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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| II,1. la moisson du district six | |
| Auteur | Message |
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Caesar Flickerman △ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011 △ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
| Sujet: II,1. la moisson du district six Ven 11 Mai - 22:29 | |
| « La Moisson approche. La tension dans les districts est à son comble, et chacun fait de son mieux pour paraître détaché. Parmi les plus jeunes, il y a ceux qui sont terrifiés à l'idée d'entendre leur nom appelé, et il y a ceux qui trépignent d'impatience de pouvoir participer à ces Jeux. Les habitants sont invités à rejoindre l'hôtel de ville de leur district. Les préparatifs sont déjà terminés, et l'endroit grouille de Pacificateurs, prêts à intervenir au moindre débordement. D'un côté, les adultes, ceux qui ne sont plus éligibles se rassemblent, anxieux à l'idée de voir leurs enfants partir. De l'autre, il y a les potentiels tributs. Au centre de la grand place, une estrade se tient, prête à accueillir l'hôtesse Reah Gordon (inventé). Sont déjà présents, le maire Emrys Meery, ainsi que les mentors Richard A. Huntsman et Pepper-Swann Heavensbee. »
Vous pouvez déjà poster après ce message, des rp courts de préférence. Tous les habitants des districts sont invités à participer. La suite arrivera demain, avec l'annonce des tributs féminins. Soyez patients, et puisse le sort vous être favorable.
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| | | Caesar Flickerman △ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011 △ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Sam 12 Mai - 15:30 | |
| « La population du District Six est enfin rassemblée devant l'hôtel de justice, prête à entendre la Moisson. Et le moment que certains redoutent, et d'autres attendent avec impatience débute. L'hôtesse, Reah Gordon, apparaît et salue la foule. Après quelques banalités d'usage, il laisse place aux écrans géants présentant avec passion et dévouement le Capitole. Cette ville qui épargne chaque année un tribut pour le couvrir de richesse, cette ville qui a sauvé douze districts d'une révolte. Alors que la projection prend fin, le symbole de Panem apparaît et l'hymne retentit. A peine est-il terminé que l'hôtesse déclame la phrase incontournable du début de la Moisson. “ Joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort vous être favorable ! ” Et comme le veut la tradition, c'est le tribut féminin qui est choisi en premier. “ Commençons par les dames! ” L'hôtesse s'approche de la bulle de verre, et sort sa main avec un petit papier où se trouve le nom du tout premier tribut de cette nouvelle édition des jeux.
“ Gemma Mubstin! ” »
Les personnages voulant se porter volontaire à la place de Gemma (donc uniquement des filles) doivent poster avant samedi prochain pour se déclarer comme indiquer dans l'annonce générale. Postez à la suite tout comme précédemment.
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| | | Pepper-Swann Heavensbee △ correspondances : 569 △ points : 25 △ multicomptes : alexiane, hunter (leevy) △ à Panem depuis le : 03/10/2011 △ humeur : go fuck yourself △ âge du personnage : trente ans △ occupation : ancienne mentor, reconvertie en fugitive
| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Sam 12 Mai - 15:45 | |
| Dix ans. Dix longues années que je me promenais à travers Panem avec le statut de vainqueur. Dix ans que j'ai gagné les Jeux. Quelle belle célébration qu'est la moisson ! Je n'avais pas dormi de la nuit, ayant fait le voyage depuis le district treize pour venir spécialement assister à ce ... fantastique tirage ! Coin avait enfin accepté de me laisser sortir des souterrains. À vrai dire, elle n'avait pas réellement eu le choix. En tant que mentor, j'étais obligée d'assister à la moisson, qu'elle le veuille ou non. Et bien que je déteste ce moment de l'année, j'étais heureuse de pouvoir enfin prendre l'air. Cela faisait des semaines que j'étais enfermée, et j'avais accueilli la nouvelle avec joie.
Dès mon arrivée au district six, je m’étais précipitée dans ma maison qui avait pris la poussière. Je restais longuement sous la douche, tentant de me calmer face aux heures qui allaient suivre. Je n’avais pas même pensé à prendre une tenue. Idiote. En peignoir, je fouillais ma garde-robe à la recherche d’une tenue qui pourrait être acceptable un jour de moisson. Je tombais finalement sur une robe bustier bleu qui ferait l’affaire. Je séchais mes cheveux, ne leur prêtant pas de soins particuliers. Après tout, je laissais le soin à l’hôtesse d’être éblouissante. Je ne voulais pas l’éclipser. Je regardai l’heure, il était temps que je parte pour cette foutue moisson.
J'arrivais sur la grande place qui commençait seulement à se remplir, et je pris place sur l'estrade, au siège qui m'est assigné. Je jette un coup d'oeil à Richard Huntsman ... la chose qui s'occupera avec moi de notre futur bétail. Je le saluais, mais je ne prêtais pas attention aux préparateurs. Je préférais ne pas m'attacher à mes futurs tributs, sachant qu'ils ne reviendraient pas. Il ne faut jamais dire jamais, mais je n'avais plus d'espoir depuis de nombreuses années. Il n'y avait plus eu aucun gagnant au six depuis... depuis moi. Et bien même si le cadavre et moi tentions de faire de notre mieux, cela ne menait pas à grand-chose. Le district six n'aura pas de gagnants cette année. Je balayais des yeux les rangs qui commencent à sérieusement se remplir. Tous les jeunes se serraient les uns contre les autres, dans des rangées à l'ordre presque militaire. Dans quelques minutes, deux d'entre eux nous rejoindraient, filant tête la première vers leur mort prochaine.
