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 Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID]

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Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID] Vide
MessageSujet: Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID]   Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID] Icon_minitimeDim 27 Mai - 20:15


Life may not be the party we hoped for...



... But while we're here we should dance




La tête posée sur l'épais oreiller turquoise, les jambes appuyées contre la baie vitrée, je tire une bouffée de mon joint. Un sourire extatique se dessine sur mes lèvres, et je tourner la tête vers Jaeger, également allongée sur le lit. Ses yeux sont déjà gorgés de sang, et je ne doute pas que les miens soient dans le même état. Et pourtant, nous n'avons pas abusé. Après dix minutes passées à se goinfrer de cochonneries sucrées, nous avons préféré passer aux pétards. Parce que s'enfiler des bouteilles lorsqu'on n'est que deux, ça fait légèrement ivrogne. Et malgré toutes les rumeurs qui courent sur notre petit duo, ni elle ni moi ne sommes dépendantes de l'alcool. On aime bien ça, comme tous ceux du Capitole, voilà tout. Je jette un regard à ma cigarette artisanale. Je me demande si Drake dirait quelque chose si je me mettais en tête de cultiver du cannabis dans ma chambre. Sans doute pas, j'arriverais bien à lui faire croire que mon psychologue m'a conseillé de me mettre au jardinage, car m'occuper d'une plante sert de substitut au soin que je dois apporter à mon moi profond malmené. Je n'aurais pas le temps de finir ma phrase que déjà il accepterait d'un hochement de tête. Je doute fort que mon frère sache à quoi ressemble du cannabis. Un Saint ne touche pas à ce genre de choses, c'est réservé aux faibles d'esprit. Je lâche un bâillement pour tout dire peu glamour, et regarde de nouveau Jaeg', un sourire éclatant aux lèvres. Pourquoi est-elle là déjà ? Bah, je ne vois pas pourquoi je perdrai du temps à répondre à cette question. Jaeger est ma meilleure amie, elle pourrait décider de camper chez moi toute l'année que je trouverai cela normal. Et vu l'était dans lequel je suis, moins je chercherai à reconstituer le passé, mieux je me porterai.

Je retourne à la contemplation de mon joint. Ce serait drôlement plus pratique si je cultivais ma propre herbe. Il Padrino donne toujours des rendez-vous à des heures improbables et des lieux aussi éloignés que possible. Il dit que c'est parce que dealer est un métier dangereux, et qu'il ne veut surtout pas se faire surprendre. Mais sérieusement, huit heures du matin dans la réserve de la bibliothèque nationale, c'est discret peut-être ? C'est l'heure à laquelle je me couche habituellement, et la première fois qu'il m'a donné rendez-vous là-bas j'ai du demander le chemin à Drake. Il a trouvé ça plus qu'étrange que je veuille aller bouquiner. De toute façon, dealer n'est pas un métier dangereux. Tout le monde fume au Capitole, sauf mon frère évidemment, et je doute fort que sa sainte-nitouche de copine se détende régulièrement un joint aux lèvres. Mais quoiqu'il en soit, s'il se faisait surprendre par une personne autre qu'un client, je doute fort qu'il se ferait dénoncer. Son pseudonyme est lamentable de toute façon. Il paraît qu'Il Padrino est une référence à un célèbre mafieux qui est mort depuis des siècles, ou je ne sais trop quelle imbécillité. Mais tout le monde connaît son vrai nom, être l'époux d'une des hôtesses les plus lamentables de toute l'histoire des Jeux fait de lui une personnalité tout à fait... uhmm... fait de lui la risée des Capitoliens de bonne famille dirons-nous. Sa femme a l'habitude d'organiser des soirées toutes plus ennuyeuses les unes que les autres. La seule fois où l'une d'entre elles est restée dans les annales, c'est lorsque Jaeg' et moi avons détraqué le système de la sécurité de la villa et que tous les invités sont restés prisonniers dans la salle où ils se trouvaient, au milieu d'un enchevêtrement de lasers pour le moins dangereux. Il me semble que la moitié d'entre eux ont fini à l'hôpital, mais je confond peut-être avec la fois où nous avons incendié le jardin. Ou lorsque l'on a déclenché la bagarre du siècle après un petit plan à trois avec l'époux de l'hôte. Cette dernière a fait une crise de folie mémorable et s'est mise en tête de frapper toutes les personnes présentes dans son champ de vision. J'en garde un excellent souvenir.

Qu'allons-nous donc faire ce soir ? Je m'efforce de réfléchir, résistant à l'envie de prendre une nouvelle bouffée du joint. Bon. On a bien du être invitées quelque part, reste à me rappeler où. Ou sinon, j'ai bien du entendre parler d'une fête où nous n'aurons aucun mal à entrer. Les décolletés sont les meilleurs cartons d'invitation qui soient. Après quelques secondes d'intense réflexion, et un mal de tête imminent, je finis par lâcher un maigre souvenir : « Je crois qu'il y aura quelque chose chez Brandon Wyoming ce soir. Tu sais, le mec avec qui tu as couché sous la table de la salle à manger. Enfin, vous avez du vous arrêter en pleine action lorsque tous les invités ont décidé de passer à table. » J'éclate d'un grand rire alors que des images confuses me reviennent en mémoire, puis interromps brusquement ma vague d'hilarité. « Ou c'était peut-être moi sous la table avec lui ? Merde Jaeg', je me souviens même plus. » Je fronce les sourcils, ennuyée par cette perte momentanée de mémoire. Une nouvelle bouffée et ce brusque élan de perplexité disparaît. Je continue d'une voix enjouée : « En tout cas, on ferait mieux d'y aller ! Les jeux vont bientôt commencer, et tout le monde préférera passer ses nuits devant l'écran plat plutôt qu'en soirée. Toi aussi tu seras occupée, avec ton tribut. » Je me rassoies avec difficulté, une moue boudeuse sur le visage. Je suis naturellement lunatique, mais le joint me rend quasiment bipolaire au vu de mes changements d'humeur. Je lâche un soupire bruyant. Jaeger est toute excitée à l'idée de créer les tenues de son tribut. Je ne compte pas faire ma gentille fille, dire que je suis contente pour elle, tout ça. J'aurais préféré qu'elle continue à ne rien faire de ses journées pour tout dire, enfin, si ce n'est passer du temps avec moi. Entre mon frère occupé à son boulot de haut juge, ma meilleure amie qui sera avec l'équipe du district deux, et le reste de la population du Capitole les yeux rivés sur son téléviseur, je ne risque pas de m'amuser beaucoup. « J'espère au moins que si tu croises un tribut mignon dans les coulisses, tu me le présenteras, que je l'envoie au septième ciel avant même qu'il ne soit mort. » rajouté-je avec un sourire espiègle, tout en me penchant pour allumer l'écran plat installé sur le mur opposé à la baie vitrée.

