oblivion shiver vaughan

❝ JUSTICE ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Ah, une question que j'adore. J'ai dû imaginer des centaines de fois le scénario de ma mort ; c'est si ... excitant. Première possibilité : Roméo & Juliette. Dans le genre ultra-classique, on ne fait pas mieux, je vous l'accorde. Deuxième possibilité : une erreur administrative fait que mon nom est tiré au sort pour les Hunger Games. Je parviens à sauver ma peau jusqu'au gong final - bien évidemment - mais à la fin, réalisant que le prix de ma vie était celui de vingt-trois autres, je me suicide, ma mort éclaboussant tous les écrans de Panem. La troisième possibilité - et la meilleure car totalement envisageable - : moi, la fille du ministre de la Défense, m'allie aux rebelles. Tic tac. Le compte à rebours jusqu'à ce que mon père perce mon double-jeu est lancé. Jusqu'à ce que ... Driiing, touchée coulée. Torturée et exécutée en place publique par mon propre père en guise d'exemple à tous ceux qui voudraient défier le Capitole. Une bonne mort épique, quoi. Mais bon, me connaissant, ce seront les marches glissantes de mes escaliers, qui m'achèveront. Une bonne mort pathétique, oui. Oblivion.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Je pourrais mourir pour vivre. Ça semble complètement absurde, paradoxal. Mais pas pour moi. S'incruster des rubis dans la peau, faire des UV à longueur de journée et s'allonger sur un lit opératoire pour avoir des seins plus ronds, est-ce vraiment vivre ? Moi je veux de l'action, des frissons. J'ai bien hérité de mon deuxième prénom. Et je serais capable de mourir pour ça, mourir pour vivre. Bien sûr, quand je raconte ça à mon entourage, on me regarde comme on regarderait un habitant du district 12. Un mélange de dégoût et d'incompréhension dans le regard. Qui serait assez fou pour renoncer à la platitude de la vie du Capitole ?

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE ?

Mon apparence de ravissante idiote. J'ai toujours considéré qu'il était utile d'avoir l'air plus idiote qu'on ne l'est vraiment.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

J'ai toujours regardé les jeux. Du moins depuis que j'ai l'âge de ne plus avoir peur du noir. C'est une tradition familiale de regarder les jeux, chez nous. En même temps, avec un papa ministre de la Défense, on aurait du mal à y échapper. Je regardais ça pour me divertir, pour me donner des émotions fortes. L'année dernière, c'était différent. Kathleen, la jeune tribut du district 9 dont j'étais la styliste y a participé. Je n'ai loupé aucune émission, les droits croisés et les mains moites d'espérer sa survie. Mais elle est morte. Sous mes yeux. Sous ceux de centaines d'habitants du Capitole qui n'en ont rien à cirer. Ça vous fait un choc, je peux vous l'assurer.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Putain de rebelles. Éviscérer ces êtres ignobles. Amen le Capitole. Ça, c'est ce que mon père voudrait que je dise. Alors c'est ce que je dis. Encore heureux qu'il n'y ait pas encore de décret interdisant de penser. Sinon je serais déjà une Avox. Ou alors je ne serais même plus capable de penser. Ce que j'en pense, c'est que si le système politique en place était satisfaisant, il n'y aurait pas de rébellions qui se répandraient comme ça tel un feu-follet. Je sens que ce n'est qu'une question de temps avant que les rebelles s'emparent du Capitole. Et je les aiderai. Parce que je ne peux plus supporter la vue de mon père. Même si nous, habitants du Capitole, ne sommes pas censés le savoir, je sais que chaque répression, chaque meurtre, chaque flagellation est une œuvre de mon père. Un artiste de la société bien ingrat.

tell us your story.

