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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| what i am supposed to do ? (kathleen) | |
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Auteur | Message |
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Aiden S. Bregstone △ correspondances : 1696 △ points : 2 △ multicomptes : - j. baÿs-galor △ à Panem depuis le : 09/10/2011 △ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées. △ âge du personnage : - vingt-quatre ans. △ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie
| Sujet: Re: what i am supposed to do ? (kathleen) Mer 30 Mai - 15:59 | |
| Nous revoir ainsi tout les trois ensemble remonte en moi des souvenirs que je pensais enfouis depuis bien trop longtemps. Tout ces instants passés à détourner les règles, à se jouer de la vie parce que nous étions assez insouciants pour croire que rien n'arriverait jamais à nous séparer, à rire à gorge déployée dès que une occasion cocasse se présentant, et même à rire pour rien quelques fois. Ces souvenirs s’initie en moi lentement, comme pour ne pas me faire trop mal, ils attendent le moment opportun, parce qu'ils savent que j'ai encore du mal à croire ce que je vois. Billie, elle ressemble tant à ses sœurs, elle à la fougue de Rumer, que je pourrai reconnaître entre mille, mais aussi cet instinct de protection qui me rappel tant Avalon. J'ai encore bien du mal à la regarder dans les yeux, j'ose croire que c'est à cause de sa soudaine résurrection, si longtemps après l'avoir vu mourir en direct, pourtant ça n'est pas cette peur qui m'angoisse mais le fait que, quand mon regard se plonge dans le sien, ça n'est pas elle que je vois mais sa jeune sœur. Alors je ravale ma frustration et mon envie de fuir à toute jambe cet endroit pour la retrouver coûte que coûte, ils ne me laisseraient pas partir dans cet état de toute façon, je suis bien trop faible pour faire quoi que se soit. Mes yeux se ferme et j'entends la voix de Kathleen, de mon amie avec qui j'avais prévu de faire les quatre cents coups pour prouver aux yeux de tous que nous n'allions pas nous laisser faire. Je regarde ces deux femmes, qui on bien grandit depuis tout ce temps mais qui, à mes yeux, restent ces gamines du district neuf avec qui j'ai partagé mon enfance. Les deux jeunes femme se chamaillent, m'arrachant un sourire, sincère, joyeux, rêveur, presque nostalgique de ces instants d'enfance qui me paraissent si loin. « Tu me brises mon petit cœur, là. » Il semblerait que Billie ait gardé cette âme d'enfance, joueuse comme elle l'était autrefois, et je ne peux m'empêcher de sourire de nouveau devant la bataille que se livre mes deux amis. « Tu devrais avoir honte Katlheen Harper. » Mes mains se portent sur les épaules de la jeune blonde, comme pour essayer de la réconforter mais aussi pour m'assurer de nouveau que je suis pas plongé en plein rêve. « Bouhou pauvre petite chose. » La jeune femme prend un air enfantin tout en imitant une voix de gamine qui ose sur mes lèvres un nouveau sourire, à force on pourrait sans doute croire que je suis heureux, et ça me fait du bien, d'être simplement heureux.
Il m'est impossible de mentir à la jeune Sweenage, même dans le cadre d'une simple chamaillerie, parce que je n'ai été un très bon menteur et que de toute façon elles ne peuvent pas grand chose contre moi. Katlheen semble touchée par ma rélévaltion et me fusille du regard tandis que je hausse les épaules en affichant une moue désolée, et quant bien même Kath n'apprécie pas le fait que j'ai vendu la mèche si facilement, je sais qu'à mes côtés Billie se pavane gaiement. « Ouais peut-être. Mais c'est pas une raison ! » Mes yeux se portent de nouveau sur mon assiette de purée, du moins elle en à l'appellation mais certainement pas le goût, tandis que Billie clame haut et fort qu'elle est la plus mature de nous trois, ce que à quoi Kathleen et moi nous empressons de répondre avec une indignation bien exagérée. La jeune brune m'accorde un regard confiant tout en me pointant du doigt, signe qu'elle est en accord avec mes propos, mais nous savons pertinemment que si Billie n'avait pas été là quand nous quittions les limites du district il y aurait eu de grandes chances pour nous de nous faire pincer. « Parfaitement ! Une mauvaise influence. Qui c'est qui avait toujours des idées douteuses et des plans farfelus ? Moi, je suivais pour tempérer et calmer le jeu parce que, vous connaissant... » Je pose mes couverts d'un air indigné devant mon assiette et tente d'avaler au plus vite ce qu'il me reste dans la bouche. Mon regard se porte sur la jeune blonde qui fronce les sourcils comme pour nous convaincre qu'elle à entièrement raison et que Kathleen et moi étions les premiers responsables de nos moult sorties non autorisées. « Kathleen avait les plans douteux et moi j'avais assez de confiance en elle pour l'écouter, et puis t'avait qu'à pas nous suivre, d'abord. » Je lui agite ma fourchette sous le nez, comme pour lui faire voir qu'il ferait mieux de ne pas répondre à mes paroles, un sourire moqueur sur mes lèvres. « Hey ! Me regardez pas comme ça ! J'y suis pour rien si j'ai toujours eu cette capacité naturelle à attirer les problèmes ! » Mon rire se mêle aux bruits environs tandis que je laisse tomber ma fourchette sur le côté de mon plateau, il faut dire que les propos de mon amie n'étaient que bien trop vrais, combien de moi m'étais-je fais disputer par mon père car je rentrais à des heures trop tardives, il faut dire le temps passait bien trop vite en leur compagnie. « Il faut dire qu'on était une belle bande d'emmerdeurs. » Je leur souri, presque naturellement, tandis que mon regard s'évade pendant quelque instant, l'un des signes que mon instabilité est toujours présente malgré tous mes efforts pour la combattre.
