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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| Lose control. Increasing pace. Warped and bewitched. Intention erased. Ҩ SERGEI | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Lose control. Increasing pace. Warped and bewitched. Intention erased. Ҩ SERGEI Mer 28 Mar - 21:29 | |
| La différence entre la chasse et la guerre, C'est qu’à la chasse On ne fait pas de prisonniers. __----__ Philippe Geluck Regard ouvert sur le bois aux multiples fentes, trahissant son âge et la médiocrité de son entretien, j'alternais sur plusieurs clignements un aller-retour vers la fenêtre entrouverte d'où s'échappait un raie de lumière. Aube se levant et chassant doucement la fraîcheur de la nuit. Installée confortablement, je n'étais pas décidée à me lever. L'idée de rester couché, et ainsi ne pas débuter une nouvelle journée plus qu'inutile, me semblait plus alléchante que celle de devoir poser pied à terre pour simplement traîner d'un bout à l'autre du district. Mes parents étaient déjà debout. Je pouvais les entendre d'ici s'affairer au fourneau et s'engueuler l'un l'autre quand un pain n'avait ni le croustillant ni le moelleux qui faisait le charme de cette petite boulangerie. L'une de commissures de mes lèvres tenta de s'étirer en un bref sourire peu naturel, mais s'écroula aussi vite. Vaine tentative de se croire heureuse alors que la joie n'appartenait, apparemment, qu'au Capitole. Je lâchais un soupir nerveux, presque rageur, dès les premiers flashs d'une vie où le malheur des uns faisait le bonheur d'autrui. Énervée d'avoir facilement cédé à un tel songe, je balançais la couverture vers le pied du lit qui souleva dans les airs un filet de poussière à peine perceptible sauf à la lumière du jour. Les orteils frôlaient le plancher, quelque peu éloigné du bord du lit, tandis que je frottais mon visage de mes mains pour chasser la fatigue qui se cachait dans les poches sous mes yeux. Secouant les cheveux d'un sens à l'autre avant de finalement les attacher, je quittais la chambre avec le pas lourd et peu convaincant. Porte à peine ouverte, l'odeur familière du pain s'amusa à envahir mes narines de son goût peu subtile, mais toutefois agréable. C'était là une chose qui me rappelait grandement mon enfance. Tous ces matins à se lever chaque jour pour finalement être accueillit de la même manière. Rôder vers la routine n'était pas une vilaine tâche si on appréciait les jours monotones. Aujourd'hui, je m'en lassais plus qu'autre. Que cela s'agisse des vieux souvenirs terrés dans un recoin de la pièce, ou bien le comportement de mes parents qui n'évoluaient plus depuis mes dix-neuf atteints. Depuis que j'étais hors de portée des Hunger Games – à moins que ne survienne une loi contraignant les plus vieux d'y participer. Par ailleurs, arrivant dans le petit hall donnant d'un côté sur une partie de la maison comprenant la petite cuisine pour aller déjeuner et de l'autre côté se trouvait le commerce, ma mère déboula dans le couloir. Manquant de me faire tomber, elle me hurla dessus sur un ton trop autoritaire que de l'aide en plus ne serait pas de trop. Fixant ce bout de femme autrefois bien plus calmé qu'il n'y paraissait désormais, je quittais d'un soupir lasse la maison en attrapant au passage l'arc et le carquois. Chasser nécessitait calme et tranquillité. Deux qualités exquises qui ne traversaient plus la maigre paroi des murs. À mon plus grand désarroi. En traversant l'allée principale, donnant sur la plupart des commerces, j'aimais à penser que le dégoût emplissait le regard des gens lorsque l'un d'entre eux venait à s'intéresser à ma petite personne. Après tout, n'avais-je pas renié en quelque sorte mes parents en reniant leur passion commune qu'était la boulangerie ? Peut-être bien. Ou bien alors, l'action venait à manquer dans ce petit commerce où la routine tournait de façon ridicule au quotidien. La chasse était plus à mon goût. Inattendue. Surprenante. Dangereuse à ses heures, patiente à d'autres. Le tout était de s'en accommoder. Y prendre goût. Ou tout bêtement, en vouloir ! Sur mon passage, un homme ricana bêtement. Certains avaient toujours le mauvais œil pour s'attirer les préjugés. Femme chassant n'était pas hors du commun, mais il était évidemment plus rare d'en trouver volontaire. Sans doute la peur de se savoir incapable de ramener du bétail. Ou tout bêtement une préférence pour la féminité en enfilant une robe plutôt qu'une paire de bottes crasseuses. De loin, un groupe d'individus crièrent mon prénom, souhaitant s'inviter dans la chasse. Je les envoyais chier en les ignorant royalement. Levant la tête, par fierté, je continuais mon chemin menant tout droit vers la forêt. Une fois arrivée, je tentais de faire discrétion. Premier ami durant une partie de chasse. En seconde position venait la patience. Toujours était-il qu'en posant des pièges, un lapin n'accourait pas forcément pour y poser la patte ! Assurément, ce serait plus simple ! Un vent frais, faute d'un climat frisquet et d'un hiver posé sur nos plaines, tenta à plusieurs reprises de se faufiler sous mes vêtements à défaut de faire voltiger mes cheveux. Ce qui, par déduction, voulait dire que j'avançais dans la bonne direction. En comparaison d'un chat, ou tout autre animal sauvage, je me trouvais bruyante malgré l'expérience que je m'étais construite au fil des années. Tantôt d'une branche qui craquait sous le poids de mon pied, tantôt un bruissement de feuillage que j'effleurais... Zigzaguant entre les arbres, à l'affut du moindre gibier, je fus prise néanmoins par surprise dès qu'un bruit attira tout d'abord l'attention de mon oreille droite. Après un temps de réflexion – qui sembla durer bien trop longtemps pour une personne se pensant une habitué du danger et de la chasse – j'armais mon arc d'une flèche et pivotais sur moi-même. Sourcils froncés, je tenais en joute non pas un animal sauvage, mais tout bêtement un jeune homme que je connaissais plus pour l'avoir fréquenté durant de brèves parties de chasse que pour des soirées passées ensembles. Ce cher Sergei. Toujours sur la défensive ce n'était pas nouveau de me voir braquer une arme vers un soit-disant ennemi. Enfin, il valait mieux sa tête que la mienne. J'abaissais l'arc peu après l'avoir brutalement pointé vers lui : cible de la flèche prêt à gorger le bois et la pointe de son sang. « Qu'est-ce que tu fiches ici ? » Ou comment demander : Depuis combien de temps tu m'espionnes sans que je m'en rende compte ? Je posais un silence dont je profitais pour l'observer avant de me retourner, faisant mine d'observer les alentours. « Tu devrais retourner là-bas. Tu sais... Faire ton boulot de pacificateur. » Je tournais la tête pour le regarder dans les yeux, m'armant d'un bref sourire. « Ou peu importe ce que tu fais. » Je recommençais à avancer, ne prenant pas soin d'observer s'il me suivrait ou non. Cette décision était sienne et peu m'importait de savoir si j'aurai de la compagnie pour le reste de la matinée ou pas. Je vivais bien dans mes heures solitaires réservées à la chasse et mon besoin vital de faire le vide mentalement. Oublier était le début de tout. Me concernant, le début du bien-être.
