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MessageSujet: Hold me now, touch me now ∂ MAVER [ HOT ]   Hold me now, touch me now ∂ MAVER [ HOT ] Icon_minitimeSam 14 Avr - 18:55



Hold me now, touch me now

« cNothing’s gonna change my love for you You ought to know by now how much I love you One thing you can be sure of I’ll never ask for more than your love Nothing’s gonna change my love for you You ought to know by now how much I love you The world may change my whole life through But nothing’s gonna change my love for you »


Je ne voyais que ses yeux noisette. Son sourire enjôleur et ses cheveux ébouriffés. Son rire résonnait dans mes oreilles alors que je voulais le prévenir que quelqu’un arrivait derrière lui, une hache à la main. Ma bouche ne voulait pas s’ouvrir. Je me sentais come ligotée, prisonnière d’un corps qui contredisait mes pensées. Je n’avais pas le droit de lui dire de faire attention à l’homme derrière lui. Mon rôle était de rester là à regarder. Attendre que le malaise passe. Je devais juste suivre les événements sans broncher. Tel était mon pacte fait avec le diable. La lame brilla dans le soleil alors que l’homme levait son arme, prêt à faire subir des dommages au garçon qui se trouvait en face de moi et avec qui j’avais vécu ma première histoire d’amour. J’aurais voulu crier pour lui dire de se retourner, de faire un pas de côté au lieu de me caresser le visage comme si de rien n’était. Comme si une épée de Damoclès n’était pas suspendue au-dessus de sa tête. Avant que je n’aie pu faire un seul geste, le liquide chaud au goût de métal vint arroser mon visage froid. Rien ne trahissait ma douleur. Je restais impassible alors qu’un sourire immonde se dessinait sur mes lèvres. Il était mort. Mort pour venger la Rébellion. Mort pour le Capitole. Mort pour moi …

Mes yeux s’ouvrent sur la couchette de Jeremiah. Mes joues sont mouillées et je m’empresse de les essuyer pour éviter de laisser des traces sur mon oreiller. On ne sait jamais. Peut-être que les tissus reconnaissent l’eau et qu’ils ont une couleur bizarre dès que le liquide le touche. C’est une théorie étrange, certes. Mais depuis ma maladie, je me méfie de tout. Lors de mes hallucinations, je voyais le District 13 comme étant une sous-chambre du Capitole. La paranoïa faisait partie intégrante de ma vie. Silencieusement, j’ai entrepris de me lever avant de me poster devant le miroir de la chambre. J’ai touché mon visage et mes cheveux redevenus blonds. Il paraitrait qu’une Rébellion se prépare et que l’on m’a fait redevenir moi pour effrayer le Capitole. Voir que nous sommes toujours présents pour en découdre et que leur entraînement à porté ses fruits en dehors de l’arène. Bien sûr, j’ai cessé de me balader entres les Districts pour récupérer des enfants qui se rallieraient à la cause des Rebelles. A présent, j’avais droit à des heures et des heures de combats intensifs pour savoir me défendre lorsqu’il le faudrait.
Les yeux de Maël restaient ancrés dans ma mémoire tout comme le visage d’Emeryc que j’avais croisé la dernière fois, avant de sombrer dans une maladie démente où j’avais eu droit, à nouveau, à la camisole. Il fallait que je voie le premier de peur que la Moisson ne l’emporte loin de moi. Et le second ravivait en moi des souvenirs tendres avant qu’il ne tourne du mauvais côté. Au fond, je savais que mon cœur avait battu pour lui. Mais c’était du passé et les sentiments qui m’avaient habité lorsque mes lèvres avaient frôlé celles de mon premier amour m’affirmaient que j’avais vu juste depuis le début. Que je ne cesserais, à jamais, de penser à lui. Je ne sais pas ce que je deviendrais s’il devait partir loin de moi et ne plus jamais revenir. J’aurais peur de retomber une nouvelle fois dans la folie. Cette folie qui emporte tout sur son passage. Peut-être que je me couperais les veines, peut-être que je me pendrais. Ou bien je vivrais avec ce fardeau parce que je devrais me montrer forte. J’ai du sang de battante en moi alors pourquoi tout faire chavirer ? Je sais qu’un jour, le Capitole paiera pour ses crimes. J’espère juste que Maël n’en fera pas parti.

