premiers jours, il nous suffit de prendre cet exemple sur eux. Pour les tours de garde la nuit, cela risque de nous être favorable puis… » Soudain… Elle se rend effroyablement compte à quel point elle est impliquée dans l’arène avant même d’y être. « …je dis ça, je ne dis rien. » Ne faudrait-il pas penser d’abord à l’image que le Capitole aura des tribus du 10 ? Quelle tête ils auront, quelle impression feront-ils ? Se secouant légèrement la tête, Katell se passe la langue sur les lèvres pour retrouver sa salive et ses esprits. « Ils sont comment… au Capitole ? Je veux dire... que doit-on faire pour qu'ils nous aiment... ? »
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D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Vide
MessageSujet: Re: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeVen 8 Juin - 19:19


J'étais devenu l'éléphant dans la pièce. À peine avais-je franchi la porte du salon que déjà deux pairs de yeux curieux m'observaient. Je n'avais jamais été un adolescent très en confiance, si on écartait mes talents de fermier, et je n'appréciais pas qu'autant d'attention me soit portée. Et pourtant, je devrai m'y habitué, car une fois au Capitole, je serai sans aucun doute bombardé de caméra et de regards de tout genre. Cette pensée me rendait nerveux. Je ne parvenais pas à faire face à mon 'équipe' que j'avais volontairement ignorer ces derniers jours. Ils devaient me prendre pour un antisocial, un animal sauvage. Peut-être l'étais-je devenu. J'étais de trop et, autant avais-je été impatient de quitter ma chambre, à cet instant, je me languissais d'y retourner. J'offris de maladroites excuses avant de m'apprêter à rebrousser chemin. « Non ! » Je sursautai de surprise. Ma tête se tourna instinctivement vers la source de cette détonation, c'est-à-dire vers mon mentor vu la voix rauque, le regardant à présent avec incrédulité. « Non, reste Maël … On parlait justement de toi et de … de stratégie. » De moi? De stratégie? Mes sourcils se froncèrent par l'incompréhension. Dans mon esprit, il était tout à fait inconcevable que l'on m'inclut dans une stratégie quelconque de survie. J'étais persuadé qu'ils complotaient contre moi, qu'ils tentaient de trouver une manière de m'écarter afin de donner toutes les chances possibles à Katell. Car elle avait beaucoup plus de chances de gagner que moi, à mon humble avis. J'observai cette dernière qui s'était assise sur un fauteuil, dégustant une pâtisserie du Capitole. Je cherchais une approbation, un signe qu'Izaiah disait vrai, qu'il ne tentait pas simplement de me retenir. « Viens avec nous. » Vraiment? Ils voulaient réellement discuter avec moi? J'en étais... bouleversé. Je m'attendais à me faire rejeter et voilà qu'on m'ouvrait les bras. C'était... inattendu.

« Tu n’arrives pas à dormir… » affirma ma co-tribut alors qu'elle m'observait. J'abaissai timidement la tête et effectuai un signe négatif de la tête. Apparemment personne ne trouvait le sommeil dans ce train, mis à part le personnel du Capitole. Elle m'invita à la rejoindre sur le fauteuil en cuir et, instinctivement, je m'avançai pour m'y asseoir. « Tu veux un muffin ? » Manger? Je ne croyais pas que mon estomac en était capable... Je sentais toujours mes entrailles légèrement tordues par un mélange d'émotions présent en permanence depuis la moisson. Je déclinai poliment son offre, demeurant aussi muet qu'une tombe. Je ne voyais pas en quoi je pouvais aider à la conversation, je n'avais rien à leur dire, mis à part des adieux... Car j'allais mourir, c'était évident. « J’essayais de récolter des infos auprès d’Izaiah… mais t’auras peut-être plus de chance... » Mon regard perçut l'air déçu de Katell à mes côtés avant de bifurquer furtivement vers notre mentor. Je doutais que je puisse avoir plus de chances de récolter des informations. Je me souvenais vaguement des Jeux auxquels il avait eu le malheur de participer et je redoutais de côtoyer ce jeune homme. À peine avait-il franchi l'adolescence que déjà il devait tuer pour sa survie... Et il y avait des histoires qui circulaient dans le district à son sujet. Des rumeurs qui n'avaient rien de glorifiantes. Pour tout dire, la plupart des habitants redoutaient ce mentor, il ne semblait pas avoir garder toute sa tête depuis sa victoire. Je détournai les yeux de ce dernier, honteux de juger aussi gratuitement un étranger. « Iza me demandait si je comptais m’allier avec toi dans l’arène d’ailleurs… » Je ne pus empêcher cette expression de surprise de s'afficher sur mon visage alors que je me retournais vivement vers la blondinette. J'avais peine à croire mes oreilles... Avais-je bien entendu? « …qu’en penses-tu ? » Elle voulait s'allier à moi dans l'arène. Elle voulait qu'on forme une équipe pour surmonter tous les obstacles qui se retrouveront sur notre route. Je déglutis péniblement de ma gorge serrée. Je devenais beaucoup trop émotif... « Nous n’avons pas été entraînés aussi strictement que les carrières du 1, nous sommes donc plus vulnérables qu’eux… je ne suis pas sure que nous puissions nous en sortir tous seuls. Après tout, même les carrières -dans n’importe qu’elle édition des jeux -travaillent en groupe les premiers jours, il nous suffit de prendre cet exemple sur eux. Pour les tours de garde la nuit, cela risque de nous être favorable puis… » En fait, je ne croyais pas avoir le moindre talent pour survivre dans l'arène, mais elle présentait un bon point. Nous étions vulnérables seuls, même peut-être ensemble, mais nous l'étions beaucoup moins. Je me surprenais à réfléchir, à élaborer la possibilité de s'allier afin d'avancer dans le jeu. « …je dis ça, je ne dis rien. » L'air songeur, je scrutai le visage d'ange de mon interlocutrice. Elle était forte, intelligente. Elle prévoyait déjà son entré dans l'arène alors que moi, je visionnais ma mort. « Non, c'est... » commençais-je faiblement d'un ton timide. Je me raclai subtilement la gorge, comme si ma voix avait rouillé alors que je m'obstinais à demeurer silencieux. « C'est pas bête, en fait. On a beaucoup plus de chances à deux. » J'aurais voulu lui offrir un sourire rassurant, mais ma tentative était vaine. Alors je demeurais placide, toujours songeur.