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| Sujet: Re: Lose control. Increasing pace. Warped and bewitched. Intention erased. Ҩ SERGEI Jeu 29 Mar - 16:37 | |
| Il plissa les yeux, aveuglé par un rayon se soleil filtré entre les arbres, dont les striures zébraient de doré le sol jonché de feuilles mortes et de branchages. Le jour se levait sans se hâter, baignant le district 9 d'un camaïeu de lumière rouge et orange. Panem émergeait doucement de la nuit, mais la forêt, elle, était éveillée depuis longtemps déjà. Un léger soupire de contentement s'échappa de ses lèvres, alors qu'il laissa reposer son crâne contre le tronc rugueux. Installé sur une branche, à moitié assit, à moitié allongé, il laissa la lumière du jour réchauffer son visage jusque là glacé. Quelques branchages crissèrent au loin. Un gros gibier, songea-t-il sans pour autant r'ouvrir les yeux, toujours immobile. Son arme reposait à sa ceinture, un gros couteau à une lame rangé dans son fourreau, pourtant aujourd'hui il ne voulait pas chasser.
Ce labyrinthe de verdures qu'était la forêt du 9 n'avait presque pas changé en 20 ans, si ce n'est qu'elle était plus petite aujourd'hui, les plantation de céréales en ayant mangé une partie. En revanche, elle était bien moins peuplée qu'autrefois… depuis que le district 9 s'était recyclé dans une activité de clampin. Récolter… c'était bon pour les tir-au-flanc du 11 ça ! où étaient passé l'esprit brave et téméraire dans tout ça ? il avait disparu… Aujourd'hui, les jeunes tributs du 9 n'étaient que des lopettes bonnes à porter des sac de grains. Il était plutôt content d'être né à l'époque où ce district vivait encore de la chasse; sans cela il serait probablement mort aux jeux. Son instinct de traqueur avait presque tout fait. Sans lui, il n'aurait jamais trouvé de quoi manger ou boire là bas… dans cette jungle infestée de bestioles toutes plus meurtrières les unes que les autres. Il n'aurait jamais pu tuer un humain, un jeune de son âge, s'il n'avait pas expérimenté la mort avant, si elle n'avait pas fait parti de lui depuis des années déjà. Il n'aurait jamais eu le sang froid ni le courage nécessaire pour survivre. En réalité, il devait presque tout au district dans lequel il était né. Et pourtant… il n'avait pas oublié ces années passées sous la coupe de leurs deux parents, Ramona et lui. Cette idée lui arracha un rictus. Il détestait penser à ses parents, il détestait penser à elle, et pourtant il y pensait tous les jours. Chaque nuit, il revoyait ceux qui étaient mort avec lui. Mais il ne revoyait pas leurs sourires crispés ou au contraire ravis dans la salle d'entrainement; il ne revoyait pas les yeux brillants de moquerie de sa sœur qui le toisait avec arrogance, il revoyait leurs visages maculés de sang, leurs yeux vitreux… le teint blême de Ramona avant qu'on lui enfonce une machette dans le crâne… chaque nuit.
Il chassa vainement cette image d'un mouvement de main, tout en sachant qu'elle ne reviendrait que trop vite. Une nouveau crissement résonna en bas, lui faisant tendre l'oreille. Observant en coin son visiteur indiscret. Il ne lui fallut pas moins d'une seconde pour reconnaitre la chevelure longue fine et clair de Sage. Il la suivit du regard, jusqu'à ce qu'il la perdre de vue derrière les arbres; alors, un sourire en coin, il descendit de son perchoir pour la suivre discrètement. Le terrain n'était pas propice à un déplacement silencieux, mais ses pas se faisaient feutrés sur le sol, évitant les branches. Sage avait fait des progrès, c'était indéniable. En deux ans seulement, elle était passé d'une débutante accrochée dans un filet à une chasseuse aguerrit. Il la suivait à quelques mètres derrière elle, se cachant de temps à autre dans l'ombre d'un arbre, il se plaisait à la regarder sans être vu. Leur petit jeu dura jusqu'à ce qu'elle le surprenne, braquant une arme sur lui, prête à tirer. Il leva les mains en l'air d'un air détaché. "Tu devrais pas jouer avec ce genre de choses petite, tu pourrais te blesser… ou me blesser moi." dit-il d'un ton railleur, désignant d'un hochement de tête l'arme. Elle lui demanda ce qu'il foutait là… il trouva la question un peu conte, vu qu'il arpentait déjà cette forêt quand elle était encore trop jeune pour marcher. Aussi, il n'y répondit pas. A la place de cela, il profita des quelques secondes de silences qui s'étaient installées pour l'observer. Ils ne s'étaient pas vu depuis plusieurs moi, et pourtant elle n'avait pas changé. Son visage, ses paumettes saillantes, sa bouche d'un rose rouge qui contrastait avec sa peau claire, son regard de braise… Peut-être était-elle un peu plus mince, mais globalement, son air effarouché ne la quittait pas : verdict, toujours aussi jolie.
"Et toi tu devrais être en train de mettre tes miches au four…" dit-il d'un ton narquois, la suivant de quelques pas en retrait, "mais il semblerait que tous les deux soyons ici, plutôt que là où nous devrions être.". Pour être honnête il n'avait pas envie de parler de son job, ni de là où était sa place; il n'avait pas de place nulle part. Il se contenta de la suivre en trainant des pieds, l'observant lui tourner le dos en faisant bien trop de bruit pour qu'elle ne débusque quoi que ce soit. De toute façon, à l'instant même où elle avait ouvert la bouche, elle avait tirée une croix sur sa chasse. "T'es de mauvais poil ?" demanda-t-il d'un ton facétieux, accélérant le pas pour se mettre à sa hauteur. Ils ne marchèrent que quelques instants, avant qu'un cri déchirant ne fende l'air, figeant d'un coup d'un seul la forêt toute entière. Il observa Sage du coin de l'œil, avant de fondre dans la direction du cri.
Leurs pas pressés les conduisirent à quelques dizaines de mètres de là, au pied d'un arbre au tronc épais et droit. "Tiens tiens… je crois que j'ai attrapé quelque chose", souffla-t-il en désignant d'un coup de tête une silhouette pendue en l'air à quelques mètres du sol. Elle se dandinait de gauche à droite comme si le piège allait se briser de lui même. "Le gibier est de plus en plus étrange par ici…" dit-il tout haut, sans pour autant adresser ses mots à quelqu'un. Après l'avoir regardé quelques secondes encore, il tourna les yeux sur la grande blonde. "Tu veux la décrocher de là ?"
Dernière édition par Sergei L. Weiser le Ven 30 Mar - 7:36, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Lose control. Increasing pace. Warped and bewitched. Intention erased. Ҩ SERGEI Jeu 29 Mar - 22:37 | |
| Ce n'était pas seulement en grandissant que l'homme gagnait en sagesse et en beauté. Il semblait détenir cela en lui depuis la naissance et seul l'âge mur semblait apte à accélérer le processus. Souvent, s'effaçait dans cette période le rire de l'enfance ainsi que son innocence, à tout jamais enfermé dans une boîte à jouet au fond du grenier. Sergei était l'exemple type de ce même processus. Notre rencontre remontant d'il y a quelques temps maintenant, il paraissait plus attirant encore qu'à cette période où mettre en place un vulgaire collet me donnait l'impression d'être une activité hors d'atteinte. Et si son âge n'était pas l'œuvre de ce charme naturel, son côté sérieux, presque anarchique malgré son activité de Pacificateur, l'agrémentait de points supplémentaires. Sans doute peu utile, si l'expérience m'en croyait les femmes devaient bien céder sans difficulté à un simple regard de gentleman soudoyé par une force brute. Certes attirant, mais à cette seconde je n'avais en tête que l'envie de chasser. Éliminer une cible prise en flagrant délit par la pointe de l'une de mes flèches. La mort était effrayante aux premiers abords. Cruelle. Rapide et sans seconde chance. Presque rancunière d'oser espérer voir reprendre vie dans un corps mourant. La fréquenter c'était l'adapter. Seulement, tuer une bête n'était pas la même chose que de tuer un humain. A moins d'avoir la conscience hors d'atteinte et d'être sans sentiments. N'aillant pas eu la malheur – ou la chance ? - de participer aux jeu des Hunger Games comme le chasseur venant de croiser mon chemin, je ne saurai dire si oui ou non j'aurai eu la même facilité à abattre un gosse juste pour le titre de vainqueur. Pas même pour sauver ma propre vie que je jugeais à certains jours de misérable. Cette question n'était pas à poser si je cherchais véritablement une réponse. Si Sergei avait eu l'envie d'en discuter, il n'aurait pas attendu aussi longtemps pour le faire. Sa discrétion était l'une des rares qualités que j'avais décelé en lui. Douce aptitude dont je m'étais facilement éprise malgré cette envie évidente que j'avais à me montrer supérieur à lui. Peut-être pour lui montrer mon adaptation dans la forêt en tant que chasseuse. Ou bien pour tout autre chose dont je n'avais pas vraiment envie de songer pour l'instant. L'un comme l'autre, il m'était agréable de côtoyer Sergei. Il n'entrait jamais en terrain miné et arpentait rarement les sentiers battus. Respecter mon silence et ma vie privée c'était m'adopter. Bientôt, il n'aura plus qu'à me foutre un collier et me promener en laisse.