Je me suis détournée du miroir avant de m’habiller d’une petite robe que j’avais dégoté je ne sais où. Les circonstances ne se prêtaient pas tellement à cet accoutrement et je risquerais de ne pas passer inaperçu dans les couloirs du treize. Je l’ai donc fourrée dans un sac avant de revêtir une tenue sombre. J’ai positionné par-dessus un long manteau noir à capuche avant de sortir doucement de la chambre pour ne pas réveiller Jeremiah. J’ai prétexté, comme d’habitude, une partie de chasse pour aller me fondre dans la forêt. Aucun picotement de froid ne vint piquer ma peau. Je souris. Le printemps était arrivé, annonçant de beaux jours devant lui. Hélas, il annonçait aussi ce fichu tirage au sort. Renfrognée, j’ai entrepris mon voyage vers le District 10. Chaque pas m’arrachait une grimace. Les courbatures des combats se sentaient dans mes muscles et irradiaient dans mon corps entier. Mais savoir que j’allais le revoir, avec cette fois toute ma tête, me fit vite oublier cette douleur lancinante. Je regardais autour de moi, prête à voir quelqu’un surgir de derrière un arbre. Heureusement, personne ne se trouvait dans les environs. Un immense soulagement m’envahit alors que je progressais entre les arbres qui me semblaient interminables. Pour un œil étranger, chaque arbre se ressemblerait. Pour le mien, je savais où je me trouvais car chaque écorce est différente. Il suffit d’en remarquer la mousse ou une éraflure du temps.
C’est ainsi que je me suis amusée à essayer de deviner où je me trouvais, regardant de temps en temps la lente progression des animaux sans qu’ils ne me perçoivent. J’étais contre le vent ce qui fait que mon odeur ne portait pas loin. C’est la première chose que l’on apprend lorsque l’on commence à chasser. Ne jamais se mettre dans le sens du vent lorsque l’on guette sa proie. C’est ainsi que je marchais face au vent, luttant contre dame nature. J’avais l’impression que simple ravale pourrait m’envoler tellement mon cœur ressemblait à une brindille. C’est fou comme la nourriture se fait de plus en plus absente à cette période. Ressassant ces remarques dans ma tête, j’entrepris de me changer dans un bosquet tant qu’il en était encore temps.

Après quelques heures de marche, j’étais enfin arrivée à destination. La petite robe rouge que je portais ne semblait ne pas avoir subi d’emprises de la part du temps écoulé ce qui me ravit. Elle me seyait toujours aussi bien. J’avais remis mon manteau noir et entrepris de cacher mes cheveux par la capuche. Comme par le passé, j’ai passé les grillages qui séparaient la forêt du village avant de m’engouffrer dans les rues désertes à cet instant tardif de la nuit. Bientôt, le soleil ferait son apparition et tous commenceraient à s’éveiller. Il fallait que je fasse vite. Je me suis donc empressée de passer entre les jardins, escaladant avec maladresses certaines barrières. Ma tenue n’étant pas adéquate pour ce genre d’activités. Je suis enfin arrivée devant cette maison que je ne connaissais que trop bien. J’y avais passé la plupart de mes après-midi en compagnie de mon petit ami de l’époque lorsque nous ne travaillions pas. J’ai récolté quelques cailloux au sol avant de les lancer sur la fenêtre qui, je l’espère, étant toujours celle de sa chambre. J’attendais qu’une réponse arrive, le sang battant à mes tempes.

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MessageSujet: Re: Hold me now, touch me now ∂ MAVER [ HOT ]   Hold me now, touch me now ∂ MAVER [ HOT ] Icon_minitimeVen 20 Avr - 3:21




“This is the last night you'll spend alone”