I. WHAT GOES AROUND COMES AROUND

« Mon Dieu, regardez ses cheveux ! Un vrai paillasson sur lequel on aurait frotté ses chaussures pleines de boue ! Franchement, je serais pour une équipe de préparation même à l’intérieur de l’arène ; ça me fait trop mal aux yeux. » Ça, c’est ma mère. C’est le dixième jour des Hunger Games, soit déjà quinze tributs qui sont morts. Et voilà le type de commentaires que fait ma mère. Je ne relève pas et me trémousse pour trouver une meilleure position sur le canapé, coincée entre ma mère et ma sœur. Mon père regarde également l’émission avec nous, mais étant le Ministre de la Défense, il y est en quelque sorte forcé. Parce que jusqu’alors, les Hunger Games sont la meilleure défense possible qu’ont trouvée les autorités de Panem pour éviter une rébellion. « Elle, là, j’ai hâte qu’elle meure. Elle vient du district 8, ça les apprendra à jeter des briques sur les Peacekeepers. » Je ne bronche pas non plus. Mon père fait son boulot, c’est tout : faire tenir Panem debout. En tout cas, c’est ce dont j’ai réussi à me convaincre après toutes ces années. J’intime le silence à mes parents alors que la caméra change d’angle et que l’écran laisse place à deux garçons qui entament une course poursuite à travers la forêt. Je retiens ma respiration et j’entends ma sœur échapper un petit cri de stress à mes côtés. Je lui prends la main et la serre très fort. Ma sœur est peut-être celle de la famille qui aime le moins les Hunger Games. Mais étant une tradition familiale depuis la nuit des temps, elle n’ose pas se dérober. Alors que le premier garçon – celui du district 7 – grimpe à un arbre pour se cacher de son poursuivant, mon cœur semble se décrocher. Boum-boum. Le poursuivant arrive, ralentit, regarde autour de lui. Boum-boum. Une branche craque au-dessus de lui. Boum-boum-badaboum-crac. Le poursuivant n’a que le temps de lever les yeux vers l’arbre avant de recevoir une pierre sur la tête. Mon estomac se tord. « Dommage, il était mignon. » je dis pour évacuer l’électricité dans l’air. Un jour ces jeux me feront faire une crise cardiaque. Trop d’émotions.

II. WHEN SHE WAS JUST A GIRL SHE EXPECTED THE WORLD

Aujourd’hui, c’est un grand jour pour moi. Styliste depuis un an, j’ai décidé d’aider cette année les tributs du district 9. Pourquoi le 9 ? Parce que c’était le seul où il restait une place. Et aujourd’hui, c’est le jour où je vais rencontrer le tribut que je vais devoir coacher. Tout ce que je sais, c’est qu’elle s’appelle Kathleen Harper et que je suis morte de peur à l’idée de partir d’un mauvais pied avec elle. M’appréciera-t-elle ? Aimera-t-elle mes créations ? Les portera-t-elle bien ? Je me triture les mains avant de me forcer à arrêter : ma mère me dirait que j’aurais des rides prématurément, à force de me faire tant de soucis. L’équipe de préparation a fini son travail sur Kathleen – épilation du corps, des sourcils, et hydratation des cheveux et de la peau – alors je respire un grand coup et entre dans la pièce. La première chose qui me frappe en la voyant, c’est sa beauté. Ses yeux bleus, ses cheveux ondulés, la force qu’elle dégage. D’un coup je me sens toute petite. Une pensée bizarre fait son chemin dans mon esprit : une telle beauté bousillée pour les Hunger Games, quel gâchis. Ma Mère m’a bien élevée …
Je me sens comme un tribut au pied du Training Centre. Je crois que c’est la meilleure comparaison que je puisse trouver. « Bonjour Kathleen, je suis Oblivion, ta styliste. » je dis d’une voix un peu trop enjouée. Seul le silence et un regard acide me répond. « Bien sûr, tu peux m’appeler Livy, étant donné tout le précieux temps qu’on va passer ensemble ! » Ses yeux de glace fixés sur moi me mettent mal à l’aise et je baisse la tête pour les éviter. Je tourne autour d’elle, examinant ses formes, sa silhouette, pour savoir quel type de vêtement la mettrait en valeur. Des jambes effilées mais musclées, une taille fine. Engluée dans ce silence assourdissant, je me sens obligée de faire de l’humour : « Pas étonnant que tu viennes du district des chasseurs, les proies doivent affluer … » Un rire nerveux s’échappe de ma gorge et l’expression seule de Kathleen suffit à me faire fuir. Je sais quelle robe je vais lui faire porter, et je sais aussi qu’il faudra que je rectifie le tir – sans mauvais jeu de mots – avec elle. J’étais trop conne de croire qu’un tribut pourrait se lier d’amitié avec un habitant de la capitale. Capitale qui a signé sa sentence de mort.