« Et toi tu devrais être en train de mettre tes miches au four… » Je pinçais les lèvres pour retenir un rire amer. Soit il s'agissait d'une insulte à l'évidence du métier de mes parents pour qui je gardais du respect ou alors je cherchais trop loin et je devais tout bêtement me relaxer pour une fois. Ça changerait des nuits à vider les fonds de bouteilles pour trouver plus facilement du bonheur là où il pourrait jamais exister. Son pas, peu éloigné, me suivait de près. J'accélérais instinctivement l'allure. Pas pour le semer. Pour le faire courir. S'il se décidait à agir selon ma volonté, bien sûr. Ah les femmes, toujours à ses penser désirée et désireuse, venais-je à penser en essayant de me concentrer sur autre chose. Le bruit que faisait Sergei – en tant qu'enseignant sur la bonne façon de chasser, nul doute qu'il le faisait exprès – devait faire fuir le gibier bien avant qu'il ne surgisse dans ma ligne de tir. « Mais il semblerait que tous les deux soyons ici, plutôt que là où nous devrions être. »
« Tu veux pas faire plus de boucan encore, non ? » Je serrais les dents en tournant vaguement la tête vers lui, mais lui continuait déjà sur sa lancée pour me faire valoir un râlement intérieur.
Veine tentative de vouloir se faire entendre alors que la partie de chasse semblait s'être déjà envolée. Et moi qui pensait avoir une activité digne de ce nom dans la matinée avant de rentrer à la maison, écouter les parents se plaindre de la lourde tâche qu'était de tenir une boulangerie à un tel âge, observer leur regard d'opprimés, décider de se terrer dans un coin de la forêt et terminer la soirée tranquillement selon la meilleure décision qui serait à prendre à l'heure prévue. Il semblerait, que Sergei serait mon compagnon et que mes plans tombaient déjà à l'eau avant même d'avoir pu les exécuter où d'avoir pu feindre les mettre en route. « T'es de mauvais poil ? » La raillerie évidente qui sonnait dans le fond de sa phrase m'offusqua au moins autant qu'elle attira mon attention. Je ne savais même plus ce que c'était qu'être de mauvaise ou de bonne humeur. Peu de sourires me décoraient encore les lèvres et je n'avais pas pour habitude de tirer la gueule toute la journée. La neutralité était de mise lorsqu'il s'agissait de tenter lire à travers mes traits tendus. Un homme ne pouvait se vanter de me connaître à moins d'avoir vécu au moins la moitié d'une vie à mes côtés. Sauf qu'à ce jour, je n'en comptais aucun dans mes comptes qui pouvait rester à mon seuil sans finir par s'éloigner par lassitude de me voir sans cesse changer d'avis et de comportement. Au moins, je pouvais me vanter d'avoir attiré l'attention de Sergei - en dehors du fait d'avoir un jolis minois qui portait lourdement l'étiquette de jeune fille destinée à finir célibataire. Je me retournais vivement vers lui, afin de lui répondre, quelques secondes après sa question. Il avait fini par me rejoindre et je me voyais obligée de lever la tête pour soutenir son regard. Désavantage premier d'être petite.
« J'ai pas baisé cette nuit ! Le mec s'est endormi sur le comptoir après son troisième verre et j'ai dû rentrer bredouille chez moi avec les hormones gonflées à bloc, ça te va comme réponse ? » Décidée à prendre un ton plus sérieux afin d'opter pour un ton moins ironique qui, j'étais sûre, l'amuserait, un cri me coupa la parole que je m'apprêtais à reprendre.
Gardant le regard de Sergei ancré dans la couleur ambre des mes pupilles, déclenché par un rayon de soleil passant au travers des branchages, le sien dériva rapidement vers la direction d'où provenait le cri. Il s'élança sans plus me laisser le temps de réfléchir. L'instant d'après, je me retrouvais à la suivre au pas pour rejoindre la zone détentrice du mystérieux son. Une silhouette se détacha du reste du décor. Masse de chair pendouillant d'un sens à l'autre pour venir à bout d'un piège posé. Une bestiole aurait fait plus grande joie qu'un être humain. Je poussais un soupir. « Tiens tiens… je crois que j'ai attrapé quelque chose » Une gamine, rien de plus. Mais qui s'aventurait étrangement dans les bois alors qu'il n'était destiné, habituellement, qu'aux chasseurs. Rien de bien présomptueux, juste l'évidence qu'une telle chose pouvait arriver à n'importe qui. Cherchant à ne pas renouveler le souvenir de moi-même accroché à un tel piège, je m'approchais de plus près. Tandis que la prise dansait dans les airs pour se décrocher – de façon peut fructueuse selon les critères définies – je lui attrapais la figure. Prise entre l'étau de mes doigts fins, je la dévisageais.
« Le gibier est de plus en plus étrange par ici… » « Celui-là vient pas d'ici en tout cas. » D'un coup sec de la tête, l'individu se dégagea en râlant. Cette personne n'était pas du District neuf, même si je ne m'engageais nullement sur cette voie en pensant connaître tout le registre de ce même District.
Après quoi, j'observais les alentours sans pour autant me persuader que nous avions dépassé la ligne autorisée. « Tu veux la décrocher de là ? » Prenant un sourire peu flatteur pour l'hôte pris en flagrant délit en tant que gibier, je m'adossais plutôt contre un arbre en continuant de l'observer. Prenant place à quelques pas de Sergei, je sortais une flèche du carquois pour m'amuser avec la pointe. Me déchirant la peau sur le dessus de l'index, une goutte de sang perla sans avoir plus d'effet sur ma personne. Pas même un frisson. Entendre la pseudo prisonnière gémir et se balancer dans tous les sens, me rappelant le poisson qui en faisait de même peu après avoir été tiré de son habitat naturel, m'amusait plus que cela ne me provoquait de la peine.