Je me demandais encore ce qui pouvait bien m'empêcher de fermer l'oeil. J'avais cette appréhension au creux de mon estomac, une boule constante qui pesait à l'intérieur de moi et qui m'empêchait tout simplement de sombrer dans le sommeil. Je me contentais généralement de quelques heures d'assoupissement, lorsque mon corps n'en pouvait plus de rester éveillé. Ce manque flagrant de repos affectait considérablement mes capacités à fonctionner le jour, surtout à la ferme lorsque je devais aider mon père et mon frère à s'occuper du bétail. Mes muscles étaient fatigués, faibles et ma concentration était altérée ce qui me causait parfois quelques gaffes. Je n'étais pas du genre maladroit, enfin pas dans un travail que j'effectuais sans réfléchir depuis mon plus jeune âge, mais depuis quelques jours, j'oubliais tout, j'échappais tout. Mon père, qui n'était pas de nature impatient généralement, ne se faisait pas prier de me faire remarquer ma maladresse. Mon frère se contentait de me lancer des regards désapprobateurs, comme il avait l'habitude de faire lorsque je l'exaspérais. Aujourd'hui, j'étais si distrait et si exténué que j'oubliai de fermer l'enclos après avoir nourri les bêtes et quelques-unes s'enfuirent. Il nous fallut trois bonnes heures afin de les retrouver et une autre pour les ramener au champ. Finalement mon père me pria d'aller me reposer, de les laisser travailler seuls. Je savais qu'il voulait seulement m'éloigner pour éviter un autre malheur... Certes, je désirais les aider, mais je savais qu'il était mieux que je me tienne à l'écart, donc je ne fus pas vexé de sa requête. Je m'installai plutôt dans un coin isolé de la grange, là où personne ne pourrait venir me réprimander sur les choses que je faisais ou que je n'avais pas fait, et je pus enfin m'assoupir.

Combien de temps je demeurai sur ce foin à récupérer mon manque de sommeil? Je ne pourrais dire. Mais lorsque je m'éveillai enfin au monde réel, il faisait déjà nuit. Quelle heure était-il? L'hiver tirait bientôt à sa fin, laissant place au printemps. Les nuits tombaient plus tard et le soleil se levait plus tôt. On pourrait croire que l'arrivé de la chaleur et du soleil pouvaient me donner le sourire et me faire oublier la vie misérable que j'avais au Dix. J'adorais la nature et passer mes journées à l'extérieur et, même si le froid ne m'empêchait guère de mettre le nez dehors, je préférais l'été à toute autre saison. Mais une chose réussissait toujours à me faire voir le printemps comme une véritable source d'angoisse... Et c'était pire cette année. Chaque année, à cette période, un garçon et une fille du district étaient choisis afin de participer aux Hunger Games. Et l'année dernière... L'année dernière j'avais vu ma plus grande amie quitter sa maison pour se rendre dans cette arène... L'année dernière, je dus observer Ever perdre la vie entre les mains d'une horrible mutation du Capitole... Et une mauvaise impression persistait au fond de moi. J'avais le pressentiment qu'une autre tragédie allait se produire cette édition et que j'allais être en plein milieu. J'avais toujours essayé de me tenir loin de tout ennuie, de ne pas me mêler aux histoire de Panem, mais j'avais le sentiment que ce temps était révolu. Peut-être était-ce simplement le goût amer des derniers Jeux qui persistaient, mais je n'avais jamais autant souffert d'insomnie, je n'avais jamais ressenti une telle angoisse alors que des semaines me séparaient encore de la Moisson. Je la voyais arriver avec un oeil noir et appréhensif... J'y voyais ma fatalité. Mais je ne pouvais rien prévoir au bout du compte. Je fus épargné les années précédentes, pourquoi ne le serais-je pas cette fois-ci? Parce qu'il s'agissait du hasard, tout pouvait arriver.