Le speech habituel débuta, évoquant les jours sombres ainsi que l’instauration des Hunger Games. Des images et des phrases que nous avons vues et entendues des millions des fois. Je n’écoutais que d’une oreille, bien trop concentrée sur la foule. Je m’attardais chez les filles. Laquelle me rejoindrait sur scène ? L’hôtesse brisa le silence qui s’était installé en dévoilant le nom de la malheureuse jeune fille que j’allais tenter de sauver. « Gemma Mubstin! » Pour ne pas faillir à ma couverture de pro-capitole, je me mis à applaudir fortement, faisant des petits sauts sur place, ayant un sourire jusqu’aux oreilles. Je regardais la jeune femme s’approcher. Je ne la connaissais absolument pas, mais je savais que la tâche allait être difficile. Je ne devais pas m’attacher à elle. Non, je ne le devais pas, me répétai-je sans cesse. |
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| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Sam 12 Mai - 17:58 | |
| Games, games games... Le pire jour de l'année assurément. Pas parce que c'est là qu'on sacrifie des jeunes mais parce que c'est là que tu es obligé de te montrer à la populace, de te pavaner sur l'estrade face à ceux qui te haïssent autant que tu les hais. C'est à ce moment-là que tu devrais être le plus présentable, que tu devrais faire honneur à ton district mais tu t'appliques au contraire à paraître le plus "épave" possible pour te moquer du Capitole. Aussi un vieux jean déchiré et un T-shirt troué sont-ils au rendez-vous.
Tu t'es assis nonchalamment sur l'estrade, non sans gratifier d'un au passage l'hôtesse d'un sourire effrayant qui l'a faite reculer. Tu attends avec impatience que Pepper arrive, que les cadavres - pardon les tributs - soient choisis et que tu puisses repartir pour te saouler la gueule et oublier que tu vas devoir encore envoyer deux gamins se faire écharper sans aucune chance d’en réchapper comme chaque année. Tu n’as jamais pleuré à la moisson mais après, oh si après... Nul ne t’a jamais surpris dans l’état ‘post-tirage au sort’ à part Théti une fois et elle n’a rien dit, elle t’a juste enlevé la bouteille. La vérité c’est que tu ne fais rien pour ces enfants parce que tu ne veux pas t’y attacher en traînant trop avec eux. Ce serait encore plus dur. Alors tu ne dis rien, tu suis juste la pendule des yeux, la tête renversée sur le dossier pour pouvoir la fixer vu qu’elle est sur la façade de la mairie.
Puis un parfum doux se fait sentir et tu te redresses pour voir ton ancienne élève s’asseoir sur la chaise voisine sans t’adresser un mot. Tu ne l’as pas vue depuis six mois et tu n’es pas un idiot. Ceci dit tu ne diras rien, pas ici, alors tu te penches juste vers elle pour lui glisser à l’oreille : « Long time no see Swann... »
Enfin Reah s’avance vers la boule de verre et en sort un bout de papier : « Gemma Mubstin ! » Tu n’applaudis pas, contrairement à Pepper qui se prête à contrecoeur au jeu. Tu n’en es plus à ceci près comme symboles. Tu ne regardes pas la pauvre gamine qu’on amène sur l’estrade comme un bête de foire. Tu fermes les yeux.
Dernière édition par Richard A. Huntsman le Dim 13 Mai - 17:31, édité 1 fois |
| | | Gemma K. Mubstin △ correspondances : 4141 △ points : 0 △ multicomptes : Ø △ à Panem depuis le : 16/04/2012 △ humeur : Floue. △ âge du personnage : Vingt-et-un △ occupation : Danseuse.
| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Sam 12 Mai - 20:12 | |
| Chaque année, affronter le jour de la Moisson avait constitué une épreuve. Celle de parvenir à se lever malgré l'angoisse qui enserrait ses membres, puis de se préparer en silence dans sa chambre en luttant contre les tremblements. Celle de se voir souhaiter bonne chance par ses parents, et de faire bonne figure alors qu'elle les enlaçait toujours plus fort et plus confusément. Celle de traverser le district pour se rendre sur la place de l’hôtel de ville tout en gardant la tête haute, ou du moins en essayant. Chaque année, elle quittait cette même place avec un soulagement indescriptible, qu'elle tentait de faire passer pour de la solennité, avec plus ou moins de succès. Et chaque année, cette dernière étape se faisait de moins en moins tangible tandis que son nombre d'inscriptions allait croissant. La Moisson de cette année ne serait pas une exception, ne devait pas l'être. Aujourd'hui ne devait pas en être une.