« On peut aussi bien la laisser comme ça. Je suis curieuse de voir dans combien de temps elle arrivera à se décrocher, si elle ne se fatigue pas avant. »
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| Sujet: Re: Lose control. Increasing pace. Warped and bewitched. Intention erased. Ҩ SERGEI Lun 2 Avr - 13:26 | |
| "Bien sur, personne du district 9 ne s'aventurerait dans cette zone, vu que c'est strictement interdit…" il détailla le visage de la jeune femme suspendue. Elle avait un air dur, malgré son visage juvénile, le genre de traits d'une enfant ayant grandit trop vite. A Panem, l'enfance n'existait plus. "Enfin… personne sauf nous, bien entendu." conclue-t-il dans un souffle, relâchant du regard la jeune femme qui vacillait entre terreur et incompréhension. Étaient-ils des ennemis ? des alliés rebelles ? quoi qu'elle pense, elle était sans doute loin de la réalité. Il détailla Sage d'un coup d'œil distrait; elle venait narguer sa victime. Il se dit qu'elle aurait pu faire preuve d'un peu de compassion, elle qui, deux ans plus tôt, s'était retrouvée à sa place. Les souvenirs de ce matin là lui revint à la mémoire; même saison, même forêt, même piège. Il n'avait jamais arrêté de chasser, même après les jeux. Cette routine rassurante lui donnait un petit goût de déjà vu appréciable. Dans la forêt, coupé de tout, il pouvait imaginer que rien n'avait changé. Ce jour là, ses habitudes avaient été bousculée par une jeune femme un peu trop aventureuse, la fille du boulanger. A la place de la brunette, c'était Sage qui se dandinait à quelques pas du sol. Il se souvint à quel point elle était hargneuse, il se souvint de son regard rageur, de son corps qui s'agitait telle une damnée pour se défaire du traquenard dans lequel elle s'était laissée prendre. Il l'avait laissée là haut une bonne heure avant de la décrocher, attendant qu'elle se calme et qu'elle cesse de le menacer de mort.
Il s'était peu à peu instauré entre eux une certaine entente. Les semaines passaient, leurs escapades dans la forêt se faisaient de moins en moins rares; elle apprenait. Sergei n'avait pas la prétention d'être un bon professeur, la pédagogie n'étant pas son fort; mais Sage voulait apprendre, et visiblement regarder lui suffisait amplement. Leur relation était amicale, sans s'encombrer de bons sentiments ou de conflits, chacun respectait les silences de l'autre, sans demander d'avantage; il devait l'avouer, cette relation neutre et marginale lui plaisait beaucoup. Il avait rapidement apprit à apprécier leurs échappées silencieuses, et avouons-le, Sage elle même. "Allons allons… tu ne vas quand même pas la tuer, si ?" dit-il sans trop hausser le ton, quand elle banda son arc. Sa voix oscillait entre raillerie et compassion, teintée d'une pointe de paternalisme qui l'étonna un peu. Il y avait bien mieux à faire de cette jeune femme, comme savoir ce qu'elle pouvait bien faire ici, bien que la réponse semblait plutôt limpide. Sans doute des déserteurs… il y en avait de plus en plus ces derniers temps, cherchant à rejoindre le district 13… la "terre promise". Celle ci allait mourir avant d'avoir atteint son but. "Tu peux toujours attendre" dit-il en haussant les épaules "mais tu es bien placée pour savoir que, même en se débattant comme une lionne, ça ne bouge pas."
Il trouva l'atmosphère trop calme, la fille trop calme, et surtout rien ne se passait. La forêt semblait s'être figée d'un coup, comme subitement déserté de toute vie. Aucun son, aucun bruissement d'ailes d'un oiseaux s'envolant, seul le vent dans les arbres faisait chuchotter leurs feuillages; ça n'avait rien de normal. Ce silence dura à peine quelques secondes mais semblait déjà s'éterniser. C'est un bruit de feuilles froissées qui vint rompre la catatonie générale. Des pas empressés résonnaient au loin; une voix éraillée par la fatigue s'éleva entre deux foulés. "Liiiivh !! Livh tu es là ?" Un homme, seul visiblement. La jeune pendue s'agitait, lançait des oeillades affolées dans tous les sens, puis ouvrit les lèvres. Sergei plaqua sa main sur sa bouche, mais fut surpris de n'y voir aucun cri sortir. Elle n'appelait pas à l'aide. "Alors toi c'est Livh, c'est ça ?" susurra-t-il entre ses dents, la gratifiant d'un regard narquois. Il ne comprit pas la signification de cette lueur apaisée qui passa brièvement dans les yeux de la jeune femme. Se croyait-elle sauvée maintenant que l'homme qui l'accompagnait venait la rejoindre ?
"Pitié…" la voix, aussi imperceptible qu'un souffle, s'éleva de derrière un arbre. Un homme brun, la vingtaine à première vue, les regardait, la bouche déformée dans un rictus effrayé. De ses yeux grands ouverts, il fixait la jeune femme suspendu en l'air, terrorisé. Leurs regards se croisa, comme un échange muet entre eux deux, discussion que Sergei ne su comprendre. Son regard se tourna vers Sage, l'interrogeant en silence, mais ils n'eurent pas le temps d'en faire d'avantage. Une ombre gigantesque balaya la cime des arbres, cachant la lumière du soleil. Ils se retrouvèrent dans la pénombre. Son instinct lui hurla de se tirer d'ici; alors, se saisissant violemment du bras de Sage, il l'entraina avec lui loin de la scène. Leurs courses entre les arbres ne dura que quelques instants pendant lesquels, slalomant dans la forêt, ils trébuchèrent sur de nombreuses racines, foulant le sol d'un pas précipité. Deux voix s'élevèrent derrière eux, deux cris, deux cris lointains. Et l'hovercraft s'évanouit dans le paysage.
"Ils étaient condamnés de toute façon" articulait-il avec mal, interrompu par sa respiration saccadée. Il s'adossa à un arbre, laissant l'écorce lui griffer le dos sans broncher, pour reprendre son souffle. Ils n'auraient rien pu faire pour ces deux là, bien qu'il doute que Sage ait eu un seul instant l'envie de les sauver. S'ils avaient été pris rôdant dans une zone interdite, ils auraient eu des problèmes eux aussi, Pacificateurs ou non. Fermant les yeux, il laissa retomber sa tête en arrière, profitant de ces quelques secondes d'accalmie ou l'adrénaline coulait encore dans ses veines. Cette dernière ne dura pas bien longtemps. Une brindille se brisa tout près d'eux dans un bruit quasi inaudible, mais c'est le petit hoquet de stupeur qui suivit, qui fit se relever Sergei. Il tira l'espion de sa cachette, sans douceur, saisissant son bras. Ses grands yeux affolés fixèrent d'abord Sergei, puis Sage, cherchant chez la jeune femme une aide bienvenue. Étonné de sa prise, il lâcha la petite qui, clouée sur place, ne trouva pas la vigueur nécessaire pour s'enfuir. Il lui donnait 5, 6 ans maximum. "C'est pas possible…." Un soupire s'échappa des lèvres de l'homme. La lueur rassurée dans les yeux de la pendue quelques minutes plus tôt pris alors tout son sens. "j'imagine que tu es Livh ?"
