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 II,1. la moisson du district neuf

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Caesar Flickerman
MAITRE DU JEU
Caesar Flickerman
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△ à Panem depuis le : 20/04/2011
△ humeur : joueuse
△ âge du personnage : cinquante-quatre ans
△ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens



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MessageSujet: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeVen 11 Mai - 22:34


La moisson
“ district 9 ”


(c) peacekeepers
« La Moisson approche. La tension dans les districts est à son comble, et chacun fait de son mieux pour paraître détaché. Parmi les plus jeunes, il y a ceux qui sont terrifiés à l'idée d'entendre leur nom appelé, et il y a ceux qui trépignent d'impatience de pouvoir participer à ces Jeux. Les habitants sont invités à rejoindre l'hôtel de ville de leur district. Les préparatifs sont déjà terminés, et l'endroit grouille de Pacificateurs, prêts à intervenir au moindre débordement. D'un côté, les adultes, ceux qui ne sont plus éligibles se rassemblent, anxieux à l'idée de voir leurs enfants partir. De l'autre, il y a les potentiels tributs. Au centre de la grand place, une estrade se tient, prête à accueillir l'hôtesse Domino Lowerstone (inventé). Sont déjà présents, le maire Bregstone, ainsi que le mentor Sergei L. Weiser et Z. Nolan Keynes. »

Vous pouvez déjà poster après ce message, des rp courts de préférence. Tous les habitants des districts sont invités à participer. La suite arrivera demain, avec l'annonce des tributs féminins. Soyez patients, et puisse le sort vous être favorable.


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MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeSam 12 Mai - 11:32

J'ai la peur au ventre. Le cœur au bord des lèvres. Ses sanglots incessants me massacrent le crâne. Je vais vomir. « Pleure pas Jules. T'es pas la seule gosse dans ce district, l'hôtesse ne piochera pas ton nom. Arrête de pleurer, s'il-te-plaît. T'es plus une enfant Jules. On rentrera à la maison tout à l'heure, c'est promis. ». J'essuie les larmes sur son visage. Comme si j'étais plus forte qu'elle. Comme si j'étais courageuse. J'suis tout aussi minable que n'importe quel futur tribut. Engoncée dans une robe du dimanche verte délavée, la même que celle que portait ma sœur aînée il y a deux ans de cela. Je serre ses doigts entre ma main. Sa maigreur me fait peur. Son visage trop blanc lui donne l'air d'un fantôme. Elle n'aurait aucune chance dans l'arène. Je l'entraîne dehors après avoir vaguement salué mes géniteurs et me met à marcher vers l'hôtel de ville. L’abattoir. Petit-à-petit, ses hoquets incontrôlés s'estompent. Peut-être se rendait-elle compte qu'elle n'avait aucune chance d'être tirée au sort. Elle n'avait aucun tesserae. Son nom n'était inscrit qu'une fois. Une minuscule chance parmi des centaines d'autres papiers. A midi, nous rentrerons et tout sera comme avant.

Cela aurait put être comme ça. Une moisson sans encombre. Une nouvelle étape franchie. Un nouveau massacre évité. Mais tout ne serait plus jamais comme avant. Cette année, tout était différent. Loa allait partir. Et mourir. Tout ça par la faute de la fille la plus stupide du monde. Moi. Je serrai instinctivement le poing et broyait légèrement les doigts de Jul' qui se dégagea de cette étreinte. Sans adresser un seul mot à l'hôtesse, j'appliquai la marque de mon sang sur le registre et rejoignais les potentiels tributs féminins déjà présents. Un mouton de plus dans la bergerie. Une proie de plus pour le loup. Sans me préoccuper d'une autre chose que d'essayer de croiser le regard de Skann. Celui que j'avais condamné.
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MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeSam 12 Mai - 14:00


Le jour de la Moisson est finalement arrivé, amenant avec lui un calme presque mortuaire et une expression de fausse joie figée sur le visage des préparateurs. Ce n’est ni ma première Moisson, ni ma dernière ; pourtant je monte sur l’immense estrade préparée en l’honneur de ce funeste jour avec les mains tremblantes et la boule au ventre. J’aperçois mon ancien mentor, Sergueï, fièrement posté à sa place respective ; à présent connu à travers le district pour être devenu un pacificateur cruel et sanguinaire. Je lui lance un regard mauvais. Il est l’une des principales raisons pour laquelle je me dois d’être fort et de contrôler ma peur aujourd’hui. Ma colère également… L’autre raison, la plus chère à mon cœur, se trouve à des centaines de kilomètres derrière les barrières électrifiées du Neuf ; dans un district que tout le monde croyait disparu - moi le premier- sous les bombes du Capitole. Kathleen. L’unique raison pour laquelle je dois me battre, empêcher un adolescent de mourir par mon incompétence une fois de plus. Vous pouvez rire, mais cette fille est la seule personne comptant encore à mes yeux à présent. Je revenais à peine du Treize, où quelques jours plus tôt je la tenais encore dans mes bras, lui promettant de faire de mon mieux pour rabattre le clapet à mon idiot de collègue et de démentir toutes les rumeurs à mon sujets. « Représente le Neuf comme il se doit, d’accord ? Fais-le pour moi... Pour Jer' ... »

Pas une seule œillade cordiale, une seule formule de politesse ne me furent adressées avant que les caméras ne s'allument. Qu'importe! Je les détestais tous autant qu’ils étaient, hors de questions pour moi de jouer les lèches bottes une fois de plus. Je jetais un coup d’œil à travers la foule devant moi ; cette foule regroupant tous ces visages apeurés et meurtris, dont je connaissais la plupart. Une fois de plus ce cercle infernal reprenait, sans que nous puissions y faire quoi que ce soit. Je plantais mon regard dans la caméra face à moi, adressant une prière silencieuse à un dieu qui n’existait pas, suppliant par la même occasion Kathleen - qui était assurément plantée devant son écran de télévision à ce moment précis - de me soutenir et de me porter chance.
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MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeSam 12 Mai - 15:06