Je quittai enfin ma planque et, malgré la noirceur des lieux, je réussis à me frayer un chemin vers la sortie, connaissant cette grange comme le fond de ma poche. Je laissai échapper un long bâillement à me décrocher la mâchoire alors que je traînais les pieds à l'extérieur, vers ma demeure où tout semblait calme. Les lumières étaient toutes éteintes, laissant croire que toute la famille était déjà endormie. Et moi, je devais me résigner à passer le reste de la nuit seul. Car je savais pertinemment que, malgré ma grande accumulation de fatigue, je ne parviendrai jamais à me rendormir. Je suivis le chemin de terre qui menait vers la maison, n'ayant comme seul éclairage que le croissant de lune haut perché dans le ciel étoilé. Je pourrais m'étendre sur l'herbe nouvelle et observer les constellations si je le souhaitais... J'avais le reste de la nuit à m'occuper avant de retourner à ma routine de tous les jours. Mais un mouvement attira mon attention. Une silhouette... Elle s'approchait de ma demeure... Sourcils froncés, je continuais ma marche, tentant de déceler la personne qui apparaissait dans la noirceur. La silhouette se pencha au sol et lança quelque chose sur la fenêtre du haut, celle de ma chambre. Intrigué et légèrement agacé par l'agissement de cet inconnu, je pressai le pas en sa direction. Lorsque seulement quelques mètres nous séparaient, je lançai d'une voix forte: « Hey! » afin d'attirer son attention et que les pierres cessent de fracasser le carreau de ma chambre. À sa hauteur, je pus enfin apercevoir faiblement les traits de son visage, me rendant encore plus confus. Son visage m'était totalement étranger... Qu'est-ce qu'une jeune femme telle qu'elle faisait à une heure tardive à jeter des pierres à la maison des autres? « Je peux savoir ce que tu fais? » demandais-je poliment, mais avec fermeté afin d'être pris au sérieux. Je dévisageai un instant la jeune femme, ayant une drôle d'impression au fond de moi. Comme un sentiment de déjà-vu. Et pourtant cette scène était nouvelle, cette personne également. Mais ses yeux... Ses yeux ne m'étaient pas inconnus. Au contraire, ils étaient plus que familiers... Et à cette pensée, mon coeur s'affola dans ma poitrine..
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MessageSujet: Re: Hold me now, touch me now ∂ MAVER [ HOT ]   Hold me now, touch me now ∂ MAVER [ HOT ] Icon_minitimeVen 18 Mai - 14:23



Hold me now, touch me now

« cNothing’s gonna change my love for you You ought to know by now how much I love you One thing you can be sure of I’ll never ask for more than your love Nothing’s gonna change my love for you You ought to know by now how much I love you The world may change my whole life through But nothing’s gonna change my love for you »


La nuit était fraîche mais pas totalement froide. J’avais gardé la cape sur mes épaules pour ne pas que le froid puisse s’insinuer totalement en moi. Néanmoins, je sentais sa morsure sur mes jambes dénudées et je ne pouvais m’empêcher de trembler légèrement. Il y a peu de temps, j’étais arrivée en bas de la maison de Maël, prête à lui dire au revoir au cas où il serait tiré. Il était l’un qui avait le plus tesseres et l’un des plus vieux. A cette pensée, une boule s’est formée dans ma gorge et j’eus du mal à la ravaler. Il fallait à tout prix qu’il m’entende, que je puisse lui dire combien je l’aime avant qu’il ne parte à l’abattoir. Voilà pourquoi j’étais venue ici ce soir. Hélas, il ne donnait aucun signe de vie. Un soupir s’échappa de mes lèvres pour former une dense buée dans la nuit noire. Je me sentais vide de l’intérieur, aux prises d’une profonde déception qui voulait m’entraîner vers le fond. Je sentais déjà mes épaules s’affaisser et des larmes monter dans mes yeux, me laissant voir qu’un mur trouble et ondulant. S’il ne répondait pas, il fallait donc que je reparte pour le District 13. J’allais donc me détourner lorsqu’une voix masculine me héla. Un Pacificateur ? J’ai senti mon sang se glacer alors que mon corps s’est pétrifié, refusant de faire un seul geste. J’étais prise. Finie de ma petite vie. Que deviendrait la rébellion s’ils découvraient mon visage, mon vrai visage ? J’ai sentis la vie me quitter peu à peu alors que je me détournais du mur pour me mettre face à la personne qui venait de m’appeler. La capuche couvrait encore mes cheveux blonds et la moitié de mon visage j’avais peut-être une chance de m’enfuir avant qu’il ne m’attrape ? Je regardais autour de moi, paniquée. Je sentais mes mains trembler alors que je saisissais déjà le couteau qui se trouvait dans mon sac qui était resté ouvert. J’ai pris le manche avant le pointer sur l’agresseur qui s’était rapproché. Ma surprise fut alors grande lorsque j’ai découvert que c’était la personne que j’étais venue chercher. Je l’ai détaillé, bouche bée avant de laisser tomber le couteau au sol pour porter mes mains au tissu qui recouvrait ma tête alors qu’il me demandait ce que je faisais ici, ne m’ayant toujours pas reconnu. Mes gestes étaient lents pour ne pas l’effrayer. Je les mesurais, faisais tout pour que rien ne puisse le faire m’attaquer. Un doux sourire s’est dessiné sur mon visage alors que le tissue tombait sur mes épaules puis au sol, le nœud s’étant dénoué. Je me tenais là, debout, en face de lui revêtue d’un tissu léger et dans lequel il ne m’avait jamais vu. Je voulais être désirable tout en gardant le contrôle de ma nudité. Seul le décolleté un minimum plongeant lui démontrait que j’étais devenue une femme en quelques mois. Mes formes avaient changé, mes traits d’enfant gommés, effacés. J’avais des courbes qu’il n’avait jamais pu voir. J’ai croisé les mains avant de frissonner sous la morsure du froid. J’ai plongé mes yeux dans les siens, essayant de garder la tête froide.