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| Sujet: Re: Lose control. Increasing pace. Warped and bewitched. Intention erased. Ҩ SERGEI Dim 8 Avr - 15:17 | |
| En zone interdite, hein ? Un long silence plana, ne tardant pas à siffler entre mes oreilles pour soutenir le malaise que signifiait cette pseudo révélation. À force de gambader d'un coin à l'autre, oscillant entre les arbres à la recherche d'une proie susceptible d'apporter le réconfort au sein d'un foyer détruit, j'admettais m'être perdue en cours de route ou alors la chose était toute autre : J'avais souhaité me perdre. La forêt était l'endroit où je me sentais le plus à l'aise. Elle représentait parfois ma première maison vers laquelle se rendre avant même de se jeter dans les bras de mes parents toujours aussi tendus par ma décision de devenir chasseuse plutôt que boulangère. Je les entendais encore me crier dessus et geindre derrière la porte close de ma chambre sur les décisions qui m'avaient poussés à choisir ce métier. Et qu'il était dangereux et inconvenant pour une femme de s'y porter garante ! Mes ricanements sourds me revenaient en tête ainsi que le teint blême qui s'était cousu sur leur visage face au manque de sérieux que j'accordais à leur conseil. Plutôt des mots me reliant à des chaînes que des recommandations ! Qui était forcé de reprendre le travail de ses défunts parents ? Aucune loi ne m'obligeait à m'y appliquer. Pas plus qu'aucune loi ne forçait ces rebelles à rejoindre ce fameux district treize dont le nom m'énonçait trop peu de choses pour vouloir moi-même me porter volontaire à rejoindre leur cause. La plupart des districts étaient dans le même panier, vouloir en forger un neuf et un plus solide contre la volonté des autres était presque offensant. La demoiselle n'avait peut-être pas eu l'idée de s'y planquer, même si aucune autre idée plus valable ne me venait à l'esprit actuellement. Mais traverser la forêt d'un tel district où, bien que la chasse n'y était la spécialité mais grandement pleine à certaine période, les pièges étaient disposés sur le sol, patientant à l'approche d'un animal à faire prisonnier, était inconscient. Sans connaître plus de détail ni avoir plus d'intérêt à la vie de la demoiselle, je savais que sans une quelconque éducation de Sergei je serais encore, à ce jour, à me prendre les pieds dans les collets... Bien que cela provoquait une forme de migraine d'avoir à me reconnaître dépendante des conseils d'autrui. Notre première rencontre était gravée dans ma mémoire et si en parler arrachait des sourires moqueurs du Pacificateur, j'en ressentais des moments de gênes cachés par des grognements de fillette blessée dans son orgueil. « Tu peux toujours attendre. » Je tournais la tête, plantant mon regard vers celui de Sergei après avoir abandonné la fouille visuelle de la jeune femme suspendue au-dessus du sol, pour attendre la suite de sa phrase. « Mais tu es bien placée pour savoir que, même en se débattant comme une lionne, ça ne bouge pas. » Je fronçais les sourcils, lâchant un grognement tel en était mon habitude, avant de détourner le regard à l'insulte que cela me faisait de me revoir à la place de la jeune femme. Ou jeune rebelle. Peu m'importait ce qu'elle était réellement. Retirant le couteau de son étui, je m'apprêtais à la sortir de là, sans véritablement songer au risque dans lequel je pouvais me plonger tête la première. Si j'avais été à sa place, cela n'aurait eu guère d'importance de voir deux personnes spécialisées dans la chasse, qui plus est l'un travaillant en tant que Pacificateur, décider de mon sort. Le tout étant, qu'en ce moment, je n'étais pas à sa place. Tout cela en faisait la différence.
Un bruit non loin de là, pas assez près pour apercevoir la silhouette criant le prénom et trop peu éloigné pour savoir qu'elle était tout de même assez proche de notre emplacement, m'alarma et m'empêcha de continuer mon geste. Observant Sergei, je me demandais si je devais agir ou bêtement me retirer de là et continuer à ignorer les autres au moins autant qu'ils aimaient m'ignoraient. Celui-ci devança mes pensées et empêcha qu'un son ne puisse sortir de la bouche de la jeune femme en plaquant sa main dessus. Livh. Ce fut le nom prononcé de la voix étrangère. Pourtant lui coller un prénom sur le visage ne lui apportait pas plus de pitié de ma part. Où avais-je bien pu l'égarer, cette maudite peine qui aurait dû peindre mon visage en la voyant si apeurée devant deux inconnus ? L'instant d'après, la voix masculine arriva de nul part et devint un poil moins étrangère qu'il y a quelques secondes. Surprise, cette chasse prenait une ampleur qui dépassait mon entendement de ce matin, alors que je me trouvais encore allongée sur mon lit. Je ne savais que dire pourtant je souhaitais en placer une pour faire évacuer ce silence pesant provenant d'une rencontre quasi-préméditée. Sergei échangea un regard avec moi auquel je pouvais répondre d'un geste mais sûrement pas à celles de ses questions silencieuses lorsqu'une ombre brutalisa la beauté de la forêt en la drapant de son obscurité. Ombre qui s'approchait de nous.
« Sergei ? »
Mon regard levé vers le ciel pour chercher la cause de cette inquiétude qui planait subitement autour de nous comme un oiseau de mauvaise augure, Sergei me tira assez brutalement par le bras tout de suite après avoir prononcé son prénom et on s'éloigna tout deux du couple qui nous observait d'un air horrifié tandis que l'homme tenta de détacher la jeune femme. Après une course rapide, trébuchant sur de nombreuses racines vicieuses et slalomant entre les arbres en descente de la forêt pour se rapprocher de notre District, deux cris s'en suivirent peu après. Et le silence ne tarda pas à revenir siffler dans mes oreilles. Habitué à la course, mais toutefois prise de court donc essoufflée, je prenais le temps d'inspirer et expirer lentement en jetant un coup d'œil à qui je devais la vie même si cela ne semblait pas une bonne nouvelle concernant les deux inconnus. Bien que peu touché par la mort des deux individus, qui resteraient à ce jour un véritable mystère, cela ne m'empêchait pas de penser que nous aurions pu leur éviter cela.
« Ils étaient condamnés de toute façon » « Au moins autant que nous. » Je croisais les bras sur la poitrine, sans plus chercher à m'énerver contre une chose que j'aurai oublié d'ici l'heure suivante. Je m'accroupissais ensuite pour être plus proche du sol et pour reprendre ma respiration de façon plus convenable. Pliée ainsi en deux, je retrouvais facilement mon souffle. « Mais j'imagine que c'était soit eux, soit nous, alors à choisir... » La survie était la première approche à avoir et le premier sentiment à ressentir. Penser aux autres, c'était se condamner d'avancer. Et la mort me semblait déjà bien trop proche pour souhaiter la côtoyer de plus près encore.
Moi qui pensait en avoir fini avec cette matinée plus qu'animée, il semblait bien qu'elle ne faisait que se prolonger de seconde en seconde. Un nouveau bruit attira notre attention, nous qui avions l'oreille fine, sens à développé pour se sentir en osmose lors d'une partie de chasse et davantage pour repérer le gibier. Toujours aussi vif et rapide, Sergei tira le nouvelle inconnu de sa cachette qui se révéla être du genre féminin. Une gamine. Encore plus jeune que celle d'avant. Beaucoup plus jeune. J'écarquillais les yeux sans chercher à cacher ce nouveau sentiment de surprise. « C'est pas possible... J'imagine que tu es Livh ? » Je soupirais à mon tour en ne lâchant pas du regard la gamine qui m'observait de manière étrangère. S'attendait elle à de l'affection maternelle juste parce que j'étais une femme ? Elle avait à faire à la lionne plutôt qu'à un gentil chat ronronnant. Pourtant, en l'observant je ressentais l'étrange sensation de me revoir à sa place il y a quelques années. Seulement, je n'avais jamais fuis mon district d'origine. La même peur qui brillait dans son regard... Je levais les yeux au ciel, exaspérée. Après quoi, je posais à terre mon arc ainsi que les flèches même si cela ne fut suffisamment pas assez pour rassurer la fillette qui recula d'un pas. Tout en me relevant, je levais les yeux vers le ciel avant de rejoindre le regard de Sergei. Sans plus de douceur, aillant toujours été brutal dans ma façon de faire, je me mettais à la hauteur de Livh – que je croyais d'ores et déjà morte il y a quelques minutes – pour lui relever la tête. Les yeux brillants, des larmes menaçaient de quitter leur perchoir.
« D'où est-ce qu'tu viens ? » Belle approche ma chère Sage, pensais-je. Si j'avais la gentillesse de ma mère qui avait toujours su si prendre avec les enfants, je n'aurai eu aucun mal à savoir comment agir. Et Sergei n'allait pas aider dans la tâche vu qu'il semblait la source première qui apeurait la gamine. Elle secoua la tête à ma réponse. Ah ça allait beaucoup m'aider... Je me redressais pour prendre place à côté de Sergei. « Qu'est-ce qu'on va faire d'elle ? »
La tuer ? Non. J'en serais incapable et l'homme se trouvant à côté de moi pouvait s'y résigner, il devra m'entendre avant d'y arriver. Rien qu'à y songer, j'en riais.