La principale chaîne d'information s'afficha aussitôt. Un reportage à propos de la moisson, évidemment. Je lis rapidement le sujet de la chronique, écrit en petits caractères en bas de l'écran. "Le tribut masculin du district neuf, victime de troubles mentaux ?". Je regarde pour la énième fois le tribut en question hurler son désormais fameux : « TOI ! Porte-toi volontaire pour elle ! S'il-te-plaît ! » à l'encontre de la première fille qui a le malheur de croiser son regard, juste après le tirage de la tribut féminine. Je lâche un rire quelque peu hystérique alors qu'un psychologue commence à entamer son monologue : « Nous ne disposons pour l'instant que de trop peu d'images et de faits pour savoir si ce jeune homme est réellement handicapé ou si ses actes sont la conséquence d'une détresse relative à la Moisson. Les avis sont très partagés à son sujet, certains de mes collègues, particulièrement intéressés par ce cas tout à fait inédit, parlent autant de santé mentale troublée que d'une simple preuve de courage hors-norme. Nous sommes actuellement en train d'analyser... » Je zappe, et tombe sur une émission particulièrement populaire au Capitole en période de Jeux. Composée d'un jury de professionnels de la beauté, elle détermine quels tributs seront le plus avantagés grâce à leur physique. Les producteurs doivent être tout émoustillés cette année. Car, il faut bien l'avouer, on pourrait presque croire qu'on a confondu la moisson avec le casting de Capitol's Next Top Model. Le jury est actuellement en train de débattre à propos du cas du tribut du district deux. Celui de Maël tiens. Le peu d'informations qui parviennent à mon cerveau me font comprendre qu'ils cherchent une idée de l'ampleur de la musculature du jeune homme, à partir des quelques formes que laisse deviner son tee-shirt. Bon courage. Alors qu'ils repassent le tirage du dénommé Titus, je fais remarquer à Jaeg' : « Tu as de la chance sur ce coup-là, je trouve ton tribut très sexy. Tu ne devrais pas avoir trop de mal à lui faire oublier sa blonde. » Je lui adresse un sourire plein de sous-entendus. Qu'elle me présente son plan d'attaque pour se faire ce charmant jeune homme, je n'attends que ça.
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MessageSujet: Re: Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID]   Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID] Icon_minitimeMar 29 Mai - 19:51

J’avais passé la journée avec les stylistes des districts pour les Hunger Games qui approchaient à grands pas. Ouais, à n’en pas douter, c’est ce que je haïssais le plus dans ce nouveau boulot : les réunions barbantes sur l’état des choses, sur les règles (encore pire pour une femme comme moi). Et le pire, c’était que je devais me taper la blondasse de Drake pendant toute la journée : Roseann. Ce que j’ai envie de lui mettre mon point dans sa tronche à celle-là. Pas de quartiers, comme ils disent. Mais en attendant de dévoiler ses infidélités à son malheureux promis, je me sens obligée de lui sourire et de lui adresser de douces paroles ; si vous saviez combien je me les mets profondes … Parce qu’elle, pendant qu’elle se donne du plaisir avec son gagnant du Trois, elle oublie carrément Drake. Et je sais mieux que quiconque que je suis la seule femme digne d’un tel homme (le premier qui dit que je suis la seule à le savoir, je l’étripe). Heureusement, le mariage arrive rapidement, peut-être plus que les Jeux de la Faim : il ne me faut plus que quelques preuves au cas où Drake ne me croirait pas. Après tout, c’est un homme bon, un homme de valeurs : l’homme parfait (forcément, son compte en banque est blindé, comment voulez-vous que je passe à côté de ça ?) qui ne penserait jamais à ce que sa fiancée s’envoie en l’air avec un autre gars. S’il savait, le pauvre. Mais doutez-vous bien que je serais là quand il l’apprendra, avant et après, que je ne le laisserai à personne. Pas même à Acid, ma jolie poupée.

En parlant d’elle, je l’avais rejointe un peu plus tard dans l’après-midi, pour ne pas dire en début de soirée. C’était plus qu’habituel, à croire que je vivais presque chez les Polinster-Rosebury maintenant. Mais avouez que c’est le bon plan : la fille la plus géniale du Capitole, après moi, et l’homme le plus en vogue en ce moment. C’est le jackpot ! Père sera tellement fier qu’il en tuera sûrement un Muet au passage, ou peut-être deux. « Allez, ne le garde pas que pour toi, fais tourner, Acid ! » Ce que c’était bon. J’inhalais cette fumée qui m’envahissait toute entière, louchant à moitié sur ce quoi je tirai une latte alors. Acid était retournée chez son fournisseur habituel et ça se sentait. Je me saisis de la bouteille d’alcool fort qui se trouvait sur la table la plus proche de moi et en pris une gorgée. Quand on fumait quelque chose d'autre, on le sentait. Il Padrino était le meilleur : je ne parle assurément pas de ses histoires de cul, de famille, ni même d’identité (le terme boulet ne le qualifierait que trop bien). Il arrivait toujours à trouver ce qui se faisait de mieux et ce qui savait le mieux nous faire voyager. Je me rappelle qu’une fois, une de mes connaissances m'en fit don, mais d'un autre fournisseur : j'ai compris ma douleur, et je pense qu'elle aussi (croyez-vous vraiment qu'avec Acid on avait laissé ça passé ?). Depuis ce jour, je compris que cet homme avait un talent inné : savoir trouver la bonne herbe n'est pas aisé, aussi bête que cela puisse paraître ; et puis je la laisse faire. C'est vrai qu'Acid et moi, on est comme cul et chemise. Depuis quand ? Je ne saurais le dire exactement, mais ce dont je suis sure, c'est qu'on ne se quitte plus.