Voilà, le grand jour. Celui qu’on attendait tous. Qu’on appréhendait tous. J’avais la chance d’habiter à quelques mètres seulement de l’hôtel de ville, c’est pourquoi en dix minutes à peine, je me retrouvais déjà devant l’estrade de la grande place qu’on avait installée exprès pour ce jour spécial. J’avais le cœur qui battait à mille à l’heure. Je me préparais depuis déjà longtemps pour la moisson, depuis que Silka, ma jolie Silka, m’avait lancé pour défi de m’y porter volontaire. Je songeai bêtement qu’il s’en était passé des choses, depuis ce jour-là. Le mois intensif de préparation chez Sergei, les crasses de Silka et de moi-même envers les autres personnes de mon district, la visite-confessions chez Avalon, la visite de Jean dans ma propre maison…. Oui, ma vie avait été largement excitante depuis que je savais que j’allais mourir.

Dans un sens, je l’avais toujours su. On meurt tous n’est-ce pas ? Si ce n’est pas de vieillesse, c’est de faim, de soif, de froid, d’un poison dans les veines. J’avais le terrible pressentiment que cette moisson ne se déroulerait pas comme je l’avais prévu. Dans mes rêves, une fille insignifiante serait pigée, le genre de fille détestable qu’on n’a aucun scrupule à tuer. Bien sûr, je ne l’aurai pas tué. J’étais un incapable, et je savais très bien que si je devais commettre des meurtres dans l’arène, ce serait par accident, ou dans une tentative inespérée de sauver ma propre peau. Et avec l’aide de Sergei, qui m’avait annoncé trois jours plus tôt, qu’il serait également mon mentor, j’avais des chances d’obtenir de bons sponsors. Au district 09, autant vous dire que les volontaires étaient très rares. Et en plus de cela, je n’étais même pas sûr de réussir à prononcer les mots qui me condamneraient. Dans ma tête, j’étais l’homme le plus cap du monde, je n’avais jamais échoué aucun de mes défis, mais il fallait quand même dire que celui-ci était de taille…. SILKA.

Je croisai son regard au moment où elle arrivait sur la place. Elle portait une robe courte, plus jolie que les chiffons qu’elle portait habituellement, et je ne pu m’empêcher de penser que la couleur verte allait parfaitement avec sa chevelure rousse et son teint pâle. Comme nous avions le même âge, nous pouvions rester ensemble dans les rangs. Je la rejoignis sur le champ.

Silka avait douze mille tesserae, mais le district 09 était grand, et je ne me faisais pas de soucis pour elle. Je la serrai fort fort fort dans mes bras en lui déposant un bisou sur la joue. Elle était mon unique force, je faisais ça pour elle. C’était peut-être la seule qui croyait en moi. Sergei, j’avais compris depuis le début qu’il ne misait pas sur moi, quant à Nolan, s’il pouvait me noyer lui-même il le ferait peut-être. Je n’étais pas … spécialement apprécié, surtout au vu de ce qu’il s’était passé avec Avalon, Kathleen et toute la clique Sweenage. Nolan… De toute façon, je ne croyais pas en lui non plus. Par sa faute, ma petite sœur était morte, il n’avait pas su la conseiller, la protéger. Cyahna, j’espérais qu’elle hantait ses pensées jours et nuits, autant qu’elle hantait les miennes. « S’ka, tu as peur ? » Je savais qu’elle répondrait non. Mais moi, je ne pouvais pas lui mentir, je tremblais comme une feuille. « S’ka, t’es sûre que c’est pas des conneries tout ce qu’on fait depuis qu’on est gosse ? » Bien sûr, nous n’étions rien d’autre que deux branleurs à la rechercher du bonheur. Et le bonheur, je ne l’avais que dans ses bras. J’étais mort de trouille, misérable, j’allais probablement m’évanouir sur place avant de me porter volontaire, mais je sentais pourtant, tout au fond de moi… que je ne me sentirais plus jamais bien si je ne le faisais pas. C’était la règle, l’unique règle entre nous. Un défi, une victoire, un défi, une victoire. Pas de retour en arrière possible, et si tu échoues, c’est fini. Je ne voulais la perdre pour rien au monde. « Allez, ça commence. Imagine c’est toi ! Ahaha » Pour la première fois, une petit sourire se dessina sur nos deux visages. Il n’y avait aucune chance qu’elle soit prise, aucune.
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MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeSam 12 Mai - 17:00


Premier tirage
tribut féminin



(c) avalon
« La population du District Neuf est enfin rassemblée devant l'hôtel de justice, prête à entendre la Moisson. Et le moment que certains redoutent, et d'autres attendent avec impatience débute. L'hôtesse, Domino Lowerstone, apparaît et salue la foule. Après quelques banalités d'usage, il laisse place aux écrans géants présentant avec passion et dévouement le Capitole. Cette ville qui épargne chaque année un tribut pour le couvrir de richesse, cette ville qui a sauvé douze districts d'une révolte. Alors que la projection prend fin, le symbole de Panem apparaît et l'hymne retentit. A peine est-il terminé que l'hôtesse déclame la phrase incontournable du début de la Moisson. “ Joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort vous être favorable ! ” Et comme le veut la tradition, c'est le tribut féminin qui est choisi en premier. “ Commençons par les dames! ” L'hôtesse s'approche de la bulle de verre, et sort sa main avec un petit papier où se trouve le nom du tout premier tribut de cette nouvelle édition des jeux.