Bonsoir Maël. Ma voix était posée et douce où transperçait une légère chaleur. Je me suis approchée de lui afin que les rayons de Lune puissent me nimber de leur éclairage. Comme cela, il pouvait voir que j’étais redevenue l’Ever d’avant. Celle qu’il avait toujours connu. J’ai approché mes mains de lui, paumes ouvertes vers le ciel. Je l’invitais à choisir si oui ou non il voulait avoir un contact. Tout semblait si compliqué depuis notre dernière entrevue. J’avais retrouvé la mémoire, je savais mes sentiments pour lui bien que j’en avais aussi pour Emeryc. C’était si compliqué de revenir dans le District 10, avec mon ancien visage. Comment allait ma mère, comment allait-il, lui ? Il fallait que je lui demande malgré les émotions contradictoires qui obstruaient ma gorge et m’empêchaient d’élever trop la voix. C’est donc enrouée et la voix tremblante que je lui parlais, toujours avec un sourire sur le visage.

Comment vas-tu ? J’avais peur de ne plus te revoir et … Il fallait que je te dise au revoir car j’ai peur pour toi. Peur que tu sois pris. Enfin tu vois.
J’ai baissé les yeux, les joues légèrement teintées de rouge. Ma phrase ne voulait rien dire mais pour moi, elle était très claire. Je ne voulais pas qu’il parte, je ne voulais pas qu’il se fasse tuer car je doute que le District 13 vienne à le sauver.
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MessageSujet: Re: Hold me now, touch me now ∂ MAVER [ HOT ]   Hold me now, touch me now ∂ MAVER [ HOT ] Icon_minitimeVen 8 Juin - 16:18



“This is the last night you'll spend alone”


Jamais personne ne traînait à une telle heure dans les rues du dix. Non qu'il s'agissait d'une chose dangereuse, il n'y avait pas d'animaux sauvages qui risquaient de s'y promener, étant retenu par ces grands grillages qui entouraient le village. Mais les Pacificateurs ne faisaient pas de cadeau. Ils étaient impitoyables, surtout depuis la dernière année. Les habitants du district étaient d'autant plus vigilants concernant leurs faits et gestes, de peur de transgresser une règle et de subir les punitions des gardiens de la paix. Et déambuler à une heure si tardive n'avait rien de prudent. J'en étais moi-même conscient et c'était pour cette raison que je me hâtais de rejoindre ma demeure; ce n'était pas le moment de s'attirer des ennuies. Avec la Moisson qui approchait à grands pas, nous avions suffisamment de soucis, pas besoin d'en rajouter... Mais quel écervelé osait s'aventurer le soir? Désirait-il faire des ravages à notre pauvre maison ou simplement attirer notre attention? Mon réflexe fut de m'approcher et d'ordonner de cesser ce que ce dernier effectuait, de peur qu'il réussisse à briser un carreau de la fenêtre. Je perçus un mouvement de sa part alors que mes pas me rapprochaient davantage de sa silhouette, un objet qu'il saisit de sa main. La noirceur m'empêcha de distinguer avec certitude cet objet, alors que l'inconnu se retournait enfin pour me faire face. Et je pus enfin distinguer ses traits. Il me fallut un long - presque interminable - instant avant de comprendre ce que cette mascarade signifiait. Elle - car il s'agissait bien d'une femme et non d'un homme - laissa tomber son capuchon de sa tête, dévoilant une chevelure dorée. Elle était belle, vraiment belle, me paralysant sur place. Elle m'observait de son regard tendre, celui que j'avais l'habitude de recevoir de la part de... de...