J'entends ma blonde parler mais ne fais déjà plus attention, et ce depuis quelques temps déjà. « Ouais, oui, bien sûr, quoi ... » Vous connaissez ces moments chiants mais tellement puissants ? Ceux pendant lesquels vous pensez à quelque chose ou plutôt à rien du tout, et que votre bouche décide de n'en faire qu'à sa tête ? Je viens de vous faire un exemple, imagé, simple et tout. Pour sûr, elle n'y comprendra rien ; avec un peu de chance, Acid se trouve actuellement dans le même état que moi et ne prendra en compte que certains éléments de conversation. Bon, n'allez pas vous dire que je suis une infinie bitch et que je n'écoute rien de ce qu'elle raconte : je n'écoute pas tout, c'est différent. À un moment, je crus percevoir une de ses plaintes, pas nombreuses ni très profondes, mais c'étaient les siennes. Quelque chose comme être abandonnée pendant les Jeux : « Bah, pourquoi tu ne t'es pas proposée comme hôtesse d'un district ? En plus t'aurais voyagé, t'aurais été au coeur de toute cette agitation. Et le pire, c'est que tu pourrais te faire tes tributs comme tu le souhaites. Après, je t'aurais sans doute plainte si tu t'étais retrouvée avec un gosse de douze ans, même si je doute que cela t'arrête ! » Je lâchai un petit rire, accentué par les effets de notre roulée. Puis je tournai la tête, lentement, pour voir au mur les images se mouvoir : et dire que tout Panem a vu ces images. Je m'empressais de lui faire quelques commentaires pointus sur tel ou tel tribut, en n'omettant pas de déjà vanter la carrure de mon prochain modèle. C'est vrai que ce Titus allait parfaitement avec les costumes que mon coéquipier et moi avions imaginé pour les Carrières du Deux. D'ailleurs, je le vois bien gagnant. Raison de plus pour qu'Acid se le fasse, le pauvre petit. Qu'Acid se le fasse ... Je parle comme une nonne prude de bas étage. « Tu ne devrais pas avoir trop de mal à lui faire oublier sa blonde. » Son sourire se fait entendre dans ses paroles. Je reprends brièvement ma respiration et lui sort un bobard tellement gros qu'elle ne le discernerait pas. « Tu m'étonnes, ces grands gaillards ont toujours besoin de réconfort dans de tels moments. Et c'est l'occasion d'apparaître encore plus bestiale que jamais. » Je me laisse tomber sur le lit en souriant narquoisement, et comme une adolescente bourrée avec sa première bière, je scrute le plafond, absorbée. Titus, Mark, Jeoffrey ou encore Paul, ne m'intéressent guère car ce qu'Acid ne sait pas, c'est que je pense à un autre. Bon, un petit ne secret ne peut pas faire trop de mal ; et puis on dira que c'est pour son bien, à cette petite. J'aimerais juste pas qu'elle me mette des bâtons dans les roues, si près du but. Drake est à moi, que vous le vouliez ou non. Alors forcément, je pense ne pas être vraiment à la recherche de quelque homme que ce soit en ce moment. Amoureuse ? Noooon, c'est juste que je me préserve, que je m'habitue à lui être fidèle et tout ça : attendez, je suis persuadée qu'il me comblera, autant avec son compte en banque qu'avec ses prouesses physiques.

Je tourne la tête et observe longuement Acid avant de lui lancer, comme si cela avait été le dernier effort de ma vie, ces chaudes paroles - dénuées de tout sentiment : « C'est dommage que Roseann ne soit pas là, on aurait pu la faire sortir, la prude. » Car la blonde n'était pas là ce soir, et non ! Peut-être que j'étais la seule, mais je savais où elle se trouvait ... et avec qui. Même pas sobre et toujours aussi raisonnable. Jaeg, tu m'épates, princesse. D'un coup, je me lève et fais quelques pas vers la porte de la chambre de mon amie, titubant certainement. Je prends mon air coquin et, feintant d'être encore plus alcoolisée que ce que je n'étais réellement, soumets à mon amie qui semblait arriver à la fin du joint : « Drake ne voudrait pas jouer un peu, lui ? Il va finir vieux avant l'âge s'il reste aussi sérieux, Acid ! » Je me saisis de la bouteille encore à moitié pleine et l'agite sous les yeux de la soeur. Qu'elle me suive, et qu'on s'amuse ! Drake ne tiendra pas longtemps avant de se rendre compte que Roseann ne lui sert pas à grand chose, va.
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MessageSujet: Re: Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID]   Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID] Icon_minitimeVen 1 Juin - 21:06


J’avais passé très clairement ce qu’on pouvait appeler une « journée de merde. » Depuis la moisson, au boulot c’était comme à la guerre ; on ne pouvait pas en placer une sans se faire incendier ou critiquer. J’avais passé plus de douze heures de suite à débattre avec Silver Flickerman, notre nouvelle haut-juge et les autres collègues sur l’avenir de nos petits pions et sur ce qu’on allait en faire dans l’arène. Certains d’entre eux n’arrêtaient pas de se plaindre, en disant que les tributs, les pauvres gamins piochés dans une boule en cristal, était très décevants cette année. Plusieurs d’entre eux avait proposé de les faire exploser par groupe avant qu’ils n’aient le temps de s’entrainer pour qu’on puisse en changer. Evidemment, il était hors de question de toucher à ceux du un, et du deux. Ils étaient parfaits, de beaux carrières comme on en rêvait, et les juges avaient tout de suite aimé leur tact et l’élégance avec laquelle ils s’étaient avancés jusqu’à l’estrade. Il y avait déjà une rivalité entre les deux gamins du 2, visiblement, une histoire d’amour ayant mal tournée, une histoire de vengeance, quelque chose comme ça. Je ne m’y interessais pas vraiment à vrai dire, puisque ceux qui m’importaient le plus, et que j’allais m’acharner à sauver (tout en sauvant mes propres apparences) étaient les pauvres. Les petits qui n’avaient pas eu le choix. La gamine du 4, sauvant sa cousine enceinte, et se retrouvant par malheur avec son cousin en co-tribut, la fille du neuf aussi frêle qu’une crevette, les deux du onze même si le gars était plutôt baraqué, le district huit. La petite du trois, très élégante aussi, avait l’air si fragile. J’adorais mon métier, mais toutes ses morts me paissaient sur la conscience. Pourtant… je ne pouvais m’empêcher de penser que sans ce travail, si je n’avais pas eu la chance de convaincre les autres juges de ne pas automatiquement jeter toutes les mutations sur les faibles…on aurait eu beaucoup plus de mentors que prévu dans les deux premiers district.