Tandis que Gemma se plaçait parmi les filles de dix-sept ans, sa terreur augmentait encore d'un cran. On l'observait avec curiosité. Le dégoût s'y mêlait mais ce jour-là était le seul où l'on ne l'insultait pas pour le simple plaisir de l'insulter, ça semblait une attitude trop normale, impensable. Non, on se contentait de la dévisager en se demandant comment réagissait celle qui, tous les autres jours de l'année, défendait ces Jeux avec ferveur. On appréciait la voir se débattre avec la peur. Se débattre avec cette mort qui avait élu domicile au creux de ses entrailles. Les gens la voulaient morte, et Gemma était persuadée que si par malheur son nom était sélectionné, ils riraient. Ils applaudiraient. Et riraient toujours plus fort. Elle se mordit la lèvre et laissa échapper quelques larmes. Elle ne voulait pas être sélectionnée. Jamais. Jamais. Jamais. Elle haletait, et même le film sur les Jours Sombres et le Capitole ne parvint pas à lui changer les idées.
L’hôte se mit à bavasser, sur l'estrade. Malgré tout le respect qu'elle éprouvait pour son rôle et l'institution pour laquelle il travaillait, elle ne tarissait pas d'injures à son sujet dans l'intimité de son esprit embrumé. Ne pouvait-il pas aller à l'essentiel ? Que tout se termine enfin et qu'elle puisse reprendre sa vie là où elle l'avait laissée quelques semaines auparavant, loin de tout soucis... C'est alors qu'il se dirigea vers la boule où se trouvaient les noms de tous les potentiels tributs féminins. Gemma retint son souffle alors que l'hôte saisissait l'un des petits papiers et énonçait d'une voix forte le nom qui y était inscrit.
« Gemma Mubstin ! »
Silence sur la place. Silence de la concernée. Ses émotions qui enflent, gonflent, dépassent un seuil, et s'échappent en un hurlement de terreur pure. Qu'elle maintient jusqu'à ce que ses poumons soient vidés, et qu'elle réitère à peine ceux-ci remplis à nouveau. Les larmes balaient son maquillage, inondent son visage. Le front plissé, le regard dément, les joues maculées de noir, elle est méconnaissable.
On la pousse vers l'avant, Gemma se laisse à moitié faire mais n'a de toute manière pas la force de résister, encore moins dans son état actuel. Elle se retrouve subitement à grimper les marches menant à sa mort. L'hôte qui n'avait pas bougé depuis le tirage tente de lui sourire, maladroitement. Ses cris se sont tus, et les tremblements ont pris le relai. Les bras serrés autour d'elle, elle continue d'avancer au ralenti. Arrivée au centre de l'estrade, elle fait face à la foule mais n'accorde de regard à personne, ni à ses parents, ni à Finan, ni à aucune des têtes connues qui se dressent à présent vers elle. Plus de voix pour crier, plus de dignité pour affronter ces imbéciles, elle se contente de gémir et de frissonner en fixant le sol.
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| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Dim 13 Mai - 18:30 | |
| Le bourdonnement sourd des chuchotements à moitié retenus planait bas sur l'assemblée, sur la tête et les épaules de chacun. Sur les épaules de Timothy il se faisait lourd, pression indistincte, se muait en sueur glacée qui lui perlait le long de l'échine. C'était ainsi une fois par an, tous les ans depuis que son frère était en âge – d'autant qu'avec leurs six années d'écart, il n'y avait jamais eu le moyen qu'il se porte volontaire à sa place. Non, même pas cet espoir qui n'est finalement que résignation, c'était là un luxe que sa famille ne connaîtrait pas.
Il affichait son air des mauvais jours, c'est-à-dire un renfrognement plus prononcé encore que de coutume, lorsque les Capitoliens montèrent sur l'estrade et commencèrent leur affreux petit spectacle. Il n'eut qu'un coup d'œil pour eux, tout concentré qu'il était à fixer la nuque de son frère, perdue au milieu des autres tributs potentiels. Ça ne servait à rien cette angoisse qu'il laissait gronder en lui, il le savait, mais il trouvait là un soulagement à la colère qui pulsait sous sa peau et qui ne manquerait pas, s'il n'y prenait pas assez garde, d'enflammer chaque fibre de son être. Et puis il angoissait pour deux, vu le calme qu'affichait toujours Finan et qui l'agaçait au plus haut point. Il ne le lui reprochait pas, bien sûr, songeant que c'était là quelque mécanisme de protection à la peur ; mais avait trop conscience que ce mécanisme empiétait sur les réflexes de survie pour y voir une bonne chose.
Sa mère n'était pas venue, comme d'habitude : elle préférait rester chez elle à se lamenter seule sur le sort de son fils plutôt que de le soutenir en personne. Il arrivait parfois à Timothy de se demander si elle ferait l'effort de venir lui dire adieu, dans le cas où Finan était moissonné. Il n'osait pas, en tous cas, se convaincre du contraire.