“ Silka Sevens! ” »


Les personnages voulant se porter volontaire à la place de Silka (donc uniquement des filles) doivent poster avant samedi prochain pour se déclarer comme indiquer dans l'annonce générale. Postez à la suite tout comme précédemment.


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MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeSam 12 Mai - 19:03

Il était là. A côté de moi. Présent, pour une année de plus. Pour une dernière année. Une ultime valse sur le devant de la scène. J'attrapai sa main et lui adressait un sourire crispé. Il me semblait voir la guillotine qui menaçait au dessus de sa tête. Le sourire carnassier qu'aurait le carrière avant de lui trancher la gorge. C'est de ta faute, Silka. C'était le bourreau qui s'accrochait aux doigts de celui qu'il avait condamné à une mort certaine. J'étais trop hypocrite pour oser réaliser qu'il allait mourir. Mourir par ma faute. Qu'à la fin de ces Hunger Games, on renverrait à sa famille son corps dans une boîte en bois, si il ne s'était pas fait bouffer par des mutations avant. Il fallait sans doute être stupide, pour avoir envoyer son seul ami à la mort. Je l'étais tellement. J'avais le cœur au bord des lèvres. Je ne m'inquiétai pas pour Jules, qui était partie rejoindre une quelconque gamine de notre district, mais pour lui. Elle n'avait aucune chance d'être prise. Et même si Loa n'avait que de faible chance, il allait aller se jeter dans la gueule du loup par ma seule faute. Comme si je méritai qu'il meurt pour moi. Comme si je méritai qu'il saute du haut d'une falaise rien que pour satisfaire une pulsion colérique qui m'avait envahie. J'aurai voulu pleurer, lui hurler à la figure de ne pas faire ça, sentir le gout salé des larmes sur mes lèvres et lui dire à quel point je l'aimai. Mais j'étais trop lâche pour pleurer. Je voulais me convaincre qu'il le faisait par pure volonté, par pur ambition. Je voulais être comme l'assassin qui se disait qu'il avait rendu service à sa victime. Le meurtrier qui nie, encore et encore, alors que le sang de sa proie sillonne encore entre ses phalanges.

« S’ka, tu as peur ? ». J'ai la gorge serrée, au poing que c'en est presque douloureux. Je me hais. Et je le hais, je le hais d'avoir l'air si détendu alors qu'il va creuser l'ultime pelletée du trou qui contiendrait son corps, sceller l'ultime porte qui fermerait sa tombe. « Non. ». Tu mens. J'ai envie de m'arracher le cœur, de faire taire cette petite voix dans ma tête qui me gueule mes quatre vérités en face. J'ai pas peur pour moi. J'ai peur pour lui. Pour cet idiot qui représente mon seul ami. Pour ce con, pour notre passée, notre présent, notre avenir, et tout les souvenirs que j'ai avec lui. J'ai si peur que tout cela s'en aille. Mais c'est trop tard. Tout va partir avec lui. Et il ne restera plus rien de ce Skann, de son sourire le plus beau du monde, de ses rires si réels, si présents. Je sentais sa paume moite contre la mienne. Ses tremblements causés par l'excitation et la peur. Il était si réel. Si vivant. Je lui adressai un nouveau sourire, un peu faux sur les bords. Sans pouvoir m'empêcher d'imaginer cet être tellement en vie devenu froid. Ses joues rosées par l'émotion devenue cireuses. « S’ka, t’es sûre que c’est pas des conneries tout ce qu’on fait depuis qu’on est gosse ? ». Je sursaute et le fixe un instant qui me paraît durer des années avant de détourner le regard. Ce jeu est une connerie, assurément. Une drogue de merde qui venait de bousiller des années d'existence et d'amitié. Mais ce jeu était ma vie. Mon sang. La raison pour laquelle je me levai tout les jours face à ce monde de déprime et de misère. La raison pour laquelle j'osai encore croire qu'on existait parmi les milliards de personne qui peuplaient Panem. Qu'on servait à quelque chose, à quelqu'un. Qu'on était pas comme tout ces autres moutons bêlants qui se fondaient dans la masse sans se poser de question sur ce qu'était la vie, la mort et le paradis. « Assurément, c'est une connerie. Mais.. C'est la notre. ». Je sais qu'il comprend. Qu'il comprend ce qui est incompréhensible. Qu'il comprend comme personne n'a jamais compris, personne ne comprendra jamais. Je plonge mon regard dans le sien. Je veux voir qu'il pense comme moi. Que nous sommes deux fous, et non pas que je suis la seule. Mais j'en étais persuadée. Sinon, nous ne serions pas là aujourd'hui. Comme deux idiots bienheureux à nous tenir la main comme si de rien n'était. Comme si ce n'était pas la dernière fois que je le voyais. J'avais du plomb dans l'estomac et du plâtre dans la bouche. J'allai mourir sur place, c'était certain.