« Bonsoir Maël. » Maintenant immobile, je me mis à trembler sans que je ne puisse me contrôler. Elle me connaissait. Et je savais qui elle était à présent. Mon coeur explosa dans ma poitrine, une explosion de joie et de surprise. Jamais je n'aurais cru la revoir de sitôt... J'avais perdu espoir, je m'étais résigné à ma solitude, mais la voilà qui me rendait de nouveau visite. Je sentis mes prunelles s'humidifier par l'émotion alors que je tentais tant bien que mal de dénouer ma gorge pour prononcer au moins son nom. « Ever... » articulais-je enfin d'un ton presque imperceptible. Et je m'élançai. Je ne pouvais demeurer inerte plus longtemps, j'avais besoin de la sentir contre moi, de m'assurer qu'elle n'était pas qu'un simple mirage, mais bien un être en chair et en os. J'écourtai la courte distance qui nous séparait toujours et je l'attirai chaleureusement dans mes bras. Je l'entourai tendrement et serrai son corps contre le mien qui tremblait toujours de bonheur. Mes paupières s'abaissèrent devant mes yeux brillants, laissant échapper une unique larme de joie, pour ensuite laisser un sourire illuminer mon visage. C'était si bon de la sentir de nouveau si prêt de moi, de sentir son affection par le biais de cette simple étreinte. Sa présence me manquait... À chaque instant de ma vie depuis notre dernière rencontre, j'avais souhaité sa visite, espéré son retour au dix. Mais elle avait été claire sur le sujet; c'était risqué pour elle de quitter le Treize et de s'aventurer dans les terres de Panem. Et je ne souhaitais certainement pas qu'elle se mette en danger pour moi... Malgré ce désir de la protéger et de lui éviter le moindre soucis, je ne pouvais m'empêcher d'être reconnaissant de sa venue. J'ignorais ce que ce voyage lui coûtait, mais je n'avais pas ressenti un tel bonheur depuis notre toute dernière rencontre ici-même, au Dix. Je relâchai finalement mon étreinte - essuyant ma petite larme au passage - et entrepris une petite inspection de son visage. Elle était radieuse. Elle semblait bien se porter. Je balayai une mèche blonde de sa joue, mon sourire s'élargissant davantage.

« Comment vas-tu ? J’avais peur de ne plus te revoir et … Il fallait que je te dise au revoir car j’ai peur pour toi. Peur que tu sois pris. Enfin tu vois. » Mon regard s'assombrit un bref instant à la mention de la prochaine Moisson. Oui, c'était peut-être le dernier instant ensemble. Ever avait eu de la chance de survivre aux Jeux, mais peut-être, si j'étais choisi, n'aurais-je pas autant de chance... Je désirais balayer de telles pensées de ma tête, car s'il s'agissait de notre dernière rencontre, je voulais profiter de chaque seconde. Je lui offris un air rassurant, voulant chasser ce nuage noir. « Je vais bien. Et tout se passera bien, tu n'as pas de soucis à te faire. J'ai confiance. » Mais il s'agissait bel et bien d'un mensonge. J'avais aussi peur qu'elle, que ma mère ou de mon frère. J'étais même terrifié à l'idée de me retrouver dans cette arène maudite. Mais je ne devais rien laisser paraître... Je déglutis difficilement, tentant de demeurer aussi passif que possible. Mon regard distingua plus attentivement la tenue d'Ever, ce décolleté sous sa cape... Je sentis mes joues légèrement s'enflammer à cette constatation alors que je tentais de camoufler ma découverte. Je n'avais pas l'habitude de voir mon amie vêtue de la sorte et je n'avais également pas l'habitude de sentir mon coeur faire des bonds aussi prodigieux dans ma poitrine. Fallait garder mon sang-froid. « Viens, on va rentrer, c'est plutôt frais ce soir. » Je l'invitai dans ma demeure qui était plongée dans la noirceur à cette heure. Toute la maisonnée était endormie, donc je tentai de faire le moins de bruit possible alors que je dirigeais Ever jusqu'à ma chambre où nous pourrions discuter tranquillement.
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