M'embarquais-je réellement dans cette bataille à mort? J'acceptais de m'associer à cette jeune femme pour ensuite soit la voir mourir ou devoir la tuer moi-même... Ces pensées me dégoûtaient, ravivant cette haine en moi. Cette mascarade me donnait la nausée, mais je devais m'y plier, comme tous ceux ayant été choisis... « Ils sont comment… au Capitole ? Je veux dire... que doit-on faire pour qu'ils nous aiment... ? » La réponse à cette question m'intrigua. Je relevai la tête vers Izaiah, curieux d'entendre ce qu'il avait à nous dire sur le sujet.
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D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Vide
MessageSujet: Re: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeMer 13 Juin - 14:22


Le jeune homme se résigna. Il s'approcha de sa co-tribut à pas lourd avant de s’asseoir à ses côtés. Brun, pas très grand, ni très costaud. Il n'avait rien d'extraordinaire. Je fixai les deux adolescents côte à côte. Cette année encore, mes tributs n'était pas prédestinés à gagner. Aucuns talents particuliers, aucune préparation ; comment pouvaient-ils se battre dans une arène remplis de jeune vingt fois plus musclés d'eux, armés jusqu'aux dents, qui ont consacrés leur vie au combat qu'ils allaient mener ? Comment le Capitole pouvait espérer les voir rentrer vainqueur ? Et pire, comment souhaitent-ils que j'arrive à les ramener ? Je ne pouvais pas faire de miracle. Seulement, je l'avais vu dans beaucoup d'éditions. La force n'était pas tout, l'intelligence était fondamentale dans l'arène. Peut-être étais-je tombé sur deux génies, deux génies qui ensemble arriveraient peut être à en ramener au moins un ? Mais pour découvrir ça, je devais faire mon boulot ; je devais faire leur connaissance, les conseiller au mieux. Mais comment ? Mon mentor était mort des années auparavant, juste après ma victoire. Il n'avait rien pu m'enseigner du métier, et ce n'était pas mon expérience personnelle qui allait m'apporter les réponses.