Alors que mon attention se reporte sur mes deux amis je me mets à clamer mon innocence à mon tour, le dos droit et le torse bombé comme dans une mauvaise imitation tandis que Billie fait semblant de s'étouffer avec sa pomme et que Kathleen me lance un regard empli d’ironie. « Sage ? Toi ? Tu plaisantes ! T'es le plus infréquentable de nous trois... après Kathleen. » Mon rire s'élève de nouveau dans le réfectoire tandis que la jeune brune s'insurge contre les paroles de notre amie, c'est une si belle façon de recommencer à vivre que de se trouver entouré de deux amis proches que l'on pensait perdues. Katlheen arrive parfaitement à jouer la comédie, s'en presque authentique et, quelques fois, je me demande si les paroles de la vexent pas plus qu'elle le dit. Je me perds dans mes pensées tandis que la voix de mon amie me tire de ma léthargie soudaine. « Vous me rejetez parce que je suis la seule pas blonde de la bande c'est ça ? Vous pouvez me le dire hein. Je peux comprendre. » Un sourire, nombreux depuis leur arrivées, s'étire sur mes lèvres. Il est vrai que l'on pourrait croire Billie et moi de la même famille, avec notre peau pâle, nos yeux clairs et nos cheveux blonds, après tout je l'ai toujours considérée comme une sœur, la sœur que je n'ai jamais eu. « Je ferai pareil à votre place hein. Tant pis, je vais... Heu je vais aller avec Blackbeard, et vous laisser dans votre secte de blonds. » Elle se penche légérement sous la table afin de caresser son chien qui quémande toujours de la nourriture, la gueule bien ouverte et la langue pendante. « Je suis sur qu'on peut te faire une petite place dans notre secte, et puis envisage de te faire une teinture, qui sait. » Je hausse les épaules en essayant d'imaginer Kathleen en blonde clair, chose qui me déplaît du fait que je l'ai toujours connu avec ses cheveux d'ébène. « M'en fous : Aiden sera toujours de mon côté, hein, hein, hein ? » Billie accentue chaque « hein » par un coup de coude dans mon flanc, mes muscles se crispent dans l'attente d'une blessure qui se réveillerait soudainement, et pourtant la jeune femme semble comprendre puisqu'elle n'appuie pas directement son coude contre ma peau. Mes muscles se relâchent et je lui adresse un maigre sourire, cherchant un moyen de me tirer de cette situation étrange. « Comme tu essaie de le corrompre ! J'halluciiiiiiine ! » Les paroles de Katlheen m'arrache un nouveau sourire alors que je sens les muscles de mon corps qui se détendent peu à peu. « Je suis fils de maire, par conséquent je ne prend pas parti. » C'est la première fois que j'évoque mon père en public, presque inconsciemment, et mes propres paroles me font mal, comme si une épée de Damoclès – que j'avais retenue depuis bien longtemps – s’effondrait sur mon corps.
Me revoilà plonger dans les limbes de mon propre esprit, c'est comme si je n'arrivai pas à revenir vers mes deux amis, comme si mes souvenirs et me regrets m'empêchaient de remonter à la surface. Je suis de nouveau perdu face à la vie qu'on m'offre, face à l'absence des gens qui me sont chères, son absence. L'aboiement du chien de Kathleen me tire de mes pensées bien trop sombres, je remonte lentement à la surface pour me retrouver avec les deux jeunes femmes qui me regardent à tour de rôle. « Mets-lui une muselière ou quelqu'un risque de le prendre pour cible mouvante. » Je souris à l'unisson de la jeune blonde bien que j'apprécie la présence de cet animal, il ne semble pas méchant et puis d'aussi loin que je me souvienne il à toujours été un sacré partenaire de chasse pour Kath et moi-même. « Laisse le s'exprimer, sinon j'te jure que je le lâche sur toi. Et tu sais à quel point il est affectueux. » Affectueux était bien le mot juste, il faut dire que Blackbeard s'est toujours montré enchanté par la présence des autres. « C'est un signe d'amour Billie, je suis sur qu'au fond tu l'adores ce chien. » Je lui adresse un regard moqueur tout en battant de cils comme un névrosé, ça fait un bien fou de se laisser aller à tant de pacotilles, de ne plus avoir a penser au pourquoi du comment et aux erreurs du passé. Katlheen exprime une jalousie enfantine quant au fait que Billie sera de moins en moins apte à s'occuper d'elle, après tout avec sa montée en grade il fallait s'attendre à ce qu'elle ait de moins en moins de temps pour les autres, pour nous, mais je sais que cette jalousie n'est qu'une moquerie comme tant d'autre, ce pourquoi je hisse un nouveau sourire sur mes lèvres. « Guérisseuse. Et puis, il y en a dont je m'occupais avant même que tu n'arrives, alors c'est plutôt à ceux-là de faire une crise de jalousie. Premier arrivé, premier servi comme on dit. » Billie insiste sur le premier mot, comme pour nous faire bien comprendre que son poste à une très grande important pour la hiérarchie du district treize, moi qui n'y connais rien en matière de médecine je la laisse s'insurger contre Kath sans un mot, les yeux rivés sur mon assiette. « Roh joue pas sur les mots tu veux ? Guérisseuse, infirmière. Vous maniez toutes des seringues et vous traumatisez vos patients de la même manière avec ! Et non, j'suis pas d'accord. C'est les copains d'abord. » Ces mots me projette dans l'infirmerie, ma demeure depuis mon arrivée ici, et sur le fait que je n'ai toujours pas accepté l'aide des médecins quant à mes cicatrices. « Elle à pas tord, vous faites tous peur de la même façon. » J'arque un sourcil en pointant légèrement Kath du doigt, bien que je ne parle que de propre expérience il est vrai que peu de gens se sentent heureux en la présence d'un médecin quelconque.
Je me place ensuite entre les deux jeunes femmes, comme quand nous étions enfants et que je tentais – toujours en vain – de mettre un terme à leur chamaillerie en m'opposant à l'une mais également à l'autre. « C'est elle qui a commencé ! » Kathleen prend la parole et je sais pertinemment que Billie n'en pense pas moins, ces jours passés, notre enfance à nous trois, me remontent directement dans l'esprit et je ne peux m'empêcher de sourire, comme si je venais de remarquer la présence de mes deux amis. « Je ne veux pas le savoir. » J'appuie mes mots en les pointant du doigt à tour de rôle, l’œil vif, dans l'attente qu'une des deux s'insurge contre ma personne. Et pourtant, mes deux amies m'indiquent que je ne serais plus jamais seul dans cet endroit puisqu'elles sont à mes côtés à présent. Cette pensée me rassure et réchauffe mon cœur bien trop fatigué par tant d'effort menés pour me sortir de ma léthargie. « Pas sûre que tu dises encore ça quand ça deviendra limite du harcèlement. Mais soit. » « De toute manière, t'aurais pas eu le choix. » Les deux jeunes femmes parlent presque en même temps et sur le même ton, ce qui m'arrache un énième sourire et me fait quelque peu monter le rouge aux joues, après tout je n'ai plus l'habitude de recevoir autant d'attention. « Je ne peux déjà plus me passer de vous de toute façon. » Mon regard se porte sur Kath puis sur Billie, mes deux amies d'enfance que je ne pensais plus jamais revoir et qui, pourtant, viennent de me promettre de ne pas me laisser seul dans cet endroit auquel je ne suis pas encore habitué. Les deux jeunes femmes recommence à se battre pour la nourriture qui, soit dit en passant, n'arrive plus à traverser la barrière de ma gorge de mon œsophage. C'est une bataille incessante entre les deux amies et pourtant on ne décerne aucune pointe d'animosité ou bien même de fausse colère, ça n'est que des enfantillages innocents, et ça nous fait du bien à tous. « T'as de la chance que je sois plus mature, depuis le temps. Sinon je t'aurai collé l'assiette sur la figure. » Je lève les yeux au ciel alors que l'assiette de la dite purée se tiens toujours entre les deux femmes, bientôt c'est à grand coups de cuillerée qu'elles se battront, et je ne veux pas être là pour compter les dégâts. Billie m'indique que je ferais de mieux de finir mon assiette si je ne veux pas me retrouver recouvert de nourriture, je lui lance un regard apeuré avant d'avaler à grande bouchée le contenu qui s'offre à moi. « Quel crevard lui alors. » J'adresse un sourire empli de purée à Katlheen avant d'avaler difficilement ce qu'il me reste dans la bouche, puis je tente cette même assiette vide à Billie, bien heureux de lui avoir tenu tête. « Comme quoi, t'es pas un cas aussi désespéré que certaines. » Mon regard se porte vers Kathleen et j'y ajoute un clin d’œil assez appuyé en signe de victoire, que d'enfantillages pour si peu de chose, c'est à la fois consternant et tellement apaisant. « Ouais c'est clair. Y en a qui pourraient faire des efforts ! » Je manque de m'étouffer devant tant de mauvaise foi de la part de mon amie mais je me contente de lever les yeux au ciel de nouveau face à ce petit jeu qui n'en finit plus, tout le monde va vraiment finir par nous croire complètement fous.