En poussant la porte d’entrée de ma maison, je n’avais qu’une envie ; m’écrouler sur le lit et dormir une semaine sans m’arrêter. Malheureusement, il y avait de la musique à l’étage, je l’entendais depuis l’entrée. Qu’est-ce qu’Aciden foutait encore ? Elle était probablement encore avec son double, Jaeger, à se raconter leurs dernières parties de jambes en l’air et la tête qu’avaient fait les mecs quand elles leur avaient dit qu’il était hors de question qu’ils se revoient. Ma petite Aciden…Mon cœur se sera. Pour moi, elle était encore un bébé. Un petit être inoffensif, craintif, la même petite fille du 13, stable et souriante. Elle ne m’avait jamais présenté de copain. Je doutais d’ailleurs qu’elle en ait eu pendant plus de 2 jours. Ou deux heures. Et tout au fond de moi… j’espérais qu’elle était encore vierge, même si je savais bien qu’avec cette trainée de copine, c’était impossible. Je soupçonnais secrètement Jaeg d’être responsable de la débauche d’Aciden. Mon petit bébé à moi.

Je grimpai les marches avec ce même sentiment ; celui de rater tout ce que j’entreprenais. J’avais tellement voulu la protéger de tous ces gens. J’aurai du me douter qu’elle était trop jeune pour me suivre, et qu’elle s’habituera trop vite à l’allure déjantée de ce monde trop rapide. Elle enchainait les gaffes avec sa pseudo-meilleure amie, et tout ce que j’en récoltai, c’était du vomi sur mon canapé en soie. Ça me faisait mal, bien sûr, qu’elle montre si peu d’intérêt pour moi alors qu’elle représentait quasiment toute ma vie (ou du moins, la moitié, à égalité avec Roseann.) Je savais qu’elle m’en voulait. Mais est-ce qu’elle se souvenait au moins de qui elle était ? Je lui avait bien sûr totalement interdit de parler de sa vie antérieure au district 7, de notre petite sœur et de notre court séjour au district 13, et pour ça, je lui faisais confiance. Je savais que pour rien au monde, elle ne voudrait que ça se sache. Ça lui assurerait une descente directe aux enfers et elle deviendrait la risée de tout panem ! Même Jaeger la refoulerait, si l’on découvrait ses origines, et elle le savait aussi bien que moi. Ce rôle d’espion me collait à la peau, et je dois avouer que pour l’instant, la mission était bien lancée.

Attendez, qu’est-ce que c’était que cette odeur d’herbe séchée et de feu de cheminée ? J’avais déjà senti ça avant, mais je n’arrivais pas à mettre un nom sur ce parfum. Des huiles essentielles peut-être ? D’où ça venait ? La musique stoppa d’un coup, et à la place, j’entendis des chuchotements amusés couvrant en arrière-plan, la télé. J’approchai de la chambre de ma jeune sœur en suivant l’odeur et les bruits. Elle n’était pas en train de faire cramer la maison quand même ? J’avais beau trouver des excuses à tout, je n’étais tout de même pas sûr de lui pardonner ça aussi facilement. « J'espère au moins que si tu croises un tribut mignon dans les coulisses, tu me le présenteras, que je l'envoie au septième ciel avant même qu'il ne soit mort. » J’aurai du m’en douter. Mes dents grincèrent en entendant ces paroles, et mes doigts se refermèrent brusquement sur mes points serrés. « Allez, ne le garde pas que pour toi, fais tourner, Acid ! » de quoi parlait-elle, bon sang ? qu’est-ce qu’elles étaient en train de se faire tourner ? J’essayais d’imaginer. Un garçon ? Est-ce qu’elles étaient avec un mec ? Non c’était absurde. Même deux meilleures amies ne s’échangent pas de garçon comme ça, et puis je l’aurai entendu aussi, s’il avait été là. Cette blonde n’était décidement pas de bonne compagnie pour Aciden ! Elle l’incitait clairement à avoir un langage et un comportement inapproprié pour quelqu’un d’un si jeune âge ! Ces jeunes demoiselles ne savaient-elles dont pas que les murs ont des oreilles ? Il y eut un silence de l’autre côté de la porte, et je ne pu entendre que les murmures de la télévision. Le présentateur déblatérait sur le cas des tributs du district neuf. Bon dieu que j’en avais entendu parler d’eux aussi ! Tout le capitole était persuadé qu’il était fou, et qu’il serait amusant de le voir commettre un attentat kamikaze avant l’arène pour qu’il puisse sauver sa belle. (Parce que même si rien n’avait été confirmé, il m’était paru très clair en regardant la moisson, que les deux jeunes étaient raides dingues l’un de l’autre. ) Il était probablement cinglé, et c’était une raison de plus qui me poussait à l’apprécier plus que les carrières dont les filles parlèrent après. Vu comment le 2 avait aussi l’air d’un psychopathe, j’espérais qu’il enverrait paître Jaeger lorsqu’elle tenterait de l’approcher, et à ce moment-là elle comprendrait peut-être qu’elle ne pouvait simplement pas tout avoir en usant de ses charmes. J’avouais bien volontiers qu’elle était très jolie, voir même simplement physiquement parfaite, mais entre une jolie gentille fille et une salope qui ne savait pas garder ses fesses dans sa culotte, le choix était vite fait.