Enfin la voix enjouée que chacun ici craignait ou haïssait mit fin à l'appréhension devenue comme épaisse au milieu de la foule. Titi ne lui prêta qu'une attention modérée, plus intéressé par le choix à venir du tribut masculin, et laissa le nom ainsi clamé lui passer dessus. À l'arrière de son esprit, il sentit comme une gêne pourtant, sans parvenir à l'identifier tout de suite.
La réalisation le heurta en même temps que le cri. Le regard immédiatement attiré par la jeune fille qui l'avait poussé, il quitta Finan des yeux, et ne put donc observer sa réaction. Mais il s'en doutait bien assez.
Il demeura impassible tandis que le hurlement de Gemma résonnait dans le district, faisait frémir ses voisins, se brisait en un million d'aiguilles dont il sentit la morsure au plus profond de sa poitrine. Un instant son visage lui apparut et, bien qu'elle soit loin de lui, il remarqua sans peine toute l'horreur et le désespoir qui s'y peignaient et y coulaient en larmes noires.
Ses poings se mirent à trembler contre ses cuisses tant il les serrait, son expression se referma encore, les mâchoires tendues et la pupille soudain minuscule. Mais il ne bougea pas. Ne parla pas. Qu'y aurait-il eu à dire, à faire ? Il ne connaissait que peu la jeune Tribut, mais assez cependant pour ressentir toute l'angoisse de la perte d'un proche. Cette même angoisse qui l'avait assailli, six ans plus tôt, lorsqu'avait résonné le nom de Becka, lorsqu'il l'avait vue, tremblante, monter les mêmes marches sur lesquelles Gemma semblait sur le point de défaillir.
Une violente nausée lui traversa le corps mais il ne cilla pas. Comme l'ensemble de la foule – même ceux qui, soulagés, avaient un instant jeté un regard à leur sœur ou leur fille parmi les épargnées de cette année – il fixa Gemma. Sans se soucier qu'elle ne le voie pas, sans baisser des yeux une seconde, il la fixa, comme pour lui transmettre tout le courage qui pouvait lui manquer et dont elle aurait pourtant infiniment besoin.
Et il pria, tout athée qu'il soit, pria comme il n'avait jamais prié, pour que le nom de Finan ne soit pas le prochain à être prononcé.
Pas lui, pas lui, et surtout pas contre elle... pitié.
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| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Dim 13 Mai - 23:55 | |
| Quel jour étions nous déjà ? Quel jour ? Perdu dans les fins fonds du district 6, j’observais la scène avec douleur. On avait beau m’avoir découpé le cerveau pour que je ne ressente plus rien, il y avait tout de même des sensations difficiles à oublier. J’étais debout, comme un fantôme, les mains tombant dans le vide, je n’avais rien pour m’accrocher. J’observais la scène, impuissant. Je savais que ça me faisait mal tout ça, mais j’étais tout simplement incapable de dire pourquoi.
J’étais pacificateur. Et rien d’autre, j’étais Hannibal. L’homme froid et insensible que j’étais devenu, n’avait plus rien à voir avec Jessie Chase, le pauvre, pauvre, tellement pauvre Jessie Chase. J’essayais de me souvenir qu’ici j’étais heureux, que le capitole m’avait libéré de toutes mes pensées suicidaires en m’offrant la chance d’une nouvelle vie. J’aurais dû être mort, à l’heure qu’il était, et selon ma nouvelle programmation, je devais certainement être en train d’exploser de rire à l’annonce du prénom choisie dans l’immense urne renfermant les papiers féminins. « Gemma Mubstin ! » Je m’en foutais. Je n’avais pas la moindre idée de qui elle pouvait être, mais l’expression sur son visage, paniquée, en détresse, attristée, me renvoya bien des souvenirs de ma dernière moisson, sans pour autant que j’en éprouve encore des regrets d’être là aujourd’hui. J’appréciais, au contraire, le spectacle que j’avais devant les yeux.
La fillette s’avance, hurle, proteste, elle est horrifiée. On la pousse, on la bouscule, et machinalement je sens mes mains se poser sur son dos faible, l’entrainer vers l’avant, bousculant au passage les dizaines d’autres personnes qui essayent de nous retenir, nous les pacificateurs. Sa famille peut-être, des quelconques amis, d’autres personnes horrifiées…Je les ignore, j’avance, je conduis la fillette à son destin, à sa mort probable,… à sa mort certaine. Je la jette dans la gueule du loup, dans les griffes du démon. Je suis un monstre.
Tout ça s’est bousculé bien trop vite, je n’ai pas eu le temps de comprendre la moindre chose à ce que je faisais, j’étais un de leur foutus mouton du capitole, j’agissais selon leur désirs. Ils pensaient m’avoir enlevé mon humanité, mais à ce moment-là, je me souvenais. Je revoyais les yeux, fragiles et peureux, de mon unique amour, la détresse dans ses si beaux yeux, quand d’un pas chancelant, elle s’est dirigée vers Rhona, quand elle l’a rejointe sur l’estrade. Je n’aurai pas été long à me décider ensuite, et en trois minutes, je me retrouvais à son côté, Slyker de l’autre, nous étions quatre. Nous étions les quatre tributs du district 04 l’année dernière, et nous étions tous morts.
La garce, m’avait tué.