Me voilà de nouveau tiraillé entre mes deux amies, le plus le temps passe et plus je me dis que je suis certainement sadomasochiste de toujours vouloir me mettre entre les deux jeunes femmes, il y en à une des deux qui va finir par fortement m'en vouloir de changer ainsi constamment de camp. « Traître que tu es ! » Je supporte le regard que Kath me lance avant d'étirer un nouveau sourire sur mes lèvres, on pourrait croire que je suis tous sauf un rebelle porté par de grandes convictions quand on voit la facilité déconcertante que j'ai de passer d'un avis à l'autre. « Moi ? Jamais. » Mes lèvres s’espacent pour laisser s'échapper un maigre sifflement, une petite moquerie envers mon amie. Kathleen mène un débat houleux sur le fait que Billie doit, telle une obligation, devenir son infirmière attitrée, sous peine de s'attirer les foudres de la jeune Sweenage. « J'ai pas mon mot à dire, là-dessus ? » La jeune blonde lève arque un sourcil dubitatif tandis que la brune lui offre un sourire narquois, et moi je me contente de préciser à Kathleen qu'elle ne m'a pas fait l'éloge des infirmières il y a quelques minutes. « Elle est guérisseuse, pas infirmière. Tu suis rien du tout hein. » Un autre de mes rires s'élève dans la salle face à la mauvaise foi de Kath, irrécupérable cette fille, mais tout ça me fait plus rire qu'autre chose. Rire est devenu une habitude depuis que les deux jeunes femmes sont à mes côtés, je ne peux empêcher des sourires sincères de se hisser sur mon visage et ça me fait renaître, quelque peu. C'est sans doute bien plus fort que nous, tout ça, tout ce qui est en train de nous arriver à Billie, Kathleen et moi. Les forces et les bienfaits de nos retrouvailles réussissent à me remettre sur pieds bien plus vite que tous ces médecins que je vois constamment. « La meilleure ! » Oui, nous sommes bien la meilleure des équipes. « Et quoi ? Vous m'excluez de la bande ? » Je lève les yeux au ciel devant la réponse de Billie, elle qui sait pertinemment que cette équipe se compose de nous trois, il en à toujours été ainsi. Kath se lève et viens prendre place à côté de la blonde, l'enlaçant par la même occasion, et c'est un bout de chez nous qui se redessine devant mes yeux.
Les souvenirs de notre enfance, de ces instants passés à la Centrale à échanger nos prises – enfin surtout celles de Kathleen – contre de quoi nous faire plaisir. Bien que je n'ai jamais manqué d'argent ou de nourriture au cours de mon enfance c'était toujours de bon cœur que j'accompagnais mon amie à la Centrale. « Booooouh. Heureusement que j'étais là pour remonter le niveau hein. » J'accompagne le rire de Kathleen tandis qu'elle à toujours sa main posée près de Billie, c'est une belle amitié qui se dresse devant mes yeux, un peu du genre que je partage avec Julian. Mes yeux se ferment pendant un cours instant, assez de temps pour adresser une pensée amicale à mon frère d'arme, voire même mon frère tout court, celui qui m'a permis d'être ici et qui m'a sauvé la vie. « Je m'incline, tu es la meilleure. » Je repose mes couverts sans bruit tout en prenant le temps de digérer cette purée informe et sans saveur que Billie m'a forcé à avaler d'une seule traite. Puis, j'en viens au fait que les deux jeunes femmes ici présentes sont celles qui on perverti mon esprit pur et chaste, à dire vrai je n'avais jamais pensée m'éloigner des limites du district avant de rencontrer Kathleen, on pourrait même dire que c'est nos sorties ponctuelles qui on réveillées en moi l'âme d'un rebelle. « N'inverse pas les rôles, chéri. La victime ici, c'est moi. » Billie prend un air supérieur tandis que Kath roule des yeux, j'en oublierai presque le temps qui passe et nos emploies du temps respectifs qui ne vont pas tarder à nous rappeler à l'ordre. « Je compte même pas le nombre de fois où mon père et Rumer m'ont engueulé parce que j'avais osé leur désobéir en allant chasser. Tout ça, parce que vous m'avez pervertie. » C'est à mon tour de rouler des yeux en adressant un regard empli de moquerie à Kathleen, mais il faut dire que la blonde n'avait pas totalement tord, dire qu'aujourd'hui c'est Rumer elle-même qui s'aventure à mes côtés hors du district, il faut croire que la sororité Sweenage à un penchant pour défier les règles. « Vous n'imaginez même pas la tête de mon père quand je rentrais chez moi, j'avais une stature à respecter ! … Bof, après tout je préférai gambader dans les bois plutôt que d'être assis derrière un bureau. » Je hausse légèrement les épaules, après tout si j'étais devenu rebelle c'était également pour faire quelque chose de mes dix doigts, pas seulement rester assis à regarder les choses se faire.
