Cherry Calypso Priceton

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Je ne pense pas à ma mort pour la bonne et simple raison que je ne veux pas y penser. J'ai encore beaucoup trop de choses à faire sur cette planète pour partir maintenant. Je vais mourir un jour, comme tout le monde. Plus j'y pense, moins cette idée m'effraie. Enfin, si je devais expirer mon dernier souffle dans la seconde, j’espérerais pouvoir quitter ce monde en me disant que j'ai accomplie de grandes choses et que j'ai fais mon possible pour rendre la vie des autres plus douce.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Je pourrais mourir pour des tas de choses différentes. Pour que les enfants n'aient plus à craindre d'être envoyés aux jeux, pour que chaque foyer dispose d'assez de nourriture
pour mener une vie pleine, pour que des familles ne soient plus décimées; pour pouvoir être sûre en mon âme et conscience que j'aurais servie à quelque chose sur cette planète. Mais la personne pour qui le geste de sacrifice m'est le plus naturel, c'est bien Kellshey; ma sœur jumelle avec qui je partage mon sang.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Mon aptitude à persuader mon entourage de ce que je veux, ma discrétion naturelle et mon agilité me sont fort utiles.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Regarder ne serais-ce qu'une seconde les Jeux me brûle les yeux. Je ne supporte pas la violence. Je haïe profondément la simple idée de tuer, d'exécuter des innocents et d'obliger à la population d'assister à ce spectacle sanglant. J'ai horreur de la souffrance, de la douleur aussi injuste que stupide. L'idée que des enfants puissent grandir avec cette seule image du monde extérieur, cette seule envie de meurtre qui s'ancre dans les familles à cause du Capitole me donne des haut-le-cœur.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Nous savons tous qu'il est plus facile de dire que d'agir. Si on nous écoutait, moi et les gens de la quasi-totalité des Districts, une rébellion serait déjà en marche. Je trouve l'idée glorieuse, passionnante, mais en toute honnêteté je ne serais pas celle qui fera le premier pas. Je tiens à la vie, à ce qu'il me reste de famille. Je considère le monde comme un bâton de dynamite qui n'a besoin que d'une petite étincelle pour exploser. Mais je ne veux en aucun cas être cette petite lumière qui guide les autres et qui finit par se faire charcuter en bonne et dû forme. J'ai l'âme d'une leadeuse, d'une chef; mais mon combat personnel n'est pas de mettre le monde en flamme mais de rester en vie aussi longtemps que je le pourrais et à profiter des avantages dont je dispose.

JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante/.... MON NOM N'A aucune chance d'être tiré au sort. J'EXERCE LE MÉTIER DE mannequin ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'adore. JE SUIS DANS LE Captiole. AYANT 17 ans Je n'ai jamais EUT A PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET c'est tant mieux. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER AU LUXE REVOLTANT DU CAPITOLE.

tell us your story.

Les flash m'assaillent de toutes parts, essayant de capturer le plus d'images de moi dans la dernière création de Simon Snauger. Je retiens mon souffle dans la robe bustier sertie de diamants, progressant petits pas par petits pas. Il y avait toujours cette angoisse, cette lourde pression avant de longer le podium. Je dois bien porter sur moi une dizaine de couches de ce maquillage fantastique au prix exorbitant; dont je suis l’égérie de la marque. Je me force à afficher un sourire conquis, et la foule rassemblée en bas de l'estrade n'ont d'yeux que pour moi. J'aime cette sensation, ce sentiment d'être l'unique objet de désir, de convoitise. En même temps, qu'aurais-je pu faire d'autre ? Je suis belle. A tomber par terre. Appartenir au Capitole, c'est quelque part appartenir à une certaine forme de beauté, et je considère que nous avons tous notre rôle à jouer là-dedans.
Penser à la réception qui m'attends juste après le défilé, au repas chaud et à l'alcool coulant à flot m'aide à tenir ma position de statue mouvante. J'esquisse de longues enjambées dans la lumière des projecteurs sur mes talons de quinze centimètres minimum. J'ai toujours assurée dans ma performance, dans mon don inné que celui de la représentation. C'est cette facilité, cette aisance naturelle, cette beauté farouche qui me permettent d'enchaîner les contrats et de consoler ma hantise dans le faste et l’opulence. Enfin, après un moment qui me sembla interminablement long, redoublant d'effort derrière mon masque résolument charmeur et serein; je me retourne et fait un impressionnant volte-face. Mes longs cheveux blonds se retournent d'un mouvement sec, d'une grâce violente tandis que je tire sur un pan du tissu volatil. J'ai répétée ce mouvement tellement de fois qu'il aurait été absolument impossible que j'échoue. La soie se déchire et découvre une autre parure, plus courte qui jusqu’à là était parfaitement camouflée. Les diamants scintillent sous le feu des projecteurs, pareils à de minuscules étoiles sur la toile d'un noir d'encre. Les pierres précieuses jettent des reflets arc-en-ciel sur la foule, créant comme un halo de lumière chatoyante autour de moi.
Un sourire se dessine sur mon visage, je lève les bras en ondulant doucement des hanches, cherchant à m'approprier les applaudissements du public conquis. Je leur envoi des baisers et les cris redoublent tandis que je regagne doucement l'arrière de l'estrade, faisant chemin inverse; baignée dans un océan de gloire.