III. BETTER LOOK MORE STUPID THAN YOU ACTUALLY ARE

BOUM. La déflagration du canon a déchiré mon cœur. Elle est morte. There’s no going back. Elle est morte. Une larme roule sur ma joue alors que l’idée tournoie, prend forme, s’ancre dans mon esprit. Je ne prends même pas la peine de l’essuyer.
Les jeux continuent de se dérouler sous mes yeux vides. Je ne sais pas combien de temps je reste là devant la télé, assise entre ma mère et ma sœur, mais pourtant totalement seule dans mon deuil. Et enfin, la voilà qui apparaît dans le ciel de l’arène. Cette cascade de cheveux bruns encadrant des yeux de lynx. Kathleen. Son image se volatilise mais elle est gravée dans ma rétine. Et dans mon cœur.
Du jour où je lui ai confectionné sa robe pour l’interview, la robe fendue d’Artémis, je me suis attachée à elle. Attachée également au sentiment que je pourrais être utile, changer le monde. Aigre désillusion. Son cadavre est là pour me le prouver. Le Capitole est tout-puissant. Qui prétend le contraire est un abruti. J’étais conne de croire que par de beaux habits je pouvais sauver Kathleen. Même des armes n’ont pas pu le faire.
J’émerge de mes pensées lorsque je sens la brûlure d’une torgnole sur ma joue. « Arrête ces larmes futiles, Livy ! Rappelle-toi ce que je t’ai dit. Rappelle-toi quelle est la cause des jeux. » La cause. Un bien grand mot. Je refoule mes larmes. J’enfouis mon chagrin. Je le fais mien. « Je préfère ça. » C’est mon chagrin. Et ce sera mon combat.
Ellipse.
Mon père piétine dans son bureau comme un lion en cage. Toutes les deux secondes, son téléphone sonne, mais je reste calme. En moi l’espoir renaît. Un espoir fou, insensé, auquel je ne devrais pas me raccrocher. L’espoir que Kathleen n’est pas morte. Une annonce pirate a perturbé les jeux, tout à l’heure : le district treize renaît de ses cendres tel le phœnix et s’emploie à sauver les tributs massacrés aux jeux de la faim. Si c’est vrai … si c’est vrai … ça changerait la donne. Un Capitole affaibli. La rébellion à nos portes. Un peu de piment dans ma vie. Et un espoir auquel se raccrocher. Un fichu espoir qui me rendra maboule.

IV. MIEUX VAUT ETRE BELLE ET REBELLE QUE MOCHE ET REMOCHE

Je risque gros. Je risque ma vie. Voire pire.
Qui eut cru que la fille du Ministre de la Défense deviendrait une alliée des rebelles ? Personne. Et c’est à quelqu’un de non préparé que la surprise est la plus grande. Surprise. Tu parles d’une surprise. Ce serait un choc et surtout une disgrâce pour ma famille.
Alors le tout est de ne pas se faire attraper. Ou du moins repousser le moment où je le serai.
Ma main tremble alors qu’elle s’agite pour reporter sur un petit carnet la discussion téléphonique de mon père. C’est la seule mission que m’ont confiée les rebelles jusqu’à maintenant. Peut-être par manque de confiance. Mais je compte bien tout faire pour leur montrer la sincérité de mon engagement. Quelque chose de grand. Quelque chose de fort. Après tout, les rebelles sont pour moi l’espoir. L’espoir de retrouver Kathleen vivante. L’espoir d’avoir une vie qui vaut la peine d’être vécue. L’espoir de rétablir la justice dans le monde. Un semblant de justice, du moins. Et pour ça je dois aller à l’encontre de mon père. En toute connaissance de cause.

Thybalt M. Homens a écrit:

Oblivion ça tue comme prénom

Citation :

le petit écureuil qui vient des montagnes helvètes

Oblivion S. Vaughan a écrit:

oh, je suis tellement contente que vous aimiez le pseudo j'adore aussi le mot oblivion, le son qu'il dégage, je sais pas ... magique
vous êtes adorables, merci à tous
je sens que je vais me faire un petit trou confortable, ici j'ai vu que vous discutiez de mettre en place un système de parrainage, alors s'il y en a que ça tente d'être mon jedi, je serais un p'tit padawan adorable (a) crazyness is my second name ...
merci encore !