Me reconnectant à la situation présente, j’aperçus Pepper-Swan, la dernière menteresse en date du district 6. Et l’autre type bizarre à côté d’elle. Lui, je l’ignorai, elle, je lui adressai un regard amical, qui en vérité ne l’était pas. C’était en fait un sourire dégueulasse, une obsession malsaine, elle aussi avait tué des gens, et elle se pavanait fièrement dans sa jolie petite robe légère, les yeux fixés sur sa tribute, le regard vague. J’ignorais si elle m’avait vu, alors dans le doute, je me suis approché. « Salut Peps. Belle journée pour tuer des gens, non ? » Je voulais voir toutes les couleurs de sa peau s’évanouir dans l’air, je voulais qu’elle devienne livide, aussi pâle que la mort, qu’on voit ses joues creuses et son manque cruel de compassion. Je fermai les yeux, attendant avec peine qu’on annonce le foutu gars, qui aurait la chance de se tenir sur cette estrade dans les prochaines secondes.
District 04, même heure. J’imaginais la plage, les coquillages, le bruit calme et relaxant de l’océan, le chant des sirènes que tous les habitants chantaient. La fille du district 04 avait probablement été choisie, depuis ce temps. Je songeai à la seule fille qu’il me restait encore là-bas, Sagitta… sagitta, sagitta… je croisai les doigts pour que ce ne soit pas elle. Dans le fond, je m’en foutais, elle ne faisait plus partie de ma vie à présent. Mais je l’avais tellement aimé, tellement protégée, mon bébé. Je ne voulais pas qu’elle crève comme tous ces autres pions. Elle était trop faible pour survivre. Dolce. Je me souvenais, d’elle. C’était mon amie, et j’avais confiance en elle. Elle allait se porter volontaire de toute façon. Elle irait aux jeux elle. Elle s’était une gagnante, elle, elle pouvait apporte un peu d‘honneur à mon district d’origine. C’était une carrière.
Pourtant, j’avais comme un mauvais pressentiment. J’avais l’impression que les choses ne s’étaient pas déroulées de la bonne manière. Un peu de patience, je le découvrirai bien assez vite, lors des rediffusions.
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| | | Caesar Flickerman △ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011 △ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Sam 19 Mai - 15:30 | |
| « Gemma Mubstin s'avance vers l'estrade, tête baissée, trainant des pieds. A son grand malheur, aucune jeune fille n'a le courage de prendre sa place pour lui sauver la vie. Cependant l'hôtesse accueille avec un grand sourire la nouvelle tribut et se retourne en direction de la foule. “ Notre tribut féminine est donc Gemma Mubstin! ” L'impatience se fait sentir dans les rangs, les personnes présentes souhaitant connaître l’identité du co-tribut de la jeune femme. “ Passons à ces messieurs! ” L'hôtesse se dirige cette fois-ci vers la bulle de verre contenant les papiers des jeunes hommes. Après quelques secondes, il sort un petit papier, qu'il déplie précieusement.
“ Fenugreek Forgrass! ” »
Les personnages voulant se porter volontaire à la place de Fenugreek (donc uniquement des garçons) doivent poster avant samedi prochain pour se déclarer comme indiquer dans l'annonce générale. Postez à la suite tout comme précédemment.
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| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Sam 19 Mai - 16:11 | |
| Je déteste les jours de moisson. Pas parce que j’ai particulièrement peur d’être sélectionné pour les jeux, soyons logique on n’envoie pas les gens de mon rang de battre contre des prolétaires. Mais parce je suis obligée de me tenir debout au milieu des pauvres de mon district. J’ai peur qu’ils me touchent et me contamine avec leurs vermines. J’ai mis mon plus beau costume, mais en les voyants autour de moi, je sais que des particules de leur puanteur vont venir s’incruster dans les fibres. Je le brulerai dès que je rentrerai à la maison et ensuite je prendrai un bain de désinfectant, voire deux. C’est donc la mine dégoutée que j’attende que cette blague soit finie. Mes jambes commencent à me faire mal et je crois que je commence à légèrement transpirer. C’est totalement dégoutant. J’espère que ça ne va pas gâcher ma coupe de cheveux. J’ai mis un temps fou ce matin à me coiffer, je ne veux pas avoir l’air négligé sur la caméra me survole. J’ai une réputation.
Sur l’estrade, je peux voir le maire, l’hôtesse et les mentors. On en a deux dans notre district. Enfin, vu le niveau on pourrait s’en passer. Il y a la jolie fille, je me demande si elle a quelque chose dans le crâne. Et puis il y a le monstre de foire, qui pourrait faire subir çà à son propre corps ? Il ne faut vraiment avoir aucune décence pour oser se balader comme çà dans la rue. Au moins, ses tatouages cachent son visage, c’est déjà çà. Certains pourraient faire la même chose, un geste pour l’humanité, un peu de compassion pour mes pauvres yeux fragiles. L’hôtesse s’avance et plonge la main dans l’urne transparente. Gemma quelque chose. Elle est obligée de hurler comme un porc qu’on égorge ? Non vraiment, ils n’ont aucune tenue ces pauvres ! Un peu de dignité enfin ! J’ai honte pour elle sincèrement. Que quelqu’un la fasse taire, je crois qu’elle va me faire saigner les oreilles avec ces hurlements de truies. Et bah, enfin. Oui, va y c’est çà, gémis comme une pauvre chose. Pathétique. Je lève les yeux au ciel et soupire longuement. C’est certainement pour çà que je n’entends pas le nom qui est pioché ensuite.