« Allez, ça commence. Imagine c’est toi ! Ahaha ». J'esquissai un sourire franc et lui donnait un coup de poing dans l'épaule. « T'es vraiment qu'un con, Loa. ». Je reportai mon regard sur l'hôtesse. Pas de doute, elle était bien du Capitole. Sa tenue à vomir et sa coiffure extravagante respirait l’excentricité de notre capitale. Tout en piaillant son discours habituel, elle plongea lentement sa main dans le bocal qui contenait tout les noms des demoiselles de notre district. Un instant, le doute m'effleura. Et si c'était Jules ? Et si mes paroles n'avaient servi en rien à la protéger ? Si je l'avais bercer de douces illusions enfantines qui n'étaient qu'un tissu de mensonges ? Impossible. Son nom n'était inscrit qu'une seule fois. Ce n'était pas suffisant. Ce n'était qu'un grain de sable sur la plage des condamnés. Les doigts de l'hôtesse se renfermèrent enfin sur un papier. Ce papier qui allait enlever mes doutes, laisser s'envoler toutes mes craintes. Je tournai la tête vers ma sœur et lui adressai un sourire qu'elle me rendit difficilement. Ce n'était qu'une année de plus. Ma dernière année. Sa première année. Un cycle s'achevait tandis que l'autre commençait. C'était donc cela, n'est-ce pas ? Une danse meurtrière qui ne s'arrêterait pas et ne s'arrêterait jamais. Elle déplie le papier lentement et affiche un sourire réjoui sur l'écran géant. Ses lèvres maquillées s'entrouvrent enfin.

« “ Silka Sevens! ” ». La voix résonne sur toute la place. Et soudainement, elle m'éclate les tympans. Silka Sevens. Je tourne la tête pour observer les alentours. Qui est donc cette fille ? Les regards qui pèsent sur moi de tout leurs poids m'indiquent que cette fille, c'est moi. Impossible. Il doit y avoir une erreur. Je manque d'éclater de rire. Elle a mal lu, voilà tout. Je ne cille pas. Je n'ose même pas regarder Loa. « Approche ! Approche donc, n'ai pas peur ! Vient donc me rejoindre sur l'estrade. ». Le cri de Jules déchire le ciel. Je croise le regard de Loa. Tout va au ralenti. Cela ne peut pas être moi. Ce n'est pas possible. Je dévisage l'hôtesse qui me fixe. Sa main est tendue vers moi, tandis que son sourire trop blanc m'aveugle. Les pacificateurs font mine de se rapprocher de moi. Je lâche les doigts de Skann et me rend compte que je lui broyai la main depuis cet instant où mon nom avait été cité. Je nageai en plein cauchemar. Et j'étais le naufragé qui venait de lâcher sa bouée de sauvetage. Son seul espoir de survie. Instinctivement, par pure fierté mal placée, j'avance. Mes jambes s'activent toutes seules. J'ai l'impression de mourir de l'intérieur. Je regarde les visages autour de moi. Ils sont tous tournés en ma direction. Le silence si mortelle pèse sur l'assemblée. Ils n'osent pas les cris de joies, parce que c'est une des leur qu'on sacrifie. Mais on voit dans leurs yeux, sur leurs visages, qu'ils sont heureux que ce ne soit pas eux, les élus, les condamnés. Dans un effort surhumain, je monte les marches et me poste aux côtés de l'hôtesse. J'aperçois mon visage empli d'incompréhension sur l'écran géant. Cette fille n'est pas moi. Cela ne peut pas être moi. Je balaye la foule du regard et cherche cette Silka Sevens. Je vois leurs visages soulagés de ne pas avoir été appelés, et soudainement, je comprend. Je comprend ce que ressentent les futurs tributs lorsqu'ils gravissent ces marches pour la première fois de leurs vie. Pour la simple et bonne raison que c'est moi, la tribut féminine qui représentera le District 9. J'aimerai crier. Gueuler au ciel que c'est injuste, parce que ça ne peut pas être moi, je ne peut pas mourir, je ne peut pas quitter ma famille. Je ne peux pas quitter mon district, mon histoire, ma vie, mon passé. Tout ce qui me rattachait à mon existence. « Et voici donc la charmante personne qui sera le tribut féminin de votre district cette année ! Silka Sevens ! Applaudissez la bien fort ! ». Loa. Où est Loa ? Les cris enthousiastes de l'hôtesse résonnent dans mon crâne inlassablement. Et il me semble que c'est la mort qui murmure mon prénom au creux de mon oreille. Silka Sevens.


Dernière édition par Silka N.-E. Sevens le Lun 14 Mai - 18:05, édité 1 fois
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II,1. la moisson du district neuf Vide
MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeDim 13 Mai - 18:00

« Non. » Voilà. Je l’avais prédit. Je connaissais cette fille par cœur, comme ma poche, et par constant besoin d’avoir toujours l’air sur d’elle, elle m’avait dit non. Pourtant je voyais ses yeux s’activer comme deux ailes de mouches, bouger de tous les côtés, regarder partout. Je savais qu’elle avait peur. Sa mâchoire elle aussi déconnait. Ses dents grinçaient, ses doigts s’écrasaient les uns sur les autres, et elle trépignait nerveusement. Evidement qu’elle avait peur. Qui n’avait pas peur ici ? Qui n’avait jamais ressenti la peur, au district 09 ? Un frisson absurde me parcouru l’échine, et je la regardai, sans pouvoir m’arrêter, pendant trop longtemps pour que j’aie encore l’impression de faire partie du monde réel. Sa rousseur, ses doigts tellement fins, ses beaux yeux verts ; je ne pourrai jamais vivre sans cette fille, c’était clair et net comme de l’eau de roche. Elle est ma seule amie, et mieux que ça encore, c’est la meilleure. Je crois, que personne d’autre qu’elle n’est capable de me supporter, et qu’elle aussi avec son caractère de cochon, elle emmerde son monde. « Assurément, c'est une connerie. Mais.. C'est la notre. » Un sourire se plaque immédiatement sur mon visage pâle. « Bonne réponse, Ska. C’est la nôtre, c’est à nous.. c’est nous. » Ma main se resserra d’avantage sur ses petits doigts meurtris et abimés par tous les travaux qu’elle fait pour garder sa famille en vie. Mes mains sont remplies d’ampoules et de cloque d’avoir trop grimpé aux arbres et lancé le couteau pendant mon entrainement. De nous deux, je vous laisse chercher qui est le plus lâche. Et là, accroché ainsi à elle, j’ai l’impression d’être à deux doigts de gâcher ma vie, d’exploser, de perdre la seule attache importante que j’aie. Si je pars, je vais perdre la seule personne que je sois sûre d’aimer réellement. Mais je le fais pour elle. Pour une femme, m’avait dit Sergei lorsque je lui ai demandé pourquoi il était devenu pacificateur. Pour une femme, je lui avais répondu quand il m’avait demandé pourquoi je me portais volontaire.