“ Tu n’arrives pas à dormir… ” déclara la jeune qui me faisait face, à l'intention de Maël qui venait de la rejoindre. Ce n'était pas une question. Elle n'avait pas besoin de demander ; elle devait bien le sentir, non ? Cette désagréable impression d'être pris au piège, incapable de respirer, de penser. Cette même impression que j'avais moi-même ressentit vingt-et-un ans auparavant, dans ce même train, en compagnie de l'autre gamine du Dix. Elle, elle n'avait pas été aussi généreuse -et intelligente- que Katell ; elle ne m'avait proposé aucune alliance. Elle était morte à la Corne. Je portais de nouveau une main sur mon crâne, qui me lançait toujours plus fort. Je sortis de ma poche un autre cachet, et l'avalais sans eau, trop habitué à ingurgiter ces derniers sans aide. Calixte avait refait son apparition. A ma droite, elle secouait la tête d'un air réprobateur. Elle n'aimait pas que j'avale ces pilules. Elle avait peur. Mais je savais ce que je faisais ; je n'étais pas un accro aux médicaments, comme certains gagnants. J'en avais juste besoin pendant les Jeux, pour faire passer la douleur. C'était rare lorsqu'ils marchaient, mais je continuais d'en prendre, toujours plus. Je sursautai en entendant mon prénom, essayant de reprendre le fil de la conversation. Les aider. Au moins cette année, j'en étais capable. Faire un effort. Je secouais la tête pour me motiver, oubliant la présence des principaux concernés. Je posai mon regard sur Maël, qui n'avait pas décroché un mot depuis qu'il s'était assis avec nous. Katell semblait avoir pris les choses en main, si bien que je la laissai continuer. Qu'aurais-je pu dire de toute manière ? Elle semblait apparemment plus douée que moi lorsqu'il s'agissait de parler stratégie. “ Iza me demandait si je comptais m’allier avec toi dans l’arène d’ailleurs… qu’en penses-tu ? ” Je vis le regard du jeune homme s'éclairer. Il avait l'air aussi surpris que moi quand j'avais appris la nouvelle ; et pour cause, je voyais si peu de tributs s'allier. Jusqu'à présent seulement une poignée avait osé s'adresser la parole, et encore moins avaient convenu une alliance. Mais aussi loin que je me souvienne, ceux qui s'étaient mis ensemble allaient toujours plus loin. “ Nous n’avons pas été entraînés aussi strictement que les carrières du 1, nous sommes donc plus vulnérables qu’eux… je ne suis pas sure que nous puissions nous en sortir tous seuls. Après tout, même les carrières -dans n’importe quelle édition des jeux -travaillent en groupe les premiers jours, il nous suffit de prendre cet exemple sur eux. Pour les tours de garde la nuit, cela risque de nous être favorable puis ... ” J'observais la jeune blonde vendre sa proposition, se battre pour qu'il accepte, hochant la tête pour soutenir ce qu'elle venait de dire. Déterminée. C'était si rare, ça aussi. Qu'un tribut se présente avec l'espoir de gagner, ou du moins, avec l'envie de se battre, d'essayer. Mon regard fit un aller-retour entre mes deux protégés. Elle, qui le fixe, attendant sa réponse, lui, perdu dans ses pensées, le regard dans le vague. “ …je dis ça, je ne dis rien. ” Alors que j'ouvre la bouche pour encourager le jeune homme, ne voulant pas voir sa partenaire déçu avant même d'arriver au Capitole, il me coupa. “ Non, c'est... ” Je refermai la bouche et lançai un sourire satisfait à Katell. “ C'est pas bête, en fait. On a beaucoup plus de chances à deux. ” J’acquiesçai. Il avait raison. Ils avaient raison de se faire confiance, c'était la meilleure solution. Peut-être cette année, enfin, je me trouverais un remplaçant. Peut-être qu'enfin un des deux adolescents devant moi remporterait. “ Tu dois les aider, Iza. Ils n'y arriveront pas seuls, il faut tu les aides à réussir. ” Je sursautai, ayant oublié la présence de Calie. “ Je sais Calie, je sais … ” dis-je doucement. “ Je … Je vais essayer. Cette année, pour de bon. ”

Je me tournai vers mes tributs, motivé, oubliant qu'il n'avait pas pu prendre part à cette discussion silencieuse. Ils ne la voient, c'est vrai. Je m’éclaircis la gorge avant de continuer. “ Je promets d'essayer de ramener l'un de vous. Mais pour ça, vous aller devoir m'aider, d'accord ? ” N'attendant pas de réponse, je posai mon regard sur Maël. “ C'est une bonne chose d'avoir accepté. Tu as raison. A deux, vous pourrez mieux vous en sortir. Si vous vous faite attaquer, ou pour la nuit, oui. ” déclarai-je en me tournant vers Katell. La jeune femme, apparemment motivée à s'en sortir, continuait sur sa lancée. “ Ils sont comment… au Capitole ? Je veux dire... que doit-on faire pour qu'ils nous aiment... ? ” Je pouffai comme un gamin. Encore une fois, je n'étais pas le mieux placé pour l'aider. Pas le plus à même de lui expliquer comment faire pour que quelqu'un l'aime, ne sachant pas comment faire pour que les gens m'aiment, moi. Mais j'avais promis de l'aider. “ Les gens de là-bas t'aiment. Sinon pourquoi tu partirais si souvent ? ” Je tournais la tête vers la droite, cherchant Calixte du regard, secouant doucement la tête pour la faire taire. Elle ne connaissait pas la vraie raison de mes voyages au Capitole, et je n'étais pas prêt de lui avouer la vérité. Surtout pas devant les deux adolescents qui devaient sérieusement se poser des questions. Je reposai mon regard sur la jeune blonde. “ Ils sont … spéciaux. Vous avez vu l'hôte du district ? Ils sont tous comme ça, en pire. Et pour leur plaire, il faut être spécial aussi. ” Je savais, je l'avais vu. C'était toujours les tributs originaux, ceux qu'on remarquait le plus, qui séduisaient le public de la capitale. “ Cela ne veut pas dire que vous devez vous peindre en rose, ou vous taillader les dents en pointes. Mais il faut que vous fassiez impression, il faut qu'on vous remarque. ” Les mots semblaient venir tout seul, à ma plus grande surprise. Porté par ma nouvelle motivation, la timidité maladive de toute à l'heure semblait s'être évaporée en partie. “ Vous pensez être capable de faire ça ? Vos stylistes vous aideront normalement … mais vous devrez mettre du votre, bien entendu. Souriez. Riez. Ceux qui plaisent le plus font rarement une tête d'enterrement. ” lâchai-je maladroitement. Ce n’était pas la meilleure façon de formuler ça, mais c'était la seule qui me venait à l'esprit. Mas s'ils étaient vraiment motiver à revenir, peut-être m'écouteront-ils.