J’attends de voir qui va s’avancer sur l’estrade, mais je ne vois personne. Par contre, tous les bouseux autour de moi se retournent pour me regarder. Qu’est-ce qui à, ils veulent ma photo les faces de pets ?
« Fenugreek Forgrass viens donc ici. »
Ah, çà c’est mon nom. C’est une blague c’est çà ? Mon père a toujours été un farceur. Mais quand je trouve son visage à travers la foule de badauds, je ne vois aucune étincelle de malice. Ah… Ca n’est pas possible pas vrai ? Quelqu’un de mon rang de peux se retrouver dans l’arène, on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Je secoue la tête en attendant que l’hôtesse annonce son erreur.
Ça ne vient pas, par contre deux pacificateurs arrivent pour m’escorter jusqu’à l’estrade. « Je vous défends de me toucher bande de miasmes répugnants. Je sais marcher tout seul. » Je veux me jeter sur le sol et faire un caprice, hurler à mon père d’arranger çà et vite. Je ne fais rien, j’ai le nom des Forgrass à préserver. Comment cela a-t-il pu arriver ? J’avais 5 inscriptions dans cette foutue urne ? Ça me donnait une chance sur …. Un certain nombre d’êtres sélectionné. Les pauvres ne sont ils pas sensés avoir plein de tesserae pour éviter de crever de faim et manger de la terre ? C’est absurde, la vie est absurde. C’est encore plus absurde que personne n’ai voulu se porter volontaire à ma place. Les gens sont des ingrats. L’hôtesse est encore plus moche de près. Je ne pensais pas que c’était possible. Et puis, si je me plaignais de l’odeur des glands du district, son odeur à elle me pique les yeux. C’est à cause du parfum que j’ai les yeux rouges hein, pas parce que j’ai envie de pleurer et me rouler en boule.
« Serrez-vous donc la main. »
Non, mais ça va pas ou quoi ? Elle m’a prise pour qui ? Elle veut que je chope une maladie avant même d’entrer dans l’arène ? Pourtant, elle insiste. Je tends une main vers Gemma et lui sert la main rapidement en grimaçant. Je m’essuie ensuite d’un geste sur mon costume. Le brûler est donc encore plus à l’ordre du jour.
Dernière édition par Fenugreek Forgrass le Sam 19 Mai - 21:50, édité 1 fois |
| | | Pepper-Swann Heavensbee △ correspondances : 569 △ points : 25 △ multicomptes : alexiane, hunter (leevy) △ à Panem depuis le : 03/10/2011 △ humeur : go fuck yourself △ âge du personnage : trente ans △ occupation : ancienne mentor, reconvertie en fugitive
| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Sam 19 Mai - 16:16 | |
| À peine étais-je arrivée que je ne désirais plus qu’une chose : partir d’ici le plus vite possible. Je n’aimais pas cette ambiance. Je n’aimais pas la Moisson. Je n’aimais pas le district six. Il n’y avait rien de sympathique en cette journée. Je soupirais de nombreuses fois, guettant ma montre, espérant que le temps passe le plus vite possible. Après tout, il ne s’agissait que de deux foutus bouts de papiers à sortir d’une bulle, non ? Cela devrait être rapide, mais le Capitole tient à sa magnifique mise en scène. Je m’occupais comme je le pouvais, en remettant mes cheveux en place ou en déplissant ma robe. Je jetai un nouveau coup d’œil à Richard. Contrairement à moi, il n’avait pas fait d’effort, ce qui ne manqua pas de me faire sourire. Les préparateurs ont dû se tirer les cheveux en le voyant arriver vêtu de pareille façon. « Long time no see Swann... » Je me retournais vers Richard. Mon absence durant plusieurs semaines n’était pas inhabituelle. Nous partageons le même avis sur le Capitole, et il doit suffisamment me connaître pour savoir où j’étais pendant tout ce temps. « Le travail, Rich, le travail. » dis-je simplement avec un léger sourire. Oui, le travail, mais celui pour le compte des rebelles.