« Pervertie, victime. Tout de suite les grands mots ! Dis carrément qu'on est des êtres maléfiques ! » J’acquiesce les paroles de mon amie en lui adressant un signe de la tête, à en croire Billie nous sommes de la vermine de la pire espèce, ce qui est - soit dit en passant – complètement faux. Puis, une voix forte s'adresse directement à Kath par son nom de famille, me faisant sursauter également. La brune jette un vif coup d’œil à son emploi du temps avant de nous adresser une moue d'excuse, je la comprend sans même qu'elle ait à émettre le moindre son et quelque chose au fond de moi ne veux pas la voir partir, pas maintenant. « Je vais malheureusement devoir vous abandonner. Je sais, mon départ vous déchire le coeur, mais ne pleurez pas on se revoit bientôt. » C'est un nouveau déchirement que de la voir partir mais je suis conscient du risque qu'on engage à sécher délibérément un cours ou un entraînement, et je ne peux que me plier à la volonté de mon amie. « Il y a plutôt intérêt, vous m'avez promis de venir me voir, tiens tes promesses Kathleen. » Je la pointe du doigt avant de lui sourire une nouvelle fois. « Aiden, je te charge de surveiller Billie. Elle est pas sage quand je suis pas là. » D'un geste vif j'effectue un salut militaire en plaquant le tranchant de ma main sur min front, un sourire bien accroché sur les lèvres. « A vos ordre. » Je sais que Billie est sans doute en train de me fusiller du regard mais je prend un malin plaisir à me jouer d'elle une fois de plus. Sans qu'on ne s'y attente Kathleen empoigne une partie de sa purée et la dépose sur le visage de la jeune Sweenage, geste qui lui vaudra bien plus de représailles qu'elle ne veut bien le croire. Je m'écarte d'un mouvement rapide tandis que Kathleen s'éloigne à reculons, un air joueur sur le visage. « Tu vois ça c'est parce que t'as voulu me le faire, et que je suis pas mature moi. Bisoooooous ! » Un rire fin s'échappe de mes lèvres et je ne mets pas longtemps à comprendre que Billie m'en voudra dès qu'elle aura tourner son regard vers moi, alors je me stoppe net dans ma lancée et récupère une serviette en papier sur l'un des plateau. Lentement, presque au ralenti, j'applique la serviette sur le visage de Billie, là ou notre ami à cru bien d'étaler de la nourriture, dégueulasse en plus. Mon regard se pose furtivement dans le sien et j'ai grande peine à le soutenir, peut-être parce qu'elle me rappel trop Avalon et que rien que le fait d'y penser m'arrache des cris d'agonie intérieur. « Écoutes … Je sais que tu as des questions à me poser et je te remercie de pas l'avoir fait devant tout le monde. » Ma main tombe lentement et je cherche un moyen de pouvoir poser mon regard dans le sien sans que les larmes ne me montent aux paupières. « Je te donnerai des réponses.... mais quand je serais prêt. » Pour la première fois depuis son arrivée j'adopte un ton sérieux, presque triste et j'espère que la jeune blonde ne pas m'en vouloir de mettre un terme à nos chamailleries. Il ne reste qu'elle et moi, nous qui partageons bien plus qu'on ne pourrait se le dire, il ne reste que moi avec cette impression de me trouver face à Avalon, et ça me tue. |
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| Sujet: Re: what i am supposed to do ? (kathleen) Mar 12 Juin - 10:22 | |
| J'ai envie de retourner au Neuf. J'ai toujours éprouvé ce désir depuis six ans, depuis que je suis bloquée dans les sous-terrains du Treize à vrai dire. Mais là, c'est tellement plus fort. C'est un besoin. Viscéral. Parce que là, revoir Kathleen et Aiden, l'une en face de moi, l'autre à côté, ça me rappelle combien j'ai pu me sentir vivante, là-bas. Chez nous. On peut dire ce qu'on veut. Qu'on est heureux de se retrouver – parce que c'est bien vrai –, qu'on a l'impression que c'est un bout du Neuf qui est là, juste parce qu'on est réunis, ça ne nous ramènera pas tout le reste. Juste les souvenirs. Les souvenirs, et une partie du bien-être qu'on peut ressentir lorsqu'on se sent chez soi, à l'abri. Protégé du malheur et de la providence. J'adore Kathleen et Aiden, sans l'ombre d'un doute. Mais leur présence me rappelle, indirectement, l'absence des autres personnes qui ont pu compter pour moi. Mes sœurs, par exemple. J'hésite à poser la question à Aiden. Savoir comment se portent nos proches, au Neuf. Savoir comment vont Avalon et Rumer, aussi. Surtout. Mais, la dernière fois que j'ai fait ça, j'ai appris que mon père était mort. Mort. Et si c'était aussi le cas d'une des deux ? Si j'apprenais que j'avais perdu encore un membre de ma famille pendant que j'étais cloîtrée ici ? Est-ce que je pourrai me relever ? Sans doute pas. Alors, quoi ? Je dois croiser les bras et attendre sagement le jour où la résistance pourra enfin descendre le Capitole pour savoir si mes sœurs vont bien, si elles sont toujours en vie. « Tu devrais avoir honte Katlheen Harper. » C'est la voix d'Aiden qui me sort des mes interrogations. Je cligne une seconde des yeux lorsque je sens ses mains se poser sur mes épaules dans un geste qui se veut réconfortant. J'esquisse un sourire à l'adresse de Kathleen. Je sais, tout aussi bien qu'elle, qu'Aiden n'a jamais eu de préférence pour l'une de nous deux mais, comme souvent, c'est moi qui joue la blessée et le blond avait toujours eu pour habitude de me réconforter. Comme avant. Je n'ai pas le temps d'éprouver de nouveau un élan de nostalgie que Kath lâche un : « Bouhou pauvre petite chose. » ponctué par une piètre imitation d'une gamine larmoyante – dois-je me sentir visée ? –. En guise de réponse, je lui tire simplement la langue et j'ai l'impression d'avoir treize ans alors que tous nos réflexes et nos gamineries nous reviennent en pleine face. Ce que j'adore vraiment, c'est de voir que notre complicité est toujours là, en dépit des six années que nous avons passés séparés les uns des autres – enfin moi d'un côté, et eux deux de l'autre –.
Au grand dam de Kathleen, Aiden me fait bien rapidement part de leur plan, pour cette nuit. La brune s'indigne immédiatement, prétextant que je n'avais pas savoir tandis que mon voisin réplique qu'ils n'ont jamais rien pu me cacher d'un air évident. Je nargue ma meilleure amie du regard, pour une raison totalement anodine. « Ouais peut-être. Mais c'est pas une raison ! », s'évertue-t-elle à se justifier. Je lève les yeux au ciel et achève le sujet : « De toute manière, si Aiden n'avait rien dit, c'est toi qui aurais avoué. » Moi, je me lance ensuite dans mon numéro de pauvre petite victime, clamant haut et fort que ces deux-là, autant que je peux les adorer, ils n'ont eu de cesse de me pervertir pour faire de moi une sale délinquante du dimanche. Aiden rétorque qu'au contraire, il s'agit en réalité de ma faute, que c'était moi l'investigatrice de toutes nos escapades. Kathleen le pointe du doigt frénétiquement et renchérit : « Exactement ! Je suis plus que d'accord avec lui là ! » Je lève les yeux au ciel, une moue résignée hissée sur mon visage. « C'est ça, regardez, c'est encore moi qui me fais martyriser... pour changer. » J'appuie ma phrase d'un regard exagérément attristé puis, je leur tire la langue. Je renchéris en les accusant indirectement de m'avoir toujours entraînée dans leurs plans foireux. « Kathleen avait les plans douteux et moi j'avais assez de confiance en elle pour l'écouter, et puis t'avait qu'à pas nous suivre, d'abord. » Je regarde Aiden, un brin amusée. « Comme si vous aviez pu vous passer de moi. » et, une fois encore, je leur retire la langue, retrouvant cette manie que j'avais lorsque j'étais gamine. Encore un peu et je ne m'étonnerais même pas de baisser les yeux et de voir que je suis de nouveau dans le corps d'une gamine de tout juste dix ans. Les gens autour de nous doivent nous prendre pour des fous, ou des attardés, mais nous, nous savons très bien que nous sommes en droit de nous comporter ainsi. Comme des enfants. Puérils et naïfs. Parce qu'on a du grandir trop rapidement. Parce qu'on a pas eu le droit à cette enfance tant désirée. Et pourtant, on la méritait autant que les autres. Tous ces gamins qui ont pu grandir, à l'abri des horreurs qui peuvent rythmer notre vie. « Hey ! Me regardez pas comme ça ! J'y suis pour rien si j'ai toujours eu cette capacité naturelle à attirer les problèmes ! », dit-elle en agitant sa fourchette, cherchant sans doute à paraître menaçante même si elle est loin de l'effet escompté. Aiden éclate de rire et je ne tarde pas à le rejoindre, faisant retourner quelques regards mi-curieux, mi-agacés, dans notre direction. Dans deux minutes, on va nous ramener un groupe de guérisseur armés d’anesthésiant, j'en suis sûre... « Il faut dire qu'on était une belle bande d'emmerdeurs. » Je n'arrive pas encore à me départir de mon sourire. « Était ? Tu es sûr ? Ne le sommes-nous pas encore ? ». Après tout, malgré les années qui sont passées, il nous a suffi de nous retrouver de nouveau tous les trois pour replonger dans l'enfance et je jurerai – à tort, certes – que ni eux, ni moi, n'avons changé d'un pouce. Et puis, qui sait, être de nouveau réunis nous aidera peut-être à retrouver ces gamins insouciants que nous étions et nous continuerons sans doute à nous faire enguirlander pour avoir encore enfreint le règlement. C'est un juste retour des choses, dirons-nous.