" T'a été super Cherry ! ", me balançe Simon, posant une main ornée de bijoux précieux sur mon épaule dénudée. Il m'adresse ensuite le genre de sourire qui se veut plein de gratitude alors que je perçoit bien - la force de l'habitude - que la seule chose à laquelle il pense se traduirait plutôt par : " Cette gamine fait rentrer plus de fric que jamais auparavant, voyons si je ne peux pas me la faire " Je n'ai pas le don de voyance, pourtant ce genre de choses sont faciles à lire sur les visages.

Je gagne ma loge, soulagée que tout ce soit bien passée. J'envoie rouler la pièce griffée au sol et saute sous le jet brûlant de ma douche géante. Je pousse un soupir d'apaisement alors que je commence enfin à me détendre. A ce moment-ci, j'aurais tant voulue m’exclamer: " Bon Dieu, que ma vie est parfaite. " et me délectée tranquillement de ce privilège, de cette beauté désarmante et de cette richesse qui font de moi une personne enviée au possible. pourquoi ? Tout simplement par ce que c'est faux. Pour toute famille, il ne me reste plus que ma sœur jumelle. Nous avons toujours tout partagé elle et moi, les coups de cœur comme les coups de gueule, les joies comme les peines. Y compris celle d'avoir été abandonné par ses propres parents. On a jamais vraiment su pourquoi ma mère a préférée mettre fin à ses jours sans un mot plutôt que d'en parler, de cracher à la figure de mon père pour toute les atrocitées qu'il lui a faîte. Ma mère, si douce, si aimable, toujours pleine de gaité nous a quittée alors que je m'apprêtais à fêter mes douze printemps.
A ma naissance, il était facile de qualifier mes parents de "jeune couple parfait" et sans histoires habitant dans une grande demeure propre élevant des enfants tout ce qu'il y a de plus merveilleux. Mais personne - moi y compris - ne s'était jamais aperçut de l'horreur qui sommeillait derrière la douce façade. Si mon père était bien quelqu'un de violent, je ne m'en était jamais rendu compte. Bien que peu présent à la maison, je ne l'ai jamais vu porter la main sur ma mère comme elle l'a écrit avant de passer à l'acte sur une lettre que je n'aurais jamais du ouvrir. Bien sûr, vers mes dix ans je remarquais que leur relation n'était plus ce qu'elle était; mais je ne me serais jamais doutée que mon paternel, d'apparence si honnête, bon; aurait pu exercer un mal sans nom sur ma mère. Je ne suis pas d'humeur à me remémorer l'exact contenu de ce morceau de papier, qui soit a été écrit par une folle soit par une femme malheureuse; je ne sais pas. Je ne saurais jamais.

Je suis née dans une famille aimante, douce et tranquille. Aujourd'hui encore je ne parviens pas à saisir le moment du dérapage qui a mit à feu et à sang ma si paisible existence, qui a tout foutu en l'air.

En revanche, je discerne parfaitement ces quatre ans de galère où ma sœur et moi avons du vivre sous le même toit que cet homme ravagé, qui pouvait être aussi bien un père malchanceux victime d'une grave injustice comme un criminel. Nous ne parlions presque plus, il était là mais n'y était pas. Aussi cela ne fit pas une grande différence lorsqu'il prit ses clics et ses clacs, l'année dernière; avec une bonne partie de la fortune familiale. Nous n'étions cependant pas à plaindre, nous avions de l'argent, un logement et un rang social élevé. Mais il nous manquait le plus important: une famille.
Oui, le souvenir de ma jeunesse et de mon insouciance réduites au néant restent très nettes. D'un geste froid, profondément triste; je lâche le pommeau de douche qui vient heurter le carrelage dans un bruit sourd. Quelques larmes vagabondes s'échappent des commissures de mes yeux, mes yeux de marionnette, de toutou docile du Capitole.