Le premier nom est tiré. Celui de la jeune fille que je devrais aider, que je devrais sortir de cet enfer. Un hurlement se fit entendre. Gemma, c’est donc elle ma tribut de cette année. L’hôtesse l’invitait à nous rejoindre sur l’estrade et je la regardais durant quelques instants avant que mon regard se focalise sur le Pacificateur aidant Gemma à monter sur l’estrade. Hannibal, Jessie, Chase, je ne savais même pas quel était son prénom. Mais c’est bel et bien son visage, et je roulais des yeux. Il était bien la seule personne que je ne voulais pas voir aujourd’hui. Je détournais le regard, me concentrant une nouvelle fois sur Gemma, mais l’enfoiré était bien décidé à se faire remarquer. « Salut Peps. Belle journée pour tuer des gens, non ? » Une nouvelle fois, je soupirais. Sa remarque était bien évidemment blessante, mais j’avais appris à faire la part des choses. « Salut Jess. Belle journée pour faire chier les gens, pas vrai ? » Je lui adressai un sourire des plus hypocrites avant de reprendre ma place, ne lui adressant plus le moindre regard et me focalisant sur le prochain tirage. L’hôtesse semblait d’ailleurs prendre son temps, ce qui ne manquait pas de m’agacer. « Fenugreek Forgrass ! » Ok… il n’y a pas plus compliqué encore comme nom ? Je cherchais ce fameux garçon du regard, et le vit qui s’avançait vers nous. Il devait avoir, quoi, douze ans ? Je distinguais à peine ses yeux sous cette masse de cheveux. Ça n’allait pas être une tâche facile de le rendre séduisant aux yeux des sponsors. Et encore moins de le rendre appréciable, vu qu'en quelques secondes j'avais déjà une furieuse envie de lui coller une baffe. |
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| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Sam 19 Mai - 21:52 | |
| « Salut Jess. Belle journée pour faire chier les gens, pas vrai ? » La garce. Elle avait de la répartie. Jess... ce nom, je l'avais enterré depuis bien longtemps? Et puis pour qui elle se prenait celle-là? Jess, il n'y avait que Zoé qui m’appelait comme ça, elle devait surement l'ignorer, mais lorsque j'en aurai l'occasion, je ne manquerai pas de lui faire regretter son comportement après la moisson. Je lui adressai un regard violent et rageur, pour lui faire comprendre que cette histoire n'était pas finie. J'étais prêt à lui répondre quelque chose de sanglant, mais l'annonce du gars retentit dans les micros du capitole. "Fenugreek machinchose", c'était qui celui là encore? Il avait un nom à chier. La foule s'écarta pour laisser place à un petit blond en costard, qui faisait bien tâche par rapport à tous les autres pauvres du district, même si le 6 n'était pas le pire. En plus d'un nom à chier, il avait une gueule à chier. Et il bougeait pas, ce débile! J'avais envie de lui shooter dedans, et en tant que sous-chef des pacificateurs du district 6, je me précipitai à ces côtés pour lui bouger les fesses. Deux autres pacificateurs me suivirent. J'empoignai le gamin par le bras, et le forçai à avancer. Une fois arrivé sur l'estrade, il serra la main de sa co-tribut puis s'essuya rapidement, comme si elle avait la gale. Quel enflure! J'aurai du être plus violent pour qu'il trébuche sur l'estrade. Quoi que, je l'aimais bien ce gamin, il savait au moins faire la différence entre les personnes dignes et les indignes.
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| | | Gemma K. Mubstin △ correspondances : 4141 △ points : 0 △ multicomptes : Ø △ à Panem depuis le : 16/04/2012 △ humeur : Floue. △ âge du personnage : Vingt-et-un △ occupation : Danseuse.
| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Dim 20 Mai - 17:13 | |
| Elle vivait un cauchemar. Son monde s'effondrait autour d'elle, plus de décor, plus de souvenirs, plus de repères. Rien que du noir, partout. Seul le sol sous ses pieds était là pour lui rappeler qu'elle n'était pas morte. Du moins, pas encore. Elle voulait crier encore mais son corps ne lui appartenait plus. Gemma Mubstin n'était plus qu'une maigre lueur piégée au fond d'elle-même.
Pourquoi elle ? Pourquoi ? S'il y avait bien une seule personne dans ce district de pourris qui méritait de ne pas aller aux Jeux, c'était bien elle. Que s'était-il passé ? Avait-elle mal agi ? Depuis son enfance elle défendait corps et âme le Capitole. Depuis son enfance elle se retrouvait confrontée à ces ingrats aveugles, ces ingrats qui ne trouvaient le bonheur que dans la destruction et l'abolition de la paix. Depuis toujours elle combattait le Mal, dans sa forme la plus primitive et étouffante. Le Capitole avait-il conscience de tous les coups qu'elle avait reçus, elle, petite fille innocente, pour avoir partagé avec tant d'assiduité leurs idéaux ? Connaissait-il seulement l'ampleur de sa dévotion ? Non, bien sûr. Il l'ignorait. Sinon, elle ne se retrouverait pas sur cette estrade aujourd'hui, prête à être envoyée à l'abattoir avec une bande de sales miséreux.
Elle n'écoutait plus. L'identité du tribut masculin l'importait peu. A part si... non, de toute façon Finan ne serait jamais sélectionné. Ce serait un plouc, un pitoyable rebelle en devenir qui chercherait à l'éliminer sur le champ. Il chercherait à l'éliminer le plus tôt possible, comme chaque sauvage se doit de le faire. Et si... Et si il cherchait à la tuer, là, maintenant ? Pour s'épargner un meurtre au cours des Jeux ? Cette stratégie se tenait, oh que oui... Il l'étranglerait sur place et elle mourrait sur cette scène, face à son district.