Aiden assure ensuite avoir toujours été sage. « Un véritable modèle je dirai même. », commente ironiquement Kathleen tandis que j'ajoute qu'après celle-ci, il était certainement le plus infréquentable. La réaction de la brune ne se fait pas attendre. Celle-ci relève brutalement la tête et, lorsque je croise son regard, j'aperçois un concentré factice de tristesse et de déception dans ses jolies prunelles même si, la connaissant, je sais très bien qu'elle ne se vexe pas de mes paroles. C'est d'ailleurs l'une des choses qui fait que notre amitié est aussi forte et tient depuis aussi longtemps : on ne s'est jamais vexée des paroles gentiment moqueuses de l'autre, on joue souvent la comédie, on se chamaille pour un rien, mais on s'adore, vraiment. Aiden, par contre, c'est un peu le médiateur entre nous, celui qui sait calmer ces petites tensions aussi innocentes que nombreuses ; c'est bien la seule personne que je connaisse qui arrive à entrer de ce genre de conversation, sans donner l'impression d'être de trop ou de s'imposer, ce qui était pourtant le cas de beaucoup de personnes que nous connaissions qui n'avaient pas su se faire une place – aussi petite soit-elle – dans l'amitié qui nous lie, Kath et moi. Le regard bleu de Kathleen passe de moi à Aiden avant qu'elle n'ouvre sa bouche, légèrement tremblante : « Vous me rejetez parce que je suis la seule pas blonde de la bande c'est ça ? Vous pouvez me le dire hein. Je peux comprendre. Je ferai pareil à votre place hein. Tant pis, je vais... Heu je vais aller avec Blackbeard, et vous laisser dans votre secte de blonds. », dit-elle avant de se pencher vers son chien, tentant de nous ignorer tout en gardant son air de persécutée. Mais telle que je la connais, elle est certainement en train de se battre contre elle-même pour ne pas éclater de rire. « Je suis sur qu'on peut te faire une petite place dans notre secte, et puis envisage de te faire une teinture, qui sait. » Comme un seul homme, Aiden et moi faisons la grimace. Kathleen, blonde ? Non, non. Elle est beaucoup trop jolie en brune. « Non mais comment t'essaies trop de passer pour la victime ! Est-ce qu'Aiden nous fait une crise parce que c'est le seul garçon ? Non, mais on t'accepte dans notre groupe hyper prisé qu'à une seule condition : tu ne t'approches pas à moins d'un mètre d'une seule boîte de teinture. » J'énonce ça d'un air très sérieux, comme s'il était question de vie ou de mort. Sérieusement, Kathleen en blonde... N'importe quoi. Notre amie se relève et j'ajoute que de toute manière il sera toujours de mon côté, le poussant à acquiescer par quelques « hein » ponctué d'un gentil coup de coudes dans ses côtes. « Comme tu essaie de le corrompre ! J'halluciiiiiiine ! », s'indigne-t-elle dans un cri. Je lui dédie une moue railleuse bien qu'amicale. « Que veux-tu ? Solidarité entre blonds oblige... » Si elle repart sous la table, je vous jure que je vais la chercher... « Je suis fils de maire, par conséquent je ne prend pas parti. » J'arrête brutalement de sourire, fronce carrément les sourcils puis croise mes bras sur ma poitrine. « Pfeuh, regarde-moi ce rabat-joie. N'aies pas peur de vexer Kath parce que t'es d'accord avec moi. Elle saurait surmonter cette épreuve. », dis-je d'un air théâtral tout en plaçant un bras théâtral sur mon front et mimant une expression douloureuse, voire d'agonie.