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| Sujet: Re: Lose control. Increasing pace. Warped and bewitched. Intention erased. Ҩ SERGEI Mer 11 Avr - 15:39 | |
| A choisir, il préférait les sauver eux. Égoïstement. Pourquoi Sage ne se révoltait pas plus ? Pourquoi ne s'indignait-elle pas d'avantage de les avoir abandonnés ? Pourquoi ne semblait-elle pas lui en vouloir d'être si indifférent ? devenait-elle, elle aussi, étrangère à la compassion ? ou bien c'était la carapace qu'elle s'était forgée après tant d'année qui la rendait si dure et amorale ? Il prit le temps de l'observer, toute imperméable aux émotions qu'elle était. Il trouvait ça triste de la voir s'être forgée une cuirasse un peu comme il l'avait fait, lui. Si jeune.
La mort était devenue banale. Pire, elle était quotidienne, anodine, presque douceâtre. Sergei ne pouvait la contempler qu'avec le désintérêt propre à ceux qui ne se savent plus éternels. Il n'y pensait pas. Avoir conscience de sa finalité, c'était risquer de se perdre dans l'angoisse constante de la tombe. Cette peur l'avait quitté aux environs de ses 15 ans. Les jeux faisaient, en quelque mois, le travail de toute une vie. On y vieillissait prématurément, attendant comme l'homme âgé une fin bienvenue. Être tiré à la moisson, c'était se résoudre à l'idée pourtant indéfectible qu'on nait éphémère. C'était abandonner cette illusion d'une vie sans aboutissement, que seuls ceux qui n'ont jamais appréhendé la mort peuvent avoir. Il comprenait la lueur de résignation dans le regard de tous ces enfants envoyés dans l'arène; il comprenait qu'ils renonce. Mourir, c'était quitter Panem, c'était abandonner cette vie maussade et sans couleurs. Cette vie difficile pour tous les gens des districts qui pourtant s'accrochaient encore. Il n'expliquait pas pourquoi ces gens là avaient-ils un tel appétit de vivre. Malgré la peur de la moisson, malgré la faim, la fatigue, la douleur, les deuils. Et il ne comprenait pas non plus pourquoi Sage, elle, était à l'opposée de tous ces gens là. Comme une tribut sortie de l'arène, une déracinée. Pourtant sa vie devait-être confortable, fille du boulanger, pas de parents morts, pas d'Hunger Games… Combien de gens ici auraient tout donné pour être à sa place ? Probablement beaucoup. Pourtant il ne pouvait pas dire d'où lui venait cette flegme constante qui semblait la caractériser… il n'avait toujours connue ainsi.
Le jeune couple qu'ils venaient tous deux d'abandonner lui revint à l'esprit. D'un coup d'oeil en arrière dans leur course, il avait vu le jeune homme tenter de détacher la fille. A cet instant, il avait pensé que c'était con, qu'il aurait dû l'achever, car mourir n'était sans doute pas la solution la plus terrible qui s'offrait à eux, c'était même à coup sûr la fin la plus douce. Maintenant que lui et Sage était à l'abri, il comprenait. Il avait eu le même réflexe avec sa partenaire. A leur place, il n'aurait peut-être pas eu le courage de la tuer non plus. Pourtant, il savait ce qui les attendait, mieux que n'importe qui, Sage comprit. Il avait déjà vu le Capitole, ses banquets, ses excès, ses barbarismes… Si elle pensait qu'ils seraient bêtement tués, elle se trompait lourdement. Ils seraient séparés, torturés, brisés. On tenterait de leur faire cracher des noms, des endroits, des possibles rebelles… puis on les tuerait, ou on les transformait en muets. Il le savait, car c'était les gens comme lui qui s'en chargeait. Il en avait connu, des comme eux, plein de rage et de rébellion, avides d'une vie nouvelle ailleurs, attrapés dans les filets du Capitôle. Ils perdaient leurs noms, leurs vies; séparés de la paroles, ils sombraient peu à peu avec le temps. De leur férocité il ne restait plus rien. Il n'avait pas envie que Sage devienne comme eux. Il avait fait le choix qui lui avait parut le moins contrariant. "Crois moi, tu es bien mieux ici qu'à leur place."
Il ne leur avait pas fallut longtemps pour se remettre de leur course. Ils avaient courut juste assez pour retourner en zone tolérée, là où se faire prendre n'impliquerait que quelque questions quand la région interdite signifiait arrestation et torture. Ils étaient tranquilles, maintenant. Et même si la journée ne se présentait pas comme ils l'auraient cru, la vie reprenait. Oui mais voilà, ils n'étaient plus seuls à présent. Leur matinée allait être bien plus bouleversée qu'il ne l'aurait cru.
Les pupilles de la petite filles dansaient dans ses yeux, témoignant de sa peur. Elle vacillait entre Sergei et Sage, cherchant en la jeune femme un quelconque appui irrationnel, que seul une petite fille de 5 ans pouvait espérer. Elle ressemblait à ces petite animaux chétifs et inoffensifs, terrassés par la peur au point de ne plus savoir quoi faire. Courir en prenant le risque d'être pourchassée ? Rester sur place et voir ce qui se passait ? Elle semblait indécise, mais il ne doutait pas que ses jambes avaient choisit pour elle en restant clouée dans la terre boueuse. Ses cheveux blonds en bataille frémissaient sous ses tremblements. Sage s'approcha d'elle, il la remercia intérieurement de s'en charger pour lui. D'une, il la terrorisait; de deux, elle le terrorisait. Il observait la petite de loin, regardant Sage faire. Les enfants, c'était pas son truc, il n'avait pas envie de devoir composer avec une petite de 5 ans effrayée et seule, c'était lui demander beaucoup trop. La jeune femme se releva, il se dit qu'elle avait abandonné bien vite, elle ne devait pas être beaucoup plus à l'aise que lui. La gamine ne répondait rien, elle se contenta de les fixer, la bouche ouverte; aucun son ne sortait de ses petites lèvres roses poudrées. Que faire ? C'était exactement la question que lui posait Sage. Il lui adressa une œillade ennuyée, la mine déconfite. Quoi… elle lui demandait à lui ? il soupira intérieurement. Pourquoi devait-il prendre les décisions les plus emmerdantes du monde ? Son regard quitta Sage, se reportant sur la petite sans un mot.
Il n'était pas question de l'achever. D'une, tuer des enfants n'était pas son délire, de deux, Sage - bien qu'elle ne lui ait pas donné l'impression d'accorder beaucoup d'importance à cette petite - lui arracherait probablement la tête s'il lui en soufflait l'idée. Il resta silencieux encore quelques secondes, évaluant toutes les possibilités qui s'offraient à eux. La tuer; non. La laisser là ? Mieux valait la tuer tout de suite, donc non… Un grognement rauque quitta sa gorge alors qu'il leva les yeux au ciel. il n'aimait vraiment, mais alors vraiment pas ce qu'il allait faire… "On l'emmène." Sans attendre l'accord de qui que ce soit, il s'approcha de la fillette, la hissa sur son épaule comme un sac à patate sans lui laisser le temps de se débattre, et emprunta le sentier boueux pour quitter les bois. Leur pas crissaient sur les graviers du chemin. Ils n'avaient plus besoin d'être silencieux, à présent; à moins que Sage veuille rapporter un gibier en plus de la gamine. Il rentrait "chez lui", au quartier des vainqueurs, laissant à Sage le choix de le suivre ou non. Il lui lança une œillade, la questionnant du regard. "Pour répondre à ta question, si néanmoins tu te la poses; non, je ne sais pas du tout ce que je fais."