Mon dieu cette odeur me pourrissait les narines. Je commençais vraiment à croire qu’elles faisaient des incantations de vaudou à l’intérieur de la pièce. « C'est dommage que Roseann ne soit pas là, on aurait pu la faire sortir, la prude. » Roseann ? Mon attention revint brutalement sur ce que les deux amies disaient. Je savais que c’était mal, d’écouter aux portes, mais mon instinct de grand frère et de futur mari protecteur était plus fort que tout. Rose n’était pas prude ! Non mais, pour qui se prenait-elle ? Elle ne vivait pas dans mon lit, à ce que je sache. Ma jolie Rose… elle avait du partir au district 3, parce qu’aussi brillante qu’elle était, elle avait voulu accueillir ses tributs rapidement, et apprendre à faire leur connaissance dans le train. Dieu que je l’aimais ! Elle était si attentionnée. « Drake ne voudrait pas jouer un peu, lui ? Il va finir vieux avant l'âge s'il reste aussi sérieux, Acid ! » Qu’est-ce que ?? quoi ? Jouer à quoi ? Mes doigts se levèrent en tremblant sur la poignée de la porte. Devais-je frapper ? Ou entrer sans attendre ? Oh, au diable toutes ses questions, j’étais dans ma maison après tout ! J’ouvris la porte sans un bruit…. Pour découvrir Aciden et Jaeger, en sous vêtement, dans le lit de ma jolie sœurette, les yeux rouges, comme si elles avaient pleuré. Pourquoi auraient-elles pleuré ? Est-ce que ma sœur était triste ? Je ne voulais pas qu’elle se sente mal ici, oh non ! Si elle avait des problèmes, je voulais qu’elle m’en parle ! Mais... Mes yeux se posèrent bien rapidement sur la source de mauvaise odeur dont je cherchais le nom depuis tout à l’heure. Un… un… joint ! Une cigarette remplie de drogue ! De la substance illicite ! Ce n’était pas la première fois que je voyais ma sœur avec ça. Mais… elle m’avait promis d’arrêter, de revenir sur le droit chemin du christ. Déçu, je la contemplai sans rien dire, et je savais d’avance qu’elle allait essayer de se défendre en prétendant une quelconque thérapie prescrite par son psy, ou je ne sais quoi. Jaeger quant à elle… aurait au moins du, en me voyant entrer, avoir la décence de recouvrir son corps avec les couvertures ! « hm, hm… » Je détournai le regard de son corps à moitié dévêtu.



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MessageSujet: Re: Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID]   Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID] Icon_minitimeDim 3 Juin - 15:06


Les yeux fixés sur Jaeger, je réfléchis. Comme quoi, mes neurones ont plus de chance de daigner fonctionner lorsque des substances illicites rongent mon cerveau. Peut-être un certain instinct de survie. Mais oui, mes cellules nerveuses, effrayées à l'idée de se faire bouffer par l'herbe d'Il Padrino, décident de faire quelques efforts en espérant en échange une accalmie. Mes neurones ne sont pas aussi bêtes qu'elles en ont l'air finalement, elles ont juste besoin de leur petite dose d'adrénaline. Je souris bêtement, croise à nouveau les yeux bleus de Jaeg', et m'efforce de me rappeler sur quel sujet mon système nerveux s'était-il lancé. Avant que j'ai eu le temps de mobiliser mes maigres capacités cérébrales pour retrouver la mémoire, elle m'interromps avec un de ses adorables gémissents. « Allez, ne le garde pas que pour toi, fais tourner, Acid ! » Ses doigts se referment sur mon joint, et après avoir apprécié quelques secondes la marchandise d'Il Padrino, elle prend une rasade d'alcool fort. Rien ne l'arrête jamais. J'hésite quelques secondes à l'imiter, quoique je sache pertinemment que le mélange de drogue douce et d'alcool n'a jamais été très concluant chez moi. Des migraines particulièrement douloureuses me clouent au lit toute la journée qui suit, et je prends à chaque fois la décision d'arrêter au moins un des deux. Résultat, je tiens une semaine en me contentant de quelques bouteilles, puis reprends une petite cigarette artisanale. Nouvelle migraine douloureuse, nouvelle décision ridicule, énième cercle vicieux. Je décide d'attendre encore une heure ou deux avant de prendre quelques gorgées, que les effets du joint se dissipent un peu, et commence à réfléchir à l'endroit où je pourrais laisser libre cours à toutes mes envies. C'est presque si je ne pense pas à voix haute, au vu des imbécillités qui franchissent mes lèvres et le peu d'intérêt que m'accorde Jaeg'.

Les quelques mots qu'elle daigne lâcher suffisent cependant à me réjouir de ne pas être seule à m'ennuyer au fond de mon lit, quoique cela ne m'arrive que très rarement. Ou à la limite, je me retrouve parfois à m'ennuyer, mais à deux, et dans le lit d'un autre. Après tout, elle et moi sommes comme inséparables, et il est rare qu'elle soit invitée à des réceptions où je ne vais pas moi-même. Et même dans le cas où elle me laisserait seule, je n'aurais aucun mal à me trouver un peu de compagnie. Mais maintenant que j'y réfléchis, avec les Jeux qui approchent... la compagnie un tant soit peu intéressante sera beaucoup plus difficile à trouver. Je lâche une plainte que je tente de faire passer pour une simple constatation, mais Jaeg' n'est pas dupe. « Bah, pourquoi tu ne t'es pas proposée comme hôtesse d'un district ? En plus t'aurais voyagé, t'aurais été au coeur de toute cette agitation. » Je lui lance mon meilleur regard "Tu te fous de moi ?" disponible dans ma large panoplie. Elle n'est pas sérieuse tout de même ? Je n'ai peut-être pas de grands projets d'avenir, mais ils sont déjà plus glorieux que devenir hôtesse d'un district. Passer pour une énième cruche du Capitole devant tous les districts ne me réjouit pas plus que ça. Jaeger ne semble pas remarquer ma réaction car elle continue sur sa lancée. « Et le pire, c'est que tu pourrais te faire tes tributs comme tu le souhaites. Après, je t'aurais sans doute plainte si tu t'étais retrouvée avec un gosse de douze ans, même si je doute que cela t'arrête ! » Je ne peux retenir un rire. Voilà qui est beaucoup plus réjouissant. Levant les yeux au ciel, je ne peux m'empêcher de déclarer tranquillement : « Si par malheur je devenais un jour une de ces connasses ambassadrices du Capitole... Il est vrai que je culpabiliserais toute ma vie d'avoir laissé un pauvre gamin mourir sans avoir connu certains plaisirs... charnels. » Je me passe la langue sur les lèvres, accompagnant mes paroles d'un haussement de sourcils significatif. Evidemment que je ne compte pas m'envoyer en l'air avec un tribut de douze ans, je pourrais presque être accusée de viol. Et je doute fort que Jaeger en ait elle aussi la moindre envie. Mais c'est ainsi que cela fonctionne entre elle et moi. On ne raconte que des conneries, on réalise la plupart d'entre elles, les autres disparaissent de notre mémoire aussi vite que la bonne herbe disparaît d'un joint. Je me saisis d'ailleurs de celui que Jaeg' a toujours entre les lèvres, et en tire une énième bouffée. Après avoir lâché un nouveau commentaire sur la possibilité non négligeable qu'un des charmants jeunes tributs finisse dans mon lit, j'allume la télévision.