Aiden semble encore douter de notre réelle présence, ici. Je ne peux qu'essayer de le comprendre. C'est comme si, moi, en débarquant au Treize, je serai tombée sur quelqu'un que je croyais mort depuis des années. Ma mère, par exemple. Sauf que je ne garde aucun souvenir d'elle. Rien. Sauf son collier que Rumer m'a donnée juste avant mon départ pour les Hunger Games. À cette pensée, je serre automatiquement le pendentif entre mes doigts presque tremblants. Je n'ai jamais enlevé le bijou, il est toujours resté là, posé sur ma peau. Parce que j'avais l'impression que ça me permettait de garder un bout du Neuf et de ma famille avec moi, qu'importe où j'aille. C'est peut-être idiot mais, au final, ce collier est devenu comme un porte-bonheur et quelque chose dont je ne me sépare jamais. Il me rappelle cruellement que ça fait six ans que je l'ai autour du cou. Six ans que je n'ai pas revu ma famille. L'aboiement de Blackbeard finit de me sortir de mes pensées et j'avertis Kath qu'à moins de lui mettre une muselière, son chien ne risque pas de faire long feu ici. Mon amie grimace à cette idée et secoue énergiquement la tête de droite à gauche. Je lève les yeux au ciel : lorsqu'il s'agit de son chien, Kathleen est aussi sévère qu'un bisounours. « Laisse le s'exprimer, sinon j'te jure que je le lâche sur toi. Et tu sais à quel point il est affectueux. » Je me fige instantanément. Blackbeard, affectueux ? Oh oui, je suis au courant. Malheureusement, pourrai-je ajouter. Il bave sur les gens qu'il aime. Autant dire que moi, il m'adore. « Ouais, enfin, moi j'dis ça pour toi. » Je fais ensuite la moue en voyant l'animal me fixer de son œil unique, un filet de bave s'écoulant le long de ses babines. S'il me saute dessus, je me jette sur Kathleen ou Aiden. « C'est un signe d'amour Billie, je suis sur qu'au fond tu l'adores ce chien. », dit celui-ci, moqueur. Je lève de nouveau les yeux au ciel. « Je l'aime encore plus lorsque sa bave est loin de mon visage. » On en vient ensuite à discuter de mon retard et du fait que, à cause de ma future promotion, je risque d'être encore moins disponible. Et puis, le Treize n'a pas encore eu le temps de complètement se remettre de l'attaque du Capitole. Avec Kathleen, nous continuons nos petites disputes. « Roh joue pas sur les mots tu veux ? Guérisseuse, infirmière. Vous maniez toutes des seringues et vous traumatisez vos patients de la même manière avec ! Et non, j'suis pas d'accord. C'est les copains d'abord. » J'entrouvre la bouche, laisse un léger silence s'installer et réplique : « Moi ? Traumatiser un patient ? Ça se voit que tu n'es pas une de mes patientes, on me dit toujours que j'ai des doigts de fées. » Je laisse un sourire rêveur quoiqu'un brin arrogant se hisser sur mes lèvres. « Et puis, faire passer les, je fais le signe des guillemets avec mes doigts, copains d'abord, comme tu dis, ce n'est pas professionnel. » Et sur ce, je lui tire encore la langue. « Elle à pas tord, vous faites tous peur de la même façon. », intervient Aiden en pointant Kath du doigt, comme pour attester ses dires. Je me tourne vers mon ami, la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés, silencieuse. Puis, j'éclate : « Hey, le fils du maire : on ne prend pas parti ! », je réplique faussement sévère.
« On se calme ou je vais devoir vous séparer. », tempère Aiden lors d'une de nos nombreuses joutes verbales. « C'est elle qui a commencé ! » J'écarquille d'abord les yeux, surprise. Elle s'en souvient aussi, hein ? Rien de bien étonnant, après tout. Mais l'entendre dire ça, c'est replonger, le temps d'une seconde, dans notre enfance partie trop rapidement. Dans notre maturité trop rapidement acquise. Je me ressaisis bien rapidement et arbore soudainement une expression tout à faire impassible avant d'ajouter : « Tu m'ôtes les mots de la bouche, Kath. » Et sur ce, je croque un autre bout de ma précieuse pomme. « Je ne veux pas le savoir. », dit-il en nous pointant du doigt chacune notre tour, attendant certainement la prochaine réplique qui ne va pas tarder à fuser. Mais nous ne sommes jamais allées à l'encontre des tentatives d'Aiden pour calmer le jeu. On avait plutôt l'habitude de continuer à nous chamailler dans son dos et de lui adresser un large sourire angélique et tout ce qu'il y a de plus factice lorsqu'il venait à se retourner. J'ai un bref sourire d'une seconde en repensant à tous ces épisodes de notre enfance. J'affiche une moue boudeuse, la même que la brune et me laisse glisser le long du mur derrière moi, jusqu'à me retrouver presque couchée sur le banc et puis je crois les bras. « Rabat-joie. », je ne peux m'empêcher de répéter. Comme il accepte tout juste de se rendre compte que nous sommes bien réelles et qu'il n'est pas en train de parler tout seul sous les regards suspects des autres habitants du Treize – quoique les regards suspects ne sont pas le fruit de son imagination : je crois qu'on fait trop de bruits à leur goût – et, en réponse, nous lui promettons simplement de toujours être là pour lui, de passer le plus de temps possible ensemble, comme avant. « Je ne peux déjà plus me passer de vous de toute façon. » Je souris largement, mon cœur bat un peu plus vite qu'à son habitude. Le bonheur, simplement. Un tableau vraiment idyllique à mes yeux : Aiden, Kathleen et moi, autour d'une table, à rejouer à nos jeux d'enfants, comme si rien n'avait changé. Comme si aucun drame ne nous était tombés sur la tête. Comme si les Jeux n'existaient pas et que Kath et moi n'étions pas mortes là-bas. Comme si Aiden n'avait pas vécu je-ne-sais quel événement difficile au vu de ses cicatrices. Est-ce que c'est vraiment bon pour nous d'avoir cette fâcheuse impression ? Est-ce que ça nous aidera à surmonter toutes les difficultés de la vie ou, plutôt, nous faire davantage plonger parce qu'on sera contraint de replonger dans le drame de nos vies après cette brève accalmie. Une entracte dans l'horreur de Panem. « Que veux-tu ? On est indispensables. »
La conversation dérive vers la nourriture et, particulièrement, au sujet de mon assiette que j'ai eu la bonté de donner à Kath. Enfin, « bonté », tout est relatif, hein. Il faut dire que ce n'est pas une grosse perte pour moi. Elle cherche à me tendre une cuillerée de l'infâme purée, et je prétexte que je n'ai pas faim. « Mais si tu as faim. » Et elle recommence son assaut avec sa fourchette. Je l'assassine du regard – gentiment s'entend – et, dans mes yeux, le message est clair : enlève immédiatement cette fourchette de devant ma bouche ou je te la fais avaler. Je la menace ensuite de lui envoyer l'assiette entière de purée en pleine face et elle me répond par un simple « Mouais. », en levant les yeux au ciel, l'air de dire « cause toujours tu m'intéresses ». Je me tourne ensuite vers Aiden et lui explique avec toute la pédagogie dont je suis capable que s'il ne mange pas sa purée, c'est moi qui vais lui donner à manger. Il s'empresse donc de terminer son assiette et me la tend ensuite, vide en me répondant qu'il a fini, tout sourire. « Quel crevard lui alors. » Je souris légèrement, amusée puis j'ajoute qu'il reste encore de l'espoir pour son cas, pas comme certaines personnes de ma connaissance – entendez par là : Kathleen – Aiden fait un clin d’œil victorieux à l'adresse de notre amie tandis que celle-ci fait mine de chercher qui je peux bien accuser ainsi. « Ouais c'est clair. Y en a qui pourraient faire des efforts ! » Aiden est sur le point de s'étouffer tandis que je pousse un long soupir même si mon sourire témoigne de mon amusement. Celle-là alors... Vraiment incorrigible. Kathleen me dit ensuite qu'avec Aiden, elle profitera de mes retards pour dire du mal sur moi. Bien sûr, je sais que c'est entièrement faux : on s'aime beaucoup trop pour faire de pareilles hypocrisies, si l'une a quelque chose à reprocher à l'autre, on se le dit en face, avec le plus de délicatesse et de diplomatie possible. Aiden ajoute sous mon regard presque sévère qu'il n'a jamais approuvé Kath sur ce poing. La brune brandit son poing avant de s'indigner : « Traître que tu es ! » « Moi ? Jamais. » Je regarde ma meilleure amie, amusée et complice. « Mais non. Il ne prend jamais de parti, tu as oublié ? » C'est ça, on y croit Aiden. Dis plutôt que tu changes constamment de chemise, va ! Enfin, tant que c'est seulement pour des sujets aussi anodins tout va bien. Kathleen s'enthousiasme à l'idée de m'avoir comme infirmière attitrée. Ah. J'avais oublié que j'étais son objet, à la chérie. Je m'insurge faussement en lui disant que j'ai quand même mon mot à dire là-dessus vu qu'il s'agit de... moi, non mais oh. « Non. », répond-t-elle dans un sourire, aussi simplement que ça. Je fronce légèrement les sourcils et lâche un long soupir résigné, comme si j'abdiquais – alors qu'en fait je serai très heureuse de pouvoir m'occuper de Kath aussi – et Aiden lui rappelle qu'il y a cinq minutes, elle se plaignait des infirmières. « Elle est guérisseuse, pas infirmière. Tu suis rien du tout hein. » J'essaie de combattre le fou rire qui monte le long de ma gorge. Je dois faire semblant d'être indignée. Ne pas oublier. Aiden, lui, ne se retient pas et se laisse gentiment aller. Je suis heureuse de le voir, ainsi. Aussi... normal. Il y a beaucoup de patients du Treize qui mettent des mois avant de se permettre même un petit sourire en coin. Aiden, ça fait un bon quart d'heure qu'on est là, tous les trois, et il rit beaucoup, je trouve. Pour quelqu'un qui a du vivre je-ne-sais quelles horreurs. Moi, je réponds qu'elle a beau en avoir marre, du personnel médical, elle en aura jamais assez, de moi. Elle répond, amusée : « Percée à jour. » Et cette fois-ci, j'éclate vraiment de rire.