« Allez, ça commence. Imagine c’est toi ! Ahaha ! » J’avais ce don inouï pour détendre l’atmosphère. « T'es vraiment qu'un con, Loa. » Bien sûr que j’étais con. Tout le monde le savait, et Silka la première. Elle me le disait environ dix fois par jours, d’ailleurs. L’hymne retentît, le film du capitole passa comme tous les ans, l’hôtesse semblait encore plus niaise que celle de l’année dernière, et son costume, digne de celui d’un clown. Un nom. Parmi des milliers de petits papiers, allait être choisi. Je ne m’inquiétais pas, j’avais juste peur que mon adversaire soit quelqu’un de ma connaissance, ou quelqu’un que j’appréciais. Au fond, j’étais complètement déconnecté de la situation, mais tout d’un coup, un prénom, au moment où je m’y attendais le moins, résonna dans toutes les enceintes allumées de la ville. « Silka Sevens! » Ce prénom. Impossible ! Je me retournai vers la précieuse détentrice de ce joli nom, qui semblait déconcertée, les yeux perdus dans le vague. Elle ne me regardait pas, évitait mon regard, parce que comme toujours elle voulait paraitre forte. Elle voulait sembler courageuse et déterminée, comme toujours, comme quand elle m’avait dit qu’elle n’avait pas peur. J’étais con.. Je venais de lui dire qu’elle ne serait jamais choisie. Tout était de ma faute, j’avais provoqué le destin en jouant avec, c’était impossible ! PAS SILKA. « S’ka ! Ska regarde-moi ! » J’essayai d’attirer son regard, mais c’est comme si elle ne m’entendait pas. « Ne t’inquiètes pas… » murmurai-je plus pour moi-même que pour elle. Elle n’avait pas le droit de partie là-bas. Pas avec moi.

« TOI ! » Hurlai-je en pointant mon doigt vers une pauvre fille de notre district. J’ignorais complètement son nom, Amanda, ou Melinda peut-être, peut m’importait réellement, tout ce que je savais d’elle, c’est qu’elle avait dix-huit ans, que c’était une fille et que par conséquent elle était éligible. « Porte toi volontaire pour elle ! S’il te plait ! » J’ai poussé la fille vers les gradins, et la malheureuse explosa en sanglots. Elle ne voulait pas y aller, elle ne prendrait jamais sa place ! Je sentais Silka m’échapper, des pacificateurs barraient la route, me menaçant de tirer si je ne la lâchais pas. A l’autre bout de la place, je croisai le regard amer de Sergei. Je me calmai, et j’essayai de respirer convenablement, sans le quitter du regard. Il m’avait appris que j’étais fort, que je n’étais pas simplement un incapable, il ne croyait peut-être pas en moi, mais il me faisait confiance. J’ai lâché prise, fermé les yeux pour ne pas pleurer, et j’ai retenu mon souffle pour éviter mes sens d’exploser. Je sentais mon corps aux bords du gouffre, j’avais envie de vomir, de rigoler, de m’évanouir, de crier, et soudain, je me revis deux ans plus tôt. Lorsque le nom de Cyahna avait été appelé. Je m’étais senti minuscule, inutile, misérable. Je voulais la sauver, mais je ne savais pas comment. Là, devant le sourire mince que s’efforçait d’afficher mon amie, je savais que je ne pouvais plus revenir en arrière, que je ne pouvais pas refaire la même erreur deux fois. J’arrive Silka. J’arrive, je ne t’abandonnerai pas, on va mourir ensemble, d’accord ? Attend moi… Il n’y avait aucun espoir pour nous deux. Nous étions faits comme des rats. J’étais faible, mais elle, elle avait la rage de vivre. Et ce jeu, n’était décidément pas fini. Dans l’arène, les pièges seraient plus fous, plus réels. Alors que je devrai être à genoux dans la boue, noyés dans mes larmes et dans mon courage, un frisson d’excitation m’embauma le cœur. Dans la vie comme dans la mort, je serai avec elle.
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II,1. la moisson du district neuf Vide
MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeLun 14 Mai - 19:12

Jour de la moisson, district #9

Ses yeux se tournent brièvement vers le sale petite blondinet plus loin. "Tiens tiens... voilà notre rebelle à bouclettes qui s'en revient pour les jeux" pense-t-il tout bas, à la fois acerbe et amusé. A croire qu'il avait aimé voir sa petite copine se faire zigouiller la première fois pour avoir envie de retenter l'expérience... petit sociopathe va ! S'il pensait qu'il existait des rumeurs le concernant, c'est probablement à cause de son fond paranoïaque et sans doute un peu égocentrique, car Sergei n'avait fait mouche sur leur entrevue au treize. Pourquoi ? Bonne question, lui même ne savait pas bien, et très honnêtement, revoir sa sale petite tronche lui donnait des envies de flagélations en place publique. Dire qu'autre fois il avait été son mentor.... "J'aurais mieux fait de le laisser crever là bas" songea-t-il avant de détourner son attention ailleurs. Il scruta ensuite les autres non loin; l'hôtesse, pas intéressante pour un sous, et la foule qui s'amasse devant l'estrade.