Alors que je tombe sur une chaîne présentant le tribut de mon amie, elle commence à s'épancher, grisée par le physique idéal de son tribut, dans le jargon de son métier. Pour tout dire, je ne comprends pas deux phrases. Mais elle semble tellement épanouie que je ne l'interromps que pour lui faire remarquer ses chances de passer du bon temps avec le délicieux Titus. « Tu m'étonnes, ces grands gaillards ont toujours besoin de réconfort dans de tels moments. Et c'est l'occasion d'apparaître encore plus bestiale que jamais. » Je lui renvoie son sourire railleur alors qu'elle s'étale sur le lit. Jaeger peut avoir tous les mecs qu'elle veut. C'est tellement évident. Elle pourrait être complètement attardée, ennuyeuse à mourir ou plus coincée que Roseann, son corps de rêve suffirait largement à attirer tous les hommes présents dans un rayon de cent mètres. Ou deux-cent. Je ne vais pas le cacher, je suis jalouse d'elle. Non pas que j'ai honte de mon physique mais... Enfin... Aussi jolie puis-je être, je n'atteindrais jamais la beauté de Jaeg'. Peut-être jouons-nous dans la même catégorie, mais elle a sans aucun doute quelque chose de plus. Il est vrai que j'ai un visage plus enfantin que le sien, j'ai gardé mes joues rondes et mon sourire de poupée. Je retiens un soupir, et reporte mon regard sur l'écran plat. Je retourne à la première chaîne, qui me déridera certainement plus facilement que les interrogations capitales des présentateurs sur le tour de taille de Titus. La chronique sur le tribut du 9 est terminé, et la nouvelle cible des journalistes est désormais le jeune homme du 11. "La consommation abusive de porcs entraînerait une transformation physique irréversible." Je plisse les yeux, me demandant si j'ai correctement lu le sujet du reportage. Une journaliste entame son monologue d'une voix passionnée. « Le porcinet. Voilà comment les mauvaises langues du Capitole, voire même l'ensemble des habitants, surnomment déjà le jeune Ezea Skeibury, représentant du district 11 aux Jeux de la Faim. » Une caméra zoome sur le visage du tribut en question, et je m'efforce vainement de trouver quelques ressemblances entre le blondinet et un cochon. J'ai du mal à croire que l'actualité soit ennuyante au point de devoir s'intéresser à des sujets comme celui-ci. « Une peau curieusement rose, un visage rondouillet, des muscles qui, selon certains, ne seraient que de la chair bien grasse aussi délicieuse que celle d'un bon porc... Quelques observateurs impitoyables auraient même décelé une queue en tire-bouchon sous le pantalon du jeune homme. Tout semble destiné à donner raison aux quelques scientifiques qui travaillent depuis plusieurs années sur la viande consommée dans les districts. Modifiée génétiquement, celle-ci pourrait provoquer chez les humains qui en abusent des mutations tout à fait surprenantes qui conduiraient à une ressemble certaine avec un cochon. Certains continuent de... » J'esquisse un rictus désespéré. Je ne suis pas bien intelligente, et défoncée en plus de ça, mais bien consciente que cet Ezea ne peut être un grand amateur de jambon. District 11 vous avez dit ? Depuis quand les gens du 11 mangent de la viande, et pire, consomment abusivement du porc ? Qu'ils le surnomment porcinet si c'est leur choix, quoique je le trouve fort à mon goût, mais qu'on n'aille pas l'associer à ces histoires de transformation en bête de ferme.

Je sens le regard de Jaeg' sur ma nuque. Me tournant vers elle, je l'interroge d'un haussement de sourcils, alors que ces quelques mots franchissent ses lèvres : « C'est dommage que Roseann ne soit pas là, on aurait pu la faire sortir, la prude. » Je lâche un rire bref et clair, l' idée de voir un jour une Roseann pompette ne pouvant que me réjouir. Mon frère est loin d'être un débauché, mais j'aurais préféré le voir avec une fille un peu moins coincée que cette désespérante styliste. « Drake ne voudrait pas jouer un peu, lui ? Il va finir vieux avant l'âge s'il reste aussi sérieux, Acid ! » Jaeger, debout au milieu de la chambre, secoue la bouteille d'alcool. L'idée serait à vrai dire fort tentante si la cible de son petit jeu n'était pas mon frère. Mes pensées me reviennent en mémoire. J'aurais préféré le voir avec une fille un peu moins coincée. J'imagine ce qu'aurait été ma vie si la future femme de Drake avait été élevée à la même école que Jaeger. Aheum. La jolie blonde qui se tient devant moi est fabuleuse quand il s'agit de s'amuser, mais, je ne vais pas me mentir, une vraie salope en général. Je ne vaux pas mieux, certes... ou peut-être que si ? Je n'ose imaginer ce qui se passerait si Drake tombait dans les filets d'une fille comme elle. Mon Drake. Il m'appartient. Il a toujours été à moi. Je daigne le prêter à Roseann car je vois mal comment une sainte-nitouche pareille pourrait le blesser un jour. Heureusement que Jaeger ne semble pas particulièrement attirée par lui. Finalement, le fait que Drake ne soit pas un bon vivant est une excellente chose, il ne devrait pas plaire au type de filles que je crains le plus. Et que je n'hésiterai pas à détruire si elles daignaient tenter quoique ce soit avec mon frère.