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| Sujet: Re: Lose control. Increasing pace. Warped and bewitched. Intention erased. Ҩ SERGEI Mer 18 Avr - 20:05 | |
| La petite fillette tremblait et force était d'admettre que la faute ne revenait nullement à la fraîcheur matinale, mais d'une peur évidente qui luisait dans ses petits yeux écarquillés. Essayant de cacher son regard en baissant la tête, cheveux dressant un rideau entre elle et la rencontre inopinée de deux chasseurs, je ne relâchais pas mon attention ayant grimpé dans la curiosité. Sergei, à mes côtés, paraissait plongé dans ses pensées et nul doute que ma présence ne lui apporterait que très peu d'aide. J'avais de féminin uniquement mon corps et l'esprit. Le reste se rapprochait plus de l'homme après tant d'années à les fréquenter quotidiennement au même titre que la bête sauvage que j'épiais depuis le derrière d'un bosquet en attendant de l'abattre. Je n'avais que pour instinct seulement celle de la survie. Être en présence d'un enfant m'indifférait au moins autant que s'il s'agissait d'un adulte. Seule différence étant bien évidemment la taille et le niveau d'intelligence même si plus d'un gosse avait déjà su démontrer le contraire. Une grimace défigura mon visage habituellement neutre et stable. Aux alentours, le silence était maître depuis le départ précipité et inattendu de l'hovercraft. À moins de tendre l'oreille et de se laisser tomber dans une profonde méditation, le district et ses villageois, s'éveillant petit à petit, ne parviendraient pas à se tracer un chemin jusqu'à nous avec le son de leur voix. Si nous décidions d'abandonner la gamine à son triste sort, elle terminerait peut-être comme ses deux compères. À moins que sa bouille d'ange ne trouve grâce aux yeux des barbares, bien que le doute s'y pesait au moment d'y songer. Car oui, malgré les joues rouges, les vêtements sales et déchirés et les larmes sur le point de couler – les émotions d'un enfant sont étonnamment puissants à cet âge-là... -, cette gamine était adorable et son image faisait remonter à la surface de nombreux souvenirs de plusieurs gamins courant au travers des allées alors que ceux-ci jouaient. Même si je ne pouvais pas m'imaginer à sa place, je n'arrivais pas non plus à prendre son parti. Et pourtant... Ce n'était pas de sa faute si deux imbéciles, des rebelles et le doute ne planait pas, avaient décidé de fuir en direction du District 13. Maintenant, elle était perdue et peut-être orpheline pour le restant de ses jours, même si son sort n'était pas à plaindre car plus d'un enfant vivait cette situation. Et là n'était pas encore le pire. On a pas l'air con, venais-je à penser en retenant un sourire qui n'aurait pas sa place dans le contexte actuel . Un grognement titilla mes oreilles et je me doutais qu'il s'agissait de Sergei plutôt que d'un animal ayant décidé de tracer sa route vers la mort absolue. Cela suffit à renforcer mon envie de rire. Tout ceci était tellement ridicule....
« On l'emmène. » Sergei s'avança vers la fillette qui trembla davantage, faisant quelques pas en arrière tout en se mordillant les lèvres pour se retenir de fondre en larme. Sans son accord ni prendre en compte les émotions de la gamine, il l'empoigna et elle devint son sac à patate. Surprise, l'otage ne chercha pas à se débattre, mais plutôt à se recroquevillé sur l'épaule du Pacificateur. Je levais les yeux vers lui, le regard moqueur, que celui-ci marchait déjà en direction du District. Déployée à la vue des habitants, la gamine allait mourir de peur si chose n'était pas déjà faite. Je secouais la tête, ramassant au passage l'arc et le carquois qui fut rapidement en place, accroché sur le dos, en jetant un dernier coup d'œil aux alentours pour me persuader que personne n'aurait eu l'éventuelle idée de jouer aux fouineurs. « Pour répondre à ta question, si néanmoins tu te la poses; non, je ne sais pas du tout ce que je fais. » Je m'en doutais bien avant qu'il ne me réponde. En quelques enjambées, courant en évitant de tomber au travers des racines sournoises des arbres, je rejoignais Sergei. Je le dépassais et le forçais à s'arrêter. Il agissant sans penser aux conséquences qui pourraient survenir. De nombreux Pacificateurs allaient et venaient dans chaque district et débarquer avec un enfant sur son épaule, un enfant de rebelles qui plus est, ne changerait en rien la décision prise.
« Et après, tu comptes faire quoi ? L'élever peut-être ? Si tu voulais un enfant, il fallait le dire plus tôt ! » J'adressais un petit sourire moqueur et soutenu à son égard avant de reprendre mon sérieux. « Fait la descendre de là avant de la faire mourir de peur. »
Sergei avait un rôle et une étiquette à préserver. Agir ainsi lui placerait au-dessus de la tête une épée de Damoclès. Et je savais par expérience qu'il n'était pas bête et en avait parfaitement conscience. Mais pourquoi agir de façon si précipitée ? En tant que simple fille de boulangère, ma présence avait peu d'importance et si je me faisais prendre j'aurai plus à mentir que Sergei qui était Pacificateur, pour ne pas le lui rappeler. Peut-être que je pouvais simplement la ramener à ma mère qui saurait quoi faire à croire qu'aucune situation ne pouvait prendre l'avantage sur son calme olympien, qui néanmoins se brisait dès que j'apparaissais. Elle me hurlerait d'abord dessus pour connaître la raison qui m'avait prit tant de temps à l'amener à l'abri. Une fois réponse donnée, elle s'en occuperait comme si elle était sa propre fille et par la suite, cela ne m'intéressait plus. Bien que, je ne souhaitais pas apprendre la mort de la gamine. Mourir si jeune était bien trop cruel. N'importe qui d'un tant soit peu humain en viendrait à cette réflexion. Sergei lui-même avait décidé de ne pas tuer la fillette et de prendre sur lui en l'emmenant plutôt que de l'ignorer et la laisser dans la forêt où la mort l'aurait bien vite trouvée si celle-ci avait cherché à lui échapper. Jetant un regard au chasseur, je lui montrais que j'étais sérieuse de ne pas lui laisser faire un pas de plus avant que celui-ci ne me donne une raison suffisante de me pousser. « Commence déjà par la poser par terre et lui tenir la main plutôt que de la trimballer comme si elle était ta prisonnière. » Cela ferait tâche et son entrée fulgurante. Les potins iront bon vent si les gens apercevaient la gamine ainsi. Et même sans cela, je me persuadais de seconde en seconde d'agir de la meilleure façon qu'il soit à son égard. Je peux aussi bien le faire si tu préfères, m'apprêtais-je à lui dire quand un nouveau bruit me surprit. Toujours aussi vif, le mérite de l'expérience en revenait à Sergei qui m'avait beaucoup appris bien qu'il me semblait être un poil paranoïaque, je décochais une flèche qui se planta contre un arbre. À quelques millimètres du visage d'un chasseur avec qui j'avais déjà eu plusieurs conversations.
« Toujours aussi vif à ce que je vois. » Il nous observa tout deux – ou trois plutôt - et je grimaçais à nouveau, n'ayant pas le souvenir de l'avoir un jour apprécié pour son ton ironique et parfois autoritaire. « Alors, la pêche est mauvaise ce matin ? » Sachant que cela faisait mouche à chaque fois, je lançais mon couteau cette fois-ci qui, heureusement, ne le planta pas. Enfin heureusement... Il s'échappa en riant. Je devais admettre que j'avais horreur que l'on me chatouille sur un tel sujet que la chasse. Quand je revenais les mains vides, souvent la mauvaise humeur était ma meilleure amie pour le restant de la journée. Pointer le doigt dessus n'est pas d'une nécessité, pensais-je en récupérant mon couteau que je pointais ensuite vers Sergei.