Il baille, ce spectacle ne provoque sans doute pas autant de chamboulement chez lui que chez les autres; l'habitude que voulez-vous. De toute façon il n'était pas bien emballé par son ex-rôle de mentor tout nouvellement récupéré. Lui qui pensait s'être débarrassé de ce fardeau pour de bon. Il soupire; si Skann gagne cette année - on peut toujours rêver mais pourquoi pas - il pourrait prendre sa place et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Voilà un bon letmotiv.

Silka machinchose; la fille est tirée. Une rouquine maigre comme un clou s'avance vers les marches du podium; il ne lui donne pas deux heures, enfin si elle ne meurt pas maintenant en trébuchant sur l'estrade. Il ne reste plus qu'à Skann de se porter volontaire. Le voilà qui commence déjà à s'agiter et à gueuler dans tous les sens... "C'est pas possible mais quel..." murmure-t-il entre ses dents, plaquant une main sur son front, dépité. Mais quel abrutit... A croire qu'il n'a rien apprit ! Il l'observe un peu, le regard dur, puis comprend d'où vient le problème. Visiblement l'affaire se corse; cette fille là, il ne semble pas avoir envie de la retrouver face à lui dans l'arène. Il grimace, songeant alors que les chances de victoire de Skann sont à peu près retombées à zéro. Il n'aura pas le cran de tuer cette fille, "la" fille, pas plus qu'il ne l'avait eu de tuer Angie la première fois qu'il était venu lui demander son aide. Voilà qui corsait bien les choses.
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Caesar Flickerman
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MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeSam 19 Mai - 17:00


Second tirage
tribut masculin



(c) avalon
« Silka Sevens s'avance vers l'estrade, tête baissée, trainant des pieds. A son grand malheur, aucune jeune fille n'a le courage de prendre sa place pour lui sauver la vie. Cependant l'hôtesse accueille avec un grand sourire la nouvelle tribut et se retourne en direction de la foule. “ Notre tribut féminine est donc Silka Sevens! ” L'impatience se fait sentir dans les rangs, les personnes présentes souhaitant connaître l’identité du co-tribut de la jeune femme. “ Passons à ces messieurs! ” L'hôtesse se dirige cette fois-ci vers la bulle de verre contenant les papiers des jeunes hommes. Après quelques secondes, il sort un petit papier, qu'il déplie précieusement.

“ Blight Rabblewood! ” »


Ce PNJ est créé pour permettre à Loa-Skann Skopje de se porter volontaire (étant le seul garçon du district Neuf). Postez à la suite tout comme précédemment.


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MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeSam 19 Mai - 18:06

Mon arrivée dans le district neuf s'était faite calmement et sans encombres. J'étais même plutôt content d'avoir quitté le district quatre pour surveiller la moisson du neuf. L'air été différent ici, et surtout l'océan était remplacé par les forêts, ce que je trouvait relativement agréable.

Comme lors de chaque moisson, la place principale du district était noire de monde. Je m'étais donc très tôt retrouvé entouré d'un nombre incalculable de gamin qui pleurnichaient, accompagnés de leurs parents qui... et bien qui pleurnichaient aussi. Pitoyable. A cet instant précis je me félicitais même de n'avoir engendré aucun gamin pour qui j'aurai du avoir peur en cet instant. Stupide idée ces gosses ! Cette remarque m'arracha un petit sourire, mais je me reconcentrais bien vite sur le groupe d'enfants que j'étais chargé de surveiller. L'hôtesse, Domino Lowerstone, devrai bientôt prendre la parole.

En effet, quelques instants après, la jeune femme se pointa enfin sur l'estrade, et je souris en observant avec dédain la tenue qu'elle arborait pour cette moisson. Tellement Capitole, murmurais-je pour moi même, de pire en pire !. Après avoir souhaité aux malheureux de bons Hunger Games, ce qui me semblait déjà légèrement ironique, Domino s'approcha avec hâte du bocal contenant le nom des potentiels futures tributs féminins du neuf, puis se pencha pour sélectionner la chanceuse. J'en profitais alors pour jeter un rapide mais néanmoins fort intéressant coup d’œil sur le postérieur relativement attrayant de la jeune femme. Tout à fait délicieux !

“ Silka Sevens! ”

Ah, le nom de la jeune fille venait de sortir de la bouche de Domino et je jetais un regard circulaire sur la place pour tenter de repérer un mouvement. En général les tributs sélectionnés se cachent ou n'avancent pas de leur plein grès, mais là, après quand même une courte minute d'attente, je vois la jeune Silka en question s'avancer. Elle semble abasourdie, mais selon moi elle va trop lentement et une envie folle de l'aider à se grouiller monte en moi. Mon sang bouillonne, je ne suis pas patient. Un petit coup de matraque dans le dos, voilà qui devrait aider non ? Malgré tout je reste à ma place sans esquisser le moindre mouvement, jusqu'à ce qu'elle atteigne enfin le haut de l'estrade. C'est pas trop tôt.

Le brouhaha est retombé et tout le monde attend maintenant le nom du tribut masculin du neuf. “ Blight Rabblewood! ”. Un minuscule blondinet se met à crier et je comprends que c'est Blight. Ses hurlements chauffent mes oreilles mais je n'ai pas le temps d'intervenir, déjà trois autres pacificateurs sont sur lui pour le relever et le pousser vers l'avant. Il doit avoir à peine douze ou treize ans, pas de bol !