Ses jambes se mirent à trembler de plus belle, ses gémissements à devenir de plus en plus forts et aigus. Elle voudrait s'excuser auprès du Capitole pour ses pensées venimeuses, elle ne les pensait pas, ce n'était que la peur qui prenait possession de son esprit. Là, elle serait prête à tout pour se faire pardonner, et ne pas mourir. Non, pas mourir, pas mourir...
Une phrase parvint soudain à ses oreilles. Un ordre, qui lui était adressé, à elle et au tribut masculin dont l'identité lui était toujours inconnue. Sans qu'elle n'ait eu le temps d'y réfléchir, elle sentit comme une morsure au niveau de sa main droite. On était en train de lui... serrer la main ? Ses yeux s'ouvrirent grand comme sous l'effet d'un électrochoc. En effet, sa main pâle et flasque reposait dans une autre, inconnue. Relevant la tête, elle aperçut enfin le visage de son futur meurtrier. Elle eut cependant du mal à croiser son regard, sa masse de cheveux lui recouvrant la moitié du visage. Mais... était-ce bien une grimace qu'elle venait d'entrevoir sur sa face de minet ? Et cette manie de s'essuyer la main à peine la poignée de main terminée... C'était une blague, n'est-ce pas ?
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| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Dim 20 Mai - 21:02 | |
| Des images déjà suintaient dans son esprit, qu'il aurait voulu chasser mais qui s'accrochaient, sangsues moribondes, et se jouaient en boucle sous son front. Il voyait Gemma dans l'arène, le même air perdu qu'elle affichait actuellement, soumise tour à tour aux dizaines de morts les plus pénibles qu'il était possible d'y subir. Il voyait Finan devant l'écran où son amie se faisait égorger et, s'il ne distinguait pas son visage, il le voyait flétrir, rapetisser, jusqu'à s'effondrer au sol ainsi qu'une poupée de chiffon.
Ce rêve éveillé dont il ne parvenait pas à se défaire lui donnait une nausée lourde et comme située dans la poitrine. Puis la nausée se faisait aiguë quand Finan passait soudainement de l'autre côté de l'écran, se révélait être la main en train d'égorger Gemma, avant de se faire épingler contre un arbre par la lance d'un Carrière.
Le crâne de Timothy commençait à bourdonner, de plus en plus fort à mesure qu'approchait le moment de l'annonce du Tribut masculin.
Il avait tout fait, toujours, pour éviter à son frère de devoir prendre des tesserae. Pourtant il n'avait que trop conscience du peu d'importance que cela avait : même avec son nom inscrit une seule fois, la possibilité existait, cette chance certes mince mais contre laquelle on ne pouvait rien. Il était déjà arrivé que l'enfant désigné soit à la fois très jeune et très riche – doigt d'honneur cruel aux probabilités. Alors dans l'immédiat, plus rien ne pouvait rassurer le grand frère fou d'inquiétude qu'il était.
— Passons à ces messieurs ! Titi chassa d'un froncement de nez les pensées parasites et ne se concentra plus, dans cet instant de flottement où chaque souffle du district est retenu et comprimé au fond de la gorge, que sur les doigts en train de farfouiller négligemment dans le destin de centaines d'enfants.
Le papier fut tiré dans un froissement presque retentissant au milieu du silence. Puis déplié à une lenteur vertigineuse. La bouche s'ouvrit ; lui serra les dents.
Puis tout alla bien.
Il ne fit à partir de là plus guère attention au malheureux Tribut de cette année, conscient de la cruauté de son indifférence mais bien trop soulagé pour en ressentir dans l'immédiat la moindre culpabilité. Son corps lui parut soudain mou, et il se rendit compte qu'il l'avait jusque là gardé dans un état de crispation généralisé. Ses muscles, enfin relâchés, menaçaient de défaillir.
Il tint bon cependant, et releva un visage dont le froncement s'était en partie allégé vers la scène – vers Gemma et la pauvre petite chose qui lui servirait vraisemblablement de co-Tribut.
Si une double tragédie avait été évitée, la première ne perdait rien de son horreur.
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| | | Caesar Flickerman △ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011 △ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six Sam 26 Mai - 21:10 | |
| « Après le tirage au sort de Gemma Mubstin, Fenugreek Forgrass est appelé comme tribut masculin. Aucun jeune garçon ne se propose pour devenir volontaire et prendre sa place. Il rejoint donc l'estrade où se trouvent déjà l'hôtesse et Gemma. “ Voici les tributs du district Six : Gemma Mubstin et Fenugreek Forgrass. ” L'hôtesse clôture la moisson par le fameux “ Puisse le sort vous être favorable! ” , et entraîne les deux tout nouveaux tributs dans l'enceinte de l'hôtel de justice où ils pourront recevoir des visites de leurs proches avant de quitter peut-être définitivement leur district d'origine. »
La suite des évènements arrivent très bientôt avec les adieux aux proches et le voyage dans le train. Rendez-vous ici pour plus d'informations. Il vous reste quelques jours pour poster à la suite.
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| Sujet: Re: II,1. la moisson du district six | |
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