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MessageSujet: Re: D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël   D10 ► you are my only hope , right ? || Izaiah, Katell & Maël Icon_minitimeVen 29 Juin - 11:57

you are my only hope , right ?
so , close your eyes and give me your hand

Spéciaux. Il ne faut pas être un génie pour comprendre que les gens du capitol sont spéciaux mais, Katell reste silencieuse, respectueuse. Izaiah les a côtoyé, il les connait mieux qu’elle et doit savoir mieux que quiconque de quoi il parle. Il a gagné son édition des jeux donc, rien que pour cela, elle le respecte et espère que sa réponse n’est pas si simple qu’elle le pense. « …et pour leur plaire, il faut être spécial aussi. » Le voilà, le problème. C’est comme lorsqu’on vous complimente, qu’on vous dit que tout va bien puis, on vous sort un mais en plein milieu de la phrase. Katell fronce les sourcils et se met encore plus en boule sur le canapé. Elle ne savait absolument pas comment faire pour être spéciale, pour sortir du lot. Sa force à elle, sa tactique était de toujours passer inaperçue pour frapper fort le moment venue. Il n’y a qu’en restant discrète qu’on peut surprendre et, être discrète, elle sait le faire mieux que personne. « Cela ne veut pas dire que vous devez vous peindre en rose, ou vous taillader les dents en pointes. » Il lui enlève un poid, un soupire la trahit. « Mais il faut que vous fassiez impression, il faut qu'on vous remarque. » « Comment ? » C’est sorti tout seul, sans qu’elle eu le temps de réfléchir. « J’veux dire… On sera 24 gamins dans l’arène et, généralement, ce sont les carrières qui ont le premier rôle. Je ne vois vraiment pas comment se faire remarquer lorsqu’on a des taillés pour l’aventure à côté de nous… » Elle a une pointe d’ironie dans la voix. « Etre naturel ne suffira pas n’est-ce pas ? Faudra jouer le jeu, jouer sur les apparences... » Elle parle sans peser ses mots, ni même sans chercher à comprendre si elle a tord ou non. Prenant une main de Maël, elle regarde son mentor avec l’envie d’y croire. « On peut le faire, ça parait pas trop compliqué… il suffit de sourire… de rester en vie. » « Vous pensez être capable de faire ça ? » Elle hoche la tête avec un sourire, pas très convainquant. « Vos stylistes vous aideront normalement … mais vous devrez mettre du votre, bien entendu. Souriez. Riez. Ceux qui plaisent le plus font rarement une tête d'enterrement. » Cela ne parait pas très compliqué mais, lorsqu’on a la mort qui vous regarde au bout du tunnel… sourire n’est pas chose facile à faire, à moins d’être suicidaire. « On devrait aller se coucher dans ce cas. Je crains qu’un simple sourire me demande des efforts insupportables demain matin… » Tapotant les mains de Maël, toujours sous les miennes, Katell se relève doucement. « Je vais dans mon compartiment si vous me cherchez. » Avant de passer la porte du salon, elle se retourne comme si elle avait oublié une chose importante. « Et… merci. Merci pour tout. » Il y a seulement quelques jours, Katell n’aurait jamais imaginé avoir à dire ça, ni même à parler officiellement au seul gagnant encore en vie de son district. Si on le lui avait dit, elle aurait surement rit mais, là tout de suite, son regard n’a pas changé vis-à-vis de cet homme. Il n’est pas si fou, pas aussi dingue que ce que l’on dit. Aux premiers abords, c’est vrai qu’on peut se poser la question mais, après avoir discuté avec lui et essayé d’y voir plus clair, il n’est rien de plus qu’un homme à qui on a tout pris. Il a beau gagner son édition, il est resté là-bas avec les autres. Il se contente de survivre, tout comme elle devra le faire dans l’arène…

- end -




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