Cela dit, maintenant que la moisson est terminée, je sais que je vais être en charge de la sécurité et du bon déroulement de la suite de l'aventure pour les deux tributs sélectionnés. Ça va être joyeux ! Mais alors que je suis plongé dans mes pensées, il semble qu'un mouvement attire l'attention de tout le monde sur la place. Je n'ai pas entendu ce qu'il a crié, mais un garçon s'est détaché des rangs. J'attends de voir ce qu'il se passe ensuite...
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MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeSam 19 Mai - 19:19


Voilà. Silka me regarde du haut de l’estrade, avec ce même regard fier que j’ai l’habitude de voir dans ses yeux depuis longtemps. Ma Silka. Ma meilleure amie. Je pense à peu près savoir exactement ce qu’il se passe dans sa tête en ce moment. Je la connais par cœur, et je sais, que même si elle se sent misérable, détruite et vulnérable, elle fera tout pour prouver au public et à sa famille quelle dure à cuire elle est. Elle ne s’avoue jamais vaincue, ma Silka, et c’est dur à croire, mais malgré sa petite taille et sa silhouette frêle, ses longs cheveux qui pèsent plus que son corps entier et ses muscles à peine développés, elle a ses chances. Je le sais, parce que cette fille, je vis avec depuis toujours. Elle a plus de volonté qu’un tigre à l’attaque, et quand il s’agit de vivre, ou mieux ; de survivre, elle s’y connait. C’est une gagnante, une survivante, elle se démerde avec quasiment rien depuis toute petite. Je vois le regard des autres, je sais qu’ils ne lui laissent pas deux heures avant qu’elle crève, mais moi je la connais, et j’ai envie de leur cracher dessus à tous ces débiles, qu’’ils apprennent un peu ce que c’est de savoir se battre, que les ennemis ne sont pas seulement les gens, mais tout ce qui nous entoure… J’arrive Silka, je me répète encore, sans cesse, j’essaye de me convaincre que je serai capable d’aller la rejoindre. J’essaye. J’essaye si fort. Je voudrais la serrer dans mes bras, je voudrais qu’elle me regarde pour me donner la force de le faire, mais son regard ne cesse de fuir le mien. Elle sait, qu’elle nous a condamnés à une mort certaine. J’espère encore que quelqu’un prenne sa place, mais je sais bien que c’est trop tard…. Personne ne bouge, personne n’a le courage de l’aider ; pour eux, elle est déjà morte.

Si je monte sur l’estrade, il n’y aura plus d’issue possible. Porte toi volontaire à la moisson, cap ? J’entends encore les mots rageurs de Ska parvenir à mes tympans. Mon dieu Ska, dans quoi est-ce que tu m’as embarqué ? J’essaye de respirer, mais rien ne veut marcher, ni mon cerveau ni mes muscles, je sais que les larmes ruissèlent sur mes joues de bébé, et qu’on m’observe. Je sens le regard de Serge sur mon visage honteux, j’ai besoin qu’il me conseille, mais je n’ose même pas le regarder. Pourquoi ? Elle n’est pas supposée être tribut… C’était censé être moi ! Seulement moi ! Je devais gagner pour elle ! Si on y va tous les deux, je veux qu’on crève ensemble. C’est peut-être mieux comme ça finalement, parce qu’au fond, je sais qu’elle n’a jamais cru en mes chances de gagner. Trop faible, trop con. Pas assez intelligent, trop chiant.

“ Blight Rabblewood! ” Qui c’est lui ? J’en ai pas la moindre idée. Je m’aperçois que je n’ai plus vraiment le temps de réfléchir. Un hurlement, puis deux, puis trois, parviennent de la foule. C’est lui ? Le tribut ? On dirait qu’il a l’âge d’Angie. Un petit blond s’avance et je remarque qu’il ne crie pas. Ce n’est pas lui qui crie, c’est sa mère, sa sœur, son père, ses amis, d’où il sort ce gosse ? à sa place, je me serai enfui en courant. D’ailleurs, heureusement que mes jambes ne voulaient pas répondre, parce que sinon, c’est probablement ce que j’aurais fait. Pas assez mature. Encore ça à ajouter à la liste de mes défauts. Ridicule, impuissant. Mais tout de même plus que ce Blight, dont j’ignorais tout. Un regard vers la vers du petit, et je reprends mes esprits. Qu’est-ce que j’ai à perdre au final ? Ma famille ? Ce sont des fantômes à qui je ne crée que des emmerdes, ils seront mieux sans moi. Je ne veux pas prendre le risque de la perdre, elle.

Je ne sais pas ce qu’il me prend. J’avance de quelques pas, je pousse les gens alignés devant moi au passage, mais aucun son ne sort de ma bouche, j’essaye de parler, mais rien ne vient. Et comme dans un film d’action, tout s’enchaine ultra vite, mais au ralentit. Je grimpe les marches, sous le regard de la foule, et je sais bien que je n’ai pas le droit de faire ça mais je serre Silka de toutes mes forces contre moi. « J’t’abandonne pas », je murmure. Et je me plante devant l’hôtesse, le regard brillant, j’ai l’air d’un malade mental. « Je m’appelle Loa-Skann Skopje. J’vais y aller à la place du p’tit.. » Mes esprits sont revenus, et je me rend compte, lorsque mes doigts effleurent à nouveaux ceux de Silka, que j’ai fait le bon choix. Je ne l’aurais jamais trahi au final, et le jeu continuait, puisqu’on était ensemble.
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MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeDim 20 Mai - 9:54