« Pas un mot sur tout cela ! » Le pacificateur était le premier à aimer me taquiner. « Cet abruti », grognais-je en chuchotant alors que je revenais vers Sergei et la gamine. « Je vais l'emmener chez ma mère. T'as pas besoin de m'accompagner, ça va t'attirer des ennuis. »
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| Sujet: Re: Lose control. Increasing pace. Warped and bewitched. Intention erased. Ҩ SERGEI Dim 29 Avr - 23:40 | |
| Inutile de préciser que Sergei était déjà fatigué de cette situation avant même qu'elle n'ait réellement commencé. Lui qui aurait de loin préféré passer une matinée à se la couler douce en compagnie de Sage, il se dit que le destin, ou une autre entités vengeresse ou autre karma en avait décidé autrement. Peut-être un moyen détourné et carrément loufoque de lui signifier qu'il n'avait pas choisit la bonne voie. Peut-être que, comme le racontait les légendes anciennes de l'ancien Panem, un monsieur les matant depuis les nuages avait décidé que Sergei L. Weiser avait largement trop déconné dans une vie antérieure et qu'il devait absoudre ses fautes dans celle ci. En étant pioché dans des jeux de la mort, en perdant Mara, en vivant une existant probablement aussi courte que merdique. A présent, une gamine venait compléter le tableau. Il soupire. Ramassée contre son épaule sans plus de considération, il la sent trembler comme une feuille contre lui. Elle devait être terrifiée mais... boarf, elle aurait apprit tôt ou tard, la peur. Rares étaient les gens pouvant vivre l'esprit serein à Panem.
Il n'avait pas fait 20 mètre que Sage venait s'interposer devant lui. Il grogne. Il n'aime pas qu'on vienne l'emmerder quand il prend des décisions stupides, et il n'aime pas que Sage le cont#cacacaise ; mais elle est bien là, plantée devant lui. Et elle n'a rien dit encore. "Qu'est-ce que t'as.... laisse moi passer." lui intime-t-il la voix rauque. "Et après, tu comptes faire quoi ? L'élever peut-être ? Si tu voulais un enfant, il fallait le dire plus tôt !". Il la scrute, curieux, ses yeux allumés d'une expression de surprise. Elle a un don incroyable pour se foutre de sa gueule même dans les instants qui ne s'y prête pas. "Toi et moi ?" un sourire sardonique fend ses lèvres "j'y réfléchirais..."
"Fais la descendre de là avant de la faire mourir de peur." il grommelle à nouveau. Elle a peur, oui, et alors ? Le plus important en cet instant était leur confort où de partir rapidement d'ici avant que l'un des deux capturés ne fasse la bourde de mentionner la petite, et que l'équipe de pacificateurs revienne à la charge ? Voulait-elle qu'on s'en débarrasse ici et maintenant ? Cette idée là lui paraissait de loin la plus intelligente de toute, mais elle était aussi la plus délicate et de loin la moins amicale. "Commence déjà par la poser par terre et lui tenir la main plutôt que de la trimbaler comme si elle était ta prisonnière." nouveau grognement, sans doute un peu moins audible cette fois. Dans un soupire, il la fait descendre de son épaule d'un geste lent. Ses pieds retrouvent le sol, elle s'accroche à son bras, chancelante. Et maintenant quoi ? Il les imagine déjà cavaler dans les bois pendant des heures, ralentit par la petite qui marchera à la vitesse d'un gastéropode séché au soleil. Il préférait de loin son idée à lui. Et puis il y avait toujours cette espèce de fierté masculine tellement agacée de devoir répondre aux exigences, voir aux ordres, de Sage. "T'es chiante... et après c'est moi qui veut devenir pa..."
Il fronce les sourcils, un bruit fait frémir le feuillage d'un buisson non loin. Encombré d'une gamine, il n'a ni le réflexe ni la capacité d'attaquer ; heureusement Sage est plus rapide. Elle manque de faire mouche, mais elle a suffisamment bien visé pour le faire sortir de sa planque. Un mec, il les observait, à son équipement, on pouvait en déduire qu'il était chasseur ; mais Sergei ne l'avait jamais vu. Il connaît Sage, ils discutent, il n'aime pas son ton railleur, ni sa présence. Qu'il s'en aille aussi vite qu'il est apparut lui procure presque autant de satisfaction qu'il ne lui fait réaliser la merde dans laquelle il se trouve à présent. "Pas un mot sur tout cela !" La petite reste silencieuse, visiblement déconnectée de ce qui se passe autour d'elle, Sergei ne la pas lâchée. "C'est quoi son nom...", souffle t-il. Sa mâchoire se crispe par à-coups, "à ce type, là". L'intrus qui les a vu, tous les trois, dans la forêt, en compagnie d'une gamine, après qu'un overcraft soit passé. Il ne lui faut pas cinq secondes pour imaginer le pire ; le bruit qui court, les noms qui fusent, les ennuis qui commencent. Notre jeune espion, chasseur ou je ne sais quoi d'autre aurait tantôt fait de vendre son nom à qui voulait l'entendre ; probablement trop heureux d'emmerder un pacificateur à la première occasion. Peut-être qu'il ne donnerait pas celui de Sage ; ils ont l'air de bien s'aimer ; voilà encore un truc qu'il n'aime pas chez ce type. Il pourrait demander à la jeune fille de le convaincre de ne rien dire, mais connaissant la plupart des habitants du 9, il y avait peu de chance que ça fonctionne. Navré, ma belle, songe-t-il, mais ton copain s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il va probablement devoir mourir. Il n’a pas le temps d'y penser d'avantage. "Je vais l'emmener chez ma mère. T'as pas besoin de m'accompagner, ça va t'attirer des ennuis.", il a scrute en silence ; un peu plus et il jurerait qu'elle s'inquiète pour lui. Pour lui ? Un rire lui échappe, il la regarde d'abord d'un air railleur, comme pour lui indiquer qu'il n'est pas dupe, puis fronce les sourcils en constatant qu'elle ne rit pas. "Tu plaisantes j'espère". Il trouve cette idée encore plus stupide que la sienne qu'il considérait déjà comme douteuse. Un passe une main sur son visage, soupirant. "C'est amusant de voir à que point tu sembles préoccupée de mes futurs potentiels ennuis, et pas des tiens.... que penses-tu qu'il arrivera si on découvre une enfant miraculeusement arrivée chez vous pendant la nuit ? Qu'est-ce qui te fais croire que ta mère a moins de chance d'être soupçonnée ou moins sujette aux "ennuis", comme tu dis, que moi ?" un rire jaune s'échappe de ses lèvres alors qu'il la fixe longuement. Elle ne semblait pas réfléchir beaucoup plus qu'il ne l'a fait. Préférait-elle mettre en péril sa famille plutôt qu'un vieux pacificateur acariâtre ? La différence, c'est qu'ici il pouvait prétendre à bien plus de privilèges et de tranquillité que n'importe qui, famille Williams comprise. Qui lui poserait des questions... Ses collègues ? Il pourrait très bien dire que c'est sa gamine ; il est fiancé après tout, ils n'iraient pas vérifier. Les habitants ? Il était presque sur qu'aucun n'aurait envie de mettre son nez dans ses histoires par peur de s’attirer les foudres de quiconque. Il pourrait débarquer avec la fillette, éviter les coins les plus fréquentés, rentrez au quartier des vainqueurs et personne n'en saurait jamais rien. Il n'avait vraiment pas envie que Sage prenne tous ces risques inutiles.
"Ça m'a l'air d'être une très mauvaise idée..." dit-il dans un demi sourire. "Je vais la ramener chez moi" son regard dévie une seconde ou deux sur la petite, puis fixe à nouveau Sage alors qu'une moue sceptique traverse ses lèvres. "Le temps qu'on trouve une meilleure solution" un demi rire vint clore sa phrase ; une solution, c'était justement bien ce qu'il leur manquait. "Repasse me voir demain, d'accord ? On aura tout le temps pour y réfléchir."
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