La porte s’entrouvre délicatement, mais le mouvement suffit à me faire lever les yeux. Le grand avantage du joint, hormis, bien évidemment, sa délicieuse tendance à faire planer, est bien l'étonnant développement des sens qu'il provoque. Mon Dieu. Drake. Ici. Maintenant. Devant moi. Devant nous à vrai dire. Je croise le regard de mon frère, et ait l'impression que ses yeux sombres sont une fenêtre ouverte sur ses pensées. Après tout, mon frère est une des rares personnes qui ne mène pas un double jeu. Ou plutôt si, il en mène un, et un gros, mais pas avec moi. C'est quelqu'un de vrai, de sincère, et je le connais tellement bien que je peux lire en lui avec autant de facilité que s'il exprimait ses pensées à voix haute. Son regard se pose d'abord sur mon visage. Première étape. Il semble inquiet. Pourquoi n'est-il pas en colère de voir mes pupilles dilatées, mes yeux rougis ? L'évidence s'impose à moi : mon frère est bien trop vertueux pour avoir déjà fumé un joint et en connaître les symptômes. Peut-être croit-il que je suis blessée. Je le vois presque se précipiter vers moi et me serrer dans ses bras, me demander où j'ai mal, déposer un baiser sur mon front. Comme quand je n'étais qu'une gamine. Mais ses yeux baissent d'un cran. Deuxième étape. Je suis son regard, tombe sur le joint, remonte jusqu'à son visage. Surprise ! Il a l'air conscient que ce n'est pas une simple clope. Je lâche un rire étouffé, quelque peu déplacé au vu de la situation. Et si mon frère avait déjà touché à ce genre de drogues ? Après tout, ce n'est pas trop fort, et stressé comme il l'est par son travail... Il me fixe de nouveau d'un air peiné. Troisième étape, très brève, car ses yeux se posent désormais sur Jaeg'. Quatrième étape. Jaeg'. Belle plante en sous-vêtements presque transparents, plantée au milieu de la pièce. Les miniscules bouts de tissus supposés cacher son intimité ne remplissent pas correctement leur fonction. « hm, hm… » J'observe Drake tourner la tête d'un ai gêné. Ses joues rosissent à vue d'oeil, et je me retiens avec difficulté de baisser les yeux vers une partie plus secrète de son anatomie, au cas où il y aurait une manifestation significative là-bas. Après tout, même fiancé, il est normal qu'il soit attiré par une beauté telle que la fille qui me tient lieu de meilleure amie. Mais il reste mon frère, et je préférais qu'il la trouve repoussante pour tout dire.

Je me mets en tête d'aller couvrir ce beau petit corps, et tire sur la première chose qui croise ma main. Merde. Bête comme je suis, au lieu d'empoigner une couverture, je viens de faire tomber les stores de bambou clair. On s'en contentera. Je quitte le confort de mon lit, parvient à ne pas trébucher -il ne faudrait pas que mon frère m'imagine qu'en plus d'être défoncée, je suis déjà bourrée- et me glisse derrière Jaeger. L'enveloppant du store, sans doute moins agréable qu'un drap de soie, j'en profite pour la serrer affectueusement dans mes bras tout en offrant un sourire angélique à mon frère. « Tu sais Drakounet... ce n'est pas parce que nous partageons les mêmes gênes que le respect de l'intimité ne s'applique pas chez nous, je me trompe ? » L'emploi de ce petit surnom tout à fait ridicule devrait suffire à le faire fondre. Je retourne vers le lit, espérant que Jaeg' n'en profitera pour se dévêtir de son nouveau manteau, et saisit le joint qui a laissé de vilaines traces sur la couette. Peu importe, je reviens vers Drake, le pousse gentiment vers la porte et, lui glissant le joint entre les lèvres, ajoute « Comme ça tu peux t'assurer qu'on ne fera plus de bêtises. ». Alors que je m'apprête à refermer la porte, une idée affreuse me traverse l'esprit, et je m'empresse de retirer la cigarette artisanale de sa bouche. « Après réflexion, je ne voudrais pas que tu t'étrangles en l'avalant, alors tu vas le garder bien sagement à la main, d'accord frérot ? » Drake n'est-il pas comme un de ses petits enfants qu'il faut toujours surveiller ? Je dois m'assurer qu'il n'ait pas une soudaine envie d'ingurgiter son nouveau jouet. Des fois, il m'arrive de penser que j'aurais pu être l'aînée. Heureusement que je ne remplis pas ce rôle. Dieu que c'est agaçant de devoir être responsable !

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MessageSujet: Re: Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID]   Life may not be the party we hoped for ✘ [JAEG & DRAKE & KYLE & ACID] Icon_minitimeMar 5 Juin - 17:57

Je m’étais approchée de la porte de sa chambre, alors que je continuais toujours à parler à Acid. Il m’arrivait souvent, ou devrais-je dire, il nous arrivait souvent de nous occuper avec des conneries. Vous savez, ce genre de mots, de phrases, de conversations totalement farfelus mais qui peuvent nous tenir éveillées toute une nuit avec bien plus que la dose réglementaire d’alcool dans le sang, et plus de joints à notre actif qu’on ne pourrait l’imaginer. Tout le monde sait que le Capitole sait jouir de ses biens, et qu’il représente à la perfection la société de consommation, de luxe et de pintades (les pintades étant ce qui illustre au mieux les gens comme Acid et moi, et toutes ces autres hystériques qui n’ont que deux réelles passions : le gain et la passion). Je ne doute pas une seule seconde que je sois prise pour la dernière des imbéciles, comme la jolie blonde qu’on pourrait ranger dans un coin si jamais elle n’était pas aussi fougueuse que je le suis, et surtout comme celle qu’on pourrait croire d’insensible peste égocentrique. Bon, il est vrai que je ne peux pas réfuter tous ces points-là, mais des fois, j’aurais aimé qu’on me regarde autrement. Qu’on se dise, merde, c’est qu’elle en a dans la tête et dans le cœur, Jaeg. Mais visiblement, je ne suis pas prête d’avoir un tant soit peu de cet égard. Après, vous me direz sans doute que si j’avais fait un peu plus d’efforts dans ma vie, je n’aurais jamais été cataloguée aussi rapidement comme la salope de luxe (du Capitole, attendez). Si j’avais affiché de grands sourires comme ceux de Roseann (ce que je fais, mais sans doute pas avec les mêmes intentions que la sainte-nitouche), que j’étais apparue comme une femme lettrée et aimante … Un homme comme Drake aurait pu un jour poser les yeux sur moi, et non sur mon corps simplement.