Le décor était flou, les personnages invisibles. Je n’entendais plus rien d'autre que les battements de mon cœur, qui hurlaient '' Courre, ma fille, barre toi le plus loin possible de cette place ! '' . C'était inutile. Je ne comprenais plus rien. Dans ma tête, j'étais déjà morte. Y'avait seulement cette douce musique qui résonnait dans mon crâne, une sorte de bruit de tam-tam répétitif. Va-t-en, va-t-en. Je serre les poings si fort que mes jointures deviennent blanche comme la neige. Je sais que je tremble. Je sais qu'ils le remarquent sans doute. Je sais que c'est un signe de faiblesse, je sais. J'ai la langue de plomb qui m'empêche de hurler et les jambes si molles que je me demande comment je fais pour tenir encore debout. J'essaye de croiser le regard de Skann autant que j'essaye de l'éviter. Parce que j'ai pas la force de voir sur son visage qu'il est aussi surpris que moi. Parce que j'ai pas envie de voir qu'il sait tout comme moi que je serai morte avant même d'avoir fait un seul pas dans l'arène. Et soudainement, je le vois qui s'agite dans la foule. Il pousse une fille vers l'estrade et lui gueule un truc que je ne comprend pas. Je me mord la lèvre inférieure jusqu'au sang tandis que celle-ci éclate en sanglot avant de s'éloigner de lui. Et déjà notre hôtesse plonge de nouveau sa main parmi les noms du bétail à abattre. Mon cœur se serre. Je crois que j'ai les nerfs qui lâchent, je suis en train de péter un boulon.

« “ Blight Rabblewood! ” ». Un cri déchire le ciel comme un grondement de tonnerre. Je tourne vaguement la tête vers le gamin décharné qui se fait encadrer par deux ou trois pacificateurs. Je ferme les yeux. Alors, cap ou pas cap, Skann ? . J'aurai voulu qu'il ne se porte pas volontaire. Comme ça, si jamais j'avais réussi à gagner dans cette arène, rien n'aurait changé. J'aurai voulu qu'il oublie notre défi, mais dans le fond, qu'est-ce que cela aurait changé ? Je ne gagnerai pas dans cette arène. Je mourrai comme n'importe quel autre gladiateur de ce jeu morbide. Depuis combien de temps, combien de temps le District 9 envoie-t-il des sacrifiés tout droit vers l'abattoir ? Des années, des siècles, moi dans ma tête ça ressemble à des millénaires. Et j'ai peur de mourir seule, peur de devoir sourire à la mort sans lui, de devoir regarder mon cadavre de là ou je serai en me disant que lui aussi me voit dans cet état pitoyable. Je suis sans doute cinglée, probablement folle, un cas désespéré. Je réussirai à être lâche même dans la mort, n'est-ce-pas ? Je le vois qui s'avance vers l'estrade, dépassant le groupe de chiens de garde qui encadrent Blight. Fais pas ça, Skann. Si j'étais moins lâche, je le lui aurait dit, je le lui aurait ordonné. Je lui aurait dit de retourner vers ses parents, qu'on se reverrait, qu'on se débrouillerait. Mais je n'ai rien dit. Je ne lui ai pas menti. Je n'ai pas été lui raconter que je sortirai vainqueur de cette arène. Je n'ai pas été lui fabuler que je serai la grande gagnante de cette édition et qu'on pourrait se revoir. Et ce n'était pas seulement à cause du plomb qui gardait mes lèvres closes. C'était bien plus que ça. C'était la lâcheté humaine avec qui je cohabitai tout les jours. Alors j'ai inspiré un grand coup et lorsqu'il me serra dans ses bras, je m'agrippai à lui comme à une bouée de sauvetage, les yeux clos. « J’t’abandonne pas ». Je hoche la tête. J'aurai voulu lui dire que moi non plus, je ne l'abandonnai pas. Qu'on allait mourir ensemble et qu'on ne serait pas séparés, qu'on ne serait jamais seuls dans cette arène de malheur. Je sentais les larmes qui essayaient de s'échapper de mes yeux comme si j'avais encore l'âge et le pouvoir de pleurer sur mon sort. Les pacificateurs se rapprochèrent de l'estrade, grondants. Inoffensifs caniches qui n'étaient bon qu'à aboyer. Je lâchai Skann et expirait lentement toute la douleur qui restait coincée là, quelque part, dans mes poumons, dans ma gorge, dans mon crâne. « Je m’appelle Loa-Skann Skopje. J’vais y aller à la place du p’tit.. ». J'ignorai les jacassement de l'hôtesse qui hurlait à quel point c'était admirable et à quel point il était courageux. Je voulais partir d'ici. M'éloigner de tous ces hypocrites, des parents de Blight qui adressaient des regards emplis de reconnaissance à mon Skann. Je cherchai Jules du regard. Elle sanglotait dans son coin. Dès que Domino daigna se taire, les pacificateurs se rapprochèrent de moi tandis que j'essayai de m'accrocher aux doigts de Skann. On allait mourir, n'est-ce-pas ? Ensemble.
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MessageSujet: Re: II,1. la moisson du district neuf   II,1. la moisson du district neuf Icon_minitimeSam 26 Mai - 21:30


fin de la moisson



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« Après le tirage au sort de Silka Sevens,Blight Rabblewood est appelé comme tribut masculin. Cependant Loa-Skann Skopje se propose pour devenir volontaire et prend sa place. Il rejoint donc l'estrade où se trouvent déjà l'hôtesse et Silka. “ Voici les tributs du district Neuf : Silka Sevens et Loa-Skann Skopje. ”
L'hôtesse clôture la moisson par le fameux “ Puisse le sort vous être favorable! ” , et entraîne les deux tout nouveaux tributs dans l'enceinte de l'hôtel de justice où ils pourront recevoir des visites de leurs proches avant de quitter peut-être définitivement leur district d'origine. »


La suite des évènements arrive très bientôt avec les adieux aux proches et le voyage dans le train. Rendez-vous ici pour plus d'informations. Il vous reste quelques jours pour poster à la suite.


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