Les deux s'enthousiasment ensuite sur la belle équipe qu'ils forment. Enfin que nous formons. Enfin que nous formions. Enfin... C'est compliqué. On était trois, puis ils étaient deux, puis après c'était Kath et moi depuis son arrivée au Treize puis on est de nouveau un trio. Je fais néanmoins mine de bouder en m'exclamant qu'ils me mettent à part. « Mais non voyons. » Et elle se lève de la chaise pour venir m'enlacer en passant par-dessus la table. Je vois l'assiette de purée à côté d'elle et vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est tentant, là, tout de suite. Mais il ne faut pas oublier que je suis mature. On parle ensuite du Neuf, de la maison, de la chasse aussi. Et Aiden se plaint de n'avoir jamais été doué à la chasse et d'avoir été simplement traîné par Kath. « Booooouh. Heureusement que j'étais là pour remonter le niveau hein. » Je la regarde, soudainement sérieuse. « C'est pas la modestie qui t'étouffe en tout cas. » Et je lui dédie un large sourire railleur avant d'ajouter : « C'est pas ma faute ! La seule fois où mon père m'a vue partir à la chasse, j'ai reçu une jolie beuglante. C'était Rumer qui allait chasser. Moi, je m'occupais de la maison ou j'allais chercher des plantes. Et je m'entraînais discrètement au lancer de couteaux. » Rumer... Elle doit subvenir aux besoins de la maison toute seule, maintenant. Sans Papa. Enfin, c'est cruel à dire – pour moi – mais elle a toujours une bouche de moins à nourrir vu que je suis... morte. J'espère juste qu'elle s'en sort et qu'elles se serrent les coudes, avec Avalon. Avalon... Ma petite sœur. On s'est toujours battues pour qu'elle n'ait pas trop de choses à faire à la maison. J'ai toujours regretté de ne pas lui être d'un aussi grand secours que Rumer qui était une maman de remplacement pour elle, comme pour moi. Mais j'ai toujours fait de mon mieux pour assurer le rôle de grande sœur, comme celui de cadette. Et je ne peux malheureusement pas affirmer si j'ai réussi ou non. Je sais juste que je ne manquais pas de bonne volonté... J'esquisse un sourire, un brin nostalgique, à l'évocation de ma famille. En dépit du temps, c'est toujours dur de parler d'eux. De mes sœurs, de mon père. Du Neuf en général. Aiden me sort de mes pensées en rapport avec mon passé. « Je m'incline, tu es la meilleure. » Je me retourne vivement vers lui tandis que ma main repose sous celle de Kathleen. « Mais ne l'encourage pas ! Tu veux que ses chevilles explosent, ou quoi ? » Je serre un peu plus étroitement la main de mon amie dans la mienne, histoire de lui rappeler que je ne fais que plaisanter même si nous le savons déjà très bien toutes les deux. Puis le jeune homme à côté de moi ose prétexter que c'est lui a été perverti, sous nos regards choqués, à Kath et moi. Je réplique que non, la victime, c'est moi. Kathleen lâche un long soupir mais je ne m'en occupe pas outre mesure et continue mon discours comme quoi c'était de leur faute si je me faisais engueuler par mon père et Rumer – nouvel élan de nostalgie – parce que je les suivais dans leurs bêtises. Aiden imite Kahtleen en roulant des yeux à son tour. « Vous n'imaginez même pas la tête de mon père quand je rentrais chez moi, j'avais une stature à respecter ! … Bof, après tout je préférai gambader dans les bois plutôt que d'être assis derrière un bureau. » Je lâche un léger rire, un brin moqueur. « Une stature à respecter, je répète. Ça va, t'étais juste le fils du maire, monsieur je ne prends pas de parti. » J'ai toujours adoré Aiden mais je ne me suis jamais formalisée du statut de son père. J'aimais beaucoup Monsieur Bregstone, qu'on soit clair. Mais Aiden, c'était mon ami et franchement, ça n'aurait pas été drôle s'il avait vraiment fait attention à sa « stature à respecter » et qu'il aurait toujours jouer au rabat-joie en prônant chaque loi du District d'un air arrogamment intello. Et puis, c'était pas à lui de devoir être irréprochable. Avant d'être le fils du maire, c'était surtout un gamin. On avait tous le droit de rigoler, qu'on suit enfants de chasseurs – comme Kath et moi – ou de maire – comme Aiden –.