Ce sont ses beaux yeux bruns qui me firent retomber encore un peu plus dans mes pensées, alors que j’étais déjà partie bien loin. Encore un des effets de cette bonne herbe. Un jour, j’en étais arrivée à une triste conclusion : j’aurais pu être la dernière femme à vivre avec lui sur Terre, qu’il aurait préféré devenir gay. La Jaeg telle que je le suis, ou en tout cas, l’était depuis peu, ne l’intéresse pas du tout. Une dévergondée, fille à papa, qui passe son temps à se faire plaisir avec Acid – sa petite sœur chérie, qu’il aimerait voir pure et tendre jusqu’à la fin de ses jours … Bien sûr. Mais j’avais toujours en moi cette partie exceptionnellement délicieuse, encore plus que mon corps divin, quelque chose qui m’empêchait de devenir quelqu’un de sombre comme Kieran ou de faible comme un cochon de District : j’avais une détermination à toute épreuve. « hm, hm … » Ses petits raclements de gorge me firent doucement sourire (ouais, j’avais l’impression d’être au ralenti, à ce moment-là). Etait-il gêné ou bien simplement horripilé de me voir déambuler chez lui en sous-vêtements ? Sans douter trois quarts d’heure, j’aurais immédiatement penché pour la première proposition. Mais imaginez deux secondes : si Acid était sortie, j’aurais été seule, quasiment nue sur le lit, alors que ce bel Apollon serait entré. J’aurais d’abord joué la sainte, étonnée d’avoir été surprise alors qu’elle se procurait sagement du plaisir et … Aucun homme ne résiste à ce genre d’invitation, aucun, à part Drake. Je suis sûr qu’il m’aurait lancé un oreiller et m’aurait incendié, comme si j’avais été une femme ayant tué ses cinq enfants. Toutefois, je pense garder cette idée au chaud, rien pour voir l’effet que ça lui aurait fait. Au moins, son attitude présente me permets de penser que je ne le laisse pas si indifférent que cela ; en tout cas, pas mon corps. Je le fixe, toujours aussi intensément – tant pis, je ferais passer ça sous un mauvais point des substances ingurgitées aujourd’hui – et incline lentement la tête à droite, mordillant doucement le coin de ma lèvre inférieur. Même les femmes ne résistent pas longtemps à mes atouts de séduction, et cela, je peux vous le garantir.

Puis Acid me ramena à la réalité. Sans rire, je n’aurais pas été devant son frère, je lui aurais sûrement fait sa fête le lendemain. Cependant, je gardais mes yeux posés sur Drake, ne montrant pas grand signe de surprise – simplement peut-être un sourcil légèrement haussé. « Tu sais Drakounet... ce n'est pas parce que nous partageons les mêmes gênes que le respect de l'intimité ne s'applique pas chez nous, je me trompe ? » L’étreinte d’Acid me fit mollement tourner la tête vers la gauche, essayant d’attraper un de ses regards à travers mon épaule. La mignonne. Je sentais ce rideau bas de gamme sur ma peau délicate, mais ne broncha pas. Ce n’était pas le moment d’apparaître aigrie, oh ça non : ça aurait réduit mes chances à … pas grand-chose. Je laissais percevoir ma dentition, que je m’appliquais chaque jour à rendre plus blanche que jamais (imaginez-vous quelle tête j’aurais, avec tout cet alcool et cette fumette, sinon ?) pour remercier ma petite blonde. Qui était également la petite blonde du grand brun qui se trouvait devant moi, en effet. Sans être dans l’esprit d’Acid, je me doute bien qu’elle a dû se sentir un peu … penaude. Bon, ce n’était pas non plus la première fois qu’elle se faisait prendre avec des produits illicites, non plus ; mais à force de la côtoyer, je sais que l’avis de son frère est important pour elle. Il faut dire que ce gars n’est pas comme les autres. D’ailleurs, je me demande à présent qui est plus prude entre Drake et Roseann. J’eus vraiment envie de faire tomber le rideau qui me servait de toge et de lui demander s’il me préférait avec ou sans. Tant pis, j’attendrais patiemment une heure plus tardive, rien ne presse aujourd’hui. Ensuite, vint l’instant où je bénis Acid, où je remerciai sa mère (dont je n’avais jamais encore entendu parler bizarrement) d’avoir mis au monde une si belle pépite, et une si bonne amie. Sans elle, je n’aurais sans doute jamais pu voir – ne serait-ce qu’une fraction de secondes – Drake avec un joint dans le bec. Il est tellement sérieux que j’eus moi-même un choc. « Après réflexion, je ne voudrais pas que tu t'étrangles en l'avalant, alors tu vas le garder bien sagement à la main, d'accord frérot ? » Je ne pus m’empêcher de rire. Acid avait tout à fait l’air d’une mère prenant soin de son enfant.

Je n’attendis pas bien longtemps pour m’approcher de l’autre jolie blonde de la pièce et me baisser à la hauteur de sa main. Je vins délicatement poser mes lèvres sur cette roulée quelle venait d’enlever de la bouche de son frère et en pris une bonne inspiration. Je me redressai, lançai un regard presque aguicheur à l’homme devant moi avant d’expirer un bon coup en direction du plafond. Je me rendis compte après un moment qu’Acid non plus, n’avait pas de quoi se vêtir : je la monopolisai alors en l’enroulant avec moi dans ce chiffon qu’on méprendrait probablement avec un tapis. Je reposai ultimement mes yeux sur lui et lui adressai enfin ces quelques mots : « Ne me dis pas que c’est la première fois que tu en tiens un entre les lèvres … » et ajoutai « … de joint, je veux dire. » J’avais pris soin d’ajouter ces derniers mots, ayant peur d’être mal comprise (on ne sait jamais, avec Drake). D’ailleurs, cela n’avait rien avoir, mais je me demandais s’il me connaissait. Vous me direz que c’est une question idiote, étant donné que j’ai passé presque tous les jours de ces dernières années chez les Polinster-Rosebury, mais je voulais dire vraiment. Je n’allais pas jusqu’à vouloir savoir s’il pensait réellement que j’étais une salope ou pas, non, mais plutôt s’il savait ce que je faisais dans la vie, ce que j’aimais faire avec sa sœur (à part ruiner et tout éclater), ou encore qui était mon mère. Puis je me trouvais idiote, puisque mon père n’était décidément pas inconnu dans l’univers des Jeux de la Faim, et sûrement pas au Capitole. Une vraie fille à papa, je vous jure.

« Je suis sure que Roseann s’amuserait bien avec nous. C’est une gentille fille, mais il ne faudrait tout de même pas qu’elle s’ennuie, la pauvre. Tu ne penses pas, Acid ? » Je lançai un petit sourire farceur à mon amie et m’enfonçai un peu plus dans un mensonge sans égal : « Je suis sure qu’on pourrait lui organiser une belle fête d’enterrement de vie de jeune fille, tu sais. Acid pourra te le confirmer, il n’y a pas mieux qu’une Korseska pour animer une fête. » Je finis mon discours sur cette petite phrase, sans trop savoir à quoi m’attendre. S’il aime tant sa Roseann, il la laisserait s’amuser avec nous – même si je ne suis sûrement pas la personne la mieux placée pour lui faire du bien. Ensuite, je m’occuperai de lui, et ce, pour le restant de nos jours.
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