« Pervertie, victime. Tout de suite les grands mots ! Dis carrément qu'on est des êtres maléfiques ! » Je lève les yeux au ciel devant la réplique de Kath et, visiblement, l'appui d'Aiden sur ses dires. « Toujours en train d'exagérer, Kath. Je dis juste que j'étais une gamine irréprochable avant de vous suivre dans vos escapades en dehors du District et de vos autres conneries. » Soudain, on nous coupe dans notre élan en interpellant Kathleen par son nom de famille. Je lâche un léger soupir, vraiment plaintif. Je n'aime pas vraiment savoir que ma meilleure amie part s'entraîner pour remonter à la surface. Je respecte ses choix, et puis, après tout, je m'investis aussi dans la résistance du mieux que je peux. Mais Kath, je l'ai déjà perdue une fois et je ne veux pas que ça arrive une nouvelle fois. Surtout pas à cause du Capitole. Alors, je n'aime pas la voir partir à l'entraînement, même si j'en fais souvent de même, dés que j'ai le temps. Je la comprends aussi. Depuis mon retour des Jeux, j'ai constamment l'impression d'avoir la Mort aux trousses pour venir me reprendre parce que j'ai réussi à lui échapper, une première fois. C'est idiot. Mais je fais tout pour m'améliorer pour ne plus jamais ressentir ce que j'ai pu vivre dans l'arène. Persuadée que c'était la fin de tout. De ma vie. Et, même si c'est loin derrière moi, il y a des nuits où j'y pense encore, où ces souvenirs continuent de me hanter. « Pervertie, victime. Tout de suite les grands mots ! Dis carrément qu'on est des êtres maléfiques ! », dit-elle tout en jouant son rôle de drama queen. « Il y a plutôt intérêt, vous m'avez promis de venir me voir, tiens tes promesses Kathleen. » Moi, je me penche légèrement sur le côté, pour voir derrière Kathleen, et je salue la plupart des soldats que je connais au moins de vue pour vivre dans les sous-terrains depuis six longues années. Et je leur lance, avec un large sourire : « Eh, l'abîmez pas trop. C'est dur à concevoir mais on risque d'avoir besoin d'elle. » Kathleen ignore ma réplique et ajoute à l'adresse de notre ami : « Aiden, je te charge de surveiller Billie. Elle est pas sage quand je suis pas là. » Je n'ai pas le temps de répliquer qu'Aiden parodie le salut militaire, le plus sérieux possible. « A vos ordre. » Je le fusille du regard. Eh, il est pas censé ne pas prendre de parti, lui ? Ou, à la limite, prendre mon parti ? Le regard de Kath se pose sur l'assiette de purée, encore remplie. Un éclair d'inquiétude passe dans mes iris vertes. « Si tu fais ça... » Je n'ai pas le temps de terminer ma menace qu'elle prend une poignée de purée et l'étale sur mon visage avant de courir dans la direction des autres soldats. Dans un premier temps, je reste impassible. Je crois que je ne me rends pas encore compte de ce qu'il vient de se passer. « Tu vois ça c'est parce que t'as voulu me le faire, et que je suis pas mature moi. Bisoooooous ! », dit-elle tout en avançant à reculons et en m'adressant un large sourire moqueur. Puis, je pose brutalement mes mains à plat sur la table et me redresse promptement. « Kathleen Sinead Harper ! Tu vas morfler, ce soir ! » Tous les regards convergent vers la folle au visage recouvert de purée, alias moi.
Aiden rit de cette dernière joute et je me laisse retomber sur le banc, encore en colère. Elle va me le payer, celle-là. Je vais la noyer dans la purée. Lui planter quarante seringues de purée dans chaque bras. La... Je m'arrête de réfléchir à mes projets de vengeance lorsqu'Aiden essuie mon visage à l'aide d'une serviette. Je ne dis rien pendant un temps. Puis je me tourne et chevauche le banc d'une jambe, de sorte à être complètement en face de lui. Je croise son regard un bref instant, mais il détourne les yeux. Un très léger sourire, compatissant et nostalgique étire mes lèvres. J'ai cru remarquer, un peu plus tôt, qu'il n'arrivait pas à me regarder dans les yeux très longtemps. J'ai d'abord cru que c'était par rapport à ma prétendue mort de six ans mais là, je commence à me faire une idée du pourquoi du comment. Mon sourire s'élargit un peu lorsqu'il ouvre la bouche. « Écoutes … Je sais que tu as des questions à me poser et je te remercie de pas l'avoir fait devant tout le monde. » Il finit de m'essuyer le visage et laisse sa main retomber pendant que je vois ses yeux hurler de douleur, briller de malheur ou de larmes, je n'en sais trop rien. « Je te donnerai des réponses.... mais quand je serais prêt. » Il est trop sérieux et ça me fait bizarre. Je n'aime pas le voir comme ça. Même s'il a toutes les raisons du monde de l'être. Je tente de détendre l'atmosphère et je hausse nonchalamment les épaules. « Inutile. Je crois avoir deviner le plus important. », je lui réponds, malicieuse. Au vu de ses cicatrices, je me doute bien sûr qu'il a été torturé et, pour la première fois depuis que je l'ai aperçu dans cette salle de restauration, je me demande pourquoi il aurait bien pu être torturé. J'étais tellement occupée à maudire intérieurement celui qui a bien pu lui faire ça que je n'ai même pas cherché les raisons. Pourtant, ça me semble assez évident. On parle de peu de choses, dans le Treize. Mais la résistance est l'un de nos sujets de conversations de prédilection. Je sais donc pertinemment bien comment s'organisent les districts, dehors. Un groupe de rebelles, avec un – ou plusieurs – chef à leur tête. Et, plus le temps passe, plus les rebelles se font nombreux. Ça ne me surprendrait même pas d'apprendre qu'Aiden fait partie des rebelles. Il n'a jamais aimé le Capitole. Il serait prêt à se battre pour ses idéaux, je le sais. Alors, ce n'est même plus une question, mais une certitude, mon frère de cœur est un rebelle. Et c'est certainement à cause de ça qu'il a été blessé et torturé. Puis envoyé ici, au Treize même si la raison de son arrivée ici m'intrigue encore. Pourquoi ne pas l'avoir ramené directement au Neuf sauf si... Sauf si, comme pour moi, tout le monde le croit mort là-bas. Mes yeux s'emplissent de compassion et j'essaie d'accrocher son regard, mais lui semble mettre un soin tout particulier à éviter que nos iris se croisent. Mais ce n'est pas de ça dont je parlais. Je crois avoir deviner, plus tôt, qu'il lui arrivait parfois de penser à une fille, lors de ces quelques moments d'absences pendant nos joutes verbales à Kath et moi. Et sa détermination à éviter de me regarder trop longtemps me renforce dans l'idée qu'il n'a jamais abandonné ses sentiments à l'égard de ma petite sœur et, qu'au contraire, elle a bien fini par y répondre favorablement. Je lui donne un nouveau coup de coude dans les côtes, tout aussi léger que les précédents pour ne pas lui faire mal. « T'as oublié à quel point je pouvais être perspicace ? Enfin, je ne sais pas encore tout mais je saurais attendre, le temps que tu m'en parles... » ...futur beau-frère, ai-je envie d'ajouter mais s'il n'a pas voulu m'en parler, je crois qu'il n'a pas envie que j'en fasse la mention. Je prends sa main dans la mienne et la serre doucement, amicalement, fraternellement même. Et c'est étrange de se dire que, peut-être, la main d'Avalon s'est tenue là, à la place de la mienne. Et qu'en touchant Aiden, c'est peut-être un bout de ma sœur que je retrouve... - Spoiler:
encore désolée d'ne pas avoir répondu plus tôt. tu m'en veux pas trop ? dis-moi si quelque chose te chiffonne.
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